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1. 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Michel Ralle 63 territorial o ils sont beaucoup plus pr sents que les ouvriers d industrie ils adh rent implicitement l id e d une association qui suffit tout Les travaux sur les formes de l sociabilit ouvri re en Espagne attestent d ailleurs que la cr ation d association de secours ou d ducation est con ue comme le premier pas vers une diversification de ses fonctions c est dire comme une initiative implicitement destin e suffire remplir une multitude d objets 1 Si la tentative de combiner le secours et la r sistance appara t fr quemment dans les statuts du secours mutuel 2 dont les associations de base demeurent autonomes les unes par rapport aux autres c est qu il s agit aussi de combler le vide laiss par l tat formellement lib ral mais incapable d organiser un consensus populaire puisqu il n essaie pas d tre pr sent par des mesures l gislatives de protection sociale ou par une influence dans le mouvement mutualiste Cette situation de fait laquelle l opinion ne voit pas d alternative contribue donner les traits de l vidence la culture ouvri re dominante faite d une exaltation sous jacente de l organisation que l anarchisme et le socialisme chacun sa mani re int grent Le premier surtout dans sa forme collectiviste 5 y voit la preuve que l ac
2. est assez significatif de la pesanteur de la direction centrale du Parti Ainsi histoire organisation discours et m me historiographie du PSOE autorisent semble t il parler d une sp cificit du socialisme de Paire hispanique Celle ci appara t moins travers l archive interne dont l tat lacunaire a plut t incit les sp cialistes tracer un tableau classique de ce courant que dans la culture politique du monde ouvrier espagnol La mani re dont elle investit les grands th mes constitutifs de k II Internationale dans sa version espagnole rend l gitime que l on interroge attitudes et publications Le discours apparemment uniforme et banal du PSOE n est donc pas forc ment une source pauvre qui permettrait seulement de reconstituer par d faut la vie et l ambiance du socialisme espagnol Sa presse lue dans une longue continuit et compar e avec l ensemble des publications ouvri res c est dire non seulement celles qui rel vent de l anarchisme et du r publicanisme f d ral mais encore la presse professionnelle ou mutuelliste etc constitue un des mat riaux fondamentaux pour voir comment se construisent d apparentes vidences qui auront la vie dure Insister sur son tude dans ce cas particulier ne revient pas dire que les journaux constituent la source privil gi e mais simplement qu ils constituent un sympt me fort des pratiques et des repr sentations politiques ouvri res qu il faut aussi attein
3. qualit s laissaient augurer un v ritable secr taire politique du parti 2 1 Cette tude fait partie d une recherche men e en collaboration avec Marta Bizcarrondo sur le Komintern et l Espagne Elle s appuie sur la documentation consult e au CRCEDHC Moscou ancien institut du Marxisme L ninisme Nous sommes conscient du blanchissement dont ces archives ont fait l objet et nous tenons pr ciser que la section du pr sidium a t ferm e ce qui rend notre travail incomplet 2 Lettre de Medina 10 11 1933 CRCEDHC 495 32 18 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 250 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Tant que durait la formation du prince le pouvoir de Codovilla sur la direction espagnole tait pratiquement illimit Andr Marty en visite Madrid en septembre 1936 le d crit comme un v ritable cacique Dolores Ibarruri malgr de bonnes relations personnelles avec Codovilla est encore plus nette lorsqu elle commente un an plus tard la fin des fonctions de l Argentin en Espagne la m thode de travail de Louis rendait inutiles les r unions du BP en leur enlevant toute importance 1 Cette longue responsabilit devait beaucoup la rigidit de l expert de lIC sur l Espagne le Bulgare Miniev A Stepanov secr taire pour les pays latins RLS tr s tent par les
4. savoir l approche prosopographique et l analyse du processus d cisionnel En mati re de prosopographie on va du progr s tr s sensible avec le d veloppement de dictionnaires biographiques voir l actualisation du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier fran ais sous la direction de Claude Pennetier et la pr paration d un dictionnaire des Kominterniens sous la direction de Jos Gotovitch jusqu la compl te nouveaut avec par exemple la possibilit d tudier syst matiquement dossiers individuels l appui le corps fran ais des volontaires dans les Brigades internationales voir la communication de R my Skoutelsky On dispose donc des moyens de faire des tudes prosopographiques de grande ampleur Encore faut il ne pas mythifier la source Derri re les biographies des militants et les documents annexes qui nourrissent les dossiers individuels il y a bien s r l information brute glaner mais aussi la grille de questions la situation de l auteur dans un contexte donn le jeu complexe des repr sentations crois es Une autre direction de recherches me semble riche de perspectives l analyse des processus d cisionnels On ne pouvait r ver mieux en effet que l ouverture de ces archives pour comprendre les conflits et les enjeux de pouvoir dans le syst me communiste On peut d j mieux rep rer et analyser les diff rentes instances de d cision avec le r le respectif exact du chef des structur
5. 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Michel Dreyfus 167 Pourtant il ne faut pas c der la fascination selon laquelle un seul gisement d archives donnerait des r ponses toutes ces questions Et ceci quelle que soit sa richesse Nous avons en effet constat que le d bat sur le syndicalisme bases multiples a une histoire fort ancienne qui remonte aux ann es de formation du syndicalisme europ en De l Autriche et peut tre de l Allemagne en passant par la Belgique la France et l Espagne nous voyons cette notion se r pandre un peu partout en Europe avant la Premi re Guerre mondiale Nous nous sommes efforc de reconstituer le biais par lequel la faveur d un concours de circonstances exceptionnelles elle circule ensuite au sein de l ISR puis de l une de ses principales sections nationales la CGTU Ce d bat dont l importance reste mieux cerner a t il t men dans des fractions syndicales d autres pays claire sous un jour nouveau un moment important de l histoire de ces deux organisations et apporte galement des l ments suggestifs sur l pisode sans doute le plus mal connu encore de la biographie d A Nin partir de l examen de la notion de syndicalisme bases multiples s ouvrent donc plusieurs perspectives stimulantes sur le plan historiographique Ma derni re remarque concernera les archives question centrale de ce c
6. Il faut que parti communiste et tous partis et organisations de front populaire dans presse discours politique pratique quotidienne soutiennent sans r serve d claration de Caballero du 24 XI en d fense du r gime parlementaire en Espagne 2 M me des conflits n emp chent pas un soutien clair Largo Caballero avec qui on veut discuter pour harmoniser les positions respectives La d l gation en Espagne nous le verrons ne suivait pas forc ment cette ligne ni le conseil de Dimitrov du 24 juillet qui enjoignait de ne pas sortir du cadre de la R publique authentiquement d mocratique L opposition de Codovilla visible dans les derni res semaines de 1936 est durement r primand e par le secr tariat le 8 janvier 1937 Consid rons attitude de Louis l gard de Caballero manifest e dans son rapport fait par Louis devant BP du PCF comme une faute Il est n cessaire d tablir rapports amicaux avec Caballero 3 Il fallait m me dissuader des dirigeants socialistes susceptibles de passer au PCE comme Margarita Nelken pour viter que Caballero ne consid re que le parti abusait de sa bonne foi La m me recommandation revient le lendemain Faites n cessaire pour gagner confiance de Caballero et son aide effective aux brigades Codovilla dut s y plier et rencontrer le pr sident socialiste L unit d action en parut renforc e Il faudra la chute de Malaga pour que Codovilla aid par le nouveau venu Stepanov
7. Les craintes sont nombreuses et les avertissements s v res mais je ne r cuse pas bien au contraire la publication des sources D autant que l dition fran aise brille par sa modestie en la mati re Il faut viter au moins deux cueils cependant savoir isoler un ou quelques documents accompagn s d un semblant de mise en perspective ou proposer un 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 128 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs recueil de documents bruts rassembl s sans grande logique si ce mest celle de la nouveaut sans probl matique forte qui explique les choix et charpente les s ries En l occurrence les exemples sont nombreux qui sont autant de mod les de r f rence que ce soit en Italie ou en Allemagne en Suisse ou aux Pays Bas en Angleterre ou m me en France On y trouve la coh rence de la s rie la solidit de l apparat critique et une interrogation approfondie sur les documents amont comme l aval les cueils sont donc nombreux et partir du cas fran ais les conclusions sont mitig es Mais l inverse des kominternosceptiques je me refuse consid rer les archives nouvellement ouvertes l exploration historique comme n gligeables Ce serait tout de m me un curieux paradoxe Le probl me est ailleurs Dans les toutes premi res ann es de leur utilisation il me semble qu
8. POUR UNE UTILISATION RAISONNEE DES ARCHIVES C est partir de ma double exp rience de chercheur et d diteur de sources primaires que je propose quelques r flexions sur l utilisation des archives apr s l ouverture r cente des fonds russes Elles se nourriront galement des exp riences des historiens fran ais confront s cette manne exceptionnelle Comme chercheur en effet j ai t constamment confront la question des sources Ce fut le cas pour mon troisi me cycle sur le discours communiste au milieu des ann es trente et plus encore pour les recherches que je menai au d but de la d cennie 1980 sur le PCF de 1938 1941 La d couverte des archives d Angelo Tasca un fonds exceptionnel conserv la Fondation Feltrinelli de Milan fut l origine d une r orientation par tapes de mes centres d int r t puisque les informations glan es sur la r pression anticommuniste m ont amen m int resser aux diverses formes d encadrement de la soci t entre 1940 et 1944 puis l articulation complexe entre tat et soci t dans la France des ann es noires le degr d emprise de l tat et le degr d autonomie de la soci t J ai t amen conna tre en France des archives nationales et d partementales mais aussi l tranger des archives russes belges allemandes et italiennes L exploitation de ces fonds m a galement amen publier des sources dont l int r t me semblait capital comm
9. The archives of the Kominform are now being inventoried Collection 575 wbich includes among others papers the minutes of the Secretariat meetings is particularly rich This collection gives us an idea of the various materials gathered by the center from affiliate parties It bas recently been the object of a critical edition sponsored by the Feltrinelli Institute in the original language and in English this enables us to follow in detail the preparation of the conferences held in October 1947 and January 1948 by comparing the contents of the Kominform s and Zhadnov s papers Bernhard H BAYERLEIN Un aper u des archives sur le communisme Berlin et Potsdam Les archives de l ex RDA ont t r organis es depuis la r unification allemande au prix de tractations complexes La cr ation de la Fondation des Archives des Partis et Organisations de Masse de RDA plac e sous contr le des Archives f d rales est le r sultat de ces d bats Mais bien d autres centres sont disposition des chercheurs Les fonds du KPD constitu s partir de 1924 sont tr s importants malgr des lacunes visibles et des crit res de classement parfois contestables Une mention galement pour les fonds du SED et la Biblioth que de la FAPOM RDA dont les ouvrages sont mieux conserv s que dans le reste de l Europe centrale et orientale The archives of the former German Democratic Republic have been reorganized after prolonged negociation following r
10. la vie interne de cette organisation nous permettant de suivre ses d bats et de mieux conna tre ses m thodes de fonctionnement Ainsi est il possible de rep rer le d calage entre limage que l organisation veut donner d elle m me et la r alit qui est la sienne Sur ce plan les archives du Profintern sont assez comparables celles d autres organisations commencer par celles du Komintern compte tenu n anmoins du fait que l histoire de PISR est beaucoup moins connue que celle de FIC partir de l exploitation de ces archives nous en saurons galement beaucoup plus sur les responsables de l ISR ainsi que sur les relations de d pendance ou d autonomie de cette organisation avec PIC Bien videmment enfin ces archives sont indispensables toute histoire future de la CGTU et sur tous ces plans le voyage Moscou s impose 1 A LEMENOREL Les comit s d entreprise et le social paternalisme n o paternalisme d mocratie 1945 1990 in De la charit m di vale la S curit sociale sous la dir de A GUESLIN et P GUILLAUME Paris d Ouvri res 1992 R TREMPE J M LETERRIER Construire Protection sociale et activit s culturelles Montreuil CCAS 1994 2 Y SAINT JOURS M DREYFUS D DURAND La Mutualit Histoire droit sociologie Paris LGDJ 1990 notamment p 137 141 3 I PRUVOST Les uvres sociales aux origines de la RATP M moire de ma trise Univ Paris I 1994 234 p
11. 7 p 105 110 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 208 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs une chronologie pr cise s impose Entre une discipline librement consentie et une soumission impos e par la r pression il y a cette diff rence qui qualifie le changement historique I me semble qu en ce domaine les m thodes et les concepts de l histoire sociale peuvent tre particuli rement utiles aux historiens du communisme En d pit de leur applicabilit restreinte et peut tre aussi discutable au terrain du Komintern des travaux d historiens r visionnistes utilisant de telles approches comme J Arch Getty ou G bor Tam s Rittersporn s av rent stimulants mon avis 1 Quoiqu il ne saurait ici tre question de trancher s il faut voir une guerre civile larv e Rittersporn ou plut t un dessein rationnel condition toutefois que le terme rationnel soit appropri dans ce contexte de Staline afin de se d barrasser d opposants r els ou supput s comme le soutient Pierre Brou 2 dans les causes de la Terreur on peut n anmoins retenir avec profit pour l analyse de l histoire du Komintern une conclusion commune aux deux approches Il faut affiner notre vision du monde sovi tique l image d un parti et d une soci t parfaitement monolithiques ne correspond en rien la r al
12. Peter HUBER CHARGE DE COURS A L UNIVERSITE DE BALE 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon L APPORT DES ARCHIVES DE MOSCOU A L HISTOIRE DU RADICALISME Depuis 1992 la rumeur s amplifiant sur les tr sors crits amass s par le r gime communiste cette civilisation du rapport pour reprendre l expression de Nicolas Werth tout un chacun s est pris esp rer qu il pourrait trouver pour son sujet dans cet picentre de l histoire du XX si cle qu a t l URSS le cha non manquant Mais chercher n est pas forc ment trouver Il faut pr ciser en premier lieu ce que l on entend par archives de Moscou Les diff rents fonds aujourd hui consultables sont n s des fonctions pr cises assign es dans le syst me sovi tique aux institutions qui les conservent leur int r t est in gal Il est indispensable de pratiquer une recherche large telle que Pon pourrait la pratiquer dans d autres archives trang res en Angleterre ou aux tats Unis par exemple L importance du radicalisme de gouvernement implique Moscou comme ailleurs l existence d une documentation Toutefois vidente dans le cas du communisme l apport des archives de Moscou l est beaucoup moins pour une recherche touchant l histoire du radicalisme fran ais et peut m me appara tre incongru Quelle est l importance de la documentation accessible sur le r
13. Un des principaux objectifs du PCC fut l organisation des travailleurs non organis s principalement les travailleurs industriels que plusieurs dirigeants de syndicats internationaux jugeaient tr s difficiles sinon impossibles syndiquer Les communistes seront l origine de nombreuses tentatives de syndicalisation dont les plus importantes sont celles de l automobile et du v tement Industrial Needle Trades Workers Union 2 REPRESSION Le contexte national et international qui pr vaut la fin de la Premi re Guerre sert de pr texte une intense r pression de la part de toutes les autorit s canadiennes M me avant la fin de la guerre apr s la R volution russe la peur de la mont e r volutionnaire avait pouss le gouvernement canadien imposer une s rie d arr t s en conseil r duisant consid rablement les droits politiques au Canada 5 1 Le Parti ouvrier du Canada POC est form en 1917 dans la foul e de la lutte anticonscriptionniste C est un parti de type travailliste regroupant principalement des militants provenant de syndicats internationaux C est le deuxi me parti de ce type le premier avait t cr en 1899 Les communistes jou rent un r le important dans plusieurs organisations de base du POC notamment Montr al Voir notamment Martin ROBIN Radical Politics and Canadian Labour Kingston Industrial Relations Centre Queen s University 1968 321 p 2 Mercedes STREEDMAN The Promi
14. activit du parti ou ses d bats internes n a pas incit pour autant aller vers les approches plus larges parfois utilis es pour d autres contextes nationaux On aurait pu ainsi tenir compte de l histoire sociale de l Espagne o 1 Cf J ALVAREZ JUNCO et M PEREZ LEDESMA qui dans un article souvent cit depuis tablissent de fait l acte de d c s de ce secteur de l historiographie partir des arguments classiques qui avaient servi ailleurs r orienter les tudes sur le mouvement ouvrier Revista de Occidente octobre 1981 2 Cf dans ce m me volume la contribution de A Elorza 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Michel Ralle 57 l industrialisation ne touche que des espaces r duits et o la d mocratisation de l tat est bloqu e par un r gime la Restauraci n plus soucieux de contr le que de consensus populaire En revanche c est sur les ressemblances entre le PSOE et les grands mod les qui configurent la Il Internationale ou encore sur les emprunts aux textes et aux attitudes guesdistes que l attention s est port e d embl e lorsque les socialistes espagnols ont essay de donner une d finition d eux m mes c est dire une poque o le courant socialiste universel tait peine en train de se structurer On fait ici allusion non seulement Morato dont la production qui ne fut pas seulement journalistique s te
15. ber die T tigkeit des Exekutivkomitees der Komintern in Resolution op cit p 78 2 Voir par exemple Die Kommunistische Internationale Kurzer historischer Abriss Edit par Institut f r Marxismus Leninismus beim ZK der KPdSU Berlin 1970 p 484 491 3 Voir Aldo AGOSTI World Revolution and the World Party for the Revolution art cit p 19 20 G ADIBEKOV E SACHNASAROVA Reconstruction of the Comintern Organisational Structure art cit p 5 6 P HUBER Struktur und Kompetenzverteilung im EKKI Apparat 1919 1943 art cit p 11 13 En ce qui concerne le document cf La structure de l appareil du CE de PIC Communisme n 38 39 1994 Des extraits ont t publi s dans The International Newsletter of Historical Studies on Comintern Communism and Stalinism 1993 1994 n 3 4 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 224 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs f Cr ation d un d partement pour la propagande et les organisation de masse dirig par Gottwald qui englobe le secteur de la presse et celui des ditions Nous ne croyons pas que cette r organisation ait donn plus d autonomie aux partis fr res Les ann es de lutte contre les ennemi du parti et l aval successif des directives venant du centre avaient effac le potentiel d esprit critique et d i
16. bur R56 21000 Dijon Peter Huber 213 taient elles fauss es et truqu es Ce sont les ditions du Komintern elles m mes qui ont averti le lecteur des d lib rations du congr s de 1928 que le texte publi tait un r sum Pour la premi re fois nous aurons acc s aux proc s verbaux des multiples commissions et aux dossiers de la commission des mandats qui faisait remplir chaque d l gu un questionnaire La question des pseudonymes et des discours truqu s sera ainsi r solue une fois pour toutes 1 Le pr sidium lu par le CE s appelait jusqu en automne 1921 Bureau restreint Avec le CE il publie jusqu au printemps 1922 des abr g s des proc s verbaux de ses r unions On peut en d duire que le Pr sidium tenait r union jusqu deux fois par semaine le CE se r unissait un rythme bien moindre peu pr s une fois par mois 2 Nous pensons que la pr pond rance du pr sidium s explique par le nombre lev des membres du CE qui tait absents de Moscou rendant ainsi son fonctionnement r gulier impossible Ainsi s expliquent aussi les plaintes sur la fluctuation intol rable dans l appareil et les tentatives vaines pour obliger les membres du CE r sider Moscou Le pr sidium avec 10 membres en 1922 tait plus op rationnel qu un CE comptant 25 membres 3 L lection d un secr tariat partir de 1921 et d un orgbureau partir de 1923 d charg rent le pr sidium des t ches quotidi
17. de Codovilla sur la question espagnole au cours de la r union du secr tariat politique du 3 mars 1935 interf re dans la confection du texte Sa modification d finitive est confi e une commission dont le responsable devait tre Ercol il y avait galement Dimitrov Manouilsky Piatnitski et Stepanov Les archives du RLS conservent l exemplaire annot de la main de Togliatti que La Correspondance internationale allait publier le 10 mai Les changements sont d autant plus significatifs qu ils affectent un projet dont le caract re gauchiste avait t accentu par la suppression de toute allusion au Front populaire 1 CRCEDHC 495 184 bx 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 256 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Pour les r dacteurs Octobre espagnol confirmait la voie r volutionnaire inaugur e par 1917 celle des soviets pi ce ma tresse de l action communiste Socialistes et anarchistes sont somm s de reconna tre la justesse de la strat gie du PCE et donc l infaillibilit de IC guid e par la pens e de Staline Les suppressions et les ajouts de Ercoli tendent surtout liminer la confiance na ve dans une nouvelle r volution de type sovi tique qui n est plus qu un r f rent mythique drapeau victorieux des soviets Il supprime ainsi le paragraphe suivant Cela confirme encore un
18. discussions internes au parti forme la majeure partie du fonds Ce dernier a t class selon le type de pi ce proc s verbaux de s ances appels instructions circulaires documentation des rapporteurs et selon le sujet concern D autres fonds ont trait Internationale des jeunesses communistes et aux Bureaux de la section allemande aupr s du Parti communiste de Russie En ce qui concerne le relev de ces fonds les archivistes de RDA voulaient qu il f t d une haute pr cision et les inventaires en donnent une confirmation patente Toutefois cette r gle n a pas pr valu pour les proc s verbaux de s ances et les circulaires Dans ce cas en raison de la pr tendue h t rog n it des documents on se contenta de les enregistrer Naturellement la majorit des chercheurs int ress s ne put examiner les r sultats de ce travail Arguant de leur caract re interne on emp cha totalement ou partiellement l acc s la plupart des documents Pr cisons qu il tait quasi impossible non 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 102 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs seulement aux chercheurs occidentaux mais aussi aux historiens est allemands de rares exceptions pr s de jeter un il sur ces fonds 1 Outre les instruments de recherche existants d une bonne utilisation il serait profitabl
19. l information et donc le contr le centralis s Sans doute les sections de l Internationale gagnent elles quelque libert dans leur gestion quotidienne Mais les habitudes sont prises la machine rod e et c est toujours de l Est que les communistes occidentaux attendent orientation g n rale et directives Les repr sentants de partis d l gu s Moscou et d s lors rattach s de mani re imm diate un des secr tariats personnels sont charg s de les transmettre et de veiller leur application Cette m thode para t nettement plus efficace que l envoi d missaires auxquels sans y renoncer tout fait on recourt moins syst matiquement De plus elle a l avantage non n gligeable au moment o l URSS la poursuite de sa politique de s curit collective s efforce de donner des gages de non intervention dans les affaires domestiques des autres pays et plus particuli rement en Suisse dans un contexte politique hostile de n tre gu re per ue par la base et par l ext rieur 1 Cf par exemple les lettres que Jules Humbert Droz envoie son pouse Jenny le 1 septembre 1932 et le 28 novembre 1935 publi es in Jules HUMBERT DRO Z Dix ans de lutte antifasciste 1931 1941 Neuch tel la Baconni re 1972 p 64 65 et 136 2 Cf le proc s verbal qui d taille cette restructuration Une version r sum e a t publi e par mes soins in International Newsletter of Historical Studies on Comintern Communism and
20. pas de syndicats stables et de grands mouvements de masse dans ces aires g ographiques Cette lacune s explique par l absence de concentration industrielle existant dans ces pays ainsi que par les formes d organisation syndicale que s y est donn es la classe ouvri re Cette analyse concerne au premier chef la CGTU qui se voit ainsi mise sur la sellette par les instances dirigeantes de l ISR Sur le plan de l organisation les faiblesses sont nombreuses Aussi lorsque la classe ouvri re des pays latins se lance dans des luttes parfois tr s violentes elle ne dispose pour tout soutien que d organisations bien fragiles au nombre d adh rents et aux moyens limit s Nin cite le cas de gr ves engag es en Argentine avec un pourcentage de moins de 10 d adh rents de la branche professionnelle concern e et cette situation a galement exist en Espagne cela n a pas emp ch les ouvriers de combattre mais sans ces handicaps les chances de succ s eussent t beaucoup plus grandes Au passage Nin gratigne Monmousseau qui a su relever cette faiblesse caract ristique du syndicalisme fran ais depuis ses origines mais laquelle il s est montr incapable de trouver des solutions Il faut donc s atteler la construction de syndicats de masse puissants Comment cela En cr ant des institutions attachant les ouvriers aux masses En Europe centrale les ouvriers sont beaucoup plus li s aux syndicats que dans les pays latins
21. une th se au moment o s ouvraient les archives montre quel point la d rive nous guette jusqu la caricature l imp trant se fixait comme objectif d analyser non pas le syst me communiste mais le fonctionnement de la m moire communiste en France Un membre minent du jury par ailleurs sp cialiste juste titre reconnu du communisme fran ais ne trouva rien de mieux dire qu il venait de voir la derni re th se sur le communisme qui p t tre crite sans le recours aux archives du Komintern Quelle est donc l importance des t l grammes de PIC pour comprendre les m canismes de re construction d occultation de re hi rarchisation d extrapolation l uvre dans la m moire individuelle ou dans la m moire sociale Voil autant de risques qui ne me semblent pas mineurs et donc a contrario autant d exigences d ontologiques pour l historien Ces risques et ces exigences sont amplifi s en aval par les modalit s de la diffusion LA DIFFUSION DE LA RECHERCHE Toujours passionn par la publication des archives et sollicit r guli rement par les m diateurs Seconde Guerre mondiale oblige je me permets de signaler une crainte et un souhait C est une question r currente pour tout historien du tr s contemporain et la question ne se pose pas il s en faut de beaucoup dans le seul domaine ici analys Sans 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bu
22. 206 p LXXIV Sophie CASSAGNES BROUQUET Les couleurs de la norme et de la d viance Les fresques d Ambrogio Lorenzetti au Palazzo Pubblico de Sienne 1993 89 p LXXV Prol taires de tous les pays unissezvous Les difficiles chemins de l Internationalisme 1848 1956 sous la dir de Serge WOLIKOW et Michel CORDILLOT 195 256 p LXXVI Jean Pierre MARTIN Za vertu par la loi la Probibition aux Etats Unis 1920 1933 1993 261 p LXXVII Christine LAMARRE Petites villes et fait urbain en France au XVI si cle le cas bourguignon 1993 646 p LXXVIII Ordre moral et d linquance de l Antiquit au XX si cle Sous la dir de Beno t GARNOT 1994 524 p LXXIX Sonia LACABANNE La nouvelle polyn sienne 1994 200 p LXXX Le clerg d linquant Kuf xvif si cle Sous la dir de Beno t GARNOT 1995 192 p LXXXI L infrajudiciaire du Moyen ge l poque contemporaine Sous la dir de Beno t GARNOT 1996 480 p LXXXII Nicolas Rolin chancelier de Bourgogne Sous la dir de Herta Florence PRIDAT 1996 228 p LXXXIII Beno t GARNOT Vivre en Bourgogne au XVII si cle 1996 352 p 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon
23. 21000 Dijon Robert Comeau et Bernard Dansereau 109 relatif la d finition de l association ill gale est tr s lastique est une association ill gale toute association Organisation soci t ou corporation dont l un des objets ou le but avou est de produire un changement minist riel industriel ou conomique au Canada par force violence blessures corporelles contre la personne ou dommages mat riels la propri t ou par la menace de ces blessures ou dommages ou qui enseigne pr conise conseille ou d fend l emploi de la force violence terrorisme blessures corporelles contre la personne ou dommages mat riels la propri t ou de menace de ces blessures ou dommages dans le but d accomplir ce changement ou pour toute autre fin ou qui par un moyen quelconque poursuit cet objet ou ce but avou ou enseigne pr conise conseille ou d fend comme susdit Des mesures rigoureuses accompagnent cet article interdiction d adh rer une association ill gale d tre membre de sa direction de porter insigne ou macaron indiquant son appartenance une telle adh sion de verser une cotisation Une peine de prison de vingt ans peut tre appliqu e quiconque serait trouv coupable De plus quiconque participe une r union d une association ill gale parle publiquement en sa faveur ou distribue de sa documentation est pr sum en faire partie en l absence de preuve contraire La police la GRC d tient l
24. 495 184 21bx 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 263 et la plus audacieuse contre les foyers les plus importants de la contre r volution pour an antir sans piti dirigeants de la r bellion Nous le r p tons encore une fois le plus important est le maintien et le renforcement du front populaire Il faut agir exclusivement sous le drapeau de la d fense de la R publique qui permet de rassembler l crasante majorit du peuple espagnol contre la contre r volution 1 Les longueurs d onde ne sont pas les m mes Le 25 le secr tariat demande que l on fasse pression sur Largo Caballero pour qu il se mobilise pour la d fense de la R publique en profitant de ses contacts syndicaux en Europe Le 26 des ordres imp ratifs sont envoy s au parti En liaison avec campagne presse mondiale consid rons n cessaire publier d claration parti affirmant que parti qui lutte pour crasement r bellion a pour orientation de d fendre r publique d mocratique et non instauration dictature prol tariat Toutes vos interventions orales et crites et toute activit pratique parti doivent r pondre cette orientation Le secr tariat de PIC emploie les m mes termes l gard de la direction du PCF pour monter depuis Paris la campagne internationale de soutien la R publique espagnole Dans pourparlers expliquez dit elle le 26 ju
25. EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Monty Johnstone 173 politiques d une fa on exemplaire Son arrestation fut un des plus grands chocs de ma vie 1 Un document r dig en janvier 1939 par le d partement des cadres du Komintern nota avec d sapprobation que Pollitt et nombre d autres dirigeants nationaux du PCGB avaient eu jadis des rapports avec des ennemis du peuple et en certains cas ont actuellement des rapports avec des gens politiquement douteux 2 Depuis quelque temps le NKVD pr parait la fabrication d un proc s qui n eut jamais lieu o Pollitt devait tre le principal accus pour avoir recrut de nombreux militants du Komintern au profit de l Intelligence Service britannique 5 Durant la p riode 1933 1939 le contact r gulier entre le PCGB et FIC fut maintenu non par des repr sentants du Komintern en Grande Bretagne mais par des repr sentants politiques du PCGB aupr s du Komintern lesquels taient des membres prouv s du Comit Central et un ou deux referenty galement envoy s Moscou Dans les archives du Komintern on peut lire les lettres entre Pollitt Londres et les repr sentants du PCGB Moscou surtout Page Arnot et plus tard Campbell Ces derniers transmettaient l avis de FIC au secr taire g n ral britannique qui son tour transmettait son point de vue ses soucis ses exp riences et ses critiques Moscou Ces lett
26. Encore faut il d chiffrer correctement Il est arriv que la m me phrase soit lue comme J ai affirm l autre jour que les mamans taient privil gi es en Belgique depuis l tablissement de la monarchie constitutionnelle et comme J ai affirm l autre jour que les massacres taient p riodiques en Belgique depuis l tablissement de la monarchie constitutionnelle C est toutefois l un exemple extr me 1 Il faudrait galement que le lecteur d une dition de sources puisse tre certain de disposer du texte dans toutes ses nuances Il est arriv qu une dition de sources prestigieuse reproduise un document en liminant des passages peu avantageux pour le h ros de ladite dition prestigieuse 2 Comme quoi la manipulation des sources n a pas t le fait des seuls Sovi tiques r put s ma tres dans le genre En principe les choses sont simples il s agit d expliquer de qui et de quoi l on parle afin de mettre en valeur l information contenue dans le document La pratique s est av r e un peu moins simple puisque que les correspondants ne traitent pas uniquement d v nements ou de personnes dont la m moire a t conserv e dans l historiographie et qui ont par cons quent t reconnus comme importants l poque de PAIT ce tri n avait pas encore t op r Annoter ne devrait pas mais peut parfois signifier interpr ter de la m me fa on que n importe quel texte peut faire l objet
27. Krestintern structure g n rale Inventaire 535 2 Krestintern sections nationales Inventaire 536 1 Institut Agraire International ces archives on peut ajouter les publications suivantes a Journaux et p riodiques La Correspondance Internationale Les Cahiers du Bolchevisme L Humanit La Voix Paysanne La Terre b Livres et brochures ayant valeur de sources Conf rence agraire internationale Bruxelles 45 septembre 1936 le monde agraire et la paix 1936 Centre agraire international Probl mes agraires et politique de paix 1939 Georges DIMITROV La lutte pour le Front Unique contre le fascisme et la guerre Paris ESI 1938 Ren DUMONT Mis re ou prosp rit paysanne Paris 1936 Friedrich ENGELS Les luttes de classes dans les campagnes ou La question paysanne Ephraim GRENADOU Alain PREVOST Grenadou paysan fran ais Paris d du Seuil 1966 Daniel HALEVY Visites aux paysans du Centre Paris Grasset 1935 Renaud JEAN Le communisme et les paysans Les Cahiers Communistes n 5 Librairie de l Humanit 1924 Michel AUGE LARIBE Le Paysan fran ais apr s la guerre Paris d M Rivi re 1923 LENINE La premi re bauche des th ses sur la Question agraire l Internationale Communiste n 12 juin juill 1920 LENINE uvres d Sociales Paris 1963 R MASPETIOL conomie paysanne Paris 1939 G MIGLIOU Con Roma e con Mosca Milano 1945 Waldeck ROCHET la t te des luttes paysanne
28. Le moteur de la machine r pressive qui la remettait en marche tout bout de champ tait la centralisation et l archivage de donn es sur tout un chacun Le fonctionnaire du Komintern tait pris dans une sorte de Panopticon o l on pourrait dire avec Foucault que la surveillance tait permanente dans ses effets m me si elle tait discontinue dans son action Le contr le manait de partout tout un chacun y participait induisant chez le communiste un tat conscient et permanent de visibilit 3 l inverse du manque de transparence dans l utilisation de ce savoir conserv sur lui Et alors que l individu oubliait les d tails de sa biographie l Internationale elle n oubliait rien Ces informations stock es ann e apr s ann e constituaient la m moire vive du Komintern Si aucun parti communiste n a chapp ce climat de d lation m me pas ceux qui n ont d plor que peu de victimes voire pas de victime du tout la raison ne tient pas d abord au fait que les sections du Komintern ont elles aussi bien que dans une moindre mesure pass au peigne fin la biographie de leurs cadres et consign toute trace d une quelconque d viance politique dans des dossiers transmis par la suite Moscou Ou que des communistes occidentaux aient particip aux s ances de critique et d autocritique collective lors des r unions de parti des employ s du Komintern 4 Si Pon con oit 1 Cf Fridr
29. Paris ditions de l Atelier 1996 p 204 219 3 La question de l alliance r volutionnaire du prol tariat et de la paysannerie et les classes la campagne Cahiers du Bolchevisme n 10 1930 4 Voir en particulier Robert O PAXTON Le temps des chemises vertes R voltes paysannes et fascisme rural 1929 1939 Paris Seuil 1996 5 Strat gie salu e par l IAI CRCEDHC 536 1 266 rapport du 20 f vr 1936 de G Miglioli qui mentionne la juste ligne suivie par W Rochet 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 158 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs entre bolchevisation et h ritage du mouvement ouvrier fran ais M me si en France la collectivisation n est pas l ordre du jour 1 on renoue ce moment avec le discours jacobin et radical de d fense de la petite propri t c est le mythe r publicain de d mocratie rurale qui est r activ par le PCF Alors que la p riode de divorce des ann es vingt s exprimait par le t tonnement les h sitations le m lange des genres et par cons quent la rivalit des hommes dans les ann es trente gr ce l arriv e d une nouvelle g n ration de militants le PCF retrouve une place plus stable qui s inscrit et qui prend racine dans le terreau de la nation fran aise L ouverture des archives de IIC et en particulier ici celles de sa branche paysa
30. UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon ARCHIVES ET HISTORIOGRAPHIE DE L AIT UN BILAN ET QUELQUES ELEMENTS DE REFLEXION Dans une r flexion portant sur le rapport entre Histoire et historiographie des Internationales ouvri res r flexion qui est aujourd hui largement conditionn e par l ouverture r cente des archives des ex pays dits socialistes il me semble que l Association Internationale des Travailleurs peut revendiquer une place part L AIT est la fois bien connue et mal connue De nombreuses publications caract re scientifique ont rendu accessibles au chercheur les principales archives de l organisation ainsi que de nombreux documents manant des sections locales et des f d rations nationales voire des militants de base Parall lement une historiographie abondante a tudi souvent en d tail diff rents aspects de son histoire 1 Mon propos ne sera pas tant de refaire un bilan de l historiographie de l AIT dans la mesure o ce terrain a d j t largement d frich 2 que d inclure dans cette vue d ensemble quelques l ments de r flexion sur le rapport entre historiographie et archives 1 Concernant l AIT outre le R pertoire des sources compil par la Commission internationale d histoire des mouvements sociaux Paris Armand Colin 3 vol 1958 1963 on
