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Global Exper[1].

1. R seau sociotechnique M nagement am nagement Coop ration collaboration Participation comitologie D veloppement durable Etat monde D veloppement durable Gouvernementalit Id ologie Politique Territoire Centralisme croissance nation Une nouvelle formule de pouvoir qui s appuie non plus sur des quipements de pouvoir mais sur l id e de contractualisation et de gestion en bien commun du territoire La ruse supr me justifier sans le proclamer la sup riorit de la d mocratie la d mocratie n est plus l essence du politique mais l exercice d une technique fond e en raison d une d mocratie r flexive 3 Profil d un gestionnaire de l espace littoral Capacit de leadership Capacit en analyse strat gique et processus politique g rer les gens et les institutions analyse strat gique comme outil de marketing social pour le changement des comportements Ethnologie fran aise XXIX 1999 4 Global expert la religion des mots Un strat ge qui a une connaissance et une pratique de la r solution des conflits la gestion des processus de groupe l administration de programmes et institutions complexes l laboration et l administration de programmes de recherche transdisciplinaires l laboration et l administration de programmes d ducation et de participation publique l valuation de programme la synth se l interpr tation et la repr s
2. cisions des bureaucraties tatiques aux volont s des communaut s locales Sa position se rapproche alors de celle de m diateur sp cifique et instrumental entre communaut s locales et politiques publiques Cette posture n est videmment pas conforme la tradition fran aise repr sent e par C L vi Strauss elle fut en revanche d fendue par les p res fondateurs de l anthropologie britannique notamment par Richard Salisbury inventeur de l expression de social ombudsman qui argumentait en faveur de la participation de l anthropologue au processus d aide au d veloppement par la fonction de m diation Entre neutralit et engagement l anthropologue n a gu re le choix Le chercheur est plac devant de nouvelles formes de terrain il se trouve projet du terrain local de la monographie au terrain global de la mondialisation des rapports entre soci t s et de l observation objectivante la participation observante Cette transformation du regard n est pas videmment sans cons quence heuristique Elle contribue la l gitimation d un savoir anthropologique investi et impliqu dans la situation historique des soci t s elle replace au centre de ses interrogations la demande sociale sa finalit ses enjeux les groupes et les institutions qui la formulent et le r le que l anthropologue doit jouer dans cet espace politique Elle n est pas non plus sans danger savoir l utilisation Brampar Cid her 5 Extrai
3. conf re la d cision mais sur sa capacit int grer les incertitudes et sc nariser un avenir incertain Anticiper les risques non pas tant pour les ma triser que pour les contourner ou les viter par une attitude de prudence Dans ce cadre ce ne sont plus seulement les faits scientifiques av r s certifi s qui importent au d cideur public mais aussi les probabilit s les hypoth ses les doutes les valeurs en un mot le processus de recherche et de construction lui m me L expert n est plus n cessairement celui qui a une parole d autorit mais celui qui doit aussi au besoin afficher ses doutes entendre et couter ses interlocuteurs bref celui qui communique En ce sens d acte de v rit l expertise devient acte de langage L expertise c est alors un travail de et sur le langage qui permet de renouveler de r g n rer d largir les conditions d change le champ de significations de faire d border le langage de ses limites institutionnelles disciplinaires g ographiques L expertise telle qu elle se construit aujourd hui serait donc indissociable d une thique de la communication de la discussion L expertise n est plus la quintessence de l activit du scientifique ni m me du chercheur ou du professeur il revient l expert d op rer par la parole la m diation entre la culture scientifique de la modernit et ses formulations sociales dans la pratique de la vie L expert est celui qui se tient en
4. dominant l conomique est tourn vers une valorisation des ressources sur les court et moyen termes alors que l environnemental d fini connue l quilibre des cosyst mes vivants et naturels implique la prise en compte du long terme ignor par l conomie de march Dans le premier cas on valorise le capital travail alors que dans le second cas on qualifie de mani re positive le capital nature Cette cat gorie hybride ne pouvait tre produite que dans un contexte lui m me hybride et voulu comme tel par les organisateurs Les membres de la commission mondiale sur l environnement et le d veloppement charg s du rapport Brundtland ont des trajectoires g ographiques institutionnelles et intellectuelles diverses comme l atteste la composition de la commission mondiale dont les membres sont la Norv ge le Soudan l Italie l Arabie Saoudite le Mexique le Zimbabwe la C te d Ivoire l Allemagne la Hongrie la Chine la Colombie l Inde le Br sil le Japon l ancienne Guyane britannique les Etats Unis d Am rique l Alg rie l Indon sie le Nigeria l URSS la Yougoslavie le Canada noter l absence de la France Quant aux appartenances institutionnelles et disciplinaires elles sont multiples personnalites politiques hauts fonctionnaires et membres d organisations internationales scientifiques crivains juristes universitaires Le secteur public y est globalement plus repr sent 2 Menace urbai
5. form e sur Programme des Nations unies pour le une proposition de l assembl e g n rale des Nations Developpement ENDE Programme des unies en 1983 Mme Gro Harlem Brundtland et le 1 GIZC Gestion int gr e des Zones er l Environnement GEF Global docteur Mansour Khalid ont t nomm s pour c ti res FFEM Fonds fran ais pour l Environ Environment Facility Fonds mondial pour diriger les travaux Ils ont recrut 19 commissaires l Environnement venant de toutes les r gions du monde pour largir nement mondial FAO Food and Agriculture z De la repr sentativit Organization OCDE Organisation de Coop 2 La Commission mondiale sur l Envi Ethnoiogie jran aise XXIX 1999 4 Global expert la religion des mots 527 1 ABSTRACT Global expert the religion of words The Bruntland report a preliminary text of the 1992 Rio Conference contains a number of notions such as durable development eco development integrated development integrated management which have been used recurrently by international organizations and which thoush initially intended to political and administrative circles are now commonly used among experts and scientists So in the name of a durable development various disciplines ranging from exact to social sciences are required for realizing integrated management programs of biological and cultural resources Starting from an integrated management of coastal zones in an in
6. mantique sur orbite plan taire La Banque mondiale jouera un r le cl en confiant sur le terrain des agences ex cutives la mise en uvre des programmes Dans ce cadre selon l appellation officielle de social scientist nous avons particip l expertise de projets de gestion int gr e et durable des zones c ti res A ce titre nous sommes intervenus dans diff rents pays du Bassin m diterran en et de l oc an Indien avec des objectifs vari s Au groupe d experts mandat s revenaient les t ches d valuer la faisabilit de projets de gestion int gr e des zones c ti res aupr s des d cideurs politiques et des gestionnaires de former la gestion int gr e les acteurs en prise avec le milieu c tier et de diagnostiquer les probl mes majeurs et leurs impacts environnementaux et sociaux diagnostic socio cosyst mique 3 La cabanisation 1980 photo Conservatoire de l Espace littoral et des Rivages lacustres Ethnologie fran aise XXIX 1999 4 Global expert la religion des mots 517 e La mise en coh rence L expression gestion int gr e a t introduite en 1987 par l OCDE dans le sillage de la probl matique du d veloppement durable et en rapport avec la reconnaissance des probl mes globaux d environnement changement climatique pollution marine etc A la notion traditionnelle de protection des zones c ti res les experts de l OCDE ont pr f r celle de GIZC L OCDE cette
