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Pour sortir des Trente Honteuses

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1. L enjeu pour les d favoris s et les exclus est consid rable nous ne voulons pas globalement leur donner plus d argent mais nous pouvons le donner mieux et surtout nous pouvons leur donner du temps Or leur satisfaction n est pas directement li e leur pouvoir d achat mais prioritairement e leurs conditions de vie concr tes e la qualit humaine et sociale de leur r seau relationnel e au statut dont ils jouissent ou dans lequel ils sont enferm s e et aux anticipations qu ils forment pour l avenir Donnons en quelques exemples fond s sur le contact direct e Dans cette soci t de richesse mat rielle et de blocage social bricolage et recyclage paraphrasons Sully sont les mamelles de l abondance le temps l exp rience l nergie la capacit de se d placer peuvent pallier le manque d argent e Sachant que la mis re isole le temps consacr sur un lieu donn un immeuble par exemple l amor age et l animation de mises en commun de biens machine laver voiture jouets et de services garde d enfants bricolage courses peut vraiment lever le niveau de vie r el des personnes associ es e L ignorance l inexp rience le manque d usages font des exclus des trangers de l int rieur Les inclus peuvent leur servir d interpr tes et assumer concr tement des fonctions qui vont de l crivain public l avocat en passant par le m diateur le repr sentant ou le conseil e
2. jamais et ont surtout inspir d immenses boucheries telles que croisades et grandes guerres Faut il nous inventer de nouveaux id aux Comment ne pas tre prudents alors que nous sortons d un si cle id ologiquement domin par le marxisme Au reste comment s y prendre Poser au proph te Cr er une secte Enr ler des disciples Et le moment venu tenter un coup de force tablir enfin la dictature provisoire qui permettra la g n ralisation des id es fondatrices et la fin des fins leur mise en uvre 4 41 Selon l expression popularis e par le Business Council for Sustainable Development Cf Stephan Schmidheiny Changer de cap R concilier le d veloppement de l entreprise et la protection de son environnement Dunod 1992 392 p 4 42 Michel Albert Capitalisme contre capitalisme p 296 Ed Seuil 1991 316 p Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 19 23 L histoire est connue l chec programm non par le jeu des forces adverses mais de l int rieur comme nous l ont appris le succ s de la r volution russe et l implosion de l empire sovi tique Non les seules repr sentations qui puissent ventuellement inspirer l action commune sont d j connues et communes L histoire les a d pos es par s dimentation Leur mise en pratique est insuffisante Fort bien c est cela qu il faut nous attacher Comment ENTREPRISES D INSERTION POLITIQUE DE LA VILLE L appel
3. chaque jour les sous pr fets charges de la Ville cherchent convaincre les entrepreneurs locaux des m rites de l entreprise citoyenne Plusieurs entreprises importantes se sont engag es dans cette voie de leur propre initiative Les premi res d entre elles ont en commun d op rer au contact du public d tre donc tr s visibles et susceptibles de devenir la cible d actions malveillantes voire d meutes ou plus pacifiquement de mouvements de protestation d inspiration cologiste ou consum riste Citons Darty Leclerc et Carrefour dans la distribution et Renault EDF et la RATP pour le secteur public L exp rience de cette derni re est particuli rement clairante L EXPERIENCE DE LA RATP La RATP a la caract ristique d op rer sur l ensemble de la r gion parisienne dont elle constitue avec la SNCF le r seau de transports publics Elle est donc directement atteinte par toutes les pollutions sociales ce qui se traduit par exemple par la multiplication des sans domicile fixe dans le m tro et des agressions contre les chauffeurs de bus L entreprise s est donc engag e fin 89 dans une politique active de pr vention sous l impulsion du pr fet Christian Blanc et de son conseiller Pr vention et S curit le Commissaire G rard d Andr a Cette politique vise e les agents de la RATP formation la pr vention assistance juridique des agents agress s e les scolaires concours et sorties p dagogiq
4. chef d entreprise ne doit il pas se laisser racketter par exemple pour prot ger l emploi Pourquoi partager Le statisticien peut bien constater la tendance historique la r duction du temps de travail et le sociologue pronostiquer le d veloppement des formules de ch mage partiel Ces r alit s chiffr es ne font pas un projet commun Plus qu une crise conomique elle marquent une crise id ologique qui par le jeu des anticipations peut d boucher sur la v ritable crise conomique et politique Collectivement nous nous sommes enrichis mat riellement au prix d un appauvrissement relationnel Dans une soci t structur e par l change mon taire et le calcul conomique les r seaux relationnels sont stratifi s par la profession au d triment de formes de sociabilit plus complexes telles que le voisinage la famille tendue le militantisme politique ou confessionnel Les mises en commun qui en r sultent en sont r duites d autant et laissent en position d exclusion les ch meurs mais aussi ceux dont l activit n est pas encore professionnalis e femmes au foyer tudiants retrait s enfants et chacun de nous dans son temps de loisir Nous n avons plus alors d autre voie d int gration que la consommation ce qui boucle le cercle vicieux du tout argent ce simple moyen d change que nous confondons maintenant avec le lien social lui m me L tat ne peut s en d sint resser et fait donc le partage
5. C est donc le temps libre qui a augment mais la t l vision en a pris une tr s large part en 1985 elle occupait 1 heure 50 en moyenne sur 4 heures de temps libre par jour Certes le temps d expression personnelle et de vie de relation est rest stable nous ne sommes pas plus asociaux que nos pr d cesseurs Et l on pourrait se r jouir de l augmentation de la pratique associative si l on n observait qu en 10 ans de 75 85 nous sommes pass s de 2 3 minutes par jour L imp t progressif sur le revenu d courage l effort de travail et les comportements d entrepreneur les normes salariales d valorisent les autres formes d emploi enfin sous l exaltation du social l id ologie de protection des acquis semble ter tout sens aux activit s non mon tis es Par exemple le P I B augmente chaque fois qu un b n vole rend les armes pour changer 60 heures de combat social contre 39 heures de salariat tranquille Il en r sulte un sous emploi manifeste de nos ressources humaines Pas dans le travail comme le croient les productivistes mais dans le temps libre 18 Expression tir e par Bronislaw Geremek d un sentencier d un tribunal fran ais du XIVe si cle 19 Le temps de travail salari tait de 3 041 heures par an en France en 1831 II tait officiellement 1 649 heures en 1989 20 Chiffre moyen week ends compris hors vacances Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 10 23 C e
6. Nationale Informatique et Libert s Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 16 23 e mener pas pas l audit institutionnel de la France quelles sont les productions attendues des diff rentes entit s qui composent le pays quelles sont les ressources dont elles disposent l volution de ces ressources est elle corr l e avec celle des productions attendues si non ou si elle est pervertie quand la r ussite est proportionnelle l inefficacit quels sont les changements mettre en uvre e publier un indice de notation institutionnelle l exemple des agences de notation financi re anglo saxonnes e et accompagner les partenaires impliqu s dans la mise jour selon une d marche tenant la fois de la m diation et du consultanat Nous retrouverons ces id es au moment de pr ciser ce que pourrait tre la Fondation de la Citoyennet LES COLLECTIVITES PROFESSIONNELLES UN NOUVEAU MODE D EMPLOI Appliquons maintenant notre d marche l industrie Pourquoi d abord l industrie Parce qu elle est malgr la tertiarisation croissante de l conomie le domaine cl de la cr ation de richesses et d emplois C est en effet dans l industrie et les services aux entreprises que se font les gains de productivit qui maximisent la cr ation de richesses On ne saurait non plus tendre longtemps les services aux personnes sans creuser injustement les carts de revenus ou augmenter le poid
7. Tout exclu est en butte des effets de seuil d courageants Seul un proche peut quelquefois lui donner bon escient le coup de pouce r confortant celui qui le renforce dans sa volont d autonomisation au lieu de le faire retomber dans la d pendance passive Ces illustrations ont l avantage de montrer concr tement quelques formes possibles de l action charitable Celle ci est la fois n cessaire et insuffisamment r pandue Mais elle est aussi limit e et c est sans doute en d passant ses fronti res habituelles qu on peut esp rer les plus grands r sultats Dans la charit traditionnelle le riche donne au pauvre ses biens superflus Or au clivage riche pauvre toujours existant s en superpose un autre entre inclus et exclus Y r pondre c est faire preuve de solidarit sociale l inclus donne l exclu ses comp tences inutilis es Mais ces comp tences ont souvent besoin d une organisation ou d une infrastructure pour s exprimer L aide directe du fort au faible devient alors coop ration dans un projet commun associant inclus et exclus Cela va de l assistance psychologique technique et bancaire des projets d auto emploi la participation une association de soutien scolaire en passant par l laboration d un projet de quartier en coop ration avec les habitants et la municipalit Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 13 23 Bref sous forme d action charitable et ou de solidarit social
8. consacrer aux pauvres aux exclus aux d favoris s et plus largement des projets d int r t g n ral RENDRE DEDUCTIBLES LES DONS DE TEMPS D INTERET GENERAL Pour convaincre quelqu un il faut parler son langage La vie des avantag s tant presque enti rement mon tis e il faut donc leur parler argent Nous voudrions qu ils consacrent du temps autrui Il faut que cela leur rapporte de l argent ou du moins que cela ne leur en co te pas Le moyen existe C est la fiscalit Apr s tout si les Fran ais donnent moins que leurs voisins n est ce pas que ceux ci b n ficient de plus larges possibilit s de d duction fiscale Or plus que de l argent il s agit ici de les amener donner du temps payer de leur personne puisque ce qui est en jeu ce n est pas prioritairement l in galit des revenus c est la destruction du lien social Il s agirait donc de rendre d ductibles les dons de temps d int r t g n ral La forme fiscale de cette d duction pourrait tre la suivante Les dons de temps faits des projets d int r t g n ral conomiques et sociaux ouvrent droit une r duction d imp t sur le revenu gale 50 de leur montant dans la limite de 20 des revenus professionnels pris en compte La valeur de chacune des heures ainsi donn es est tablie en divisant les revenus professionnels traitements salaires pensions et revenus des professions non salari es apr s abattement par 1
