Critères du dépassement du capitalisme
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1. particulier la production de marchandises mais une forme de vie sociale sp cifique qui correspond la vie moderne Une forme de vie d termin e par la marchandise c est dire o tout s ach te et tout se vend et qui est d termin e par le mouvement des m diations f tichistes corset es par celle qu elles composent comme structure de rapports sociaux celle du capital Le c ur de la critique de la soci t par le Marx sot rique peut tre d sign comme tant une critique non plus seulement de la survaleur surtravail donc de l exploitation ou de l in gale distribution de la forme de richesse sociale sp cifiquement capitaliste la valeur mais une critique de la valeur wertkritik en allemand en tant que telle et de son contenu sp cifiquement capitaliste le travail Note de la mise en ligne 2011 Au sein des cat gories capitalistes et de leur rapport apparemment pr d termin et comme soumis aux lois de la nature la volont des individus n est qu une illusion inversement forcer ce rapport f tichiste irrationnel ne peut vraiment tre qu une fonction de la volont notamment de la volont des individus qui en raison de leur exp rience et de leur propre jugement critique ne veulent plus c est dire qu ils veulent se d barrasser de la forme de volont bourgeoise qui tait jusque l la leur et qui leur est devenue insupportable De ce point de vue une soci t lib r e du cap2. Ceci explique que paradoxalement les dinosaures intellectuels du marxisme du mouvement ouvrier restant sont ceux qui formulent le mieux la barri re de la conscience bourgeoise justement parce que connaissant les crit res marxistes qu ils ont toujours raccourcis estropi s et cart s en faisant la grimace en vertu de leur obsolescence ils sont les mieux capables d identifier le probl me de fa on ce que celui ci soit mis de c t pendant que le jugement bourgeois officiel n y comprend rien L ironie de l histoire veut que le vestige du marxisme se fasse pr cis ment le porte parole de la conscience bourgeoise commune et puise dans les registres de la d nonciation et de la suspicion pour s opposer la critique de la valeur en cherchant discr diter le crit re de renversement du m dium f tiche celui ci bien qu en v rit formul par Marx est qualifi d id e d un communisme de l ge de pierre la Pol Pot et de menace un retour la barbarie par exemple par un Wolfgang Fritz Haug le pape m rite de la recherche allemande sur Marx et par d autres universitaires marxistes Alors que l on se trouve au milieu de la nouvelle grande crise et de la d shumanisation du capitalisme mondialis l id e m me de se lib rer de la soci t moderne impudente est donc trait e de barbarie Dans son dernier soupir le marxisme prouve encore que contrairement au Marx sot rique il n a jama
3. actuellement o d un c t le capitalisme est m r pourrissant et o d un autre c t aucun mouvement d appropriation est devenue une Voir en fran ais sur cette compr hension de la simultan it capitaliste le texte La nouvelle synchronicit historique La fin de la modernisation et le d but d une autre histoire mondiale in Robert Kurz Avis aux naufrag s Lignes 2005 Note de la mise en ligne 2011 7 Sur les d calages internes et externes du capitalisme tels que compris par R Kurz voir le texte Les destin es du marxisme Lire Marx au XXIe si cle paru dans R Kurz Lire Marx La balustrade 2002 en ligne sur le site palim psao Note de la mise en ligne 2011 Pour R Kurz La micro lectronique d signe les composants lectroniques miniaturis s pour cr er de nouveaux produits mais surtout pour d velopper de nouveaux proc d s touchant l organisation la production et la distribution La microinformatique n est qu un l ment de ce mouvement de micro lectronisation au sein du processus technique de production lui m me subsum par la forme sociale du capital note de la mise en ligne 2011 sociale a fortiori de mouvement mondial ne se dessine l hotizon une des conditions d une future mancipation sera de reformuler la th orie critique On d partagera peut tre mieux le Marx exot rique historiquement d pass et le Marx sot rique aujourd hui actuel si l on d fin