7. Harmattan KALAORA B A SAVOYE 1989 Les inventeurs oubli s F Le Play et ses continuateurs aux origines des sciences sociales Seyssel Champ Vallon KALAORA B THEYS 1992 La terre outrag e Paris d Autre ment coll Sciences en soci t s KAZANCIGILL A de 1998 Gouvernance and Science Revue internationale des Sciences sociales 155 LEIBOWITZ Y 1997 Sciences es valeurs Paris Descl e de Brouwer MCCORNICK 1995 The Global Environmental Movement New York Wiley MENDRAS H 1997 L Europe des Europ ens Paris Gallimard MERMET L 1992 Strat gies pour la gestion de l environnement Paris L Harmattan coll Environnement MONTGOLFIER de M NATAL 1987 Le patrimoine du futur approches pour une gestion patrimoniale des ressources naturelles Paris Economica Programme environnemental d Assistance technique pour la M diterran e METAP PAM 1998 Evaluation d initiatives de gestion int gr e des r gions littorales m diterran ennes Exp riences du METAP et du PAM 1988 1996 Washington PNUE WEBER Max 1964 L thique protestante et l esprit du capitalisme Paris Plon
8. cents communications crites repr sentant pr s de dix mille pages de documents ont t faites Enfin pour inscrire son action dans le concret la commission organise des visites de lieux ce qui d ailleurs lui permet d accro tre ses sources d information et de communication V ritable v nement le rapport Brundtland instaure une rupture centr e sur l aspiration collective de penser et de n gocier dans des formes nouvelles le rapport des soci t s humaines la nature et donc l espace et au temps l ambition tant de cr er une autre dynamique du monde qui incite faire croire et penser que rien ne sera d sormais plus comme avant En ce sens l v nement Brundtland est majeur car par la notion de d veloppement durable il institue la mondialisation et annonce l autre v nement fondateur qui viendra conforter ce mouvement de mondialisation la chute du mur de Berlin en 1989 futur symbole de l ouverture et de l expansion g n ralis e des changes Le rapport Brundtland inclut toutes les r alit s sans distinctions de races de cultures de nations Il s appuie sur ce que Louis Dumont appelle des id es valeurs qui pr tendent proposer une certaine r gulation du monde Ces id es dont les experts deviendront les principaux artisans et propagateurs sont la d mocratie les droits de l homme et de la nature le march la qualit de la vie la s curit alimentaire et des biens fonciers et patrimoniaux e Du manif
9. e propre aux organisations internationales qui fa onne les mani res de voir de dire et de faire Les forums internationaux ont en partie pour fonction de cr er ces nouveaux langages et d en faire des instruments d action L acte d expertise est fond sur la croyance en la vertu effective du vocabulaire pour modifier des situations et changer des comportements Les mots propres l expertise tels que concertation n gociation contractualit durabilit quit convention communaut gouvernance pertinence performance it rativit strat gie consensus etc ont la particularit de pouvoir tre communiqu s dans diff rentes langues et de se pr ter la discussion et au dialogue La pluridimensionnalit de leurs sens permet aux experts d en n gocier le contenu adapt aux situations Souples flexibles adaptables ces mots sont d un usage reproductible du fait de leur it rativit ils circulent et se propagent dans toutes les sph res de la soci t La premi re t che qui incombe l expert est de se les approprier et d adh rer aux principes et aux valeurs qui sous tendent leur usage Les principes constituent un m lange de propositions instrumentales et normatives approche multisectorielle quilibre des besoins entre conservation et d veloppement participation de tous les acteurs tous les stades du processus GIZC actions r sultat imm diat et visible actions long terme utilisation conjugu e
10. n cessit aussi vidente qu in dite de rendre compte de leur pratique et de leurs travaux aupr s des int ress s et d assumer la responsabilit sociale de leur savoir vis vis des commanditaires L anthropologue a donc un r le social tenir Il est amen d velopper des activit s de recherche et de conseil la demande des populations et des organisations gouvernementales et non gouvernementales Qu on le regrette ou non l application sociale est devenue une dimension constitutive de l anthropologie La d marche la plus pragmatique en tout cas la plus construite et exp rimentale nous vient d ailleurs d outre Atlantique elle y fut impuls e il y a plus d une dizaine d ann es par Michael Cernea anthropologue et conseiller en sciences sociales de la Banque mondiale qui en relation avec d autres experts de cette institution comme Robert Chambers a publi un livre connu Putting People First 1991 Il s agit d imposer la Ethnoiogie jran aise XXIX 1999 4 pertinence d une d marche devenue consubstantielle tout projet d expertise et d valuation du d veloppement durable Adapter les projets aux gens et aux peuples et non l inverse L anthropologue dans cette perspective est un ing nieur social selon l expression c l bre de Le Play Kalaora Savoye 1989 qui lorsqu il travaille pour des organismes multilat raux doit proc der des arrangements administratifs permettant d allier les d
11. plan taire la prise en compte d une communaut universelle dont chacun aurait sa part de responsabilit en constituent les l ments essentiels L exigence d thique au fondement du capitalisme s exerce aujourd hui l gard de la nature qui prend la figure de victime Il s agit moins de prot ger les classes ouvri res que de venir au chevet de la plan te la nature victime se substituant au prol tariat e Le parler expert Le langage de l expert pourrait tre qualifi de parler neutre Les termes qu il emploie ont une valeur motionnelle et affective faible mais a contrario une valeur instrumentale et fonctionnelle fortes Technicit communication gestion management gouvernance sont des mots qui sciemment vitent toute allusion id ologique ou politique La rh torique manag riale fait de l entreprise un mod le imiter en toute circonstance et dans tout contexte Cette neutralisation vise l homog n isation des paysages et des configurations politiques La GIZC doit pouvoir s appliquer l ensemble du monde pays faible degr d industrialisation comme pays industrialis s et concerner des r gions aux gouvernements aussi divers que ceux de l Albanie de la Gr ce ou encore de l le Maurice et des Comores pour prendre des exemples extr mes Par souci d efficience et volont de mondialisation du d veloppement durable les experts doivent faire comme si la d mocr
12. techniquement appropri conomiquement viable et socialement acceptable permettant de r pondre aux besoins des g n rations pr sentes sans compromettre la possibilit pour les g n rations futures de satisfaire les leurs Le d veloppement durable constitue une cat gorie s mantique hybride coextensive plusieurs univers symbolique conomique et politique produite dans un espace non stabilis celui des politiques internationales et des experts mondiaux et devant pouvoir faire l objet de marchandages et de n gociations permanents Son caract re labile aurait pu jouer contre sa diffusion et sa propagation mais les institutions son origine sont cependant suffisamment puissantes pour la fonder en action assurer sa mise en coh rence et convertir les Ethnologie fran aise XXIX 1999 4 Global expert la religion des mots 515 id es les valeurs de fa on prescriptive en proposant des nouvelles mani res de jouer et d agir travers des programmes et projets pilotes La notion combine et articule quatre sous ensembles l environnement le soci tal l conomique et le techno logique Chacun ob it des m canismes propres pouvant tre en opposition les uns avec les autres de sorte que la notion qui assure la coh rence de l ensemble savoir le d veloppement durable appara t elle m me probl matique On donne pour exemple la relation entre l conomique et l environnemental o dans le contexte