9. d accompagnement et d environnement favorable Les structures manquent m me si depuis fin 1990 la politique de la Ville donne l impulsion et de l argent 7 2 milliards inscrits au budget 1993 1 5 milliard dans le cadre du programme D veloppement solidarit de la Caisse des d p ts 5 milliards venir des privatisations pour les quipements publics de proximit le logement et onze grands projets urbains et enfin 8 milliards pour la r novation des b timents scolaires 7 milliards pour la formation des jeunes tir s du surplus de l emprunt Balladur Nombre de ces actions s inscrivent dans le cadre de contrats pass s avec les acteurs de terrain ce qui est proprement nouveau mais l tat comme toujours raisonne d abord en termes de territoire Les pr fets sont ainsi devenus les grands animateurs et arbitres des contrats d action pr vention des conventions de d veloppement social des quartiers des conventions ville habitat LA RESPONSABILISATION CROISSANTE DES ENTREPRISES Tout cela est utile et souvent n cessaire mais implique principalement les partenaires ordinaires de l tat commencer par les collectivit s territoriales r gions communes Or le renouveau soci tal passe par la responsabilisation des acteurs dits priv s c est dire principalement les entreprises et les individus ou m nages ventuellement regroup s autour de projets ou au sein d associations E
10. go t fran ais de la prouesse technique sans d bouch Malgr le mouvement de la qualit la culture dominante de nos hi rarchies reste gestionnaire et son id ologie strat gique Une fois pass e la vague des ann es fric la l gitimit de l entreprise s en trouve nouveau menac e son avenir aussi Il faut donc renverser la tendance LA GESTION DES METIERS N EST PAS L AFFAIRE DE L ENTREPRISE L id e couramment voqu e consiste revaloriser les carri res techniques voire faire merger des carri res de professionnels en parall le avec les carri res existantes de manageurs Mais les actes suivent rarement les discours ou de tr s loin seulement 34 Id e dont la paternit revient Bernard Auberger 35 Entre 1954 et 1989 l agriculture est pass e de 27 des emplois 7 l industrie et le b timent travaux publics de 35 30 et le tertiaire de 38 63 3 La croissance des services aux particuliers est due pour l essentiel la mont e des effectifs de sant 31 L avantage concurrentiel des nations InterE ditions 1993 38 38 Ce rapport tait en 1985 de 19 1 pour la France 20 5 pour les tats Unis de 36 8 pour le Royaume Uni de 44 5 pour la RFA et de 209 pour le J apon Chiffres INPI cit s dans Les indicateurs de la comp titivit Minist re de l Industrie des P etT et du Tourisme 1987 102 p Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 17 23 Ainsi cha
11. la mol cule emploi agr ge trois atomes qui sont pour la masse des gens tenus ensemble par le salariat le revenu le statut et le sentiment d utilit Ils se combinent quelquefois heureusement pour faire du travail une voie de plein emploi des facult s mais cela ne vaut gu re pour le grand nombre et p se sur nos r sultats bien au del du ch mage Il faut donc mettre en uvre d autres combinaisons g n ratrices de pleine activit l re proposition rendre fiscalement d ductibles les dons de temps d int r t g n ral IT s agit de mieux vivre ensemble La solution autoritaire ne le permet pas c est donc un mouvement qu il faut lancer et cela commence par des militants Ceux ci se l vent mus par des motions et agissent durablement lorsqu ils sont encourag s par quelques avantages Il faut donc mettre l accent sur l exclusion et d velopper le b n volat en rendant fiscalement d ductibles les dons de temps d int r t g n ral Il semble r aliste en transposant sur la France les proportions qu on observe aux USA de susciter ainsi des contributions nouvelles repr sentant 72 du budget de l tat et 5 de l activit productive 2 me proposition nous doter d audits institutionnels et de collectivit s professionnelles II s agit de changer nos comportements durablement Or ceux ci long terme sont l effet de nos institutions qui elles m mes une fois cr es tentent de survivre leur mission Des audit
12. le PIB triplait L volution fran aise est comparable Or les d cisions politiques suivent cette r duction plus qu elles ne la guident Elle op re donc de fa on in galitaire au d triment des plus pauvres et des moins qualifi s par le ch mage et la pr carisation de l emploi Cette tendance se retrouve dans les d marches les mieux intentionn es Ainsi des exp riences en cours d doublent des postes faible niveau de qualification relev s de compteurs nettoyage cuisine pour en faire des postes d apprentissage des comportements professionnels L effet est tr s positif sur les ch meurs et contrats emploi solidarit concern s mais il faut bien constater que le souci d efficacit am ne commencer par le plus facile par le bas De m me la r surgence r cente de la semaine de quatre jours peut toucher assur ment dans les entreprises qui s y rallieraient les ouvriers employ s ma trise et petits cadres Mais on peut parier qu elle n aura pas plus d impact sur la moiti sup rieure de l entreprise que n en a au Japon le temps l gal de vacances En fait la g n ralisation de ces tentatives irait dans le sens d une soci t plus in galitaire Sans rien changer la dynamique d ensemble elles resocialisent l activit de gens marginalis s tout en ayant peu d effet sur leurs revenus m me moyen terme Bien s r les hommes se sauvent un par un mais ce n est pas une raison pour r partir la pollution
13. masse mon taire Pendant ce temps le taux d emploi diminue tandis qu augmente le nombre des exclus de la soci t des employ s que les signaux d alarme retentissent banlieues faillites et que se multiplient les sympt mes de maladie la criminalit multiplication par 4 en 25 ans les vols main arm e par 10 l alcoolisme 2 5 millions d alcooliques d pendants les drogu s 50 000 inculpations par an les personnes en h pital psychiatrique 380 000 multiplication par 3 en 25 ans la consommation de psychotropes multipli e par 6 en 25 ans les 7 millions de personnes 12 de la population qui sans allocations substitutives vivraient en dessous du seuil de pauvret absolue Prisonniers de nos craintes au lieu d tre inspir s par nos d sirs nous sommes psychologiquement conomiquement et socialement physiquement m me maniaco d pressifs L activisme alterne avec la paralysie et nous ne repartons qu coup d lectrochocs de socio chocs traumatisants infirmi res routiers sida Comment d cemment appeler crise cette situation mais comment aussi ne pas en voir les risques Nous sommes entr s dans une dr le de crise comme nos p res en 39 dans la dr le de guerre celle qui pr c da la d faite de 40 Se lib rer de l alternative ch mage emploi Comme toujours le verrouillage de la pens e s est fait sur un couplage conceptuel l alternative ch mage empl
14. peu d argent Elle constituerait pour elles un foyer d animation du civisme interne une assurance d acceptabilit sociale et moyennant la mise en place d indicateurs pertinents pourrait g rer la r duction de leurs pr l vements obligatoires proportion de leurs contributions efficaces Les entit s du secteur public lui apporteraient galement des hommes des r seaux des m thodes et de l argent sous une autre forme Leur contribution la plus importante se situerait sans doute en termes d ing nierie sociale dans l adaptation du cadre l gislatif r glementaire fiscal et du tissu d infrastructures Leur apport se situerait videmment au c ur de leur mission de service public Les personnes et m nages apporteraient la masse du temps produire l essentiel quand il s agit d exclusion la diversit des comp tences n cessaires l accompagnement individuel et la r activit de proximit En retour ils b n ficieraient non seulement des avantages habituels de l action charitable bonne conscience sentiment d utilit contacts mais aussi de d ductions importantes de formation via la structuration des projets la contribution des entreprises et du secteur public et avec le nombre d une nouvelle perception de leur place dans la soci t Les statuts de la Fondation de la Citoyennet devraient sans doute faire une place particuli re ces trois types de contributeurs sous forme de Coll ges distincts par exem
15. peuples heureux dit on n ont pas d histoire mais chaque malheureux en a une singuli re accumulation de catastrophes dont la r paration ne peut se faire que de tr s pr s 56 Voir ci dessus Rendre d ductibles les dons de temps d int r t g n ral Pour sortir des Trente Honteuses Pierre NICOLAS p 23 7 23 e Favoriser l mergence d institutions porteuses de nouveaux modes d emploi des collectivit s professionnelles par exemple e Constituer un environnement favorable aux initiatives d centralis es qui naissent actuellement et meurent de tous c t s par exemple sous forme de cr dits relais de prestations de conseil de services administratifs et logistiques e Assurer des mises en commun productives des maisons de quartier par exemple ce que le foisonnement actuel rend difficile sans m ta institution e Approfondir faire conna tre et valoriser les formes modernes de la citoyennet en sorte que nous soyons collectivement en tat d assumer la recomposition de nos institutions et la r actualisation de nos valeurs Des citoyens utiles Cette liste n est bien s r pas exhaustive et chacune de ces id es peut th oriquement tre d connect e des autres Pensant que la mutation actuelle passe par un profond renouveau institutionnel nous croyons bon de doter la France d une instance capable de l animer Mais cette th se elle m me vaudra d abord par les id es les d bats et les actions qu elle in
16. revenu mensuel de 4 188 francs le RMI est un soutien important pour ceux qui en b n ficient mais il leur permet peine de survivre C est l esprit traditionnel des lois sur les pauvres la situation de l assist doit tre beaucoup moins avantageuse que celle du travailleur Au reste l augmentation des d penses sociales creuse le d ficit Elles ont atteint 1 970 milliards en 1991 environ 27 du PIB et contribuent l alourdissement des pr l vements obligatoires Or le poids r el de l tat dans l conomie d passe les 70 Nombreux sont ceux qui affirment qu il faut le diminuer Par ailleurs les d penses courantes de protection sociale sont plus lev es en France 28 du PIB que dans la moyenne de l Europe des Douze 24 7 d pass es seulement par les Pays Bas 30 2 et le Danemark 29 6 Il est vrai que nous sommes moins bien plac s pour les d penses de protection sociale par habitant mais globalement la comparaison avec des pays homologues ne fait donc pas appara tre un retard qu il y aurait lieu de combler Pourtant ces d penses vont augmenter pour des raisons socioculturelles telles que le vieillissement de la population la consommation croissante de soins de sant l augmentation des demandes de prestations Les mesures actuellement envisag es tendent donc limiter le d s quilibre sorties rentr es s curit sociale retraites 3 Le salaire mensuel net moyen par mois tait de 9 900 fr