4. orie et de la th se marxiste qui disent que nous vivons aujourd hui en r alit au beau milieu d une utopie n gative r alis e qui n est autre que le Extrait du livre de Robert Kurz Lire Marx Les textes les plus importants de Karl Marx pour le XXIe si cle Choisis et comment s par Robert Kurz La Balustrade 2002 pp 363 371 publi en Allemagne en 2000 capitalisme aux dimensions du syst me mondial Ou comment appeler autrement le fait que dans ce syst me les individus deviennent unidimensionnels Herbert Marcuse par la contrainte silencieuse des conditions Marx ainsi que par la force publique et qu ils soient oblig s de s appliquer eux m mes les lois aveugles du syst me L homme nouveau fut d s le d but un postulat d une nouvelle forme de domination objectiv e L obsession d un mat riel humain id alement contr l lui aussi assujetti int rieurement une fin en soi abstraite pr suppos e faisait d j partie des toute premi res id es de la rationalit capitaliste On sait aujourd hui que quasiment chaque mois et chaque semaine le totalitarisme de march r clame P homme nouveau un homme enti rement mall able et se modelant lui m me selon les imp ratifs du march Dans la foul e de la satisfaction d une revendication totalitaire utopique sous le masque de lobjectivit on commen a revaloriser les notions l irrationalit et l unidimensio
5. soir de sa vie racontait dans une de ses derni res interviews que Ce qui m int resse depuis quelques ann es est la Nouvelle Interpr tation de la th orie critique de Marx publi e par Moishe Postone chez Cambridge University Press Si je peux faire un v u c est de la voir traduite en m me temps que les trois livres publi s par Robert Kurz Note de la mise en ligne 2011
6. sot rique il lui faudra tre un mouvement mondial et universel volontairement a national et donc antinational connect au r seau mondial de communication et qui soit en mesure de d velopper et de receler la fois des formes et des conditions initiales diff rentes Il y a toutefois une chose sur laquelle Marx n a jamais laiss planer le doute et qui se trouve tre aussi un crit re d cisif le capitalisme ne pourra pas tre aboli par des exp rimentations doctrinaires isol es c est dire par des mod les en microformat additionner et propager Une telle proc dure signifierait vraiment revenir une poque ant rieure au capitalisme ce qu il faut est appropriation voulue et raisonnable de forces et de groupements sociaux qu il n est pas possible de miniaturiser Le degr de socialisation ne peut pas tre ramen en arri re c est pourquoi lassociation mancipatrice des individus ne peut pas non plus se constituer une petite chelle ind pendamment de la soci t De ce point de vue galement Marx a eu raison de refuser l utopie Ce qui est imm diatement possible c est d organiser la solidarit ou de faire fonctionner des institutions communautaires n ayant de but ni commercial ni politique ou autre autrement dit des projets qu il ne faut toutefois pas confondre avec une appropriation totale des forces productives sociales Dans une situation sociale mondiale telle qu elle se pr sente
7. un tel mode d emploi demande inconsciemment que le d passement de la soci t de march se fasse lui aussi sur le mod le habituel et ancr de l achat vente il voit la th orie critique dans le r le du vendeur pri de faire une offre garantissant un droit d change standard et se voit lui m me dans le r le du consommateur difficile et ternellement bern qui souhaite obtenir une information compl te sur le produit pour pouvoir consommer sans probl me la marchandise acquise Ce faisant il oublie qu il ne s agi en aucune fa on d une offre de marchandises sur le march des opinions et des suggestions pour changer le monde etc mais des souffrances r elles dans sa propre vie et des exigences sociales qui lui sont impudemment impos es et dont il est le seul pouvoir se d livrer en s associant d autres de ses semblables La th orie critique n est pas une offre proprement parler mais un miroir de la connaissance de soi une rage de comprendre et une invitation la valse l issue incertaine L exigence d une critique qui soit une utopie toute pr te que l on peut acheter ou laisser comme dans un supermarch attire cette fois encore sans le vouloir l attention sur le rapport interne entre l utopie et la forme marchande Voil pourquoi quand il est question de d passement du capitalisme et du passage une autre soci t il faut revenir nouveau sur le caract re non utopique de la th