31. X Jean Lucien GAY Les effets p cuniaires du mariage en Nivernais 1953 328 p en d p t Paris Editions Domat Montchrestien XI Fran ois BUGNON Recherches sur la ramification des Amp lidac es 1953 160 p en d p t Paris Presses Universitaires XII Jean RICHARD Les ducs de Bourgogne et la formation du duch du XF au XIV si cle 1954 XL572 p XIII Paul LEBEL Principes et m thodes d hydronymie fran aise 1956 XXXI 392 p XIV Henri DROUOT Une carri re Fran ois Rude Avec un avant propos consacr Henri Drouot et une bibliographie de ses travaux 1958 120 p 8 planches XV Robert LAURENT Les vignerons de la C te d Or 1958 t I 576 p t I 288 p XVI Actes du colloque sur les influences bell niques en Gaule Dijon les 29 30 avril 1 mai 1957 1958 156 p 20 planches XVII Jean Paul MOREAU La vie rurale dans le sud est du Bassin parisien 1958 340 p 30 pl XVIII Pierre RAT Les pays cr tac s basco cantabriques 1959 528 p 12 p de planches hors texte en d p t Paris Presses Universitaires 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon XIX Raymond OURSEL La dispute et la gr ce Essai sur la R demption d Ab lard 1959 96 p XX Ren JOFFROY L oppidum de Vix et la civilisation hallstattienne finale dans l Est de la France 1960 210 p 81 planches XXI Pierre d
32. chec de certaines strat gies L impuissance de Valpas r pondre aux d fis pos s par la deuxi me vague de russification la amen reconsid rer d s 1916 le combat pour l ind pendance De m me les impasses du soul vement de 1918 et l impossibilit de les surmonter partir des enseignements th oriques du kautskysme ont branl ses convictions Les archives sont peu prolixes ce sujet La t che de l historien est donc de d passer cette carence par la mise en perspective des enjeux En outre la co ncidence chez Kuusinen entre crises personnelles et variations des choix politiques n appara t qu pisodiquement dans les documents 4 Seule une patiente reconstitution lui donne de la consistance Certes il est d licat de prouver ce genre de corr lations On doit en outre se m fier des interpr tations pr tention psychologique Mais faut il pour autant ne pas noter les concordances temporelles entre des ph nom nes d ordre diff rent Chez un tre hypersensible cela quivaudrait consid rer contre toute vraisemblance que l logique organisationnelle est seule en jeu dans l appr hension des r alit s politiques Il me semble au contraire que le personnage qui enfouit le plus souvent ses souffrances au plus profond de lui m me cherche y chapper par des remises en 1 Ceci est visible dans ses lectures de jeunesse comme le prouvent les lettres conserv es dans le fonds Saima Kuusinen du Kansan Arkisto et les exp
33. cit p 230 249 Pour les modifications impos es par la stalinisation dans les cours en Suisse cf ibid p 349 355 et les souvenirs de Fritz BRUPBACHER 60 Jahre Ketzer Selbstbiographie Ich log so wenig als m glich r dition par Karl Lang des souvenirs de F Brupbacher 60 Jabre Ketzer parus en 1935 Zurich Z rich Verlagsgenossenschaft 1973 375 p 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 206 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs comparable celui des catholiques qui lui aussi incorpore l tre humain en entier 1 Le collectif d cuple les potentialit s de l individu Car chaque camarade a deux yeux le Parti en a mille crit Bertold Brecht chaque camarade peut tre an anti mais le Parti ne peut tre an anti Surtout il ajoute une dimension eschatologique l existence Ce n est pas de petites v rit s au jour le jour que nous vivons mais d un rapport total avec d autres hommes dit Paul Nizan 2 En ce sens l appartenance au communisme peut aussi tre interpr t e comme une tentative d chapper l individualisation et l isolement qui en d coule de l homme clair la place d un monde d senchant elle offre cet tat de gr ce que d crit Arthur Koestler dans Le Dieu des t n bres et dont la perte est si douloureusement v cue qu elle explique pour u
34. concr te des directions d un mouvement qui a cultiv de mani re croissante le secret De ce point de vue l acc s aux archives de l Internationale communiste modifie radicalement la situation comme l explique Brigitte Studer Sans doute les historiens d munis d informations directes avaient depuis longtemps utilis de nombreuses sources pour lancer des hypoth ses et cerner ce qu avait t le fonctionnement de l IC et de ses sections comme le rappellent Peter Huber et Serge Wolikow Mais il reste que les zones d ombres concernant notamment la direction centrale de l IC taient telles qu elles constituaient des butoirs tr s difficiles surmonter D sormais la consultation des archives des diff rents organismes dirigeants permet non seulement d apporter des r ponses des probl mes jusqu alors insolubles mais aussi de lancer des analyses plus ambitieuses Ainsi derri re le monolithisme affirm et revendiqu par l IC on peut d voiler les tensions les contradictions qui traversent une organisation dont les structures internationales se complexifient et s alourdissent D sormais les l ments de connaissance sur les diff rentes instances de direction permettent d tudier les processus d cisionnels et d analyser le d veloppement de la centralisation bureaucratique dont la chronologie se pr cise La diversit des archives conserv es Moscou outre celles de PIC interdit les g n ralisations h tives Sabine Jansen s
35. crivains prol tariens r volutionnaires 13 Union d int r ts conomiques pour la Culture ouvri re IfA 14 Union des libres penseurs prol tariens 15 Comit national des femmes actives 16 Fraction des tudiants communistes Kosufra Groupe V groupements dits dissidents du KPD 1 Parti ouvrier communiste d Allemagne KAPD 2 Association pour le travail communiste KAG 3 Parti communiste d opposition KPD 0 4 Gauches Union g n rale des travailleurs AAU Ligue L nine 5 Groupes nationaux r volutionnaires Le fonds de loin le plus volumineux est celui du Bureau politique Cela tient au fait que d autres mat riaux ont t adjoints au legs originel du plus haut organe formel de d cision 10 m lin aires ces documents concernent les rapports internationaux surtout avec le CE de IIC les liaisons avec les repr sentants allemands aupr s du CE de PIC Moscou les rapports avec les partis fr res l tranger la participation du KPD aux congr s internationaux et en principe les questions de cadres et de personnel Le fonds comprend c t des documents du nouveau secr tariat politique mis en place en 1922 et du Secr tariat politique du BP cr en 1927 1928 ceux des organes dirigeants fond s l tranger par la direction du parti au cours de la p riode nationale socialiste 1933 1945 ainsi que les papiers du Front unique et du Front populaire antifasciste inspir s par le KPD L ensemble intitul
36. de l ancienne RDA congr s commun de la Commission historique et de l union des historiens ind pendants Cahier sp cial de la Commission historique 1992 1993 2 Pour un aper u des archives est allemandes un cahier th matique Die Ostdeutschen Archive Les centres d archives de RDA Hochschule Ost Presses de l Universit de Leipzig II 1993 7 Ulrich GEYER Konferenzbericht Archivar 1992 1 Mitchel G ASH Ulrich GEYER The Current situation of the Archives of the New German States Arbeitskreis Nachkrieggeschichte Dritte Auflage hiver 1991 1992 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 92 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Archives centrales d tat Les Archives centrales d tat de Merseburg Zentrales Staatsarchiv Merseburg qui au temps de la RDA faisaient office d Archives historiques d tat ont t rattach es la Fondation du patrimoine culturel prussien Stiftung Preussischer Kulturbesitz comme archives secr tes d tat Le reste des anciennes archives d tat de RDA a t int gr aux structures des nouveaux L nder pour l essentiel aux centres d archives r gionaux Les Archives du Minist re de la S curit d tat Archive des Ministeriums f r Staatsicherheit MfS ont constitu une exception Elles ont t donn es sans doute pas en totalit un organisme nouv
37. dont les poux Wuolijoki et Tanner les minutes des r unions hebdomadaires de la Nation tavast enne 2 Les plus connus taient Yrj Sirola Kullervo Manner Edvard Gylling et Eero Haapalainen 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 52 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs intellectuel et moral ils en d fendent les orientations les plus radicales et deviennent les repr sentants marquants de son aile gauche d inspiration kautskyste On les retrouve plus tard la t te de la D l gation du Peuple le gouvernement rouge de 1918 puis celle du SKP le Parti communiste finlandais De telles similitudes m ritent sans doute que l on s y arr te Prenons garde toutefois ne pas pratiquer une sorte de sociologisme assez primaire qui tenterait de surmonter par des pr suppos s scientistes le subjectivisme des sources Kuusinen bien que pr sentant des traits communs avec certains de ses camarades n est pas r ductible un ensemble Il s en distingue par d autres aspects qui le rattachent leur tour d autres entit s Cette complexit du r el dont l historien s efforce de rendre compte nous oblige donc concevoir le personnage de Kuusinen la confluence de structures diverses qui le contraignent sans l enfermer Il s inscrit dans un champ de possibles dont l h t rog n it des archives est un si
38. du moins partiellement retrac e et 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Aldo Agosti 137 la date du 14 juin 1940 en merge comme au moins aussi importante que celle canonique du 22 juin 1941 Si je peux exprimer une impression tr s g n rale et sans doute tr s superficielle peut tre conditionn e par mon parcours g n rationnel et ma d marche historiographique je crois qu une grande partie de lhistoriographie jadis appel e eurocommuniste pourvu qu elle soit d pouill e de toute charge id ologique la troisi me voie etc r siste assez bien l preuve du temps dans la mesure o elle s est efforc e de lire l histoire de l Internationale entre les lignes et contre jour s arr tant sur les choix possibles les opportunit s non exploit es les nuances diff rentes d interpr tation d une politique donn e Ces nuances effac es tout simplement par Phistoire officielle crite jadis en URSS et dans la plupart des pays socialistes nous sont parfois restitu es par les documents des archives avec une tonnante clart D autre part il faut souligner qu on sera peut tre tonn par la richesse de la documentation que certaines des tudes sovi tiques avaient d j d voil e On doit avoir l honn tet de reconna tre que la langue de bois de l histoire officielle nous a parfois amen dans le pa
39. en cours de pr paration qui s inscrit dans la filiation des dictionnaires biographiques du mouvement ouvrier Maitron l auteur s interroge sur les transformations de l encadrement international du Komintern entre sa cr ation en 1919 et sa dissolution en 1943 Qu est ce qu un kominternien S agit il uniquement des militants affect s et r tribu s par les services du Komintern ou faut il s int resser galement ceux qui dans chaque parti national sont les relais directs de l action du Komintern Les dossiers individuels conserv s dans les archives du CRCEDHC permettent de l gitimer les choix et de proposer une sociobiographie des cadres internationaux In presenting the forthcoming Biographical Dictionary of the Komintern which comes as a continuation of the existing biographical dictionaries of labor movements for instance the Biographical Dictionary of the French Labor Movement the author examines the transformation of the international cadre of the Komintern between its formation in 1919 and its dissolution in 1943 Who were its members Were they only the militants whose assignment and salary depended on the Komintern itself or should those members of national parties who locally implemented its instructions also be taken into consideration The individual files preserved in the archives of the CRCEDHC can help justify the choices made and contribute to writing a sociobiography of the international cadre Jean VIGREUX Les ar
40. entre eux quelques pr ventions anciennes vis vis de ce type d intervention Il semble bien que le terme de syndicalisme bases multiples ait t alors abandonn et qu il ait disparu du vocabulaire syndical On ne saurait traiter ici de l histoire qui elle aussi reste tr s largement crire de l activit des communistes dans les comit s d entreprise la gestion de la S curit sociale et le d veloppement d une organisation mutualiste mise sur pied par des militants de la CGT partir de 1959 la F d ration nationale des mutuelles ouvri res FNMO anc tre de l actuelle F d ration des mutuelles de France 2 Qu il suffise de dire que des r alisations importantes telles que le Comit d entreprise Renault ou celui du M tro 3 la CCAS et bien d autres o la CGT est majoritaire avant comme apr s 1948 ont leurs origines lointaines dans le syndicalisme bases multiples m me si r p tons le on ne trouve plus gu re trace de ce terme partir de cette poque Dans une certaine mesure pourtant cette notion est devenue r alit On voit donc que ce d bat n est pas rest lettre morte et qu travers trois tapes 1933 1934 dans la F d ration CGTU des Services publics 1936 et 1945 il a fortement marqu le visage du mouvement syndical CONCLUSION Pour en revenir aux archives du Profintern en d finitive que nous apprennent elles Tout naturellement elles nous font en premier lieu acc der
41. es loccasion du colloque Archives et historiographie des Internationales ouvri res qui s est tenu Dijon les 15 et 16 d cembre 1994 a le souci de r pondre aux interrogations et aux r flexions suscit es par l ouverture des archives des pays de l Est et en particulier de la Russie tout en prolongeant la r flexion entam e sur l histoire de l Internationalisme voquer la question des archives pose la question des sources et des m thodes du travail historique et donc de sa nature L archive n est pas au c ur de cette activit de connaissance un continent perdu dont l historien serait le d couvreur ou l explorateur L historien invente galement l archive dans la mesure o il en exploite la richesse la diversit et les diff rents sens possibles L criture de l histoire comme savoir critique et scientifique suppose une appropriation des archives convoqu es et interrog es mais elle 1 Serge WOLIKOW et Michel CORDILLOT dir Prol taires de tous les pays unissez vous Les difficiles chemins de l Internationalisme Dijon EUD 1993 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 14 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs implique galement un dialogue dans la mesure o ces archives ob issent des logiques et des ruses qui ne les rendent pas videntes De ce point de vue la collaboration entre histo
42. etc il faut en d finir le but Il s agit de mettre les textes en question la disposition d autres chercheurs et du m me coup de 1 D E DEVREESE d Documents relatifs aux militants belges de l Association internationale des Travailleurs Correspondance 1865 1872 Louvain Bruxelles 1986 XI 490 p 2 Rossijskij Centr Chranenija i Izucenija Dokumentov Novejsij Istorii dans le b timent de l ex IML Moscou 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 32 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs rendre superflue une autre op ration du m me genre Ceci implique donc que lon puisse tre raisonnablement s r de ce qu un recueil est aussi complet que possible que les documents individuels soient pr sent s lisiblement qu ils soient pr sent s dans leur int gralit que dans le cas d une pr sentation r sum e ou abr g e le contenu de l original ne soit pas d natur que l appareil de notes soit de nature apporter des pr cisions sur le document les personnes les choses et les faits qui y sont mentionn s Soit dit d s maintenant l dition de textes est une forme d historiographie elle ne constitue pas un genre privil gi du point de vue de l objectivit LES DOCUMENTS Une dition de textes implique le plus souvent un choix une s lection Le crit re de d part peut tre de car
43. la Commission internationale de contr le f 505 le Secr tariat international f minin f 507 4 Organisations politiques et sociales internes telles que le Comit du parti bolchevik de l appareil du CE de FIC f 546 les Jeunesses communistes et le Comit syndical 5 Partis communistes affili s avec par exemple le PC finlandais f 516 le PC fran ais 517 le PC italien f 513 6 Fonds personnels de dirigeants du Komintern comme Kuusinen f 522 ou Manouilsky f 523 7 Organisations annexes Secours ouvrier international f 538 Secours rouge international 539 La collection des documents du Proc s de Leipzig sur l incendie du Reichstag f 551 et le fonds n 545 des Brigades internationales en Espagne occupent une place part Ce qui saute imm diatement aux yeux c est l absence des fonds des partis communistes de Lituanie de Lettonie et d Estonie l poque sovi tique les documents de ces fonds ainsi que les dossiers personnels des collaborateurs du CE de FIC issus des Pays baltes l exception de 5 ou 6 furent revers s aux centres d archives des trois r publiques Compte tenu de la repr sentation massive des Lettons et des Estoniens jusqu la fin 1937 dans des organismes du CE de PIC comme le D partement des relations ext rieures OMS le Service de gestion la Commission internationale de contr le il est clair que ce transfert porte un pr judice non n gligeable aux archives d
44. la r organisation de 1935 3 Nous nous limiterons ici r sumer ce qui nous para t essentiel a Dissolution des secr tariats de pays du secr tariat politique et de la commission politique du secr tariat politique Les dix secr taires du CE se partagent les diff rents pays Chacun dispose d un petit appareil renforc b Dissolution officielle du WEB Westeurop isches B ro qui a t d mantel en 1933 d j par la police allemande c Tous les partis envoient des repr sentants qui travaillent directement sous les ordres du secr taire responsable du CE d Renforcement du d partement des cadres cr en 1932 charg de la s lection et de la surveillance des collaborateurs de l appareil Moscou et l tranger e Dissolution de quelques d partements ou Commissions qui avaient t r duits au d but des ann es trente par la mont e des secr tariats de pays commission pour la popularisation de l dification socialiste commission de lutte contre la guerre le fascisme et la social d mocratie d partement pour le travail la campagne d partement pour le travail parmi les femmes section pour les coop ratives 1 Traduction de l allemand par l auteur Cf Resolution zum Rechenschafisbericht Wilhelm Piecks angenommen am 1 August 1935 in Der VIL Kongress der Kommunistischen Internationale Referate und Resolutionen Berlin Ost 1975 p 300 Rapport de W Pieck du 26 juill 1935 Cf W PIECK
45. les bases de la s curit dans la conception de la direction stalinienne restaient m me dans l apr s guerre fondamentalement isolationnistes non pas collectives Mais une th se s esquissait vers une r vision de la psychologie obsidionale et une r duction des imp ratifs de s curit pour affirmer le 1 R C TUCKER The Soviet Political Mind London 1972 p 228 2 Cf A FILITOV Problems of the Postwar Order in Soviet Conceptions of Foreign Policy during the Second World War in F GORI and S PONS ed The Soviet Union and Europe in the Cold War 1943 1953 London 1996 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Silvio Pons 185 r le de l URSS comme un deuxi me p le du syst me international L orientation qui mergeait tendait imposer la cat gorie du bipolarisme qui impliquait un abandon cons quent de la vieille th se de l encerclement capitaliste Nous savons bien qu un premier pas en ce sens fut engag avec le rapport r serv pr sent par Novikov en septembre 1946 longtemps avant l affirmation de la doctrine Truman h d l gation sovi tique Paris qui d apr s les t moignages de Novikov lui m me aurait t amplement influenc par les interventions de Molotov 1 Un second pas fut justement franchi un an plus tard avec le rapport de Jdanov qui repr senta ainsi le moment d cisif du pas
46. nationale des contenus internationaux de culture s agissant en l occurrence du socialisme L examen des prises de position des marxistes sur la question nationale en th orie et en pratique tait d s lors un corollaire indispensable de ses investigations 1 En m me temps quil en d c le la coh rence ce r sum sch matise n cessairement la d marche foisonnante de G Haupt jalonn e d occasions de faire le point Car pour lui une recherche n tait jamais achev e les diverses versions d un m me ouvrage peuvent servir ici d exemple permettant d illustrer sa progression Lorsqu il publia en fran ais Le congr s manqu 2 une large place tait r serv e aux documents pr par s pour le congr s socialiste international qui devait se tenir Vienne en ao t 1914 La version allemande Der Kongress fand nicht statt 5 S orientait d j plus r solument vers l interrogation sur les probl mes du socialisme et de la guerre tout en conservant le titre qui mettait l accent sur l effondrement de l Internationale Quant la version anglaise la derni re parue elle s intitulait en fonction du cheminement parvenu son terme provisoire Socialism and the Great War 4 L annotation des documents du BSI et la r flexion pour la r daction de l ouvrage allaient de pair s clairant l une l autre Pour sacrifier l anecdotique je citerai l exemple de la r union du BSI qui s est tenue huis clos Zurich en septembre 1911 lors
47. parce qu ils ont des int r ts qui les tiennent leurs organisations Il faut donc r agir contre les pr jug s anarcho syndicalistes et constituer des caisses de gr ves et de ch mage des caisses de secours mutuels et des coop ratives bref tout un r seau auquel s attacheront les ouvriers et qui renforceront les syndicats Contrairement ce que pr tendent les anarcho syndicalistes de telles uvres ne constituent en aucun cas un danger en soi selon A Nin elles ne sont nocives que lorsqu elles sont abandonn es aux r formistes qui les utilisent pour endormir la classe ouvri re tandis que dans nos mains elles ne font que renforcer nos moyens de lutte contre le capitalisme Sans employer dans ce rapport le terme pr cis de bases multiples mais on le trouve dans bien d autres discussions de l ISR concernant le mouvement syndical fran ais durant ces ann es 1926 1927 le secr taire adjoint de cette organisation en d veloppe ici la philosophie avec une parfaite clart En conclusion Nin appelle ses camarades syndicalistes fran ais d noncer les dangers d une politique sectaire le fait que la CGTU et le PC puissent appara tre comme tant la m me chose Il reproche la centrale fran aise de ne pas s occuper du tout des int r ts imm diats des ouvriers Qu elle abandonne son cours sectaire qu elle se transforme en une organisation de masse d fendant leurs int r ts et cette tendance
48. plus tard l aube du Front populaire le Pr sidium s inqui te encore des initiatives prises par Thorez 5 Chaque fois l examen des difficult s de l organisation la critique de l activit la mise en cause de certains cadres traduisent la position pr minente de la direction de FIC mais aussi les limites de son pouvoir Le contr le sur les cadres ne signifie pas la capacit de les diriger sur le terrain malgr la quantit croissante d informations transmises Moscou concernant tous les aspects de l activit des organisations communistes Dans le cas du PCF le volume de la documentation envoy e augmente tr s fortement partir de 1924 jusqu en 1933 34 puis d cro t sensiblement partir de 1936 La direction de PIC ne parvient pas ma triser tous les effets de ses d cisions sur l activit des sections nationales Bien qu elle d veloppe le syst me des instructeurs et des repr sentants demeure l activit concr te et diversifi e lui chappe en partie lorsque la section nationale est importante C est le cas du PCF qui en 1928 a des centaines d lus locaux plus d un million de suffrages lectoraux un syndicalisme de masse de plusieurs centaines de milliers d adh rents un quotidien national dont le tirage atteint les 200 000 exemplaires Le contr le des cadres ne r sout pas tout parce que ceux ci sont sur le terrain confront s des cultures politiques qui r sistent aux consignes Lorsque le monoli
49. ques devait tre confi une ou plusieurs fondations sous contr le Au d part diff rents mod les furent encore discut s On songea la Fondation Johannes Sassenbach pour les archives et la biblioth que des syndicats pour l ex ZPA et sa biblioth que on d battit d un projet de Fondation Rosa Luxemburg Le 23 janvier 1992 le Bundestag vota un amendement la loi sur les Archives f d rales qui reposait sur un mod le diff rent de collecte publique des documents La RFA s engageait d poser dans une fondation sous contr le soumise au droit public les documents qui lui avaient t transmis comme patrimoine de son c t le PDS se disait pr t aussi y d poser les documents du parti et les autres mat riaux d archives et de biblioth ques en sa possession y compris les d p ts priv s 2 Malgr de nouvelles difficult s surtout avec les donateurs priv s la convention de collecte des fonds fut sign e par le PDS en d cembre 1992 Le 4 janvier 1993 tait cr e la Fondation des archives des partis et des organisations de masse de RDA dans les archives f d rales Stiftung Archive der Biblioth que Ateliers techniques aupr s du Comit directeur du PDS la Fondation des Archives des partis et des organisations de masse de RDA Hochschule Ost II 7 p 15 25 ici p 16 1 I PARDON Vom zentralen Parteiarchiv ob cit p 19 2 I PARDON ibidem p 22 1996 EUD Institut d histoire
50. rieure lorsque seuls quelques dirigeants tri s sur le volet d sign s par Moscou ont acc s aux instances de l Internationale et aux informations dont on veut bien leur faire part en tant que direction Invit s pour consultation et confront s individuellement ou en petit nombre des organismes constitu s uniquement de fonctionnaires qui s ils ne sont pas forc ment dot s d un prestige personnel jouissent n anmoins de celui de l Internationale les responsables nationaux se montrent souvent inhib s ils en deviennent ais ment mall ables 1 Apr s 1933 le Komintern abandonne du reste ces semblants de parlements que sont les pl nums mieux caract ris s comme chambres enregistrements de d cisions prises en haut Et le dernier congr s n est comme Pon sait qu une vaste mise en sc ne o l assistance sert de claque Enfin nouvelle tape du long processus de concentration du pouvoir au sein de l Internationale devenue visible gr ce l acc s aux fonds du secr tariat g n ral de Dimitrov la restructuration d octobre 1935 2 abolit les secr tariats de pays et les d partements du CE de PIC Leurs t ches sont confi es directement la dizaine de secr taires dot chacun cet effet de sa propre infrastructure avec des rapporteurs des dactylos des repr sentants de partis L organisation tant plus compacte les voies de transmission des donn es et le m canisme de la prise de d cision s en trouvent raccourcis
51. s g n ral B le en 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Daisy Eveline Devreese 37 L annotation est contr lable en ce sens qu elle doit tre concordante avec le contenu du document m me Dans le cas d une s rie de documents r pondant au m me crit re de s lection cette concordance est n cessaire pour chaque document individuel comme pour la s rie enti re auquel cas l annotation se contr le elle m me Ce n est toutefois pas n cessairement un gage d objectivit LES APPORTS Les documents dont il est question ici les proc s verbaux et la correspondance sont des documents dits internes non destin s la publication 1 En ce qui concernait les lettres l on pouvait plus ou moins se fier au secret postal au moins pour la Belgique l Angleterre et la Suisse Si l on trouve des extraits de correspondance dans les archives judiciaires c est la suite des perquisitions en avril 1869 apr s les massacres Seraing pr s de Li ge 2 la police des trangers s tant alors mise en devoir de collecter des informations au sujet de leur participation aux r unions de groupes consid r s comme s ditieux 5 Pour les correspondants il n tait donc pas n cessaire de pratiquer l autocensure 4 leur mani re de s exprimer tait tr s directe et refl tait particuli rement bien la r alit quotidienne du mouvement Il est important de
52. s ne donnent qu une partie tronqu e des d bats ainsi ceux du IX pl num du CE de PIC ou du VF congr s publi s dans un volume titr Classe contre classe 1 Les archives de Togliatti consult es et dit es dans les ann es 70 sous la responsabilit d Ernesto Ragioneri et de Paolo Spriano m ont seules permis de reconstituer une partie des interventions dans leur int gralit La participation des communistes un ventuel gouvernement de Front populaire offre un autre exemple des probl mes soulev s par la p nurie d archives et les biais utilis s pour tenter de les surmonter J ai pu sur la base d une lecture syst matique des archives du BP du CC du PCF mais aussi des revues internationales Internationale communiste et Correspondance internationale ainsi que de la correspondance de Togliatti mettre l hypoth se que la non participation gouvernementale du PCF avait t d cid e par la direction de l IC d s novembre 1935 2 L ouverture des archives des instances dirigeantes du Komintern permet maintenant de tester la validit des hypoth ses J ai voqu mon exp rience pour indiquer comment la lecture syst matique et s rielle de l abondante documentation imprim e par le Komintern crois e avec l analyse des archives disponibles avait malgr tout permis jusqu ces derni res ann es d tudier l activit du centre de l Internationale communiste en direction des sections nationales mais avait forc ment lim
53. sar De Paepe Paris Maspero 1974 316 p 3 W BLUMENBERG d August Bebels Briefwechsel mit Friedrich Engels La Haye 1965 824 p H HIRSCH ed Eduard Bernsteins Briefwechsel mit Friedrich Engels Assen 1970 452 p 4 The General Council of the First International Minutes 1864 1872 Moscou s d 5 vol 5 La Premi re Internationale Recueil de documents publi s sous la direction de Jacques FREYMOND Gen ve Droz 1962 1971 4 vol 6 Par exemple l dition par H WOUTERS Documenten betreffende de geschiedenis van de arbeidersbeweging 1831 1853 3 vol Louvain Paris 1963 idem 1853 1865 1966 idem 1866 1880 3 vol 1970 1971 de quelque 3 500 pages accessibles par neuf index La majorit des documents est en langue fran aise Puis s dans les archives de la police et de la justice l on y trouve aussi des renseignements au sujet d trangers r sidant en Belgique dont un certain nombre de Fran ais 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Daisy Eveline Devreese 33 part des chercheurs occidentaux l exception de ceux qui travaillaient en relation avec les partis communistes L int r t de nos coll gues sovi tiques est replacer dans le cadre de l dition des uvres compl tes de Marx et d Engels une vaste entreprise connue sous le nom de Marx Engels Gesamt Ausgabe MEGA Par voie de cons quence ils se sont presque exclusivement a
54. souhaitable de l unification des partis l axe d un tel parti r volutionnaire unique ne peut tre que le parti communiste que dans celle des jeunesses L IC attribuait au processus de convergence espagnol une valeur exemplaire et elle insistait donc pour une fusion 1 CRCEDHC 495 184 21bx 2 CRCEDHC 495 18 1092 soulign dans l original 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 261 imm diate en Catalogne elle regrettera pourtant la naissance pr cipit e du PSUC l gard du PSOE il fallait subordonner ce souhait au maintien du Front populaire et en cas de rupture du courant socialiste il fallait avoir des liens plus troits avec Caballero mais rester avec Prieto dans le Front populaire Une entr e des communistes dans le gouvernement ne se justifierait donc que pour mieux le d fendre La politique de simple soutien pourrait continuer si la participation provoquait des complications int rieures et internationales Pas question de gr ves g n rales de pers cutions contre l glise ou de mise l cart de la petite bourgeoisie Bref la t che du PCE tait d entourer le Front populaire d un filet protecteur antifasciste Il n est pas s r que la politique des communistes espagnols ait ob i dans la pratique ces consignes de mod ration mais au sommet de PIC il n y avait pas de place pour le doute
55. taient en contact direct et quotidien avec le mouvement Ils taient confront s aux besoins des nouveaux adh rents c tait eux qu il revenait de traduire les projets en action pratique 1 Cela ne diminue en rien l importance des th oriciens du mouvement mais il ne faut pas perdre de vue que si l AIT a t la seule parmi une demi douzaine d associations internationales l poque fonctionner c est parce que ceux auxquels elle s adressait y trouv rent un int r t direct et imm diat LES LIMITES La collection de documents la plus compl te possible a ses limites Dans le cas de correspondances aussi il s agit d un tri op r par les correspondants eux m mes Ils crivent au sujet de ce qu ils jugent important ou par n cessit par besoin de recevoir ou de donner certaines informations Une image aussi compl te que possible ne sera obtenue que par la combinaison des donn es offertes par les diff rents types de sources toutes n cessitent un traitement critique La collection de lettres dont il est question ici n offre pas par exemple l quivalent du r sultat obtenu par le classement des r unions et des meetings dont il est fait mention dans la presse En analysant les lieux o ils se d roulent les sujets qui y sont abord s et leur fr quence l on obtient une bonne image de l implantation du mouvement et de son d clin des sujets ou des formes d organisation qui int ressent ou n int ressent pas l auditoi
56. thode philologique pour reprendre la qualification de ses d tracteurs que G Haupt nous a l gu une exigence de rigueur m thode aujourd hui indispensable pour pouvoir faire le tri dans la masse des documents devenus disponibles Mais au del de la m thode philologique qui n est qu instrumentale le legs de G Haupt consiste aussi nous apprendre poser les bonnes questions aux documents travers son option r solue pour l histoire sociale Compl mentaire des tudes anthropologiques du monde ouvrier qui se sont multipli es elle accorde en effet une large place aux modalit s d articulation de la volont collective par les organisations et au del d elles elle met jour les m diations entre la classe en soi et la classe pour soi c est dire la rencontre entre les mouvements sociaux et les projets d mancipation qu ils font leurs parmi lesquels on peut situer un ph nom ne aussi complexe que l internationalisme Pour contrecarrer le repli sur les cadres nationaux qui n pargne pas non plus notre discipline dois je rappeler que le centenaire de la I Internationale pourtant fond e Paris n a fait en France l objet d aucune c l bration officielle les socialistes tant au pouvoir 1 la perspective internationale et internationaliste de G Haupt demeure une exigence tout fait actuelle laquelle s est conform le pr c dent colloque tenu en ce lieu 2 Il a aussi contribu o
57. tre tudi au sens althuss rien savoir l id ologie mais aussi les intentions et donc le langage conceptuel des auteurs et enfin le contexte d laboration Mais ce discours peut aussi tre analys sous un autre angle savoir les effets recherch s donc la r ceptivit chez les paysans Le discours est une v ritable machine produire des motions et donc il faut mettre en vidence la rh torique les images les m taphores utilis es par les communistes Ainsi la synth se de ces deux niveaux permettrait de distinguer les registres et aussi d avoir une image du public qui on s adresse le paysan Deuxi mement on peut mesurer le r le des hommes dans les prises de d cision m me si d autres noms que ceux des dirigeants traditionnels apparaissent comme celui de l Italien Miglioli Ce qui permettrait de compl ter les connaissances biographiques des diff rents protagonistes car de nombreuses enqu tes ou questionnaires biographiques existent en particulier ceux concernant les d l gu s 1 Dans cette optique on peut envisager la fois d apporter des renseignements compl mentaires l entreprise du Dictionnaire des Kominterniens voir l article de C Pennetier mais aussi pour des tudes prosopographiques sur les communistes paysans ou responsables des questions paysannes Autre apport important de ce fonds c est la possibilit d crire l histoire rurale du premier vingti me si cle au regard des comm
58. uB 2 bd Gabriel bur R fis 1000 Dijo Une bistoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon ISSN 1258 0899 ISBN 2 905965 13 4 1996 IHC UMR 5605 Universit de Bourgogne Illustration de couverture Fa ade du b timent du CRCEDHC Moscou ancien Institut du marxisme l ninisme Agence Ria Novosti Maquette et mise en page Rosine Fry 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon PUBLICATIONS DE L UNIVERSITE DE BOURGOGNE LXXXIV INSTITUT D HISTOIRE CONTEMPORAINE UMR CNRS 5605 UNE HISTOIRE EN R VOLUTION DU BON USAGE DES ARCHIVES DE MOSCOU ET D AILLEURS sous la direction de Serge Wolikow avec la collaboration de Maurice Carrez Michel Cordillot et Jean Vigreux EDITIONS UNIVERSITAIRES DE DIJON 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon REMERCIEMENTS Ce livre est un ouvrage collectif au plein sens du terme De tr s nombreuses personnes ont collabor son laboration particuli rement l quipe de l Institut d histoire contemporaine qui nous tenons exprimer toute notre gratitude Nous tenons salue
59. une demande d adh sion au PC espagnol l t 1938 de formulaires de d mobilisation dit s lors du retrait g n ral des Internationaux l automne 1938 2 de fiches d incorporations la 14 Brigade Diverses autres pi ces peuvent tre jointes Quelle que soit leur nature tous ces documents ont t tablis post rieurement l entr e du volontaire en Espagne Face une telle somme d informations l historien doit choisir donc liminer partir de crit res objectifs en proc dant par sondage mais galement subjectifs en ne tenant pas compte de certaines informations contenues dans des formulaires comportant parfois plus de quatre vingts questions Prenons un exemple pr cis la bio que le volontaire remplit lors de sa demande d adh sion au PCE 3 Elle comporte des questions pr cises sur les conditions d adh sion au PCF Quels sont les camarades qui ont pr sent ta demande d adh sion au parti En sont ils toujours membres le milieu familial Quelles sont les conditions sociales et les opinions politiques de tes parents et de ta famille proche et la formation militante Quels cours politiques organis s par le parti as tu fr quent s Quels journaux et revues du parti lis tu habituellement As tu crit des articles pour ces journaux Un historien utilisant le corpus des volontaires internationaux comme prisme pour une tude sociologique sur les militants communistes de la p riode du Front po
60. 1 Avec le retour 1 CRCEDHC 495 2 257 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 269 de Checa Valence Togliatti se fait l avocat des lections preuve que l initiative venait de haut Cela est confirm par les informations d taill es de Dimitrov Staline sur la marche des pr paratifs Nous sommes le 13 octobre et il rend compte des d marches entreprises par Ercoli qui a fait la proposition aux responsables du gouvernement lors de l visite d une d l gation du parti Une lettre de Dimitrov Staline en septembre est encore plus explicite Il commente la remise du document Les t ches essentielles du PCE selon lequel la proposition avait t labor e en collaboration avec les camarades espagnols et fond e sur les propositions que vous avez faites dans la conversation avec vous 1 Staline aurait introduit le th me et Dimitrov l aurait mis en forme avec ses interlocuteurs puis transmis en Espagne apr s approbation par le pr sidium de FIC 2 Ce n est pas un d veloppement du Front populaire mais du bloc populaire comme le texte le dit litt ralement Le but est de regrouper les antifascistes sous la direction du PCE dans le cadre d une lutte non seulement contre l ennemi fasciste ext rieur mais aussi contre l opposition interne En cela le projet est un pr c dent direct de la strat gie d arriv e au pouvoir dan
