Enregistrer sous
Contents
1. contradictoires m moires divergentes c est tout cela que rec lent les images et qui appelle de la part des historiens des anthropologues et des historiens de l art des comp tences diversifi es que seules la collaboration interdisciplinaire et la comparaison de nombreux terrains d observation diff rents permettent de r unir Un verbe me semble primer T lescoper C est bien un grand t lescopage qui se donne voir dans ces pages compartiment es Toutes les composantes de ce qui a pu faire l actualit y d ferle se m lant aux sc nes les plus triviales qu il soit Une h t rog n it qui se situe aussi bien dans la substance des images que dans la variation qualitative On y retrouve des faits divers l actualit des c l brit s d alors des images amateurs viennent s immiscer ici et l entre le politique et le drame social Un avion de chasse des uniformes une manifestation d art contemporain une petite annonce pour une Polo un autoportrait la webcam les d bris de Furiani les voyages de Lady Di Des images de programmes t l vis s des images de blogs des images de journaux Cela n est pas sans faire cho aux travaux d Aby Warburg ou Jules Maciet 2 En effet que ce soit pour l atlas Mn mosyne ou dans les imposants albums du fond Jules Maciet on retrouve cette omnipr sence des images des planches enti res d images Elles ont comme premi re vocation de documenter d instruire m2. Enregistrer sous Lea Tesson ntrod Aborder internet et les outils numerigues n est pas une mince affaire C est un monde qui sans tre le coeur de mes pr occupations existe d une certaine facon dans mon travail plastique J utilise ses instruments comme sa Les logiciels de retouche ou de montage les webcams les micros les captures d cran les imprimantes autant d outils pour qui veut capter ou manipuler ce qui lui passe sous la main ou devant les yeux Mais aussi la ma ti re une masse impond rable de mati re Images sons textes vid os Une h t rog n it totale sans commune mesure qui peut fasciner comme rebuter par son trop plein d informations d o la hi rarchie se fait exempte Mais c est galement le d bat critique entre Wal ter Benjamin et Theodore W Adorno concernant le reproductible des oeuvres tant toujours d actualit une sph re qui pousse reconsid rer l attitude m me de communication et de cr ation entre d mocratisation et ali nation La cr ation est possible et accessible la diffusion l est tout autant cependant cette interface chronophage peut rapide ment concurrencer le r el Vaste sujet donc compagnon de route qu il ne faut pas je pense oublier de questionner r guli rement tant sa mutation est c l re Mais qui tout la fois ouvre sur des possibles infinis Mes questionnements se porteront plus sp cifique ment
3. google droit univ poitiers fr 380 x 350 26 ko jpg infrep org 461 x 271 15 ko jpg 399 x 223 20 ko jpg Connexion 8 29 40 30 Artefact J ai trouv un pain un faux pain un pain vide poche De consistance lourde d une couleur caram lis e trop uniforme avec une cro te rugueuse qui m a directement fait penser non pas un vrai pain mais la mat rialisation d un pain figurant sur une nature morte paysanne Plus tard une bougie en forme de cr me glac e un conome en forme de carotte J aurais pu acheter le d p t vente entier J ai d abord pens quel paradoxe Et puis au final pourquoi pas La cro te s ouvre en deux et l int rieur vid laisse apparaitre une chamotte grossi re qui trahit l artefact Je ne le trouve bizarrement pas laid malgr toutes les r actions de mon entourage du moins pas plus qu une coupelle en porcelaine ou qu un pot en plastique Je ne sais pas encore ce que je vais en faire c est d j presque un ready made Ca m a fait penser au film tous les matins du monde la viole et aux gaufrettes 41 42 L auteur L inspir Que devient il avec internet Il y a des auteurs qui se revendiquent auteurs d autres qui restent dans l anonymat par choix et d autres qui ne prennent pas du tout en compte cette dimension de la figure de l auteur comme signifiant J utilise auteur je pourrais tout aussi bien employer cr
4. a l avenement des t l r alit s ou reality show outre atlantique ainsi qu la diffusion permanente d images Souvent percu par le monde 47 48 intellectuel comme une grosse barri re au libre penser L cran servirait g n ralement de support pour diffuser des opinions pr m ch es que les spectateurs avides se h teraient d ingurgiter en s exon rant de penser par eux m me Je pense que cela peut effectivement se v rifier mais sans pouvoir tre affirm de facon globalisante Ces questionnements sur ce qui fait acte de divertir sont extr mement pr sents dans le travail de Ryan Trecartin Les vid os qu il r alise en collaboration avec Lizzie Fitch sont comme une plong e immersive dans l univers du web et des nouveaux m dias tout y est grouillant fluctuant en mouvement perp tuel invoque une esth tique du cheap abusant des effets des logiciels pouvant tre tax s de mauvais go t les ralentis les superpositions les acc l rations les transformations de voix les images satur es et d grad es tout tend vers une sorte de d perdition qualitative C est le r gne de la basse d finition Les personnages en total d soeuvrement semblent tout droit sortis d une ni me mission de t l r alit o il n y aplus de limite au voyeurisme et l xub rance Mais Ryan Trecartin maitrise tellement l usage des codes et des signifiants qu il r ussit cr er une sorte d ovni aux r f
5. 11 12 13 14 15 Capture d cran de commentaires sur la vid o Eat d Andy Warhol publi e sur Youtube Vue aggrandie de l image 24 Ron Nagle Gold frankencense and murder c ra mique 2012 Image provenant de recherches internet palette de d grad s Capture d cran d un clip de M I A Bring the Noize 2013 Seth Price Sans titre two elements prima birds eye wood and acrylic 55 x 45 cm 2007 Image provenant de recherches internet webcam Jay Tan Oh Tom vid o miroir plastique pate modeler v tements ciseaux 100 x 50 x 170 2013 2014 Aby M Warbug Mnemosyne Atlas s rie d images 1924 1929 Capture de ma banque d images personnelle Photogaphie prise au Fond Jules Maciet Paris Photogaphie prise au Fond Jules Maciet Paris Seth Price Big Pink Screw 2004 Inkjet print on canvas 41 73 x 27 95 cm Martin Parr Le Louvre 2012 Image provenant de recheches internet 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 David Maljkovic Sans titre inkjet print on archival paper 117 x 150 cm 2003 2013 Capture d cran recherches personnelles Wade Guyton Sans titre 2008 Impression avec une Epson Ultrachrome 213 4 x 175 3 x 3 75 cm Martin Kippenberger Sans titre 1996 de la s rie The Raft of the Medusa Seth Price Northern waste with virus pattern 2012 gesso acrylic and ink on plywood 61 x 49cm Hugo Sch wer Boss Adidas t
6. 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 Hugo Pernet et Hugo Sch wer Boss Kid Nation vue d exposition 2008 Galerie Frank Elbaz Paris Image provenant de recherches internet pinata Capture d cran du clip Pass This On de The Knife 2003 Photographie prise au t l phone portable vue d ate lier 2014 Blinky Palermo Flipper 1970 screenprint on two sheets 80 x 60cm Capture d cran du CD ROM mmemory de Chris Marker 1997 Allen Ruppersberg Preview suite 1988 suite of 10 color litographs 64 8 x 38 1cm Capture d cran d une vid o sur John Baldessari Wilfrid Almendra Castello on the Block 2007 r sine aluminium bois peinture 75 x 230 x 120 cm Capture d cran d un clip de M I A Bring the Noize 2013 Capture d cran du film Northwest de Michael Noer 2013 Constant Dullaart Jennifer in paradise installation 2013 Dominique Figarella Sans titre 2009 digigraphie et acrylique sur aluminium 220 x 300 x 1 5cm Image provenant de recherches personnelles Giovanni Anselmo Grigi che si alleggeriscono verso oltremare 1982 1996 pierre c ble acier outremer 91 92 93 94 95 96 97 98 99 Alex Katz Round hill 1977 huile sur toile Bruno Perramant Les cavaliers Franco Henry IV Louis XVI Jeanne d Arc 2005 2007 Huile sur toile 100 x 80 cm 100 x 100 cm 92 x 73 cm 73 x 60 cm Capture d cran de recherches internet enseig
7. l paisseur de ce qui se joue D autre part ce d racinement voqu pr c demment a voir avec le naturel des images Sur une page de moteur de recherche elles sont tellement d pouill es qu elles se donnent voir comme image brute enti re et non plus un ensemble d images de consistance semblable Ce n est pas une s rie qui donne une lecture et aiguille le regard Je dis cela sans r duire l image la photographie de photographe et la photographie document gt De la m me fa on que je dis sur la photographie de photographe n est pas appliquer de facon g n rale C est un bloc de mati re qui donne au regardeur tout le loisir de l interpr tation Et c est je pense un privil ge non n gligeable On est guid n cessairement mais sans information suppl mentaire que celle de la seule nature de l image Bien stir chaque internaute en fera ce qu il voudra s arr tera sur certaines et pas sur d autres De la m me mani re que lorsque je compose ma banque d images certaines attirent mon regard et d autres non Mais il se joue une relation entre le regardeur et l image beaucoup plus mancip e que dans d autres contextes o l image est tout autant omnipr sente Je pense la t l vision ou au simple contexte urbain et marchand ou la publicit attire l oeil en permanence ou encore m me l image artistique qui bien que moins massive que l imagerie publicitaire est parfois tout