8. une th orie de l croulement de la soci t mondiale moderne du fait du processus de rationalisation qui fait dispara tre le travail capitaliste Le syst me global se dirige alors vers une fin barbare Robert Kurz concentre sa r flexion sur une critique radicale du f tiche travail et du f tiche de la lutte des classes tout deux caract ristiques de l id ologie du marxisme traditionnel qu a incarn le mouvement ouvrier historique dans toutes ses tendances anarchiste communisme de conseil bordiguiste stalinien trotskyste social d mocrate etc de rares exceptions individuelles ou groupusculaires Sa critique identifie dans une socialisation particuli rement abstraite une tautologie totalitaire d accumulation du travail mort qui soumet le monde physique ainsi que le monde social symbolique un unique principe de forme abstrait Dans ses travaux plus tardifs Robert Kurz offre une vue sur une soci t qui ne serait pas fond e sur l change de marchandises procur es par l argent Les uvres de l historien am ricain Moishe Postone ou du philosophe fran ais Jean Marie Vincent d veloppent des r flexions qui par certains aspects de Rober Kurz La publication la plus connue de Robert Kurz est le Livre noir du capitalisme L hebdomadaire Die Zeit publiait deux comptes rendus contradictoires dont l un indiquait le Livre noir comme la publication la plus importante des dix derni res ann es En France Andr Gorz au
9. Appropriation universelle d une totalit des forces productives Crit res du d passement du capitalisme Robert Kurz L individu normal ayant v cu en soci t capitaliste va tre d u quand il devra constater que Marx mis part son analyse et sa critique du mode de production et de vie capitaliste n a pas laiss le calque pour ce que l on appelait il y a quelques temps encore gauche et dans les pays de l Est la construction du socialisme et la fa on correcte de proc der En tout cas il manque ce quoi cet individu croit avoir droit pour une critique de la soci t une notice jointe contenant le mode d emploi socio conomique Ceci tient tout simplement au fait qu avec la meilleure volont il est impossible de d duire une telle construction de la th orie critique de la soci t Une th orie critique peut expliquer et d finir les manifestations n gatives et destructrices du capitalisme telles que tout le monde peut les appr hender sous une forme ou une autre elle peut les analyser et ainsi fonder la critique du capitalisme et la n cessit de le vaincre Mais cette explication de la critique est toute autre chose qu un mode d emploi expliquant comment construire correctement une soci t id ale et autant que possible d nu e de contradiction autre chose qu un plan d architecture sociale bas sur un quelconque mod le de l homme tel qu il devrait tre Qui r clame
10. aconner les regrouper diff remment parfois les zwwobiliser quand leur absurdit ou le danger qu elles repr sentent pour la communaut etc on t prouv s Tandis que le capitalisme sans gard pour la qualit particuli re des choses et des relations pour leur substance ou leur contenu sp cifique leur particularit etc adapte tout selon un seul et m me principe abstrait et g n ral Ce passage de quelques lignes qui n est pas reproduit ici correspond un commentaire bref des textes de Marx introduit par cette pr sentation de R Kurz Les extraits choisis de Marx n tant pas ici reproduits ces lignes semblaient inutiles Note de la mise en ligne 2011 3 On pourra comparer ces l ments l avec le dernier chapitre Pour conclure du livre de Moishe Postone Temps travail et domination sociale Mille et une nuits 2009 1993 Note de la mise en ligne 2011 qui est le principe de la valorisation de la valeur ou du toujours davantage le principe du communisme au sens marxiste serait justement de ne plus avoir un tel principe mais pour la premi re fois d entretenir un rapport conscient et pragmatique avec le monde Le crit re pour cela consiste ce que plus aucun m dium f tichiste ne s interpose d sormais entre les individus sociaux et le monde C est pourquoi aucune d claration th orique g n rale ne peut justement renseigner ce sujet mais seule exp rience pratique d un nouveau rap