17. sociale sur les perdants On serait alors tent d imposer le partage mais la solution autoritaire serait conomiquement destructrice En effet travail constant partager le travail augmente le nombre de travailleurs n cessaires et donc toutes choses gales par ailleurs les co ts de transmission d information Pour l inspirer il faudrait un vrai projet de soci t Aucun parti important aucun groupe cr dible n en propose ni gauche ni droite et les d clarations qui s expriment en faveur du partage manquent de conviction le partage est quelquefois une contrainte jamais une motivation PENSER AUTREMENT Le partage n est qu un palliatif L id e de partage exprime une vision du dessus qu elle vienne de Dieu du philosophe ou de l tat elle sert d signer un optimum collectif inaccessible l interaction des individus Bien s r il nous arrive de partager mais ce qui nous motive alors ce n est pas le partage c est la relation existante cr er ou pr server et travers elle le bien ou les biens qu on en attend Par exemple la majorit des hommes et des femmes adultes vivent en couple et font une r elle mise en commun de leurs revenus et biens mat riels Leur but est rarement d am liorer le sort d un n cessiteux de l autre sexe Au contraire Gary Becker a montr qu en prenant le temps en compte on fait appara tre la rationalit conomique sous jacente la const
18. 800 Ces heures sont d ductibles sur justificatif d livr par les organismes agr s Pour les salari s faiblement impos s la d duction propos e pourrait prendre une forme professionnelle leurs dons de temps leur ouvrirait droit un cr dit temps de travail gal la moiti la compensation de salaire tant faite par les pouvoirs publics La d duction fiscale e contribuerait ce que les mieux ins r s professionnellement s impliquent activement dans des projets d int r t g n ral alors qu ils y sont actuellement sous repr sent s le b n volat en serait dynamis d autant alors qu il souffre en partie d un manque de structuration et d un recrutement portant trop souvent sur des marginalis s par l ge le sexe ou la formation 27 Du moins tant que nous nous refusons reprendre la base tout notre syst me fiscal 28 PIGES Comme celles des journalistes Un autre acronyme serait sans doute pr f rable Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 14 23 e inciterait travailler moins ceux qui travaillent trop et gagnent trop du moins au regard de l imp t allant ainsi dans le sens d un partage du travail des riches alors que les partages actuellement envisag s portent exclusivement sur les travaux peu qualifi s pour r duire le temps de travail des suractifs il faut les surcharger d opportunit s e tendrait r quilibrer le mode de vie de la population de r f re
19. AS p 2723 RESUME La premi re crise p troli re a marqu pour la France la fin des trente glorieuses Depuis et pour trente ans 1975 2005 l offre d emploi d passe la demande d o le d veloppement du ch mage et de l exclusion Nous le taisons dans l espoir de pr server nos acquis Ainsi install s au c ur des trente honteuses nous soulageons notre angoisse et faisons taire les m contents en d ployant alternativement ces palliatifs g n reux que sont le partage des revenus et le partage de l emploi Des mesures de relance peuvent tre utiles telles que celles que recommande Edmond Malinvaud forte baisse des taux d int r t court terme r duction des charges sur les emplois non qualifi s grands travaux mais leur r ussite est troitement d pendante d une bonne coordination europ enne Plus fondamentalement il faudrait rationaliser radicalement notre fiscalit dans le sens indiqu par Maurice Allais frapper les revenus qui ne correspondent pas un service effectivement rendu et pour le reste r partir quitablement le prix payer pour jouir paisiblement de nos biens Cependant malgr l autorit dont il jouit notre prix Nobel d conomie n a su convaincre Comment cr er les conditions psychologiques et sociologiques des changements n cessaires Les esprits restent fig s par la crainte du ch mage et cela suffit donner l emploi une apparence d sirable Or loin d tre une notion simple
20. EUSES AUX TRENTE HONTEUSES Jean Fourasti analysant la croissance d apr s guerre avait forg l expression trente glorieuses pour d signer la p riode 1945 1975 caract ris e par l l vation du niveau de vie et le plein emploi Or depuis la premi re crise p troli re e la croissance s est ralentie jusqu s essouffler aujourd hui e le niveau de vie a continu d augmenter ce qui fait de la majorit d entre nous des satisfaits e et le niveau du ch mage s est lev consid rablement sans espoir ni volont r elle de le faire baisser ce que nous nous cachons Le r cent d bat sur l emploi l a bien montr Attis e par les sondages l inqui tude des Fran ais requ rait des m dias une couverture abondante Mais les intervenants se r p taient de fa on lassante tous donnaient priorit la lutte contre le ch mage et proposaient des solutions sans proportion avec le probl me r soudre Dans ce contexte bien pr sent e et convenablement parrain e la vieille id e de la semaine de quatre jours fit sensation Elle se pr sente maintenant comme une voie de n gociation possible pour entreprise en mal d emploi R partir le ch mage assur ment le rend plus supportable mais qui oserait dire que c est une solution Un tel renoncement menacerait le fondement m me des d mocraties d velopp es William Beveridge le concepteur de la s curit sociale telle que nous la connaissons aujourd hui c
21. P our sortir des Trente Honteuses Analyse et propositions parues dans LES CAHIERS DE L ACADI n 5 mars 1994 Texte corrig en octobre 2003 Premi re proposition Deuxi me proposition Troisi me proposition Des Trente Glorieuses aux Trente Honteuses Un probl me insoluble dans les termes actuels 2 2 LE 2 HS 5529 4 Partager les revenus sa Partager le travail aI Pes AEE i Re e e aa a r a a e 5 Le partage Comme palliatifs ass talent diner RS en A ea A E ss AT UN t andre dE TV RETE 5 La ROTA E EE E E E E E E T E E E eNe ete Se 6 Se lib rer de l alternative ch mage emploi is sssssssisnsnsssnsssesnsnensnssns 7 La confusion entre Salaire et revenus spl e REA E A A ONE se ME NE AN ee sine 8 La confusion entre salaire et statul rairai nne EE e AAEE EEA EEEE EEEa O EE EA EEEa IERT 8 La confusion entre salaire et utilit ss 9 Le sous emploi du lt temps libre ssl nel diner t s 9 Nous mettr EN MOUV MEN FT iasant ini dre EEE street ane dose tea ee des es detre nn et rness eee es ne es desde ser de 10 Premi re photo de la nouvelle citoyennet sise 10 AGirautr ment enas oeie ee ER nn ne A Se nn Te A ne fn ne rend 11 Rer partir le temps steel enr tentent en nier AEAEE ASERRE 11 D velopper le b n volat et le rendre plus productif ss 11 Des biens superflus aux comp tences inutilis es ss 12 Convaincre les inclus de payer de leur personne see 13 Rendre
22. age des revenus et partage du travail UN PROBLEME INSOLUBLE DANS LES TERMES ACTUELS Partager les revenus C est possible en th orie car ce n est pas l argent qui manque Le P IB a longtemps augment avec le ch mage et m me en partie gr ce lui la protection sociale insensibilise aux d graissages d effectifs que l volution technique rend productifs Nous l avons accept collectivement parce que le P I B moyen par habitant continuait d augmenter Avec 120 000 francs par an et par personne les Fran ais se situent parmi les 15 populations les plus riches du globe La menace de r cession nous inqui te mais notre revenu moyen a encore progress en 1992 m me si l INSEE pr voit sa baisse en 1993 L arr t de la croissance rend les in galit s moins supportables Il faudrait partager davantage Lanc le 30 novembre 1988 le revenu minimum d insertion est l innovation majeure de ces derni res ann es En 1991 12 milliards de francs ont t distribu s au titre du RMI plus de 580 000 allocataires 80 sont en situation d activit ce qui repr sente 1 8 de la population active Ce sont g n ralement des personnes d origine modeste ayant connu une rupture dans leur vie professionnelle pour les hommes g n ralement et familiale pour les femmes ou plusieurs probl mes de sant prison etc 2 191 francs de RMI pour un couple avec deux enfants 1 997 francs d allocations familiales et de logement cela fait un
23. aire pour savoir les sommes qu il est productif de consacrer au d veloppement du b n volat Un chiffrage grossier fait appara tre 110 milliards de francs 8 du budget de l tat et les proportions am ricaines feraient monter ces chiffres 275 milliards 20 du budget de l tat Les calculs d heures montrent que par ailleurs les Fran ais consacrent aux activit s b n voles un peu plus de 3 du temps qu ils donnent effectivement leur travail Les proportions am ricaines nous permettraient de d passer 8 5 d activit productive en plus nul doute que cela ait quelque effet sur la croissance 3 Edith Archambault Les dons et le b n volat en France 1993 Lab d conomie Sociale Paris 1 24 Avec 11 mois par an 100 millions d heures par mois font 1 1 milliard par an qui 100 francs de l heure p sent 110 milliards de francs 25 La comparaison est pertinente l tat et le b n volat n ont ils pas en commun d tre au service d autrui 26 22 3 millions d actifs employ s travaillant effectivement 1 500 heures par an produisent annuellement 33 5 milliards d heures de travail Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 12 23 La faiblesse de notre soci t n est pas le ch mage Elle est d tre partiellement dissoci e et potentiellement dissociable Nous en avons vu les sympt mes et les guerres civiles que nous observons sur les ruines de l empire sovi tique nous en montrent les dange
24. ancs en 1992 pour le priv et le semi public avec un gain de pouvoir d achat de 0 3 sur l ann e pr c dente INSEE Premi re n 275 Ao t 1993 II est vrai que le salaire m dian se situe aux alentours de 8 000 francs par mois Budget de l tat 1 337 milliards budget social 1 970 milliards activit s nationalis es ou contr l es par l tat quelques 1 500 milliards pour un P 1 B de 6 776 milliards 5 Chiffres 1989 Source Eurostat 6 Moyenne de la CEE 100 France 125 Allemagne 127 Pays Bas 130 et Luxembourg 144 Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 5 23 Toute l nergie disponible sera absorb e dans la limitation des d penses Les mieux ventuels ne seront qu un sous produit secondaire Nous ne sommes donc pas pr ts partager davantage nos revenus Tout le monde le sait m me les plus g n reux la premi re affirmation des partisans du partage du travail est g n ralement qu il peut tre mis en place sans baisse des revenus Partager le travail Par rapport au simple partage des revenus le partage du travail aurait e l avantage social de mieux r partir la fois les revenus et l emploi et donc de favoriser l insertion par l conomique e et l avantage moral de maintenir le lien entre production et r mun ration Ce partage se fait d ores et d j mais par le bas De 1955 1985 en RFA le volume annuel d heures de travail diminuait de 27 pendant que
25. ans les mailles de l organisation g n ralement contre la bureaucratie ambiante Leur action quelque b n fique et m diatis e qu elle soit s inscrit donc dans un contexte de r bellion qui la transforme en aventure personnelle et d courage sa reprise par d autres plus repr sentatifs de la culture d entreprise la vouant ainsi une proche extinction Conclusion toute entreprise qui souhaite d velopper un v ritable civisme interne et toutes en ont besoin doit elle m me se comporter en citoyen actif L argent ne peut y suffire et toute somme allou e doit tre accompagn e d une contribution en temps significativement sup rieure L optimisation de cette production civique n est pas possible dans le cadre de son fonctionnement habituel Il faut donc faire appara tre des structures ad hoc et cela se fait Mais si l on veut dans ce domaine b n ficier des effets de taille et des conomies d chelle qui sont le B A BA du management il est indispensable de cr er une institution transverse f d rant la fois les entreprises les entit s du secteur public et les particuliers via les associations et projets d int r t g n ral POUR UNE FONDATION DE LA CITOYENNETE Attribuons un nom de code cette institution Fondation de la Citoyennet et imaginons son fonctionnement Les entreprises lui apporteraient des hommes temps partiel ou sur mission temporaire des r seaux des m thodes et un