13. 5 milliards d ann es le pr sent la relation entre l cosyst me l conomique et le social et le futur dont il ne faut pas compromettre les besoins Au c ur du concept le temps n est cependant plus d fini l chelle d un territoire il est un temps plan taire int grant les implications de nos actions et l anticipation des futurs possibles Au centre de la probl matique appara t alors la dimension prospective Alliant l conomique l thique et l histoire ce concept s inscrit n anmoins dans une tradition lib rale car il implique la reconnaissance du march comme r gulateur et minimise le r le de l Etat tout en mettant en avant un principe moral celui de la responsabilit l gard des g n rations futures Ce rapport fruit du travail de l une des nombreuses commissions de l Assembl e g n rale des Nations unies aura une audience internationale du fait m me de la personnalit de son pr sident Cette l gitimation conduira la circulation de la notion de d veloppement durable dans les nombreux cercles et r seaux d experts des organisations internationales l UNESCO la Banque mondiale le PNUE le PNUD la FAO etc Ainsi par exemple la FAO la reprendra son propre compte mais en am liorant et en pr cisant son contenu La labilit du terme son caract re fluide permettent des transformations s mantiques continues Un d veloppement durable est un d veloppement respectueux de l environnement
14. Global expert la religion des mots Bernard Kalaora Institut national de la Recherche agronomique RESUME Le rapport Brundtland texte pr paratoire de la conference de Rio de 1992 fait usage d un certain nombre de notions telles celles de d veloppement durable d co d veloppement de d veloppement int gr de gestion int gr e qui vont tre reprises de mani re r currente par les organismes internationaux destin es initialement au monde politique et administratif devenir monnaie courante dans le vocabulaire des experts et des scientifiques Aussi au nom du d veloppement durable sont convoqu es diff rentes disciplines des plus dures aux plus molles pour la r alisation de programmes de gestion int gr e de ressources biologiques et culturelles A partir de situations d expertise de gestion int gr e des zones c ti res dans un contexte international l auteur s attache d crire le processus d expertise les a priori implicites au il v hicule ses effets et ses implications d un point de vue institutionnel et organisationnel sur les pays d accueil Il est ainsi amen se poser la question du r le de l expert et de l anthropologue et de leur statut face au d veloppement dans l acception contemporaine de celui ci Mots cl s Institution S mantique Identit Expertise Zone c ti re Gouvernance Bernard Kalaora LAIOS Maison des Sciences de l Homme 54 bd Raspail 75006 Paris L
15. atie lib rale tait virtuellement pr sente par tout et les r gimes autoritaires des piph nom nes en voie de disparition Donner trop de poids aux particularismes nationaux ce serait renforcer les obstacles et les blocages la diffusion d un mod le de gestion et de d veloppement consid r comme le meilleur pour l esp ce humaine Les cat gories susceptibles de jugements de valeur sur les modes de gouvernement ne favorisent pas l id e que l on cherche faire triompher celle de la communication universelle Aussi l accent est mis sur les objets communs qui vont de soi et sur lesquels aucun d saccord ne peut transparaitre de mani re ouverte c est d une part la d mocratie cognitive clair e par la r flexion des experts la 520 Bernard Kalaora communication et la transparence en tant les traits fondamentaux Le r le de l expert est ici moins de fournir des solutions toutes faites que de contribuer une approche collaboratrice et de poser les termes du dialogue rendant possible la n gociation et l arbitrage entre int r ts et valeurs C est aussi la reconnaissance du march comme meilleur mode de r gulation relativis e par le souci d en corriger les effets lorsque l offre d un produit ou d un service s accompagne d externalit n gative non prise en compte dans la transaction entre l offreur et le demandeur L expert est alors un d codeur d externalit s n gatives C est enfin le droit qu a chacun la
16. ation des ventuels conflits Les parties prenantes impliqu es directement et indirectement dans l op se voient valoris es par la prise en compte de leur activit et de leurs objectifs de d veloppement 1 Plan de gestion utilisable par les d cideurs et les administrateurs diff rents niveaux local national et r gional 2 Une plate forme de dialogue entre scientifiques administrateurs et parties prenantes R sultats attendus 3 Des actions concert es et une consolidation des synergies et des partenariats intersectoriels 4 Des instruments d information et d aide la d cision maquette SIAD bases de donn es guides m thodologiques et techniques etc qui seront mis la disposition des divers utilisateurs 5 Des produits de communication et de sensibilisation adapt s aux diff rents utilisateurs des ressources 6 Une valorisation de sites vocation patrimoniale Ethnologie fran aise XXIX 1999 4 524 Bernard Kalaora L quivalence entre le dire et le faire se retrouve d ailleurs dans les termes m mes des conventions internationales qui lient les parties prenantes sous la forme de principe de conditionnalit ou de mise sous condition En effet selon ce principe il suffit de l noncer pour que l on obtienne des financements des bailleurs de fonds e Pour une anthropologie impliqu e L anthropologue peut difficilement rester indiff rent la demande d expertise g n ralis e des organisation
17. cientifiques en les mettant sur le m me plan et en leur attribuant une valeur gale lib rer l expression des communaut s et particuli rement celle des femmes dont on d couvre soudainement l importance pour les aider rivaliser avec les pouvoirs officiels et les m dias traditionnels dans ce but les radios locales les formes d expression communautaires les forums les lieux de d bat et de controverse sont encourag s La notion de gouvernance produite dans les forums internationaux r pond ce d sir d une communication g n ralis e et d un mode d administration non hi rarchis mais convivial interactif et coop ratif Elle renvoie en effet un monde virtuel prospectif proche du cyberspace o l aptitude se diriger et se gouverner d pend de la connexion des sites dans un espace pluridimensionnel En ce sens cette notion rel ve du champ moderne des communications plut t que de l espace classique du politique elle peut en effet se d cliner comme un vaste ventail d institutions de r seaux de directives de r glementations de normes d usages la fois politiques sociaux administratifs publics priv s crits ou non Elle constitue un ensemble d arrangements institutionnels int grant les structures gouvernementales et non gouvernementales le cadre l gal ainsi que les traditions et normes sociales des populations Ethnologie fran aise XXIX 1999 4 locales Par son caract re hybride polys
18. d cision gouvernance valorisation des initiatives la base etc La connaissance ne se d finit pas comme la mise distance des processus sociaux mais comme processus r flexif dans les processus sociaux C est la jonction de plusieurs cit s scientifique marchande politique cologique domestique Boltanski Th venot 1987 dans un rapport de tension permanent et dans 1 obligation de manier la pluridisciplinarit et la m diation qu intervient le social scientist tour tour titre de sociologue d anthropologue ou de psychosociologue L objectif est un au del du social il s agit en effet d uvrer la gestion durable des zones c ti res par le maniement de proc dures r elles ou virtuelles visant au d cloisonnement des repr sentations des pratiques des usages et l mergence d un accord commun sur le devenir des ressources naturelles Dans ce processus l expert est un acteur de mise en coh rence du syst me ressource population environne ment d veloppement A partir d une situation de gestion effective il doit amener la is f er Voir le glossaire en fin d article 518 Bernard Kalaora communaut modifier l tat du milieu ou d une ressource dans le sens de sa durabilit et de sa transmission dans un futur proche et lointain L expert est mandat pour d finir de fa on pragmatique une gestion coh rente du milieu littoral qui harmonise les politiques publiques et rend les usage
19. d outils r glementaires et non r glementaires mode de gouvernement central ou de groupes d acteurs locaux auxquels doivent adh rer tous les experts concern s Une autre exigence est l acceptation d tre membre part enti re d un collectif de travail compos d individus ayant des trajectoires g ographiques et intellectuelles diverses Dans un laps de temps court entre une dizaine et une vingtaine de jours les experts doivent s entendre et au del des divergences culturelles et disciplinaires trouver un cadre commun d action A cette fin les notes biographiques concernant les disciplines pratiqu es seront discut es par chacun d entre eux Ce c r monial contribue cr er une culture de groupe afin d ins rer chaque action dans un processus ma eutique et collectif ne reposant pas sur la seule comp tence individuelle L expert est moins d fini par son savoir que par sa capacit le n gocier avec d autres la relation l autre tant un l ment indispensable de la r ussite de l entreprise Dans cet esprit l alternance entre travail individuel et travail collectif rythme le temps des interventions La r daction du rapport est collective elle exige de nombreuses phases de discussion et de restitution Ces modes de faire et d agir sont fort diff rents de ceux propres aux chercheurs acad miques C est pourquoi le choix des experts est moins fond sur des crit res de comp tence statutaire et scientifique que sur