61. 1 Jean FAVIER Les Archives Paris PUF 1965 p 65 Que sais je n 805 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Introduction 15 Ces questions sont celles du chercheur car l archive a une histoire commencer par celle de sa conservation et des tris qui Pont pr c d e L historien du contemporain confront la multiplication des sources imprim es risque d tre submerg par la masse des formulaires et des textes dactylographi s reproduits plusieurs exemplaires en plus des papiers traditionnels qu taient les lettres les manuscrits L ampleur des inventaires correspond la masse et la densit des fonds d archives beaucoup plus importantes en histoire contemporaine Le chercheur doit se d fendre contre un penchant boulimique tout en dominant sa frustration suscit e par la rigueur des r gles de consultation 1 Pour les p riodes historiques r centes elles sont strictes afin de sauvegarder les int r ts de l individu et de la personne humaine Pour autant les d rogations aux interdictions d un c t et les restrictions la r gle g n rale d un autre posent le probl me du r le de la puissance publique qui doit tout aussi bien garantir l acc s au savoir prot ger les libert s individuelles qu assurer la p rennit de l tat obligations au nom desquelles on restreint trop souvent l acc s des archives jug es br lantes Ces re
62. 1926 p 57 62 2 J STALIN Works t 7 Moscou 1954 p 13 3 Leon Trotsky on Britain Londres 1973 p 252 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Monty Johnstone 171 port s accepter sans question les conseils et les instructions de Moscou quand ceux ci leur semblaient tre en contradiction avec leur propre exp rience sur le plan britannique Sur le plan culturel et personnel on peut constater une certaine dissonance et un certain manque de compr hension entre les dirigeants ouvriers du PCGB et les apparatchiks du Komintern Lorsque les principaux dirigeants communistes britanniques malgr des d saccords politiques entre eux d fendirent leur parti contre les attaques de Manouilsky au X pl num du CE de FIC en 1929 l cossais J R Campbell dit ce dernier Ce n est pas dans la tradition du PCGB de diviser le Parti en boucs et brebis en ceux qui d fendent le Parti et ceux qui ne le d fendent pas Tous sont unis dans un ardent d sir d appliquer la ligne g n rale Et Manouilsky de r pliquer Je ne connais pas l usage britannique Il se peut qu il en soit ainsi Mais je vais demander nos amis britanniques quand vous aurez la r volution dans votre pays il sera peut tre n cessaire d amputer des t tes Les communistes britanniques taient une soci t de grands amis que le dirigeant du Komintern compara d favora
63. 2 Ceux ci furent en leur temps retouch s par le service A 1 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Bernhard H Bayerlein 99 l int rieur et du Commissaire du Reich pour la surveillance de l ordre public sous Weimar Archives photographiques Environ 150 000 photos pour l histoire du mouvement ouvrier Archives filmiques et sonores Les archives historiques du KPD L histoire du legs des archives du KPD a d but vers 1924 quand l direction d cida de les transf rer par tapes Moscou Elles y furent transport es peu de temps avant la prise du pouvoir par les Nazis 1 En 1935 les repr sentants du KPD aupr s du Comit ex cutif de l Internationale communiste CE de l IC r solurent de classer les mat riaux qui ne l taient pas encore selon leur origine g ographique rayons et le domaine abord 2 mettre surtout en exergue dans ce legs un fonds suppl mentaire du Secr tariat du CC qui fut laiss par Pieck aux archives du CE de l IC en 1939 et qui comble certaines lacunes de l inventaire Durant les travaux de classement en Union sovi tique une quantit jusqu ici mal connue de documents dut tre perdue En 1941 les archives d pos es Moscou furent transf r es vers l Oural Apr s 1945 elles furent rapatri es en Allemagne dans un bon tat de conservation selon la version officielle 5 Pourtant la restitution de ces fonds prit un t
64. 2 Deux ans plus tard au VI congr s du Komintern on vit la majorit de l d l gation du PCGB aussi bien que le repr sentant de PIC en Grande Bretagne Petrovski s opposer la r solution sur la question nationale et coloniale parce qu elle ne correspondait pas l analyse de la situation en Inde dont des communistes britanniques avaient fait une tude particuli re Les d l gu s britanniques protest rent contre l attitude peu fraternelle envers leurs critiques dans un d bat singulier o tant d orateurs 1 International Press Correspondence Vienne v 9 n 53 25 sept 1929 p 1139 1140 2 J STALIN op cit t 8 Moscou 1954 p 205 214 J T MURPHY New Horizons Londres 1942 p 226 229 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 172 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs semblent ignorer quelle tait la question en discussion 1 Cette unique opposition dans une p riode o l expression de telles opinions dissidentes tait d j tr s mal vue un congr s de l IC indique la position particuli re qui distinguait le PCGB la fin de 1927 les premi res tentatives avaient t faites par Moscou pour remplacer la ligne traditionnelle du PCGB de soutien critique un gouvernement travailliste par une opposition tous azimuts au Parti travailiste d sign comme troisi me parti capita
65. 21000 Dijon 82 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs ordre de Moskvine 1 Elle demanda ce qu il fallait faire avec ce carton Nous ignorons la r ponse mais les documents contenant des informations sur l opposition ont disparu ainsi que les dossiers personnels de N Boukharine G Zinoviev et L Trotsky dont jai pu trouver la trace aux archives du Komintern 2 Les dossiers personnels de certains collaborateurs sovi tiques du Komintern devenus plus tard ennemis du peuple sont manifestement purg s Les dossiers de la trotskyste V Kasparova de J Piatnitski et de M Moskvine ne contiennent que quelques feuilles disparates Il n est pas exclu que dans le pass tous les dossiers des Kominterniens aient t purg s Dans le dossier d un collaborateur technique de l appareil du CE de l IC embauch au mois de d cembre 1936 j ai trouv deux formulaires officiels de renseignements confidentiels adress s au pr sident de la 11 section 3 d partement 1 direction du NKVD qui se cachait sous le pseudonyme de Nikolaev Les agents secrets du NKVD Titan et Auteur dans leurs rapports dat s des 4 et 7 novembre 1938 ont donn des informations sur la conduite et les conversations suspectes de ce collaborateur Au bout d un an il fut licenci Je n ai pas r ussi trouver dans d autres dossiers personnels de semblables renseignements confidentiels Toutefois si lo
66. 44 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs ses lecteurs Il lutte sans rel che contre les id es qui lui paraissent entra ner une r vision de l h ritage marxiste 1 Il prend soin cependant de ne pas tre confondu avec ceux que le SSDP nomme les l ments anarchisants afin de ne pas donner prise aux critiques de la majorit Si en 1906 au congr s d Oulu il est partisan du soutien aux r volutionnaire russes i se d marque des Activistes prol tariens 2 et analyse prudemment le soul vement de Viapori 3 L ann e suivante il prend acte de l chec de la premi re r volution russe pour rentrer dans le rang Il est en cela fid le aux orientations adopt es par les Si tasaarelaiset Kuusinen toutefois n est pas un simple chef de faction Il laisse appara tre une forte personnalit qui ne se laisse pas enfermer dans les sch mas tablis Il refuse par exemple en d cembre 1909 d tre candidat aux lections l gislatives en d pit des sollicitations de ses amis et de la direction car il estime que le jeu n en vaut pas la chandelle l automne 1916 il d missionne du Ty mies pour marquer sa distance avec Edvard Valpas Il semble lui reprocher son attentisme dans une p riode de bouleversements majeurs Apr s l clatement de la r volution russe il travaille avec fi vre l tablissement de l ind pendance 4 n h sitant pas se rapprocher d anciens adversaires 5 Il est alors bien lo
67. A Colin 1958 1961 1963 3 Exposition Cent ans de l Internationale socialiste Bruxelles septembre 1964 4 V KULOW A JAROSLANSKI d David Rjasanov Marx Engels Forscher Humanist Dissident Berlin 1993 5 G HAUPT Note sur les archives de la Premi re Internationale r unies par le BSI Le Mouvement social juill sept 1963 p 81 91 et juin juill 1964 p 87 94 G LANGKAU Marx Gesamtausgabe Dringendes Parte interesse oder dekorativer Zweck Ein Wiener Editionsplan zum 30 Todestag Briefe und Briefausz ge International Review of Social History XXVH 1983 p 105 142 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Daisy Eveline Devreese 35 sauvetage pour archives et collections menac es de confiscation voire de destruction de la part de gouvernements peu enclins tol rer une forme quelconque d opposition L institut le fit avec un certain panache et b n ficia des moyens de le faire Les Pays Bas taient neutres en mati re de politique internationale et le premier directeur de l institut N W Posthumus avait r ussi int resser au financement de l entreprise une compagnie d assurances 1 D s mes premi res recherches il apparut clairement qu il me faudrait travailler en premier lieu avec les collections conserv es Amsterdam et Moscou Chacune des deux institutions tait le d positaire d peu pr s la moit
68. Archives nationales du Canada Ottawa Bien qu ils aient jusqu maintenant t tr s peu utilis s au Canada les documents des nombreux autres proc s intent s en vertu des nombreuses lois anticommunistes repr sentent aussi une source d int r t Le probl me tient aux possibilit s d acc s ces sources Les archives polici res canadiennes ne sont pas aussi riches qu en France par exemple Le chercheur n a pas acc s aux fiches polici res et beaucoup des documents qui subsistent ont largement t pur s La GRC poss de des archives Certains documents ont t rendus publics gr ce la Loi sur l acc s l information Ces documents couvrent une large p riode allant jusqu aux ann es 1980 On peut trouver des rapports de r unions ou d assembl es auxquelles les agents policiers ont assist des bilans en provenance de a direction de la GRC ainsi que des dossiers sur des militants communistes comme Michael Buhay ou Bella Hall Gauld ou sur le PCC et ses organisations 2 1 Robert COMEAU Le Canadian Seamen s Union 1936 1949 un chapitre de l histoire du mouvement ouvrier canadien Revue d histoire de l Am rique fran aise vol 29 n 4 mars 1976 p 503 538 et Le Searchlight journal exemplaire de l Union des marins canadiens Strat gie 13 14 printemps t 1976 p 7 49 2 Ces documents sont accessibles l difice du SCRS situ au 284 de la rue Wellington Ottawa pr s des Arch
69. CCN CDU CE CGPT CGT CGTU CNT CRCEDKHC DSU FSI GPU GRC GRU PRINCIPAUX SIGLES UTILISES Association Internationale des Travailleurs Premi re Internationale Amicale des anciens volontaires en Espagne r publicaine Brigades internationales Bureau politique Bureau socialiste international Comit central Commission consultative nationale Union d mocrate chr tienne Comit ex cutif Conf d ration g n rale des paysans travailleurs Conf d ration g n rale du travail Conf d ration g n rale du travail unitaire Confederacion nacional del Trabajo conf d ration nationale du travail Centre russe de conservation et d tude de la documentation en histoire contemporaine Demokratische Soziale Union Union des d mocrates sociaux F d ration syndicale internationale Gosoudartsvennoie polititcheskoie upravlenie ou GUEPEOU administration politique d tat Gendarmerie royale du Canada Contre espionnage russe Internationale Arbeiter Hilfe Secours ouvrier international Institut agraire international Internationale communiste Institut du marxisme l ninisme Internationale ouvri re socialiste Internationale Rote Hilfe Secours rouge international 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 10 IISG ISR KGB KJI KMD KPD LDPD MEGA NKVD NSDAP OBU OGPU OMS PC
70. CPGB was formed in 1920 21 under the influence of the October Revolution by the fusion of a number of small Marxist organisations Whilst supporting the line of the CPSU and the Comintern on Russian questions British Communists bad disagreements with them on questions directly affecting Britain notably on the introduction of its class against class line in the late twenties and its anti war line in 1939 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon R sum s Abstracts 301 Silvio PONS Za direction stalinienne et le Kominform quelques r flexions sur la conf rence de 1947 La fondation du Kominform est la lumi re des archives envisag e comme un processus dont les diff rentes composantes sont analys es les pr occupations diplomatiques de l URSS le r le de Staline et surtout celui de Jdanov apparaissent essentiels En cette occasion pourtant la politique sovi tique n appara t pas exempte d incertitudes et de fluctuations incarn es par la tonalit diff rentes des interventions de Malenkov et Jdanov qui personnifient deux lignes entre lesquelles la politique trang re de l URSS volue les ann es suivantes The founding of the Kominform as revealed by available archives is analysed as a process with diverse components the diplomatic interest of the USSR the personal role played by Stalin and above all that played by Zhdanov seem essential to thi
71. Canada the Making of National Insecurity State 1945 1957 Toronto University of Toronto Press 1994 512 p 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 112 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs LA REPRESSION CONTRE LE MOUVEMENT SYNDICAL Duplessis n entend pas en rester l D s la fin de la Seconde Guerre mondiale son gouvernement pr sente le projet de loi n 5 qui contenait une clause anticommuniste La Commission des relations de travail aurait d tenu le pouvoir de ne pas accorder d accr ditation tout syndicat comptant parmi ses dirigeants ou permanents une personne reconnue comme tant un adepte ou un propagandiste d une doctrine communiste ou marxiste etc Si une telle accr ditation avait t accord e par erreur la Commission avait le devoir de r voquer ladite accr ditation La mobilisation ouvri re a eu raison de ce projet de loi Duplessis est cependant revenu la charge en 1954 en modifiant la Loi des relations ouvri res 1 La loi 19 reprenait l article anticommuniste du projet de loi n 5 commun ment appel Bill 5 et l galisait r troactivement les sanctions prises par le gouvernement et la Commission des relations de travail contre certains syndicats jug s communistes En butte l hostilit des autorit s politiques et religieuses les communistes rencontr rent d autres
72. Dreyfus sur le Profintern participe du m me souci de bien conna tre les rapports entre le Komintern et ses filiales Pour compl ter cette approche l article de S Pons qui d borde le cadre chronologique du Komintern puisqu il traite du Kominform illustre galement cette tape n cessaire qui est celle de la confrontation entre les hypoth ses des travaux anciens et ce que r v lent ces archives nouvelles puisqu il observe et analyse la conf rence de 1947 C est le moment de la v rification du bilan qui tend mesurer les carts entre les conclusions voire les probl matiques anciennes et le d pouillement r cent sans pour autant juger ni encore moins condamner les historiens qui n ont pas eu acc s ces archives Les six communications prolongent les approches traditionnelles de l historiographie du communisme aussi bien par l histoire de la structure de ses filiales que de moments pr cis sans oublier la construction et la diffusion d une culture politique et son ancrage social Chaque auteur met d autre part en garde la communaut scientifique face une vision r ductrice de l histoire du communisme savoir la recherche d information sensationnelle Car le secret qui a longtemps entour ces archives conduit souvent des comportements dangereux allant de l merveillement la recherche de tr sor cach ou pire la recherche syst matique de la manipulation du complot quand les motivations ne sont p
73. Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Au confluent de l essai bibliographique et de la r flexion historique se situent ses interrogations sur la d marche de l historien dont t moigne le titre de son ouvrage posthume L historien et le mouvement social Son panth on personnel incluait F Mehring mais surtout A Rosenberg dont il r dita l Histoire du bolchevisme 1 ainsi que les grands collecteurs d archives que furent D Riazanov et B Nicolaevsky mais aussi R Medvedev dont l Histoire du stalinisme il en assura l dition fran aise 2 ainsi que les ditions anglaise et l italienne se voulait conservatoire motiv e par la crainte que les sources n aient t d truites crainte semble t il non fond e au vu des d couvertes r centes Cette derni re publication s inscrivait dans un autre cadre encore partir de ses options de marxiste critique du stalinisme G Haupt fit conna tre au public fran ais parfois sous pseudonyme plusieurs textes de dissidents sovi tiques activit qui lui valut d tre attaqu simultan ment droite et gauche Ia veille de l engouement de l intelligentsia parisienne pour Soljenitsyne G Haupt ceux qui l ont connu le savent bien tait un historien passionn capable d interrompre n importe quelle occupation festive une s ance de cin ma par exemple pour aller sur le champ v rifier le bien fond d une hypoth se dont il venait d avoir l intuition
74. En conclusion de cette premi re partie on peut dire que les archives de l Internationale communiste ne r volutionnent pas l historiographie du radicalisme Ceux qui avaient eu avant 1992 le courage de s atteler l tude des organisations de masse voqu es plus haut ont de fa on g n rale vu juste Ainsi pour le RUP Rachel Mazuy gr ce l exploitation des fonds de la Biblioth que marxiste de Paris avait mis en valeur le r le des communistes dans la gen se du Rassemblement On peut aujourd hui avec les archives russes trouver un certain nombre de cha nons manquants confirmer des intuitions tablir avec une certaine pr cision le r le des diff rents protagonistes La chronologie de l histoire des relations entre radicaux et communistes ne s en trouve pas modifi e On y voit bien l int r t des communistes pour les radicaux apr s 1934 Mais cet int r t ne rev t de forme achev e qu apr s l t 1935 il appara t clairement tactique et s inscrit dans des modes de relations pr d finis Les radicaux sont toujours per us de mani re indiff renci e Les communistes semblent n tablir entre eux aucun distinguo et leur fr quentation accrue ne donne mati re ni une analyse approfondie ni une esquisse de typologie Pour eux le radicalisme incarne les classes moyennes C est cette incarnation dans un contexte redout de fascisation des classes moyennes qui justifie le rapprochement et lui donne tout son sen
75. Espagne antifranquiste Les nergies lib r es par le soul vement militaire auraient entra n une r ponse brutale du communisme stalinien justifiant son attitude contre r volutionnaire par la priorit donn e la victoire militaire Guerre contre r volution Cette r ponse la r volution de juillet et la d fense des int r ts de la politique ext rieure sovi tique auraient dict la politique de Staline L l ment le plus convaincant de cette interpr tation est la r f rence au poids d cisif de la politique ext rieure Celle de Staline celle de PIC l gard de l Espagne a un point de d part bien ant rieur au 18 juillet 1936 on l a vu avec la consigne de front populaire lanc e en pleine insurrection d octobre 1934 En 1936 c est la politique expansionniste de Hitler et surtout la remilitarisation de la Rh nanie le 7 mars qui s ajoutant la mont e des tendances antid mocratiques en Espagne d termine un dernier virage de l IC qui abandonne toute id e de r volution sovi tique La d fense de l d mocratie r publicaine devient l objectif essentiel et il sera formellement assum par le PCE et par son dirigeant effectif Codovilla m me si persiste toujours l ambition d exploiter le succ s d la conjoncture de crise qui suit les lections et qui permet au parti de faire avancer les unes apr s les autres ses positions pour conqu rir le pouvoir Quand le d bat sur l Espagne commence au secr t
76. Ils sont actuellement accessibles sur microfilms aux Archives publiques de l Ontario ainsi qu aux Archives nationales du Canada 1 Ces archives comprennent en plus des d positions lors du proc s les documents saisis lors des perquisitions incluant de la correspondance et des imprim s relatifs au journal The Worker organe central du PCC la Ligue d unit ouvri re Workers Unity League la Ligue des jeunes communistes Young Communist League la Ligue de D fense ouvri re Canadian Labour Defense League ainsi qu d autres organisations li es au Parti communiste comme les Amis de l Union sovi tique Tim Buck malgr une intense campagne de sensibilisation travers le pays ne sera lib r qu en novembre 1934 L article 98 du code criminel sera r voqu en 1936 par le nouveau Premier ministre lib ral Mackenzie King 2 qui remplit alors une promesse faite lors de la campagne lectorale de 1935 Au Qu bec le r pit sera de courte dur e Le gouvernement qu b cois prend la rel ve en adoptant en 1937 la Loi prot geant la province contre la propagande communiste 5 commun ment appel e Loi du Cadenas Elle interdit tout propri taire ou occupant d une maison d utiliser celle ci ou de permettre toute personne de l utiliser en vue de propager le communisme Elle conf re au Procureur g n ral de la province le pouvoir de placer sous scell s toute maison et d en vincer les occupants s il est convain
77. J ai cependant choisi de traiter du Kuusinen social d mocrate pour d autres raisons Son r le ult rieur dans l appareil du Komintern pose d abord la question des continuit s et des ruptures dans l histoire du mouvement ouvrier qui refl te les mutations s culaires affectant non seulement les rapports conomiques et sociaux mais aussi les modes de pens e et les attitudes politiques L tude biographique d un personnage qui a connu diff rentes phases de l histoire ouvri re permet d analyser le cheminement complexe des unes aux autres L une des interrogations majeures de l expos est donc de savoir dans quelle mesure le Kuusinen d avant 1918 permet de comprendre celui du Komintern puis de l re Krouchtchev 1 Citons p le m le Erkki SALOMAA Usko Sotamies O W Kuusinen in Tienn ytl j t Suomen ty v enliikkeen merkkimiebi Ursinista Tanneriin Tammi Helsinki 1968 Vesa SALMINEN sous la direction de Nuori Otto Ville Kuusinen 1881 1920 Gummerus Jyv skyl 1970 Thomas HENRIKSON komantik och marxism Estetik och politik bos Otto Ville Kuusinen och Diktonius S derstr mw Helsingfors 1971 Juha UKKONEN O W Kuusinen Asian periaattellinen puoli Valittuja kirjoituksia ja puheita vuosilta 1905 1918 Yhteisty Oy Helsinki 1981 John HODGSON Otto Wille Kuusinen poliittinen el m kerta Tammi Helsinki 1975 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel
78. Jean Longuet qui prend en septembre 1935 la t te du Comit de d fense de thiopie mais il compte ses c t s les radicaux Pierre Cot Jean Zay Marc Rucart et Gaston Monnerville En r alit le Comit international de d fense de l thiopie est n d une initiative d Henri Barbusse il est subventionn par le Comit Mondial qui y dispose d un repr sentant et d un contr leur en la personne du communiste R Adami 2 Jusqu en juin 1936 c est L o Wanner qui en est la secr taire et la cheville ouvri re Les lettres qu elle adresse Paul Langevin et Willy M nzenberg transmises l IC l vent toute ambigu t sur les origines du Comit de d fense de l thiopie En exp diant le relev des comptes de l association Willy M nzenberg pour qu il r gle sans retard les dettes du Comit Mme Wanner manifeste sa d sapprobation l gard des proc d s mis en uvre Ils la mettent en situation d licate l gard des hommes et des femmes qui ont plac leur confiance dans le Comit ignorant l origine de son financement et l identit de ses vrais animateurs La location est exigible depuis le 15 juillet dater du 30 juillet je n ai pu remettre les pieds au bureau en raison du non paiement Ce qui ne veut pas dire que cette absence ait t correcte vis vis de nos amis qui m ont dit avoir essay maintes fois de me t l phoner La grande erreur commise fut de croire que ce bureau tait une table et une
79. Malaga aux consignes de participation solitaire de PIC le docteur Bolivar y fut le seul d put communiste lu aux Cortes Tout indiquait qu il fallait oublier la r volution espagnole de Stepanov et r orienter la politique du parti vers d autres secteurs ouvriers d autant plus qu avec la radicalisation socialiste l arriv e de militants de ce courant avait cess Le prologue de la perestroika vint d une initiative de Dolores Ibarruri lors de son s jour Moscou dans les premiers mois de 1934 Elle a racont dans une note autobiographique conserv e dans les archives du PCE ses craintes de conna tre le m me sort que Bullejos lorsqu elle manifesta la veille de son retour en Espagne son d saccord avec le sectarisme de la politique syndicale impos e par la maison Il en r sulta une rectification partielle d cid e par la commission politique du secr tariat de l IC le 24 avril 1934 Mais pour un v ritable changement il fallut attendre qu un vent nouveau souffl t dans la maison avec l arriv e de Dimitrov et la pr paration du VIF congr s M Dass a reconstruit les premiers pas de la commission et a montr comment d s le 2 juillet Dimitrov devant le caract re central de la menace fasciste propose de r viser la politique de front unique et de reconsid rer le r le de la social d mocratie Et le 8 lorsqu il examine la campagne de front unique pour sauver Th lmann seul le PCF chappe la r pr
80. Moscou l illustrent aussi au chapitre des voies de transmission du savoir que constitue la ligne politique juste La r alit de l intervention des missaires du CE de PIC auxquels s ajoutent en 1928 des instructeurs charg s de missions de longue dur e montre que leur pouvoir passe par le fait qu ils apportent des nouvelles du centre sous forme de directives ils savent ce que veut l IC et ils savent ce que les sections doivent faire En sens inverse ils augmentent le pouvoir du centre en l informant sur l activit des partis communistes sans que celui ci soit au courant de ce que l on dit sur lui La s lection des cadres qu ils op rent en tant que repr sentants du CE de PIC fonctionne elle aussi sur des crit res de ma trise du juste savoir les fonctionnaires qu ils nomment ou cooptent sont ceux qui leur semblent des garants de la discipline ceux qui transmettront la ligne qui veilleront son application correcte Ils licencient mettent l cart ou excluent les secr taires les r dacteurs les parlementaires qui sont r put s peu conformes Quant la base elle est adapt e sous la pression de ce qu on appelle de mani re euph miste des discussions en cellule un proc d qui par sa r p tition permet d liminer toutes les opinions divergeantes Le caract re contraignant Rotpunktverlag 1980 p 155 197 et avec quelques pr cisions en provenance de
81. PC PCC PCE PCF PCGB PCR PCR b PCS PCUS PDS POF PSOE RFB REMB RUP SDN SDP SED SRP SPD SSDP UGT WEB ZPA Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Internationaal Instituut voor sociale geschiedenis Institut international pour l histoire sociale Internationale syndicale rouge Komitet Gossoudarstvenno Bezopasnosti Comit pour la s curit d tat Kommunistische Jugend Internationale Internationale communiste de la jeunesse Union des jeunesses communistes d Allemagne Kommunistiche Partei Deutschlands Parti communiste d Allemagne Parti lib ral d mocrate Marx Engels Gesamt Ausgabe dition des uvres compl tes de Marx et Engels Narodny kommissariat vnoutrennik del Commissariat du peuple aux affaires int rieures Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei Parti des travailleurs nationaux socialistes allemands One Big Union Obiedinenno e GUEPEOU Organe de la s curit d tat Section des liaisons internationales Parti communiste Parti communiste bolchevik Parti communiste canadien Parti communiste d Espagne Parti communiste fran ais Parti communiste de Grande Bretagne Parti communiste russe Parti communiste russe bolchevik Parti communiste suisse Parti communiste de l Union sovi tique Parti de la d mocratie socialiste Parti ouvrier fran ais Parti socialiste ouvrier d Esp
82. Petrograd 1922 Bericht ber die T tigkeit des Pr sidiums und der Exekutive der Komintern 6 M rz bis 11 Juni 1922 Hamburg 1922 3 D apr s un calcul approximatif le CE s est r uni tous les trois mois en 1925 tous les quatre mois en 1926 et tous les six mois en 1928 Cf T tigkeitsbericht der Exekutive der Komintern 1925 1926 Hamburg 1926 p 13 Protokoll der Erweiterten Exekutive der Komintern Moskau 22 Nov 16 Dez 1926 Hamburg 1927 p 843 Protokoll des 6 Weltkongresses der Komintern Moskau 17 Juli 1 Sept 1928 Bd 4 Hamburg 1929 p 104 4 Cf Protokoll der Erweiterten Exekutive op cit p 843 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 214 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs pour une grande partie au secr tariat et l orgbureau D apr s les statuts de 1924 le secr tariat tait l organe ex cutif du CE de son pr sidium et de l orgbureau Un r glement interne pr cise en 1926 les fonctions pr paration des questions pour les instances d cisives du CE de l IC ex cution des d cisions prises par ces instances 1 premi re vue le secr tariat fut un simple organe d ex cution des ordres venus d en haut Les secr taires successifs prirent n anmoins une part chaque fois plus grande dans le processus de d cision et devinrent des connaisseurs intimes des rouages du Komintern P
83. SED t III de 1913 1923 t IV de 1924 janv 1933 t V de janv 1933 mai 1945 Berlin Est Dietz 1966 698p 636 p 666 p 5 IML ZPA Historisches Archiv der KPD Findbuch op cit 1 1 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 100 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs d autres lieux Il appara t que ce n est pas Moscou que l on devait d pouiller et examiner les documents selon les crit res scientifiques de l archivistique 1 Les archives historiques du KPD se composent de cinq groupes principaux Le premier comprend les mat riaux des instances centrales du KPD dans l ordre suivant Groupe mat riaux des instances centrales du KPD 1 Congr s du parti 2 Conf rences du parti 3 Commission centrale de r vision Groupe I Comit central du KPD 1 Sessions de la D l gation centrale et du Comit central CC 2 Comit central 3 Bureau politique BP 4 Bureau d organisation Section d organisation Commission d organisation 5 Secr tariat du CC 6 Commissions lues du CC 7 Appareil du CC 701 Femmes 702 Questions agraires Land 703 Travail parlementaire et communal 704 Commission des finances Tr sorerie Service financier 705 Travail politique l arm e 706 Information 707 Agitation et propagande 708 Syndicats 709 Coop ratives 710 Sport 711 Bureau juridique
84. Stalinism 1993 1994 n 3 4 p 25 30 la version int grale est publi e in Internationale wissenschafiliche Korrespondenz zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung Berlin article cit 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 204 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Dans une certaine mesure ces derni res remarques sont galement vraies pour un autre instrument de pouvoir sur les communistes occidentaux aux mains du centre la r pression Encore faut il pr ciser que dans ce domaine les r nes sont tenues par d autres organisations que le Komintern et qu partir d un certain moment celui ci sert tout au plus alimenter la machine emball e Ses propres rangs sont d ailleurs fortement d cim s par la terreur comme le montrent les chiffres avanc s par des chercheurs russes 1 Victimes autant que responsables les communistes le sont bien s r des degr s divers Or la question qui int resse au premier chef l histoire n est pas celle de la culpabilit individuelle mais plut t celle de la conceptualisation d un ph nom ne qu on peut qualifier de psychose collective Un climat de peur et de suspicion o selon la constatation faite par Hannah Arendt tout manque de vigilance quivalait une preuve de culpabilit et o le seul gage de fiabilit devenait la d nonciation de ses amis 2
85. adresse C tait un centre 3 L Association des Amis du Peuple chinois et le Comit pour la d fense du Peuple thiopien ont servi de laboratoires une future op ration frontiste celle du Rassemblement universel pour la paix Ce dernier n en septembre 1936 pr sente de grandes similitudes avec l association voqu e plus haut causant d ailleurs sans doute plus ou moins directement sa mort Il se situe toutefois sur une toute autre chelle symbolisant un exemple de la r ussite d un mouvement frontiste con u et r alis par les hommes du Komintern Paradoxalement c est le caract re composite de la client le du RUP recherch dans un premier temps qui dans une seconde phase se r v le g nant pour ses g niteurs qui verront tels des apprentis sorciers leur cr ature leur chapper Son objectif est de participer la r alisation du front unique sur le th me de la d fense de la paix et implicitement de la d fense contre le fascisme principal fauteur de guerre Il r pondait au besoin d une nouvelle structure de grande dimension le choix du th me f d rateur de la paix en est la preuve mais moins marqu e l extr me gauche que ne l tait le Comit mondial contre la guerre et le fascisme 4 De fa on plut t surprenante de prime abord on constate que les archives de lex Komintern sont particuli rement bien fournies sur le RUP En r alit la gen se du mouvement et son fonctionnement permettent
86. aggrave lorsque Louis Dolivet le seul correspondant communiste au secr tariat international d veloppe partir du d but de l ann e 1937 une strat gie politique personnelle Sur le r le ambigu de ce personnage cf Sabine JANSEN Un Kominternien Louis Dolivet Communisme n 40 41 1995 p 117 129 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 234 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs en qu te d une nouvelle jeunesse et surtout d une caution gauche qui soit susceptible de faire oublier quelques garements dans les combinaisons d union nationale La guerre d Espagne qui clate en juillet 1936 largit nouveau le foss qui s pare la majeure partie des radicaux partisans de la non ntervention en Espagne et les communistes Toutefois les archives de l ex Institut Marx Engels d montrent l importance pour ces derniers du contact tabli avec les radicaux partir de 1935 et dont le souci transpara t dans les d cisions du Bureau politique du parti communiste fran ais jusqu l extr me fin de l ann e 1938 1 Ainsi le 15 d cembre 1938 alors que Daladier a choisi l alliance droite Maurice Thorez souligne dans un rapport pr sent au Bureau politique la volont du Parti communiste de se rapprocher des radicaux V u pieux pourra t on penser mais v u dont il faut remarquer la r currence
87. auquel il se substituera plus qu il ne le d truira l emp che de s y assimiler compl tement et 1 Cf S CASTILLO d Solidaridad desde abajo Madrid UGT 1994 2 Cf les travaux classiques de THOMPSON ou de SEWELL 3 Dans les ann es 1880 l anarchisme espagnol se divise formellement entre anarcho communistes et collectivistes ces derniers exprimant l exp rience concr te de l organisation sur une base professionnelle 4 C est un th me constant qu Iglesias reprendra jusqu au bout Le texte le plus connu sur ce point est Las organizaciones de resistencia publi encore en 1928 reproduit dans Pablo IGLESIAS Escritos 1 Madrid d Ayuso 1975 p 259 276 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 64 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs compense un minimum d intervention dans le champ politique le discours de propagande et la vie de l organisation restant longtemps le seul mode d action du PSOE Celui ci n adh re donc pas au guesdisme pour reproduire de fa on plus ou moins fid le la forme qui pour des raisons de g ographie et d influences culturelles lui est la mieux connue du courant socialiste Par contre les sch mas id ologiques qu il labore en tenant compte de ce contact permettent de concilier l appartenance au courant marxiste m me s il est difficile de le rendre clir dans le cont
88. avec la collectivisation stalinienne resta lettre morte L autre d butant en 1934 place directement le parti avant le syndicat car la ligne des ann es 20 qui organisait les paysans au sein de la CGPT en les poussant l action revendicative sans perspective politique a t un chec la fois g ographique et num rique D ailleurs cette tactique n a pas pu freiner dans les campagnes la mont e des agrariens de l extr me droite dont le discours corporatiste tait s duisant pour les paysans 4 La nouvelle direction du secteur agraire du PCF avec l arriv e sa t te de W Rochet au printemps 1934 s attache d velopper la strat gie de Front populaire la campagne Pour faire appliquer cette nouvelle strat gie W Rochet a d reprendre en main toute la section agraire en rajeunissant les cadres en ce sens il s agit d une affaire de g n ration 5 Ces changements entre les ann es vingt et les ann es trente sont aussi replacer dans une perspective plus g n rale celle de l histoire du PCF Au milieu des ann es trente le PCF r int gre la R publique la culture nationale et r publicaine On est loin du divorce 1 G rard BELLOIN Renaud Jean le tribun des paysans Paris d de l Atelier 1993 2 Voir en particulier Jean Vigreux Paysans et responsables du travail paysan dans la direction du PC in Michel DREYFUS Claude PENNETIER Nathalie VIET DEPAULE sous la dir de La part des militants
89. beaucoup plus long qu ils ne l imaginaient il y a encore une dizaine d ann es quand le sentiment d tre priv s de tel ou tel document dont ils soup onnaient l existence focalisait leur attention sur l Eldorado plus ou moins mythique des archives de Moscou 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon RESUM S ABSTRACTS Michel CORDILLOT Archives et bistoriographie de l AIT un bilan et quelques l ments de r flexion Dans une r flexion collective sur les rapports entre archives et historiographie le cas de PAIT peut avoir valeur d exemple La collecte syst matique des archives mais aussi le constat des carences d une historiographie pourtant riche montrent que l exploitation des archives ne peut aucun moment faire l conomie d une r flexion sur la probl matique d analyse et qu l inverse l laboration d une probl matique peut aider inventer de nouveaux types de sources In our discussion concerning the relationship between archives and historiography the International Working men s Association may be used as a relevant example Despite the systematic collection of the surviving archives the existence of some silences in the existing rich historiography demonstrates that the exploitation of archives is necessarily dependent upon in
