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1. inculquer et des id es spirituelles ou philosophiques propager Il ne s est videmment pas content d agglutiner des techniques de combat qui n ont pas besoin du kata pour exister et prosp rer Toutefois si une pratique assidue d un kata permet certains de d couvrir toutes les subtilit s du sc nario mis en sc ne par le concepteur d autres ont besoin d claircissements pour arriver la m me perception Le bunkai est donc l explication d taill e du d roulement d un combat codifi 3 sous forme de kata Ex g se technique ce n est pas l essentiel mais surtout tactique strat gique psychologique thique et philosophique Il est le ciment qui t moigne de la coh rence de l ensemble du kata Hypoth se confort e par la tradition orale qui bien avant la recherche de bunka de l re moderne voquait le bunka et la n cessit de r p ter inlassablement le kata afin de d couvrir par soi m me le fil qui guidait son auteur au moment de la conception Le bunka n est donc pas centr sur les techniques ou les s quences techniques mais sur la logique qui articule les diff rentes composantes du kata D ailleurs Areski Ouzrout am ne de l eau mon moulin en citant deux ma tres Un kata entier tait en quelque sorte une technique et apprendre une technique signifiait apprendre un kata Kenei Mabuni fils du fondateur du Shito ryu Une fois qu un kata a t assimil on doit s y exercer sans2. copieusement douch Areski Ouzrout tait s rement trop press de livrer ses cogitations la vindicte publique Gageons que c tait un coup d essai et qu une nouvelle dition revue et corrig e enfin constructive et p dagogique verra le jour d ici quelques ann es Un beau livre donc mais loin d tre indispensable EN CONCLUSION Le karate do est un art dont le support technique est le karat Comme tous les arts il s exprime en fonction de la voie choisie par l artiste Ce peut tre de l art pur l art pour l art mais le plus souvent il lui est attribu une fonction sociale par exemple ducative r cr ative sportive martiale etc Dans tous les cas pour m riter le nom d art il doit tre cr atif ce qui ne s observe pas dans beaucoup de dojos De nombreux instructeurs pr tendent pratiquer un art martial mais le contenu de leurs cours est tr s souvent purement sportif et l adjectif martial un simple d corum qui ne peut qu abuser les n ophytes et cr er des malentendus Finalement le karat est parfois martial de temps en temps un art mais rarement un art martial Un v ritable art martial doit conf rer une bonne condition physique la s r nit li e une technique qui permette d assurer sa s curit la satisfaction sensorielle et intellectuelle procur e par une expression r ellement cr ative une ma trise des motions handicapantes et sur un plan spirituel il doit lever au dessus des contingences qui
3. e Autres 16 qui passeront la trappe et ne seront pas analys s Je ne vais pas vous ennuyer avec le reste de sa revue de d tail des agressions possibles car elle est totalement inepte compte tenu des pr misses absurdes sur lesquelles tout est construit De plus j ai d j r dig un article sur l agression en 2006 et non sur les arrestations mouvement es auquel on pourra se r f rer Ajoutons tout de m me un point capital les agressions les plus dangereuses les plus violentes et surprenantes sont c est heureux les plus rares C est pourtant sur celles ci que devrait porter l essentiel de l entra nement En art martial le pr cepte qui peut le plus peut le moins se v rifie chaque jour et c est en se frottant de vraies difficult s que le mental se forge Il serait en effet ridicule de passer son temps esquiver des crachats ou r sister des pouss es Ces vidences n emp chent pas l auteur de se gargariser de ses 56 de bunka sur le kata Kanku dai en r ponse des saisies mieux que les statistiques pr sent es plus haut Toutefois m me si on peut d plorer ce biais l objectif principal de cet ouvrage qui est de donner des cl s pour laborer des bunka valables c est dire selon l auteur r alistes et efficaces devrait r pondre l attente l gitime de nombreux karat kas CRIT RES D VALUATION DES BUNKAI Vous avez labor un bunka partir d une s quence de kata et en
4. veloppez vos comp tences d artiste martial les dan en seront la cons quence Ils ne doivent pas tre un but HISTORIQUE Suit un historique dans l ensemble tr s correct qui met en exergue la disparition de la pratique des bunka au cours du 20 si cle Constat indiscutable je peux en t moigner Mais l auteur affirme Il existait un enseignement oral qui accompagnait chaque kata Celui ci tait en quelque sorte le mode d emploi qui permettait de retrouver les applications les bunka des katas Il ne nous a pas t transmis et a disparu Cela me laisse plut t dubitatif Certes l apprentissage de techniques de base standardis es tape incontournable et la r p tition des kata exercice immuable semblent conduire une uniformisation mais bushi samurai ou experts du Tode ou Okinawa te et plus tard kara te tous ont d velopp une expression martiale personnelle J mets donc des doutes sur l existence d un suppos mode d emploi des kata qui aurait plut t conduit l tablissement d une norme de pratique et d enseignement Doutes confort s par la multiplication des styles apr s Sokon Matsumura 1797 1889 qui enseigna le Shorin ryu synth se de Tomari te et Shuri te tous les futurs ma tres de l poque y compris ceux du Naha te Doutes qui se renforcent quand l auteur ass ne des arguments improbables qui amputent sa cr dibilit Exemple D abord on apprenait l utilisation des techniques avec un part
5. arr t jusqu ce qu on puisse l utiliser en cas de besoin car la connaissance d une s quence isol e d un kata en karat est inutile Gichin Funakoshi fondateur du Shotokan ryu Au d but du 20 si cle le karat perd son caract re martial Nul besoin d s lors d expliciter des gestes qui deviennent purement gymniques et ducatifs Les bunkai disparaissent donc de l enseignement Mais est ce bien ces bunka l que certains voudraient retrouver aujourd hui Suivons l auteur de l art de d coder les katas qui expose fort justement la distinction entre bunka et oyo Aujourd hui nous confondons les deux termes dans l appellation bunka En Simplifiant bunka fait r f rence l analyse oyo l application Bunkai est l explication acad mique technique tactique strat gique psychologique thique et philosophique du kata celle qui a pr sid l laboration du kata et telle que le concepteur pouvait la pr senter celle voqu e dans ces lignes un peu plus haut Oyo concerne les applications possibles des mouvements ou s quences du kata Bunka est fig puisque le kata est une forme immuable oyo est une recherche libre Dans la pratique actuelle bunkai correspond une application basique respectueuse de la forme du kata et du nom des techniques Oyo est une forme avanc e et volutive o le kata est parfois difficilement reconnaissable un paradigme des d clinaisons possibles d un concept contenu dans
6. budoka avis vous vous interrogez Quels sont ses d fauts et qualit s Puis je le valider en l tat ou dois je l am liorer Pr sente t il un vice r dhibitoire Comme le bunka est une phase bien pr cise de la recherche martiale il est logique qu il r ponde certains crit res Areski Ouzrout nous pr sente donc ceux qu il estime pertinents pour juger leur validit Il vise d ailleurs explicitement deux formes de jugement l auto valuation et l appr ciation par un jury la premi re lecture j ai rep r quelques bizarreries alors j ai relu plusieurs fois cette liste Voici de quoi elle est compos e accompagn e de commentaires de mon cru e Quelques vidences Envisager une distance d attaque r aliste C est une des bases essentielles du karat qu on doit avoir compris quand on ambitionne de cr er des bunkai Si une erreur de cet ordre survient il n est pas n cessaire d examiner le reste rien de bon ne peut merger e Des v ux pieux Finir le combat rapidement Certes c est ce que tout le monde souhaiterait mais l adversaire ne le voit pas forc ment du m me il Et si l on suit ce pr cepte la lettre tous les bunka devraient s interrompre apr s la premi re technique d attaque sur le mod le du ppon gumite et de pr f rence en sen no sen r ponse simultan e l attaque Alors quoi sert le bunkai si c est la m me chose que le ippon gumite e Des quasi redondances trop li