8. me Elles t moignent d une ambition de l ducation passant par le regard Le tri et le 2 Bibliotl ratifs Fond Jules Maciet Paris Lia Arta dina neque des Arts Deco 1 171101 22 montage sont guasiment les seuls gestes de leurs auteurs le texte n apparaissant que sous forme de titre ou de l gende pour classifier en somme M me si la filiation avec les moteurs de recherche peut sembler rapide il me semble qu il existe des relations troites entre ces deux formes C est comme une possibilit propos e par le moteur de recherches donnez nous un th me nous vous fournissons le contenu en images La dimension p dagogique au profit des motivations individuelles Le rapport la classification prend galement un autre tournant il y a un certain tri op r dans la confection de ces albums Le moteur de recherche lui n op re pas de tri moral par exemple Il n y a m me aucune hi rarchie la seule vis e tant d tre au plus pr s de la recherche express ment d p ch e Cela alimente d autant plus l id e de collision entre les diff rentes natures d images tant les extr mes sont tol r s et coopt s Et cela par le seul hasard du clic Formellement donc un maelstr m qui pose un certain nombre de questions Le libre acc s voir le libre service La consommation en masse mais surtout l appropriation en masse car l infime geste d en
9. n cessairement Mais galement une certaine force celle de ne pas craindre le jugement et surtout l abandon dans le pur plaisir de faire Cela peut donner lieu des formes plastiques tr s int ressantes que la d marche soit consciente ou non Internet est une plate forme que les amateurs ont int gr tout autant que les professionnels Il y a l acte de faire mais galement celui de diffuser ce que l on a fait De le diffuser dans le but de montrer de partager mais galement de provoquer des r actions Faire le buzz un objectif pour beaucoup Mais il y a aussi ceux qui participent faire le buzz les spectateurs Ici r side une particularit d internet l utilisateur est tout autant acteur que spectateur le glissement de l un vers l autre s effectuant de facon imperceptible Il existe maintenant de nombreux sites ou mod les de blogs tumblr pinterest les r seaux sociaux les sites de partage vid o youtube vimeo dailymotion Cela regorge de possibilit s de diffusion 51 54 Download from Dreamstime com This watermarked comp image is for previewing purposes only 28666469 Skypixel Dreamstime com 40 Domestique Pour faire bref ce gui releve de la vie du foyer de ce qui va se passer l int rieur de l habitat Habiter le domestique le d corer ref poster Le domestique ca comprend plein d axes int ressants D une part je ferme la porte je suis chez mo
10. vocalement Le moteur propose des pages et des pages de r ponses Un mot pour des centaines d images Les r sultats changeant au rythme des nouvelles apparitions sur la toile les propositions ne seront pas strictement les m me d un jour l autre De la m me facon que pour les logiciels c est une intelligence programm e qui poss de des limites palpables Dans le cadre de ma production je me suis compos e une banque d images Je l ai nourrie d images provenant uniquement de mes recherches sur les moteurs en tapant des dates n tant pas ant rieures celle de ma naissance A partir du sept mai mille neuf cent quatre vingt douze et de mani re al atoire je suis venue piocher dans les vingt deux derni res ann es jusqu nos jours La seule consigne tant de respecter la temporalit dans laquelle je vis et ne pas anticiper le quotidien J ai d abord constat la pr sence d anachronismes r sultats t moignant d une rigueur b te et m chante d application Mais les propositions reconstituaient de mani re relativement satisfaisante les v nements de la p riode demand e Plusieurs jours qui se suivent font appara tre la m me image ou alors plusieurs vues d un m me v nement On peut remonter le fil investiguer recomposer La seule injonction formul e tant celle d une date 20 caract re neutre puisqu elle se contente de qualifier un espace temps je n influencais les r sultats que dans une par
11. Les logiciels permettent chacun de pouvoir sombrer dans l image et autorisent que l on abuse d eux notre guise La s paration entre amateur et professionnel est devenue moins profonde et l criture avec les images transcende aujourd hui les divisions sociales si tant est que l on poss de un ordinateur pour se lancer dans de telles aventures Qu est ce que la pratique de l amateur L amateur est souvent percu comme un individu tant saisi d une vive passion pour un domaine en particulier les sciences les arts Il est n anmoins connot de facon p jorative de par sa maladresse technique il ne poss de pas toujours la ma trise de ce qui l anime pourtant de facon autonome En dehors du circuit de ses activit s quotidiennes Il y a comme une spontan it et une envie qui n est pas dirig e par un contexte professionnel Mais il y a aussi un manque de consid ration C est un statut un peu trouble admis sans tre I V D oO tun INIA 1 CALC d e rann Beauvais Gruppen 7 JUIN ZU 4 gratifi et m me parfois moqu Cependant le manque d enjeu voqu propos du ludisme pr c demment me parait poss der des chos dans la pratique amateur Et ce peut tre sa richesse Il y a un aspect fragile dans la pratique de celui qui cr e sans volont conqu rante sans finalit en soi fragile car certains codes peuvent lui chapper et produire quelque chose qu il ne ma trise pas
12. cr ateur est ce une mulsion totale qui propulse l amateurisme et cule le professionnalisme Ou un floutage des genres des statuts plus largement des d finitions qui en trainerait vers plus de flexibilit dans l acte de faire de s exprimer m apparait galement important de s int resser aux usages sociaux de l image Et notamment du quotidien qu elle vient d peindre dans ce contexte d internet des visions intimistes circulent o le divertissement et le ludisme se lient jusqu la confusion 10 50 precious melal grad enis by oral una 14 16 Commen ons par d finir avec peu plus de pr cision ce que renferme internet et les outils num riques comme possibilit s et ce que cela fait merger D un c t les logiciels Essentiellement d di s la manipulation de l image on retrouve Photoshop initialement li des pratiques maitris es de la retouche photographique A priori pour les professionnels de l image un outil qui se fait un alli pour traquer et faire disparaitre les d fauts de la prise de vue Il permet de sublimer un corps ou un paysage en quelques clics On le retrouve d sormais un peu partout remplacant Photofiltre ou Paint chez l utilisateur lambda Il contient lui seul un panel tr s large de manipulations que l on pourrait produire manuellement la pr cision en moins Les qualificatifs des diff rentes actions renvoient d ailleu
13. de buildings en valeurs de gris Surench re d artifices sur l image Si l on tire un peu plus sur le fil de l interpr tation la peau de banane est synonyme de mauvais coup d embuche un peu mesquine Il y a quelque part l id e de la farce on se joue de l apparence peut avoir l impression de faire face aux rebuts d une image qui a force d tre tritur e semble latente Comme si un trop plein d images clectiques existant dans notre soci t adjoint un trop plein de possibilit s de traitement d bordait de l cran pour venir se poser se fixer un moment D une certaine facon cela pousse se questionner sur les limites d une image Jusqu o s tendent elles A quel point une m me image va pouvoir g n rer diff rentes appr hensions et jusqu quel point supportera t elle des interventions Dans quelle mesure peut on figurer ces limites Et notamment une image num rique qui on l a vu poss de des existences multiples Ce sont des questionnements qui m ont int ress e dans ma propre pratique Je m tais pench e un temps sur les possibilit s de ne garder que les contrastes lumineux d une image Certaines petites zones tr s claires qui induisent et d finissent les rapports de masse de l image me paraissaient tre un genre de clef pour la compr hension Isol es imprim es et contrecoll es sur un fin medium elles ne devenaient plus que le spectre de ce qui a pu construire une image un moment L
14. en est devenu une telle extension pratique pour tout un chacun on s en sert pour des choses dont l importance est tr s variable Des articles tr s pointus aux derniers buzzs de la t l r alit internet peut se faire socle de la r union de la culture dite de masse et de la culture dite haute 3 Joint Phc 7mai1992 7mai1992 2 8mai1992 9mai1992 9mai1992 2 9mai1992 3 10mai1992 10mai1992 2 10mai1992 3 11mail992 12mai1992 12mai1992 2 23 24 25 26 Ces jpegs trouv s t moignent v ritablement pour moi de cet al atoire qui fait s pouser les diff rents degr s de culture Ce ne sont plus que des miettes qui se trouvent parfois englu es ensemble et qui recomposent la mie d une poque Elles n appartiennent plus vraiment quelqu un en particulier elles sont chou es l r unies par mes seuls mots clef Le fait qu elles ne soient plus sous le joug d une authenticit d un s rieux cr e une distance comme une l g ret bien qu elles ne soient pas d parties chacune leur mani re d une charge motionnelle d une charge de vie C est l union d un total d tachement et d un caract re affirm par ailleurs Car l h t rog n it provient bien du fait qu elles poss dent toutes un caract re affirm Certaines images seront tr s propres en haute d finition certaines seront prises avec des outils de mau