26. c finale au Parc des Princes et organisation de la premi re rencontre jeunes citoyens dans le grand amphith tre de la Sorbonne en janvier 93 La RATP sort elle ici de sa vocation d entreprise Pour l affirmer il faudrait d montrer qu elle peut se passer de telles actions On ne voit pas comment Ce qui est en jeu pour l entreprise c est tout simplement la possibilit d exercer son m tier Rares sont pourtant les soci t s qui vont aussi loin Il est vrai que entreprise publique de transports publics la RATP tait sans doute mieux plac e que toute autre pour prendre conscience de la n cessit de contribuer au d veloppement social de son environnement QUELLE EST EXACTEMENT LA VOCATION SOCIALE DE L ENTREPRISE Son pr sident Philippe Franc s anime la Fondation nationale pour l insertion a laquelle adh rent plusieurs dizaines d entreprises 45 Notamment l action du Centre EDF GDF Services de Lyon l animation du Comit d information et de mobilisation pour l emploi CIME 46 Les actions du Comit de Pr vention et de S curit de la RATP Service de Presse de la RATP novembre 1991 Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 21 23 La d marche pourtant n est pas nouvelle La grande entreprise industrielle sert aujourd hui de mod le g n rique Or elle n a pas toujours exist il a fallu l inventer et pour lui faire place recomposer autour d elle le paysage social Ce fut le paternalism
27. d ductibles les dons de temps d int r t g n ral sssesseesesesesessseeeerstersrststsrrserertersrsrsrseeesenrnrsrstserees 13 Renouv ler nos insMuUfonsss sise nn a M SET A eE E AAA EA A TERES 14 Elles structurent long terme nos comportements 14 Nous doter d une agence de notation institutionnelle s ssssssssesesesesestsisssrersrsrsrsrstststerentersrststsesenenrersrsteeeeee 15 Les collectivit s professionnelles un nouveau mode d emploi 16 La gestion des m tiers n est pas l affaire de l entreprise 16 Le fonctionnement pratique de ces collectivit s ss 17 Animer et structurer le renouveau du mouvement civique rennes 18 R activer les repr sentations qui sont d j COMMUNES ss 18 Entreprises d insertion politique de la Ville ss 19 La responsabilisation croissante des entreprises eeeseseeesseersrestseststsistssrtststststststststertsrnrstststsenternrnrstreeeee 19 Lexp nenc dela RATP sense mesrine Mate RAER etre dei E a et en OM Et 20 Quelle est exactement la vocation sociale de l entreprise ss 20 Au del du m c nat et de la communication institutionnelle 21 Pout ne Fondation d la Citoyennet ssor ann nan Ann A Ee nn Ne tee tee 22 D s citoyens Utiles 2 ariiraa ariii nin anen ia annee nn intime EEEE feet nn 23 Pierre NICOLAS E mail pn pierrenicolas com Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOL
28. d en haut via les pr l vements obligatoires et les m canismes de redistribution En confortant son monopole du collectif il acc l re le mouvement de d socialisation qu il tente de compenser au risque de nous condamner l immobilisme C est le n tre aujourd hui maximisation de la productivit et du revenu moyen croissance bloqu e voire menac e ch mage structurel et impossibilit d augmenter les interventions de l tat sans d grader la situation La dr le de crise Heureusement il n y a qu une minorit pour souffrir du ch mage alors que nous sommes une majorit en b n ficier C est la conclusion des analyses pr c dentes cette indemnit vers e ceux qui sont priv s d emploi par ceux qui en ont un permet ces derniers de maximiser leurs revenus et de garder int gralement l emploi Selon l expression de John K Galbraith nous sommes une soci t de satisfaits dans laquelle chaque groupe social int gr est attentif pr server ses acquis voire les augmenter mais reste aveugle la dynamique globale ainsi cr e C est ce qui inspire notre fiscalit comme le d montre aujourd hui Maurice Allais Notre prix Nobel d conomie n h site pas la juger excessive compliqu e co teuse et inefficace discriminatoire injuste et spoliatrice g n ratrice de mauvais choix conomiques et de fraude souvent arbitraire contradictoire incoh rente et incompr hensib
29. e g n rosit intelligente comme on sait dont les limites n apparurent qu une fois qu elle e t port ses fruits constituer une classe ouvri re Une d marche similaire quoique davantage mon tis e inspira plus tard le fordisme l action sociale de l entreprise passait essentiellement par le versement de sur salaires par rapport au prix du march qui permettaient entre autres de fixer la population ouvri re et de soutenir la demande de voitures Ce fut galement l invention du ch mage comme statut ouvrant droit une allocation contrepartie n cessaire du salariat con u comme un emploi permanent plein temps Il n a donc jamais t et il n est toujours pas r aliste aujourd hui de s en tenir une conception de l entreprise strictement marchande d inspiration lib ralo darwinienne La question qui se pose n est donc pas L entreprise doit elle assumer des responsabilit s sociales mais Comment doit elle le faire Elle se pose explicitement des entreprises de plus en plus nombreuses Nous l avons vu c est le cas de celles qui ont de nombreux tablissements et op rent au contact du public Mais dans notre monde de communications instantan es l interpellation peut se faire sous d autres formes Tout entreprise qui se comporte en citoyen passif simplement respectueux des lois est sous le coup d un accident qui via l opinion pourrait la mettre en grand danger Apr s Ford Union Carbide Ex
30. e le temps utile donn par les inclus peut tre d cisif Il faut les en convaincre CONVAINCRE LES INCLUS DE PAYER DE LEUR PERSONNE Le d sint ressement n est pas l apanage d un petit nombre de grand saints Au contraire comme le montre l exemple d j cit de la collectivit familiale il peut tre g n ral pourvu qu il soit port par des repr sentations largement r pandues Nous n avons pas de repr sentations communes qui nous portent mettre en commun nos ressources et nos biens avec les ch meurs les pauvres les marginaux les trangers Bien plus sous l effet de la taylorisation et de la mon tisation de l conomie il nous semble faire assez en payant les imp ts et cotisations qui devraient permettre au secteur public de s en occuper Mais l tat n en peut plus Chaque ponction suppl mentaire sur la soci t civile la d structure un peu plus largissant ainsi le volume des demandes Il faut donc revenir l initiative priv e individuelle et collective celle des pauvres qui d cident de se prendre en main et celle des riches qui d cident de leur donner un coup de main La relation de personne personne incite agir ensemble alors que la relation de personne bureaucratie incite manipuler l appareil anonyme qui nous fait face Une des cl s tourner pour ouvrir la porte du changement social est donc le temps utile que les riches les int gr s les avantag s sont pr ts
31. e Honieuses P ierre NICOLAS p 8 23 La confusion entre salaire et revenu La g n ralisation du salariat a eu pour avantages de limiter le risque d exploitation patronale et d largir la base de cotisation des r gimes de protection sociale Mais elle a des inconv nients Elle incite confondre production et travail exclusif pour le compte d un employeur les autres activit s relevant des loisirs et de la consommation Elles sont d s lors enti rement m diatis es par l change marchand et le revenu devient confondu avec le pouvoir d achat Certes la d finition du revenu d un m nage comme l ensemble des sommes qu il per oit pendant une p riode donn e a la vertu de se pr ter au traitement statistique mais comme l indique l tymologie ces chiffrages servent les fins de l tat qui ne peuvent se confondre avec celles des individus ou des m nages Or la satisfaction de ceux ci d pend de leurs conditions de vie concr tes relationnelles sociales symboliques ou culturelles Le pouvoir d achat n en semble l interm diaire oblig que parce que nous raisonnons dans une organisation sociale mat riellement et culturellement domin e par l change marchand Si nous voulons rem dier aux injustices qui menacent l ordre d mocratique c est dire ce minimum de la vie collective qu est la possibilit pour tous de vivre en paix portons d lib r ment notre attention sur l a mon taire a tatique m me s il faut p
32. ennet Tirons d abord les grands traits du n gatif e La nouvelle citoyennet n est pas compatible avec un renforcement de l tat puisque l omnipr sence de celui contribue la d simplication de tous e De m me il n est pas concevable de mon tiser davantage le lien social e galitaire elle ne se focalisera pas sur l galit de pouvoir d achat ce n est qu une des composantes de l galit vis e celle des chances fond e notamment sur l insertion de tous dans une r seau ouvert sur l ensemble de la soci t e Nos institutions tat entreprises syndicats familles glises partis politiques collectivit s territoriales associations faisant syst me aucune d elles ne restera l cart des changements mettre en uvre e Pourtant cette nouvelle citoyennet ne na tra pas d une rupture brutale avec le fonctionnement actuel nous ne voulons pas r gresser et personne ne croit plus aux lendemains qui chantent 21 A l exception notable des associations de malfaiteurs 2 22 Depuis 45 ans D s 1948 il publie une note de 8 pages intitul e Pour un imp t annuel sur le Capital Le th me r appara t ensuite p riodiquement dans sa bibliographie donne lieu un ma tre ouvrage L imp t sur le Capital et la R forme Mon taire 1977 Ed Hermann 370 p et enfin la petite synth se d j cit e publi e la faveur du Nobel Il est vrai que les capitaux sont plus mobiles que le
33. evrait en contrepartie les r mun rations aff rentes aux travaux r alis s l objectif tant d tendre progressivement la d marche la grande majorit des ing nieurs form s par l cole 3 De 91 92 ao t juillet 92 93 le nombre des faillites de soci t s de services aux entreprises a augment de 23 et celui des entreprises industrielles de 20 5 la hausse moyenne pour l ensemble des entreprises fran aises tant de 13 Source INSEE d j cit e septembre 1993 4 40 N o corporatisme Certainement La faiblesse du corporatisme a t de figer des modes de division du travail d pass s mais dans la soci t d information l organisation par m tiers retrouve sa valeur strat gique Le risque de conservatisme existe cependant d o l id e d une organisation matricielle de l activit industrielle Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 18 23 La collectivit professionnelle ainsi cr e e permettrait de d velopper un mod le de r ussite professionnelle fond e sur le professionnalisme et non sur la carri re mesur e par des comp tences d montr es dans des r alisations notamment des innovations et brevets l o aujourd hui ce sont les postes occup s qui pr valent e donnerait les moyens aux ing nieurs de raisonner a l horizon de leur vie professionnelle et non comme c est le cas pour tous les cadres dans la limite du temps de passage dans le poste tenir e absorberai