7. ces conseils toutefois il ne sont pas pr sent s comme conseils mais comme crit res de jugement Or m me le pratiquant peut s abuser sur sa capacit suivre ces consignes alors que peut donc bien en faire un jury d examen e Des erreurs monumentales Pr voir d encha ner Pr voir c est mobiliser l esprit dans une direction d finie Esprit qui faut il le rappeler fait tr s difficilement plusieurs choses en m me temps Si vous pr voyez quelque chose un instant crucial votre esprit n est plus disponible pour une observation efficace Si vous pr voyez d ex cuter un mae geri vous aurez beaucoup de mal voir survenir le kizami adverse L esprit doit tre disponible donc vide c est un pr cepte incontournable de tous les vrais arts martiaux Mokuso De plus comment un jury pourrait il savoir si quelqu un a pr vu une suite au cas o l adversaire ne serait pas hors de combat la fin du bunkai e Des crit res discutables Ne pas reposer sur des qualit s physiques L auteur dit lui m me qu en situation de stress les capacit s physiques diminuent notablement Il est donc n cessaire de les cultiver y compris dans les bunka pour qu il en reste suffisamment lors d une agression Certes il est souhaitable de consid rer qu en cas d agression on ne sera pas chauff mais certains font l cart facial ou un salto froid faut il leur interdire un coup de pied jodan e Des fausses pistes Envisager
8. d cennies d appauvrissement de l art martial le renouveau de la pratique des bunka constitue indiscutablement une avanc e d cisive qui aide la compr hension des enseignements du kata Ils sont le lien qui assure la transition entre la th orie du kata et la pratique du kumite N anmoins il faut prendre garde ne pas restreindre cette recherche de bunka aux seuls aspects techniques m me si le programme des examens de dan y incite Le kata rec le une infinie richesse qu il serait dommageable d amputer Oublions donc les tortueux d tours de l auteur et examinons ses propositions AGRESSION L art martial v ritable est con u pour affronter efficacement toute forme de conflit le plus sereinement possible Areski Ouzrout semble vouloir r habiliter l aspect martial du karat en empruntant la voie royale du bunkai Je ne peux qu applaudir cette initiative L agression moderne n est pas la seule situation qui peut conduire l utilisation de la force mais elle est s rement la plus courante L auteur commence donc fort judicieusement par une exploration des diff rentes formes d agression pour tre s r de coller la r alit mais l o le b t blesse c est entre autres et surtout dans le choix de l tude qui lui permet de d finir les agressions les plus fr quentes Je ne r siste pas la tentation de le citer Je vais m appuyer sur une recherche effectu e aux tats Unis en 1996 par le National Institute of Ju
9. m me pas en mesure de dire comment il a laborer ses bunkai et quel moment ses fameuses cl s de d cryptage lui ont t d une quelconque utilit C est donc un fiasco complet mais cela s explique car comme on l a constat plus haut ces cl s sont construites en d pit du bon sens quoi dans ces conditions auraient elles bien pu servir Monsieur Ouzrout est capable d laborer des bunkai cela ne fait aucun doute mais ses qualit s p dagogiques sont faibles pour ne pas dire plus c est dommage pour un responsable de la formation Comme on pouvait s y attendre tous ces bunka sont strictement techniques de strat gie il n en a qu une finir le combat rapidement Pas l ombre d un concept correctement formul et r utilis judicieusement Pas d approche psychologique du combat pourtant un aspect crucial des 18 confrontations violentes videmment pas de consid rations thiques spirituelles ou philosophiques Areski Ouzrout est un technicien besogneux dixit Jean Louis Morel dans son interview figurant en pr face de fait son art du bunka n a rien d artistique Quant ses crit res d valuation dont on a vu l indigence au d but de ce livre ils ont visiblement t taill s sur mesure pour permettre d accorder les meilleurs scores envisageables ses 59 bunkai Je n ose qualifier le proc d chacun se forgera sa propre opinion Mon enthousiasme en d couvrant le th me de cet ouvrage a donc t
10. n est pas s rieux Primo l auteur refuse d admettre que Tori puisse encha ner efficacement Il condamne donc son lecteur trouver des bunka sur une seule technique d attaque isol e ce qui le prive d un travail r aliste d une grande richesse d autant plus qu il consid re comme attaque une simple saisie et n envisage m me pas 12 l atemi qui devrait logiquement suivre Secundo l auteur aurait il oubli le d but de son livre o il explique que le bunka est un exercice acad mique th orique Il doit donc correspondre une situation d agression d finie et non al atoire Suit une assertion non tay e Je ne pense pas que les katas aient t con us dans l optique de faire face plusieurs attaques simultan es Je ne chercherai pas d montrer le contraire mais il m importe de travailler sur l hypoth se d une agression multiple et simultan e or les kata regorgent de s quences o cette exploration est possible e Ne pas isoler la technique consid rer celle qui vient avant et celle qui vient apr s Je pourrais tre globalement d accord mais un d tail me fait sourciller Il faut garder l esprit ouvert car plusieurs solutions sont toujours possibles Fort bien Mais un peu plus haut Il arrive parfois qu un encha nement se termine par une technique de parade Comme un change ne peut pas tre finalis de cette mani re Voil un exemple parfait d esprit ferm Il est vrai qu Ar
11. plus Et proc dez de fa on similaire l valuation des diff rentes formes de yakusoku gumite en tant attentif aux deux points suivants e Les gestes du kata sont ils reconnaissables Ou du moins la sensation la logique le principe directeur correspondants sont ils toujours pr sents Pour l entra nement tout est possible mais en examen de grade il vaut mieux pr senter une forme facilement identifiable e Ne commettez vous pas d erreur flagrante Par exemple offrir des opportunit s d attaque votre adversaire et les n gliger pr senter une forme qui d passe vos possibilit s techniques etc L objectif de cet indispensable travail compl mentaire des kata kihon et des diff rentes formes de kumite est de d couvrir les concepts et enseignements dissimul s dans les kata et de les mettre en pratique dans des situations vari es de fa on acqu rir progressivement les qualit s d adaptation qui permettent d affronter une agression s v re Mais m me si vous vous entra nez correctement et tr s r guli rement vos chances de sortir indemne d une confrontation violente resteront toujours hypoth tiques Le seul moyen de juger r ellement la comp tence martiale d un budoka serait d observer comment il s adapte de fa on efficace une v ritable agression totalement impr vue Mission impossible Seul un tr s bon professeur capable de p n trer les arcanes du psychisme de son l ve pourrait appr cier sa cap
12. situations Ainsi votre bunka doit pouvoir s ajuster des trajectoires d attaque qui varient sensiblement mais surtout vous devez cultiver la possibilit d utiliser le m me concept ou principe directeur issu de la gestuelle dans des applications totalement diff rentes en ayant le sentiment de toujours ex cuter la m me forme fondamentale L objectif est de d velopper la facult d adaptation et non la ma trise technique d un bunka standardis Certes l examen de grade exige le bunka bien r d mais ce ne doit pas tre le seul axe de travail e Des points inutiles quilibrer les applications dans le kata quilibrer selon quel bar me La r f rence Ouzrout 54 de saisies 16 de pouss es 7 de coups de pieds 6 de coups de poing Vous avez vu d o elle provenait oubliez Ne construisez pas un bunkai pour satisfaire des statistiques mais parce que le kata vous conduit naturellement cette application Pratiquement tous les crit res propos s par Areski Ouzrout sont inexploitables Alors comment valuer un bunka d examen D abord en restant humble car le bunka est un exercice codifi qui tente modestement d approcher la r alit en utilisant la gestuelle du kata dans des applications vari es Il montre votre ma trise de l exercice pas votre r elle efficacit en cas d agression Donc centrez vous sur ce qui peut tre valu la technique votre savoir faire et votre d termination rien de