15. rences multiples aux emprunts perp tuels notre soci t et cr un objet stratifi qui peut se lire de nombreuses au del d une superficialit apparente et exacerb e La vid o Center Jenny r alis e en 2013 me parait concentrer le potentiel de ses r flexions Elle nous donne voir plusieurs actions toutes sont des sc nes montrant diff rents personnages en groupe comme abandonn s dans des int rieurs de studio de tournage o les cam ras et les crans abondent de toute part Les installations qui donnent voir les vid os reprennent d ailleurs le m me type de mobilier et de d cors utilis s pour ses tournages Le spectateur est directement projet dans les scenes que l artiste nous donne voir il n y a pas de pr ambule de narration il faut accepter de ne pas saisir tout ce qui se passe ou tout ce qui est dit les voix trafiqu es brouillant parfois toute r c ption de l nonciation rejoue le sentiment que l on peut avoir lorsque l on tombe sur une t l r alit au hasard et que l on ne comprend pas bien l intrigue qui se joue la plupart du temps quasi nulle mais que l on est quand m me anim par un certain voyeurisme Les personnages sont montr s de facon brute crue et semblent dans une latence sans fond il y a la fois une sorte de divertissement affich derri re lequel transparait un ennui terrible Cela conduit les personnages se d sinhiber totalement ils a
16. se rapprochant du spectacle avec un bout de cuisine de salle de bain ou de chambre souvent triviale Cela laisse transparaitre une sorte de franchise l acte conscient d tre dans une attitude de mimesis Extraites de leur contexte de page internet les vid os seules font une palette de ressentis assez large On peut tre g n caril y aun malaise vident de voir des inconnus donner de la voix se montrer presque nus dans leur intimit La maladresse du chant aussi peut tre g nante voir risible ou insupportable On peut ressentir de la fascination de l attendrissement ou du d pit Il existe n anmoins une certaine po sie La voix est presque texturis e de par la mauvaise qualit de la capture sonore Et parfois les scenes qui se d roulent derri re les chanteurs peuvent tre tr s nigmatiques On se surprend esquisser des sc narios essayer de d finir un cadre de vie C est un support de projection mentale Mais ce type de vid o on pourrait dire d auto capture pose r ellement des questions Est ce le simple plaisir de se mettre en sc ne de rendre disponible la diffusion qui les poussent cela D acc der un statut entre deux Car ne pas montrer rend inexistante aux yeux de l ext rieur cette action la diffuser m me si elle est peu visionn e la fait exister d une certaine mani re sans la rendre importante pour autant Peut tre que c est cela Que c est le seul caract r
17. tel et non plus comme outil de la figuration On pourrait citer Supports Surfaces pour leur tentative d mancipation de ce qui est constitutif de la toile Deux aspects de leur pens e m int ressent principalement Il y a dans la pratique de la majeur partie de ses acteurs l id e d une transparence du 81 82 lt faire gt En utilisant les composantes brutes de la toile tout d abord mais galement dans le fait de d mystifier le processus de cr ation Il y a une lisibilit imm diate des gestes des artistes la vue de certaines oeuvres Ils veulent montrer la mani re dont leurs oeuvres sont faites ne cacher aucun des proc d s sous le voile hypocrite du g nie car le peintre n est pas un illusionniste un cr ateur de phantasmes un montreur d images il lui faut tablir un vocabulaire imm diatement perceptible La transparence pr n e et appliqu e mais de mani re parfaitement inutile Car en acceptant le hasard les artistes rendent d finitivement utopique leur volont de clart Ils font appel lui et en dernier recours c est toujours leur oeil g nial inspir ou simplement avis qui fait le choix entre ce qui sera oeuvre et ce qui ne le sera pas Non seulement la cr ation chappe la rationalit puisqu elle est en partie le fruit de l impr vu mais en plus l artiste intervient non comme artisan mais bien comme un cr ateur ajoutant son g nie comme ultime i
18. vocabulaire sportif Ce sont des tenues initialement pr vues pour faire du sport baskets joggings surv tements Mais elles sont d sormais utilis es dans la vie de tous les jours banalis es pour trainer plus que pour s activer Peut tre que sous jacent le besoin d exposer un corps sain se terre quelque part L influence des mouvements musicaux comme le rap ou le hip hop y sont galement pour quelque chose Dans ces univers la puissance et le pouvoir y sont pr n s l argent la r ussite autant de desseins mat rialis s par ces petits logos La marque est visible elle s expose elle signifie et donne des indices celui qui inspectera la tenue d un rapide coup d oeil Elle est port e aussi bien par les acteurs du star system que par ceux qui les adorent avec peut tre plus de parcimonie et de difficult s Par exemple on peut recourir a la contrefacon tr s courante durant mes ann es au coll ge Tout le monde poss dait une sacoche Louis Vuitton ou Burberry dont l authenticit aurait co t plusieurs semaines de salaire aux parents De plus elles taient vraiment peu esth tiques un sigle r p t en mosaique compos d un L et d un V mais l importance c tait l impression que ga en jetait Le march du dimanche matin entre le parfum les sacs et les v tements bon march tait le r gne des acquisitions frauduleuses 65 66 e gt 51 53 67 69 Photoshop Fichier
19. x 4 5cm Image provenant de mes recherches personnelles quartier du Chemin Vert Caen 91 92 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 Luciano Fabro La doppia faccia del cielo monolithe suspendu 1986 Francis Baudevin Le ring 2004 acryligue Tauba Auerbach RGB colorspace atlas volume 1 2011 impression num rique offset sur papier mohawk superfine 3200p lin carton de reliure acrylique 2011 Fahlstr m The Planetarium 1963 ensemble de 2 panneaux Peinture variable 188 formes d cou p es aimant es et peintes que l on peut orienter son gr sur chacun des 2 panneaux 197 x 234cm et 57 x 57cm Capture d cran d un clip de M I A Bring the Noize 2013 Capture d cran d un clip de Lilla Namo Ny Bil 2014 Adrian Schindler Le fleuve armure performance 2013 Image provenant de recherches personnelles pho toshop Bernard Piffarelli vue de l exposition Re marquable frank elbaz paris 2014 Image provenant de recherches internet CD ROMS Pierre Buraglio M tro Della Rabbia IT 1987 pan neaux de signalisation de m tro r cup r s d coup s mont s sur verre 120 x 100cm Penelope Umbrico For Sale Tvs From Craigslist 2009 2012 Bruno Perramant Sph res 2006 huile sur toile Wade Guyton et Kelley Walker vue de l exposition Empire strikes back Harvard 2006 Image provenant de ma banque d images personnelle 76 77
20. 0 ko jpg teemix aufeminin com amateur boobs 240 x 320 17 ko jpg 28 eoo professionnel F ENS http www google fr search q professionnel amp client ssafari amp rls en amp tbm isch amp hl fr amp spell e1 amp sa X amp as_ pu m m rm i k 4 1 5 1 E co Tesee meme mm mim eee cee LLL ome 2 c moa c Vous Recherche Images Maps Play YouTube Actualit s Gmail Plus Google professionnel Web Images Videos Actualit s Shopping Maps Livres Environ 6 750 000 r sultats Toutes les tailles Moyennes Ic nes Toutes les couleurs En couleur Noir et blanc Transparent cefiob fr Les organismes d enregistreme du Professionnel professionr 975 x 650 339 ko jpg Tous les types Visages Photos Images clipart Dessins au trait Images anim es houston macdougal com Les pvtistes lui courent Wa Date indiff rente 407 x 295 57 ko png 1280 x 768 88 ko jpg 800 x 600 144 ko jpg Moins de 24 heures Moins d une semaine Images non filtr es par licence a R utitsation el cr poitiers notaires fr modification autoris es 1024 x 683 402 ko ipa ide 1688 1125 503 ressourcia com techerche Google q amp ei _pgzVMeedPVari_gtAN amp ved 0 amp
21. Edition Image Calque S lection Filtre Analyse 30 Affichage Fen tre Aide lun 14 01 L aTESSON Les indispensables gor formes Citer de Marae jenn TT sE 69 NE 18070008 68 gt L E P 70 7 70 A a A 7 y lt 71 72 81 THAT COUNTS NOW WHAT SHOULD 00 GOT SOMETHING MY EYE NOSTALGIA YOU 24 CRYING An Who s afraid U of the New 0 LY LA 00 87 89 74 92 75 76 Webcam Elle est justement la fenetre sur le domestigue La webcam au contraire appartient a la sphere domestigue Surtout depuis qu elle est riv e l ordinateur avec son de poisson borgne qui d coupe le theatre du quotidien Elle nous livre en guise de d cor les combles am nag s ou les cuisines quip es parfois les corridors ou bien encore les salles de bains a l acoustique favorable aux meilleurs reprises musicales Vu la webcam le cadre domestique impose aux chanteurs et musiciens amateurs ses arri re plans affligeants bass def b42 On peut se passer de la derni re phrase de cette citation La webcam ouvre une captation qui est celle de l instantan malgr des d calages fluctuants d pendant de la connexion internet de la qualit du mat riel Elle
22. Ils y diffusaient leurs cr ations Mais avec l ordinateur on a la possibilit de s en emparer beaucoup plus facilement il ne tient qu nous d tre passif ou actif face ses images Avec la t l vision nous n avons pas cette possibilit de manipulation instantan e Cependant je pense qu il est soulev ici un point important concernant le statut des images celui de son contexte d apparition La m me image ne peut elle pas tre amen e jouer diff rentes partitions selon les contextes o on la verra apparaitre La t l vision montre des images qui sont toujours rattach es un programme un journal t l vis un documentaire une mission il y a toujours un pr sentateur ou des commentaires audio Ce n est pas le cas avec l ordinateur et internet les images arrivent sans contexte si ce n est celui de la page internet qui peut tre totalement erron n est pas rare que lorsque l on trouve une image qui nous 27 Connexes nike shox 28 nike air max NEUEM 600 x 398 shipton 2 interesse et gue recherche des informations sur la page internet ou le moteur de recherches aucune justification aucune explication sur son apparition elle peut parfois illustrer simplement m me des faits qui ne sont pas en lien direct avec elle Son contexte d apparition peut donc tre totalement d tach de ce que porte initialement l image Cela m