90. belges de PAIT 1865 1877 r flexion sur les probl mes li s l dition de documents 31 Maurice Carrez Otto Ville Kuusinen avant 1918 les archives et leur PDT AO semestre en naen 41 Michel Ralle propos de la formation du PSOE 1872 1910 archives sources de presse et culture OULTI TE nn 55 Claudie Weill L h ritage scientifique de Georges Haupt 67 II partie Archives du communisme renouvellement des outils et PrODI MES 5 nintendo 73 Mikha l Panteleiev Les archives du Komintern Moscou possibilit s et TT TR E 79 Francesca Gori propos de la publication des archives du Kominform 85 Bernhard H Bayerlein Un aper u des archives sur le communisme Berlin POUSER 91 Robert Comeau et Bernard Dansereau Les archives sur la r pression anticommuniste au Qu bec et au Canada 1919 1956 105 Pierre Brou Les archives de TroiSRY n tement ateennenntens 117 Denis Peschanski Pour une utilisation raisonn e des archives 121 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 8 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs III partie Prolonger les chantiers d j ouverts de l histoire du COMMUNISME mnt mme a st 129 Aldo Agosti L historiographie du Komintern et ses sources jusqu en 1990 135 Claude Pennetier propos du dictionnaire biographique des D AR EE O aa TARAR 141 Jean V
91. branche russe mais par les communistes occidentaux N oublions pas que la d b cle en 1914 de la I Internationale marqu e par le f d ralisme fut attribu e par plusieurs orateurs des congr s un manque de centralisme 2 La mont e du centre de d cision vers le haut et le renforcement des moyens de contr le vers le bas ne rencontr rent que peu de r sistance Ce furent les d l gu s norv giens et su dois qui au Il pl num largi du CE en 1923 s insurg rent contre l interdiction des mandats imp ratifs pour la constitution du CE C est chaque parti d lire ses repr sentants pour le CE de m me les repr sentants envoy s par l Internationale aux partis devraient tre choisis apr s consultation du parti concern Ces objections furent balay es par le pl num ainsi que la proposition que ce soit dans chaque pays le congr s du parti qui lise dans les semaines pr c dant le congr s mondial ses d l gu s pour le CE Aux yeux des instances dirigeantes le CE ne devait pas ressembler un parlement de tous les partis fr res mais un organe unifi 5 L ouverture des archives nous permettra de comparer les discours publi s avec les textes tablis par les st nodactylos lors des congr s Les interventions des opposants 1 Cf SVATEK Organi dirigenti art cit p 96 102 2 Cf le discours de l italien Bordiga p 814 ou de l allemand Hugo Eberlein charg par le CE en 1922 de d fendre
92. bur R56 21000 Dijon 280 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs points de vue id ologiques oppos s l un s effor ait de sauver PIC du stalinisme russe 1 tandis que l autre pr tendait faire de l histoire du communisme international une simple excroissance de la politique sovi tique 2 Une attitude scientifique diff rente et nouvelle oblige exposer les conceptions g n rales sur lesquelles elle repose d o ces remarques entendre comme des hypoth ses destin es la confrontation 3 L IC doit tre con ue comme un ensemble complexe et diff renci associant un appareil central avec des sections nationales Il est fr quent d assimiler l Internationale son seul centre moscovite sans y inclure les diff rents partis communistes L anachronisme de cette approche est indubitable car l poque ces partis se constituent et se con oivent seulement comme des sections nationales Sans doute ces sections ont des sp cificit s par rapport l appareil central dont elles ne sont pas le simple prolongement Leur activit et leur fonctionnement marqu s par la soci t dans laquelle elles sont inscrites rev tent des particularit s nombreuses qui cependant sont loin d tre per ues comme durables et essentielles car elles apparaissent surtout comme des concessions temporaires aux traditions Ind pendamment des discours la croissance de l IC entra ne une diff renciation
93. ce son propre r seau d informateurs dans les sections de PIC C est dans ce domaine celui des m canismes de pouvoir du comit ex cutif de l IC et en filigrane celui du pouvoir de Staline vers l aval en direction des partis communistes occidentaux que l ouverture des archives a permis le plus de progr s La raison de ces avanc es rapides tient sans doute au fait que non seulement ces fonds ont t ouverts le plus t t et le plus largement mais aussi que sur ce terrain il existait d j de nombreux sp cialistes qui ont su enrichir et compl ter et si n cessaire corriger leurs connaissances ant rieures avec celles que dispensent maintenant les sources russes partir de l exemple de la section suisse de l Internationale j aimerais esquisser bri vement quelques aspects de ce que la politique d information du centre moscovite tentait de camoufler aux contemporains et que r v lent aujourd hui les archives propos du mode de fonctionnement du Komintern Toutefois notons d abord que le terme de centre pour parler des instances dirigeantes du Komintern rel ve d j en partie de cette perspective fauss e que la politique d information de l poque s effor ait de projeter aux militants communistes puisqu il fait 1 Niels Erik ROSENFELDT Stalin s Secret Chancellery and the Comintern Evidence about the Organizational Patterns Copenhagen C A Reitzels Forlag 1991 125 p 2 Cf par exemple Instruktio
94. cin ma Monumental de Madrid avec le secr taire g n ral Jos Diaz Il reprit le sch ma une variante pr s l expression rassemblement populaire antifasciste ce qui tablit un lien avec la formation squelettique qui avait surgi autour du mouvement contre la guerre et le fascisme en 1933 et qui vers la fin janvier 1933 avait 1 CRCEDHC 495 32 24 r I original en fran ais 2 CRCEDHC 495 184 isch 16 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 258 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs pouss la fondation d un front populaire en Espagne avec des groupes et des personnalit s minoritaires sans rapport avec la vaste coalition lectorale de novembre d cembre 1935 La fragilit de la situation politique espagnole rendait indispensable un pacte auquel poussait la loi lectorale et sur ce plan le Front populaire ne constituait pas un probl me pour le PCE occup entra ner la gauche socialiste vers un processus de bolchevisation absorption moyen terme du PSOE et attirer les jeunesses socialistes vers une fusion paradigmatique dont les tapes furent suivies de pr s par le grand timonier LE REPLI LA PRIORITE DEMOCRATIQUE Selon un vieux clich la Guerre civile aurait t une confrontation entre les positions politiques du PCE et donc de Staline et de PIC et l lan r volutionnaire de l
95. contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 94 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Parteien und Massenorganisationen der DDR im Bundesarchiv qui fut log e provisoirement dans les anciens locaux du CC et de l IML rue Wilhelm Pieck De la sorte furent aussi concern s par cette proc dure de recouvrement tout fait originale des mat riaux historiques comme les archives du KPD Dans les attendus de cr ation de la Fondation des archives des partis les fonds d histoire du mouvement ouvrier furent d embl e mis en exergue Dans le cadre de la d claration g n rale d intentions qui enjoignait de r ceptionner conserver rendre utilisables et compl ter les documents du Parti socialiste unifi d Allemagne SED et des autres partis de RDA ceux des organisations et des personnes juridiques li es ces partis ainsi que ceux des organisations de masse pour autant qu ils concernaient la p rennit des missions de l tat on pr cisait cela vaut aussi pour les autres pi ces mat riaux et fonds de biblioth ques qui concernent l histoire allemande en particulier celle du mouvement ouvrier national et international ou qui ont un rapport historique ou objectif avec ces questions 1 A PROPOS DE LA SITUATION ACTUELLE LES ARCHIVES FEDERALES LEURS ANNEXES LES AUTRES CENTRES D ARCHIVES Si l on examine la situation actuelle il appara t que l ambit
96. continue cependant de rencontrer de nombreuses difficult s avec les militants qu elle a soutenus pour renouveler la direction du PCF en 1923 notamment ceux issus du syndicalisme r volutionnaire comme Monatte Rosmer Monmousseau ou Semard mais galement ceux de l ancienne extr me gauche du parti socialiste comme Dunois Souvarine ou Vaillant Couturier L limination brutale de Souvarine la promotion galement soudaine de Semard en juillet 1924 lors du V congr s indiquent concr tement que la d signation des dirigeants d un parti communiste important comme le PCF est du ressort de PIC 1 Mais il reste difficile de le proclamer d o le silence relatif sur la d cision concr te et la mise en sc ne post rieure lorsque les instances du parti ratifient la d cision que ce soit lors d un Conseil national ou d un congr s C est le cas en juin 1926 lorsque la nouvelle direction qui rassemble autour de Semard Thorez Cachin Doriot Monmousseau et Renaud Jean est lue par le V congr s du PCF Sa composition a fait l objet de tractations et de discussions plusieurs mois durant d abord Paris en d cembre 1925 lors de la venue de Manouilsky puis en f vrier Moscou lors du VE pl num de F IC devant une commission o si geaient tous les dirigeants russes Staline notamment 2 Les archives t moignent de la vivacit des d bats ce qui montre que les d cisions n taient pas toutes pr alablement prises par le secr ta
97. d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon L HISTOIRE DU PCF COMME SECTION NATIONALE A L EPREUVE DES ARCHIVES DE L IC La p nurie d archives a longtemps domin les probl matiques de Phistoire du communisme et conditionn son criture avant tout centr e sur la divulgation des d cisions et des v nements d une histoire interne rest e largement opaque Aujourd hui l acc s une grande masse de nouveaux documents permet d utiliser toutes les ressources de l histoire politique pour crire celle du Komintern Il est temps de passer de la chronique l interrogation sur des processus profonds que la longue dur e permet seule de saisir L on peut envisager des tudes qui englobent les diverses facettes de l activit politique que ce soit la prise de d cision l laboration des orientations ou les repr sentations implicites L largissement du champ et du questionnement sugg re de nouveaux objets d tude Il en va ainsi des repr sentations et des imaginaires politiques jusqu maintenant difficiles tudier en l absence des documents pr paratoires des d bats internes et de la correspondance devenus d sormais l un des domaines les plus int ressants explorer On se contentera dans cette contribution d envisager deux questions pr liminaires toute recherche plus ambitieuse en valuant avec le plus de pr cision possible les r percussions de l acc s aux archi
98. dans l arm e et dans les autres organes arm s 2 D o la n cessit d une nergique politique d puration de l arm e et aussi d une application rapide du programme pour gagner les masses Ces indications viennent peut tre du sommet car appara t aussi la n cessit de d velopper une lutte nergique contre la secte trotskyste contre r volutionnaire Les directives taient accompagn es d une lettre J Diaz avec obligation de la montrer Medina et aux autres amis o les m mes id es avaient une tonalit plus dramatique Ou le Front populaire agissait avec rapidit et efficacit ou les d mocrates et les r volutionnaires seraient balay s Toute action extr miste qu elle soit anarchiste ou fasciste devait tre combattue Les r serves et les critiques l gard de Largo Caballero disparaissaient et on demandait la direction du PCE de se mettre totalement d accord avec lui dans la perspective d une action commune au parlement et au dehors 3 L existence de tensions entre la conception du front et celle du bloc est alors logique Pour Codovilla les limites du gouvernement r publicain et l aiguisement des antagonismes politiques sont un motif de satisfaction ils annoncent que le PCE se 1 CRCEDHC 495 18 1073 2 CRCEDHC 495 18 1075 original en fran ais 3 CRCEDHC 495 10a 106 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R5
99. de corpus coh rent dans les archives russes concernant le radicalisme partisan en revanche on y trouve un certain nombre d informations ponctuelles et pas seulement dans les archives de l Internationale communiste La lecture de ces derni res on l a voqu refl te d abord des pr occupations d ordre id ologique Tout ph nom ne y est lu au prisme de la vulgate l niniste marxiste sommaire le plus souvent Pour ces raisons l Internationale ne s int resse que tardivement aux radicaux D autres archives Moscou livrent bien ant rieurement des informations notamment celles du minist re des Affaires trang res MID conform ment aux initiales en russe Une plong e m me rapide dans les archives du MID d montre la force de la vision g ostrat gique que l on pourrait d finir aussi comme une vision classique ou r aliste Cette vision r aliste a sa place dans la logique du pouvoir stalinien Elle s explique galement par l origine et la formation du personnel du MID 2 Nombreux sont ses 1 Sur la nature des fonds de la S ret nationale et plus g n ralement sur ces archives en voie de rapatriement cf Sophie C URE Fr d ric MONIER et G rard NAUD Le retour de Russie des archives fran aises Le cas du fonds de la S ret Revue XX si cle janv mars 1995 2 Sur le personnel diplomatique dans l URSS des ann es Trente une th se est actuellement en cours cf pour un premier aper u de ses t
100. de la deuxi me crise marocaine En tentant de percer le myst re du huis clos dont l explication officielle paraissait bien t nue nous avons d couvert qu il devait servir masquer la participation des socialistes la diplomatie secr te si contraire leurs principes La version anglaise b n ficia de cette avanc e un d veloppement fut consacr l pisode illustrant l interaction entre l tude des documents et la monographie comme le voulait le programme de G Haupt En retour une relecture des documents 1 Avec M L WY et C WEILL Les marxistes et la question nationale 1848 1914 Paris Maspero 1974 2 Le congr s manqu L Internationale la veille de la Premi re Guerre mondiale tude et documents Paris Maspero 1965 300 p 3 Der Kongress fand nicht statt Die sozialistische Internationale 1914 Vienne Europa Verlag 1967 300p 4 on and tbe Great War The Collapse of the Second International Londres Oxford University Press 1972 270 p 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 72 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs annexes du BSI concernant la r union de Zurich l incita en pr voir la publication l un des multiples projets qui ne vit pas le jour faute de temps pour le r aliser Il va sans dire que ces remaniements constants avaient aussi leur revers Pourtant c est bien par sa m
101. depth reflections about the historian s task and that conversely the elaboration of new questions may belp find alternative sources 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 294 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Daisy E DEVREESE propos de la correspondance des militants belges de l AIT 1865 1877 r flexion sur les probl mes li s l dition de documents L dition de textes consid r e en tant que genre historiographique requiert l application de la critique historique dans le traitement des documents diter y compris au niveau de leur contenu D s lors que ceci est fait elle peut mener un r quilibrage du sujet trait en laissant appara tre nombre de renseignements non retenus par l historiographie existante Elle contribue une r flexion critique As a form of historiography the editing of texts and documents also requires that the rules of historical criticism should be respected when dealing with the edited documents including their content Documentary publications may lead to a reappraisal of the problem discussed by bringing into light some information overlooked by the current historiography In this way they contribute to a critical understanding of history Maurice CARREZ Ofto Ville Kuusinen avant 1918 les archives et leur interpr tation O V Kuusinen fut avant 1918 un im
102. des tr s rares documents d poque qui se sont conserv s l essentiel de la documentation relative aux Brigades rapatri e d Espagne ayant disparu pendant la guerre ou ayant t d pos e Moscou o elle n est pas accessible aujourd hui 2 On mesurera la lecture des lignes suivantes l apport consid rable qu a repr sent la possibilit de consulter des documents issus de l administration m me des Brigades 1 Traitement biographique quantitatif et comparatif permettant l tablissement d une typologie cette m thode consiste confronter des notices biographiques individuelles la mise en rapport des variables pouvant faire appara tre des facteurs discriminants qui clairent des diff renciations au sein du corpus 2 Vital Gayman et les Brigades internationales Gabiers d histoire de PIRM n 29 1987 p 109 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 242 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs internationales d pos s dans les fonds du Komintern non seulement pour leur histoire mais au del pour l histoire sociale du mouvement ouvrier Le philosophe Alain affirmait qu un document est un vieux papier que la dent des rats la n gligence des h ritiers les flammes de l incendie les exigences de la chaise perc e ont pargn par hasard Il n y a pourtant aucun hasard dans la constit
103. devaient m me nommer cet effet un responsable qui avait charge de contr ler la diffusion des documents class s secrets 6 Les historiens et les historiennes qui ont interrog des t moins de cette poque savent d exp rience quel point l interdit de communiquer des informations est rest ancr jusqu aujourd hui Il suffit d aborder les questions de l organisation interne pour que des gens jusqu alors communicatifs soient soudainement frapp s de mutisme En g n ral ils invoquent l oubli Mais cette discr tion n est pas seulement l expression d une 1 D cision du secr tariat du CE de PIC sign e par Dimitrov 13 mars 1936 CRCEDHC 495 20 761 Cernin est d mis de sa fonction en 1937 Il sera remplac par G Friedrich Bedrich Geminder 2 Le roman a r cemment t r dit en allemand Moskau Die Grenze Berlin Weimar Aufbau Verlag 1992 3 Cf par exemple la D cision de la commission politique du secr tariat politique du CE de PIC du 27 janv 1932 CRCEDHC 495 18 945 4 Directives adress es Gerisch 4 juin 1932 CRCEDHC 495 19 435 5 Projet de r glement propos de la correspondance des repr sentants des partis avec leur pays 9 f vr 1936 CRCEDHC 495 20 761 6 D cision de la commission politique du secr tariat politique du CE de FIC 3 janv 1932 CRCEDHC 495 18 945 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21
104. doit rassembler dans un seul bloc antifasciste tous ceux qui veulent lutter contre la r action et le fascisme contre le gouvernement Lerroux Gil Robles le PCE esp rait ainsi devenir l axe de la lutte antifasciste en Espagne La perestroika du PCE ne fut pas aussi soudaine Si l appel du 27 octobre proposait le bloc antifasciste en prenant comme base que le peuple entier veut la libert ce texte et l article officiel de Togliatti publi dans le m me num ro de Za Correspondance internationale donnent toujours la priorit l objectif consistant reproduire en Espagne le processus r volutionnaire de 1917 Les cinq Vive de la fin de l appel commencent par le gouvernement ouvrier et paysan et les soviets De son c t Togliatti bien que parlant peine des soviets faisait de la lutte ouvri re pour la d fense de ses libert s et pour le pouvoir un stade du processus r volutionnaire espagnol sous le drapeau de IC 5 1 Public Record Office FO 371 18597 69413 2 La Correspondance internationale n 100 101 p 1026 3 La guerre civile en Espagne et les t ches du prol tariat international ibid 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 254 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Cette ambivalence dure plusieurs mois et suit les va et vient des attentes communistes l
105. du IV congr s national de la CGTU tenu en septembre 1927 Bordeaux o la discussion sur le syndicalisme bases multiples occupe le devant de la sc ne Dans toute l histoire de cette organisation ce congr s est particuli rement important dans la mesure o pour la premi re fois il s efforce travers ce d bat de penser v ritablement un syndicalisme de masse 4 partir d un 1 P LOUIS L tat pr sent du syndicalisme art cit p 167 2 L TROTSKY L Internationale communiste apr s L nine Paris PUF 1969 t 1 p 233 3 M DREYFUS 1924 1927 un moment privil gi de l histoire de l ISR in Centre and Periphery The History of the Comintern in the Light of New Documents Ed by M NARINSKY and J ROJAHN Amsterdam International Institute of Social History 1996 p 89 101 4 Cf CGTU Congr s national ordinaire IV congr s de la CGTU notamment p 391 437 ainsi que S WOLIKOW Le Parti communiste fran ais et l Internationale communiste 1925 1933 th se 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 164 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs rapport pr sent par O Rabat au nom de F ISR le syndicalisme bases multiples est longuement discut diss qu et analys Le contexte politique et social fran ais favorise cette discussion en effet dans la perspectiv
106. e avant la r organisation g n rale de l appareil du CE de l IC la Commission permanente fut dissoute Ses t ches furent reprises par la Commission restreinte d j cr e et la Commission politique du Secr tariat politique Ainsi on mit un premier frein au parall lisme si souvent d plor Nous supposons galement que par un largissement du D partement administratif les hauts 1 PV 16 avril 1926 CRCEDHC 495 6 1 PV 24 ao t 1929 CRCEDHC 495 7 11 2 Cf PV 21 juill 1930 CRCEDHC 495 7 14 PV 24 ao t 1929 CRCEDHC 495 7 11 3 PV 20 nov 1930 495 7 16 PV 13 ao t 1932 495 7 23 PV 22 ao t 1931 495 7 17 PV 11 oct 1930 495 7 15 CRCEDHC Concernant L D bi cf P HUBER Stalins Schatten in die Schweiz Schweizer Kommunisten in Moskau Gefangene und Verteidiger der Komintern d Chronos Z rich 1994 p 28 32 257 267 4 PV 21 oct 1933 495 7 28 PV 13 ao t 1933 495 7 27 PV 25 nov 1932 495 7 24 CRCEDHC 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 220 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs fonctionnaires du Komintern n avaient plus traiter eux m mes les plaintes et requ tes des collaborateurs Apr s le remaniement g n ralis de 1935 le D partement renforc des cadres et le D partement administratif d charg rent les dix secr taires du CE de FIC Lors de la r par
107. entre les sections nationales Les contrastes les divergences voire les contradictions apparaissent mais refoul s et masqu s du fait de la centralisation croissante du pouvoir de d cision et d laboration strat gique au moyen d un contr le toujours plus troit sur la d signation des cadres D s son 10 anniversaire en 1929 PIC revendique le monolithisme comme une de ses caract ristiques identitaires 4 Dans le contexte de la critique Stalinienne contre Boukharine vinc de la direction de PIC la th se du monolithisme attribut fondamental du fonctionnement communiste devient r currente Pas un rapport d activit du Comit ex cutif pas une d cision importante du Pr sidium qui ne traite de la d fense de l unit de l IC comme garantie et preuve de sa capacit r volutionnaire Malgr ce discours de l organisation sur son monolithisme on ne doit pas ignorer les contradictions et les failles du syst me m me et surtout si elles sont dissimul es Les d saccords sont vacu s ou rejet s la p riph rie de l organisation par les exclusions et les mises l cart C est notamment le cas de toutes les activit s et les opinions qualifi es d opportunistes parce qu attentives aux autres forces ou cultures politiques avec lesquelles les organisations communistes doivent compter La contradiction entre la vigueur du propos r volutionnaire et l inefficacit de l activit est in galement ressentie elle est plus
108. entreprenne nouveau d abattre Caballero Les communiqu s des 14 et 16 f vrier 1937 le pr sentent comme un sectaire sans utilit entour de tra tres dans l arm e Continuer le soutenir ne pourrait que conduire la d faite de la R publique C tait l argument auquel Moscou tait le plus sensible et le seul capable de temp rer la d cision d appui r solu Largo du secr tariat de FIC du 23 d cembre 1936 Mais le sommet tarde le condamner Le 14 avril Dimitrov dans une courte lettre Staline rend compte d un rapport d Espagne probablement le premier de Stepanov avec le leitmotiv de trahison et d anticommunisme de Caballero 1 CRCEDHC 495 184 44 bx original en fran ais 2 CRCEDHC 495 1842 isch Id 3 CRCEDHC 495 1843 isch 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 265 selon lequel les communistes espagnols ne le supportent plus Sa politique conduit la d faite et on veut donc les mains libres pour l carter La lettre dit clairement que les organes centraux de l IC recommandent des solutions interm diaires donnant la priorit au fonctionnement efficace du gouvernement La proposition de s parer les deux responsabilit s de Caballero la pr sidence et le minist re de la guerre mais sans rompre avec Caballero ni appliquer la d cision qui concernait sa mise l cart s inspire d
109. es par la commission des cadres et dont les originaux sont conserv s Moscou 2 1 Pierre BROUE Claude PENNETIER Serge WOLIKOW Archives de Moscou les enjeux Politis La Revue n 7 avril mai juin 1994 2 Claude PENNETIER et Bernard PUDAL For int rieur et remise de soi dans l autobiographie communiste d institution 1931 1939 l tude du cas Paul Esnault in Le For int rieur Paris PUF 1995 crire son autobiographie et La V rification Gen ses n 23 juin 1996 La Certfcation scolaire communiste dans les ann es trente Politix n 35 1996 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 144 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs L id e s imposa tr s vite de faire en coop ration avec les chercheurs russes un dictionnaire biographique du Komintern Le projet tait trop ambitieux en raison de l faible mobilisation scientifique et financi re de la recherche fran aise pour l histoire du communisme international Il fallait donc le fractionner le mener par tape Le premier tome sera consacr l ensemble Belgique France Luxembourg Suisse Il s agit d un recueil de notices scientifiquement tablies avec sources et bibliographie sur tous ceux qui ont contribu l action de la IT Internationale en Belgique France Luxembourg Suisse membres des organismes de di
110. et de poursuivre l objectif d une union de la sph re d influence sovi tique sans provoquer de conflits ouverts Le fait reste que cette critique circulait l int rieur de la direction sovi tique En tout cas il est difficile de douter que Jdanov consid r t les int r ts de puissance de l URSS aussi centraux que les autres membres de la direction stalinienne Le trait distinctif de son action se situa notre connaissance sur un autre terrain la perspective de relancer le mouvement communiste international sous la conduite de Moscou et de voir dans celui ci un facteur important de la strat gie sovi tique la lumi re du renforcement des partis communistes apr s la guerre Dans ce sens le mouvement communiste repr sentait un moyen de mobilisation et de d fi le fait que c est dans ces termes que George Kennan per ut la menace de l expansionnisme sovi tique n est pas sans importance 5 Mais on peut croire que du point de vue de Moscou il s agissait avant tout d viter la dispersion du mouvement et d emp cher un d clin dont on voyait les premiers signes au printemps t de 1947 4 m me si nous ne savons pas dans quelle mesure cette situation fut per ue par les leaders staliniens les moyens auraient plut t contribu pr cipiter la crise du communisme international Le fait est que la pr paration d une rencontre informelle entre les partis communistes pr c da la conf rence de Paris sur le plan Marshal
111. et le comit ex cutif mais qui offrait un mode de vie particulier o se diffusaient certaines pratiques sociales sp cifiquement sovi tiques que les communistes occidentaux adopt rent en grande partie volontairement pour des raisons autant conjoncturelles que t l ologiques DE QUELQUES PROBLEMES L ouverture inattendue quoique depuis longtemps esp r e des archives de l Internationale communiste a d abord pouss le regard historique en direction de 1 Cf ce propos Urs ALTERMATT Katholizismus und Moderne Zur Sozial und Mentalit ts geschichte der Schweizer Katholiken im 19 und 20 Jabrhundert Z rich Benziger 1989 en particulier p 103 132 2 La conspiration Paris Gallimard 1938 p 213 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Brigitte Studer 207 recherches biographiques et v nementielles Ce qui tait parfaitement normal et n cessaire puisqu il fallait enfin combler les d ficits de la connaissance sur l appareil central et son personnel Elle a de plus focalis l attention sur le ph nom ne de la r pression l int rieur du Komintern Une d marche qui tait tout aussi indispensable et qui a permis de corriger la vision id aliste qui pr valait souvent quant la part prise par les communistes occidentaux dans les purges en les rangeant de mani re trop unilat rale parmi les victimes On ne parlera pas de l histoir
112. et les Travailleurs amalgam s du v tement d Am rique TAVA 4 Ce dernier ne faisait pas partie de AFL parce qu il contestait la juridiction d un autre syndicat membre de PAFL celui l le United Garment Workers of America 1 2 3 Elizabeth II ch 10 2 Serge DENIS Un syndicalisme pur et simple Mouvements ouvriers et pouvoir politique aux tats Unis 1919 1939 Montr al Bor al 1986 p 84 3 International Ladies Garment Workers Union ILGWU 4 Amalgamated Clothing Workers of America ACWU 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Robert Comeau et Bernard Dansereau 113 UGWA Les Travailleurs amalgam s du v tement d Am rique ont t form s au d but de la Premi re Guerre en r action la politique conservatrice des UGWA et pour promouvoir le syndicalisme industriel en remettant en question le syndicalisme de m tier pratiqu par l UGWA L industrie de la confection tant f minine que masculine regroupe depuis le d veloppement du pr t porter un nombre grandissant d ouvriers et d ouvri res peu qualifi s Le syndicalisme de m tiers y est fr quemment remis en cause D autant plus que la main d uvre de cette industrie est fortement marqu e par son caract re ethnique Montr al ville o se concentre cette industrie Le prol tariat juif repr sente au d but de la d cennie environ cinquante pour cent de l ensemble des trava
113. et une liste unique de candidats dans laquelle on inclura aussi quelques sans parti et en particulier des paysans et des soldats 5 Ce serait selon les termes du texte un pl biscite national La liste et le programme uniques devraient tre n goci s avec le PSOE et la JSU si l offre n tait pas accept e par les partis r publicains et la composition des candidatures devrait tenir compte 1 CRCEDHC 495 74 201 2 Id 3 CRCEDHC 495 2 257 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 270 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs de la force r elle de chacun on peut imaginer que le PCE jugeait la sienne tr s importante et mentionner les sigles pour assurer la pr sence socialiste sur la liste commune Le programme d signait explicitement les ministres liminer comme tra tres Zugazagoitia et Irujo avec des accusations qui annoncent les proc d s des ann es d apr s 1945 Finalement la convocation devait tre tendue aux chelons municipal et provincial cartant du pouvoir les repr sentants syndicaux qui on offrirait cependant des postes s ils se pr taient au jeu Le projet fut accueilli sans enthousiasme l exception du point de vue convergent du pr sident Aza a partisan de faire voter la Catalogne les autres furent n gatifs Au conseil des ministres Negrin et Prieto le jug ren
114. faire conna tre la politique du Parti des revues th oriques peu nombreuses comme Sosialistinen Aikakauslehti La Revue Socialiste o Kuusinen crivit entre 1906 et 1908 ou bien les nombreux journaux r gionaux et locaux du Parti tels le Ty mies Le Travailleur de Helsinki ou le Kansan Lebti Le Journal du Peuple de Tampere 4 Au niveau dirigeant qui nous int resse ici tous les d bats et textes de congr s les minutes des r unions du groupe parlementaire entre 1907 et 1918 celles des r unions du Conseil du Parti 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Maurice Carrez 43 Ces sources ont un usage externe Elles donnent une certaine image du Parti qui suppose une autocensure et un v ritable lissage du discours Elles ont aussi une fonction interne Elles permettent la diff rentiation des factions dans des cadres pr d termin s Ainsi Le Travailleur Ty mies de Helsinki est cens exprimer pour l essentiel les positions de la gauche kautskyste tandis que la Kansan Lehti a une tonalit a priori plus droiti re Dans les r unions des instances sup rieures du Parti les interventions ob issent des rituels que seule l interpr tation du contexte et des rapports de pouvoir permet d clairer Ces documents ne peuvent donc faire d eux m mes toute la lumi re sur les questions abord es Il faut savoir aussi que les r f rences r guli res aux grands pen
115. ils n ont pas favoris hormis quelques exceptions notables 2 une r flexion g n rale sur la port e et les limites de l utilisation de nouvelles sources Pour ceux qui trouvent excessive l attention accord e aux affrontements politiques et id ologiques des organisations ouvri res insistance sur les documents nouveaux rel ve de pr occupations douteuses ou confirme que l histoire du mouvement ouvrier correspond l image des r volutions qui ont d vor leurs enfants Ce panorama fig n est pas troubl par les monographies construites autour d un champ local ou provincial seul secteur de l dition o gr ce la d centralisation institutionnelle la th matique ouvri re n est pas rarissime car elles se contentent le plus souvent partir des mat riaux trouv s sur place et qu il s agit de valoriser de reconstituer les d tails d un pass particulier Entre l historiographie du mouvement ouvrier espagnol et les sources un rapport s est ainsi construit o subsistent beaucoup de points aveugles On va essayer de le montrer propos dune p riode peu concern e aujourd hui par des controverses d interpr tation mais pas clarifi e pour autant celle de la formation du PSOE Pas plus que pour d autres aspects du mouvement ouvrier espagnol le chercheur qui s int resse cette phase de la vie du PSOE ne peut compter sur l existence d archives d terminantes Cette difficult pour reconstituer l
116. in The Cominform op cit p 11 34 7 CRCEDHC 575 op 1 d 3 1 1 3 8 CRCEDHC f 77 op 3 d 90 1 1 15 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Silvio Pons 179 ajouta la critique des communistes occidentaux et au contraire omit toute r f rence la question allemande Dans la documentation m me dont il s occupa personnellement savoir le m morandum en question et les versions pr liminaires du rapport des critiques l adresse des partis tch coslovaque et yougoslave apparurent et furent ensuite enlev es De plus la tr s c l bre th se des deux camps un trait distinctif de son rapport la conf rence n apparaissait pas dans les premi res versions du document mais dans une phase plus avanc e de la pr paration 1 Dans l tat actuel de la documentation il n est pas possible de distinguer la contribution de Staline de celle de Jdanov la pr paration du rapport ni d tablir avec certitude en particulier la paternit de la th se des deux camps m me si l ampleur des versions de la main de Jdanov nous porte penser que son r le ne fut pas celui d un simple ex cutant De toute fa on ce qu il faut remarquer c est le caract re relativement incertain des aspects et des termes essentiels du document jusqu une phase avanc e de son laboration Autrement dit les mat riaux d archives montrent que le Kominfor
117. j connues pourra encore apporter son lot de r visions et de repentirs Mais compte tenu de la nature des questions pos es il me para t globalement douteux que les r ponses puissent tre cette fois trouv es pour l essentiel dans des archives existantes ou 1 Voir par exemple l analyse approfondie d velopp e par Th o VAN TJN travers l examen d un cas peu connu celui de la Hollande Cahiers d histoire de PIRM n 37 1989 p 61 84 2 Le volume de la th se d tat d Hubert PERRIER Id es et mouvement socialiste aux tats Unis 1864 1890 Universit Paris VII 1984 consacr PAIT est de ce point de vue exemplaire Voir galement son article De l Internationale au syndicalisme pur et simple l influence de PAIT sur le mouvement ouvrier aux tats Unis Cahiers d histoire de l IRM n 37 1989 p 107 123 3 Michel CORDILLOT Les Blanquistes New York 1848 R volutions et mutations au XIX si cle 1990 p 77 92 id Eug ne Varlin chronique d un espoir assassin Paris d ouvri res 1991 p 146 147 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 30 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs venir issues de l organisation elle m me Il faudra donc travailler largement et dans le cas de certaines des questions voqu es plus haut prioritairement partir de sourc
118. janvier 1932 2 Or Duclos est un de ceux qui mettent en place la commission des cadres sous la houlette de Fried d l gu de IIC juste apr s l limination de Barb et de Celor en juillet 1931 Il y eut une premi re vague de contr le de d cembre 1931 1932 puis une seconde vague de 1937 1938 L ampleur de la premi re vague s explique par la volont de tirer parti de la d nonciation du groupe pour encourager les cadres une remise de soi et faciliter un travail de s lection qui a t fort bien d crit par Albert Vassart 5 La seconde doit tre mise en relation avec l ampleur du recrutement lors du Front populaire et les risques de manque de contr le sur les nouveaux responsables r gionaux et locaux dans le contexte des appels la vigilance et des proc s de Moscou Des questionnaires biographiques appelant des r ponses pr cises mais non d velopp es seront encore envoy es Moscou en 1949 six ans apr s la dissolution du Komintern Ce sont les derniers documents de ce type disponibles au CRCEDHC non que la pratique de bio disparaisse compl tement mais les documents moins riches que ceux de l entre deux guerres restent d sormais dans chaque pays Les autobiographies des Kominterniens pr sentent divers int r ts Elles livrent bien s r des informations biographiques de premi re main qui peuvent tre confront es dans les diverses versions chronologiques Elles permettent une lecture renouvel e des or
119. journalistique Mais c est pr cis ment une pratique relevant du journalisme et non d une pratique historienne bien comprise La recherche du sensationnel limite non seulement la capacit critique mais elle pousse commettre des impasses limiter le questionnement au strict minimum Une semblable approche se r v le tr s vite incompatible avec les exigences d une recherche sereine Or ne serait ce que du fait de l immensit des fonds d sormais accessibles l historien aura besoin de savoir raison garder sous peine de perdre pied Comment imaginer d sormais que l on puisse faire l conomie de l analyse des raisons et des modalit s de la constitution de tel ou tel fonds d archives avant d en extraire arbitrairement un feuillet accusateur En outre si tant est que l on puisse jamais consid rer le document comme un l ment neutre on doit au moins se souvenir qu il re oit sa charge positive ou n gative de celui qui l examine Une approche n cessairement critique des archives en tant qu archives va de pair avec le souci de d passer les questionnements r ducteurs Le temps est heureusement fini o Pon se trouvait r guli rement confront une histoire l gitimatrice qui paraissait n avoir pour seul objectif que d attester de la validit ou du caract re erron de telle ou telle orientation politique Dans le m me ordre d id e i est souhaitable de d passer le stade des pol miques obsol tes issues de