34. hui 50 du P 1B Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 9 23 Ce que le temps a fait le temps peut le d faire Nous pouvons nous devons d connecter les repr sentations sociales des repr sentations marchandes C est affaire de communication et d institutions prestigieuses capables de d multiplier l action de ceux qui se rendent durablement utiles et de les honorer Mais dans cette soci t du salariat et des m dias l utilit de l amateur celui qui aime est g n ralement occult e dissimul e derri re les id ologies du professionnel du champion et de l entrepreneur La confusion entre salaire et utilit A ceux qu il distingue aujourd hui l emploi donne la virtus des Romains la force virile et civique de donner sens la vie en soci t de se tracer un chemin parmi les autres d embrasser une carri re salariale certes et concurrentielle mais lointain cho tout de m me de celle o l on entrait quand les a n s n y taient plus une chance de trajectoire pour exister dans la soci t d employ s Ceux qui ont un emploi quelles que soient les compromissions auxquelles ils consentent parfois au nom des exigences de leur travail ceux l tout de m me en tirent un sentiment de force d utilit de valeur personnelle dont l importance n appara t souvent qu au moment o ils en sont priv s par la retraite ou le ch mage rendus alors inutiles au monde C est pourquoi on sous estime
35. icieux Avec le temps aucune grande institution ne saurait y chapper Citons quelques exemples e Les budgets de l ducation nationale sont fonction du nombre d l ves inscrits et donc d autant plus lev s qu elle produit plus de redoublants e La police a une fonction r pressive C est donc tr s normalement que l valuation d un commissaire tient compte des arrestations effectu es A moins qu il ne fasse de la pr vention ce que ce syst me d courage e Pay s l acte les m decins tendent r duire au minimum la dur e de leurs consultations et multiplient les prescriptions afin de donner tout de m me au patient le sentiment d un v ritable travail Nous ne les payons pas pour gu rir mais pour prescrire avec les cons quences que l on sait sur le budget de la s curit sociale e Les lections se jouent au nombre de voix et non aux r sultats Le multipartisme qui fait la fiert de nos d mocraties d velopp es met donc en concurrence des machines lectorales bien plus que des programmes Les candidats ne peuvent dire ce qu ils feront ni une fois lus faire ce qu ils ont dit Les plus chanceux sont donc ceux auxquels le besoin d alternance permet d tre lus sans rien promettre avec pr cision e N es pour r pondre des besoins les organisations charitables vivent en fonction des dons re us lesquels d pendent de leur visibilit Une part importante des sommes r unies sert ainsi financer les campag
36. itution et au fonctionnement des couples la nuptialit est fonction de la 7 Chiffres cit s par Andr Gorz M tamorphoses du travail Qu te du sens Critique de la raison conomique Ed Galil e 1988 303 p p 15 8 Prix Nobel 92 d conomie Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 6 23 productivit des m nages de m me que la f condit peut tre analys e comme une cons quence de l esp rance d utilit de l enfant marginal Des raisonnements analogues expliquent le sort que nous faisons aux personnes g es La famille tait une tribu g ographiquement stable et fond e sur un patrimoine Elle est maintenant un noyau g ographiquement mobile parce que subordonn l emploi Elle n offre plus de place ses anciens ni mat rielle ni psychologique d sormais consid r s comme d pendants ils ne sont plus qu une charge g rer au mieux Partager avec eux serait nous d pouiller Priver les siens au nom de quoi le d cider Le raisonnement a une port e g n rale dans une soci t o par d finition les miens ne peuvent tre les v tres Les solidarit s actives sont souvent locales et s expriment couramment dans un contexte conflictuel par des actes asociaux Irresponsabilit corruption Tous les acteurs sont concern s individus groupes et institutions au point que des comportements si ordinaires paraissent quelquefois contribuer pr server l ordre social Un
37. la bonne volont ne suffit pas Chacun de nous r cite p riodiquement la pri re du citoyen irresponsable Si chacun balaie devant sa porte et de rares pratiquants le font le balai la main Nos rues restent donc sales malgr l heureuse propret de quelques pas de porte Mais le besoin est r el et donne naissance depuis quelques ann es un v ritable foisonnement d initiatives parmi lesquelles il faut citer particuli rement les entreprises d insertion et la politique de la ville Fin 1992 la France comptait 940 associations interm diaires et 410 entreprises d insertion Compte tenu des aides pr vues l ensemble devrait tre en mesure d accueillir 450 000 personnes par an Les entreprises d insertion ont deux sources de revenus la vente de leurs services et les aides publiques S agit il d tablissements de traitement psychosocial pratiquant notamment l ergoth rapie ou d entreprises double production conomique et sociale Peu importe on voit qu il s agit l d institutions nouvelles proc dant d un m tissage de chim res mi entreprises et mi hospices mi priv es et mi publiques l exemple de la licorne de la l gende mi biche et mi narval Elle annon ait une gente dame et dans certains textes d fendait le Graal Nos chim res institutionnelles annoncent elles la venue d une soci t r unifi e Beaux monstres mais st riles ou mutations f condes C est affaire
38. la pollution sociale engendr e par la g n ralisation du salariat Il permet l organisation c est dire la fixation des travailleurs la division des t ches et les effets d chelle ou de sp cialisation Mais cette taylorisation du travail entra ne aussi la parcellisation des consciences l irresponsabilit l incivisme Simple revenu d un travail d pendant le salariat incite l irresponsabilit e celle du lampiste bien s r op rateur en bout de cha ne conscience malheureuse de simple ex cutant fut il purg de temps autre en un cercle quelconque de qualit ou d expression e celle du cadre interm diaire qui se sait courroie de transmission responsable local donc globalement irresponsable rus sous les contr les et tatillon quand il en effectue e et celle du dirigeant heureux quand il liquide la succession de son pr d cesseur ou qu il b tit en grand mais qui le reste du temps devrait tout voir et couvre tout et manage par incantations en esp rant que rien ne casse Accidents pollution gabegie corruption espionnage Faute de les mesurer nous sommes pr ts nous en mouvoir devant notre poste de t l vision Nous en avons le temps Le sous emploi du temps libre Sur la longue p riode en effet le temps de travail professionnel a nettement diminu tandis que le temps de travail domestique se maintenait moyennant des changements de r partition interne
39. le d moralisatrice abusive et oppressive antisociale et anti d mocratique fond e sur des mythologies aussi nocives qu irr alisables et dont la motivation profonde repose sur la d magogie et la pr occupation de rentabilit lectorale 3 9 Maurice Allais Pour la r forme de la fiscalit p 36 Ed Cl ment J uglar Paris X 1990 131p Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 7 7 23 Bref elle est reprendre de fond en comble La remarque n est pas nouvelle puisque sans m me recourir aux marxistes on peut citer un chantre du lib ralisme mile Justin Menier l industriel chocolatier du XIXe Les imp ts sur les revenus frappent le capital en formation et pargnent le capital form Ils repr sentent un privil ge pour la fortune acquise et une charge pour le travail tant un obstacle l accession des producteurs et des travailleurs la fortune ils sont en antagonisme avec le d veloppement de la richesse et le progr s social Quoique les pays d velopp s se pr sentent volontiers comme lib raux et progressistes constatons qu ils ne se pressent pas de mettre en uvre la reforme propos e suppression de tous les imp ts actuels auxquels on substituerait un imp t g n ral sur les capitaux physiques de 2 l an une taxe la consommation gale au taux moyen de l actuelle TVA avec r attribution l tat de la totalit des revenus correspondant l accroissement de la
40. llamment d crit les ravages de la course aux r sultats court terme mais l ambiance actuelle de crise est peu favorable la mise en place de ce qu il appelle le mod le rh nan fond sur la r ussite collective le consensus le souci du long terme Il s en justifie en le qualifiant lui m me de ringard et m ritant ayant malgr sa sup riorit autant de charmes qu une vieille fille de province emp tr e dans ses traditions Pour r inscrire notre action dans la dur e et nous d prendre des illusions d une modernit sans paisseur c est ces traditions qu il faut fournir une alternative constructive donner de nouveaux fondements Animer et structurer le renouveau du mouvement civique REACTIVER LES REPRESENTATIONS QUI SONT DEJ A COMMUNES prouvant douloureusement nos divisions nous r vons quelquefois d un ge d or unitaire Mais celui ci n a jamais exist et l examen du pass r v le tout instant des horreurs qui valent au moins les n tres En fait sous les flux et reflux de l histoire l humanit a constamment volu vers des formes de soci t s de plus en plus tendues et complexes Il nous faut donc encore aller de l avant vers des formes sociales plus diversifi es plus tendues et mieux articul es Ne nous plaignons pas de la perte des repr sentations qui semblent avoir port les lans de nos pr d cesseurs Nos r ves de chr tient de patrie etc sont perdus
41. maginer et ouvrir le d bat qui permettra de lancer l action re r partir le temps renouveler nos institutions animer et structurer le mouvement civique AGIR AUTREMENT Re r partir le temps DEVELOPPER LE BENEVOLAT ET LE RENDRE PLUS PRODUCTIF L importance en volume des activit s non professionnelles appara t tr s simplement quand on prend le budget temps hebdomadaire d une personne active Le travail trajets compris repr sente 44 heures le sommeil et l hygi ne 60 heures Sachant que la semaine compte 168 heures cela laisse 65 heures pour le travail domestique et les loisirs soit environ 60 du temps de vie active Dans ce temps l expression personnelle et la vie de relation occupent environ 8 heures 38 et sont rest es stables sur 20 ans Et dans ces 8 heures la vie associative ne repr sente qu un quart d heure 0 4 du temps actif non marchand Mais c est un chiffre moyen qui cache des carts importants 19 des Fran ais de plus de 18 ans effectuent r guli rement un travail b n vole et lui consacrent en moyenne 4 heures par semaine Aux USA la proportion est d un Am ricain sur deux le temps de travail tant sensiblement le m me Cela repr sente pr s de 8 millions de personnes en France en 1990 et quelque 100 millions d heures par mois hors glises et associations professionnelles L argent n est certes pas la mesure de cette activit Il est cependant n cessaire d en estimer l quivalent mon t