23. a t simplifi au maximum Rendant presque invisible le monde entre la manipulation du r el et celle du virtuel C est la fois un geste sensuel celui de l piderme qui est stimul et tout fait froid car il reproduit r p tition un contact qui reste le m me qu importe l action trait e La piece Touching Reality de Thomas Hirschhorn l explicite de fa on assez litt rale Dans une pi ce une vid o est projet e l chelle du mur et montre une main naviguant entre plusieurs images chocs o les corps et les visages ne sont plus qu une chair torpill e Des images amateurs t moins de scenes de guerres meurtri res que les doigts fr lent indiff remment Zoomant dans l image avant de l vacuer pour une autre C est galement la mise en scene glacante de la r ception de l information C est devenu un nouveau mode de communication par l image L criture n est plus n cessaire On peut se contenter de poster une photographie prise sans r elle application il n est parfois m me plus n cessaire de regarder ce que l on prend lorsque l on photographie pour signifier notre entourage l on se trouve Sans vouloir lister les nouveaux termes et anglicismes propres aux usages contemporains des technologies on a galement assist l abondance du selfie De la m me facon ce n est plus l outil ou la recherche autour de la photographie qui poss de de l importance mais le fait de se montrer Q
24. ains endroits simplement appuy sur la commande n gatif de Photoshop Il met en vidence la g n alogie propre la manipulation de l image La peinture un des premiers modes de repr sentation qui n exclue pas l artifice de la re touche vient pi ger l oeil en voquant de mani re imm diate l imagerie contemporaine et ses possibles exc s colorim triques Tout cela porte encore une fois en filigrane un regard sur la temporalit ga 85 86 L aura la charge historique la composition d un seul puis d un tout Un cycle presque une filiation immuable C est bien cela dont il est question et qui est l oeuvre dans l oeuvre justement Temporalit in vitablement perp tu e dans des productions pourtant diversifi es au possible Je pense ne pas trop m avancer en disant que c est une action patente dans l art que de faire parler un instant Mettre en miroir est encore un autre travail peut tre qu un module de Pifaretti en parlerait bien mieux Les faits et les possibilit s de faire se regardent et s imbriquent Je ne pourrais ici faire l ex g se de la rencontre entre art et nouveaux outils c est une histoire qui se construit encore C est un territoire qui n a pas fini d tre exploit et qui ne doit pas finir d tre ing r et recrach tant il me parait tre reflet des mutations que l on voit naitre dans notre quotidien singulier et collectif 87 88 Legendes 89 90 10
25. ateur C est un role rendu confus par la profusion de mati re et de gestes qui apparaissent sur internet Mais qui existe et ce de diff rentes facons Appuy par les possibilit s exponentielles de manipulation li es aux outils num riques Ici j aimerais faire intervenir une citation de Jean Lescure qui retranscrit avec une r elle justesse tout l enjeu de la notion de manipulation au sein de la cr ation M me si elle concerne particuli rement la litt rature elle rend compte de la rupture qu elle exerce dans la perception de l avant faire et d montre l accessibilit et la d mystification du faire Si l on veut bien se reporter la phrase d sormais c l bre inscrite dans Odile on pourra joindre cette notion les cons quences consid rables qui d coulent du fait que Le v ritable inspir n est jamais inspir il l est toujours Qu est ce dire Comment Cette chose si rare l inspiration ce don des dieux qui fait le po te et que ce malheureux n arrive m me pas m riter tous les coups par les pires douleurs cardiaques cette illumination 45 venue ne sait d ou il se pourrait qu elle cess t d tre capricieuse et que tout un chacun la trouv t fid le et consentante son d sir On n a pas assez remarqu quelle r volution grave quelle mutation brusque cette simple phrase introduisait dans une conception de la litt rature encore toute livr e aux effusions ro
26. autant compos e On observe d ailleurs de nombreuses r cup rations d images propres au monde de l art par la publicit Mais ce que je retiens essentiellement de ce texte de Roland Barthes se situe autour de l ouverture des lectures d une image Car il s agit v ritablement des lectures et non pas d une lecture C est la pluralit des lectures d coulant de l ambiguit d une image qui lui donne de la consistance qui la rend poreuse Que ce soit d pendant de la volont de son auteur ou non 137857621020 233830443 N 555821 10202 33832 746 n 31 32 33 N 34 Neologisme Outre l image du balbutiement j avais l image un peu fig e d un mot qui corch en cr ait un nouveau Mais est assez fascinant de voir tout ce que regroupe ce qualificatif de n ologisme Le n ologisme de forme qui est un mot nouveau au sens de qui n existait pas un mot forg par exemple en informatique courriel pour e mail et pour courrier lectronique Le n ologisme d emprunt lexical d un mot tranger sans modification parking etc ou avec un francisation minime s rendipit etc Le n ologisme de sens appel aussi n os mie qui est l emploi d un mot qui existe dans le lexique d une langue dans un sens nouveau par exemple quand virus passe d un emploi en biologie un emploi en informatique C est comme si c tait une case qui
27. bert Rauschenberg catalogue de l exposition or ganis e par la Fondation Dina Vierny Mus e Mail lol commissariat de Bernice Rose 2002 Ryan Trecartin Internet comme mode de vie texte de Yann Beauvais Gruppen n 9 Une revue de cr ation transdisciplinaire juin 2014 SEARCH TERMS BASSE DEF Nicolas Th ly Ed B42 2012 The Swimmer Frank Perry 1968 Traditions et temporalit s des images sous la direction de Giovanni Careri Francois Lissarrague Jean Claude Schmitt et Carlo Severi Editions de l Ecole des hautes tudes en sciences sociales 2009 Un art moyen essai sur les usages sociaux de la photographie Pierre Bourdieu Les ditions de mi nuit 1965 Unsichtbare Gegner Valie Export 1977 Voir le voir John Berger Paris Ed B42 2014 Walden Diaries Notes and Sketches Jonas Mekas 1969 Zoo Z and Two Noughts Peter Greenaway 1985 97 98 Je tiens remercier Benjamin Hochart pour avoir accompagn l avanc e de ce m moire Thierry Topic pour avoir clair bon nombre de soucis techniques Ainsi que tous ceux qui ont pu alimenter sa construction Cl ment Rodzielski Amandine Osouf Ali nor Piquot Hugo Renard Alice Robineau Juliette Wanga Paul Tesson G rard Tesson et Claudie Leno l 99 100
28. doptent une sorte d attitude jonglant avec le vulgaire et l infantilisme Beaucoup de propos tournent autour du sexe ou des insultes mais leurs attitudes sont parfois r gressives Il semble d peindre une g n ration qui n arrive pas statuer l ge adulte oscillant sans cesse entre une sur affirmation de soi et un repli et une peur de la maturit Placant un divertissement pas tout fait efficace comme point d orgue leurs aspirations h donistes est galement question de s duction les personnages sont en perp tuelle recherche de l cran comme support d auto promotion C est un 49 50 groupe d individus mais tous cherchent supplanter se d marquer et cela passe par le filtre de l cran qui immortalise et diffuse leur reflet On pourrait r duire son travail une farce d monstrative de ce que serait un monde assumant une sorte de d pendance aux nouvelles technologies ou bien une critique se basant sur une exacerbation de cette ali nation que peut produire internet Mais au del de ca je pense que ce que r ussit faire Ryan Trecartin c est montrer le paradoxe de l impact des nouvelles technologies On est d pendant ali n captiv mais tout la fois il y a un r el caract re d mancipation Le fait de ne plus hi rarchiser de poss der cette matiere grouillante et infinie permet d une certaine facon de ne plus chercher d finir Les individus qu il pr sente ne sont plus homm
29. e Nature morte aux fruits avec un pain huile sur toile 44 5 x 62cm 1780 Capture d cran d un fragment de Blaise Pascal 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 Capture d cran de la vid o Tijuana Hayride de Mike Kelley 2005 Recherches personnelles fragment du logo Lacoste Robert Rauschenberg Small Rebus 1956 huile gra phite chantillons peints papier journal coupures de magazine photographies noir et blanc fragments de carte des Etats Unis tissu timbres sur toile Claude Monet Les Meules effet de gel e blanche 1889 huile sur toile 65 x 92cm Image provenant de recherches internet L histoire sans fin 1979 Claude Monet Les Meules effet du matin 1890 huile sur toile 60 x 100cm Claude Monet Les Meules effet de neige et de soleil 1890 huile sur toile 60 x 100cm Image provenant de ma banque d images personnelle Capture d cran du film Northwest de Michael Noer 2013 Florian B zu Grotte 2012 faience maill e 28 5 x 29 5 x 31 5 cm Capture d cran du film Haine de Matthieu Kas sovitz 1995 David Maljkovi vue d installation de l exposition In Low Resolution Palais de Tokyo Paris 2014 Soraya Rhofir Chakra skydancing 2012 installa tion 5 l ments mobiliers Avalon bois peint la bombe impressions num riques sur vinyle adh sif collages Imi Knoebel Bild acrylic on aluminium 2014 203 8 x 204 5