120. l option de fond assum e par Codovilla demeure claire en cas d lections il faudrait 1 CRCEDHC 495 32 165 2 Original en fran ais 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 255 opposer un bloc de gauche avec participation communiste au bloc de la droite Il l explique dans un t l gramme du 19 avril 1935 Face au danger imm diat de fascisme le PCE est pr t lutter avec tous ceux qui acceptent anticipation sic fasciste et par interm diaire d alliances appuyer un gouvernement r publicain de gauche dans la mesure o celui ci appliquera plate forme anticipation sic fasciste propos e par le parti communiste et les alliances 1 La proposition du d l gu fut approuv e le 30 avril par la CP conform ment la plate forme propos e par le front antifasciste sic avec un triple contenu de remise de la terre aux paysans de lib ration nationale de la Catalogne et d am lioration de l situation des ouvriers Mais si la loi lectorale l exigeait on pouvait renoncer la confiscation de la terre pour attirer les r publicains et emp cher le triomphe fasciste Les donn es pour la formation en Espagne d un Front populaire taient fix es avec une attention particuli re pour le cadre lectoral qui permettait d chapper toute consid ration strat gique d coulant de l alliance avec la gauche r publicaine C tai
121. l organisation internationale pour r soudre ce manque de concertation li un fonctionnement surd termin par le primat de l organisation du parti sur les hommes h ritage de la bolchevisation Parall lement le PCF a multipli ou a laiss se multiplier diff rentes structures d ob dience communiste dans les campagnes Mais au lieu de toucher la plus grande partie des paysans l objectif recherch elles sont rest es le plus souvent concurrentes et sans v ritables assises L ouvri risme du PCF fut aussi l origine de ces r sultats m diocres comme l exprime l historienne anglaise Sally Sokoloff Les deux seuls chefs paysans minents R Jean et Marius Vazeilles se limit rent tre les porte parole des paysans et n os rent jamais ni formuler une politique globale ni menacer le gouvernement tabli du PCF 3 m me si la biographie de Renaud Jean corrige quelque peu cette vision en professionnels et sociaux cf Jean VIGREUX Les journ es rurales de Dijon de 1927 la Jeune R publique et les paysans Histoire et soci t s rurales n 5 1 semestre 1996 p 198 200 1 Ce d mocrate chr tien italien fut int gr comme correspondant au Krestintern d s 1924 selon un rapport d Ercoli CRCEDHC 535 1 45 2 CRCEDHC 535 1 16 p 127 3 Sally SOKOLOFF Peasant Leadership and the French Communist Party 1921 1940 Historical Reflections Automn 1977 n 4 p 153 170 1996 EU
122. la ligne politique de Staline D o la fameuse lettre Largo Caballero sur la pertinence d une voie parlementaire au socialisme en Espagne Certes Staline n tait pas un d mocrate mais comme il le fera plus tard il acceptait de se servir de la d mocratie pour ses buts propres La r conciliation transitoire de la d mocratie et du communisme autour des fronts populaires selon l orientation bauch e par Dimitrov et Togliatti pouvait devenir une mani re de se d finir politiquement Cela n emp chait pas le stalinisme et sa raideur h rit e de la p riode classe contre classe d tre d j une composante si ins parable de la pratique communiste qu elle finira par refuser les perspectives de r vision et de pluralisme indispensables l tablissement d aliances du type de celles du Front populaire Plus qu une somme de consignes perverses c tait une logique de l action politique l exp rience espagnole prouve que les cadre staliniens se 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 262 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs trouv rent plusieurs fois en contradiction avec l orientation labor e par l IC en suivant Staline L antitrotskysme allait faire le reste Dans un premier temps la fracture entre Moscou et Madrid s largit encore car l optimisme de la d l gation en Espagne c est dire Co
123. le sensationnel devenait un l ment essentiel pour l criture historique Alors pourquoi s int resser des archives sur les paysans communistes Ayant entrepris une th se sur Waldeck Rochet la rencontre avec le fonds du Krestintern conserv au CRCEDHC tait in vitable Il s agit ici de pr senter bri vement l histoire du Krestintern ou Centre Paysan International ainsi que celle de l Institut Agraire International qui lui tait rattach Tout d abord une pr sentation du fonds d archives permettra d voquer un rapide historique de la structure puis une comparaison de ce d pouillement avec des travaux plus anciens sera envisag e dans un cadre historiographique pour terminer par la pr sentation rapide du cas fran ais 1 Taline TER MINASSIAN Histoire de l URSS sovi tologie in D buter la recherche historique Paris Histoire au Pr sent La Boutique de L Histoire Publications de la Sorbonne 1989 p 163 2 Merle FAINSOD Smolensk l heure de Staline Paris 1967 et Nicolas WERTH Etre communiste en URSS sous Staline Paris Julliard 1981 coll Archives 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 152 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs LES ARCHIVES DU KRESTINTERN ET DE L INSTITUT AGRAIRE INTERNATIONAL Ce fonds essentiellement compos de nombreux rapports manuscrits ou reprographi s e
124. le champ politique Mais il peut d autre part tre interpr t comme la mise en forme d une exp rience particuli re dont un des l ments structurants est la d fiance l gard de l tat avec la r ponse qu elle engendre c est dire une id alisation de l association que l on retrouve sous de multiples formes dans les comportements du monde ouvrier espagnol et tout simplement dans nombre de r actions populaires Il y a rejet d un contact m me confiictuel avec l tat dans l activit de type syndical tant de la part des associations influenc es par les anarchistes que de celle du secours mutuel d inspiration mod r e Cette distance est surtout pr sente chez les ouvriers des m tiers dont les formes de d fense se sont structur es plus t t Ils refusent ainsi que l tat intervienne dans leurs diff rends avec les patrons ce sera longtemps une constante de leurs gr ves g rant ainsi de mani re communautaire et close leur sp cialit dont ils essaient en particulier de contr ler l embauche tra ant une s paration nette entre le groupe du m tier et l ext rieur les socialistes espagnols auront eux aussi une conception rigide de l appartenance l organisation syndicale ou politique Il arrive que les m tiers veuillent duquer leurs apprentis dans des coles propres Aussi bien dans leurs associations professionnelles lorsqu ils en poss dent que dans le secours mutuel 1 De fait tr s peu avant 1910
125. le combat pour la R publique dont il avait t jusqu alors largement absent Remarquons qu entre la formation du groupe fondateur qui se rassemble d j en 1871 1872 et la conqu te d une position dans le d bat politique national il s est coul presque quatre d cennies ce qui fait du parti ouvrier espagnol la fois une des formations socialistes europ ennes les plus t t constitu es m me si la formalisation de son organisation est un peu post rieure 1886 1888 et une de celles qui tardent le plus devenir une force significative dans son pays Ni l historiographie traditionnelle du mouvement ouvrier ni les approches qui mettent en doute l int r t d en faire l histoire en Espagne n ont r ellement pris en compte cette longue et laborieuse continuit qui commence avec l adh sion aux th ses du Conseil G n ral de AIT d s que Lafargue les fait conna tre un petit groupe de Madril nes entre 1 En particulier la s rie d articles intitul s Apuntes falsos que Iglesias publie en 1884 dans l organe du syndicalisme du textile catalan E Obrero 2 Dans notre cas les deux premiers num ros perdus de La Emancipaci n journal fondateur du courant marxiste espagnol 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 58 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs la conf rence de Londres septembre 1871
126. les archives de l ex RDA On songea mettre sur pied un grand centre d archives de la RDA ou bien un centre de documentation scientifique intitul Archives et biblioth que du mouvement ouvrier qui aurait collabor avec la Fondation Friedrich Ebert La sauvegarde des fonds du ZPA ne semblait pas encore garantie en 1989 Au cours des ann es suivantes on parvint mettre en s ret l essentiel des legs du SED et du KPD M me les archives internes du Bureau politique du SED purent tre transf r es dans les nouvelles archives Gregor Gysi Pr sident du PDS le parti ayant succ d au SED aurait dit on refus une offre de Moscou pour les transf rer en Union sovi tique 1 1 Inge PARDON Vom zentralen Parteiarchiv der SED ber den Verbund Archiv Bibliothek Technische Werkst tten beim Parteivorstand der PDS in die Stiftung Archiv der Parteien und Massenorganisationen der DDR Des archives centrales du SED au rattachement des Archives 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Bernhard H Bayerlein 93 Une proposition faite par la CDU DA le SPD la DSU le FDP et Coalition 90 Les Verts la Chambre du Peuple le 13 septembre 1990 pour mettre sous protection de l tat les archives du SED fut encore repouss e par le dernier parlement de RDA apr s une recommandation de la Commission des lois Pourtant d j cette poque une solution d
127. les initiatives des communistes fran ais en direction des radicaux 1 La transformation des archives et leur perte relative de substance dans les ann es trente refl tent la bureaucratisation du Komintern Cependant elles donnent galement du relief et de la consistance aux incompr hensions durables qui s instituent entre les dirigeants de certaines sections nationales comme le PCF et ceux de la direction de PIC Elles font percevoir que ces tensions s enracinent dans des diff rences d approches elles m mes ins parables des exp riences politiques auxquelles les dirigeants communistes se trouvent li s Ainsi la persistance des liens caract re hi rarchique entre le centre du Komintern et ses sections nationales non seulement n exclut pas mais s affirme travers des conflits larv s qui ont remplac les affrontements id ologiques des premiers temps Les relations entre la direction de PIC et celle du PCF durant la Dr le de guerre illustrent assez bien cette situation paradoxale d une direction de PIC qui d ploie des moyens ill gaux pour renouer des liens avec un parti communiste secou par la rupture strat gique qu il doit adopter La correspondance chang e les discussions Moscou d autre part font appara tre notamment en mai juin et juillet 40 les h sitations et les incertitudes qui affectent la politique de l IC partag e entre sa soumission absolue aux imp ratifs de la diplomatie sovi tique et son souci de pr
128. liaison sp ciale dans les deux sens avec les partis communistes Il faut remarquer que parmi les documents provenant du bureau du Secr tariat du Kominform on trouve beaucoup de textes informatifs r dig s par les lecteurs du bureau et les r dacteurs de Pour une paix durable pour une d mocratie populaire Ils fournissent des informations et des analyses sur la situation dans certains pays en particulier sur l activit des partis communistes concern s Il y a galement des informations biographiques sur les leaders des partis et les responsables politiques de plusieurs pays Les archives contiennent des centaines de documents de ce type originaux et Copies sign s ou non relatifs une douzaine de partis et de pays Le bureau du Secr tariat du Kominform accordait beaucoup d importance la situation des pays de l Europe de l Est et aux mesures prises par les r gimes communistes de ces pays dans les domaines politique conomique id ologique social ou administratif On trouve des dizaines de dossiers particuli rement riches Tous ces documents nous donnent une id e des sources et mat riaux recueillis par l appareil du Kominform En plus des donn es glan es pendant les visites officielles dans les D mocraties Populaires de l Europe de l Est les sources principales taient constitu es par les rapports les articles de presse les bulletins des agences t l graphiques et ce que les directions des partis communis
129. ne d voilant aucune de ses sources emp che toute v rification et interdit toute critique fond e de ses affirmations 3 Cf Serge BERSTEIN Robert FRANK Sabine JANSEN Nicolas WERTH Rapport de la Commission d historiens constitu e pour examiner la nature des relations de Pierre Cot avec les autorit s sovi tiques B amp Cie 1995 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Sabine Jansen 239 La plan te radicale est trang re la galaxie communiste et r ciproquement Il faut toutefois nettement distinguer les fonds russes Ils offrent chacun des p riodisations diff rentes Pour l tat sovi tique proprement dit les archives r v lent que les radicaux sont gens fr quentables et m me fr quenter en tant que repr sentants d un parti gouvernemental de premier plan dans la France de l entre deux guerres Tr s diff rente est la vision qu offrent les documents du Komintern Ses cadres de nationalit et de formation vari es ne sont pas toujours tr s au fait des r alit s nationales auxquelles ils sont confront s Le radicalisme y est analys travers le prisme id ologique Ce prisme est consubstantiel l organisation internationale cr e par L nine il renvoie aussi une communaut de pens e et de langage porteuse de sens et synonyme d unit et d efficacit Il faut attendre l ann e 1934 et surtout 1936 pour que les radicaux
130. no revolution but it bas contributed to enrich sustantially the current historiography R mi SKOUTELSKY les archives des Brigades internationales et l analyse prosopographique D sormais accessibles les archives des Brigades internationales d pos es Moscou livrent des milliers de biographies permettant une prosopographie des volontaires d une grande ampleur Rapports correspondances etc permettent galement de suivre le fonctionnement des Brigades internationales de l int rieur Now open to the scholars the archives of the International Brigades preserved in Moscow give access to thousands of biographies rendering possible a large scale prosopography of the volunteers Reports correspondences etc belb craft an insider s view of the manner in which the Brigades operated 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon R sum s Abstracts 303 Antonio ELORZA Le Front populaire espagnol travers les archives du Komintern Il s agit de reconstruire la trajectoire du Front populaire en Espagne depuis ses origines jusqu la fin de la guerre civile tout en soulignant la diversit des perspectives qui existe parmi les dirigeants du mouvement communiste s occupant de la r volution espagnole The point is to reconstruct the trajectory of the Popular Front in Spain from its inception to the end of the Civil War stressing the diversity of perspect
131. obstacles notamment dans le mouvement syndical Parce qu ils y combattaient la politique de conciliation qui pr valait dans plusieurs syndicats les communistes furent l objet d intenses campagnes anticommunistes dans les ann es vingt La plus importante organisation syndicale des tats Unis l American Federation of Labour AFL n avait toujours pas l intention de s attaquer la grande industrie William Green qui devient pr sident de la centrale la mort de Samuel Gompers en 1924 d clarait au sujet des travailleurs non qualifi s et inorganis s Il est clair que le fait qu ils soient inorganis s est d uniquement leur manque de courage leur manque de pers v rance et leur manque de clairvoyance 2 Or c est justement ces travailleurs que les communistes d cident de syndiquer La confrontation devient donc in vitable entre les partisans du syndicalisme corporatiste et les militants communistes La politique de conciliation pratiqu e par le syndicalisme corporatiste n est pas propre aux seuls syndicats li s AFL On la retrouve dans de nombreux syndicats canadiens ou dans des syndicats form s l origine par des socialistes Prenons un cas concret celui de la confection La base ethnique du PCC va avoir une influence sur les secteurs o les communistes vont intervenir prioritairement Dans la confection les deux principaux syndicats sont l Union internationale des employ s du v tement pour dames UIOVD
132. p Universit de Gand 1968 3 vol 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 34 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs recherche sur l AIT et son histoire 1 Trois volumes recensant la presse et les imprim s furent publi s 2 un quatri me volume inventoriant les fonds d archives tait pr vu mais ne fut pas achev M me encore aujourd hui un tel inventaire serait difficile r aliser dans la mesure o i semble quasiment impossible de formuler des crit res pratiques permettant de d finir et par cons quent de s lectionner les documents susceptibles d y figurer Restaient donc les archives Comme les imprim s elles se trouvent d une part en relativement petit nombre dispers es dans un grand nombre d institutions comme les Archives municipales de Lyon l Institut Emile Vandervelde Bruxelles l Institut Fran ais d Histoire sociale Paris et d autre part rassembl es en grand nombre dans quelques institutions comme la State Historical Society Madison Wisconsin la New York Public Library les papiers Sorge entre autres la Hoover Library dans la collection B I Nicolaevsky l Institut Feltrinelli Milan l Institut international d histoire sociale Amsterdam et au CRCEDHC le ci devant Institut de marxisme l ninisme Moscou On peut dire de toutes ces institutions que ce fut
133. par le PC britannique qui en a profit pour d velopper ses propres initiatives dans un travail de masse antifasciste et pour augmenter le nombre de ses adh rents Pollitt recommande que IC aille plus loin dans le chemin de l unit comme le montrent ses interventions aux s ances du Pr sidium du CE de PIC accessibles dans les archives du Komintern Durant cette p riode le PC britannique voit une concordance entre l ligne strat gique de l IC et les exigences nationales Mais Pollitt crit Moscou en 1937 en d montrant que les arrestations et ex cutions en URSS rendent extr mement difficiles les d marches pour l unit avec le Parti Travailliste avec lequel nos discussions n aboutissent rien 2 Tout en d fendant les proc s de Moscou Pollitt protesta en 1937 38 si fort aupr s de Dimitrov contre l arrestation de la communiste d origine britannique Rose Cohen qu il savait innocente que Moscou souleva la question de son remplacement comme secr taire g n ral du parti 3 Quand Dimitrov lui demanda en 1937 de r diger un rapport sur l ancien repr sentant du Komintern Petrovski qui venait d tre arr t Moscou Pollitt crivit que c tait un de mes amis les plus chers et qu il s tait acquitt de ses responsabilit s 1 International Press Correspondence v 8 n 74 25 oct 1928 p 1420 2 CRCEDHC 495 74 36 3 RPalme DUTT Times Literary Supplement 5 mai 1966 CRCEDHC 495 74 39 1996
134. parvenir aux couches consciemment et consciencieusement ensevelies de la machine dans son ensemble En quelque sorte il s agit de suivre le proc d inverse celui qui a permis d instaurer le pouvoir du centre sur la p riph rie d voiler ce qui avait t voil reconstituer les canaux de transmission des directives mettre en parall le les voies officielles et officieuses voire clandestines rassembler les bouts d information diss min s pour reconstituer l image d ensemble d construire les cloisonnements interdisant le flux des connaissances 1 Dans les rapports dissym triques entre les instances dirigeantes de PIC et ses sections la politique d information joue en effet un r le essentiel C est le centre qui d termine ce qui est public confidentiel voire secret C est lui qui d cide qui les informations sont destin es et comment elles sont ventil es Alors que le centre est en droit de savoir les sections ont le devoir d informer L inverse en revanche n est pas valable Les flots de courrier dans un sens et dans l autre pr sentent non seulement un volume mais aussi un contenu assez diff rents Alors que le secr tariat national du Parti communiste suisse PCS envoie d innombrables rapports proc s verbaux r solutions circulaires aux membres et autres textes internes ainsi que ses lettres aux forces politiques proches ses journaux d entreprise et ses papillons de propagande les instances du Com
135. pourra se reporter aux essais bibliographiques suivants Maximilien RUBEL Bibliographie de l AIT Cahiers de l ISEA s rie S n 8 1964 p 251 275 et Suppl ment la bibliographie de la Premi re Internationale Cahiers de l ISEA s rie S n 9 1965 p 255 260 Jacques ROUGERIE Sections et f d rations nationales de l Association Internationale des Travailleurs Bibliographie des travaux r cents Le Mouvement social n 51 avrikjuin 1965 p 127 138 Marc VUILLEUMIER La Premi re Internationale orientation bibliographique en annexe la r impression de James GUILLAUME L Internationale Documents et souvenirs Paris d G rard Lebovici 1985 vol 2 p 391 403 Michel CORDILLOT L Association Internationale des Travailleurs compl ments bibliographiques Cahiers d histoire de l IRM n 37 1989 p 135 142 2 Daisy E DEVREESE L Association Internationale des Travailleurs bilan de l historiographie perspectives de recherche Cahiers d histoire de l IRM n 37 1989 p 9 31 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 26 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Si l on s attache dresser un bilan synth tique de l historiographie de PAIT en prolongeant l analyse qu a d velopp e il y a quelques ann es Daisy Devreese on voit d sormais se dessiner mon sens t
136. put tr s attentif Puolueneuvosto et de la Commission ex cutive Puoluetoimikunta Fonds 329 471 5 qui contient aussi en 329 471 5 328 les documents du groupe parlementaire la Chambre ainsi que ceux de l Universit du parti et des tourn es d agitateurs 1 Sur les Siltasaarelaiset voir Maurice CARREZ R flexions sur la notion de culture politique partir du cas des dirigeants de la gauche social d mocrate finlandaise les Siliasaarelaiset avant 1918 publication dactylographi e de l IHC de Dijon compte rendu de la journ e d tude Culture politique du 17 mai 1995 2 Il s oppose ainsi plusieurs reprises Yrj M kelin ou d autres chefs social d mocrates pour qui la lutte contre l oppression russe exige des contacts avec la bourgeoisie nationaliste Un bon exemple de cette attitude se retrouve dans son discours du 6 septembre 1911 au VII congr s Suomen sosialidemokraattisen puolueen 7 edustaja kokouksen p yt kirja p 73 85 3 Th me r current de nombreux articles et interventions de congr s L un des documents les plus parlants est son article Eritt in yksinkertainen asia Une affaire tr s simple dans Sosialistinen Aikakauskirja n 28 avril 1907 Il y critique les propositions d Aleksanteri J rvenp et Taavi Tainio deux chefs r put s r visionnistes du parti 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon
137. r suma en 1927 ses dol ances l adresse de la commission pour la r organisation de l appareil du CE de l IC comme suit Voie d instances interminable par laquelle une initiative ou un probl me doit se frayer un chemin d une part le parall lisme d autre part l esprit de concurrence parmi les diff rents d partements donc beaucoup de travail superflu et beaucoup de choses importantes qui ne sont pas trait es 3 Nous disposons actuellement apr s l ouverture des archives de renseignements plus pr cis sur le nombre de secr tariats de pays les pays les composant et les collaborateurs D apr s nos premi res recherches les chefs des secr tariats de pays et leurs adjoints taient les suivants 4 Chef et adjoints des secr tariats de pays 1926 1935 Secr tariat des pays latins France Italie Belgique Espagne Portugal Luxembourg Sokolin A J Guralsky A Tasca J Humbert Droz E Fried S Miniev St panov collaborateurs 1 tat pour 1941 CRCEDHC 495 18 1330 tat pour 1932 495 7 21 PV Kommission zur Pr fung der Arbeit der Gesch ftsleitung und der St ndigen Kommission 16 f vr 1932 495 7 38 CRCEDHC 2 Cf Satzungen fiir das EKKI seine Organe und seinen Apparat 7 p sans date 1926 CRCEDHC 495 19 398a 3 Cf Memorandum 8 d c 1927 ibid 4 Approuv par le Secr tariat politique le 28 sept 1928 Cf An alle Abteilungen des EKKI 31 mai 1929 CRCEDHC 495 20 76
138. s restrictive En attendant une proc dure de classification de nombreux fonds sont aujourd hui nouveau ferm s 5 Le premier enthousiasme pass on peut d s lors jeter un regard plus critique sur cette manne documentaire offerte aux historiens Il s agit de faire la part des choses quels sont les apports de cette ouverture mais aussi quels sont ses ventuels cueils DES AVANCEES INCONTESTABLES Le regard peut d sormais plonger au c ur de l appareil du Komintern et dissiper le brouillard artificiel dont celui ci s tait napp Car l Internationale caract ris e par la manie du secret avait pouss au paroxysme l art du camouflage Si d s les d buts la part clandestine de l activit est soumise des r gles de conspiration par les statuts l volution interne de la Troisi me Internationale am ne bient t l extension de cette pratique de plus en plus de domaines La pression ext rieure la mont e des fascismes et de la r pression polici re ne fournissent qu une part de l explication Bien plus profond ment il faut y voir la transformation du mode de fonctionnement du Komintern qui d une structure r gie par des r gles en principe d mocratiques passe un r gime autocratique de moins en moins contr lable par la base Le pouvoir de d cision ne se d place pas seulement vers des organismes plus r duits il est aussi progressivement transf r dans des structures parall les aux instances lues et so
139. sensible au niveau de 1 Voir par exemple Aper u historique de l Internationale communiste en russe A SOBOLEV et alii IML Moscou 1971 2 E H CARR The Twilight of Comintern Londres 1982 3 Les consid rations th oriques qui suivent ont t d velopp es dans ma th se de doctorat d tat Le PCF et l Internationale Communiste Universit de Paris VIII 1990 4 Ce que Molotov exprime dans une p roraison fulminante purer les rangs de PIC de tous ces d g n r s et ren gats d clar s c est la condition pr alable l accroissement au d veloppement et la consolidation ult rieure de l IC 11 s ance du 10 Pl num Correspondance internationale n 87 1929 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Serge Wolikow 281 chaque section nationale qu au niveau central Moscou Ce hiatus est davantage per u par les lus forc ment plus attentifs aux interrogations populaires que par les militants ins r s dans la logique de l organisation Nonobstant le projet de parti mondial qui pour une part justifie la conception globale de l organisation celle ci pr sente des traits qui l apparentent aux institutions internationales L IC est d s le d but travers e par une double in galit autour de laquelle s organise une hi rarchie plus ou moins visible du pouvoir La premi re in galit entre le centre et la p riph
140. sources qui renforcent le caract re subjectif du regard port sur Kuusinen En effet les t moignages deviennent partir de 1906 le seul compl ment utilisable quelques exceptions pr s des documents organisationnels ou para organisationnels Or ils proc dent de la mise en sc ne des oppositions induite par la logique de l organisation Nous pouvons en voir la manifestation aussi bien dans les articles concernant sa fausse mort de 1920 4 que dans les num ros sp ciaux de la presse communiste au moment de ses anniversaires 5 1 Les plus connus sont V in TANNER Nuorukainen etsii sijansa yhteiskunnassa Helsinki 1948 et Niin se oikein tapahtui Helsinki 1958 E LOUHIKKO op cit O TOKOI Maanpakolaisen muistelmia Helsinki 1959 et Juhani PAASIVIRTA Suomi vuonna 1918 Helsinki 1957 Int ressant aussi le dossier de presse constitu partir des articles parus lors de sa mort suppos e en mars 1920 et conserv au Kansan Arkisto dans le carton C 5 Biographica du fonds Otto Ville Kuusisen Arkisto 2 Le plus int ressant provient de son ami Helmer Diktonius in Ty kansan Sanomat de Helsinki le 4 octobre 1946 3 Kansan Arkisto Saima Kuusisen Arkisto Curieusement ce fonds irrempla able a t fort peu utilis par les historiens alors qu il permet de suivre non seulement son volution intellectuelle et politique mais la structuration progressive de sa personnalit 4 Kansan Arkisto O W Kuusisen Arkisto
141. tat dans Valtiorikosoikeuksien syytt jist n arkisto Archives de la chambre d accusation pour les atteintes la s ret de l tat carton F1 1 5 En particulier avec Oskari Tokoi Pr sident social d mocrate du S nat c est dire le gouvernement finlandais dont il avait jadis demand la d mission dans une motion d pos e avec Kullervo Manner 6 Celles ci n enregistrent que le fait accompli des prises de position Elles ne permettent pas en g n ral de suivre leur gen se ni de les expliquer sauf quand l orateur consent d crire son cheminement ce qui arrive rarement avec Kuusinen par nature assez discret voire secret 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Maurice Carrez 45 En raison des conflits l int rieur du SSDP il est compr hensible que le personnage soit l objet d appr ciations contradictoires Ses adversaires pr tendent qu il est dogmatique 1 Certains craignant son influence le d noncent comme un intrigant un ambitieux un intellectuel bourgeois qui veut dicter sa conduite la classe ouvri re 2 D autres ne voient en lui qu un Vieux finnois ralli sur le tard proc s r trospectif qui d note un pr jug de classe plut t qu une v ritable analyse 5 D autres enfin par d pit affectent de ne pas reconna tre son influence Apr s la guerre civile ils iront jusqu dire qu il avait peu de rayonnement 4 Paradoxale
142. textes des discours soumis r vision pour la pr paration des minutes textes des discours et pour la conf rence de septembre 1947 des rapports d information qui ne portent aucune trace de correction mais qui furent soumis toutefois une r vision pour la pr paration des minutes notes de session ou d une partie de session qui furent dit es de mani re indirecte repr sentant une des preuves pr liminaires des minutes Cet ensemble de mat riaux provient de diff rentes collections Les textes des discours et les notes de session se trouvaient dans la collection du Kominform Mais pour les preuves des rapports et des r solutions pour ce qui concerne les deux premi res conf rences la collection personnelle de Jdanov conserv e au CRCEDHC s est r v l e particuli rement riche fonds 77 opis 3 Quelques unes sont crites par lui m me ou comportent des annotations de sa main Ce sont les seuls textes pour lesquels il a t possible d tablir avec certitude que les changements avaient t faits par l auteur lui m me Dans d autres cas de corrections il est presque toujours impossible d en d terminer l auteur Dans la collection personnelle de Jdanov on a trouv aussi des mat riaux de premi re importance pour pr senter et analyser la premi re et la seconde conf rence les t l grammes chiffr s envoy s par le repr sentant sovi tique Staline pour l informer des rencontres en particuli
143. thode Il est indispensable de disposer d archives ordonn es dans le respect des r gles et des mod les unanimement accept s par la communaut internationale des historiens et des archivistes En effet les archives ne sont pas de simples bo tes des paniers avec l int rieur des gobelets o celui qui a de la chance tire le document gagnant Des classements et des inventaires qui donnent une certaine transparence aux structures et aux liens logico fonctionnels existant entre les divers fonds aident le chercheur se mouvoir avec une plus grande sagacit dans les labyrinthes documentaires Faute de cela la chasse aux in dits peut apporter un bouleversement de l ordre des papiers limitant s rieusement et quelquefois d finitivement la possibilit m me d effectuer des recherches de mani re scientifique Heureusement beaucoup de chemin a t accompli en ce sens ces deux derni res ann es Moscou et le danger de la g n ralisation de la pratique de la vente de documents au plus offrant para t aujourd hui au moins pour les archivistes du Komintern conjur dans ses formes extr mes En m me temps l accessibilit des archives du Komintern demeure de facto limit e par les strat gies de recherche et de publication mises en place par de puissantes institutions et 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Aldo Agosti 159 maisons d dition qui s assurent l exc
144. toute son activit le parti prenne bien en compte que la cr ation d un pouvoir sovi tique n est pas l ordre du jour mais qu il s agit seulement de cr er ce type de r gime d mocratique qui permettra de barrer la route au fascisme et la contre r volution et de renforcer les positions du prol tariat et de ses alli s Les nouvelles des semaines suivantes ne firent qu accro tre l alarme justifi e du sommet de l IC Le 1 mai Dimitrov exigeait que Luis vint Moscou avec si possible un membre du bureau politique Ainsi dans une r union du secr tariat Jesus Hernandez informe sur la situation espagnole en insistant sur les pr paratifs d un V congr s du parti dont la guerre emp chera la convocation Les d cisions du secr tariat soulignent une priorit renforcer le Front populaire face la menace fasciste Les d mocrates et les r volutionnaires ont donc des int r ts communs La t che fondamentale urgente du PC et du prol tariat d Espagne est l heure actuelle d obtenir une victoire compl te des forces d mocratiques sur le fascisme et la contre r volution et de prendre des mesures politiques et conomiques favorables au plus complet d veloppement de la r volution d mocratique c est dire d isoler les fascistes 2 Le seul objectif auquel ne devait pas renoncer le PCE tait d inverser le dicton connu le petit poisson PCE devait manger le gros PSOE aussi bien dans le processus
145. 0 Dijon Retour sur l historiographie et les archives des I et II Internationales 23 coll gues historiens s efforcer de poser de bonnes questions des questions aussi toujours renouvel es Et son apport n a encore aujourd hui rien perdu de son caract re novateur Les diff rentes contributions rassembl es dans cette premi re partie m nent toutes vers le constat suivant la valeur des archives en soi n est que relative Les archives des Premi re et Deuxi me Internationales n ont jamais parl d elles m mes Leur utilisation a toujours t tributaire des questions pos es par le chercheur et certaines questions n y trouvent pas et n y trouveront sans doute jamais de r ponse D o a n cessit pour l historien en qu te d une interpr tation d ensemble de sortir de la documentation interne pour largir ses perpectives de recherche mesure qu ils progresseront dans l exploration des archives d sormais accessibles sans doute les sp cialistes du mouvement communiste international seront ils eux aussi confront s la plupart des probl mes voqu s dans les cinq textes rassembl s dans cette premi re partie D s lors cette r flexion r trospective pourra constituer pour eux un point d appui qui leur permettra leur tour de pousser plus avant la r flexion scientifique sur la probl matique des rapports entre archives et historiographie 1996 EUD Institut d histoire contemporaine
146. 000 Dijon Brigitte Studer 197 autocensure mentale l uvre et qui rendrait la m moire s lective Dans la plupart des cas les t moins sont de bonne foi ils ne savent pas surtout s ils n taient pas personnellement impliqu s Car dans la d ontologie de l Internationale il tait recommand de n tre au courant que du strict n cessaire toute question suppl mentaire suscitant la m fiance Il n y avait pas pire tare pour un bon communiste que la curiosit et le bavardage Volontairement pour une bonne part le simple militant ne poss dait ainsi qu un savoir parcellis et sectoriel touchant uniquement aux domaines de sa propre activit politique s il ne voulait pas transgresser des interdits fondamentaux du code communiste L ouverture des archives a depuis d chir des pans entiers de ce voile du secret En premier lieu on commence distinguer plus nettement l ossature de l organisation internationale et m me pouvoir radiographier avec une certaine pr cision son appareil autant dans ses dimensions synchronique que diachronique On per oit ainsi un organigramme complexe structure multifonctionnelle g ographiquement ramifi e et mouvante dans le temps Appara t aussi peu peu l ensemble des fonctionnaires les cadres comme les petits employ s On ne connaissait g n ralement que les dirigeants bolcheviques de renomm e internationale et les communistes trangers Il semble d sormais pos
147. 1 Jdanov mit l accent sur le caract re politique avant que d tre conomique et social du camp socialiste Dans ce sens il n est pas hors de propos de soutenir que ce camp ne s identifiait pas compl tement avec un v ritable bloc de pays 2 Cependant la liquidation du pluralisme politique qui tait dict e aux partis orientaux la conf rence ne pouvait pas annoncer aussi la construction d un bloc international La condition n cessaire de cette orientation tait constitu e par la limitation de souverainet des pays de l Europe orientale implicite dans le rappel m me renoncer de fait d velopper une politique trang re autonome de celle de Moscou Quant d finir Jdanov comme radical ou bien comme insurrectionniste cela ne permet pas de rendre compte de l ambivalence du personnage Ce n est pas le lieu ici pour analyser le r le que Jdanov et le groupe de Leningrad eurent dans la politique int rieure sovi tique En mati re de politique trang re il n y a pas de preuves que Jdanov f t le porteur d une option pour l URSS comparable aux positions extr mistes et confiictuelles des Yougoslaves la conf rence il montra une convergence vidente avec les Yougoslaves sur le plan de l analyse de Ia situation internationale et en particulier dans l interpr tation en termes de discontinuit des transformations caus es par la Seconde Guerre mondiale vues comme un d placement d cis
148. 2 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Peter Huber 221 B A Vasiliev H Barb S I Gousev V Kolarov V Codovilla de Boek K Rossi A Berei K Massi A Picard M Marty Lebedeva Golubeva T Sidkova C Servet S Marin R Kahn Canestri Azzario J Cr met A Delobelle Di Vittorio M Gaillard E Gennari H Jacob A Treint Vicenti Secr tariat des pays d Europe centrale Allemagne Tch coslovaquie Autriche Hongrie Suisse Pays Bas S I Gousev H Remmele W Knorin G B Smoljanski H Nuding collaborateurs G Br ckmann R Urban B Smeral A Weizblum Karolsky S Pollak O Kuusinen B Kun N I Brubacher W Copic S Nogradi Kellermann J Revai S Manabu Kato I Schwab Stucke Bezemaker J Schmidt Bend Fr Novak N M Lenzner Reiman Schutzkemer Segal Schneider Tillin Fuhrmann K Thiele H Glatzer Secr tariat des pays balkaniques Bulgarie Yougoslavie Roumanie Gr ce B Smeral G Dimitrov B Kun Mikhailov collaborateurs K Manner A Tasca H Walecki V Kolarov J Broz Tito A Ciliga S Dimitrov Marek P Iskrov I Karaivanov L Purman V Vujovic N Zachariades V N Sakun Milkovic Ivanjuk Weiss Moravskaja Lovcheva L Scheller Gittel Giorgieva Secr tariat des pays anglo am ricains Angleterre Irlande Afrique du Sud Australie Nouvell
149. 3 la Commission internationale de contr le prononce des sanctions contre Aquila et Giorgio Romano Cocchi r dacteurs du journal communiste suisse de langue italienne Falce e Martello pour avoir enfreint les r gles conspiratives Cette d cision est approuv e par la Commission politique du secr tariat politique lors de sa s ance du 3 avril Centre russe de conservation et d tude de la documentation en histoire contemporaine Rossiskij Centr Kbranenija i izucenija dokumentov novejsej istorii cit CRCEDHC 495 18 961 3 Directive tous les d partements et tous les secr tariats de pays 20 nov 1932 CRCEDHC 495 18 945 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 196 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs collaborateurs du Komintern de l Internationale communiste des jeunes et des maisons d dition en langues trang res de parler la presse sovi tique Chaque communication en provenance de l appareil international devait tre soumise pour approbation Manouilsky avant qu elle puisse tre rendue publique Cernin alors responsable du secteur de la presse devait personnellement r pondre du respect de cette directive 1 Ce maintien du secret d organisation avait valeur d absolu il fallait le respecter m me si la vie priv e devait en p tir comme le relate Jiri Weil en 1937 dans son roman Moscou