13. LA LETTRE DU GOSHIN BUDOKAI N 32 Printemps 2014 L ART DU BUNKAI D finir l art est une t che d licate En cause les multiples acceptions de ce mot technique savoir faire m tier ou ensemble des activit s humaines cr atrices visant l expression d un id al esth tique le petit Robert De plus ce dernier sens l ment important du th me de cet article est l objet de palabres interminables la notion d esth tique tant elle m me un sujet philosophique aux contours assez flous Toutefois s il n existe pas de consensus sur cette d finition une constante saute aux yeux tous les arts font appel des techniques assez bien r pertori es dont l artiste use sa guise pour fa onner son uvre La ma trise d une technique caract rise le technicien l expert son utilisation l gante brillante innovante ou surprenante qui sollicite les sens l motion ou l intellect est le sceau de la cr ation artistique Ce qui d marque l artiste du technicien c est le suppl ment d me ajout une r alisation Ainsi dans un budo l orientation r solument martiale devrait on diff rencier technique martiale et art martial L artiste martial doit donner du sens au terme art donc transcender la technique lui conf rer de l l gance de la noblesse La technique martiale en particulier celle du karat est un outil perfectionn potentiellement dangereux voire l tal Cette particularit interdit
14. accablent le commun des mortels Cependant malgr cette immense richesse comment savoir si lors d une confrontation violente on sera capable de fournir instantan ment une r ponse juste l gante et efficace Dans certains arts la cr ation est un processus tapes En musique par exemple une symphonie peut para tre g niale la lecture de la partition mais c est lors de sa cr ation par l orchestre qu elle pourra tre appr ci e dans toute sa splendeur D ailleurs une merveilleuse composition peut tre sabord e par une ex cution d fectueuse mais jamais une partition m diocre ne deviendra un chef d uvre Le jugement de valeur s effectue relativement aux diff rentes tapes de la cr ation L art martial est encore plus d licat appr cier car l tape finale celle du combat pour la survie n aura certainement jamais lieu ou si elle survient rien ne garantit que la chance n aura pas aid et que l exploit pourra tre renouvel Cependant comme dans l exemple de la musique chaque tape conduisant cet ventuel exploit doit s approcher de l excellence faute de quoi la d sillusion est assur e Ainsi kata bunkai et kumite parties d un tout fondamentalement indissociable doivent ils tre travaill s jusqu la perfection technique et c est celle ci et uniquement celle ci qu un jury d examen pourra valuer Mais ce n est pas assez pour esp rer se sortir l gamment et sereinement de l preuve ultime Pour c
15. acit probabilit et non certitude r pondre efficacement une situation in dite et violente Pourtant Areski Ouzrout pr tend donner des cl s pour valuer je cite le r alisme et l efficacit du bunkai ce qui est totalement utopique N oublions pas que dans le 9 triptyque shin ghi tai shin l esprit est le param tre le plus important et pourtant le plus inaccessible au jugement d autrui Les situations de stress intense r v lent des caract res inattendus tel individu discret va se comporter en h ros tel h bleur va se d gonfler lamentablement Peut on toutefois parler du r alisme et de l efficacit d un bunkar comme le fait l auteur en se limitant l aspect technique l entra nement l tude de r ponses des agressions codifi es est un passage oblig qui permet de mettre en place les automatismes vitant des erreurs pr judiciables Mais le geste ne doit pas se figer dans une unique perception car l adaptabilit est un imp ratif martial impos par l infinie diversit des agressions Cette diversit des attaques implique la diversit des d fenses Cependant pour ne pas devenir ing rable nous l avons vu plus haut l tendue de la gestuelle doit tre limit e Ce qui prime est l aptitude formuler des r pliques multiples et vari es sur des attaques tout aussi vari es l aide d un m me geste d une m me s quence gestuelle ou mieux d un m me concept un petit nombre de techniques p
16. ai en 2005 N anmoins ma qu te est sans fin et je n h site pas l enrichir des d couvertes d autrui condition bien s r qu elles soient pertinentes et s int grent sans heurt ma philosophie J ai donc entam la lecture de ce livre dont le titre l ve le bunka au rang de l art avec beaucoup d espoirs Le sujet est pr sent de fa on acad mique d abord la th orie ensuite la pratique les bunka sont nombreux et parfois in dits les commentaires tr s d taill s permettent de les comprendre ais ment l iconographie est riche et pertinente le travail ditorial en d pit de quelques erreurs est de qualit et la fabrication somptueuse Cet ouvrage propose des cl s pour laborer des bunkai personnels efficaces et r alistes J approuve totalement cette d marche car comme le dit l auteur il vaut mieux apprendre p cher que donner du poisson Malheureusement la lecture de ce livre risque de ne pas former beaucoup de bons p cheurs de bunka Afin d expliciter mon point de vue je vous propose une lecture comment e de ce gros livre pas loin de 500 pages Ce d bat d id es pourra ainsi permettre aux karat kas moins aguerris de mieux orienter leur recherche personnelle Qui est Areski Ouzrout Dans tous les domaines il existe des amateurs plus comp tents que des professionnels des autodidactes plus performants que des dipl m s des inconnus plus dou s que des c l brit s Les cartes de vi
17. d valuation des bunkar premi re vue inexploitable que propose l auteur et plongeons nous dans ses 28 cl s de d cryptage qui doivent conf rer la compr hension du kata et la science du bunka LES CL S DE D CRYPTAGE Le bunka est un exercice difficile pour de nombreuses personnes qui pratiquent le kata sans bien voir o il les conduit Pour les mettre sur la voie il faut ouvrir quelques pistes en mettant un certain nombre de suggestions incitatives Or stupeur c est exactement le contraire que l auteur propose dans deux de ses trois premi res cl s sous couvert de la caution d un ma tre fondateur du Shorei kan cole de la courtoisie Seikichi Toguchi 1917 1998 il interdit de s engager dans certaines directions pourtant riches de potentialit s Commen ons par la cl de d cryptage N 3 celle qui me h risse le plus e Il n y a qu un ennemi et il est face vous Les examens f d raux suivent ce principe Je peux le comprendre car l organisation ne serait pas tenable avec des exercices m lant trois ou quatre karat kas car bien trop compliqu s mettre en uvre Mais les bunka ne sont pas r serv s l obtention des dan Ils sont un l ment crucial de la 10 progression sur la voie martiale Pourquoi donc se limiter un seul adversaire pourquoi est il toujours devant et pourquoi bannir les armes Areski Ouzrout tente une explication Cela ne veut pas dire que dans une agression on ne pe
18. dans cette seule optique e Le kata d montre les angles corrects Ce qui est en parfaite contradiction avec le pr cepte de ne pas se laisser abuser par l embusen Comme l auteur persiste avec son unique adversaire de face il se lance dans une interpr tation loufoque des d placements e Sortir de l axe d attaque C est une des premi res consignes donn es aux combattants Inutile de ressortir ici toutes les bases du karat La seule cons quence de cet talage de prescriptions inutiles est de noyer les messages essentiels dans un salmigondis indigeste e La main qui va en arri re hikite tient quelque chose Cela est trop restrictif Je pr f re sugg rer d attribuer une fonction suppl mentaire au Arkite Ainsi peut il servir de ushiro empi uchi de parade de luxation de projection et bien s r de traction Cependant afin d viter une accumulation inexploitable on pourrait formuler de fa on synth tique que tout mouvement ou ensemble de mouvements ou partie de mouvement peut tre utilis une fin et dans une optique diff rentes de sa fonction de base ce qui recoupe la prescription de ne pas se laisser abuser par le nom de la technique 13 e Utiliser les deux mains C est la base du karat que l on apprend en faisant hfkite dans tous les uke waza tsuki waza et uchi waza Or on a vu plus haut la possibilit d utiliser le Aikite hors de sa destination premi re Encore un conseil inutile e Tl p