30. e du possible gt qui importe 57 58 Le terme d amateur a aussi un d vi on appelle par exemple toute photographie lambda du quotidien photographie amateur alors qu elles peuvent tre des images qui ne t moignent d aucune passion pour la photographie en soi I existe en effet sur internet de nouveaux usages sociaux de la photographie C est un medium qui est d sormais accessible et abondant Il y a les appareils photo num riques les webcams ou les t l phones portables Ces derniers sont particuli rement vecteurs de ce type de photographie usage pratique Directement reli s internet ils permettent une v ritable instantan it dans la diffusion n est plus n cessaire de d charger la carte de l appareil sur l ordinateur pour pouvoir la diffuser Deux ou trois effleurements de l cran du t l phone suffisent la rendre publique Cet av nement du tactile m rite que l on s arr te dessus quelques instants y a encore six ou sept ans cela n existait pas de mani re aussi tendue Le contact de l homme la machine s effectuait par pression sur des touches une interface qui marquait un genre d tape ou de filtre entre le r el et le virtuel D sormais on caresse l cran comme l on pourrait caresser un verre avec nonchalance Le rapport de la main l objet pratique non robotis est d sormais appliqu la machine L outil num rique est banalis son usage en
31. e jeu traine avec lui une image du d sint ressement d une sorte de spontan it Se livrer la gratuit de l action de jouer est courant hormis la dimension socialisante il y a derri re cela l importance d tre stimul Le fait d tre stimul renvoie au simple fait de ressentir composante intrins quement li e la r ception de l art il me semble Je pense qu il y a une fronti re entre le ludisme et le divertissement brut Il me semble qu il existe diff rents degr s dans le divertissement celui que je qualifie de brut concernerait une activit purement et simplement d volue au fait de s extraire totalement de la r alit adopter une attitude de veille en quelque sorte pour se plonger dans du pur ressentiment exempt d intellectualisme Cette vision extr me du divertissement rev t je le con ois une dimension inqui tante On consid re souvent internet au m me titre que les consoles ou la t l vision comme l apanage du divertissement Si l on s en r f re au sens pascalien du terme s en est le haut lieu il n y a pas de doutes Dans une veine moins jans niste Adorno serait certainement dans les premiers pointer du doigt la d pendance ali nante et le refuge du divertissement L cran faisant cran une r alit qui n est point constitu e de pixels mais de cellules L cran poss de un certain pass glorifi comme diabolis il a toujours provoqu de vives r actions Il est rattach
32. e mur comme le calque vierge de photoshop permettait de les agencer de les articuler et de composer un nouvel tat de l image Un tat interm diaire l encre de l imprimante sur le papier pour d finir la figuration et le medium pour donner de l paisseur C tait comme inventer une physicalit possible de l image tout en laissant apparent son aspect totalement fictif et bricol C tait une tape qui a d ailleurs donn l impulsion d autres travaux poussant plus cette dimension de l paisseur de comment mat rialiser ces fichiers jpegs Entre leur existence pixelis e et la nature r elle de ce qui a t captur C est quelque part faire un bond hors de l cran avec des mediums pouvant paraitre loign s de la manipulation technologique mais chaque pi ce n en est pourtant pas si loin Cet hybride entre la mati re la main l action physique de faire est tr s visible et entre une existence originelle de l cran plus impeccable m int resse Il y a cette dimension dans certaines toiles de Bruno Perramant Comme Le chien blanc n 2 ou le polyptique Les Cavaliers La touche le vocabulaire pictural est tr s pr sent l huile laisse transparaitre le geste Mais tout la fois les peintures semblent relever de manipulations logicielles le traitement de la lumi re semble exc d gt Comme si l on avait jou outrance avec les diff rents outils d exposition et de contrastes lumineux ou cert
33. e parait soulever des questionnements int ressants sur la lecture de l image Comment va t on lire l image ou des images lorsqu on les rencontre dans ce contexte ou dans cette absence de contexte d internet Je pense que cela a voir avec les clefs de lecture et une lecture sans clefs me parait ouvrir vers un autre domaine que soul ve Francoise Claire Prodhon celui de l interpr tation Ces questionnements me font penser un fragment tr s int ressant des Mythologies de Roland Barthes celui des Photos chocs Genevi ve Serreau dans son livre sur Brecht rappelait cette photographie de Match ou l on voit une scene d ex cution de communistes guat malt ques elle notait justement que cette photographie n est nullement terrible en soi et que l horreur vient de ce que nous la regardons du sein de notre libert une exposition de Photos chocs la galerie d Orsay dont fort peu pr cis ment r ussissent nous choquer a paradoxalement donn raison la remarque de Genevi ve Serreau il ne suffit pas au photographe de nous signifier l horrible pour que nous l prouvions C est qu en face d elles nous sommes chaque fois Kana y LIIOIOSPICSS INOIdIiI IC 2 4 u AALA DANI 14 21 nts UIS Khaa nes EGItION d poss d s de notre jugement on a fr mi pour nous on r fl chi pour nous on a jug pour nous
34. e rel che on leur conseille de l employer se divertir jouer et s occuper toujours tout entiers Que le c ur de l homme est creux et plein d ordure 45 Mike Kelley Tijuana Hayride 63 64 Adidas et la Margue en general Elle est presente dans toutes les couches sociales de la population gue ce soit du faux ou du vrai les sigles sont omnipr sents L ou j ai grandi comme beaucoup ailleurs la marque poss dait une r elle importance La ZEP dans la ZUP M me si ce n tait pas particuli rement esth tique il fallait avoir une sacoche Lacoste un jogging Sergio Tacchini des baskets Nike ou un pull Adidas Des v tements pas forc ment de bonne qualit ni tr s labor s provenant d usines d localis es un peu partout dans les pays en difficult Tout ca pour un petit logo revendu assez cher et achet par tout le monde qu on ait les moyens ou pas Parce qu il fallait les avoir que ca d clenche des sc nes de n gociations ridicules ou non Alors pourquoi Une tentative de gommer les foss s financiers apparents Une dimension identitaire in vitablement Je veux tre comme les autres avec certaines fantaisies propres chacun tout de m me Mais il y a ce d sir de se fondre dans la masse adopter une attitude vestimentaire admise de tous car pratiqu e par tous Mais ce qu il y a galement de tr s surprenant et qui peut soulever plusieurs questionnements c est la pr sence vidente du
35. es femmes blancs noirs bourgeois pauvres Ils sont la recomposition de toutes les identit s que l on peut observer Leurs gestes comme leurs tres ne sont pas lin aires Comme si les choses pouvaient se capter un rythme radicalement nouveau sans que l on ait ce besoin de cat goriser De m me que dans ces vid os on ne saisit pas forc ment la totalit de l intrigue mais plut t des bribes de narrations largement interpr tatives les nouveaux m dias symbolisent cette rapidit d action et cette nouvelle attitude consistant piocher et s approprier Un aspect du travail de Ryan Trecartin qui rejoint profond ment mes pr occupations est celui de l usage de formes amateurs Un court extrait du texte de Yann Beauvais sur Ryan Trecartin paru dans Gruppen le cerne plut t bien Nous remarquons cependant chez Ryan Trecartin un go t prononc pour les tons satur s comme s il s agissait d une revanche de l amateur sur le calibrage et l talonnage plus feutr s de l industrie En photographie mais aussi au cin ma lorsque l analogique r gnait la s paration entre le champ de l amateur et celui du professionnel s inscrivait notamment dans le type de pellicule auquel ces derniers avaient acc s Il tait entendu qu un amateur pr f rait les couleurs plus crues plus intenses moins subtiles avec lesquelles le contraste est plus marqu pour ainsi gommer au profit de l clat certains d tails de l image
36. est porteuse de la captation facile aussi on branche on clique pas de manipulations sans fin afin d obtenir des images On passe encore un cran au dessus des traumatis s de Kodak On le diffuse ou non quelques clics suppl mentaires sont seulement n cessaires Outil de communication l image est adjointe au son la parole De qualit pouvant effectivement paraitre affligeante mais l n est pas tellement l enjeu puisqu on lui demande juste de r pondre un soucis d efficacit de rapidit C est d ailleurs un trait que l on retrouve beaucoup dans les outils technologiques des ann es 90 2000 encore balbutiants C est l mergence des fichiers jpeg et mp3 le trafique sans fin d ordinateur ordinateur Sur les mp3 les sons sont d grad s mais le plaisir r side dans le fait de pouvoir les transporter ou de pouvoir les couter de solitaire avec un casque Une certaine forme d ind pendance quant la consommation de la musique developper via dancehall 77 78 amp amp 9 1 paintjpg Paint 94 c NER 79 80 Toute cette mati re est elle vou e rester captive de l cran Et de quelle facon est elle en corr lation avec le monde de l art L art se nourrit de la soci t 11 en est acteur et t moin de la m me fa on que la soci t est nourrie de faits quotidiens que l on peut voir ressurgir dans l art C est une chaine alimentaire assez logique qui se v rifie dans la p