150. 33 sacs et du Comit du Parti bolchevik des cellules de l appareil du CE de PIC A Platonova qui dirigeait la r ception des archives du Komintern nota dans un m moire adress au directeur adjoint de IML Makarov Parmi les mat riaux des archives du CE de TIC surtout dans le fonds des congr s il y a des documents authentiques de L nine et de Staline Sur Pun des inventaires est ainsi mentionn e une enveloppe contenant des 1 CRCEDHC f 347 188 p 7 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 80 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs papiers et des notes du camarade Staline et scell e par le camarade Dimitrov On trouve dans le dossier n 1 la correspondance avec le CC du PCR b des autographes de Staline dans le carton n 88 des documents et mat riaux divers des camarades Staline Molotov et Kaganovitch dans le fonds n 110 des interventions de L nine Staline et Molotov lors de r unions du CE de FIC Dans les mat riaux du VI congr s figure un projet de programme du Komintern propos par le camarade Staline ainsi qu un second r dig en collaboration avec d autres camarades 1 Apr s la seconde guerre mondiale on d posa l IML aupr s du CC du PCR b les papiers du hollandais Hendricus Sneevliet supplici par les Allemands en 1942 Ils avaient trait la cr ation de la IV Internation
151. 6 21000 Dijon 260 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs rapproche du pouvoir Le bloc populaire avait d j rempli sa mission sur le plan lectoral et la possibilit d une strat gie autonome du parti se dessinait donc Ainsi d s le 4 mars 1936 Codovilla tait heureux de t l graphier Manouilsky La situation r volutionnaire se d veloppe rapidement Bient t il faudra aborder la solution du probl me de la terre par la voie r volutionnaire et avec le d veloppement de la lutte le probl me du pouvoir 1 Il tait trop t t pour se r jouir trois jours plus tard Moscou selon un communiqu de Manouilsky Codovilla voyait dans l initiative de Hitler en Rh nanie un risque de guerre Il fallait adopter imm diatement des mesures de mobilisation populaire pour attirer d autres partis du Front populaire Les recommandations se multiplient et elles culminent dans le t l gramme du 8 avril auquel la double signature de Dimitrov et de Manouilsky donne une grande solennit Il est adress Diaz et Luis Codovilla la maison est tr s inqui te des menaces qui p sent sur le Front populaire il faut donc viter les provocations et ne pas essayer de pr cipiter les v nements La consigne est de consolider la fois le parti et le Front populaire Un ajout de derni re minute fixe les choses pour longtemps tant donn e la situation il faut que dans
152. 65 reproduction des discours occupe une large place maintient ainsi une homog n it extr me de point de vue qu il serait int ressant de comparer avec les partis d autres pays Le Parti ouvrier espagnol notamment Madrid est ainsi un de ceux qui ont le moins de contacts avec les intellectuels M me les salari s non manuels sont presque absents du groupe dirigeant madril ne jusqu en 1909 1910 1 Cela ne veut pas dire que des interpellations n existent pas La guerre de Cuba entre 1895 et 1898 en constitue une notre avis sans lendemain Bilbao dans un contexte plus industriel les socialistes sont assez pr sents d s 1891 Ils ont conquis de leur propre chef une place dans les activit s municipales Quelques intellectuels dont Unamuno crivent dans l hebdomadaire socialiste local Mais la constance d un discours unique dans l organe central occulte cette diff rence limit e d approche que l orthodoxie constamment reprise de Socialista contribue d courager du moins dans le cas d Unamuno En outre Bilbao a peu d impact sur la direction toujours assum e par Madrid car l activit politique dans la capitale basque n y a pas une signification lisible pour l ensemble de l tat Ce hiatus entre implantation et influence r elle la situation madril ne est presque inverse contr le du Parti mais entr e tardive dans la vie politique de la capitale peine corrig e par une discr te influence syndicale
153. 883 1938 Francfort sur le Main New York Campus Verlag IISG 1986 649 p L article de J DAMIANOVA et P DUMONT Le dossier Bulgarie dans les archives du Bureau Socialiste International in C GERVAIS FRANCELLE d Russes Slaves Sovi tiques Pages d histoire offertes Roger Portal Paris Publications de la Sorbonne Institut d tudes slaves 1992 p 403 413 peut tre consid r comme un prolongement de cette activit Les deux auteurs avaient l intention de publier cette correspondance en Bulgarie quand les v nements ont singuli rement compromis l entreprise Voir aussi mon article La correspondance de Karl Kautsky avec les socialistes bulgares Mil neuf cent Revue d histoire intellectuelle n 8 1990 p 98 104 3 Avec Jean Jacques MARIE Les Bolcheviks par eux m mes Paris Maspero 1969 398 p 4 Tous deux reproduits dans L Historien et le mouvement social mais d abord parus en allemand F hrungspartei Die Ausstrahlung der deutschen Sozialdemokratie auf den S dosten Europas zur Zeit der Zweiten Internationale in IWK Beziebungsgeschichtliche Probleme der deutschen und der ost sowie s dosteurop ischen Arbeiterbewegung 1889 1920 21 1979 p 1 30 Internationale F hrungsgruppen in der Arbeiterbewegung Herkunft und Mandat Beitr ge zur 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 70 Une histoire en r volution
154. 9 1943 Movimento operaio e socialista n 1 3 1977 Jane DEGRAS The Communist International 1919 1943 vol 1 3 London 1956 1960 1971 Branko LAZITCH Milorad DRACHKOVITCH Biographical Dictionary of tbe Comintern Stanford 1986 Vilem KAHAN The Communist International 1919 1943 the Personnel of its Highest Bodies International Review of Social History vol XXI 1976 p 151 185 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 212 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs 1919 1926 Nous savons que les statuts du Komintern ont t modifi s trois fois Les congr s mondiaux de 1920 de 1924 et de 1928 les ont discut s et approuv s Les statuts ainsi que les proc s verbaux des congr s ont t publi s l poque Le congr s mondial est selon les statuts la plus haute instance de l Internationale et lit un Comit ex cutif CE organe dirigeant entre deux congr s Il n a pas t n cessaire d attendre l ouverture des archives pour constater les faits suivants l allongement surtout partir de 1924 des intervalles entre chaque congr s le poids faiblissant du CE au profit de quelques organes plus restreints qui sont pourtant lus par le CE pr sidium secr tariat orgbureau 1 Cette tendance la centralisation et la bureaucratisation ne fut pas impos e comme on pourrait le supposer par la
155. 996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon LES ARCHIVES DU KOMINTERN A MOSCOU POSSIBILITES ET LIMITES Les fonds d archives du Komintern pr serv s actuellement dans le Centre russe de conservation et d tudes des documents en histoire contemporaine CRCEDHO ont t constitu s en plusieurs tapes La d cision de transf rer la totalit des archives du Komintern l Institut L nine aupr s du Comit central du Parti communiste russe Bolchevik pr d cesseur de l Institut Marx Engels L nine transform finalement en CRCEDHC fut prise par le Pr sidium du Comit ex cutif de l Internationale communiste en 1930 1 Mais faute de d p ts et sans doute pour des raisons politiques cette id e ne fut pas d embl e r alis e Ce n est qu au mois de septembre 1943 c est dire peu de temps apr s la dissolution du Komintern que IML aupr s du CC du PCR b re ut les mat riaux d archives de PIC Ils comprenaient les documents des congr s entass s dans 20 sacs ceux des r unions du CE de l IC la correspondance entre le CE de l IC et le CC du Parti communiste les papiers de l Internationale des Th tres r volutionnaires ceux de la Maison d dition des ouvriers trangers en URSS de l Universit communiste des minorit s nationales d occident KUNMZ 17 sacs ceux de l Institut de recherches scientifiques sur la politique coloniale
156. Annie KRIEGEL Avant propos Communisme n 38 39 1994 p 4 Sa vision technique du Kominternien la conduit pr ciser C est dire qu on ne saurait r duire la cat gorie des Kominterniens au sens troit aux cadres qui exercent des fonctions politiques Ceux ci s ils sont videmment plus connus l ext rieur sont peut tre infiniment moins nombreux que les techniciens du nom g n rique sous lequel sont d sign s secr taires st nos interpr tes traducteurs chiffreurs techniciens radio archivistes comptables chauffeurs gardes du corps cuisiniers femmes de m nage etc tout un personnel pas n cessairement petit tant il compte 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Claude Pennetier 147 net qui m rite d tre discut Il est partiellement acceptable puisque le noyau dur formera une partie de nos notices Comment cependant ignorer la complexit et la diversit des relais de la politique Kominternienne Comment ignorer galement ceux qui participent la mise en place de l influence du Komintern en France avant de s loigner comme Boris Souvarine du mouvement communiste international La r daction des biographies permettra de guider les lecteurs des divers types de Kominterniens du politique qui joue un r le actif dans les congr s internationaux au Kominternien clandestin et nomade en passant
157. B Contrairement ses propres esp rances et un degr sup rieur celles de PIC le PC britannique est toujours rest un petit parti r volutionnaire dans une situation non volutionnaire De 2 500 membres en 1920 21 il n en avait que 18 000 en 1939 et arriva son chiffre le plus lev de 56 000 adh rents en 1942 Pourtant gr ce des campagnes dynamiques pour des revendications politiques et conomiques ponctuelles il a souvent r ussi influencer des milieux surtout ouvriers bien plus nombreux que ses adh rents et son soutien lectoral tr s limit s Dans la seconde moiti des ann es 30 il est parvenu augmenter son influence non seulement dans les syndicats mais aussi dans les milieux intellectuels et parmi les professions lib rales la diff rence de la plupart des autres sections de l IC la direction du PC britannique a conserv des d cennies durant une stabilit exceptionnelle Elle tait constitu e surtout par des ouvriers qualifi s comme le chaudronnier Pollitt et le m tallo Gallacher qui s taient distingu s comme des dirigeants habiles honn tes et respect s dans des luttes socialistes et syndicales d j avant et durant la Premi re Guerre mondiale Quoique fiers d appartenir PIC et s identifiant l Union sovi tique o les ouvriers comme moi ont le dessus disait Pollitt les leaders aussi bien que la base du Parti n taient nullement 1 Communist Papers HMSO Londres
158. Biographica C 5 5 Ibidem Il existe aussi au Ty v en Arkisto un carton consacr Kuusinen constitu par des coupures de presse Lehtileikkeit n 92 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Maurice Carrez 49 Les premiers sont crits dans une conjoncture difficile pour le mouvement ouvrier soumis la r pression et profond ment divis Ils cherchent valoriser l action pass e du suppos d funt adversaires social d mocrates ou son engagement pr sent communistes et social d mocrates de gauche afin d en faire l incarnation d un juste combat contre la bourgeoisie Celle ci l a transform en martyr pour les uns en d pit de ses erreurs pour les autres dans le cadre d un courageux combat contre la trahison des id aux socialistes La personne de Kuusinen n est donc pas tant pr sent e pour elle m me que pour r gler des diff rends politiques Chacun accapare ce qui lui convient dans sa trajectoire les amis de Tanner pour ne pas appara tre comme les complices de la r pression les r volutionnaires pour justifier leur combat de l heure Les crits comm moratifs de la presse communiste d apr s guerre ob issent la m me instrumentalisation Sous couvert de d couvrir l homme il s agit de rendre sympathique la mouvance communiste qu il incame Objectif majeur dans un pays soumis aux tensions de la guerre froide o l opinion publique
159. Ce fait unique dans le mouvement communiste international cette poque ne peut s expliquer que par la sp cificit du PC britannique par le degr d autonomie quoi que bien plus limit e que dans les ann es 20 dont il avait pu jouir pendant la p riode pr c dente et par la personnalit et le sinc re attachement de ces dirigeants la politique antifasciste cons quente qu ils avaient poursuivie Ils vont essayer nouveau d orienter leur parti dans le m me sens en juin 1940 apr s la capitulation de la France 2 Mais tout en infl chissant dans cette p riode sa ligne sur la guerre le PCGB ne s loigne pas des grandes lignes de la politique de PIC qui continue lui envoyer quoique irr guli rement des t l grammes chiffr s sur des questions de politique d organisation et de personnel Le 2 janvier 1941 Dimitrov lui fait savoir que nous consid rons comme correcte la ligne fondamentale du Parti britannique 5 Le PCGB ne commencera apporter son plein soutien la guerre contre l Allemagne nazie qu apr s l attaque de l URSS Son Bureau Politique fut unanime le 22 juin 1941 d clarer sa solidarit avec la lutte de l Union sovi tique et demander une victoire populaire sur le fascisme Mais la majorit du BP pr conisa la continuation de la campagne pour un Gouvernement Populaire en lieu et place de celui de Churchill Deux jours plus tard le Secr tariat du CE de PIC lui envoya un message qui cr
160. Conseil le 9 mai 1938 Ce long document comportant une dizaine de feuillets a t exp di le 11 mai par les soins de Cl ment Eug ne Fried Moscou Ce dernier pour rendre plus compr hensible le texte destin la direction de l Internationale a annot le texte 1 nettement structur en trois parties dont chacune correspond des questions pos es par la d l gation du Comit de Rassemblement populaire au chef du gouvernement Il se prononce de mani re in gale sur les sujets suivants son attitude vis vis de l Espagne son opinion et celle du ministre anglais des Affaires trang res Chamberlain sur l Union sovi tique et enfin la question d une ventuelle aide l Espagne r publicaine Cet entretien dont il n existe sans doute aucun autre t moignage crit est particuli rement int ressant puisqu il nous livre la conversation off au sommet de l appareil d tat d un cercle choisi sur la situation internationale Il faut certes rester prudent puisque les interventions de Daladier sont rapport es Le cas est fr quent dans les archives du Komintern et il n est pas rare d y voir les voix s entrem ler jetant l incertitude sur la paternit des propos et le trouble dans l esprit de l historien Toutefois compte tenu de la forme sous laquelle les propos sont repris 2 on peut consid rer qu ils refl tent assez fid lement les opinions exprim es par Daladier Ayant succ d L on Blum depuis peu s appu
161. D Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 160 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs ont t ses forces et son implantation quelles discussions l agit rent et quelles furent les difficult s auxquelles il s est heurt Pour ne prendre qu un exemple l histoire de la CGTU reste encore crire aujourd hui pour l essentiel cela est maintenant chose possible en raison de l ouverture des archives du Profintern travers l examen de ces archives je voudrais apporter un premier clairage sur le d bat bien oubli de nos jours qui porta au sein de l ISR sur le syndicalisme bases multiples Ce terme qui a disparu depuis longtemps d j du vocabulaire syndical s inscrit pourtant dans l histoire lointaine du syndicalisme fran ais et europ en depuis la fin du si cle dernier et a eu des incidences au sein de la CGTU de la CGT r unifi e en 1936 puis dans les ann es qui ont suivi la Lib ration LES ORIGINES LOINTAINES DU SYNDICALISME A BASES MULTIPLES Nous ne savons pas quelle date ni par qui fut forg e cette expression de syndicalisme bases multiples Cette notion traduit la volont de mener l action syndicale sur deux plans bien distincts mais troitement compl mentaires c t de la fonction traditionnellement d volue l organisation syndicale prise en charge des luttes pour de meilleurs sal
162. D Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Jean Vigreux 157 redonnant ce tribun toute sa dimension 1 De tels propos montrent que le PCF suivait fid lement la ligne pr n e FIC les paysans sont les paysans et nous sommes le parti des travailleurs selon l expression de Trotsky Le deuxi me frein qui semble expliquer aussi les carences du PCF dans le domaine paysan fut l importance des conflits personnels Chacun s identifiant son organisation naissent les rivalit s qui nuisent au d veloppement de l influence communiste dans les campagnes Comme si la culture de d fense de l organisation changeait d chelle et se pla ait au niveau de la sous structure 2 Ces rivalit s et conflits mettent l accent sur les h sitations du PCF effectivement il n a pas su d finir clairement la ligne suivre en mati re paysanne et oscillait entre le combat politique et la d fense syndicale malgr un programme agraire d fini d s 1921 Il faut attendre la crise des ann es trente pour voir se d velopper une ligne plus politique l une surtout li e la troisi me p riode avec un article de Ramier 5 publi en 1930 qui d nonce les principes m mes du programme agraire du PCF jug beaucoup trop laxiste envers les paysans propri taires il pr ne une collectivisation de tous ceux qui emploient des paysans travailleurs Mais cet exc s dogmatique mettre en relation
163. Dans des circonstances de plus en plus d favorables la d mocratie de front populaire tait un bien trop pr cieux Les communiqu s de Moscou incitaient toujours davantage la prudence et au pessimisme Le 11 juillet Ercoli communique Medina que la situation rend inopportune la pr sence de musiciens sovi tiques aux f tes de Valence Cinq jours plus tard on annonce qu il n y aura pas de sportifs sovi tiques Olympiade populaire de Barcelone Enfin le 17 juillet face une situation alarmante de conspiration antifasciste en Espagne Dimitrov demande encore une fois Codovilla de serrer les rangs autour du Front populaire et de se pr parer faire face toute tentative de putsch L IC ne pr parait pas la r volution en Espagne elle assistait impuissante au progr s de la r action L ESPAGNE EN GUERRE CONTINUITE ET ANTITROTSKYSME Le soul vement militaire confirma ses pr visions pessimistes Il n y avait donc pas lieu de modifier si peu que ce soit l ligne politique La l gende selon laquelle la politique de l URSS de PIC et du PCE s labore par opposition aux tendances r volutionnaires qui apparaissent en juillet n est rien d autre qu une l gende Int r ts de l URSS l tranger et diagnostic pessimiste sur la situation espagnole se rejoignaient Une convergence s tablissait entre la red couverte de la d mocratie par le VI congr s incarn e par la d fense de la r publique espagnole et
164. Des pi ces demeurent obscures Nos corridors sont ouverts bien des vents Pourtant ce chantier permanent garantit le progr s des connaissances car il ne les enferme pas a priori dans des certitudes Il convient de sauvegarder ce dialogue infini mais sans complaisance des sources et de l historien pour aboutir plus de vraisemblance ou de v rit 1 Entre autres le protestantisme nordique le national romantisme finnois avec ses connotations n o h g liennes le positivisme l volutionnisme l austro marxisme 2 Il faut prendre en compte ici non seulement la lutte nationale contre l entreprise de russification mais les d bats sur les transformations sociales et l exercice de la citoyennet 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Maurice Carrez 53 La tradition m thodico positiviste a fait du document le sanctuaire de l historien tout en insistant sur la n cessit d une critique interne et externe Beaucoup vivent encore sur cet h ritage Pour la plupart d entre eux le danger de d formation provient de la subjectivit de l utilisateur des sources Celui ci par des analyses outranci res ou la recherche d une interpr tation globale d passerait le sens suppos objectif des documents Or nous voyons ici que le mode d laboration des sources est lui aussi subjectif La transcription de la parole et des actes au sein d une organisatio
165. E LA CORRESPONDANCE DES MILITANTS BELGES DE L AIT 1865 1877 REFLEXION SUR LES PROBLEMES LIES A L EDITION DE DOCUMENTS L dition de la correspondance des militants de l Association internationale des Travailleurs s inscrit dans un projet d dition de documents relatifs PAIT en Belgique et aux Pays Bas Il s agit d diter c est dire de r unir d tablir et d annoter les textes de la correspondance et des proc s verbaux de la section puis partir de 1869 de la f d ration de PAIT en Belgique et de la correspondance des sections de l AIT aux Pays Bas Le projet est donc limit cet espace g ographique et dans le temps puisqu il s agit de la p riode 1865 1877 La correspondance pour la Belgique des ann es 1865 1872 est d ores et d j parue 1 toutefois un troisi me s jour au CRCEDHC 2 en juillet 1994 a r v l qu il faudra y ajouter quelque soixante dix pi ces Ce projet d dition peut tre consid r comme la cheville ouvri re qui permettra l laboration de monographies sur l histoire de PAIT en Belgique et en Hollande Je m en tiendrai l pour ce qui concerne le projet d dition lui m me et j utiliserai de pr f rence en guise d illustrations des exemples qui s y rapportent Ayant constat d abord que ce genre de travail n est plus d sign comme une dition de sources puisqu un texte est consid r avec raison comme une source parmi d autres artefacts de tout genre images musique
166. I Feinberg P W Kitaigorodski B S Frejer M E Dobisov A N Vladimirov A M Amur Sanan G S Larskij N M Goldberg N A Alexeev Rabinovic N Virtanen Rasumova Loginova Blumenfeld Matiouchkine Z Dobrovolska a Telson Markin F S Kotelnikov Krilova Radiguet Agapeva Section 1 Chine Japon Cor e Mongolie P A Mif Strachov Kato Katayama Wolk Dorf Lewien Section 2 Inde Indochine Indon sie P A Choubine R P Arnot Musso I D Mazut S Williams Section 3 Turquie Palestine Syrie Perse et colonies fran aises Strachov Williams Vasilieva J Berger Les secr tariats de pays devaient r guli rement rendre compte au secr tariat politique et justifier de l application par les PC dont ils taient responsables des d cisions du CE de PIC Ils pouvaient s appuyer sur les instructeurs du Bureau pour l Europe occidentale WEB Berlin qui transmettait les rapports des instructeurs la centrale du Komintern Moscou l aide de l OMS Dans le cas du si faible PC suisse on employa pour sa domestication entre 1929 et 1931 plus de douze instructeurs dont G Dimitrov qui 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 222 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs travaillait l poque et jusqu son arrestation en 1933 au WEB Berlin 1 Le nombre de collab
167. IFFRE Les aspects g ographiques des communaut s familiales de France centrale Contribution l analyse du paysage rural 1985 349 p LXII Un fabuleux destin Flora Tristan pr sent par St phane MICHAUD 1985 264 p LXIV Arlette BROSSELIN La for t bourguignonne 1660 1789 1987 336 p LXV Dominique VIAUX La vie paroissiale Dijon la fin du Moyen ge 1988 226 p LXVI Voyage et tourisme en Bourgogne l poque de Jefferson Travelling through Burgundy in the age of Jefferson Textes r unis par Michel BARIDON et Bernard CHEVIGNARD 1988 155 p LXVII Claude GNOS L cu instrument de la politique agricole commune 1989 75 p LXVIII Marcel VIGREUX La Soci t d Agriculture d Autun 1833 1914 1989 240 p cartes LXIX Jean FOYARD Trait de Stylistique 1990 150 p 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon LXX Vaux village viticole 1850 1914 1990 416 p LXXI Histoire et criminalit de l Antiquit au XX si cle Nouvelles approches sous la dir de Beno t GARNOT 1992 544 p LXII Claude GNOS Production r partition et monnaie 1992 170 p en d p t la soci t des Belles Lettres et la facult de sciences conomiques et de gestion de Dijon 4 bd Gabriel 21000 Dijon LXXIII Arlequin et ses masques Actes du colloque francoitalien publi s par Michel BARIDON et Norbert JONARD 1992
168. Kominterniens met profit toute l exp rience acquise au DBMOF pour reprendre le chantier ouvert il y plus de vingt ans par Branko Lazitch et Milorad Drachkovitch 2 il propose ainsi de retracer la vie des commis voyageurs du communisme celle des militants et permanents qui ont fait vivre cette structure Jean Vigreux pr sente quant lui l une des filiales du Komintern le Krestintern Apr s avoir pass en revue les sources disponibles il se propose de souligner 1 Sophie C URE Les Archives de Moscou et l histoire du mouvement ouvrier fran ais Jean Jaur s Cahiers Trimestriels n 135 janv mars 1995 p 32 2 Branko LAZITCH Milorad DRACHKOVITCH Biographical Dictionary of the Comintern Stanford Hoover Institution Press Stanford University 1973 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 132 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs les apports et les limites des uvres pionni res telles les tudes de l historien am ricain G D Jackson Les liens entre le centre et sa ou ses p riph rie s peuvent tre mieux appr hend s en particulier partir des cas nationaux M Johnstone pour le PC britannique et dans une certaine mesure l intervention d A Agosti pour le PCI Gr ce l ouverture des archives ces deux historiens poursuivent leurs travaux entrepris il y a plusieurs ann es L tude de M
169. L moscovite le Professeur Kruskov Outre la publication des classiques du marxisme l ninisme ses objectifs taient la recherche scientifique au sens o l entendait la confuse th orie 1 Ces mat riaux avaient d j t pour partie ouverts la recherche 2 Institut f r Marxismus Leninismus beim ZK der SED Zentrales Parteiarchiv Bestandsnachweis f r das zentrale Parteiarchiv der SED nach dem Stand vom 31 Dezember 1982 Institut du Marxisme L ninisme aupr s du CC du SED Archives centrales du Parti Inventaire des Archives centrales du SED d apr s l tat du 31 d cembre 1982 Avant propos de Heinz VOSSKE direction de l ouvrage Ruth DELHEIM Margot PIKARSKI G nter UEBEL d remise jour et compl t e 2 vol Berlin 1983 376 p Avec la remarque suivante mat riaux internes au Parti 25 exemplaires 3 Pour l histoire de l IML voir 1949 1989 Institut f r Marxismus Leninismus beim Zentralkomitee der Sozialistischen Einheitspartei Deutschlands 1949 1989 l Institut du Marxisme L ninisme aupr s du CC du SED Berlin IML beim ZK der SED Dietz 1989 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 98 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs dominante stalinienne dite marxiste l niniste et la constitution d une biblioth que centrale du Parti Joseph Winternitz en fut le premier directeur avec
170. La fronti re Quitte perdre la femme qu il aime Jan Fischer ne r v lera pas qu il est envoy en mission en Allemagne cause de son absence du pays 2 D autre part m me l int rieur du Komintern l information ne circulait pas librement L acc s aux documents class s secrets tait r glement de mani re stricte leur lecture restreinte un cercle troitement d limit et l usage qui en tait fait v rifi 5 Ainsi sur ordre de Piatnitski les secr tariats responsables des diff rents groupes de pays des organismes en fonction de 1926 1935 n taient plus autoris s partir de 1932 envoyer de leur propre chef du courrier Celui ci devait d abord tre soumis l inspection du bureau du secr tariat du Comit ex cutif de l Internationale communiste CE de PIO qui le transmettait 4 Quant la correspondance du repr sentant du parti avec sa section elle devait d s 1936 obligatoirement passer par le secr taire en charge du CE de PIC 5 Cette politique se retrouvait au niveau des PC Le flux des informations coulant du haut vers le bas y tait endigu de mani re semblable un simple membre ne voyait pratiquement jamais une circulaire du CE de IIC les directives de Moscou ne lui taient transmises que sous forme d extraits choisis retranscrits ou reformul s publi s dans la presse ou distribu s dans un document interne partir de 1932 sur ordre du secr tariat politique toutes les sections
171. La section la plus importante des documents du Kominform contient justement les mat riaux provenant du bureau du Secr tariat du Kominform I s agit de documents de plusieurs sortes comprenant minutes de r unions ordres et instructions concernant le bureau et ses d partements aussi bien que les r dacteurs et les diteurs de Pour une 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Francesca Gori 87 paix durable pour une d mocratie populaire minutes de r unions du personnel du bureau o souvent se retrouvaient les dirigeants et l quipe r dactionnelle du journal documents sur des questions relatives au personnel listes de membres du personnel pr visions financi res travaux de routine journaliers plans de travail pour lecteurs et traducteurs notes relatives la conservation au d placement et la destruction de documents lettres d clarations demandes r ponses et propositions envoy es au CC du PCUS et d autres partis communistes Les mat riaux de ce type qui refl tent le travail journalier du bureau du Secr tariat du Kominform sont conserv s en dix classeurs dans les archives Ils donnent une id e de la fa on dont le bureau tait organis et fonctionnait Son personnel tenait les critures recevait et envoyait la correspondance recueillait et tudiait les informations et les envoyait en russe au CC du PCUS il assurait la
172. Le a noticeable return to an event based approach and a narrow focus on political history to the detriment of other approaches As this paper shows entire new areas of research in the social cultural but also political history of communism are now open They rely on one condition however that the mass of information available be used critically and its many silences analysed since it is essential to understand the origins of these archives to grasp how power was exerted and bow secrecy was instrumentalized within the international organization 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 302 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Peter HUBER Les organes dirigeants du Komintern un chantier permanent Les probl mes organisationnels du Komintern sont r valu s gr ce ses abondants fonds d archives dont l exploitation syst matique demandera des ann es L tude met en valeur le d veloppement progressif de l appareil politique et administratif central avec ses r organisations successives en 1926 et 1935 Une analyse d taill e de la composition des diff rents organes fonde une interpr tation de ces restructurations The organisational problems of the Komintern may now be reevalued thanks to rich archival collections whose systematic exploration will certainly take years This study underscores the apparatus and its succes
173. Mais c tait aussi un historien que lon pourrait qualifier d engag selon une terminologie qui n a plus gu re cours Son engagement se mesure en particulier son souhait d une synth se entre l histoire savante du mouvement ouvrier sortie du monopole de ses d tracteurs et l histoire militante d barrass e de ses tendances la construction de mythes et de l gendes pour promouvoir un r cit susceptible de servir d instrument la praxis une histoire sociale du mouvement ouvrier international D o sa critique de l histoire institutionnelle et de la narration des congr s mais aussi de la juxtaposition de l histoire des mouvements ouvriers nationaux qui avait t abondamment pratiqu e par les protagonistes eux m mes reprenant la coutume des rapports pr sent s aux Congr s internationaux Il pr f rait proc der par coupes transversales abordant les grands th mes qui selon des modalit s diff rentes pr occupaient chacun des mouvements nationaux Ainsi dans un vaste projet d histoire du socialisme international il souhaitait consacrer un volume au grand schisme entre anarchistes et social d mocrates Dans le prolongement de cette interrogation il a esquiss une typologie des mouvements ouvriers selon l importance relative de chacune des formes d organisation partis syndicats coop ratives etc selon les courants h g moniques en leur sein aussi social d mocratie ou syndicalisme r volutionnair
174. NRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon LES ARCHIVES SUR LA REPRESSION ANTICOMMUNISTE AU QUEBEC ET AU CANADA 1919 1956 Nous allons aborder quelques aspects de la r pression subie par les communistes canadiens ainsi que les archives qui permettent d en rendre compte Bien que faible et marginalis le Parti communiste canadien n en a pas moins t une proie de choix pour la bourgeoisie Les craintes qu elle entretenait provenaient probablement plus de l existence de l URSS et de l impact qu elle pouvait avoir au Canada que de l importance r elle du mouvement communiste canadien La bourgeoisie canadienne s est d cha n e contre ce petit parti politique N oublions pas que c est l arrestation du d put canadien Fred Rose en 1946 qui d clencha la vague anticommuniste connue sous le nom de maccarthysme 1 QUELQUES NOTES HISTORIQUES La mont e du mouvement r volutionnaire dans le monde apr s la Premi re Guerre mondiale notamment en Europe mais aussi en Am rique Canada inclus cr e une situation que les principaux militants socialistes canadiens jugent propice la cr ation du nouveau parti r volutionnaire Aux tats Unis le mouvement de gr ve dont l impressionnante gr ve g n rale de Seattle 1919 d montre une remont e de la combativit de la classe ouvri re am ricaine Au Canada au
175. Ossart d signait comme le fichier g n ral nominatif 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon R mi Skoutelsky 243 Mossoviet Moscou sa demande elles furent transf r es Prague dans les bureau de Slansky huit jours avant son arrestation Un deuxi me ensemble rassembl Paris par l ancien secr taire de l IC apr s la Lib ration constitu de rapports notes cartes journaux imprim s des BI photos drapeaux des BI etc fut quant lui saisi par le secr tariat du PCF en septembre 1952 au cours du proc s qui allait d boucher sur son exclusion Maintenant que les p r grinations des archives des Brigades internationales d pos es Moscou ont t expos es il faut en venir leur description Le principal gisement r parti en six fonds 545 1 545 6 est constitu de documents issus de la base m me des BI On y trouve aussi des documents post rieurs aux BI puisqu ils concernent les camps du Sud de la France o furent intern s des milliers d ex Internationaux partir de 1939 Signalons galement un important fonds photographique L tat de conservation de l ensemble est remarquable les inventaires d une grande pr cision On notera cependant l absence de documents des services sanitaires que ce soit les commissions de r formes les papiers des h pitaux ou des diff rents centres de convalescence Pe
176. S Les luttes sociales des lectriciens gaziers des origines la Lib ration in Histoire de l lectricit en France publi sous la dir de M LEVY LEBOYER et H MORSEL t 2 Paris Fayard 1994 p 291 ainsi que Les activit s sociales et culturelles des lectriciens gaziers para tre in Histoire op cit t 3 1996 2 R LUTTENAUER Vouzeron ch teau des m tallos une exp rience v cue Cabiers de l Institut de recherches marxistes n 41 1980 n sp cial sur la CGT et la culture 3 B FRACHON De Toulouse Nantes Deux ans d activit s conf d rales au service de la classe ouvri re Conf rence faite devant les militants du syndicat des m taux de Paris 7 juillet 1938 dit par l Union syndicale de la m tallurgie parisienne Cf galement P DESROCHE Travailleurs mutualistes La Mutuelle familiale des travailleurs de la r gion parisienne 1936 1980 Paris d de la Mutuelle familiale 1983 288 p 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 166 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs troisi me tape va tre r alis beaucoup plus grande chelle partir de la Lib ration notamment dans le cadre de la l gislation nouvelle sur les comit s d entreprise Au sein de ces derniers les communistes s investissent alors assez largement 1 m me s il subsiste chez certains d
177. S 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 96 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs les autorit s d occupation am ricaines L se trouvent des documents personnels issus des fonds du NSDAP de ses subdivisions ou des associations qui lui taient li es de la Chambre culturelle du Reich Reichskulturkammer ou du Bureau central de l immigration Einwandererzentralstelle qui accueille entre autres 1 les archives de travail de la Stasi Les Archives militaires de RDA sont provisoirement conserv es dans l annexe de Potsdam des Archives f d rales jusqu leur rattachement aux Archives militaires de Fribourg Source tr s importante de la recherche sur le communisme la Fondation des archives des partis et des organisations de masse de RDA 2 conserve les fonds des partis et des organisations de masse de RDA ainsi que les documents les archives et les livres sous forme galement de biblioth que ayant trait l histoire du mouvement ouvrier On ya incorpor sur la base d un d cret sp cial de recouvrement une s rie d archives jusque l distinctes pour des raisons g ographiques ou de comp tence Les anciennes archives centrales du CC du SED forment la partie la plus significative de la fondation Elles sont rattach es aux archives du parti proprement dites aux dons et ce qu on appelle les collections On conserve aussi des documents historiques dans les Archives du Minist
178. Sud Sous groupe colonies d Tch coslovaquie Autriche Hongrie e Pologne Finlande Estonie Lettonie Lituanie f Bulgarie Yougoslavie Turquie Roumanie Albanie 1 Satzungen f r das EKKI seine Organe und seinen Apparat 30 mars 1926 CRCEDHC 495 46 7 2 Cf fonds 495 26 en particulier PV du 15 d c 1924 495 26 9 et du 24 avril 1926 495 26 28 CRCEDHC 3 C est Togliatti qui a pr sent le plan de r organisation Cf Protokoll der Erweiterten Exekutive der Komintern Moskau 22 11 bis 16 12 1926 Hamburg 1927 p 842 844 Voir aussi Bericht ber die T tigkeit der Exekutive der Komintern vom IV bis zum V Weltkongress Hamburg 1924 p 109 4 Cf T tigkeitsbericht der Exekutive der Komintern Feb bis Nov 1926 Hamburg 1926 p 9 10 Voir aussi P HUBER Struktur und Kompetenzverteilung im EKKI Apparat 1919 1943 contribution au colloque sur l Internationale communiste Moscou 20 22 octobre 1994 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Peter Huber 215 g Scandinavie Su de Norv ge Danemark Islande h Espagne Portugal Am rique latine i tats Unis Canada Sous groupe Japon k Proche Orient Perse Syrie gypte Palestine D Extr me Orient Chine Mongolie Cor e Les raisons de cette restructuration son application et ses modifications successives sont rest es dans l ombre Un fonds couvrant les ann es 1923 1929 e
179. TERN Rien ne laissait pr voir que la strat gie des fronts populaires p t s appliquer rapidement l Espagne Depuis la proclamation en avril 1931 de la Deuxi me R publique le Komintern IC consid rait l Espagne comme la terre promise o se renouvellerait l exp rience de la r volution sovi tique de 1917 Mais le petit Parti communiste PCE presque un groupuscule en termes d organisation semblait davantage un obstacle qu un instrument Les m moires de J Humbert Droz font tat d affrontements constants entre d l gu s de l IC et groupe dirigeant du PCE subordonn l autoritaire Jos Bullejos Les organes de direction de l IC et la troika men e par Bullejos d battent dix sept mois durant des responsabilit s de l chec de l implantation des soviets en Espagne La maison ne tranche pas de mani re autoritaire car elle craint visiblement que Bullejos ne renouvelle la man uvre de Maurin en Catalogne l IC perdant alors toute pr sence dans le pays L argentin Codovilla finit par retourner la situation entre ao t et octobre 1932 apr s un voyage de Bullejos et des siens Moscou o bien s r on les retient la r bellion succ dait la soumission compl te le d l gu tuteur dirigeant de mani re solitaire le parti l ombre du nouveau secr taire du CC Jos Diaz d une fid lit sans r serve tout ce qui venait d URSS et faible politiquement selon l expression de Codovilla mais dont les