20. date a constitu une bo te id es une fabrique de propositions conceptuelles qui n engageaient en rien leurs auteurs ces derniers n tant pas mandat s pour leur mise en uvre En 1992 l OCDE formulera des recommandations aux pays membres sous forme de guide m thodologique et une lettre circulaire est diffus e plus de 500 000 exemplaires La Banque mondiale le PNUD le PNUE le GEF le FFEM parmi les plus importants mettront en application les propositions nonc es tout d abord par l OCDE harmonisation et int gration des politiques relatives aux zones c ti res approche ascendante de la base vers le sommet Des financements s levant plusieurs millions de dollars soutiendront des projets et des programmes d finis l chelle de pays de r gions de localit s La notion de gestion int gr e est utilis e pour d signer un processus dynamique qui r unit gouvernement et soci t science et d cideur int r ts publics et priv s dans la pr paration et l ex cution du plan sur la protection et le d veloppement des svst mes et ressources c ti res Elle vise maximiser les choix long terme privil giant les ressources et leur usage raisonn et raisonnable Cicin Sain Knecht 1998 Dans cette perspective le social scientist intervient moins au titre de sa sp cialit en formulant ce qu est le social la demande sociale par exemple que comme expert des proc dures et processus de prise de
21. de mission Green oc an Indien Toulon IFREMER CICIN SAIN B et al 1998 Integrated Coastal and Ocean Manage ment Concepts and Praaices Washington Island Press DALY Hermann 1974 Steady State Economies New York Pree man 1989 For the Common Good witli john Cobb Londres Beacon Press DECROP G P GALLAND sous la dir de 1998 Pr venir les risoues de quoi les experts sont ils responsables La Tour d Aigues Ed de l Aube DOLLFUS O 1997 La mondialisation Paris Presses de Sciences Po DOUGLAS M 1986 How Institutions Think New York Syracuse University Press DROSTE Bernd von Peter DOGsE 1990 Debt for Nature Exchan ges and Biosphere Reserves Paris UNESCO Ethnologie Fran aise XXIX 1999 4 FOUCAULT Michel 1975 Surveiller et punir Naissance de la prison Paris Gallimard GADAMER H G 1996 L h ritage de l Europe Paris d Rivages GOODLAND R 1990 Race to Save the Tropics Washington Island Press GOODLAND R H DALY 1991 Environmentollv Sustainable Eco nomu Development Building on Brundtland Paris UNESCO HAQ B U M S HAQ G KULLENBERG H STEL 1997 Coastal Zone Management Imperative for Maritime Developing Nations Boston Kluwer Academic Publishers HIBOU B 1998 Banque mondiale les mifaits du cat chisme cono mique Paris Esprit KALAORA B 1998 Au del de la nature l environnement l obser vation sociale de l environnement Paris L
22. e de la gouvernementalit Foucault 1975 de surveiller et de punir mais de s duire pour convaincre Les proc dures de conviction ne sont plus les m mes Ce qui est propag ce sont les id es de participation de transaction de transfert d change d coute voire d empathie Il ne s agit plus de soumettre les populations locales indig nes mais au contraire de travailler de concert et de restaurer les conditions de survie en se fondant sur les savoirs locaux d aider ces populations r soudre les conflits concernant l exploitation et l appropriation des ressources pour cela il faut comprendre leurs motivations asseoir la l gislation sur la coutume locale reconna tre le r le des femmes dans la vie conomique et non seulement sociale etc L anthropologie appliqu e est appel e la rescousse de l aide la d cision Dans cette perspective les savoirs indig nes deviennent un outil et un support de gestion et les indig nes eux m mes partenaires et experts car ils nous montrent les fa ons de g rer durablement Pour les zones c ti res il s agit par exemple de construire des indicateurs indig nes locaux de l volution c ti re qui soient fond s sur leur compr hension propre de l cosvst rne marin leur analyse du comportement de lichtyofaune l usage des taxinomies servant d crire et classifier les esp ces etc Il s agit de combiner des informations empiriques de terrain et des donn es s
23. e mode d emploi du monde on peut changer le monde lui m me L expert est pareil Borges qui dans l une de ses Fictions Tl n Ug ber Orbis Tertius 1941 se pla t imaginer qu une soci t secr te dans un travail qui s tend sur des si cles construit une encyclop die d crivant un monde fictif Tl n celle ci s introduit subrepticement dans les modes d emploi de notre monde r el si bien que la fin notre monde devient Tl n Et il en est de m me avec la repr sentation de d veloppement durable et de gestion int gr e des zones c ti res Un territoire virtuel est projet dans la soci t r elle e Annexe B Fiche de projet op ration pilote Intitul Localisation Global expert la religion des mots 523 mat rialis par le Plan et cette cr ation fictive ouvre un espace de jeux autre que celui qui s y d roule Ces possibilit s deviennent des opportunit s d innovation et de changement pour les minorit s qui tentent de modifier les r gles du jeu en l occurrence les acteurs de l environnement Ce qui importe c est moins le monde en soi que sa repr sentation Dire le monde nouveau celui du d veloppement durable c est tre en train de le faire L expertise est un processus d ajustement du monde dans un langage qui se cr e pour le d crire diff remment de nos modes d emploi usuels Plan de gestion int gr e de la zone c ti re sud est de l le Maurice La zone pilote se situe dans
24. entation d ensembles d informations complexes 4 Participation des acteurs et du public Pourquoi faire participer Permettre l appropriation des programmes Donner l information n cessaire mais souvent non disponible sur les ressources et leurs usages Aider les planificateurs comprendre les causes directes et indirectes des probl mes de gestion Permettre de tester rapidement sur le terrain la faisabilit des mesures de gestion Aider d s le d part la r solution des conflits sur les modes de gestion Les pr conditions du succ s Garder le niveau de frustration le plus bas possible e en rendant clair ce qui est recherch et quelles ch ances e en donnant suffisamment de temps sur des v nements appropri s e en rendant les programmes compr hensibles et adapt s e en s parant clairement les faits de la politique Rester visible accessible consistant Etre clair sur l utilisation des r sultats Faire ce que l on a annonc Les actions favorisant une participation significative Identifier clairement les r les l gitimes Faciliter 1 galit dans la n gociation Commencer par les besoins ressentis par les acteurs Apprendre de et avec les participants Mettre d abord l aise et en confiance Faciliter l mergence de groupes organis s 5 La gestion adaptative Apprendre en faisant A la diff rence de la planification conventionnelle qui exige un haut niveau d informatio
25. es de recherche et de d veloppement se mobiliseront ainsi pour refonder sur de nouvelles bases la discipline conomique Pour l inscrire dans la dur e ils cr eront une mouvance au nom significatif et pionnier de Ecological Economics Group En 1989 ce mouvement se dotera de sa propre revue Ecological Economics puis en 1991 produira un livre dit par l UNESCO dont le titre Environmentally Sustainable Economic Development Building on Brundtland marque bien la filiation et la t che restant accomplir Les auteurs prestigieux appartiennent au club des experts des grandes organisations Robert Goodland Hermann Daly Salah El Serafy Bernd von Droste en sont les r dacteurs en chef Robert Goodland est conseiller environnemental au d partement Environnement de la Banque mondiale Hermann Daly est conomiste au d partement Environnement de la Banque mondiale et connu pour deux ouvrages fondamentaux Steady State Economics 1974 et For the Common Good with John Cobb 1989 Salah El Serafy conseiller conomique la Banque mondiale est l auteur de Environmental Accounting 1989 Bernd von Droste expert l UNESCO directeur de Man and Biosphere est l auteur avec Peter Dogs de Debt for Nature Exchanges and Biosph re Reserves 1990 Leur objectif est de construire de faire advenir un nouveau monde partir du rapport Brundtland qui leur servira reformuler autrement les th ories de l conomie To achie