37. i ce n est plus un espace que je partage avec le reste de la sph re publique de la population Si il y a des gens ils sont choisis C est un espace que je vais investir d une mani re ou d une autre je ne parle pas d un atelier d artiste mais par le biais du mobilier d objets de repr sentations Le stricte minimum va rester une pr sence en soi m me si je ne dispose que du mobilier pratique par exemple cela va tout de m me contribuer cr er une ambiance qui ne sera pas la m me que chez mon voisin Je pense qu il serait tr s surprenant de retrouver un agencement tout fait similaire de l int rieur avec un mobilier identique quelque part d autre sur la plan te de fagon inopin e C est donc une certaine expression de singularit quelque part cadeaux de la technique d gats du progres gt le corbusier cit s radieuses m me si on adore dire que les pavillons se ressemblent tous et que le mobilier est standardis des passages int ressants sur vie domestique populaire en angleterre la culture du pauvre richard hoggart Ensuite une fois dans notre sph re priv e c est aussi l que se joue l id e d une authenticit je laisse tomber le masque merteuil se d maquille Tout en tant dans une certaine mise en sc ne am nagement de l int rieur C est aussi l qu ont lieu les habitudes qui ne sont plus de l ordre du travail sch matiquement on travaille en ext rieur et on rentre au foyer quand la jou
38. ion c est de la peinture c est autre chose encore Comme d une certaine mani re avec Hockney est ce encore de la peinture Est ce que cela importe Mais c est galement une facon de faire merger le potentiel d outils qui ne sont pas n cessairement pens s pour ce type de finalit s Comme le fait de d tourner des formes digitales et les faire exister d une autre facon s loignant de la recherche de pure fonctionnalit ce qui est assez riche en potentialit s C est emprunter ces outils et contenus qui font maintenant pleinement partie de notre quotidien pour les r injecter dans la cr ation et les hybrider encore Dans cette lign e quelques artistes m int ressent notamment pour leur capacit jongler avec les r f rents technologiques et ceux propres la cr ation contemporaine Ils cr ent des 95 96 83 84 pi ces dont les sources peuvent tre tr s vite capt es mais qui s articulent autour d une tranget d un d calage notamment de par le t lescopage comme c est le cas pour le duo d artistes Wade Guyton et Kelley Walker A premi re vue leurs installations d bordantes voquent un pop art un peu d ss ch Pour l exposition Empire Strikes Back qui a eu lieu Harvard en 2006 le spectateur pouvait d couvrir des fruits notamment des bananes raisonnant avec celle s rigraphi e par Andy Warhol pour le Velvet Underground imprim s en grands formats juxtapos s des formes g
39. le photographe ne nous a rien laiss qu un simple droit d acquiescement intellectuel nous ne sommes li s ces images que par un int r t technique charg es de surindication par l artiste lui m me elles n ont pour nous aucune histoire nous ne pouvons plus inventer notre propre accueil cette nourriture synth tique d j parfaitement assimil e par son cr ateur Barthes fait merger ici un l ment int ressant Le contexte d apparition donc mais surtout la pr sence de l auteur qui peut tre directement li e au contexte au mode de monstration Il me semble que ce qu applique Roland Barthes la photographie choc n exclue pas un large pan de la photographie tout court Il y a parfois comme il le nomme plus tard une pr sence d miurgique du photographe alors que le naturel de ces images oblige le spectateur une interrogation violente l engage dans la voie d un jugement qu il labore lui m me Cela me parait tre d une certaine mani re en cho avec la facon dont peuvent apparaitre les images sur internet D une part assez directement via l can certaines images peuvent relever de cette dimension de photo choc On peut voir passer des images terribles des sc nes de guerre des ex cutions ces images peuvent nous apparaitre sans l gende sans plus d explication d on ne sait trop o sur internet 29 30 Il appartient donc celui qui les voit de construire
40. mantiques et l exaltation de la subjectivit En fait cette phrase impliquait la conception r volutionnaire de l objectivit de la litt rature et ouvrait d s lors celle ci tous les modes de manipulation possibles La manipulation le d tournement sont des notions qui induisent un certain ludisme dans la cr ation Car c est souvent une intervention sur une mati re pr existante Une mati re enti re que l on va manipuler Ce qui est d j un premier d placement et qui ouvre une br che dans le s rieux de l entit Cela r f re aussi la main il y a sous jacente l id e de bricolage et avec elle une sorte de l g ret C est de l ordre de l exp rimentation du t tonnement de la d couverte et c est une forme que l on retrouve de facon fr quente aussi bien dans l atelier que dans l cran Cela passe par des choses tr s simples et a priori d nu es de consid ration comme le photo montage ou le gif J ai parfois l impression que la diff rence se situe autour d une infime d cision de la part du cr ateur Celle d apposer le sceau du s rieux Celle de l enjeu N a t on pas moins peur des r percussions quand on cr e quelque chose plac sous l gide de l exp rimentation du test Ce peut tre une nlnsio da iologie de l OuLiPo 19 A 4 ll Anth UE lt s curit mais cela laisse paradoxalement une plus grande place la prise de risque L
41. ment plus m lang es elles sont utilis es brut il n y a plus le fin travail de tissage de nuances L ext rieur n est plus compos que de deux masses bleues le ciel et la mer comme peintes au doigt Le sol une masse rouge sur laquelle sont chou s une dizaine de traits courts et pais bleus et marrons vocation de texture r duite son maximum Cette peinture me parait la transition vidente vers les dessins l Iphone qu il commencera r aliser en 2009 A regarder cette huile sur toile et les dessins sur t l phone il n est pas vident de distinguer ce qui est digital et ce qui sort du tube de peinture Son go t assum pour les univers nabis et des visions parfois impressionnistes s affirme d autant plus avec les outils et la simplicit de gestes qu offrent le t l phone portable Il r alise beaucoup de scenes d int rieurs la pr sence de plantes de fen tres et de motifs est r currente Figurant certaines vues de composition semblable diff rents moments de la journ e la mani re directe de Monet et de ses meules de foin Utiliser les nouvelles technologies pour accentuer un dialogue avec une peinture qui bien que moderne r sulte de la tradition sur la toile peut paraitre assez paradoxale voir m me oiseux car le medium pictural n a eu de cesse d tre frictionn durant plusieurs si cles On a questionn sa dimension de support mais galement sa possibilit d exister en tant que
42. ne publicitaire Capture d cran de l onglet d un document Paint David Hockney Livingroom at Malibu With View 1985 huile sur toile 24 x 36cm David Hockney 3 iphone drawings 2009 Seth Price Sans titre 2008 vacuum formed high impact polystyrene 48 x 96 chaque Capture d cran du film Les liaisons dangereuses de Stephen Frears 1989 Juan Araujo Canoas 1 2007 huile sur toile 45 5 x 66 cm 93 94 Bibliographie Filmographie 95 96 20 27 Revue de textes critiques sur l art N 3 M19 2003 Alice dans les villes Wim Wenders 1974 Anthologie de l OuLiPo Edition Po sie Gallimard 2009 Any Ever Ryan Trecartin ed par Kevin McGarry New York Skira Rizzoli 2011 Avant garde et kitsch dans Art et culture essais critiques Cl ment Greenberg Paris Macula 1988 Cher Peintre Lieber Maler Dear Painter Alison M Gingeras Sabine Folie Blazenka Peri ca Ed Centre Pompidou 2002 David Hockney A Bigger Picture editions Tames and Hudson 2012 Dublinesca Enrique Vila Matas Paris Bourgois 2010 Essais choisis Ovyind Falhstr m Les presses du r el 2002 Exercices de style Raymond Queneau Ed Galli mard 1979 Familles revue DITS n 11 Hornu Edition du Mus e des Arts contemporains de la Communaut francaise de Belgique 2008 Festen Thomas Vintenberg 1998 Fin de partie Samuel Beckett Les ditions de mi nuit 1957 Je n ai jamais cout auc
43. ngr dient En refusant d admettre l importance du choix final et du regard de l artiste sur son oeuvre les membres du groupe vouent d s l abord leur entreprise de transparence l chec Pour le cas particulier de Supports Surfaces la volont jusqu au boutiste de transparence visant remettre en cause la disposition et la fantasmagorie qui colle la peau de l artiste choue quelque part mais me parait fr ler des questionnements et des axes de r flexions qui n ont pas cess d tre d actualit Notamment cette p riode o comme on l a d j 1 1 Deborah Laks voqu les outils technologiques ont transfigur l acc s au faire rendant plus massive encore la production d images Consolidant le caract re imp ratif de poser certaines questions Comment fait on l image Est ce l outil ou le r sultat que l on veut faire parler Toutes les manipulations tendent elles vers l pure ou l encombrement de la lisibilit Le second aspect qui m int resse chez Support Surface et que l on retrouve chez beaucoup d autres est le glissement de l image l objet La peinture mais galement l image d une certaine facon vient pouser des pr occupations sculpturales L haptique s efface au profit du tactile Le squelette de la toile prend chair spatialement Ce n est pas un pur d placement mais un dialogue qui est une facon de faire tomber les tiquettes C est de la sculpture c est de l installat