11. ar le capitalisme lui m me et pouss e l absurde Pour la reproduction sociale r elle le temps et le rendement individuel ne jouent plus aucun r le par rapport aux agr gats scientifiques et techniques Cependant appropriation r elle de cette force ne peut se d rouler que dans des conditions et dans des groupements sociaux diff rents selon les diverses r gions du globe selon l tat o celles ci ont t laiss es par le rouleau compresseur capitaliste de la globalisation L universalit transnationale du mouvement d appropriation et d abolition cit e comme crit re par Marx inclut donc cette diversit des situations initiales ce sujet Marx a fait une d claration susceptible d tre encore int ressante pour le XXIe si cle selon lui a commune rurale russe de poque peut constituer le point de d part d un renversement mancipateur condition toutefois qu en liaison avec l appropriation des forces productives modernes elle surmonte son esprit de clocher et participe un mouvement mondial international incluant les centres industriels S il ne subsiste plus aujourd hui de vestiges des anciennes constitutions agraires communistes il serait tout fait possible que dans certaines r gions du monde de telles formations resurgissent sous des aspects diff rents au travers des processus de d composition du syst me capitaliste mondial Pour que renaisse un nouvel anticapitalisme dans le sens du Marx
12. bare de cette civilisation Ainsi le r gime de Pol Pot a t il instaur la terreur sociale totale parce que l Etat repr sent par l appareil du parti s imposa en puissance absolue face l argent et au march De m me inversement on voit s installer la terreur sociale o l argent ou le march acqui rent une position absolue par rapport PEtat Dans les deux cas les hommes sont ce qu ils sont galement dans un r gime capitaliste d mocratique normal de simples objets le simple mat riau d une fatalit qui s abat sur eux objets lev s la puissance X Une autre ironie de l histoire est que la critique de la valeur se voit d nonc e comme tant une interpr tation inacceptable de Marx par une position politique rest e seulement un marxisme ouvrier mais aussi un marxisme d Etat c est dire un marxisme qui comporte pr cis ment l l ment qui a pris un aspect particuli rement odieux dans le r gime de Pol Pot Partout dans le monde d aujourd hui argent march et Etat se soustraient pareillement une masse croissante de la population terrestre sans pour cela la lib rer de leurs crit res Ce sont donc les conditions qui ayant volu r clament elles m mes une mise en pratique des crit res de d passement du capitalisme ainsi que le d veloppe le Marx sot rique en conclusion de son analyse critique on arr te de se servir de l argent march contre l Etat et vice versa mais on
13. cherche d passer ce dualisme irrationnel par une gestion ef une organisation autonomes et conscientes de la soci t auxquelles participent tous ses membres par del le march et l Etat Marx tait conscient que saper la forme du sujet bourgeois ne serait pas seulement une chose difficile en soi mais que cela devrait se faire dans des conditions totalement diff rentes et non concomitantes S tant d velopp in galement et des poques diff rentes le capitalisme trouve ses limites dans cette absence d uniformit Et m me aujourd hui 150 ans apr s Marx alors que nous touchons v ritablement l horizon de ses interrogations sot riques le d passement de cet ordre social ne peut qu accomplir que dans conditions tout fait variables La simultan it contrainte du syst me mondial par l effet de la mondialisation capitaliste est une condition n gative tandis que es vestiges du d calage chronologique 7 constituent autant de r els points de d part pour de possibles mouvements sociaux d abolition et d appropriation La force productive capitaliste la plus r cente la micro lectronique a condition universelle d appropriation La notion de socialisme con ue par le Marx sot rique comme le premier stade du communisme doit tre encore calcul e planifi e selon des normes individuelles de rendement et de temps de travail Marx les nommait restes du droit civil bourgeois Cette notion a t d pass e p