42. nce dans le sens de plus de social et moins d argent avec l effet d entra nement qu on sait sur les repr sentations de l ensemble de la soci t les lites servent de mod le aux classes moyennes car par d finition celles ci aspirent la promotion sociale e co terait quelques 3 de son budget l tat 40 milliards de francs mais apr s injection dans l conomie du double de cette somme sous forme de temps socialement productif ordonnancement produire d abord consommer apr s qui viterait le risque inflationniste La d duction de temps professionnel e permettrait de mieux r partir l incitation au b n volat sur l ensemble des cat gories socioprofessionnelles e _inciterait les entreprises s impliquer dans des projets d int r t g n ral e irait dans le sens du partage du travail pour les postes faiblement r mun r s Supposons que ces id es aient t tudi es discut es et d velopp es au point que la d cision de les mettre en uvre puisse tre prise Il faudrait pour qu elle r ussisse e communiquer largement partir d un geste fort d duction jusqu 20 des revenus professionnels e et mettre en place un syst me d animation et de contr le d centralis partiellement inspir par exemple des associations de gestion des professions lib rales Partiellement seulement car la r ussite de ces mesures passe par la cr ation d une institution dot e en outre d une grande puis
43. nes qui permettent de les recueillir Ces effets pervers sont largement dus notre incapacit concevoir d autres modes de r gulation que hi rarchiques ou marchands La solution consiste nous donner les moyens de penser mesurer et r guler en tenant compte chaque fois de la fonction sociale particuli re de l entit consid r e La d marche d velopper est proche de celle des audits L audit syst mique d une institution consiste identifier ses bouclages sorties entr es proposer le cas ch ant de nouveaux modes de r gulation et assister leur mise en place Pour que ces audits soient pris au s rieux et suivis d effets concrets il faut qu ils soient men s par une institution cr dible o s associeraient les partenaires concern s Cette autorit de r gulation ind pendante devrait e r aliser quelques audits exemplaires e faire largement conna tre la d marche 32 Les d veloppements qui suivent s inspirent d une communication de Bruno Martin Vallas l ACADI le 29 juin 1993 laquelle s inscrivait dans la continuit de r flexions men es pr c demment au Coll ge syst mique de l AFCET et dans le cadre du R seau syst mique anim par Dominique B riot 3 33 Selon l expression utilis e par J ean Saint Geours Moi et Nous politique de la soci t mixte Dunod 1992 pour d signer des institutions telles que la Commission des Op rations en Bourse le Conseil Constitutionnel la Commission
44. oi Le mot ch mage sert de repoussoir forte charge motionnelle et fixe la pens e sur son contraire l emploi auquel il donne ainsi une apparence d sirable Nous ne pouvons ne rien faire sinon selon l avertissement de l abb Pierre la d mocratie finira par crever du chancre de la mis re d daign e Notre vision de l emploi et du ch mage est maintenant un facteur de blocage conomique et social Il faut donc la mettre en cause Or l emploi n est pas une notion simple mais une mol cule compos e de trois atomes qui sont pour la masse des gens tenus ensemble par le salariat revenu statut et sentiment d utilit R apprenons les penser s par ment 10 mile J ustin Menier Th orie et Application de l imp t sur le Capital 1874 p 472 11 63 000 en 92 93 contre 56 000 en 91 92 13 de hausse INSEE septembre 1993 2 Expression et liste emprunt es l article de Ren Lenoir Nation en danger Le Monde 9 juillet 1993 1 13 Dans les pays riches la d mocratie a sa force Mais aussi sa faiblesse Les capitalistes font les lus Ces derniers ne s occupent pas de la mis re Ils se satisfont d embellir l ordinaire de ceux qui ont d j le n cessaire La d mocratie d daigne les petits qui finissent par s allier aux ultra nationalistes La d mocratie finira par crever du chancre de la mis re d daign e Propos recueillis par Dani lle Rouard Le Monde 4 ao t 1993 p 9 Pour sortir des Trent
45. our les promouvoir en grand passer par l argent et l tat domestiquer une part des flux visibles qui contr lent notre monde et s allier l acteur dominant qui les r gule tant bien que mal Cela implique un changement de nos bases conceptuelles et en l occurrence le recours une conception extensive pr ou post statistique de la notion de revenu ce que je peux consommer sans m appauvrir sans entamer la valeur de mon patrimoine Une telle conception change les bases de r flexion Ainsi on a calcul que mon tairement le PIB augmenterait de 30 65 selon les hypoth ses de valorisation si toutes les m nag res de France se mettant travailler pour leurs voisins elles recevaient la r mun ration correspondante De m me le volume global du travail domestique est sensiblement sup rieur celui du travail professionnel Mais la revalorisation des activit s non marchandes passe par un profond changement de mentalit s La confusion entre salaire et statut Car la vie professionnelle donne un statut une r le social qui programme la plupart des changes des plus mondains Que faites vous dans la vie aux plus intimes qu il s agisse des rapports amoureux on se marie par cat gories socioprofessionnelles ou parentaux Mon papa il est Or la r gion d origine le milieu social les liens familiaux la fonction occup e dans un ordre hi rarchique stable plut t que l ac
46. ple Il serait inappropri de les pr ciser davantage leur laboration d finitive devant tre men e avec les partenaires fondateurs On peut cependant rappeler celles que nous avons list es pr c demment en remarquant qu elles d coulent de la raison d tre de la fondation animer et structurer le renouveau du mouvement civique e Faire conna tre formaliser animer la relance des projets b n voles d int r t g n ral et en structurer le contr le d centralis via les associations qu elle habiliterait pour ce faire e Mener l audit institutionnel de la France faire conna tre les notations correspondantes et r aliser les d marches d accompagnement qui en r sultent 51 Observons malgr tout que dans les deux premi res ann es de fonctionnement du Comit Pr vention et S curit de la RATP les agressions sur l ensemble des r seaux ont baiss de 25 alors qu elles augmentaient pr c demment 52 Voir ci dessus La confusion entre salaire et utilit 53 Renault par exemple a une filiale d insertion sp cialis e dans l adaptation de ses v hicules aux handicap s 54 Aux entreprises comme aux inclus il faut parler leur langage Ce type d incitation semble donc tr s souhaitable Une telle d cision est videmment de la comp tence des pouvoirs publics mais son accompagnement et le contr le de sa mise en uvre seraient mieux assur s par une instance paritaire telle que la Fondation de la Citoyennet 55 Les
47. possible se d velopper Le bien de chaque chose est ce qui la conserve disait Aristote Pour que ce comportement long terme soit autre il faut que l acteur lui m me soit autre se voit se pense se vive se r ve autrement Pour que changent les tendances lourdes qui naissent de l individualisme en rang serr il faut que change l identit m me des acteurs en interaction Or malgr leur apparence immat rielle ces identit s se fondent sur des supports tr s concrets les institutions qui font leur permanence travers le renouvellement des individus 23 Le maximum th orique tant de 4 6 20 de l IRPP qui repr sente lui m me 23 du budget 80 milliards de b n volat suppl mentaire ne conduiraient la France qu un peu au del des 2 3 des proportions am ricaines 30 La politique Trad J Tricot Librairie philosophique J Vrin Biblioth que des textes philosophiques 1987 595 p II 2 p 85 j 31 Alfred Sauvy utilisait cette expression pour rendre compte d effets de masse ind sirables tels que les encombrements la pollution le vieillissement de la population Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 15 23 Nous donnons une forme nos difices puis ce sont eux qui nous forment disait Winston Churchill pour obtenir la reconstruction du Parlement anglais apr s la seconde guerre mondiale Examinons rapidement deux voies de renouveau institutionnel e la premi re consi
48. que mise en place de la m thode Hay am ne faire r ver les techniciens sur la notion d expert couronnement des nouvelles carri res qui s ouvrent eux En fait de tels postes n existent g n ralement pas dans l entreprise ou un tout petit nombre d exemplaires dans un grand groupe alors que l on y compte quelquefois les manageurs par centaines et les directeurs par dizaines Autant le dire tout net peu nombreuses sont les entreprises capables de financer un v ritable effort d innovation et l exception des soci t s d ing nierie ou de recherche aucune ne peut offrir ses ing nieurs des opportunit s semblables celles dont jouissent ses manageurs Et la situation ne s am liore pas le ch mage des cadres prend de l importance et commence peser sur les moins polyvalents c est dire les cadres chez lesquels domine la dimension technique Si nous voulons des ing nieurs qui fassent durablement un m tier d ing nieur il faut leur offrir un cadre d exercice professionnel distinct des entreprises Le besoin est si fort que les entreprises du secteur quaternaire se sont multipli es ing nierie conseil recherche informatique organisation mais la crise actuelle montre la fragilit de ces entreprises immat rielles sans capital r el Les hautes r mun rations peuvent attirer les sp cialistes mais elles ne les attachent pas En revanche elles les d tournent de leur thique professionnelle e
49. rivait pendant la deuxi me guerre mondiale Ce doit tre une fonction de l tat que de prot ger ses citoyens contre le ch mage de masse aussi d finitivement que c est maintenant la fonction de l tat de d fendre les citoyens contre les attaques du dehors et contre les vols et violences du dedans HE premi re diffusion de ces th ses date du 8 septembre 1993 la pr sente version du 16 novembre 1993 2 Du travail pour tous dans une soci t libre 1944 Pour sortir des Trente Honiteuses Pierre NICOLAS p 4 23 Chacun s agite comme s il y avait vraiment quelque chose faire mais ces bonnes volont s nous laissent toujours tr s loin des trois millions d emplois qu il faudrait r unir En fait il n y a pas de solution emploi au probl me du ch mage si l on entend par emploi un travail conomiquement productif et convenablement r mun r et par solution un moyen de nature faire dispara tre le probl me dans un d lai acceptable A force de d battre les experts s accordent au moins sur un espoir la pression d mographique se rel chera partir de 2005 Mais de 1975 2005 cela fait un tunnel de 30 ans 30 ans de ch mage assur pour 10 15 de la population active chacun de ces ch meurs tra nant derri re lui sa cohorte d exclus c est bien au c ur des trente honteuses que nous nous trouvons Comment nous en sortir La plupart des gens pensent la solution partage part