26. es pour une gestion et une utilisation des ressources naturelles n oblit rant pas l avenir et conciliant conservation et d veloppement Non plus conseiller du prince mais expert global mandat par les institutions internationales PNUE Banque mondiale UNESCO Nations unies telle est la figure id ale typique de l expertise environnementale De nouveaux b n ficiaires ou demandeurs d expertises apparaissent et contribuent son explosion inflationniste et sa banalisation ce qui fait dire certains que l expertise est sans limites quant l image qui en est faite et quant son extension g ographique Dans notre monde elle constitue un recours pulsionnel et magique l angoisse collective r sultant de notre incapacit assumer le pr sent comme le futur et cela cause ou malgr l accumulation du savoir et des techniques mis notre disposition Diff rents types de b n ficiaires de l expertise existent et la palette en est beaucoup plus large actuellement que dans le pass pouvoirs publics nationaux administrations collectivit s institutions europ ennes institutions des pays en voie de d veloppement organisations internationales et organisations non gouvernementales ONG soci t s priv es et de services A ces transformations du champ d intervention de l expertise il convient d ajouter la red finition du rapport entre expert et commanditaire Toutes les configurations paraissent possibles e
27. este l action Si l on veut donner un caract re op ratoire la d finition du d veloppement durable il est n cessaire de mettre jour les implications du paradigme les postulats Ethnologie fran aise XXIX 1999 4 de base autour desquels la r flexion conomique devra dor navant se situer Ces postulats posent le principe de reproductibilit de la biodiversit le principe d int gration des conditions de renouvellement des ressources naturelles dans les politiques de d veloppement le principe d conomie dans l utilisation des ressources naturelles non reproductibles l chelle de l esp ce humaine la recherche des conditions permettant de r duire le nombre de d cisions strat giques susceptibles d avoir des effets d irr versibilit des co milieux En cons quence dans le calcul conomique la th orie devra prendre en consid ration le paradigme de la complexit savoir introduire dans la conception des produits une philosophie des produits propres un principe de cycle de r cup ration des composantes des produits industriels d velopper une fili re de production d quipements ayant une capacit d optimisation de la balance conomie cologie poser le principe de responsabilit conomique des acteurs pollueur payeur pr caution mettre en avant des plans de gestion int gr e la suite du rapport Brundtland des conomistes li s et impliqu s dans les organisations international
28. expertise scientifique telle qu elle s tait d velopp e en France depuis le XIX si cle visait essentiellement faciliter les d cisions publiques tatiques en mobilisant les connaissances appropri es et tout particuli rement la statistique La fonction d expert tait associ e troitement aux fonctions d autorit et de pouvoir et l essentiel de cette activit tait circonscrite aux d partements minist riels Une stricte s paration existait alors entre les organismes de recherche et les grands corps de l Etat o se recrutait l essentiel des experts L expertise classique tatique et nationale de par sa proximit au pouvoir politique tait invisible et peu m diatis e dans l opinion publique Elle restait cantonn e au pouvoir central et certaines institutions la sph re judiciaire par exemple Dans les soci t s contemporaines on assiste sur le plan national comme international un changement du statut de l expertise Sous l effet de ce qui est appel par les institutions internationales crise environnementale et d veloppement durable l expert scientifique en est venu jouer un r le d une importance cruciale dans notre vie sociale et politique Comme le dit Hans Georg Gadamer l expert est devenu un certain degr la personnalit la plus recherch e et souvent celle qui est d terminante 1996 123 Ethnologie fran aise XXIX 1999 4 p 513 527 Plus que le signe d une rationali
29. ions internationales et les Etats nations les experts r gionaux et internationaux les d cideurs et les populations locales Ils jouent le r le de passeurs d nonc s et de vigiles v rifient la pertinence des programmes et leur adaptation aux conditions locales et aux contraintes existantes 4 Activit s chimiques 1980 photo Conservatoire de l Espace littoral et des Rivages lacustres Ethnologie fran aise XXIX 1999 4 Cette structuration de l expertise permet un r gime de pilotage top doum and bottom up du bas vers le haut diff rents niveaux de territorialisation local r gional national international Sur le plan conceptuel chaque expert re oit les termes de r f rence propres ses comp tences sp cifiques Ces termes ont valeur de cadrage de son intervention la fois pr cis mais aussi ouverts ils doivent permettre chacun de ne pas s enfermer dans sa sp cialisation et d tre r ceptif la n gociation Le biologiste doit tre capable partir des r sultats et solutions qu il nonce de proposer un cadre juridique national ou m me d imaginer des politiques publiques Le social scientist quant lui devra avoir des comp tences tant naturalistes que sociologiques et participer la planification environnementale L expertise par sa n cessit ma eutique g n re un nouveau clerc le global expert Entrer en expertise c est d une certaine fa on se convertir un style de pens
30. la reconnaissance de leur capacit s int grer dans des dynamiques d cisionnelles et leur aptitude n gocier La langue de l expert malgr son caract re pr fabriqu ne peut tre assimil e la langue de bois Langue souple langue traversi re et hybride les registres s mantiques y sont n gociables dur et mou fluide et solide cohabitent La rh torique n est pas dissuasive elle ne cherche pas imposer il s agit plut t de trouver un sens aux choses sur lequel tous quelle que soit leur appartenance puissent s entendre Dans ces conditions l acte d expertise est simultan ment jeux d aventure et de langage ouvert sur des possibles infinis Sa n cessit est fond e d abord sur la croyance en la vertu du dialogue et sur la communication universelle e Les principes de construction du savoir de l expertise L incertitude et l aventure sont des constituants de base de la construction du savoir dans le parcours de l expertise La premi re r gle est d accepter les autres savoirs mais aussi de composer avec eux voire de coop rer Ainsi selon les configurations le sociologue peut se faire cologue biologiste planificateur juriste et la r ciproque est vraie Il doit en second lieu composer avec le terrain dont il a une connaissance n cessairement d faillante vu le temps imparti l intervention qui varie entre quelques jours et un mois pour les experts ponctuels m me s il a recours une somme impressio
31. le District Council de Grand Port Savanne dans le sud est de l le Maurice elle concerne globalement la zone de Mah bourg Ses limites g ographiques sont les suivantes e sur le littoral Pointe Vacoas au sud et Pointe du Diable au nord approximativement 20 km e 1 km au del du r cif frangeant pour la partie marine e une partie des bassins versants en fonction des probl matiques pour la partie terrestre Objectifs D marche et tapes de r alisation a lt intervenants techniques ICZM Working Group Objectif global contribuer la faisabilit nationale et r gionale de la Gestion int gr e des Zones c ti res GIZC Objectif sp cifique promouvoir une gestion concert e des activit s et des ressources dans la zone c ti re pilote Le phasage suivant a t retenu pour la r alisation de l op ration pilote op a identification des parties prenantes regroup es au sein d un Local Steering Committee comit de pilotage local et des b concertation largie pour identification et hi rarchisation des probl matiques c collecte des donn es existantes d compl ment d enqu tes socio conomiques pour v rit terrain e saisie et traitement des donn es g ographiques pour l laboration de la maquette SIAD syst me d information g ographique f laboration d un plan GIZC pour la zone pilote avec les recommandations pertinentes pour une consolidation locale nationale et r gionale g