14. conditions de production ant rieures elle Il serait donc absurde de vouloir introduire une propri t sociale directe tout en conservant cependant la production de marchandises le travail abstrait etc sur lesquels repose la propri t non sociale comme c tait le cas dans le socialisme r el Il pest pas difficile de distinguer le Marx sot rique du Marx exot rique quand on nomme les crit res d une victoire tangible sur le capitalisme Avec sa lutte des classes qui comme le terme l indique d j se trouve d j assujettie au cadre d termin par le capitalisme le prol tariat en tant que tel ne peut pas satisfaire aux crit res marxistes d un mouvement d abolition et d appropriation qui d passerait le capitalisme C est aussi pour cette raison que le socialisme du travail est toujours rest prisonnier de sa forme juridique et donc de Pillusion juridique concernant le pouvoir de disposition Par endroits Marx lui m me sugg re d j une autre logique d abolition et d appropriation quand il parle non pas du prol tariat mais des individus En effet une classe d finie a priori par le capitalisme m me qui se r clame pr cis ment de sa position dans le capitalisme telle qu elle lui incombe d j son insu ne peut tre le moteur d un mouvement social r volutionnaire dans le sens du Marx sot rique Seule une association voulue par les individus et d pendant de le
15. idique civile n appara t g n ralement qu en dissociant l individu en sujet conomique et sujet citoyen en homo oeconomicus et homo politicus en bourgeois et en citoyen en homme d argent et en homme d Etat D apr s Marx cependant argent et Etat constituent les deux p les d une m me g n ralit abstraite donc irr elle et de ce caract re commun purement illusoire Pour que la fausse soci t d individus atomis s selon les lois aveugles devienne vraiment une soci t une communaut agissant d lib r ment il faut que les individus extraient d eux m mes les deux formes irrationnelles ali n es d une abstraite g n ralit soif l Argent et Etat donc qu ils les abolissent et les d passent Cette t che en apparence plausible qui consiste s approprier volontairement les forces productives devenues destructrices sous leur forme capitaliste n exige donc pas moins que de supprimer la forme juridique englobant lArgent et l Etat dans laquelle les individus ne peuvent avoir entre eux de rapports sociaux qu en tant que repr sentants de la marchandise Il est clair que dans un premier temps la conscience des masses socialis es dans le capitalisme recule devant la t che de surmonter pratiquement sa propre forme de sujet tel est pr cis ment le c ur de la critique de la soci t du Marx sot rique que l on peut bri vement d signer par critique de la valeur
16. is pu ni voulu voir dans la civilisation autre chose que la socialisation ali n e par largent et l Etat En v rit le capitalisme avec sa fausse civilisation des droits de l homme que Marx a d j radicalement critiqu e il y a 150 ans abolit lui m me l argent pour une part toujours plus grande de la population mondiale mais sa mani re n gative Dans les grandes r gions ruin es du monde o de plus en plus de pays ont d j abandonn leur propre monnaie vivent des masses de gens sans aucun revenu financier ni acc s aux devises Cet tat est effectivement barbare mais seulement parce que si largent a t aboli pour la population ce n est pas le cas de la forme de socialisation ni du crit re de l argent en tant que contrainte silencieuse Ce que demande Marx ce n est pas l abolition superficielle ou le retrait pur et simple de largent alors que la forme juridique du sujet bourgeois serait conserv e mais la suppression m me de cette forme qui rendrait superflue une autre socialisation par l conomie de largent et montrerait son irrationalit Mais l o la forme du sujet bourgeois reste intacte il n est jamais possible de se servir des deux p les de lali nation l un contre l autre Le capitalisme a pu voluer jusqu conna tre sa crise parce que l Etat et l argent ou le march se tenaient mutuellement en chec Quand cette d limitation r ciproque n op re plus se r v le le fond bar
17. it les objectifs et les crit res d un d passement du capitalisme sans se r f rer aux id es du marxisme sur le travail PEtat et la nation mesure qu elle remplira cette t che la th orie critique sera d autant moins impliqu e dans l inflation des concepts et recettes faciles et banals Voici ce qui pour finir fera son m rite Robert Kurz 2000 Br ve pr sentation de l auteur N en 1943 Robert Kurz est un militant et th oricien allemand hors de tout cadre universitaire et acad mique occupant toute sa vie des petits boulots comme chauffeur de taxi ou magasinier de nuit dans une imprimerie de presse qui engage une th orie critique fondamentale des formes de socialisation au fondement du monde moderne Robert Kurz va participer en 1986 la cr ation de la revue groupe Krisis autour de laquelle va se d velopper la mouvance allemande de la critique de la valeur qui conna t un certain retentissement dans le public lors de la parution en 1999 du texte du groupe le Manifeste contre le travail En 2003 Anselm Jappe dans son livre Les Aventures de la marchandise Pour une nouvelle critique de la valeur Deno l pr sente au public fran ais les avanc es th oriques de ces d bats allemands En 2004 le groupe Krisis a connu une scission et Robert Kurz Roswitha Scholz et Claus Peter Ortlieb ont alors fond un nouveau groupe autour de la revue Exif Son livre paru en 1991 L effondrement de la modernisation d veloppe