19. de judo par exemple sont presque toutes inexploitables Observez bien les kata les solutions y sont dissimul es e Les positions sont des techniques Argumentation assez peu convaincante En fait ce sont plut t les d placements qui sont le sujet de cette pr tendue cl de d cryptage et c est redondant avec l utilisation particuli re de n importe quel mouvement e Les coups de pied sont plus efficace au niveau bas C est faux un mawashi geri dans la t te ou dans les c tes peut tre plus invalidant que la m me technique dans la cuisse Cependant pour le plus grand nombre ils seront plus faciles ex cuter au niveau gedan surtout en situation d agression Encore une analyse b cl e qui confond efficacit et facilit Il est toutefois judicieux d inciter l utilisation de coups de pied bas redoutables quand ils sont bien ma tris s car les r gles de comp tition toujours envahissantes ont priv de nombreux karat kas de cette arme De plus l encha nement pied poing est plus rapide avec un coup de pied bas et expose moins certains Ayusho e Contr ler la t te Le contr le est effectif quand les deux mains enserrent la t te C est effectivement int ressant mais pourquoi se limiter la t te L adversaire est domin quand on contr le deux points de son corps de mani re cr er un levier Exemple un genou appuie sur l ext rieur de sa jambe une main pousse sa t te dans la direction oppos e Co
20. e des samurai frapper apr s avoir gagn qu il ne comprend pas L id e consiste placer l adversaire dans une situation o il lui est impossible de contrer l ventuelle frappe finale que parfois on n accomplira pas si le vaincu accepte sa d faite Il ne s agit pas forc ment d immobilisation de saisie ou de corps corps mais de toute situation o l adversaire sait qu il ne pourra plus se d fendre car les positions attitudes ou armements des protagonistes lui sont beaucoup trop d favorables C est le cas lorsque vous r ussissez le d sarmer et r cup rer son arme main nue cela peut se produire quand vous parvenez entraver sa libert de man uvre en l enfermant dans l angle de deux murs par exemple en vous pla ant dans son dos ou en l immobilisant mais galement lorsque son int grit physique ou psychologique est tellement d grad e qu il n est plus en mesure de manifester la moindre opposition Il peut aussi se soumettre avant le d but de son agression s il se sent domin par la puissance de votre ki e Prendre l avantage en se pla ant derri re Voir ci dessus e Les sauts et les changements de direction repr sentent des projections La formulation est trop directive Il faut sugg rer et non imposer Les sauts et pivots peuvent servir projeter mais galement beaucoup d autres choses et entre autres sauter ou changer de direction Encore une redondance avec le nom des techn
21. e n cessaire la ma trise du combat Les gestes du kata apr s les premiers apprentissages de bunka n ont finalement gu re d importance ils sont travaill s en kihon et yakusoku gumite ce qui compte r ellement ce sont les concepts ou principes qui les sous tendent et ceux qui les dirigent thiques philosophiques spirituels dont le nombre est limit donc parfaitement exploitable Entre la fin du 19 si cle et le d but du 20 de nombreux gestes des kata ont t modifi s standardis s dulcor s et sont devenus moins explicites surtout sous l impulsion d Ttosu pour l ensemble du Shorin ryu puis au sein du style Shotokan par la suite Cela a rendu la gestuelle apparemment plus difficile d crypter mais ce fut mon sens l instauration d une aide pr cieuse car ils mirent en exergue les principes et non les exemples propos des principes ou concepts on pourra relire mon article pr c dent p dagogie e Le kata et le combat sont diff rents Je ne vois absolument pas le b n fice que l on peut esp rer de cette cl dite de compr hension Mais il faut bien crire quelque chose pour remplir 500 pages Dans cette page d lucubrations j ai trouv deux perles Le kata contient des symboles Une centaine de page plus t t il n y avait pas de gestes superflus donc pas de symboles Le kata est un outil qui pourrait l extr me limite ne plus tre utilis une fois que le pratiquant a at
22. embusen dans une application avec plusieurs adversaires et vous d clencherez les foudres du censeur un seul adversaire et il est devant vous Monsieur Ouzrout est un philosophe ordonn dans la vie tout est simple il suffit de r gler les probl mes les uns apr s les autres m me s ils vous tombent dessus tous en m me temps Oubliez donc ces divagations L embusen peut tre une aide il ne doit jamais tre un obstacle e Chaque mouvement a une signification et peut tre utilis en combat On reconna t bien l ce qui est consid r par beaucoup comme un diktat f d ral malgr l absence d une telle consigne dans les r glements de passage de grade Les gestes vis s sont ceux qui ont 11 ou peuvent avoir une signification symbolique L encore l auteur se croit oblig de justifier l arbitraire Les ma tres qui cr rent les formes codifi es taient guid s par un imp ratif d efficacit C est pourquoi il n y a probablement pas de mouvement superflu dans un kata Et plus loin en conclusion du deuxi me livre En effet pourquoi perdre du temps tudier des mouvements qui ne fonctionneraient pas dans le feu de l action Un kata n est certainement pas cr pour un usage personnel Il est destin transmettre des id es martiales et pas seulement des techniques efficaces comme le soutient l auteur Sa premi re fonction est donc p dagogique et v hicule tous les l ments qui se rapporten
23. en pratique qui reste relativement conventionnelle Pour rendre le bunka op rationnel l auteur propose de faire voluer la forme vers le combat r el Suivons donc l auteur dans l expos de cette d marche D abord Areski Ouzrout recopie son cours du dipl me d tat sur l acte moteur a ne sert rien mais a fait s rieux Ensuite il nous explique le contenu des diff rents yakusoku gumite conventionnels et la mani re d enrichir les attaques avec des crochets uppercuts coups de pied de footballeur et les d fenses gr ce aux bunkai Comme il a conseill de ne pas s enfermer dans les r gles de passage de grade il prend pour exemple les techniques d attaque du k hon ippon gumite exig pour l examen du 1 dan Mais nous commen ons nous habituer son absence de logique Les r ponses sont des bunka de son cru issus des Heian Tekki et Bassai de Unsu Jion Wankan et Gangaku Ces bunka sont globalement corrects mais car il y a un norme MAIS j ai vainement cherch quel crit re il fallait rattacher la d couverte de chacun d entre eux On attend en effet la d monstration de l efficacit des cl s de d cryptage des kata pour cr er des bunka puisque c est l objectif affich de cet ouvrage Nenni aucune corr lation n est op r e Autrement dit ces crit res sont d une telle inefficacit que m me l auteur est incapable d en tirer la moindre lumi re moins que cette d monstration ne soit r serv e
24. enaire sous forme de combats codifi s Ensuite le kata tait pratiqu comme un aide m moire pour se souvenir de ce travail en duo plusieurs reprises l auteur pr sente le kata comme une suite d encha nements techniques mis bout bout pour ne pas les oublier c est tr s r ducteur D ailleurs si l objectif est essentiellement mn monique nul besoin du kata une liste de yakusoku gumite assaut codifi suffit De fait une analyse s rieuse des kata d montre qu ils contiennent norm ment d informations couvrant de nombreux domaines et que chaque kata poss de une logique d ensemble qui exclut l id e d une simple accumulation de s quences techniques Cantonner le kata une fonction de m morisation des techniques t moigne d une c cit consternante De tr s nombreuses r p titions d un kata un peu d intelligence et de perspicacit d montrent sans ambigu t une construction coh rente o on d c le outre des techniques et tactiques des l ments de strat gie des astuces psychologiques des principes thiques et condition de creuser suffisamment des consid rations philosophiques mais le kata est finalis dans une forme id alis e harmonieuse et p dagogique Toutes ces informations soigneusement structur es n ont pas pu appara tre par hasard De toute vidence le ou les concepteur avait en t te une repr sentation tr s pr cise du combat encoder des concepts enseigner des principes thiques
25. eski Ouzrout n voque jamais les composantes psychologiques thiques spirituelles et philosophiques du kata C est un pur et dur soit il est d bord et il s enfuit soit il ma trise et il ach ve le travail L adversaire qui admet son inf riorit abandonne son hostilit et qui on accorde sa gr ce n est pas une option pour lui Cela tant les bunka d un kata peuvent se construire sur tous les assemblages possibles techniques juxtapos es ou distantes s quences qui se chevauchent ils peuvent porter sur un seul geste voire une partie d un geste un nombre de techniques variable ou m me sur le kata dans son int gralit travail int ressant avec plusieurs adversaires mais contraire la recherche fondamentale du coup d cisif caract ristique du karat si vous vous limitez l adversaire unique Vous pouvez encha ner la m me s quence gestuelle sur plusieurs adversaires successifs en r alisant un bunka diff rent chaque fois application int ressante des s quences de kata o une technique se r p te deux ou trois fois Vous pouvez les faire fonctionner sur des attaques simultan es ou tr s l g rement d cal es Et vous gagnerez beaucoup d passer la gestuelle pour vous attarder sur la logique les grands principes et les concepts du kata que vous d clinerez selon votre imagination Il faut garder l esprit ouvert N oubliez pas toutefois les r gles coercitives des passages de grade mais ne vous enfermez pas