50. rs Accordons nous cependant la sagesse et la chance de les viter Socialement quel est le probl me Tisser nouveau le lien social l o il se d chire Cela ne peut se faire qu en allant l int rieur m me des situations en en prenant le temps individuellement et par petits groupes en prenant le risque personnel de c toyer les gouffres sociaux mais en le faisant assur comme on l est en montagne de garder soi m me le lien avec le reste de la soci t dont on est cet instant l avant poste Cela se fait en payant de sa personne au sein d un projet port collectivement Et quel est le probl me conomique A ce jour l effort de productivit a principalement port sur la part marchande de nos activit s et sur les infrastructures centralisables Il est vrai qu il y avait fort faire et qu il ne semblait gu re n cessaire de mobiliser les forces productives la pauvret y suffisait Nous ne pouvons plus gu re progresser aujourd hui sans opposer davantage les employ s et les exclus sauf nous attacher la r alisation d un plein emploi largi bien au del du salariat celui de toutes les forces productives marchandes et non marchandes publiques et priv es collectives et individuelles mat rielles et institutionnelles Ceci vaut notamment pour le b n volat qu il faut donc la fois d velopper fortement et rendre plus productif DES BIENS SUPERFLUS AUX COMPETENCES INUTILISEES
51. s En France aujourd hui le th me de la citoyennet le permet sur lequel convergent d j bien des initiatives Encore faut il se doter d une structure de passage et d animation D o l id e de cr er une Fondation de la Citoyennet f d rant la fois des acteurs venant du priv du public et du secteur associatif pour e faire conna tre formaliser animer la relance des projets b n voles d int r t g n ral et en structurer le contr le d centralis via les associations qu elle habiliterait pour ce faire e mener l audit institutionnel de la France faire conna tre les notations correspondantes et r aliser les d marches d accompagnement qui en r sultent e favoriser l mergence d institutions porteuses de nouveaux modes d emploi des collectivit s professionnelles par exemple e constituer un environnement favorable aux initiatives d centralis es qui naissent actuellement et meurent de tous c t s par exemple sous forme de cr dits relais de prestations de conseil de services administratifs et logistiques e assurer des mises en commun productives des maisons de quartier par exemple ce que le foisonnement actuel rend difficile sans m ta institution e approfondir faire conna tre et valoriser les formes modernes de la citoyennet en sorte que nous soyons collectivement en tat d assumer la recomposition de nos institutions et la r actualisation de nos valeurs DES TRENTE GLORI
52. s du secteur public Le territoire d emplois promouvoir ou d fendre est donc celui de l activit industrielle Or celle ci comme l a montr Michael Porter est principalement fonction du r seau institutionnel ce qui rejoint les analyses pr c dentes et de la capacit d innovation L innovation c est la raison d tre des ing nieurs Or la France n est pas forc ment bien lotie dans ce domaine Un indicateur en donne la mesure le nombre de brevets d pos s Par rapport aux cinq plus grandes nations industrialis es la France est le pays o rapport au PIB il est le moins lev C est aussi le pays qui d pose le moins l tranger notamment dans les pays les plus industrialis s La qualit de nos grandes coles est remarqu e mais les ing nieurs qu elles forment sont une lite s lectionn e par les math matiques qui cherche quitter la technique aussi vite que possible pour le management la finance et quelquefois m me le marketing Nous avons par ailleurs souffert d un manque de techniciens et cadres techniques Les mesures prises fili res Descomps par exemple sont en voie de le compenser peut tre m me au del des besoins Mais cela ne change rien au ph nom ne cl Les d cisions qui sont r ellement gouvern es par une approche technique sont cantonn es un niveau relativement bas et quand une entreprise fait exception on lui reproche d tre mal g r e ou de se vautrer dans le
53. s institutionnels peuvent limiter l effet de ces cercles vicieux en d signant p riodiquement les bouclages syst miques sains tablir ou r tablir Par exemple sous le nom de gestion des ressources humaines nous confions ind ment aux entreprises le soin de d velopper les m tiers et comp tences Leur raison d tre tant d assurer le couplage produits march s l horizon de leurs pr visions elles subordonnent l emploi aux d bouch s R sultat nous innovons peu nos dirigeants jouent au monopoly nos gestionnaires d graissent et nos ing nieurs g rent Nos entreprises sont donc socialement tr s polluantes Pour renverser la tendance il faut aller vers une organisation matricielle de l activit professionnelle les entreprises tant charg es exclusivement du couple produits march s tandis que les collectivit s professionnelles faire appara tre assureraient le couplage des m tiers et des comp tences Le point de d part pourrait tre donn par des coles d ing nieurs le fonctionnement vis tenant la fois de la structure hospitali re et de l entreprise de conseil Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 3 23 3 me proposition cr er une Fondation de la Citoyennet IT s agit de changer sans d truire Pour cela il faut inspirer un mouvement qui soit v ritablement commun pour tous et ouvert tous Cela passe par l appel des repr sentations d j connues et commune
54. s travailleurs L tat taxe ce qu il peut pas ce qu il devrait Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 11 23 e Une d marche autoritaire est donc exclue de m me qu une programmation rigide Quelles sont ensuite les orientations g n rales qui se r v lent pendant que la photo se d veloppe e Nous devrons susciter en grand nombre des comportements individuels d inclusion qu on peut aussi appeler socialement productifs pour se rapprocher du vocabulaire de l conomiste ou civiques si l on veut se situer dans le registre politique e Pour stabiliser ces comportements nous devrons faire appara tre de nouvelles institutions les initiatives d un moment durent et se d veloppent proportion du retour qu elles obtiennent L mergence d une nouvelle citoyennet passe par la mise en place de nouveaux syst mes de stimulation de nouvelles r gles du jeu de nouvelles institutions e Enfin le mouvement lancer vaudra par le nombre l ampleur et la diversit des actions men es bien Sans tomber dans la programmation il faudra l animer et le structurer si possible avec la coop ration de toutes les institutions actuelles puisque toutes terme seront touch es Cela pourrait se faire au sein d une institution d un type nouveau la Fondation de la Citoyennet voquons maintenant quelques projets concrets sur chacun de ces axes non pour fixer les id es mais pour donner i
55. sance symbolique capable de distinguer et d honorer des contributeurs exceptionnels de fa on marquante des incitations simplement quantitatives ne peuvent stimuler ceux que l on paie mal et qui donnent beaucoup d eux m mes les professionnels des soins hospitaliers ou de l aide sociale par exemple De telles d cisions ne peuvent se prendre qu au niveau politique ce qui ne va pas sans paradoxe Renouveler nos institutions ELLES STRUCTURENT A LONG TERME NOS COMPORTEMENTS Le d veloppement d initiatives civiques d centralis es d pend directement des d cisions qui sont prises au centre de l appareil d tat par le Gouvernement Est il possible d en convaincre nos ministres Et pourquoi les d cisions prises alors r ussiraient elles l m me o l on a si longtemps chou La grande affaire c est le temps Les paroles des gouvernants ont un effet instantan sur l opinion puis s effacent l exception du petit nombre d entre elles dont on fait des reliques historiques L action gouvernementale d autre part peut avoir une influence court terme sur la conjoncture et quand l histoire vacille tre d terminante Mais lorsque nous sommes confront s une tendance lourde et nous le sommes ce qu il faut d finir ce n est pas une politique c est une institution dot e de v ritables moyens Le comportement long terme des acteurs du r seau social est gouvern par un objectif propre chacun survivre et si
56. spirera En commen ant peut tre par les lecteurs de cet article N ont ils pas vocation tre hommes d entreprise et hommes de r flexion hommes de dialogue et d action au service du collectif Bref des citoyens utiles selon la d finition de P ricl s Une m me personne peut s occuper la fois de ses affaires priv es et de celles de la cit m me si d autres activit s l occupent elle peut encore de fa on satisfaisante se prononcer sur les affaires publiques Nous sommes en effet les seuls consid rer celui qui n y prend point part non comme un citoyen paisible mais comme un citoyen inutile C est par nous m mes que nous jugeons les questions politiques et que nous y r fl chissons comme il faut La parole n est pas nos yeux un obstacle l action ce qui nuit l action c est de ne pas s y pr parer par la parole 4 me trimestre 1993 Pierre NICOLAS Conseil d entreprises 1 1 CONSULTANTS et G rard d ANDR A Commissaire divisionnaire Conseiller Pr vention et S curit du Pr sident Directeur G n ral de la RATP 57 Discours prononc par P ricl s au cours de l hiver 430 429 Thucydide Guerre du P loponn se Livre II Chapitre 40
57. sse par la mise en jeu des motions et le d placement des int r ts Non les craintes suscit es par le ch mage mais la compassion veill e par l exclusion Non la d fense des acquis mais la promotion de nouveaux avantages correspondants des services effectivement rendus Comment faire merger une nouvelle citoyennet anim e par la rencontre de l autre la volont de progr s l change la relation l amiti l amour Ces derniers mots ont ils leur place parmi des analyses de type conomique ou politique Oui pour trois raisons e nous devons r ussir l o nous avons chou ce qui ne peut se faire en raisonnant comme hier e l exclusion est affaire de personnes et les notions utiliser pour y rem dier se situent donc non dans l conomique ou le politique mais dans l interpersonnel e cette soci t int gratrice n a pas encore t d crite et d un certain point de vue ne doit pas l tre elle est faire ensemble m me si ses conditions peuvent tre partiellement calcul es Certes nous connaissons certains des traits qu elle ne doit pas avoir et le raisonnement peut nous fournir quelques orientations g n rales ce sont des l ments utiles pour convaincre les d cideurs mais tout fait insuffisants pour susciter un mouvement collectif qu en revanche l motion peut faire na tre Tentons cependant d en prendre une premi re photo Premi re photo de la nouvelle citoy
58. st l que nous pouvons r apprendre ensemble agir ensemble parce qu on fait plus plusieurs et que la diff rence du civisme le cynisme n est pas praticable en groupe Nous mettre en mouvement En fait nos politiques sont palliatives en attirant l attention sur le ch mage et l emploi elles masquent la r alit Ni l tat ni les entreprises n ont le pouvoir de cr er les emplois pour lesquels ils pr tendent se battre et nous ne voulons ni du partage de l emploi ni du partage des revenus Prisonniers d une fiscalit de rentiers globalement plus riches et travaillant moins que jamais mais ins cures nous ne voulons rien perdre de nos acquis Le partage se fait donc comment pourrait il en tre autrement sans d cision commune et partant sans coh rence Cela nous conviendrait presque parce qu il nous semble qu ainsi cela se fait plus lentement Mais qui peut croire en un tel d sordre tabli Il faudrait changer radicalement certains de nos modes de dys fonctionnement Cela pourtant ne peut se faire par la contrainte pour que des r gles communes soient appliqu es il faut un accord g n ral et nous ne savons r unir que de courtes majorit s gouvern es par les va et vient de la mar e client liste L autorit technique et morale non plus ne suffit pas pour convaincre comme le montre le silence g n qui entoure les propositions de Maurice Allais Avant toute chose il faut cr er un mouvement Cela pa