32. milieu Gestion int gr e des Zones c ti res GIZC Un processus continu et dynamique rapprochant les int r ts du gouvernement et des communaut s de la science et de la gestion des acteurs conomiques et du public en pr parant et mettant en oeuvre un plan int gr pour la protection et le d veloppement des ressources et des syst mes c tiers CESAMP Join Group of Experts on the Scientific Aspects of Marine Environmental Protection Gestion intentionnelle partir d une gestion effective amener une minorit agissante faire voluer l tat du milieu ou d une ressource pour sa durabilit dans le sens b n fique la communaut Gouvemance Ensemble d arrangements institutionnels int grant les structures gouvernementales et non gouvernementales le cadre l gal ainsi que les traditions et normes sociales des populations locales tous les stades du processus GIZC Groupe d int r t Un individu ou un groupe ayant un int r t direct ou indirect dans l utilisation d une ressource ou d un cosyst me c tier et expos soit un risque de diminution de son gain soit un b n fice la suite de d cisions prises quant l utilisation de cette ressource ou de cet cosyst me Groupe d usagers Ensemble d individus formellement organis ou identifiable qui de mani re directe ou indirecte exploite ou acc de une ressource c ti re N gociation Processus d analyse et de r solution communes de probl mes ou de co
33. mique cette notion est l usage de tous Pour leur part les experts ont pour mission de la rendre effective c est dire de renforcer tous les niveaux de la soci t et du territoire la capacit se gouverner et communiquer qui d pend en partie de l aptitude anticiper les risques et les crises environnementales A la diff rence du mod le administratif acad mique cette capacit gouverner n est plus fonction de l autorit de la l gitimit institutionnelle mais du degr de proximit aux populations locales elles m mes convi es participer aux processus de d cision Dans ce syst me l Etat ne gouverne plus il favorise interagit stimule ou au contraire r troagit bride par des mesures diverses et au travers de son r seau d influence La gouvernance est d autant plus s duisante qu elle se veut participative responsable et d mocratique La tendance actuelle am liorer l efficacit de l Etat et des administrations locales dans les pays occidentaux et plus sp cifiquement anglo saxons a inspir cette approche sur la bonne gouvernance Les programmes d ajustement structurels des organisations internationales encouragent des r formes institutionnelles de ce type dans les pays du Sud Au nom du souci de l efficacit de la d cision la m thode de gouvernance pour les organisations internationales appara t plus apte que les modes de gouvernement traditionnels hi rarchis s r pondre la c
34. n une faible incertitude peu de d cideurs Dans la gestion adaptative Il ne s agit plus d attendre dix ans avant l information pour passer l action Les programmes plans sont consid r s comme des exp riences La r alisation des programmes plans cr e des opportunit s pour tester et am liorer les l ments scientifiques de soutien l action Ces opportunit s sont parties int grantes du syst me de planification qui utilise l information issue de la r alisation du programme plan un programme plan qui apprend peu sera radicalement d pass par les incertitudes un programme plan qui apprend bien peut perdurer malgr le bas niveau de connaissance du d part 6 Anthropologie et d veloppement durable L expert anthropologue Recherche sur les aspects cognitifs des savoirs sur la nature la pens e sauvage s inscrit dans l optique du d veloppement durable Dans la conf rence de Rio plusieurs lignes sont dict es par les peuples indig nes Les savoirs indig nes deviennent un outil de gestion Les biologiques deviennent ethnologues Les indig nes deviennent experts ils ont des fa ons de g rer durablement L expert se localise l indig ne se globalise Ethnologie fran aise XXIX 1999 4 521 322 Bernard Kalaora e Dire et s duire Le r gime s mantique mis en uvre diff re de celui d un r gime de contrainte et d autorit Il n est pas question comme dans le paradigme classiqu
35. ne 1980 photo Conservatoire de l Espace littoral et des Rivages lacustres 516 Bernard Kalaora que le priv et les fonctionnaires internationaux plus que les nationaux L appel aux experts va de soi car il appara t comme consubstantiel au traitement des questions multisectorielles et disciplinaires devant faire l objet des travaux de la commission d mographie nergie industrie s curit alimentaire biologie relations conomiques internationales m canismes d aide la prise de d cision etc Un mode de conduite original des travaux est propos au travers de d bats publics de forums La transparence et le recours l opinion sont un passage oblig de la r flexion des s ances publiques de d lib ration sont organis es dans toutes les r gions du monde dans lesquelles des hauts fonctionnaires gouvernementaux des scientifiques des experts des membres d instituts de recherche des industriels le grand public des membres de la soci t civile peuvent exprimer librement leurs pr occupations la commission et pr senter leurs vues Par la publicit donn e ces s ances la commission vise faire en sorte que l v nement cr soit plan taire global afin de montrer que les int r ts des questions trait es qui d passent les clivages nationaux politiques et culturels sont mondiaux Par centaines les organisations et les particuliers ont apport leurs t moignages au cours de ces forums o plus de cinq
36. nflits en vue de la pr paration d un ventail de solutions pour la d finition et la mise en oeuvre d un plan de gestion int gr e des zones c ti res Objectif D finition des conditions cr er ou remplir en r ponse un probl me c tier en dehors de toute consid ration de ressources et de moyens budg taires pour y parvenir Plan de gestion Ensemble de politiques et d activit s coordonn es r pondant des objectifs de r solution de probl mes bien d finis dans un espace donn Politique Proposition g n rale guidant le choix des acteurs sur les usages de la ressource partir de laquelle vont tre d finis les cadres de conduite pour la gestion int gr e des zones c ti res Strat gie Identification des ressources disponibles et de leur mode d utilisation pour atteindre les objectifs fix s Syst me de valeurs Attitudes et croyances orientant les comportements pratiques l gard des ressources c ti res Zone c ti re Espace physique ind termin mi aquatique mi terrestre sujet des variations d tendue de morphologie de repr sentations d usages et de r glements Les crit res d appr hension sont nombreux certains sont physiques g omorphologie hydrologie d autres se r f rent au climat la faune et la flore d autres l cologie et aux paysages d autres l histoire sociale et humaine Notes ration du D veloppement conomique PNUD ronnement et le D veloppement a t
37. nnante et souvent inutilisable de notes et d informations Toutes les caract ristiques de l aventure sont pr sentes importance de l improvisation compr hension vague des situations connaissance sommaire des acteurs L expert doit assumer le doute et l ignorance Il ne peut pas attendre pour intervenir de ma triser la donne car il agit dans un univers incertain comportant des objectifs vagues dont il esp re qu ils se pr ciseront au cours de l action Le succ s d pend de son habilet transformer ces incertitudes en opportunit s d action Par exemple pour la GIZC il n existe pas de mod le permettant d enfermer dans un cadre th orique les Ethnologie fran aise XXIX 1999 4 Global expert la religion des mots 519 comportements des acteurs sociaux et des populations locales Ceci suppose un apprentissage permanent le go t des preuves et du risque la curiosit Le souci de l int gration c est dire la recherche d une coh rence globale des politiques de la gestion de l am nagement est une question aujourd hui dominante en mati re d environnement compte tenu du lien organique entre les hommes et la nature Elle n a pas seulement une r sonance technique scientifique mais rel ve aussi de l thique de conviction et de responsabilit propre au protestantisme Weber 1964 Une sorte d obligation morale plane sur ces notions d int gration et de d veloppement durable L identit de l esp ce et son devenir