180. U RASSEMBLEMENT POPULAIRE L insurrection ouvri re d octobre 1934 dessine de mani re paradoxale le cadre qui permet la consigne de front populaire en Espagne de voir le jour La documentation de IML confirme l hypoth se de Marta Bizcarrondo les int r ts de la politique trang re de l URSS poussaient pr senter les v nements d Espagne comme un soul vement antifasciste pour d fendre la d mocratie et non comme une tentative de r diter la prise de pouvoir des bolcheviks qui aurait alarm la France et l Angleterre 5 L attitude l gard 1 CRCEDHC 495 32 144 2 CRCEDHC 495 4310 3 M BIZCARRONDO Le VII congr s de l IC et la classe ouvri re en Espagne Cabiers de l Institut de Recherches Marxistes n 27 1987 p 85 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 253 de l Espagne sera maintenue jusqu la capitulation franco britannique de Munich en septembre 1938 et elle claire fortement la politique de l IC en 1936 face la Guerre civile De fait le message fut rapidement capt par l ambassadeur du Royaume Uni Moscou qui informe le Foreign Office le 22 octobre 1934 L analyse d velopp e par les Izvestiya au sujet des origines de la r volte telle qu elle fut exprim e dans un ditorial dat du 8 octobre est que celle ci a t provoqu e par le fait que la r volution d mocratique bourge
181. Yougoslaves 2 Selon nous ni le premier ni le second point de vue ne sont confirm s par la documentation que nous poss dons Celle ci nous semble plut t appuyer l opinion que le pas fait avec la fondation du Kominform fut con u Moscou plus comme la reprise en main des partis communistes commencer par ceux de l Orient et comme une r ponse au plan Marshall que comme l nonciation d un projet offensif m me si les pr misses politiques et id ologiques d un tel pas de la part des sovi tiques taient consid rables 5 De plus l ambigu t de la conduite des dirigeants sovi tiques para t beaucoup plus vident que leur coh rence internationaliste suppos e commencer par Andrej Jdanov lui m me 4 Dans le m me temps la figure de ce dernier para t en effet investie d une autorit consid rable et cela porte accro tre plut t qu dissoudre les interrogations sur son r le dans la sc ne n buleuse de la politique trang re et de la politique int rieure de l URSS dans l apr s guerre 5 Aujourd hui nous savons que dans la phase pr paratoire de la conf rence de fondation du Kominform le pouvoir sovi tique eut des incertitudes et des fluctuations propos de l organisation des travaux et surtout du rapport sur l situation internationale 6 La proposition de faire un tel rapport tait d j voqu e dans un m morandum envoy le 15 ao t Jdanov par le responsable de la Section de politique trang re du Comi
182. Zinoviev afin d organiser l alliance des ouvriers et paysans De 1925 1927 sous l gide de Boukharine le Krestintern change de perspective pour rechercher d autres alliances la r volution Puis de 1928 1929 il subit les contrecoups de la bolchevisation Enfin en 1930 la crise conomique internationale fait que le Krestintern d cline et m me dispara t au profit de l Institut Agraire International dont l histoire moins ph m re se limite entre 1925 et 1940 Au cours des ann es 1925 1930 on assiste la mise en place d un laboratoire d tudes sur la question paysanne o l on retrouve les diff rents sp cialistes internationaux Par exemple en France on prend contact avec les professeurs Michel Aug Larib Charles Gide Bernard Lavergne 1 en plus des responsables communistes Charles Martel Jacques Castel Renaud Jean et Marius Vazeilles Ainsi Charles Gide et Renaud Jean sont retenus pour faire partie des soixante treize membres de l IAT Cet Institut est en m me temps un centre de formation qui pr pare des tudiants une th se en trois ans sur les questions agraires En 1930 il y a treize tudiants dont un Fran ais qui per oivent une bourse de 150 roubles 2 L IAI entreprend parall lement des enqu tes pr cises sur la crise des ann es trente dans les campagnes Ainsi cet organisme se substitue au Krestintern et de nombreux rapports d instructeurs parviennent directement l IAI 3 via l IC Cette a
183. a dit que la plus grande faute politique faite par le parti et par moi personnellement c tait que la question de la paix n a pas t pos e comme question centrale la conf rence de Madrid tenue par le PCE du 8 au 11 f vrier 1939 2 Stepanov croyait une campagne de mobilisation qui aurait bloqu la tentative de Casado appuy e par les caballeristes les anarchistes et les r publicains Togliatti dans le rapport du 21 mai 1939 pense le contraire Nous appar mes devant les masses influenc es par cette propagande comme le parti de la guerre qui luttait contre le parti de la paix La responsabilit selon lui devait tre attribu e la totale passivit et l aveuglement politique de Stepanov Moreno L isolement du PCE tait consomm Il revenait son point de d part de 1934 mais d sormais sans possibilit de rectification et comble d ironie le processus d laboration des d cisions restait exclusivement entre les mains des d l gu s de l IC La s paration entre les deux logiques politiques celle du bloc et celle du front populaire apparut plus nette que jamais mais la d faite finale rendit inutile la poursuite du d bat Antonio ELORZA UNIVERSITE DE MADRID 1 CRCEDHC 495 10a 242 p 114 original en fran ais 2 Id p 147 Id 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut
184. a fa on suivante Tenir conseil avec les collaborateurs des divers d partements sur les d fauts et les difficult s du travail ainsi que sur une am lioration possible Les proc s verbaux de ces r unions sont une mine d or pour entrevoir l appareil moscovite tel qu il a travaill au d but de l ann e 1926 Collaborateurs politiques et techniques des d partements 1926 2 Secr tariat 45 Secr tariat Zinoviev 27 D partement pour l information 33 D partement pour l Agit prop 16 D partement d organisation 15 1 Tagungskalender 14 4 1926 495 46 7 CRCEDHC 2 Material zum Bericht ber die Ergebnisse der Reorganisation sans date 495 46 70 CRCEDHC 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 216 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs D partement des ditions 64 D partement des liaisons OMS 3 D partement administratif 97 R daction L internationale communiste 3 D partement pour le travail f minin 5 Section pour les coop ratives 8 Total 346 Nous ne disposons pas du rapport final de la commission de r organisation Piatnitski Kuusinen Heimo Il est probable qu un m morandum sur la r organisation sign par trois secr taires du CE Kuusinen Humbert Droz Pogany r sume ce constat mauvaise r partition du travail entre les secr taires manque de continuit en raison d a
185. act re diff rent une institution dans le cas du cartulaire d un couvent une personne comme pour les Archives Bakounine 1 la correspondance d une personne 2 la correspondance entre deux personnes 3 les documents manant de l organe central d une organisation dans le cas des proc s verbaux du Conseil g n ral de l AIT 4 ou de ses assembl es g n rales 5 Le crit re de d part peut encore tre la nature des sources dans le cas par exemple des archives form es par les instances polici res et judiciaires 6 Il peut porter sur un groupe de personnes partageant une activit comme dans le cas des militants Le crit re de d part est libre mais une fois tabli et justifi il r git le travail Il impose une certaine logique laquelle on n chappe pas Le projet dont il est ici question se veut l expression de l approche dite de bas en haut c est dire qu il s agit d un essai d analyse du mouvement ouvrier l poque de PAIT au plus pr s de la base Cette approche qui fut propos e durant la seconde moiti des ann es 1960 se voulait alors compl mentaire des postulats de d part retenus par la recherche historique en URSS La recherche sovi tique a pendant longtemps d tenu le monopole de fait de recherche sur PAIT Cela s explique en partie par un manque d int r t pour ce sujet de la 1 dit s par Arthur LEHNING 7 vol parus 1961 1981 2 Bernard DANDOIS d Entre Marx et Bakounine C
186. adicalisme Quelles sont ses limites d un point de vue qualitatif Modifiet elle enfin l historiographie traditionnelle Voil les questions que l on peut se poser On s efforcera d baucher un premier bilan non sans prudence compte tenu de l ampleur de la documentation et des contraintes de natures diverses qui ont orient mes recherches 1 Seuls des travaux de longue haleine permettront de tirer des conclusions d finitives 1 Les contraintes rencontr es tiennent d une part aux conditions in gales d acc s la documentation qui exclut toute pr tention d exhaustivit et d autre part l orientation de mes 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 228 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs J aborderai dans un premier temps la question de l apport de ces archives l histoire des relations du radicalisme avec le Parti communiste fran ais puis celui de l int r t de ces archives pour le radicalisme lui m me On verra que d un fonds l autre d une structure l autre les pr occupations et les objectifs varient et offrent des lectures diff rentes du radicalisme LES RELATIONS DU RADICALISME AVEC LE MOUVEMENT COMMUNISTE Je souhaiterais d limiter au pr alable mon champ d investigation en explicitant ce que j entends par archives de Moscou Parler des archives de Moscou est aussi absurde qu
187. adresse Marty et Thorez pour qu ils transmettent leurs camarades espagnols qu il est pr f rable de garder Giral la t te d un gouvernement de d fense nationale avec deux socialistes deux communistes et deux 1 CRCEDHC 495 184 21 isch 2 Id original en fran ais 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 264 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs nationalistes un basque et un catalan 1 Le 3 la m me recommandation tait adress e Jos Diaz en y ajoutant que Jacques Duclos devait voir Caballero car sa pr sence allait jeter l Angleterre dans les bras de Franco L aussi le rythme des v nements eut raison des souhaits de l IC et d s le 4 un communiqu de Diaz Luis et Jacques Duclos au secr tariat rendait compte du gouvernement Caballero avec participation communiste deux choses qu il avait t impossible d viter Les organes de direction de l IC mettent alors au centre de leur politique l appui au vieux dirigeant socialiste et la correction par le dialogue de ses initiatives Rien n indique que Staline ait voulu faire pression sur Largo parce qu il voulait favoriser la r volution De mani re logique ce soutien est plus fort lorsque le pr sident du gouvernement r pond aux attentes de FIC Ainsi dans le communiqu du 25 novembre 1936 adress Pepe Diaz Luis et Pedro Geroe
188. agne Ligue des combattants du Front rouge Ligue des femmes et des jeunes filles rouges Rassemblement universel pour la Paix Soci t des Nations Parti social d mocrate n erlandais Parti socialiste unifi d Allemagne Parti communiste finlandais Sozialdemokratische Partei Deutschland Parti social d mocrate d Allemagne Suomen Sosialidemokraattinen Puolue Parti social d mocrate finlandais Union g n rale des travailleurs Westeuropa sches B ro Bureau pour l Europe occidentale Zentrales Parteiarchiv Archives centrales du Parti 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon INTRODUCTION 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon L histoire des Internationales ouvri res est l intersection de l histoire du mouvement ouvrier et de celle des relations internationales Elle participe de l histoire politique et de l histoire culturelle autant que de l histoire sociale C est d j dans cette optique que se situait un premier ouvrage centr sur les avatars de l internationalisme ouvrier l preuve des guerres et des crises avec le souci d une approche comparative aussi bien dans la dur e que dans l espace 1 Le pr sent recueil qui rassemble les contributions pr sent
189. ainte pour Staline Il y a eu plusieurs tentatives contre elles et un seul succ s partiel celui de l op ration des hommes de Soudoplatov en novembre 1937 et le vol notamment des 2 000 pages de sa correspondance avec Andr s Nin gard e sous le coude dans les archives du Kremlin avec d autres papiers vol s ou non tamponn s du rituel sekretno Les deux pans de correspondance confi s son fils L Sedov pendant son s jour en France ont finalement reparu ces derni res ann es les documents confi s Boris Nikolaievsky dans le Fonds Sedov de Stanford qui Nikolaievsky les a vendus apr s avoir jur qu il ne les avait pas et les documents vol s la succession de Sedov apr s sa mort revendus sont aujourd hui dans la collection d archives de l Institut d Histoire sociale d Amsterdam C est en deux fois que cette collection a t vers e Harvard Un premier versement fut effectu la mort de Trotsky qui concernait les documents vendus jusqu en juillet 1936 et les documents d une date post rieure un deuxi me versement eut lieu en 1953 concernant des documents retrouv s en Europe La classification a t faite sous l autorit comp tente de Jean Van He jenoort qui avait t secr taire de Trotsky pendant sept ans et tait son archiviste le plus qualifi Bien entendu il y eut des documents d truits par Trotsky ou par son fils surtout des documents sovi tiques pour des raisons d ordre conspi
190. aires et des conditions de travail plus d centes le syndicalisme bases multiples comporte galement un volet assistantiel il s efforce en effet d apporter aide et r confort ses adh rents hors des p riodes de luttes Un grave probl me se pose en effet aux responsables syndicaux comment retenir les adh rents au syndicat hors des moments forts mais n cessairement limit s dans le temps que repr sentent les luttes Comment les conserver dans l organisation quand ils ne sont plus mobilis s par l action imm diate Ici se pose le probl me du syndicat de service qui de tout temps a t un des points faibles du mouvement syndical fran ais 1 Afin de stabiliser leurs adh rents les responsables syndicaux devront leur proposer toute une n buleuse d organisations susceptibles de r pondre leurs besoins quotidiens en p riode normale caisses de solidarit et de secours caisses de ch mage uvres sociales et culturelles soci t s de secours mutuels associations et coop ratives diverses etc bref des lieux de sociabilit tr s divers qui leur apportent plus que ce que peut seulement fournir un syndicat impliqu dans les luttes Il semble que cette notion de syndicalisme bases multiples soit apparue au sein du mouvement syndical en Autriche d s la fin du xIX si cle et sans doute a t elle exist au m me moment sous des formes assez analogues dans l Allemagne bismarckienne On la voit ensuite pr n e au sei
191. ale de L on Trotsky fonds 552 R cup r s comme troph es apr s la victoire contre l Allemagne nazie ces documents au vu de certaines estampilles auraient transit par les archives polonaises avant de se retrouver en URSS Le 15 octobre 1958 la Commission du CC du PCUS d cida de transf rer la majeure partie des archives du Komintern l Institut du marxisme l ninisme aupr s du CC du PCUS Au mois de f vrier 1964 ce dernier finit par recevoir de la part du d partement international du CC du PCUS une partie des mat riaux de l ex d partement des cadres du CE de l IC Plus tard dans les ann es 1970 1980 on commen a organiser le versement des dossiers personnels ferm s appartenant aux anciens Kominterniens d c d s Mais ces transferts ont t interrompus en 1991 Actuellement une partie de ces dossiers reste d pos e dans le Centre de conservation de la documentation contemporaine CCDC cr partir des archives de l ex CC du PCUS Aujourd hui les archives du Komintern comprennent 237 000 dossiers Il s agit non seulement des mat riaux des congr s de PIC des sessions pleini res du CE de PIC de l appareil et de ses organisations auxiliaires mais aussi de collections personnelles de militants ou de documents envoy s r guli rement Moscou par les PC des diff rents pays des fins d information L ensemble est regroup dans 64 fonds num rot s de 488 555 Pour les d pouiller on dispose
192. anarcho syndicaliste qu il d nonce dispara tra au plus vite Ainsi est d fendue en 1926 par l un des principaux responsables de PISR une orientation assez proche de celle mise en pratique depuis longtemps d j par des responsables syndicaux influenc s par le guesdisme ou pire encore horresco referens par des r formistes patent s tel A Keufer Il est galement significatif de voir A Nin faire une constatation analogue celle formul e 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Michel Dreyfus 163 quinze ans plus t t par P Louis et consistant opposer le syndicalisme des pays latins ceux d Europe du Nord P Louis avait crit en effet coup s r il le r gime des bases multiples se heurte une opposition bien plus v h mente dans les pays latins que dans les contr es germaniques et scandinaves 1 On ne doit videmment pas surestimer l importance de ce d bat dans l histoire de l ISR et il convient galement de le resituer dans son contexte Il est men au moment o l ISR est influenc e par la p riode de glissement de centre droit 2 suivie alors par le Komintern et qui se r percute sur la ligne de l ISR sous la forme de tentatives de rapprochement avec l aile r formiste du mouvement syndical 3 Comme on le sait la politique ent rin e par le VI congr s de PIC met fin avec une grande brutalit cette orientation De plus
193. ants et donnant quelques explications moins anachroniques de sa chute Dans la r partition des t ches entre les auteurs j ai t amen rep rer et d pouiller les archives de la traque polici re Aucun espoir du c t de la PP il s y trouvait bien les archives des Brigades sp ciales en charge sous l Occupation de la r pression anticommuniste mais elles taient inaccessibles Restait la strat gie du billard il suffisait de se dire que les policiers responsables avaient sans doute d rendre des comptes la Lib ration devant les instances judiciaires en l occurrence la Cour de Justice de la Seine L l affaire tait bien plus ais e dans la mesure o l autorit versante tait le minist re de la Justice autrement plus lib ral dans ses d rogations Le r sultat fut spectaculaire car qui dit dossiers d instruction dit pi ces charge et d charge donc outre les interrogatoires et les t moignages les proc s verbaux d arrestation et en amont de filature J appris ainsi que les groupes de FTP MOI de la R gion parisienne avaient subi trois longues filatures successives de janvier novembre 1943 scand es par trois chutes massives Sans revenir sur le d tail de l affaire cette d couverte tait essentielle car elle mettait au premier plan un acteur qu on avait eu tendance oublier savoir la police et permettait de rendre la fois plus complexe et plus coh rent les raisons qui avaient pr sid
194. apparaissent r guli rement en tant qu interlocuteurs valables et partenaires d sirables L attrait qu ils exercent alors nous ram ne lunivers des repr sentations communistes L image du radicalisme s y d cline sur trois modes Le radicalisme symbolise la R publique une R publique bourgeoise certes aux petits pieds mais une R publique quand m me Dans la hi rarchie des r gimes abattre celle ci n occupe plus la premi re place depuis l irruption du fascisme Outre leur poids symbolique les radicaux ont un poids politique dont les partisans du Front unique mesurent toute la valeur dans la nouvelle configuration politique n e du VII congr s de l Internationale communiste Le radicalisme incarne l id ologie des classes moyennes et au del les classes moyennes tout court Or il devient urgent partir de 1934 de ne pas se couper de ces classes moyennes menac es par un processus de fascisation dont l Allemagne aux yeux des communistes fournit le mod le combattre De l na t l id e mise en uvre avec succ s par Barbusse puis par ses successeurs apr s ao t 1935 d encadrer ces classes moyennes et de les duquer dans de vastes rassemblements aux mots d ordre larges dans le but de r aliser l alliance de ces classes avec le prol tariat Enfin les radicaux repr sentent l lite politique du pays voire une grande partie de son intelligentsia Et ce n est pas l un des moindres paradoxes de ces organisati
195. arche formelle quand bien m me cette reconstitution ne restaurera pas son enthousiasme communicatif pour les probl mes d histoire qu il avait traiter Il a lui m me nonc dans ces termes son programme a posteriori voquant le temps o l histoire du mouvement ouvrier venait de conqu rir droit de cit l Universit Forger des instruments de travail inventorier les sources r diger des bibliographies diter des documents laborer des monographies 1 C est dire qu il se percevait comme l un des pionniers d une discipline relativement nouvelle qui devait dans un m me lan conjuguer la recherche documentaire et l lucidation des probl mes Les difficult s auxquelles tait alors confront e l histoire du mouvement ouvrier ont t exp riment es plus tard par l histoire des femmes laquelle se heurte encore aujourd hui des pr jug s tenaces Or l histoire du mouvement ouvrier n est plus dans l enfance mais elle doit faire face un double d fi le d clin des projets d mancipation qui lui ont servi de moteur d clin qui a pr c d la chute du socialisme r el l largissement de la base documentaire cons cutif ce bouleversement D o la situation paradoxale d une discipline qui dispose 1 L historien et le mouvement social Paris Maspero 1980 p 18 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 68 Une histoire
196. ariat politique de l IC le 21 janvier 1936 Manouilsky agissant en qualit de patron Diaz de rapporteur et Codovilla de mentor ce qui compte ce sont les possibilit s d aller de l avant partir du rapport privil gi avec la gauche socialiste et la f d ration des jeunesses socialistes FJS Les conclusions envisagent d aborder apr s les lections le vieux th me de la r volution espagnole On semble avoir oubli les consid rations pessimistes de Togliatti dans son article de La Correspondance internationale quelques mois avant sur les caract ristiques du fascisme espagnol malgr des objectifs clairs unit des partis et des syndicats front unique et entre temps front antifasciste la voie du Front populaire espagnol tait beaucoup plus troite et fragile que celle du Front populaire fran ais Dans l interrogatoire que Manouilsky fait subir aux Espagnols l agressivit domine beaucoup plus encore que Codovilla il se m fie de Largo Caballero il pense que les socialistes sont des 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 259 canailles i n imagine pas que les jeunes socialistes puissent avoir des r ticences l gard de Staline C est la tradition bolchevique qui inspire ses propositions concernant l action ventuelle du PCE apr s le succ s lectoral avec des projets de loi pr sent s avec la fougue r volutionnair
197. as d ordre politique Le bilan dress par chaque auteur montre que les apports scientifiques traditionnels restent solides face l preuve de cette v rification L ouverture des archives ne conduit pas un tremblement de terre historiographique mais une rosion n cessaire voire un rajeunissement des questionnements et ouvre de nouvelles pistes 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon L HISTORIOGRAPHIE DU KOMINTERN ET SES SOURCES JUSQU EN 1990 Le but de cette communication n est pas de faire le bilan des tudes sur l Internationale communiste tel qu elles se pr sentaient la veille de la fin du communisme ni d esquisser ne fut ce que d une mani re sommaire les nouveaux acquis de l historiographie dans la p riode tr s br ve qui a suivi l ouverture des archives de l Internationale communiste Dans le premier cas d ailleurs on constaterait que l situation n tait gu re plus avanc e en 1991 qu elle ne l tait disons quinze ans avant le communisme comme objet d tude historique ayant cess de soulever un grand int r t parmi les chercheurs surtout pour les ann es de l entre deux guerres Dans le second cas on se trouverait face un panorama encore largement incomplet et fragment Il s agit plut t de se poser la question suivante que reste t il de l historiographie du Komintern apr s louverture des archi
198. avait son si ge 3 Le troisi me groupe comprend les mat riaux du Comit Central du PCUS qui traitent des questions d organisation et de propagande politique relatives aux pr paratifs et la conduite des conf rences du Kominform et des r unions du Secr tariat brouillons de d cisions prendre par ces organismes mat riaux pour les rapports qui avaient t o auraient t d livr s par les repr sentants du PCUS demandes instructions et lettres au bureau du Secr tariat du Kominform Le fonds 575 comprend les minutes des quatre r unions du Secr tariat du Kominform 5 juillet 1948 d 49 14 15 juin 1949 d 80 20 22 avril 1950 d 120 22 24 novembre 1950 d 122 En plus des conf rences de l Informburo et des r unions du Secr tariat deux conf rences de repr sentants des Partis communistes membres du Kominform eurent lieu le 30 31 octobre 1947 et le 18 janvier 1948 Belgrade o fut confirm e h composition de l quipe r dactionnelle de Pour une paix durable pour une d mocratie populaire et o furent examin s ses plans de travail ainsi que les conditions financi res de son fonctionnement D apr s les mat riaux du fonds 575 des notes st nographiques des deux r unions avaient t prises puis conserv es jusqu au 1950 par le r dacteur en chef de Pour une paix durable pour une d mocratie populaire P Yudin et enfin jusqu en septembre 1951 conserv es au bureau du Secr tariat du Kominform
199. b n diction de Staline Il faut tenir compte du fait que ces solutions taient d j pr sentes dans les documents pr paratoires de la conf rence tandis que le m morandum de Baranov Jdanov subordonnait en effet strictement l adoption des fonctions de coordination au consentement des autres d l gations 2 celui de Jdanov Staline s tait limit indiquer la coordination comme un objectif de la d l gation sovi tique 5 Peut on estimer sur ces bases que le r le de Jdanov fut d cisif pour arriver la fondation d une authentique organisation internationale du communisme quatre ans apr s la dissolution du Komintern Et qu on peut donc rep rer une division importante dans le pouvoir stalinien Pour le moment les sp cialistes doivent se limiter reconna tre la l gitimit de ces questions sans pouvoir y donner une r ponse certaine On peut seulement ajouter que la conduite de Jdanov laisse supposer qu il disposait d s le d but d une ample marge de man uvre sans quoi il n aurait pas t possible d imposer l adoption de la partie finale de son rapport comme texte de la D claration finale de l conf rence Sous plusieurs aspects le r le de Jdanov reste toutefois nigmatique Plusieurs hypoth ses contradictoires ont t avanc es par les sp cialistes Les archives ne donnent aucun confirmation de la th se paradoxale suivant laquelle Jdanov aurait t au del de toutes les apparences l ap tre de la m
200. blement avec les communistes allemands qui attaquent la moindre d viation sans exception pour personne 1 Les Britanniques avaient souvent des difficult s p n trer le sens des longues instructions r dig es Moscou dans une langue de bois Kominternienne L ancien dirigeant du PCGB JT Murphy m a dit qu en recevant des mat riaux pareils Harry Pollitt les lui donnait en disant Vois ce que tu peux tirer de compr hensible de a Une dialectique s op re entre le p le de l Internationale et le p le national que l on peut suivre dans les vicissitudes des d bats au sommet dans les archives du Komintern En g n ral les communistes britanniques taient pr ts faire confiance Moscou et soutenir la direction du PCUS sur les questions russes Donc pas d opposition trotskyste dans le PC britannique dans les ann es 20 Mais d s lors qu il s agissait d affaires touchant directement la Grande Bretagne ou l Empire britannique on voit ses repr sentants mener de dures luttes politiques dans les commissions anglaises de IIC et ailleurs En fin de compte il accepte la ligne de PIC mais essaye parfois d en infl chir l application En ao t 1926 suite la gr ve g n rale il y eut un pre d bat dans le Pr sidium du CE de l IC entre Staline et J T Murphy qui transmit une protestation du PCGB propos de la violence d une attaque lanc e par la direction des syndicats sovi tiques contre le TUC britannique
201. bsences prolong es Les trois arrivaient cette conclusion Un syst me bas sur les pays respectivement sur des groupes de pays doit guider la r partition du travail Ces groupes de travail selon les pays se composent du secr taire responsable des rapporteurs respectifs de l Agit prop du d partement d organisation du d partement d information ainsi que des repr sentants de parti Moscou 1 Nous aimerions maintenant esquisser bri vement les comp tences de quelques organes dirigeants qui furent cr s en 1926 et supprim s au cours de la restructuration de 1935 La r organisation de 1926 introduisit outre les secr tariats de pays trois nouvelles structures de direction et en abolit deux savoir le Secr tariat et le Bureau d organisation L ancien Secr tariat s appela d s 1926 Secr tariat politique ce ne fut donc qu un changement de nom Or le nouveau Secr tariat politique eut ses c t s deux et m me partir de 1929 trois nouveaux organes dont nous essayerons de d crire par la suite les comp tences Il s agit des nouvelles Commission permanente Petite commission aussi Commission restreinte et Commission politique du Secr tariat politique Le Secr tariat politique tait compos de 11 19 secr taires qui se r unissaient une fois par semaine Chacun tait responsable d un secr tariat de pays d un d partement du Komintern ou d une des organisations de mass
202. bur R56 21000 Dijon 42 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs L ouverture r cente des archives sovi tiques nous am ne aussi nous interroger sur des mat riaux d j familiers afin de mieux appr hender la masse de documents nouveaux qui s offre aux chercheurs En effet m me dans le cas de sources bien connues comme celles qui concernent la vie de Kuusinen jusqu la guerre civile les questions ne manquent pas Ny atil pas dans les comptes rendus d activit du SSDP Suomen Sosialidemokraattinen Puolue des modalit s d enregistrement qui orientent le regard pos sur le parti et sur ses membres Les archives priv es n op rent elles pas non plus des tris implicites qui renforcent le caract re subjectif qu on leur pr te g n ralement L h t rog n it des sources hors parti n est elle pas un obstacle suppl mentaire leur lisibilit En outre est il possible de faire reposer l historiographie sur le seul contenu des sources Quel rapport tablir entre les fonds documentaires et le travail de l historien Quelle est en somme la part de soumission et de cr ativit de ce dernier par rapport aux archives KUUSINEN DANS LES ARCHIVES DU SSDP UN PERSONNAGE CATALOGUE La manie du classement n est pas r serv e aux seuls archivistes Les acteurs de la vie partisane souffrent de ce d faut sans doute plus que quiconque Les traces qu ils laissent de leurs d bats collect
203. central 8 Collection de tracts du KPD Groupe III mat riaux des rayons du KPD Groupe IV Organisations r volutionnaires de masse 1 Union des Jeunesses communistes d Allemagne KJVD 2 Ligue des combattants du Front rouge RFB 3 Ligue des femmes et des jeunes filles rouges RFMB 4 Secours rouge d Allemagne RHD 5 Union des travailleurs de la radio et de la presse photo 6 Opposition syndicale r volutionnaire RGO 1 Notre connaissance g n rale de la construction et des structures organisationnelles du parti tait insuffisante pour rendre accessible le fonds de mani re optimale Il fallait donc au cours du processus de d pouillement archivistique s rier les t ches trouver dans les documents transmis le m canisme concret des structures du Parti avec leurs diff rents niveaux de d cision leurs fonctions temporelles leurs domaines de responsabilit et leurs r gles internes afin d obtenir une attribution et une d limitation assur e des crits Findbuch op cit 1 14 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Bernhard H Bayerlein 101 7 Ligue des Amis de l Union sovi tique 8 Ligue des chanteurs communistes et Ligue des travailleurs du th tre 9 Ligue des combattants contre le fascisme 10 Association des combattants rouges pour l unit sportive 11 Association des travailleurs des organisations socio politiques ARSO 12 Ligue des
204. ces dans lesquelles elles se sont trouv constitu es Aux mises en garde concernant l utilisation des documents issus des sources polici res ou hostiles doit faire pendant une approche tout aussi prudente et m thodique des archives issues des diff rents niveaux de l organisation afin de prendre en compte leur subjectivit propre Les diff rents niveaux de l organisation pris s par ment n tant pas n cessairement repr sentatifs de l organisation dans son ensemble leurs archives peuvent tre caract ris es des degr s variables par la volont de dissimuler certaines informations ou par des non dit d lib r s ou non ou tout simplement par l ignorance de certains faits Sans oublier non plus que l absence d archives ou de preuves attestant de la r alit de tel ou tel fait n a pas en soi valeur de preuve a contrario Dans le cas de la Premi re Internationale une telle r flexion critique ne para t pas toujours avoir t syst matiquement men e Mais si l on consid re maintenant la troisi me phase que jai d finie plus haut comme celle qui nous permettra de nous loigner toujours davantage de l histoire l gitimation au profit d une histoire explicative et analytique d autres questions relatives au rapport entre historiographie et archives se posent avec une acuit encore plus grande Consid rons d abord les principales pistes de recherche qui semblent se d gager des travaux en cours La question centra
205. cette analyse est d velopp e par un responsable qui tr s certainement a t form sur le plan politique et syndical par la connaissance qu il a pu avoir du syndicalisme bases multiples dans son pays avant la Premi re Guerre mondiale Cette exp rience jointe l inclination vers les th ses de l opposition de gauche trotskyste que fort vraisemblablement Nin manifeste au m me moment ont sans doute contribu une prise de distance de sa part vis vis de la th se d fendue alors par les communistes subordonnant le syndicat aux exigences du parti on comprend mieux dans ces conditions pourquoi Nin a pu alors d velopper une vision quelque peu originale de l action syndicale La discussion sur le syndicalisme bases multiples au sein de l ISR dans les ann es 1926 1927 s explique par le contexte exceptionnel dans lequel est alors plac e cette organisation et au cours duquel intervient un de ses principaux responsables lui m me plus ou moins oppositionnel il y a l une conjonction de deux facteurs mais qui ne va pas durer et qui donne cette discussion un caract re tout fait particulier empreint d une incontestable bri vet LES CONSEQUENCES DANS LA CGTU ET LA CGT Pourtant en d pit de son caract re fugace la discussion sur le syndicalisme bases multiples devait avoir des incidences importantes quoique bien m connues encore de nos jours dans l histoire de la CGTU et de la CGT On la retrouve lors
206. chives du Krestintern Les archives du Krestintern et de l IAI offrent un corpus important pour appr hender la politique paysanne de FIC Ces archives invitent dans un premier temps v rifier les acquis historiographiques mais donnent aussi mati re de nouvelles recherches fond es sur les cas nationaux les cadres et aussi sur le discours politique communiste destin la paysannerie The archives of the Krestintern and AlI constitute an important documentation of the Komintern s policy towards peasants and farmers These archives invite us to revisit some bistoriographical truisms They also make possible new investigations concerning diverse national contexts the cadre and the communist political discourse destined to peasants and farmers 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 300 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Michel DREYFUS Je d bat sur le syndicalisme bases multiples travers les archives du Profintern et quelques autres A travers les archives du Komintern mais aussi celles du Mus e social Paris de l Institut d histoire sociale d Amsterdam d autres encore il est possible de suivre le d bat sur le syndicalisme bases multiples qui commenc dans la CGT vers 1907 se poursuivit ensuite la CGTU vingt ans plus tard Ce syndicalisme bases multiples traduit la volon
207. classes dirigeantes parlaient avec inqui tude des internationaux pour d signer les th oriciens strat ges organisateurs et militants de l AIT La I Internationale domin e par la puissance des partis nationaux n avait pas elle cr e de repr sentations aussi marquantes Qui sont les Kominterniens S agit il des membres des groupes dirigeants internationaux tels que les d finissaient Georges Haupt dans un article devenu un grand texte de r f rence 2 Il est on ne peut plus dair Au fur et mesure que la facette 1 Mikha l PANTELEIEV Les purges staliniennes au sein du Komintern en 1937 1938 quelques rep res sociologiques L Internationale des dictionnaires Mat riaux pour l histoire de notre temps n 34 janv juin 1994 coordonn par Michel DREYFUS Claude PENNETIER et Nathalie VIET DEPAULE Voir aussi dans la m me publication l article de Mikha l NARINSKI Le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier fran ais et les archives du Komintern quelques remarques sur la biographie de Jacques Duclos 2 Georges HAUPT Groupes dirigeants du mouvement ouvrier in M langes d histoire sociale offerts Jean Maitron Paris Les ditions ouvri res 1976 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 142 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs publique des groupes dirigeants et m me la co
208. comme collaborateurs Paul Lenzner qui avait fait aussi ses preuves au Komintern Rudolf Lindau et Albert Scheiner L Institut publia jusqu en 1955 treize volumes des uvres de Staline crits et discours Jusqu en 1963 ses archives historiques n abrit rent pas de fonds importants alors qu elles avaient le statut d archives centrales du Parti Ce n est que plus tard que les archives du KPD furent transf r es Berlin par l IML de Moscou Des instructions plus pr cises furent donn es en 1982 pour la collecte des mat riaux Selon ces derni res il fallait mettre en s curit les documents appartenant aux organisations du mouvement ouvrier allemand avant 1945 les rassembler et les mettre la disposition de la recherche Sur cette base fut publi e la 4 dition de l inventaire compl t des Archives du Parti 1 De plus les archivistes tablirent des inventaires sp ciaux concernant par exemple les relations germano polonaises ou germano russes 2 Un examen rapide des fonds de l ex ZPA la Fondation archives des partis et des organisations de masse permet d entrevoir la vari t de mat riaux qui n int ressent pas seulement la recherche sur le communisme Il faut savoir que les termes d signant les regroupements de fonds sont fr quemment emprunt s la phras ologie marxiste l niniste Mais on ne doit pas se laisser troubler par ce fait Voici donc une vue d ensemble par sections et grandes rubriques Section I M