59. ste identifier la structure et la m thode permettant de piloter l ensemble du processus e la seconde applique la d marche au domaine cl de la cr ation de richesses et d emplois l industrie NOUS DOTER D UNE AGENCE DE NOTATION INSTITUTIONNELLE Ramenons la notion de syst me ses l ments les plus simples une entit ayant une boucle de r troaction entre ses sorties et ses entr es Une institution sera dite saine quand ses entr es seront fonction des sorties pertinentes et vici e dans le cas contraire De m me dans une conomie saine les ressources dont dispose une entit donn e seront directement corr l es sa production L exemple classique est celui de l entreprise id ale celle dont les b n fices augmentent proportion de son aptitude satisfaire ses clients On peut de m me consid rer l cole dont le prestige augmente en fonction du succ s de ses anciens l ves ou la confiance dans l autre qui se renforce avec les exp riences de solidarit Dans l autre sens l isolement progressif du m chant l exode des cerveaux abandonnant des pays en guerre ou mal g r s la faillite de l entrepreneur inefficace sont encore des exemples de bouclage syst mique sain Or on l a vu ci dessus toute institution vise la survie et risque donc de se prolonger au del de sa raison d tre en parasitant son environnement De sain qu il tait le bouclage syst mique est devenu v
60. t dans ce domaine ce qui se fait aujourd hui est a la fois r el et insuffisant Les partenariats public priv sont videmment tr s anciens au point qu ils sont en France la source du concept m me d entreprise prendre entre les premi res sont n es a l instigation de Sully pour satisfaire des commandes de canons Observons sans nous illusionner sur certaines nouveaut s apparentes que les concessions de missions de service public ont pris un nouvel lan depuis la premi re cohabitation Comment faire autrement d ailleurs si l on veut augmenter les quipements publics sans alourdir les pr l vements obligatoires Ainsi en 1988 le minist re de la Justice d cida de privatiser certaines fonctions du syst me p nitentiaire telles m p e P f 43 que la maintenance l h tellerie la restauration la sant le travail en atelier et demanda aux concessionnaires de les assumer dans une perspective de r insertion des d tenus De m me fin 92 lors de son deuxi me mandat 8 La SODEXHO par exemple qui cr a cet effet une filiale sp cialis e la CIGES Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 20 23 minist riel Bernard Tapie passait des contrats de r habilitation et d veloppement avec de grandes entreprises de b timent travaux publics telles que Fougerolle S AE Spie Batignolles ou Bouygues Simone Weil a depuis repris cette politique de coop ration dans un cadre juridique nouveau Enfin
61. t si leur technicit les prot ge du risque d tre des marchands de soupe elle ne les emp che pas souvent de devenir des marchands de gadgets La base de ces activit s doit donc tre d un autre type structur e par m tiers et relativement autonome par rapport aux march s D o l id e g n rale de repenser l activit industrielle selon une structure matricielle distinguant les entreprises charg es comme aujourd hui d assurer les couples produits march s et des ordres professionnels cr er charg s d assurer les couples m tiers comp tences LE FONCTIONNEMENT PRATIQUE DE CES COLLECTIVITES En pratique le mouvement pourrait partir d une grande cole d ing nieurs port e par un courant technologique fort les t l coms par exemple Le premier pas consisterait faire appara tre un cycle long d accomplissement professionnel associant formation recherche et travail destin devenir la formation de r f rence par rapport la formation courte actuelle 2 3 ans en plus des classes pr paratoires Les l ves qui seraient s lectionn s pour accomplir ce cycle auraient une r mun ration liss e sur la dur e 10 ans par exemple ce qui leur permettrait d investir dans le professionnalisme plut t que de se disperser dans l opportunisme comme c est trop souvent et n cessairement le cas aujourd hui L association l ordre professionnel qui les g rerait perc
62. t les al as de r mun ration en redistribuant les rentr es li es aux missions r alis es et les al as de charge en assumant des missions d int r t g n ral en mati re de recherche de contr le d habilitation de normalisation d expertise dont certaines seraient men es dans le secteur concurrentiel tandis que d autres lui seraient d volues par la tutelle e donnerait ses membres les conditions de coh rence formalisation des professionnalismes d ontologie n cessaires l affirmation interventions citoyennes et la reconnaissance autorit morale ind pendance professionnelle de leur utilit sociale Ces id es sont r alisables elles sont directement inspir es de l organisation des professions m dicales Comme les m decins les ing nieurs assument une fonction socialement utile et l volution technologique les met aux avant postes de l avenir construire Il s agit de les stabiliser dans cette mission en leur redonnant les conditions d acquisition et d exercice d un v ritable m tier alors que leur formation ne leur donne plus aujourd hui qu un dipl me de cadres techniques avant de les l cher sur un march de l emploi de plus en plus encombr C est en leur offrant un d veloppement professionnel durable respectueux des m tiers qu ils d tiennent et font voluer qu ils sauront devenir les ing nieurs du d veloppement durable dont les habitants de cette plan te ont besoin Michel Albert a bri
63. tes les respecte il faut qu elles deviennent respectables qualit minemment humaine qui s obtient au contact d autrui en lui donnant du temps et ventuellement de l argent mais pas en se d barrassant de lui au moyen de quelques pi ces lanc es de loin C est ici que la difficult commence On l a vu avec l exemple de la RATP La production de temps socialement utile am ne g n ralement l entreprise en dehors de ses domaines de comp tence Elle rencontre mal d autre part la logique gestionnaire il faut de longues s ries comparatives pour mesurer les effets d un travail pr ventif Enfin l investissement social de l entreprise est n cessairement limit par les 47 Son th oricien fran ais Fr d ric Le Play vaut d tre relu Ses premiers travaux par exemple faisaient l examen critique des budgets des familles ouvri res par enqu te directe Les ouvriers europ ens 1855 8 Voir ci dessus Partager le travail 4 Mais laquelle est vraiment s re de les respecter toutes 50 17 millions de bouteilles retir es de la vente en ao t 93 la suite d une malfa on Pour sortir des Trente Honteuses P ierre NICOLAS p 22 7 23 capacit s d amortissement des tablissements qui m nent ces op rations d avant garde L exigence conomique ne respecte pas forc ment les contraintes de l action sociale D s lors les quelques initiatives prises a et l sont le fait de militants qui op rent d
64. tivit r elle au sein d une conomie en perp tuel mouvement ont longtemps compt davantage que le travail Et jusqu au d but du si cle l obligation de travailler suffisait d consid rer toute personne bien n e Aujourd hui un salari vaut proportion de ce qu il gagne et il existe proportion de son implication professionnelle Inversement un ch meur de longue dur e est une personne qui de nombreux refus d embauche ont appris que ne valant rien elle n est rien On peut galement douter de l int r t d une volution qui a transform tant de m res de famille en femmes qui ne travaillent pas 14 Le taux de salarisation est pass en France de 63 en 1956 85 aujourd hui 15 Donn par exemple dans Henri Bourachot Dictionnaire des sciences conomiques et sociales Bordas 1992 p 142 192 p 16 16 D finition donn e par J ohn Richard Hicks prix Nobel d conomie 1972 avec Kenneth Arrow Valeur et Capital 1939 Ed fran aise Dunod 1956 17 Anne Chadeau et Annie Fouquet Peut on mesurer le travail domestique conomie et statistique n 136 Septembre 1981 Anne Chadeau a r actualis sa d marche dans Que vaut la production non marchande des m nages Revue conomique de l OCDE n 18 Printemps 1992 Elle y d finit les activit s productives non marchandes comme celles qui pourraient tre assur es en recourant des services marchands et les chiffres aujourd
65. ues e les sans abri du m tro et du RER Coup de pouce destin les aider trouver un ancrage au sein des dispositifs sociaux de surface R seaux Plus entreprise d insertion e les banlieues et les jeunes qui s y trouvent en difficult Dans ce domaine la probl matique est simple et en un sens exemplaire Il s agit de maintenir le service public dans des quartiers o la situation sociale est telle qu il s en trouve menac Des jeunes en rupture scolaire et sans emploi y s ment une terreur surm diatis e et prennent comme cible privil gi e la RATP seule institution r guli rement pr sente Couper les lignes donnerait naissance des ghettos Faire intervenir massivement les forces de l ordre serait prendre le risque de d rapages dangereux Il faut donc dialoguer et transformer la RATP en animateur et partenaire de ces quartiers selon le triptyque loisirs culture instruction ducation formation emploi Cette politique confirm e par Francis Lorentz puis par Jean Paul Bailly a donn naissance une multitude d actions locales animations aides au soutien scolaire la cr ation d associations soutien aupr s des administrations locales mise en relation avec des entreprises d bats publics rencontres sportives entre jeunes et agents Elle a galement pris la forme d op rations dimension r gionale telles que la cr ation de bases de loisirs des championnats de foot inter cit s ave
66. xon Perrier Heineken et quelques autres brasseurs d Europe du Nord en font maintenant l exp rience Le fait d clencheur du mouvement d opinion peut d ailleurs tre totalement ind pendant de l entreprise menac e comme le montrent les avatars de l nergie nucl aire travers le monde Le d veloppement des changes et des techniques est tel que toute entreprise importante est solidaire de l volution sociale de son environnement et de l volution technique de ses concurrents AU DELA DU MECENAT ET DE LA COMMUNICATION INSTITUTIONNELLE Dans ce contexte les techniques habituelles de m c nat et de communication institutionnelle se r v lent grossi rement insuffisantes Les belles images et les manifestations prestigieuses que financent les entreprises ne leur procurent pas dans le public critique celui que la crise d stabilise la reconnaissance recherch e Au mieux elles se font rep rer comme rackettables par les tire gousset du secteur de communication choisi qui respecte le cochon de payeur L argent ne remplace pas le lien social m me s il arrive qu il serve en cr er les conditions Or les entreprises aujourd hui sont de plus en plus contestables un titre ou un autre pollution r duction d effectifs profits aides publiques entraves la concurrence s curit financements occultes Pour que le grand public commencer par les ch meurs et marginaux de toutes sor

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