18. italisme et du f tichisme en g n ral serait pour la premi re fois une soci t dont l aspect la vie et l activit d pendraient effectivement de sa volont libre Il s agit d un d passement qui ne soit pas illusoire du capitalisme on n a pas une classe intra capitaliste qui en renverse une autre On a une r union des individus d sireux de se d barrasser du sujet automatique que constitue le mouvement de la valeur le capital nonobstant leurs positions respectives au sein du capitalisme qui se heurte la partie de la soci t voulant absolument la conserver galement sans s occuper de sa position donn e et trouver son salut dans la concurrence sans scrupule Le mat rialisme de la question de Pabolition du capitalisme r side dans la mani re dont sont assimil es les exp riences n gatives de la r alit capitaliste dans un large sens social global et non pas dans la mani re dont les individus se trouvent a priori fix s sur le plan social Vue ainsi la vieille question marxiste demandant qui est le sujet en soi objectivement donn de la critique du capitalisme sans conna tre son bonheur historique est simplement mal pos e et n a donc toujours pas trouv de r ponse Dans le monde capitaliste du XXIe si cle o les cat gories fonctionnelles sociales autrefois fix es sont devenues r ellement fluctuantes et o les individus ont t v ritablement et concr tement atomis s en m me
19. nnalit utopiques de la fin en soi capitaliste furent d cr t es ordre naturel des choses la logique de la destruction conomique industrielle qui taille impitoyablement l univers du monde sensible la mesure de la dure abstraction de largent est appel e traitement pragmatique des choses Inversement dans l utopie capitaliste une fois r alis e le fait de faire valoir les motions et n cessit s humaines les plus l mentaires ainsi que la raison pragmatique primaire dans le rapport avec le monde sensible perceptible furent aussi nomm s u opie En faisant de l absence de localisation le lieu r el du monde le capitalisme a banni la raison humaine dans la non localisation r elle Pour ne citer que quelques exemples il est devenu utopique de vouloir mettre sur les rails le transport routier ayant pris l ampleur d un fl au meurtrier de ne pas attendre 30 ans pour arr ter les centrales nucl aires qui constituent un danger public et une hypoth que qui p se sur de nombreuses g n rations utopique galement de travailler moins que les paysans du Moyen Age en utilisant des r seaux et robots micro lectroniques qui r alisent la plus grande conomie de travail de tous les temps Dans le monde du capital accompli seule la franche folie est r aliste Dans ces conditions le soi disant pragmatisme prend obligatoirement des traits eschatologiques Le message de Marx dit premi rement il n y a pa
20. port avec les choses et le processus m me de ce changement La notion de mouvement d appropriation est peut tre celle qui convient le mieux ce crit re de Marx parce qu elle con oit le caract re de Pappropriation r volutionnaire comme un processus et non pas comme la forme juridique limit e et superficielle de lPappropriation laquelle se r duisait souvent cette id e dans le marxisme du mouvement ouvrier mats l appropriation effective pratique concr te et mat rielle intellectuelle etc d une totalit des forces productives C est dire que le pouvoir de disposition ne signifie pas une simple transmission de titres de propri t bourgeoise ce qui est le peuple ou la soci t mais une affrise r elle du contenu de sa propre socialit universelle et de ses potentiels Il ne suffit pas d arracher les forces productives au capitalisme et donc de les d pouiller de leur forme juridique bourgeoise g n rale Il faudra s approprier au sens plus large du terme et par l m me s transformer Marx se tourne consciemment et clairement contre Pillusion juridique d une pseudo abolition du capital dans le cadre des formes juridiques bourgeoises Cette illusion juridique consiste justement prendre la forme de propri t du code civil ce pr tendu pouvoir de disposition pour ce qui constitue la sp cificit et l essentiel bien qu elle ne soit que la cons quence n cessaire de certaines