26. ette pseudo cl sauf en examen de grade et passons la clef N 2 de la liste de l auteur e Les techniques ex cut es en avan ant impliquent des techniques d attaque Celles effectu es en reculant impliquent des techniques d fensives ou des parades Une question Monsieur Ouzrout Quand je couple d fense et contre attaque dans un m me geste que dois je faire rester sur place Et puis dans des kata comme Heian shodan part sur le tetsui uchi on ne recule jamais c est donc un kata d attaque Puisque vous aimez bien les citations Monsieur Ouzrout permettez moi de citer Gichin Funakoshi Karate ni sente nashi souvent traduit par Il ny a pas de premi re attaque en karat Tout cela est bien confus mais sans doute n ai je pas le niveau pour comprendre Poursuivons l explorations de vos cl s d incompr hension e Ne pas se laisser abuser par l embusen L embusen est le sch ma des d placements d un kata Nous sommes sur ce point bien d accord l embusen est une indication p dagogique soulignant des actions se d roulant dans diff rentes directions Nul besoin de le respecter la lettre dans les applications Mais l auteur revient son obsession il n y a qu un ennemi et propose pour d montrer l ind montrable un bunka avec un seul adversaire Belle d monstration qui prouve l impossibilit de respecter l embusen dans une application sur un seul adversaire Montrez lui comment vous respectez l
27. eut y avoir quelqu un dans l espace entre les bras et le corps Il est rare qu on ne s en aper oive pas Voir la suite du commentaire ci dessous e Envisager diff rentes distances de combat Une relecture s rieuse aurait vit des redondances aussi videntes Mais c est vrai la m me gestuelle permet souvent des applications des distances diff rentes Dans ces lignes Areski Ouzrout d couvre une lacune embarrassante dans sa pratique martiale Le chercheur de bunka pour d coder des passages qui lui semblent obscurs a besoin d un clairage nouveau C est pourquoi il doit donc s inspirer d autres styles de karat ou des principes d autres arts martiaux pour viter de tourner en rond De nombreux encha nements techniques des kata correspondent des situations de corps corps des saisies d gagements luxations immobilisations contr les ou projections mais galement des techniques d armes notamment b ton ou sabre Indiscutablement puisqu elles sont parties int grantes des kata elles devraient se retrouver dans l enseignement du karat Sugg rer aux l ves d aller chercher les r ponses dans un autre art martial est une absurdit Autant leur conseiller de s adonner au krav maga qui pr tend avoir r ponse tout Il incombe aux enseignants de combler ces lacunes au plus vite Mais en prenant soin de ne pas int grer l art martial des techniques qui seraient strictement sportives Les projections
28. i s e Valorisation de plus en plus pr gnante de l esprit de comp tition dans tous les domaines La comp tition de karat la premi re au Japon en 1957 est consid r e comme la meilleure vitrine promotionnelle En cons quence son omnipr sence dans les clubs ses r gles strictes interdiction des techniques dangereuses donc efficaces et arbitraires prime au spectaculaire induisent des formes de travail totalement standardis es vocation uniquement sportive e Contraintes administratives notamment les r gles de passage de grade Elles imposent des cadres trop limitatifs et figent la pratique dans les formes d finies officiellement L introduction des bunka dans les passages de grade est une heureuse initiative mais qui demande tre affin e et tay e Ce dernier point m rite un commentaire Tout examen dont le contenu est d fini incite potasser le programme de celui ci et uniquement le programme Dans de nombreux clubs de karat les entra nements se limitent donc ce contenu et une pr paration aux comp titions Mais pour le karat ka qui souhaite pratiquer dans l esprit martial le seul aspect important est la progression sur la voie martiale Or ce qui ne figure pas dans le programme des examens ressemble la partie immerg e d un iceberg Certes la partie merg e visible doit tre ma tris e mais le plus important pour un vrai budoka est sous la surface Ne vous polarisez donc pas sur les dan D
29. ins d une sur sept arrestations En intensit ensuite cracher saisir tordre le bras lutter pousser bousculer ensemble qui totalise 72 de ce qui est qualifi d agression ne ressortit pas la grande f rocit Quant l utilisation si marginale des armes qu elle ne figure pas dans le tableau elle est li e une vidence seul le grand banditisme dans des circonstances exceptionnelles se permet de menacer des policiers ou de leur tirer dessus d lib r ment Pourtant les m dias relatent quotidiennement des agressions d une sauvagerie consternante les armes blanches ou feu sont couramment utilis es pour menacer blesser ou tuer une soir e dans un bal ou une bo te de nuit est l assurance d assister quelques chauffour es parfois dramatiques la nuit certaines cit s sont de vrais coupe gorge Nonobstant ces vidences Areski Ouzrout pr f re se cantonner une tude hors de propos qui va sous tendre toute la suite de son discours et constitue donc un norme biais qui rend caduque toute son analyse D ailleurs s tonne t il de ne pas voir mentionn s les coups de t te qui dit il sont fr quents en combat de rue Pourtant l tude ne parle pas de combats de rue mais d arrestations Na vet ou rouerie Et il poursuit en r duisant les formes d agression quatre cat gories on ne sait par quel tour de passe passe e Saisies 54 e Pouss es 16 e Coups de pieds 7 e Coups de poing 6
30. iques peut induire en erreur e Les positions jambes crois es et pli es peuvent repr senter une rotation du corps ou un coup de pied aux articulations Areski Ouzrout pr sente la position kosa dachi puis nous explique que ce n est pas elle qui va tre tudi e mais les d placements des Tekki qui ressemblent dans une certaine phase cette position Des d tours oiseux pour aboutir une utilisation particuli re des d placements d j voqu e dans la cl de d cryptage chaque partie d un mouvement a son importance L auteur a sans doute peur de perdre ses cl s de d cryptage il les fait dupliquer en grande s rie 15 e S efforcer de comprendre sur quel principe s appuie la technique Comme je l ai soulign plus haut c est ce que devrait envisager l auteur qui profite de ce chapitre pour nous livrer une le on de grammaire passionnant Cependant cette consigne est essentielle et je vais m y attarder Construire un bunka partir d un ou plusieurs gestes d un kata est une tape qui permet l acquisition de diverses aptitudes martiales On ne saurait en faire l conomie En produire des dizaines avec la m me gestuelle serait ridicule et improductif leur nombre devenant rapidement vertigineux D autre part plus un bunka est long plus la probabilit de pouvoir l appliquer en combat r el diminue On voit mal en effet comment un grand nombre de longs bunka pourrait conf rer l adaptabilit instinctiv
31. l enseignant consciencieux une transmission purement technique Soit il dulcore la technique pour la rendre inoffensive elle devient ducative sportive ou ludique soit il en pr sente une vision aboutie et r ellement martiale qui s int gre harmonieusement des consid rations spirituelles thiques et philosophiques r v lant ainsi toute sa beaut son pouvoir cr atif et l levant au niveau de l art Dans cette voie martiale pour ne pas rester ternellement un t cheron le budoka ma tre comme l ve doit imp rativement adopter un temp rament d explorateur de d couvreur d inventeur car l art est toujours cr atif Cela n est fondamentalement pas difficile puisque l efficacit d un budo et ses implications offrent un champ d investigation incommensurable Nous sommes donc fort nombreux chercher pas forc ment dans la m me direction ni avec la m me intensit ou les m mes moyens cependant seul un tr s petit nombre expose explicitement le fruit de ses recherches Aussi ai je t enthousiasm en apprenant la parution d un livre crit par Areski Ouzrout intitul Bunkai l art de d coder les katas qui sillonne des contr es qui me sont famili res pr fac par trois karat kas fran ais respect s Jacques Tapol Jean Louis Morel et Pierre Berthier Mes lecteurs et mes l ves savent l int r t que je porte aux bunka i depuis de tr s nombreuses ann es j ai crit un article sur la cr ation des bunk