38. ntre l expert mandat par l institution l expert individuel travaillant son compte l expertise collective ou isol e l expertise internationale nationale locale etc e La mondialisation de l expertise la s mantique au pouvoir Le rapport Brundtland v ritable bible du d veloppement durable constitue l acte inaugural par quoi les choses ne pourront plus tre comme elles taient avant Le concept de d veloppement durable figurant dans le rapport de la Commission mondiale 2 Notre avenir tous est le r sultat d une r flexion commenc e d s 1983 The paths of human progress which meet the needs and aspirations of the present generation without compromising the ability of the future generations to meet their needs Les voies du progr s humain qui satisfont les besoins et les aspirations de la g n ration pr sente sans compromettre la capacit des g n rations futures satisfaire leurs besoins Brundtland 1987 A la diff rence de la notion de d veloppement lin aire et continue dans le temps celle de d veloppement durable introduit le mouvement Elle traduit une sorte de fluidification due la combinaison de termes En effet la notion de d veloppement durable s ordonne autour de deux axes l un horizontal l actuel et l autre vertical le futur et peut se lire comme l expression d un syst me trois dimensions le pass l cosyst me plan taire h ritier d une histoire de plus de 4
39. omplexit des probl mes et la pluralit des parties prenantes publiques et priv es qui participent aux d cisions Compte tenu des incertitudes et risques qui affectent le monde la prise de d cision exige une interaction renforc e entre Etat et soci t une coordination horizontale entre les multiples agents sociaux La gouvernance peut tre consid r e comme une nouvelle thique d un capitalisme mondial fond sur des exigences de participation d autonomie et de pr caution l gard des ressources dont on dispose Il n est sans doute pas indiff rent que le concept soit apparu dans des pays modernes aux traditions protestantes Adapt e aux niveaux local et mondial cette gouvernance dont les experts sont les vecteurs s mantiques se r v le plus probl matique l chelle de l Etat e Dire c est faire Les cat gories s mantiques propres l expert global ont la sp cificit de faire co ncider le dire et le faire Dans un monde virtuel il n existe pas de s paration entre l image et la r alit L id e v hicul e par ce concept n est pas dissociable de sa mise en uvre Il s agit en effet moins de coller aux choses au r el que de mettre jour les cheminements possibles de l volution et de d finir le contexte l int rieur duquel des trajectoires sont possibles En d autres termes il s agit de mettre en sc ne l expert mime le d veloppement durable pour le faire exister Il pense qu en changeant l
40. protection et l environnement Comme la Annexe A Vade mecum de l expert 1 La dimension langagi re de L expertise Cr er les conditions de l coute pour faciliter les changes couter pour int grer Le parler neutre trouver des objets qui font sens pour tous Dire c est faire caract re performatif du discours th matique des droits de l homme celle ci appara t comme une donn e indiscutable Ces diff rentes composantes du parler neutre peuvent s interpr ter comme autant de discours normalis s de mani res d laborer un cadre de r f rence et des outils d observation permettant d appr hender les m mes objets en d pit des diff rences socioculturelles et politiques A la lumi re d accords minimaux d bouchant sur davantage de probl mes que de solutions toutes faites l expert est amen reformuler les principes de l action publique V compris les cadres institutionnels et produire de nouvelles valeurs en uvrant pour la justification et la l gitimation du d veloppement durable Dire c est engager une action constituer pour les diff rents acteurs des possibilit s de pragmatique Cat gories qui portent en elles quelque chose en puissance en acte via ces cat gories on cr e une r alit politique Du r le des nonciateurs les fabricants et les catalyseurs d id es 2 La gouvernance Gouvernance Technique les acteurs techniques de la gouvernance Expertise
41. s internationales Il le peut d autant moins que les peuples autochtones et leurs organisations notamment les ONG interrogent explicitement les finalit s ou les retomb es de la recherche anthropologique La mont e en puissance des ONG cologistes et indig nistes puis la propagation de la rh torique du d veloppement durable dans les institutions multilat rales conduisent les peuples autochtones l gitimer de plus en plus leurs revendications territoriales et identitaires dans les termes d une ethnicit cologique Ils attendent de l anthropologue moins une connaissance distance que son implication dans les processus politiques afin de conqu rir une audience et une force de n gociation sans commune mesure avec celles dont ils avaient pu disposer les d cennies pr c dentes Il para t bien difficile lorsque la demande devient un param tre essentiel de la relation anthropologique de la rejeter en pr textant que la pratique scientifique s y oppose En effet l mergence des peuples autochtones comme sujets politiques et comme sujets connaissants dans les forums internationaux met mal la relation d enqu te classique fond e sur la neutralit scientifique La r ticence exprim e par Claude L vi Strauss en 1957 l anthropologie appliqu e qu il consid rait comme auxiliaire l ordre social n a plus sa raison d tre dans le contexte actuel Les anthropologues un peu partout dans le monde sont mis devant la
42. s compatibles En d autres termes il doit cr er les cadres sociaux et culturels propres favoriser la m diation et l accord Son intervention s inscrit au confluent de plusieurs dimensions le territoire son contexte cologique conomique et sociopolitique et les aspirations sociales Sa pratique pourrait tre qualifi e d ing nierie co socio syst mique et anthropologique Le type id al de l expert GIZC est d tre la fois leader et strat ge et d avoir une connaissance et une pratique de la synth se de l interpr tation et de la pr sentation d ensemble d informations complexes de la r solution des conflits de la gestion des processus de groupe de l laboration de l administration et de l valuation de programmes trans disciplinaires de programmes d ducation et de participation publique Son intervention d passe le cadre d une prestation isol e et autonome finalis e en fonction de ses seules comp tences Le global expert est somm de se plier un cadre predefini et d int rioriser les contraintes organisationnelles et cognitives structurantes d une action inscrite dans un processus collectif Sur le plan organisationnel les agences ex cutives d pendantes des organisations internationales ont des relais nationaux appel s points focaux lieux de passage oblig pour la collecte des donn es et le recueil des informations Ces points focaux territoriaux assurent le contact entre les organisat
43. sation croissante des d cisions l importance du r le iou par l expert vient de l incertitude croissante li e la complexit des probl mes et des situations la complication de notre vie administrative industrielle commerciale et priv e qui rend toute d cision difficile Dans le langage courant l expert est celui qui est r put avoir acquis une parfaite connaissance dans un domaine particulier et dans le sch ma w berien traditionnel une stricte s paration existe entre le savant et le politique le politique d cide en son me et conscience l expert mobilise les connaissances n cessaires la d cision Le processus d expertise s inscrit dans un cadre stabilis o chaque l ment est sa place la responsabilit du politique la comp tence du savant l ordre des faits et celui des valeurs Dans une soci t o chacun est consid r comme vuln rable tant donn les inqui tudes r centes li es des crises environnementales mondiales les effets du d veloppement technologique et conomique notamment les impacts n gatifs rejaillissent sur la perception de la science et de son apport au progr s de la soci t L acte d expertise dans ce contexte n est plus seulement fond sur la validit de la connaissance la caution scientifique qu il 514 Bernard Kalaora 1 Impact des activit s humaines sur les sites m diterran ens 1980 photo Conservatoire de l Espace littoral et des Rivages lacustres