44. o B P 2 acrylic on canvas 40 x 30 cm Martin Kippenberger Sans titre de la s rie Dear painter Paint for me 1981 Photographie prise au t l phone portable Hamburger Bahnof Berlin Image provenant de ma banque d images personnelle Image provenant de rechers internet plaque de m tal Hugo Pernet Loading Full Screen 2008 Acrylique sur toile 130 x 97 cm Image provenant de recherches internet clipart Capture d cran recherche Google images Capture d cran recherche Google images Photographie de t l phone portable objet trouv 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 Image provenant de recherches internet clipart Margaret Roberts No Big Coal 2012 Image provenant de recherches internet essence Bruno Perramant Deux soleils n 2 2010 huile sur toile 130 x 195 cm Image provenant de recherches internet palette de d grad s Extrait de la vid o Center Jenny Ryan Trecartin 2013 Extrait de la vid o Center Jenny Ryan Trecartin 2013 Extrait de la vid o Center Jenny Ryan Trecartin 2013 Extrait de la vid o Center Jenny Ryan Trecartin 2013 Image provenant de rechers internet banane Image provenant de rechers internet vide dressing Caen Adrian Schiess exposition au Frac Provence Alpes Cote d Azur Marseille 2014 Imi Knoebel Anima Mundi 26 2 2011 acrylique sur aluminium 37 x 29 x 5 8cm chaque Roland Delaport
45. om triques des pois ou des lignes de couleur vive Plusieurs panneaux de grande chelle cohabitent avec une multitude de boites de conserves prolongeant les chos avec la pratique du pop art et ses symboles de consommation arborant le m me type de motifs Mais l imagerie n est pas si lisse qu elle en a l air Les fruits semblent l g rement cras s laissant apparaitre le filtre du scanner les compositions des bandes color es cachent un caract re d fectueux Malgr la haute d finition des images ce n est pas un sentiment de perfection qui se d gage mais plus l impression que tous ces calques puisqu il s agit bien de manipulations sur logiciel chappent leur cr ateurs Ils sont sujets des bugs Certains panneaux accumul s laissent voir un m me motif qui puise toutes les variations de tons possibles La trame de l image grossie son maximum comme ont pu l exploiter avant eux Roy Lichstentein ou Sigmar Polke nous fait comprendre qu on est l int rieur de l image d une certaine facon qu importe le recul Son essence sa figuration clat e mise en perspective avec des images en haute d finition pr sentant des compositions en noir et blanc ou seule la peau des bananes figure en couleur ocre voque presque le dedans et le dehors Ces impressions ne sont pas sans voquer celles que l on trouve dans tous les magasins de d coration discount o pullulent les taxis jaunes new yorkais sur fond
46. registrer sous repr sente une action qui n est pas si anodine que cela On extirpe on appose une possession qui n est plus seulement virtuelle car l on peut ensuite rendre mat riel le fait de s en emparer par la simple impression M me si de nombreux d bats invoquent les droits d auteurs et punissent certaines utilisations abusives tout le monde peut puiser selon son envie dans cet norme r pertoire Mais ce qui me parait vraiment caract ristique de ces documents se situe autour de la question du d racinement Une image enregistr e puis publi e puis enregistr e nouveau puis republi e passe par tellement de filtres qu il devient souvent difficile d en connaitre la source exacte C est peut tre ce sens que les jpegs l existence l g rement frelat e s loignent du statut officiel de document Au gr des recherches les informations ou les images nous arrivent d contextualis es l absence de ramifications avec leur gen se leur conf re un caract re particulier De m me que la pluralit de leurs existences En effet il est courant qu une image existe de multiples endroits sur la toile ou dans le bureau de nombreuses personnes Dans un contexte ou pour des motivations qui ne seront jamais strictement les m mes voir diam tralement oppos es Cela fait parfois l effet d un no man s land o force d usage quotidien personne ne se risque remettre v ritablement en question ces outils C
47. remier du logiciel qui vise magnifier ou arranger les photographies La brutalit de la d coupe op r e laissant compl tement transparente l action Une facon de donner une autre dimension non plus purement technique ces gestes automatis s C est d cider quelque part de ne plus r pondre au mode d emploi De facon presque politique c est s loigner des carcans de la perception de l image Il s agit de sortir d un rythme orchestr par les crit res d appr ciation d une image Crit res qui sont n s avec l ancrage de l utilisation des outils technologiques au fur et mesure du temps Accompagn s de formats standardis s et par prolongement de lectures standardis es elles aussi n y a qu voir ce que provoque le 17 18 simple detournement formel de ce genre d outils quand par exemple Andy Warhol se sert de l cran de t l vision pour diffuser pendant 8 heures des images d un homme qui mange ou qui dort en 1963 C tait un renversement de l usage de l cran d j l poque mais quand il se retrouve diffus sur la plateforme Youtube de nos jours cela donne lieu un d ferlement de commentaires signifiant entre autres l incompr hension Un autre pan d internet que l on utilise de facon r currente est celui des moteurs de recherches Comme son nom l indique c est lui qui fournit la mati re qui la recherche Un mot une phrase une image et m me d sormais la possibilit d noncer
48. rn e est termin e Mais surtout c est le haut lieu du divertissement individuel via l ordinateur ou la t l vision la radio le lecteur dvd la lecture La domotique 55 56 Une des formes m a vivement int ress e durant un temps tait la pratique du karaok Je m int ressais initialement la forme instrumentale des chansons diffus es sur internet dans la vis e d accompagner les chanteurs amateurs La base du karaok sans les paroles Les sons synth tis s au maximum d o les vocalises taient absentes cr aient un document insolite Familier et totalement tranger la fois De fil en aiguille je me suis mise visionner directement des vid os de gens s adonnant cette pratique du karaok Toutes ces vid os poss dent un caract re perturbant le simple fait d tre projet on ne sait trop pourquoi ni comment dans l antre domestique d un inconnu s adonnant au chant est d j assez tonnant Il y a donc d une part la fusion de la sph re publique et celle de la sph re priv e Cela n est pas sans voquer le caract re voyeur de certaines missions t l vis es Mais il est fascinant d tre projet dans l habitat des gens sous cette forme de la capture webcam D une part l image est souvent mal d finie il y a des bugs l image bloque l enchainement n est pas fluide De plus il y a un r el d calage entre l action de chanter d imiter un artiste que l on appr cie sous une forme
49. roduction des artistes L usage des outils num riques a tr s vite t int gr aux formes plastiques C en est devenu un medium au m me titre que des formes plus admises comme la peinture ou la sculpture Il est int ressant de voir comment pour certains cela a eu un impact dans une pratique d j bien install e ou comment d autres ont tout de suite travaill cette dimension du multim dia Cela peut tre mis sur le compte d une dimension g n rationnelle in vitablement mais pas que David Hockney n est pas en reste si toujours furet du c t des technologies de prises de vue notamment son important travail avec les polaroids il est rattach a une certaine tradition de la peinture sur toile Dans les ann es 60 70 sa peinture fait montre d une figuration relativement d pouill e de grands aplats des formes aplanies parfois synth tis es a la limite de la g om trie Beaucoup de tons pastels font naitre une atmosphere vanescente Mais partir des ann es 80 m me si des pr misses taient d j l le trait s affirme ne cherche plus s effacer derri re la texture simplifi e La touche est en pleine lumi re Les compositions tr s lisses se d construisent peu peu flirtant avec des repr sentations la Matisse Prenons Livingroom at Malibu With View qui est une huile sur toile r alis e en 1988 Une sc ne d int rieur avec une vue sur l ext rieur Les couleurs ne sont quasi
50. rs tr s directement au bricolage manuel on peut couper coller gommer se servir de l outil ponge de l outil doigt du pot de peinture Tout est envisageable on peut lisser compl tement une image en jouant avec les contrastes la luminosit l outil nettet comme en faire ressortir le grain On peut la traiter enti rement comme en extraire seulement quelques fragments C est galement le r gne du photomontage on peut assembler des images entre elles l infini et ce avec une grande pr cision qui peut rendre invisible l intervention C est peu pr s le m me principe pour le son la vid o ou l illustration chaque contenu son logiciel On peut se les procurer ais ment et ils offrent un large choix de manipulation Un des premiers gestes que je me suis mise pratiquer avec ses logiciels tait celui d extraire certains fragments d images N ophyte je me suis servie du premier outil de s lection que j ai pu trouver l outil s lection rapide Selon l endroit l on clique dans l image il d tecte les limites d une masse d une zone et la s lectionne de facon autonome J tais tr s int ress e par cette d coupe intelligente robotis e qui laissait une part l accident les s lections comprenant toujours une sorte de dentelle de pixels qui ne correspondaient pas la masse que je voulais extraire et qui venaient cr er des compositions nigmatiques C tait aussi une facon de d tourner l usage p