32. la deuxi me partie de ce livre TUDE DE CAS LE KATA KANKU DAI Apr s pr sentation du kata Areski Ouzrout nous d montre que Kanku est un vrai kata d autod fense puisqu il va nous pr senter des bunka qui collent parfaitement aux statistiques fantaisistes dont il nous a gentiment gratifi au d but de son ouvrage Peu importe ces arguties ce kata m rite toute notre attention Surviennent alors des instructions pour la compr hension du kata qui seraient celles que donnait Gichin Funakoshi Elles sont tir es du livre Hidden karate publi par Gennosuke Higaki l ve de Shozan Kubota lui m me disciple de Funakoshi Un vrai magicien Areski Ouzrout Au d but de son livre ce mode d emploi est irr m diablement perdu et voil qu il nous le sort de son chapeau Alors ces directives perdues ou pas J ai mis au d but de cet article de s rieux doutes sur l existence d instructions attach es chaque kata qui seraient des cl s pour le comprendre et laborer de multiples applications Que valent les instructions de Funakoshi pr sent es aujourd hui par l auteur D abord on peut s interroger sur la fiabilit de la cha ne de transmission Entre Funakoshi et Ouzrout s ins rent deux interm diaires et beaucoup de temps qui a l art d roder les souvenirs Ensuite en s installant sur l le principale du Japon Gichin Funakoshi a limin les aspects martiaux de son enseignement De fait ces consignes ne sont pa
33. mme le pr conise l auteur un peu plus loin il faut d gager le principe qui sous tend la technique Il a s rement oubli de se relire e Frapper sur des points faibles 14 Les kyusho sont une mine d or qui devrait tre exploit e d s les premiers apprentissages de l art martial Pas seulement en percussion mais galement en pression frottement ou pincement Quant la supposition que certains gestes de kata indiquent de viser un point vital d termin elle rel ve d un onirisme d brid Fondamentalement toutes les techniques doivent porter sur des kyusho e Utiliser toutes les parties du corps Encore une redondance si chaque geste peut tre employ dans une application qui diff re de celle sugg r e par son nom il est vident que les points de contact avec l adversaire peuvent varier aussi bien sur soi que sur lui e Une technique r currente est une technique importante Et lorsque vous rencontrez une technique originale une seule fois est elle sans importance Bien s r que non dans un kata tout est important et pas seulement les techniques Mais le discours d Areski Ouzrout montre bien sa propension consid rer le kata comme un simple r pertoire de techniques Encore une cl qui n ouvre rien e Immobiliser l adversaire avant de frapper L auteur fait r f rence un id al commun tous les arts martiaux japonais mais dont l origine est rechercher du c t du ken jutsu art du sabr
34. oncept oyo a disparu avec l av nement du karat gymnique partir du d but du 20 si cle Cependant elle reposait vraisemblablement sur les comp tences martiales et p dagogiques de chaque ma tre L existence d un pr tendu mode d emploi du kata qui donnerait les cl s du concept oyo est donc une hypoth se hasardeuse Il n y a sans doute rien retrouver puisque nous n avons rien perdu Aujourd hui comme hier il est dans le r le du professeur d aider ses l ves dans cette recherche comme le fait Areski Ouzrout avec ses cl s de d cryptage des kata Cependant il est inutile de justifier cette d marche en s appuyant sur une pr tendue tradition disparue dont rien ne vient tayer l existence D autant que la partie r ellement perdue concerne le bunka originel dont la reconstitution au moins dans les grandes lignes n est pas une t che insurmontable Sauf peut tre pour l auteur Il mentionne en effet Nakayama sensei qui voque dans Best karate les aspects spirituels de l enseignement des kata mais seulement pour en dire je cite ils d passent le cadre de cet ouvrage Il lude ainsi ce qui aurait pu lui viter quelques erreurs dans la suite de son expos Puisque c est actuellement l usage je continuerai utiliser le terme bunkai de fa on g n rique pour toutes les explications bunka et applications oyo du kata mais ce d tour tait n cessaire pour comprendre ce que certains mots dissimulent Apr s des
35. our un nombre illimit d applications l auteur cite l exemple du livre de Rick Clark qui pr sente 75 applications de gedan bara point de d part int ressant mais certaines applications sont tir es par les cheveux L int r t de ce travail ne r side pas dans un bunkai mais dans la facult d adaptation qualit primordiale du budoka Un geste une s quence un concept doivent engendrer de multiples bunka Le nombre de bunka issus du m me mod le est d ailleurs un bon r v lateur du niveau technique d un karat ka C est donc l ensemble de cette recherche qui permet d approcher un certain r alisme et un espoir d efficacit Un bunka constitue un tout petit morceau de ce puzzle et n est absolument pas caract ristique des qualit s martiales d un karat ka Certains crit res propos s par Areski Ouzrout pourraient ventuellement guider la recherche d un ensemble de bunka partir d une m me s quence de kata ils ne peuvent en aucune mani re permettre de juger un bunka isol L valuation d un bunka est donc fort simple les deux crit res voqu s plus haut sont ils respect s et l ex cution est elle correctement ma tris e Un jury ponctuel ne peut rien en dire de plus Pr tendre donner un jury les moyens d appr cier les vraies qualit s martiales d un budoka au travers d un unique bunka codifi est une vulgaire tromperie Le bunka r aliste et efficace n existe pas Oublions donc pour un temps cette grille
36. pace et plus on maintient l adversaire loign De plus les larges trajectoires offrent une meilleure protection en permettant un balayage ventuel des attaques mal per ues elles donnent galement la possibilit de faire plus facilement voluer le geste vers une utilisation diff rente Sans oublier un kime plus nergique ce qui n est pas un aspect n gligeable Il faudrait galement m expliquer comment on peut faire cohabiter chaque partie d un mouvement a son importance et seuls 20 de la technique sont utiles e Consid rer les attaques les plus courantes Sans exclure les d fenses sur des agressions b nignes je pr f re pour ma part centrer l entra nement sur les attaques les plus dangereuses Cela me para t tre plus conforme l id e d un syst me de d fense personnelle et plus pertinent pour progresser sur la Voie et pas seulement sur un aspect technique Et puis nous avons d j vu la fiabilit qu il fallait accorder aux statistiques utilis es par l auteur Passons Cependant sous le titre de cette cl de d cryptage l auteur encha ne avec des consid rations totalement ubuesques L assaillant qui encha ne plusieurs techniques est pour lui un mauvais postulat de d part Et en guise de d monstration en effet que devient l application si l adversaire encha ne autrement Pourquoi ne s est il pas demand ce que devenait son propre bunka si l assaillant attaquait autrement Tout cela
37. pose l humilit mais les tapes qui jalonnent la pr paration martiale n cessitent la perfection Faire cohabiter l gamment la perfection et l humilit voil l art Sakura Sensei Areski Ouzrout a francis le mot kata et lui fait prendre la marque du pluriel Dans ses citations ce mot n est donc pas en italique 20
38. pour la plupart des enseignants s rieux car elle est donn e sur des mouvements des deux bras qui incitent clairement une saisie ou des frappes du coude dans la main qui voquent sans ambigu t la prise en tau de l adversaire La consigne il ny a pas de technique qui se termine par une parade conduit utiliser un blocage shuto uke dans une autre application rien de bien difficile d couvrir soi m me Ces instructions concernent plut t le bunka originel et non le concept oyo Elles restent donc tr s basiques et n aideront personne construire des bunka vari s On voit donc bien ce qu il faut penser de la pr tendue disparition des cl s d interpr tation des kata qui auraient dramatiquement compromis l enseignement martial et auraient n cessit le laborieux travail que nous pr sente aujourd hui Areski Ouzrout L enrichissement du jyu ippon gumite avec des bunka n a pas permis l auteur d tayer la pertinence de ses crit res de d cryptage pour g n rer des bunkai Voyons ce qu il en est pour la production des bunka de Kanku dai L auteur pr sente 59 bunkai Pris individuellement la plupart d entre eux ne sont gu re critiquables quelques uns ne m ont pas s duit mais cela n engage que moi En revanche consid r s dans leur ensemble en d pit de la pr tention de l auteur ils manquent totalement de r alisme puisqu aucun moment il envisage une victoire qui ne serait pas acquise d s le premier ge