21. s de nouvelle J rusalem d aucune sorte b tir il s agit seulement d en finir avec l absurdit accomplie du mode de production dominant qui a transform toutes les forces productives en forces destructives Deuxi mement le changement pratique en tant que tel ne peut plus tre la t che incombant une th orie de la critique il ne pourra tre que l action d un mouvement social pratique visant l appropriation et labolition La th orie pourra tout au plus en indiquer les objectifs g n raux et certains crit res r sultant de la n gation fond e du capitalisme par cons quent on ne trouvera chez Marx que ces crit res D ailleurs ceux ci sont d j explicitement et implicitement un l ment de l analyse critique elle m me 7 Il n est donc pas possible de d duire des abstractions de la th orie critique un rapport raisonnable avec les choses elles m mes La th orie critique ne peut servir qu expliquer pourquoi les individus se rassemblent de leur plein gr en association dans le but de faire chec lanti raison capitaliste de s approprier les potentiels sociaux et de d couvrir enfin v ritablement l emploi raisonnable des choses en tablissant avec elles un rapport pratique lib r des contraintes conomiques industrielles irrationnelles Une association donc visant s lectionner en quelque sorte les forces productives que le capitalisme a rendu et laiss destructives les ref
22. temps que l on assiste une massification de la pauvret mondiale et une multiplication des processus de paup risation il para t plus vident qu au XIXe si cle que les crit res d un d passement du capitalisme nonc s par le Marx sot rique ne puissent tre saisis et activ s par un mouvement de classes conditionn es par le syst me mais uniquement par un mouvement librement constitu d individus associ s ou s associant dans le processus m me de la critique pratique M me s il peut sembler ais de faire une telle constatation cause de l vidence empirique actuelle sauf pour les derniers marxistes de l poque pass e rest s prisonniers de leur identit id ologique les crit res en question eux m mes se ferment la conscience de ce qu est devenu le monde capitaliste La notion apparemment concevable d appropriation fait vite mettre des ill res quand il est clair que ce crit re est en contradiction avec la forme juridique Car de ce point de vue les individus ayant v cu en r gime capitaliste surtout ceux de l poque postmoderne sont tous des marxistes du mouvement ouvrier parce que le marxisme aujourd hui obsol te co ncide ici avec la conscience bourgeoise D abord l individu bourgeois ne peut pas se concevoir lui m me en dehors de la forme juridique qui est sa forme subjective et donc la forme de son rapport au monde Mais comme l a montr Marx cette subjectivit jur
23. urs convictions eux ef non pas de leur position donn e dans le syst me sera capable de mener un tel mouvement bien 4 Pour bien saisir ce qu entend R Kurz par ces formes juridiques bourgeoises voir le texte La fausse apparence d une souverainet imagin e critique de la nation de l Etat du droit de la politique et de la d mocratie in Lire Marx La balustrade 2002 texte reproduit sur le site internet palim psao 5 Par ces deux appellations Marx exot rique et Marx sot rique Robert Kurz entend distinguer deux lignes argumentatives diff rentes au sein de l uvre de Marx l une tant celle traditionnellement admise exot rique reposant principalement sur un point de vue qui se fait partir du travail et dont l objet d tude est surtout la lutte des classes Cette ligne argumentative traditionnelle se focalise sur le mode de distribution L autre et c est celle qui nous int resse ici est bien moins connue on l appelle donc sot rique Elle se fait non plus cette fois du point de vue du travail mais plut t de la possibilit de son abolition Le Marx sot rique est celui qui critique aussi bien le mode de distribution que le mode de production capitaliste en partant de l analyse des cat gories historiquement d termin es que sont la valeur la marchandise l argent le travail le capital Et va m me au del en critiquant le capitalisme comme non seulement un mode de production
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