51. st bel et bien l une des charges qui incombe aux nouvelles technologies rendre compte C est offrir l usager la possibilit de traduire son quotidien Une expression qui peut passer par des filtres tr s vari s mais dont la finalit constante est la communication Elle n a jamais t r serv e aux professionnels ou l lite La r elle d mocratisation se situe dans la possibilit de diffusion et dans l accessibilit des outils N lt 43 44 61 62 charge les hommes d s l enfance du soin de leur honneur de leur bien de leurs amis et encore du bien et de l honneur de leurs amis On les accable d affaires de l apprentissage des langues et d exercices Et on leur fait entendre qu ils ne sauraient tre heureux sans que leur sant leur honneur leur fortune et celles de leurs amis soient en bon tat et qu une seule chose qui manque les rendra malheureux Ainsi on leur donne des charges et des affaires qui les font tracasser d s la pointe du jour Voil direz vous une trange mani re de les rendre heureux Que pourrait on faire de mieux pour les rendre malheureux Comment ce qu on pourrait faire ne faudrait que leur ter tous ces soins car alors ils se verraient penseraient ce qu ils sont d o ils viennent ils vont Et ainsi on ne peut trop les occuper et les d tourner et c est pourquoi apr s leur avoir tant pr par d affaires s ils ont quelque temps d
52. statuait l tat d indefinition des nouveaux mots tout en les tol rant C est pas mal 35 amateur ENS http www google fr search q amateur amp client safari amp rls en amp tbmzaisch amp hl2fr amp spell21 amp oq2 amp gs 15 m L IL I d 1 EJ L E P EEEE e A aE eee ee 07 005 Vous Recherche Images Maps Play YouTube Actualit s Gmail Plus Google amateur Web Images Vid os Actualit s Shopping Maps Livres Environ 31 600 000 r sultats Toutes les tailles Moyennes Ic nes Toutes les couleurs hugoarcier com En couleur hugoarcier com hugoarcier com Un film pornographique flou Noir et blanc 320 x 212 15 ko jpg Transparent 1024 x 768 102 ko jpg 1024 x 768 95 ko jpg Tous les types Visages Photos Images clipart Dessins au trait Images anim es club caradisiac com ferenc biz Athletic amateur German 600 x 389 15 ko jpg Date indiff rente Moins de 24 heures Moins d une semaine listcovery com amateur photoshop fails and 570 427 55 jpg 518 x 700 61 ko jpg Images non filtr es par licence R utilisation et modification Le fitre SafeSearch mod r est activ bodybuilding com After a while began to love 285 x 374 5
53. sur l image m me si tout ce que j ai voqu pr c demment se retrouvera li d une fa on ou d une autre la mani re des rhizomes que repr sentent ces http foison L image donc Imprim e pixelis e partag e sup prim e Elle poss de de multiples existences Elle peut par le biais de tous ces filtres num riques tre augment e comme fragilis e Elle m int resse pour diff rentes raisons et notam ment pour son statut de document Prendre une pho to faire une image t moigne n cessairement d une volont Volont de communiquer ou d illustrer de garder une trace ou encore de mettre en valeur un espace physique Les motivations sont nombreuses mais l arriv e ces images sont toutes pour moi le spectre de cette volont Noy es dans les flux des moteurs de recherches elles apparaissent soudain align es sur une m me rang e affubl es de noms cod s r duits quelques d nomi nateurs accompagn s de chiffres Le document est transfigur il n est plus class posant avec s rieux sous une plaque de verre ou dans des tag res d ar chives Ou s il est class la hi rarchie reste trouble Il vit ici en lectron libre clat me faisant m inter roger sur l impact des nouvelles technologies sur ce statut officiel voir historique de document Assiste t on une r elle r volution de l acc s aux images Dans quelle mesure peut on se permettre de les manipuler Et la figure du
54. t assez r duite Celle de regrouper des v nements ayant en commun d appartenir la m me d cennie Ce qui m int ressait alors n tait pas tant les formes de cet outil mais la profusion d bordante des images et leur caract re multiple En effet chaque date tap e au clavier fait apparaitre son chantillon de vie pass e d il y a une ou deux dizaines d ann es On peut le regarder avec du sociologue constater l volution flagrante des manifestations amateurs L ceil du technicien lui ne sera pas sans voir la d finition de l image allant en progressant L introduction de l ouvrage Traditions et temporalit s des images pourrait s en faire l analyse Les images ont toujours et de multiples facons partie li e avec le temps au sens ou elles appartiennent l histoire ou du moins une histoire Il faut du temps pour les produire Elles portent en elles l empreinte des traditions qui les rendent possibles et les informent et cela encore est du temps Elles renvoient des chelles du temps au pass au pr sent au futur la dur e ou l instant au temps continu ou au temps discontinu qui viennent se t lescoper et se contredire dans l espace de la figuration Elles sont les t moins de temporalit s culturelles diff rentes celles de groupes sociaux et surtout de civilisations trang res les unes les autres subitement mises en contact et appel es fusionner Temps multiples traditions
55. ue ce soit du premier ou du second degr cela rel ve de l auto promotion Il y a en filigrane l id e de se construire soi m me une image 59 60 La photographie permet de un instant et donc de le composer totalement selon sa propre envie Ce n est plus le regard de l autre qui nous capture mais on cr e par nous m me l image que l on souhaite renvoyer C est une nouvelle forme d auto portrait qui joue sur l instantan it de production L instantan le rapide c est un peu le maitre mot des nouvelles formes de technologies Tout vise l conomie des gestes Paradoxalement il y a moins de gestes op r s mais plus de contenus produits Je pense qu il est n cessaire de se pencher sur toutes les possibilit s d apparition de l image pour en comprendre la stratification Car il existe une exigence et une consid ration de la bonne photo L exposition doit tre neutre l image ne doit pas tre floue le cadrage doit tre quilibr et le pixel non visible Ce sont des r gles qui ne sont pas prises en compte dans un autre type de photographie se rapprochant de la dimension pratique que l on rencontre tr s souvent li la vente Eneffet la vente de particuliers a consid rablement explos et les petites annonces sont dans la majeure partie des cas accompagn es de photographies Prises rapidement sans dimension esth tique le seul souci tant l efficacit de rendre compte C e
56. un son sans l aimer le seul probl me avec les sons c est la musique John Cage La Main courante 2002 La chambre claire note sur la photographie Ro land Barthes Gallimard Seuil 1980 La Culture du pauvre tude sur le style de vie des classes populaires en Angleterre Richard Hoggart Paris Les ditions de Minuit 2012 La Haine Matthieu Kassovitz 1995 L ann e derni re Marienbad Alain Resnais 1961 La soci t du spectacle Guy Debord Edition Gallimard 1996 Le moment Supports surfaces textes de D borah Laks et Bernard Ceysson Ceysson Editions Art 2010 Le sacre des amateurs Patrick Flichy Seuil 2010 L image peinte en question article de Francoise Claire Prodhon Art Press Hors s rie n 16 1995 L obvie et l obtus Essais critiques III Roland Barthes Editions du Seuil 1982 L oeuvre d art l poque de sa reproductibilit technique Walter Benjamin Paris Edition Allia 2012 Mythologies Roland Barthes Edition Points 2014 Nathalie Granger Marguerite Duras 1973 Northwest Michael Noer 2013 Oncle Boonmee celui gui se souvient de ses vies ant rieures Apichatpong Weerasethakul 2010 Paris Texas Wim Wenders 1984 Petite poucette Michel Serres Paris le Pommier 2013 Photos de famille un roman de l album Anne Marie Garat Actes Sud 2011 Profession Reporter Michelangelo Antonioni 1966 Qui a peur de Virginia Woolf Mike Nichols 1967 Ro
57. vaise qualit laissant apparaitre de nombreux d fauts Certaines seront tr s pixelis es d autres poss deront beaucoup de grain Certaines seront tr s contrast es d autres assez fades Elles documentent toutes leur Mais il m int resse de leur donner une autonomie L image abstraite d sincarn e telle qu elle apparait sur l cran de t l vision qu il s agisse du traitement de l actualit ou d une mission de divertissement est devenue l image de r f rence qui agit comme lubrifiant et troph e du pouvoir Mais tout v nement si grave soit il ou peut tre parce qu il est grave peut faire l objet d une mise en sc ne qui en modifie l interpr tation Les exemples ne manquent pas dans l histoire r cente proc s Ceaucescu guerre du Golfe Bosnie Aussi n est ce pas l image qu il faut incriminer mais son contexte d apparition tout comme son interpr tation Arr tons nous un instant sur cet extrait de texte Je ne sais pas si Francoise Claire Prodhon appliquerait l cran d ordinateur l analyse qu elle fait ici de l cran de t l vision Il me semble qu il y a des analogies mais galement des diff rences majeures Le fait est qu on ne peut intervenir sur l image du poste de t l vision que d une mani re assez r duite Nam June Paik Andy Warhol et d autres l ont manipul dans leur production C tait avant tout un jeu avec le support d cran et les formats qu il propose
Download Pdf Manuals
Related Search