39. s ma tres comme tout bon enseignant donnent des directives leurs disciples pour guider leur progression et aff ter leur efficacit Bien que n tant plus interdites apr s la fin du shogunat les pratiques martiales restent empreintes de l habitude du secret jusqu la fin du 19 si cle Ces directives orales car clandestines jusqu en 1868 et par tradition ensuite sont elles standardis es et communes tous ou chaque ma tre transmet il ses id es personnelles sur l efficacit du kata Sur la p riode ant rieure 1868 nous avons peu de renseignements sur les rapports qu entretenaient les ma tres mais chacun n enseigne qu un deux ou au maximum trois kata et souvent diff rents de ceux de ses coll gues De plus n oublions pas la volont de chacun d afficher sa diff rence ou sa sup riorit Tout cela ne milite gu re pour une homog n it des enseignements Apr s 1868 les lieux d entra nement se multiplient progressivement dans un climat de concurrence acharn e Chaque cole conserve pr cieusement ses petits secrets cens s assurer sa sup riorit car les affrontements sauvages entre elles deviennent fr quents et violents sans doute pour compenser la disparition des samurai du shogun Ces faits sugg rent une conception personnelle des subtilit s du Tode pour chaque ma tre et excluent l id e d un mode d emploi attach au kata et que tous auraient partag dans une belle coop ration Toute recherche sur la base du c
40. s tr s guerri res Or c est le c t martial des kata et des bunka qui est l objet de cet ouvrage L auteur a sans doute per u ces faiblesses et a pr f r ne pas construire toute son argumentation sur cette base C est certainement la raison qui l a pouss nous les pr senter dans la deuxi me partie du livre La lecture de ces instructions me conforte dans cette analyse Tout d abord elles sont dans l ensemble assez banales et ne m ritent pas de s extasier Ensuite elles sont donn es pour des s quences pr cises et non pour l ensemble du kata Ainsi la consigne il n y a qu un adversaire et il est devant concerne les mouvements 25 38 50 64 et 78 82 Conclusion elle ne concerne pas les autres s quences o on peut penser qu on est en pr sence de 17 plusieurs adversaires D autre part on y trouve des mouvements tels que manji uke souvent interpr t comme un double blocage sur des attaques simultan es diam tralement oppos es Cette directive permet d viter cette utopie mais les bons professeurs n en ont jamais eu besoin pour formuler des conseils logiques Les changements de direction sont des projections s applique uniquement aux mouvements 54 64 et 78 82 Cette consigne na donc pas le caract re permanent de celle d Areski Ouzrout dans ses cl s de d cryptage Immobiliser l adversaire avant de frapper affect e aux mouvements 25 44 50 53 et 71 77 ne sera pas une grande d couverte
41. site rallonge cachent parfois la m diocrit je ne m attache donc pas aux titres r putations et autres attributs de l hypoth tique capacit s imposer comme ma tre penser Je Signalerai donc un unique l ment du cursus d Areski Ouzrout il est depuis 1999 responsable de la formation la ligue de karat du Val de Marne Cette particularit pourra expliquer bon nombre des choix bons ou mauvais expos s dans cet ouvrage Commen ons donc la lecture de ce beau livre INTRODUCTION Je suis rapidement s duit par le discours de l auteur qui d plore l volution du karat vers une activit d nu e de toute vision martiale Il expose assez pr cis ment les raisons de cette d t rioration e Modification drastique de la finalit du karat Il devint une sorte de gymnastique lors de l introduction de son enseignement dans les coles d Okinawa puis lors de sa diffusion dans les universit s japonaises Sous l appellation karat traditionnel a t diffus un karat sportif et ducatif qu un grand nombre de karat kas a confondu avec le vrai karat martial e Limitations culturelles Au judo les projections l a kido les luxations et au karat les percussions C est le Dai Nippon Butokukai qui imposa ces exigences lors des reconnaissances officielles Des d cennies de pratique ob issante du karat ont occult les techniques qui r pondaient des situations r serv es des arts martiaux d j r pertor
42. ste de l adversaire Tr s fort Monsieur Ouzrout Car comme il fallait s y attendre la lecture de ses cl s de d cryptage tous sont dans la forme jyu ippon gumite soit sur une seule technique d attaque Ce sch ma constitue l issue id ale d un combat mais n est pas du tout repr sentatif des volutions possibles d une v ritable confrontation pour la survie o m me s rieusement bless l adversaire va r agir furieusement De plus des saisies qui s arr tent ce stade sans atemi leur suite ne sont pas bien m chantes et ne devraient gu re perturber un artiste martial Pourtant Areski Ouzrout para t s rieusement perturb quand sur de simples saisies il finit en brisant les cervicales de son adversaire Sur la plan te o il vit la l gitime d fense n est visiblement pas encadr e par une loi bien stricte Dans un cours o on commet une erreur on peut la rectifier mais dans un livre qui sera lu et relu il est interdit de commettre de telles b vues Passons sur les erreurs ponctuelles et les analyses superficielles L o le b t blesse vraiment c est que trois bunkai seulement sur un total de cinquante neuf sont reli s explicitement aux crit res de compr hension Cet ouvrage ambitionnait d aider le lecteur inventer des bunka originaux gr ce des consignes bien choisies La logique exigeait de d montrer que l utilisation de ces recommandations conduisait facilement la cr ation d un bunka Or l auteur n est
43. stice Des donn es ont t collect es dans six juridictions par deux chercheurs Leur enqu te porte sur un chantillon de 7512 arrestations effectu es par des officiers de police Cette recherche analyse l utilisation de la force par et contre la police durant les arrestations L utilisation des armes feu et des armes blanches est assez faible Suit un tableau que je vous demande de lire attentivement TACTIQUES NOMBRE Crachat 7 74 Saisie 11 114 Torsion du bras 12 128 Lutte 26 262 Pousser bousculer 16 166 Frapper du poing 6 66 Frapper du pied 7 74 Mordre griffer 4 39 tranglement respiratoire 2 16 tranglement sanguin 1 12 Contr le par saisie 2 21 Autre tactique 5 54 TOTAL 100 1026 Surgit une premi re incertitude Cette recherche analyse l utilisation de la force PAR et CONTRE la police Or le tableau ne dit pas qui des personnes arr t es ou des policiers est l auteur des violences constat es Imputons les donc arbitrairement aux personnes arr t es De plus il n est pas pr cis si elles concernent de vrais d linquants ou de suppos s d linquants ult rieurement innocent s auquel cas ce sont eux qui se sentent agress s et il est logique qu ils ne coop rent pas ou qu ils se rebellent Vous remarquerez n anmoins la relative retenue de ces pr tendues agressions qui s explique par ce contexte tr s particulier En nombre d abord mo
44. t de pr s ou de loin l art martial strat giques thiques philosophiques ou spirituels susceptibles d orienter correctement le karat ka dans sa pratique Le symbolisme y a donc toute sa place Laissons ceux qui souhaitent profiter de l enseignement de ces symboles pratiquer ces mouvements selon leur perception Toutefois il n est pas interdit de les int grer dans un bunka e Le nom des techniques peut induire en erreur Enfin nous sommes totalement d accord Ainsi une technique de karat peut avoir des fonctions diverses Le m me mouvement peut servir frapper d vier parer projeter faire une cl Il n y a de limite que notre imagination C est pourquoi il faut s affranchir de la terminologie Je n ai rien ajouter e Chaque partie d un mouvement a son importance Nous sommes encore globalement sur la m me ligne le contact avec l adversaire peut s effectuer en tout point de la trajectoire d un geste et tr s souvent l application ne sera plus en concordance avec la signification originale du nom de la technique A contrario je n adh re pas l id e qu une longue trajectoire sert juste trouver de la puissance ce qui en soit invalide l all gation suivante seuls 20 de la technique seraient utiles Beaucoup de karat kas pratiquent de mani re triqu e C est d ailleurs un exemple donn par l auteur qui ex cute gedan bara sans pr paration Or plus les gestes s amplifient plus on occupe d es