44. sichtspunkten zu beschreiben Dabei fragt er sich ber die Rolle des Experten und des Anthropologen ber ihren Status angesichts der Entwicklung in ihrem heutigen Sinn Stichu iter Institution Identitat Sernantik Expertise K stengebiet Gouvernance Ethnoiogie jrangaise XXIX 1999 4 526 Bernard Kalaora 1 References bibliographiques AHMAD Yusuf Salah El SERAFY Ernst LUTZ 1989 Environ mental Accounting for Sustenaible Development Selected Papers from Joint UNEP World Bank Workshops Washington DC The Bank APPADURAI A 1996 Modernitv at Large Cultural Dimensions of Globalization Minneapolis University of Minnesota Press BAR F sous la dir de 1995 Les applications de l anthropologie VI essai de r flexion collective depuis la France Paris Karthala BODIGUEL M sous la dir de 1997 Le littoral entre nature et politique Paris L Harmattan BOLTANSKI L L TH VENOT 1987 Les conomies de la grandeur Paris PUF coll Cahiers du CE serie Prot e BORGES J L 1983 Fictions Paris Gallimard BRUNDTLAND G H 1987 Notre avenir tous La Commission mondiale sur l environnement et le d veloppement Qu bec Ed du Fleuve CERNEA Michael 1991 Putting People First Sociological Variables in Rural Development New York Oxford University Press CHABOUD c Yy HENOCQUE B KALAORA 1997 D marrage de l op ration pilote de la zone sud est de l le Maurice Rapport
45. t de dix ann es de mission photographique coll de l auteur Global expert la religion des mots 525 tionnel vers des acteurs conomiques et sociaux et des manipul e pour la bonne cause d une anthropologie de 5 x peuples L anthropologie au m me titre que l expertise est une pacotille faite des images d Epinal de l indianit cologiste j er communautaire et m taphysique que les ONG propagent pi ce ma tresse du processus de d cision et les anthropologues souvent pour la r habilitation des peuples et des savoirs qu ils 4PPartiennent qu ils le d sirent ou non la bande des experts defendent mondiaux Il reste faire l anthropologie de cette bande et de ses rituels nouveau champ qui s ouvre l anthropologie Ses m susages ne peuvent toutefois invalider us politique l anthropologie appliqu e et le transfert d informations op ra e Glossaire Acteur social Individu groupe ou institution en rapport avec la gestion de la ressource c ti re Action Mesure sp cifique de gestion entreprise pour r aliser un objectif Evaluation Processus qui d termine de fa on aussi syst matique et objective que possible la pertinence l efficacit et les impacts d un programme plan ou projet la lumi re de ses objectifs Gestion adaptative Apprendre en faisant Gestion effective Mode de conduite s appliquant un milieu ter qu il r sulte de l ensemble des actions humaines affectant ce type de
46. ternational context the author describes the process of expertise its implicit apriorisms its effects and implications from both institutional and organizational points of view on the countries which use it He is thus led to consider the role of the expert and anthropologist their status faced with development in the contemporaneous acception of this terrn Keywords Institution Semantics Identity Expertise Coastal zone Gouvernance 1 ZUSAMMENFASSUNG Global Expert die Religion der Worter Der Bruntlandsbericht der vorbereitende Text der 1992 Riokonferenz verwendet gewisse Begriffe wie dauerhafte Enrwicklung Okoentwicklung integrierte Entwicklung integriertes Management die rekurrenterweise von internationalen Organisationen wiedergebraucht wurden und die obwohl sie anf inglich f r politische und Verwaltungskreisen bestimmt waren nun blich von Experten und Wissenschaftlern verwandt werden So im Namen einer dauerhaften Entwicklung werden verschiedene Wissenschaften erfordert die von den exaktsten bis zu denHumanwissenschaften hinreichen um Programme von integriertem Management der biologischen und kulturellen Ressourcen zu enrwickeln Ausgehend von dem integrierten Management von K stenzonen in einem internationalen Kontext versucht der Autor das Expertiseprazess mit seinen verbundenen impliziten Apriori seinen Wirkungen und Folgen auf die Empfangslander aus institutionellen und organisatorischen Ge
47. tre la science et la pratique sociale et politique De ce fait il est devenu impossible de s parer l expertise de la dynamique d cisionnelle et politique du rapport aux valeurs et de leur n gociation permanente Langage et expertise sont intimement li s et ce particuli rement dans le champ de l environnement lieu par excellence de l invention s mantique et rh torique comme l illustre par exemple la notion de d veloppement durable et le terme m me d environnement Prise dans une dynamique langagi re et d cisionnelle l expertise scientifique tend se distinguer de la fonction Erhllologie fran aise XXIX 1999 4 d autorit se contractualiser et s autonomiser et ce faisant l acte d expertise acquiert une visibilit sociale voire m me m diatique car il est l objet de communication et de publicit au sens de mise en d bat Cette autonomisation s accompagne d une circulation de l expertise de sa d localisation vers de nouveaux territoires g ographiques et s mantiques L expertise est devenue une valeur d change surtout dans le domaine de l environnement o les probl mes chappent aux fronti res Il en r sulte l mergence d une communaut scientifique internationale et de nouvelles entit s institutionnelles charg es de promouvoir le d veloppement durable qui recourent de fa on syst matique aux experts dont on attend qu elles renforcent les capacit s des institutions des d cideurs des scientifiqu
48. valuation et enseignements dans le cadre d une Politique r gionale de Gestion durable des Zones c ti res L op repr sente un test pour l organisation GIZC propos e au niveau national structures intersectorielles approuv es par le gouvernement de Maurice en avril 1997 elle vise en fait consolider les liens et les synergies entre les niveaux local Organisation et national Plusieurs acteurs y sont impliqu s e Les structures GIZC nationales comit consultatif largi et groupe de travail restreint auxquelles appartiennent les institutions publiques les ONG le secteur priv associatif et les repr sentants du District Council e Le Local Steering Committee qui repr sente les administrations locales district et villages le secteur priv industrie sucre tourisme p che etc et les associations d int r t ou ONG locales Des acteurs additionnels assistants chercheurs de l universit de Maurice coles associations priv s etc pouvant assister l op dans le d roulement de certaines actions enqu tes communication v rit terrain mise la disposition de donn es etc Les b n ficiaires de l op se situent tout d abord parmi les acteurs car tous re oivent en retour un produit valeur ajout e une sensibilisation et formation par rapport la GIZC et des instruments de gestion L esprit de groupe r seau en b n ficie B n ficaires par la mise en oeuvre d une plate forme de dialogue et de n goci
49. ve sustainability we must develop an ecological economics that goes well beyond the conventional disciplines of ecology and economics to a truly integrative synthesis The thesis argued here is that the evolution of the human economy has passed from an era in which human made capital was the limiting factor in economic development to an era in which remaining natural capital has become the limiting factor A person or a nation cannot continue to live at the same material level if present enjovment is obtained at the cost of liquidating capital Pour realiser le developpement durable nous devons developper une science conomique cologique qui transgresse les cl tures disciplinaires propres l cologie et l conomie pour les int grer dans une synth se nouvelle Les th ses d velopp es dans ce sens montrent que d une re o le capital humain tait le facteur limitant nous sommes pass s celle o le capital nature existant est devenu la principale contrainte Une personne ou une nation ne peut disposer du m me niveau de vie si les satisfactions obtenues le sont aux d pens de celles du futur Dans ce sillage munies d une doctrine d un outillage conceptuel entour d un p le d experts de diff rentes disciplines les organisations internationales et plus particuli rement la Banque mondiale initieront sur le terrain des projets et des programmes d finissant un nouveau rapport la nature e Global expert la s

Global Exper[1].

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