45. teint un niveau sup rieur On se demande bien pourquoi les vieux ma tres se consacrent presque en exclusivit la pratique des kata e Il y a plusieurs applications efficaces pour chaque mouvement Ne ressentez vous pas comme moi une certaine ressemblance du d j dit e Ily a toujours une exception la r gle Sauf que par d finition il n y a pas de r gle Le bunka est une application martiale et libre d un kata ou d une s quence de kata inscrite dans le cadre d une agression qui ne respecte aucune r gle L essentiel du bunka r side dans la ma trise dont fait preuve le karat ka Un bon bunka pour l un sera jug m diocre par un autre Il n existe pas de bunka parfait La perfection serait d arr ter le conflit avant que l attaque ne se produise Cf les combats de ki Quel bilan tirer de ce la us Chacun s en fera sa propre id e mais je doute de l efficacit p dagogique de ce discours Trois ou quatre conseils sont judicieux mais ils sont noy s dans des redondances et du remplissage Certaines cl s vont m me l encontre de l indispensable ouverture d esprit n cessaire l id e d un art du bunka J aurais envie d intituler tout cela comment g cher une bonne id e Cependant l auteur n a pas fini de nous torturer car nous n en sommes m me pas la moiti de l ouvrage En effet la suite est encore une bonne id e saccag e 16 Si le kata est la th orie le bunka est une mise
46. tistes Anticiper Garder l initiative Anticiper c est prendre l initiative qui songerait ne pas la conserver Cependant ce sch ma est un id al qui se r alise quand on domine son ou ses adversaires Travailler en permanence sur la certitude de sa sup riorit est une h r sie qui expose de s rieuses d sillusions si l adversaire se r v le trop rapide trop mobile ou tout bonnement meilleur que soi N oubliez pas qu un bunka reste un exercice codifi que la r alit est rarement en concordance avec vos d sirs et qu il est bon de vous entra ner des situations impossibles contr ler imm diatement Envisagez donc la m me s quence en anticipant puis en tant momentan ment d bord Par exemple on peut passer l ext rieur de la premi re attaque ce qui interrompt un ventuel encha nement et permet d utiliser le reste de la gestuelle dans une projection ou une immobilisation On peut galement rester sur l int rieur et encha ner plusieurs blocages ou esquives avant de conclure Id alement la premi re solution est pr f rable mais la seconde constitue un exercice largement profitable Dernier reproche anticiper c est travailler en sen no sen Ne serait ce pas un peu redondant avec le crit re pr c dent e Des l ments inv rifiables Fonctionner sous tat de stress Pr dire la r action de l adversaire Choisir des habilet s transf rables Rien n est contestable dans
47. toyer ce Graal techniques tactiques et strat gies ne doivent pas tre fig es mais suffisamment mall ables pour s adapter instantan ment n importe quelle situation in dite Les consid rations spirituelles philosophiques et thiques guideront une r flexion approfondie sur la finalit de l art martial et permettront de construire des strat gies tactiques et techniques efficaces et innovantes en harmonie avec 19 l humanisme qui devrait guider tout individu anim d une conscience Cette d marche n cessite de l intelligence de la logique de l imagination beaucoup de temps et norm ment de sueur abandonn e au dojo Citons une derni re fois Gichin Funakoshi Connais l ennemi connais toi toi m me et dans cent combats tu ne seras jamais mis en p ril Si tu ignores tout de l ennemi mais te connais toi m me tu as autant de chances de perdre que de vaincre Si tu ignores tout de l ennemi et de toi m me tu seras en p ril dans chaque combat Vaincre cent fois au cours de cent combats n est pas la preuve d une grande habilet celle ci r side plut t dans le fait de soumettre l adversaire sans avoir combattre Miyamoto Musashi c l bre ma tre de sabre du 17 si cle disait d j la m me chose dans des termes semblables Vaste programme qu il faut entreprendre sans tarder mais qui ne sera certainement jamais achev L incertitude qui planera donc toujours sur sa capacit surmonter l preuve ultime im
48. une maintenance facile de la r ponse L auteur conseille d utiliser des geste simples et instinctifs pour faciliter l acquisition la m morisation et l utilisation spontan e du bunkar Premi re objection les gestes sont ceux du kata Simples ou complexes c est le kata qui l impose et leur application r aliste et efficace n est jamais simple sauf si on a atteint un niveau d expertise Deuxi me objection il est aberrant de travailler un bunka dans l optique d une r ponse adapt e et instantan e une forme d finie d agression Sur tel type d agression vous ouvrez le tiroir X vous sortez le dossier Y dans lequel vous trouverez la r ponse Z C est la m me erreur que proposent les pseudo sp cialistes de la self d fense Sur une attaque de couteau comme ceci vous r agissez comme cela D une part cela exige autant de r ponses qu il existe de possibilit s d attaque c est sans doute pourquoi l auteur conseille d en limiter le nombre Comment Myst re Et d autre part a ne se passe 8 jamais dans la r alit comme pr vu l entra nement Or en proposant une maintenance c est dire la r p tition r guli re d une ou deux applications portant sur une m me s quence l auteur sugg re de s engager dans cette voie sans issue Pour ma part je recommande de transformer une s quence de kata dont vous avez compris la logique en une seule et m me sensation suffisamment mall able pour qu elle s adapte de multiples
49. une s quence de kata Aujourd hui on ne conna t plus avec certitude la teneur du bunkai originel puisque le concepteur du kata a disparu et que les transmissions orales successives d forment toujours le message Mais nous avons toujours les kata qui contiennent intrins quement tous les renseignements utiles pour avancer sur la voie martiale m me s ils ont t quelque peu dulcor s en particulier par Anko Itosu 1830 1915 Il suffit de faire preuve d un peu de discernement pour retrouver l essentiel des id es du fondateur Le concept oyo fait r f rence la recherche qui sur la base du kata permet de d velopper des interpr tations personnelles Mais un enseignement traditionnel et codifi de cette recherche sorte de mode d emploi attach chaque kata comme l voque Areski Ouzrout a t il jamais exist Pour tenter d y voir plus clair explorons le pass de notre art martial Jusqu en 1868 le Tode ou Te est martial L entra nement interdit par le pouvoir des shogun et destin pour l essentiel faire face aux humeurs de samurai prompts d gainer leur sabre se d roule en catimini et souvent de nuit il semble tol r mais troitement surveill pour la garde du palais de Shuri donc pour Sokon Matsumura qui en est le chef Les kata sont une base d entra nement qui doit permettre de faire face tout type d agression et en particulier la vindicte des samurai du shogun Dans ces conditions il est vident que le
50. ut pas tre confront plusieurs assaillants Bien au contraire Cependant m me contre plusieurs agresseurs il n est possible de s occuper que d une personne la fois Ce qui est f cheux c est la propension de nombreux d linquants se jeter simultan ment sur leur victime Conclusion pratiquer un art martial ne servirait rien dans ce cas fr quent L auteur poursuit dans la m me veine Si l adversaire est derri re lorsque l on se retourne face lui il n est donc plus dans le dos On aurait envie de sourire la lecture de ce truisme si ce n tait si path tique Et puis on voit bien l avantage quand on a un adversaire devant et l autre derri re quand on se retourne ce n est plus le m me qui est devant Redevenons s rieux Pratiquer des exercices qui mobilisent plusieurs adversaires est un passage oblig de l art martial qui permet de d velopper le sens de l observation la science du placement les gestes dissoci s les tactiques d vitement et toutes les strat gies r ellement martiales notamment les transitions entre s quences o il est n cessaire d achever une action sur un adversaire alors que le suivant d veloppe d j son attaque et bien s r les attaques simultan es situations dont la pr sence est vidente dans les kata Une fabuleuse richesse encore augment e si on y ajoute l usage des armes qui enthousiasme les vrais budoka Et qui devrait motiver les enseignants s rieux Oublions c
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