209. conc dant aux partis communistes trangers l acc s leurs propres fonds 1 Par cela on entendait la correspondance entre une section nationale et le Comit ex cutif au cours de l entre deux guerres D ampleur 1 A propos de l histoire des archives du Komintern cf E N SAKHNAZAROVA V N SCECILINA Arkhiv Kominterna Novaja i novejseja istorija 1992 n 3 p 209 214 Des extraits de cet article sont publi s en allemand The International Newsletter of Historical Studies on Comintern Communism and Stalinism 1993 1994 n 3 4 p 13 16 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 194 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs variable selon le poids num rique et l importance politique de la section 1 ces fonds ne permettaient gu re plus ce qui n tait d j pas si mal que de suivre les changes crits ayant eu lieu entre Moscou et les diverses capitales d Europe de l Ouest C est seulement apr s le putsch manqu d ao t 1991 que les archives du Komintern se sont v ritablement ouvertes Hormis quelques exceptions de taille comme le fonds de la Commission internationale de contr le et les restrictions impos es depuis par la protection des donn es elles sont rest es largement accessibles jusqu en d cembre 1994 2 Depuis lors de nouvelles dispositions l gales imposent une pratique d acc s tr
210. conducteur vraisemblable pour la raconter quitte prendre le risque d une distorsion par rapport la v rit Or l absence de document irr futable nous oblige examiner des pistes diverses 1 qui loin de nous enfermer dans un sc nario unique font surgir des hypoth ses divergentes Leur confrontation fait progresser sinon la connaissance directe de l acte du moins celle des conditions d un choix Il n est pas certain au demeurant qu une explication circonstanci e de l adh sion par des t moins ou par lui m me aurait mieux rendu compte du cheminement de la d cision car l analyse des acteurs est par nature s lective Faut il cependant pour viter les risques des t moignages s en remettre la seule analyse des comportements collectifs La d marche est tentante La trajectoire de Kuusinen n est pas isol e Elle est assez repr sentative d un groupe de jeunes intellectuels 2 qui apr s avoir fr quent les m mes ma tres choisissent aux alentours de la Grande gr ve de novembre 1905 d entrer au Parti social d mocrate Au nom d un devoir 1 Nous pouvons voquer ses fr quentations ses lectures les d bats sur la soci t au sein de la Nation tavast enne ses probl mes d argent ses origines sociales la conjoncture politique les progr s du SSDP etc Chacune de ces hypoth ses reposent sur des t moignages d archives cr dibles en particulier ses lettres Saima les r cits ult rieurs de nombreux acteurs
211. constructions sch matiques d o surgissait la formule r volutionnaire l tat pur et avec elle la disqualification de tous ceux qui la repoussaient ou pr tendaient la nuancer Ses laborations th oriques dignes de ses origines l opposition de gauche laissaient du champ l action de Codovilla sur le terrain pour autant qu il respect t le dualisme de la vision classe contre classe L loignement le caract re marginal du pays l absence de comp tence linguistique poussaient enfin une tr s forte personnalisation du th me espagnol Au niveau du sommet le sp cialiste de l Espagne tait Manouilsky qui s obstinait depuis 1931 forcer le parall lisme entre la Russie et l Espagne et qui en tant qu homme de confiance de Staline pouvait lui donner la satisfaction d un foyer d instabilit sur arri re garde des puissances capitalistes de l Europe occidentale La remarque de Ercoli Togliatti pour expliquer la condamnation du groupe Bullejos demeurait donc toujours valable il ne s agissait pas de rectifier une ligne politique mais de cr er un parti communiste qui n existait pas encore En 1932 1933 le PCE grandit gr ce aux frustrations engendr es par la politique du gouvernement r publicano socialiste Il n a donc pas de raisons de changer de cap De telles raisons apparaissent brusquement l automne 1933 quand la situation politique penche droite avec l apparition des premi res formations fascistes
212. ctivit importante suit aussi l histoire g n rale de TIC puisqu partir du milieu des ann es 30 PIAI participe la lutte antifasciste en organisant la conf rence internationale agraire de Bruxelles en 1936 du 3 au 6 septembre et des assises internationales Prague le 10 juillet 1938 o se c toient communistes socialistes et radicaux comme par exemple Mioch Vazeilles Dumont et Tanguy Prigent Le 18 novembre 1940 apr s une d cision de la Commission du Comit central du PCUS PIAI dispara t d finitivement Cette premi re v rification permet aussi de saisir le poids pr dominant du PCUS et de la direction stalinienne de l tat sovi tique sur le Komintern Celui ci tait devenu une simple courroie de transmission du Parti tat Au del de la chronique on peut retrouver aussi la structure et le fonctionnement de ces organisations Le Krestintern se compose de cinq organes principaux En premier lieu la conf rence internationale qui se r unit th oriquement tous les deux ans c est l organe supr me Viennent ensuite le conseil international et son pl num qui se r unit une fois 1 CRCEDHC 536 135 1926 p 151 2 CRCEDHC 536 1 128 23 VI1 1930 rapport en russe 3 Comme par exemple en 1936 o l on demande de remplacer Renaud Jean CRCEDHC 536 1 266 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 154 Une histoire en r volution D
213. cu que quiconque s en sert pour propager le communisme Interdiction est aussi faite de la publication et de la diffusion de tout journal p riodique ou tract propageant ou tendant propager le communisme ou le bolchevisme Le Procureur 1 Archives nationales du Canada MG 28 Communist Party of Canada Archives of Ontario Records 1922 1931 microfilm 37 bobines n M 7376 M 7413 2 William Lyon Mackenzie King 1874 1950 Il fut le premier sous ministre du Travail au Canada de 1900 1908 et l instigateur de la Loi des enqu tes en mati re de diff rends industriels en 1907 Il sera Premier ministre du Canada trois fois du 29 d cembre 1921 au 28 juin 1926 du 25 septembre 1926 au 7 ao t 1930 et finalement du 25 octobre 1935 au 15 novembre 1948 3 Loi prot geant la province contre la propagande communiste Statuts du Qu bec 1 George VI Chap 11 sanctionn e le 24 mars 1937 Aussi Statuts refondus du Qu bec 1941 Chap 52 Voir Lucie LAURIN Communisme et libert d expression au Qu bec la loi du Cadenas 1937 1957 in Robert COMEAU et Bernard DIONNE op cit p 112 133 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Robert Comeau et Bernard Dansereau 111 g n ral d tient par cette loi toute latitude de d finir ce qu il entend par communisme ou bolchevisme aucune d finition n apparaissant dans le libell de la loi Comme la l
214. d by numerous laws of exception which resulted in show trials The repressive zeal of the Canadian state also targeted the unions Most of the archives available originate as a consequence from police sources These collections may consulted at be Federal Archives in Ottawa and they expose at the same time the official agencies of repression as well as some of the Communist s activities Pierre BROUE Les archives de Trotsky Les Archives Trotsky de Harvard ont une histoire mouvement e Certaines comme la correspondance avec L Sedov n ont reparu que tr s r cemment D autres ont d tre rachet es des personnes qui niaient les d tenir D autres enfin ont t d truites par Trotsky pour des raisons de s curit Il n emp che que les fonds bien class s ont une valeur exceptionnelle en particulier pour l histoire de l URSS de l Allemagne et de la Chine Il est donc pour le moins tonnant que des chercheurs aient oubli de les consulter The history of Trotsky s archives bas been a contentious one Some papers such as his correspondence with Sedov bave resurfaced only lately Others bad to be purchased from persons who bad denied having them Several files were destroyed by Trotsky bimself for reasons of security Yet these collections properly inventoried retain a large degree of importance particularly with regards to the history of the USSR Germany and China To say the least it is most surprising that some scho
215. d une interpr tation par connotations p joratives ou positives ou par l interpr tation des faits toujours possible dans un sens ou dans un autre Par exemple la documentation r unie dans le fonds 21 au CRCEDHC permet de conclure une annotation des proc s verbaux des r unions du Conseil g n ral de lAIT bien moins subjective qu il n y paraissait La tendance de l URSS faire syst matiquement uvre de propagande avait abouti ne plus faire prendre ses ditions scientifiques au s rieux tort dans certains cas Parfois le parti pris se d couvre facilement Nettlau n a jamais cach sa sympathie pour Bakounine mais l objectivit dont se pr vaut James Guillaume est plus difficile contester compte tenu de sa pr sentation qui se voulait scientifique des faits puisque tay e par des textes Or ces textes ne sont pas toujours contr lables Si tel est le cas pour les imprim s a l est plus rarement pour les extraits de correspondances Et dans les cas o une v rification est possible il appara t qu il s agit souvent d extraits partiels ou de passages qui isol s de leur contexte prennent une signification autre 5 1 Correspondance 1865 1872 op cit doc 106 p 206 2 Correspondance 1865 1872 op cit doc 119 p 238 239 3 James GUILLAUME L Internationale Documents et souvenirs 1864 1878 4 vol Paris 1905 1910 Voir par exemple le mandat du d l gu de la section de Neuch tel au congr
216. dans sa majorit consid re Kuusinen comme un tra tre Nous avons donc affaire une m moire organis e reconstruite en fonction d objectifs implicites Seule la compr hension des enjeux conjoncturels permet de relativiser la valeur de ces sources Cela nous ram ne au r le de l historien Celui ci ne fait pas que reconstruire partir des documents il s engage par rapport leur contenu L HISTORIEN FACE AUX LACUNES DOCUMENTAIRES LA RECONSTRUCTION PROBLEMATIQUE D UN PERSONNAGE Les lacunes des archives ne rendent pas impossible une recherche biographique Au contraire la conscience des obstacles rencontr s permet d viter certains pi ges Le travail historiographique s en trouve valoris car il d montre le danger du fid isme par rapport aux sources et la n cessit d avoir une d marche prospective Retrouver un fil conducteur est l obsession du biographe premi re vue le personnage de Kuusinen s y pr te bien Les sources partisanes transmettent l image simple d un dirigeant ancr la gauche du parti et soucieux de discipline Les autres types de documents reprennent pour l essentiel ce sch ma Connaissant ses engagements ult rieurs il fut l un des dirigeants marquants de la IN Internationale et plusieurs reprises un alli de Staline la tentation est grande de chercher une continuit entre les diff rentes p riodes de sa vie Ce souci est sans doute l gitime Il vite d enfermer les personnes dan
217. de 527 inventaires Les num ros 511 512 et 520 sont absents de la liste du fait de la liquidation des fonds existants et de leur transfert d autres centres d archives On a liquid par exemple le fonds du PC allemand en le transmettant aux archives du SED Signalons cependant que le CRCEDHC poss de encore 114 dossiers provenant des repr sentants du CC du PCA aupr s du CE de PIC fonds 495 inventaire 292 Avec ses 152 306 dossiers le fonds n 495 est le plus vaste C est le pivot du CRCEDHC Il inclut les mat riaux des sessions pleini res du CE de PIC du Pr sidium des secr tariats des diff rentes commissions du d partement des cadres de celui des relations internationales OMS et m me les documents de certains partis communistes comme par exemple le PC belge le PC de Grande Bretagne le PC espagnol le PC 1 CRCEDHC f 71 5 22 p 133 r4 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Mikha l Panteleiev 81 luxembourgeois et le PC suisse Tr s sch matiquement on peut classer le reste des fonds de la mani re suivante 1 mat riaux des congr s du Komintern fonds 488 494 2 Bureaux r gionaux du Komintern comme le Bureau d Europe occidentale WEB install Berlin entre 1919 et 1933 f 499 3 Organismes du Komintern dot s de fonctions sp ciales comme l Institut statistique du CE de PIC bureau dirig par Varga 504
218. de Kominterniens en publiant son Biographical Dictionary of the Comintern New Revised and Expanded Edition Standford 1986 ouvrage utile en son temps mais malgr quelques r visions en 1986 aujourd hui d pass par les avanc es de la recherche 2 De plus il se limitait aux grands noms Nous n utilisons par le qualificatif de Kominterniens dans son sens pol mique et journalistique Comme on appelle internationaux les animateurs de la Premi re Internationale nous consid rons comme Kominterniens les militants qui ont appartenu l appareil central de l Internationale communiste ou qui ont contribu de fa on efficace en liaison directe avec la direction du Komintern l application de ses orientations D s son IT congr s en 1921 le Komintern s engage dans la structuration d un appareil autour de cinq instances dirigeantes Comit ex cutif Pr sidium du Comit ex cutif Secr tariat du Comit ex cutif Commission internationale de contr le la seule si ger Berlin Il faudrait ajouter le secr tariat pour les questions f minines et les commissions des cadres partir de 1932 sans oublier les l ves et les professeurs des coles de cadres Enfin la composition et l activit secr te de la Section des liaisons internationales OMS sont tr s importantes elles sont l origine de tout un appareil clandestin existant dans l ensemble des sections nationales du Komintern Certaines biographies con
219. de Negrin tend justifier ce qui s est pass Quand lors d une s v re discussion avec le ministre basque Irujo le 25 octobre 1937 celui ci rappelle que Nin n a pas r apparu la r ponse de Negrin est Qu importe C est un de plus Les abr viations des notes font entrevoir que Negrin tait pour une politique de terreur Les notes consignent Il faut fusiller etc apr s l vocation du proc s du POUM C est ainsi que l on pourrait viter des campagnes pour l amnistie des d tenus Texte dans le fonds Togliatti Institut Gramsci Rome 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 267 poumistes caballeristes adversaires mortels du parti Il vaut la peine de citer un des paragraphe de Stepanov au d but du mois de mai 1937 Quelle est la signification politique de la campagne anticommuniste men e avec un acharnement terrible dans l ensemble de la presse anarchiste anarcho syndicaliste poumiste trotskyste et socialiste Il faut dire premi rement que cette campagne ne refl te pas l tat d esprit des masses des ouvriers socialistes et anarcho syndicalistes ni l tat d esprit des soldats Il faut dire secondement que toute cette campagne constitue la reconnaissance de la grande influence de masse du parti communiste et refl te la crainte croissante des bonzes socialistes syndicalistes anarcho syndicalistes deva
220. de Schwernik Staline 16 juillet 1936 CRCEDHC 495 73 22 3 Ibid Le diff rend qui se fait jour la direction du RUP concerne le lieu du futur congr s programm d but septembre Ceux que le d l gu des syndicats sovi tiques appelle les droitiers souhaitent que le congr s se d roule dans la ville de la SDN c est dire Gen ve C est le principe d un Rassemblement fid le la s curit collective qu ils souhaitent voir symboliquement adopter En revanche les autres en proposant Londres ou Bruxelles d sirent marquer l ind pendance du mouvement du moins l gard de la Soci t des Nations Avec le travailliste Philip No l Baker le radical Robert Lange soutient fermement la candidature de Bruxelles Pierre Cot intervient dans le sens d une manifestation genevoise 4 La volont des communistes d appara tre le moins possible et d apporter un d ni ceux qui d noncent le RUP comme l instrument d une machination communiste enfin le r el succ s du mouvement en termes quantitatifs cr ent a contrario les conditions de son autonomisation Les archives de l Internationale montrent bien que les communistes adoptent son gard une position de plus en plus sceptique voire m fiante partir du printemps 1937 Leurs hommes sont noy s dans la masse ce dont les partisans du Front unique pouvaient se r jouir mais ils ne contr lent pas le pilotage de la machine pacifiste En outre la situation s
221. de l expliquer ais ment Sur les d buts du 1 Brief aus Paris n 640 7124 Herfurt 25 d cembre 1935 CRCEDHC 495 12 127 2 Lettre de L o Wanner Willy M nzenberg 13 septembre 1936 CRCEDHC 495 12 127 3 Ibid 4 Rapport d Henri Barbusse la direction de l Internationale 2 ao t 1935 CRCEDHC 495 10a 384 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 232 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Rassemblement Henri Barbusse apporte indirectement un t moignage pr cieux le type id al qui doit selon lui inspirer la r alisation du congr s mondial de la paix r unissant des l ments allant des r volutionnaires jusqu aux pacifistes id alistes 1 c est le Comit du Rassemblement du 14 juillet en France La journ e du 14 juillet 1935 impressionne beaucoup Henri Barbusse qui souligne tout la fois l ampleur de la manifestation en termes quantitatifs et la diversit de ses soutiens en termes qualitatifs Outre la pr sence de Maurice Thorez de Paul Faure et de lui m me il mentionne plus particuli rement celle des radicaux douard Daladier et Pierre Cot install s sur une estrade voisine orn e pr cise t il du drapeau tricolore Alors que les radicaux pr sentent le meeting comme le symbole du ralliement des communistes la R publique 2 et ses institutions Henri Barbuss
222. de militants 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 246 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Les informations biographiques rassembl es gr ce l ouverture des archives des Brigades internationales ont permis non seulement d toffer consid rablement un corpus dont il est d sormais possible de d finir pr cis ment les contours mais galement d ouvrir de nouveaux champs au traitement quantitatif La base de donn es destin e l analyse sociologique des volontaires a chang de nature gr ce leur exploitation Jusqu alors assemblage de minuscules morceaux de tissus pars rassembl s au gr de l exploration de divers fonds elle a pu prendre la forme d une v ritable tapisserie certes un peu mit e le fichier g n ral nominatif n ayant pu servir sa confection mais dont les motifs se discernent clairement On peut partir de cette base de donn es brosser un tableau pr cis de l origine g ographique de l ge de la profession des volontaires fran ais d terminer avec un degr de pr cision probant le pourcentage de morts de bless s valuer quantitativement le ph nom ne des d sertions et de la r pression restituer les variations du flux des arriv es en Espagne L appartenance politique des volontaires tait jusqu pr sent indiqu e dans les ouvrages consacr s aux Brigades s
223. der sous un angle particulier le fonctionnement de l IC o l on retrouve les probl mes d orientation les rapports entre les individus et les moyens de contr le qui existent Mais cette tude ouvre d autres champs quand un fonds en cache d autres et offre la possibilit de d finir de nouveaux questionnements de nouvelles probl matiques pour appr hender la culture politique communiste dans une autre dimension la dimension paysanne Jean VIGREUX IHC UMR 5605 UNIVERSITE DE BOURGOGNE 1 Voir le discours de Waldeck Rochet prononc en 1937 sur la d fense de la propri t cf sources Discours enregistr sur cassette par la Biblioth que marxiste de Paris dans le cadre d une publication sur le Front populaire 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon LE DEBAT SUR LE SYNDICALISME A BASES MULTIPLES A TRAVERS LES ARCHIVES DU PROFINTERN ET QUELQUES AUTRES L examen assez vaste auquel j ai proc d des archives du Profintern pour les ann es 1922 1930 m a convaincu de leur extraordinaire richesse Contrairement ce qu il en est pour d autres organisations impuls es par le Komintern telles que le Secours rouge la Ligue contre l imp rialisme ou le mouvement Amsterdam Pleyel l histoire du Profintern et de ses sections nationales est encore assez mal connue 1 Durant sa premi re d cennie il s agit pourtant de la plus puissante organ
224. des congr s de la IF Internationale Bulletin p riodique du BSI etc 4 et une bibliographie critique de 1 Information de Jos Gotovitch 2 Paris La Haye Mouton 1964 393 p 3 Bureau Socialiste International Comptes rendus des r unions manifestes et circulaires documents recueillis et pr sent s par Georges HAUPT vol I 1900 1907 Paris La Haye 1969 438 p 4 Histoire de la IF Internationale Gen ve Minkoff Reprint 1976 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Claudie Weill 69 l histoire de l Internationale parue sous le titre de Programm und Wirklichkeit 1 Publication de documents et r pertoire des sources taient dans son projet non seulement compl mentaires mais indissociables Dans la masse des documents qu il a publi s on peut tenter d op rer un classement qui distinguerait les documents officiels d j mentionn s les correspondances plus ou moins intimes qui rendent mieux compte des m andres de la r flexion et dans leur contradiction m me des multiples l ments qui pr sident la prise de d cision 2 les instruments de prosopographie que sont les recueils d auto biographies ou les dictionnaires biographiques du mouvement ouvrier international s rie mise en uvre avec J Maitron en collaboration dans la mesure du possible avec les historiens des pays concern s et tributaire par cons quent de l historio
225. devant les congressistes la r organisation du CE de l IC Eberlein d clarait Sous ce rapport l exemple de la I Internationale fut toujours pour nous une mise en garde une Internationale reposant davantage sur un mod le f d ral que sur un mod le centralis dont l activit consistait pour l essentiel en r unions r guli res ou irr guli res o les plus beaux discours et les plus belles d cisions n taient jamais mis en pratique par personne une Internationale o chaque section pouvait faire ce qu elle voulait o chacun agissait sa guise Protokoll des 4 Kongresses Hamburg 1923 p 804 3 Cf les interventions de SCHEFLO p 81 H GLUND p 83 TRANMAEL p 88 et FALK p 164 Protokoll der erweiterten Exekutive Juni 1923 Hamburg 1923 Citation traduite par l auteur Aldo Agosti crit juste titre dans une contribution r cente compter de 1921 le Parti mondial cessa d tre l outil organisationnel politique et id ologique appel provoquer la r volution mondiale pour devenir un moyen destin plut t emp cher le mouvement communiste de se d sint grer le diriger et le discipliner dans l attente de la r volution mondiale Cf A AGOSTI World Revolution and the World Party for the Revolution contribution au colloque sur l Internationale communiste Moscou 20 22 oct 1994 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel
226. dictionnaires d Am rique latine entre mouvement ouvrier et classes subalternes in L Internationale des dictionnaires op cit 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Claude Pennetier 143 direction de Jean Neuville et Jean Puissant D autres dictionnaires nationaux sont en cours au Luxembourg au Qu bec L ampleur des initiatives ne doit pas masquer une limite Comment d passer la juxtaposition des situations nationales On imagine bien les contraintes linguistiques culturelles archivistiques et ditoriales qui freinent le choix du cadre international Le projet de dictionnaire des exil s et migr s politiques fran ais aux tats Unis 1848 1914 port par Michel Cordillot contribue ouvrir la voie aux tudes transnationales et aux r flexions sur les mobilit s L organisation en 1984 Milan d un colloque sur les dictionnaires biographiques du mouvement ouvrier permit de poser la question des dictionnaires biographiques des internationales Les organisateurs italiens Andrea Panaccione et Alceo Riosa firent le v u de voir des quipes internationales entreprendre des dictionnaires des Premi re Deuxi me et Troisi me Internationales Excellente id e tout fait justifi e sur le plan th orique mais difficile mettre en uvre Elle resta sans lendemain Ce programme resurgit aujourd hui mais en abordant seulement le xx si cle La T
227. diens Victime de la r pression tant patronale que gouvernementale et m me syndicale la OBU se retrouvera isol e dans la r gion de Winnipeg ne regroupant que peu de travailleurs Apr s une premi re tentative de l organisation en 1919 sold e rapidement par de nombreuses arrestations les communistes canadiens forment le Parti communiste canadien PCC 3 en 1921 s appuyant directement sur les directives provenant de l Internationale communiste IC ce moment le PCC ne peut compter que sur une faible implantation dans les rangs ouvriers Ses bases organisationnelles se trouvent principalement dans les anciennes organisations ethniques qui formaient les principaux groupes r volutionnaires notamment le Social Democratic Party of Canada SDP Ce parti social d mocrate form en 1911 avait r ussi regrouper principalement les militants syndicaux provenant de groupes ethniques Des Juifs des Ukrainiens des Finnois et quelques autres formaient le gros du bataillon du SDP Ces m mes groupes formeront aussi la base organisationnelle du PCC Ce caract re ethnique sera un des motifs invoqu s par le gouvernement canadien pour harceler les communistes qu il pr sente comme des trangers Une des premi res t ches du PCC fut de tenter d largir sa base ouvri re C est en intervenant dans le mouvement syndical qu il croit y parvenir L implantation dans les grands 1 Bernard DANSEREAU Le Mouvement ouvrier montr alais et
228. dirigeantes et des sections nationales contribue d s maintenant au renouvellement de l histoire politique g n rale de l Internationale communiste et de ses sections Brigitte Studer insiste juste titre sur la possibilit qu offre ces archives de penser conjointement les deux p les de l organisation communiste internationale et de comprendre ce que signifie le secret dans un mode de fonctionnement et d activit marqu travers l exemple suisse par une dissym trie croissante entre le centre et ses sections Antonio Elorza retrouve au long de son tude minutieuse sur le cas espagnol cette importance des d cisions et des orientations labor es Moscou au sein d un groupe dirigeant pour lequel les pr occupations diplomatiques viennent nuancer les st r otypes bolcheviks travers lesquels la situation espagnole continue d tre lue L analyse exhaustive de la documentation y compris la correspondance par t l grammes chiffr s restitue toute la difficult d une organisation centrale en proie des exigences strat giques contradictoires et appuy e sur des cadres mal pr par s mettre en uvre une politique de front populaire jamais v ritablement accept e L tude met justement en valeur comment la conception du bloc populaire fait la part belle aux th ses les plus traditionnelles de la conqu te de l h g monie par le PCE Les repr sentants de PIC pour lesquels le mod le bolchevik de conqu te du pouvoir r
229. dont des copies n taient rest es en Angleterre qu aux archives priv es de la MI 5 le service de renseignement int rieur britannique Ce st nogramme r cup r que nous avons publi dans notre livre About 1 Ib 495 74 34 2 Ib 495 14 265 3 A VAKSBERG H tel Lux Paris 1993 p 228 232 4 R P DUTT Papers 1939 1940 Londres British Library CUP 1262 K4 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 174 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Turn 1 montre la t nacit de l opposition contre la nouvelle ligne stalinienne transmise de Moscou Se retrouvant finalement en minorit au CC Pollitt et Campbell ont pourtant vot contre la ligne de l IC et ont tenu bon encore six semaines avant de c der et de faire leur autocritique Sans avoir v cu ce temps l m a dit Campbell bien des ann es plus tard tu ne peux pas comprendre quelles taient les pressions pour nous convaincre que la ligne de l Internationale et de l Union sovi tique tait correcte comme nous l avions fait avant pour les proc s de Moscou Ce qui tait inattendu dans cette p riode de l apog e du stalinisme c tait de voir le secr taire g n ral nomm ce poste en 1929 comme stalinien s r et deux autres leaders des plus minents d un parti communiste s opposer aux instructions de FIC avec nergie force et logique
230. dosage des courants la personnalit des dirigeants font l objet de discussions qui conservent pour l essentiel un caract re public puisqu une grande partie des d bats est publi e m me quand ils abordent les probl mes de personnes De ce point de vue cependant les d cisions du IV congr s de PIC qui introduisent l incompatibilit entre l appartenance la Franc ma onnerie ou la Ligue des Droits de l Homme et l adh sion au PCF marquent un tournant Les conditions concr tes qui ont pr sid leur adoption Moscou de m me que les modifications concernant la direction du PCF ne sont pas rendues publiques r percut es par les d l gu s de retour du congr s elles sont ensuite ratifi es par un Conseil national en janvier 1923 qui de fait d juge les d cisions du congr s de Paris d octobre 1922 3 La d signation des dirigeants du PCF suivie de tr s 1 Le probl me est pos d s la r union du CE de PIC consacr e la France 17 18 juin 1921 La constitution d une commission fran aise lors du prochain congr s est d cid e afin d envisager la recomposition de la direction Marcel Body un des d l gu s du PCF pr cise on nous propose une commission Nous l acceptons Nous enverrons nos d l gu s cette commission Mais c est surtout du congr s que nous attendons des directives et des indications C est sur cela que nous comptons pour rendre communistes Cachin Frossard et les camarades de
231. dovilla lui fait croire que le soul vement militaire est vaincu C est donc une magnifique occasion pour conqu rir des positions et m me pour que le PCE saute le pas de la participation au gouvernement Les premiers t l grammes sont triomphalistes Le Front populaire est debout dit Medina Manouilsky le 19 juillet si on arme le peuple on peut vaincre Le lendemain tout semble r gl Insurrection militaire a t domin e Dans quelques points du pays o situation encore anormale lutte se d veloppe mais ne sont pas d cisifs Lutte a t sanglante et mort Milices ouvri res ont t d cisives pour la victoire 1 Le 21 sommes s rs d route d finitive ennemi et d but du grand pas vers r alisation programme r volution d mocratique La seule tache noire vient des anarchistes mais ce n est pas tr s grave on appliquera la loi r volutionnaire Insurrection fasciste en train d tre d finitivement liquid e confirment le 22 Luis et Diaz Manouilsky et Dimitrov l arm e une fois dissoute doit tre remplac e par des milices et ils demandent un avis sur ce point La situation politique tout aussi favorable permet d envisager l autorisation de participer au gouvernement Le 3 ao t encore le cercle est en train de se refermer sur l ennemi m me si Codovilla reconna t qu lt il r siste de mani re acharn e Face cet obstacle depuis le 29 juillet affleurait l a
232. dovilla par des conseils et il essaie de mener une vraie politique de front populaire L analyse et la publication de ses rapports par Paolo Spriano se fondent sur une analyse pr cise de ce que repr sente l arriv e de l Italien c est ainsi que le d signent les t l grammes en cl Stepanov Moreno est toujours l mais la disparit de conceptions entre les deux ne deviendra publique qu apr s la fin de la guerre Lorsque Togliatti arrive elle est d j perdue En septembre 1937 moment de confirmation pour Togliatti et de mise l cart pour Codovilla appara t aussi la proposition d organiser des lections dans la zone r publicaine Il s agit d un pisode tr s significatif et qui met l preuve l intuition de Julian Gorkin et de Pierre Brou sur le lien entre fronts et d mocraties populaires la lumi re de l exp rience espagnole Non parce qu il existerait un projet pr alablement construit dont d couleraient les pas successifs du parti communiste vers la prise du pouvoir mais parce que la conception monolithique et non pluraliste des relations politiques dans le Front populaire et du r le du parti porte naturellement transformer l alliance en plate forme pour conqu rir l h g monie L autre n tant qu un subordonn un adversaire ou un tra tre une dynamique d affrontements de plus en plus intenses avec tout l ment irr ductible se met en route qui finit par transformer le pluralisme initial e
233. dre par le moyen des analyses conomique sociologique anthropologique et leurs mat riaux propres Michel RALLE UNIVERSITE PARIS IV 1 Michel RALLE Les socialistes madril nes au quotidien reproduit dans A ELORZA et M RALLE La formaci n del PSOE d Cr tica Madrid 1989 cf p 296 298 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon L HERITAGE SCIENTIFIQUE DE GEORGES HAUPT Georges Haupt avait coutume de souligner d entr e de jeu la difficult des entreprises qu il mettait en chantier Ce n est pas pour assumer cette part de l h ritage ni pour me conformer aux pr cautions d usage que j en fais autant Le pr sent exercice m a d j t demand plusieurs reprises sans r sultat J ai toujours but sur les m mes obstacles c est dire p le m le l hagiographie l ex g se la bibliographie comment e l anecdotique l ego histoire liste non limitative Plut t que de continuer tenter de contourner ces obstacles j ai cru devoir les affronter Issue d un cursus de langues je m tais adress e G Haupt au milieu des ann es soixante en qu te de m thodologie Elle me fut d montr e sur le tas C est ce processus implicite qu il s agit de formaliser Autant laisser parler G Haupt pour d crire ce que fut sa d m
234. duiront immanquablement de l OMS au GRU ainsi celle de Henri Robinson 5 ou aux services de s curit de l URSS Toutes ces structures ont jou un r le de premier plan dans la construction des sections nationales durant sa premi re d cennie puis dans leur vie interne durant les ann es suivantes Les correspondants directs que gr ce des liens privil gi s le Komintern avait dans chacune de ses sections devront galement tre retenus Certains d entre eux taient 1 Nous tenons remercier le minist re des Affaires trang res qui a permis les d placements Moscou et le programme Tournesol du m me minist re qui finance la coop ration entre la France et la Belgique 2 La premi re dition datait de 1973 et comportait 718 notices La seconde dition en compte 435 et 229 biographies ont t r vis es Cet ouvrage utile r serve cependant quelques surprises la notice Thorez p 469 on peut lire In 1929 he was elected a communist deputy to the French parlement nouvelle qui aurait r joui le dirigeant communiste et l aurait fait b n ficier de limmunit parlementaire En fait il avait t battu en 1928 et lu en 1932 Dictionnaire des parlementaires fran ais PUF 1977 3 Cf l article de Peter HUBER L appareil du Komintern 1926 1935 Communisme n 40 41 1995 p 15 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 146 Une hist
235. e la recherche historique sur le communisme d tablir un inventaire sp cialis qui pr senterait les ressources documentaires concernant les relations et la coop ration internationales Dans les archives historiques du KPD seraient sans doute mentionner la coop ration avec les repr sentants Moscou dans le fonds du BP la correspondance avec le CE de FIC le PCR b le PCUS D les partis communistes fr res et les sections du Komintern en Allemagne sections russe hongroise polonaise ukrainienne bulgare toutes repr sent es dans le fonds du BP la correspondance du Secr tariat des sections du CC et des instances dirigeantes des organisations de masse r volutionnaires KJVD RFB RFMB avec le CE de l IC Les d p ts du Komintern Berlin sont vraiment fragmentaires Il y a certes un fonds sp cial du Komintern Mais il n est que provisoirement r pertori sur fiches et class exclusivement selon des crit res d organisation La partie des archives parvenues en plusieurs livraisons au ZPA depuis Moscou se distingue aussi par le fait que suivant la mani re traditionnelle alors en usage IML moscovite seuls des extraits ont t microfilm s le plus souvent des documents finaux de surcro t sch matiquement r sum s cette poque la direction de l IML ZPA a d se tourner plusieurs reprises vers les autorit s russes pour acc l rer un flux documentaire tr s intermittent Les historiens peuvent n anmoins ut
236. e Z lande USA Canada Philippines T Bell S Gousev D A Lipec Petrovski collaborateurs Aschkenusi I Mingulin Williams M Gorkic R Arnot B Gitlow S Katayama W Rust Rojnov Olchewetz G Eisler Paxton M S Levin S Capelovic B Daniman Siksoi Bergman Lewien Devine Minkov Secr tariat des pays scandinaves Su de Norv ge Danemark Islande O Kuusinen Y Sirola H Remmele Ph Dengel Pfeiffer Collaborateurs A Hansen K Manner W Ulbricht W Mielenz H Sillen Svenson V Olsen Nielson Brann Mehring Ch Hilt B Lauriedsen Johanson Ekberg Vogt Secr tariat polono baltique Pologne Lituanie Lettonie Estonie Finlande V Mickiewicz J Anvelt collaborateurs Z Angaretis K Manner T Antikainen L Purman K Krastin G Reicher Rwal G D Aronski Jassinska a Karlovski H Tautkus Rjastas Abel Anderson Orlovska a Medikson Secr tariat des pays latino am ricains H Barb A J Guralsky G B Sinani R Grieco Garlandi J Humbert Droz S Miniev St panov collaborateurs A Tasca Meister B Gitlow B Wolfe M Grollmann O Brandao A Ewert Ch Gomez Madji L Vianchel Mechkovska a Mirochewski Emerson P Cano Sch nbaum Secr tariat des pays orientaux O Kuusinen G I Safarov F F Raskolnikov Petrov Bricke G Voitinski L Magyar R P Arnot collaborateurs J A Wagner B A Vasiliev M G Rafes I
237. e La qualit des archives volue au cours des ann es trente si elles restituent de moins en moins les d bats internes c est d abord que ceux ci disparaissent Il reste que ces documents lus dans leur continuit et de mani re syst matique permettent d esquisser finalement une image plus complexe du Komintern ses diff rents niveaux En contribuant d mystifier son fonctionnement elles facilitent l analyse des contradictions et des difficult s qui minent tr s t t le syst me Elles fournissent galement le moyen d appr hender de mani re concr te les modes de pens e et la culture politique des groupes politiques dirigeants de PIC qui voluent 1 Voir S WOLIKOW Le regard de l autre Le Komintern et le PCF in Centre and Periphery The History of the Comintern in the Light of New Documents Ed by M NARINSKY and J ROJAHN Amsterdam 1996 p 189 202 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Serge Wolikow 279 rapidement au cours des ann es vingt avant de se stabiliser dans la d cennie suivante R v latrice cet gard est l attitude des dirigeants de IC envers le PCF l automne 1934 lors de l laboration de l orientation de front populaire Ils sont la fois soucieux d impulser une orientation de front unique supposant l action commune entre socialistes et communistes conform ment un sch ma classique mais comprennent mal
238. e droit priv la question des archives n apparaissait plus vraisemblable Les archives du SED l institut d histoire du mouvement ouvrier Institut f r Geschichte der Arbeiterbewegung IfGA tait durant la p riode de transition administr par la Treuhand comme successeur de IML taient consid r es en d pit de leur provenance comme des archives d tat Dans le Trait d unification la loi sur les Archives f d rales fut d abord largie aux fonds d archives de RDA Contre la r sistance initiale du gouvernement De Ma zi re les documents du SED et ceux des organisations de masse de RDA dans la mesure o ils touchaient la s curit d tat furent d clar s dans les modifications ult rieures de la loi sur les Archives f d rales pi ces documentaires soumises ladite loi 1 Cette modification rencontra l opposition r solue du PDS On parla d expropriation et l on fit remarquer que contrairement cette pratique les documents des partis ouest allemands n avaient pas t d clar s dossiers d tat On voquait une Lex PDS Apr s que le PDS eut menac de d poser plainte un compromis politique sur les archives fut trouv dans le courant de l ann e 1991 Les espoirs mis dans une fondation proche du PDS et semblable la MEGA Marx Engels Gesamtausgabe financ e par le parti ne furent cependant pas combl s Par cons quent l ensemble des mat riaux des autres partis de RDA y compris les biblioth
239. e SAINT JACOB Les paysans de la Bourgogne du Nord au dernier si cle de l Ancien R gime 1960 544 p 1 hors texte XXII Ren TERNOIS Zola et son temps Londres Rome Paris 1961 696 p XXII Fran oise HUBERT Les finances municipales de Dijon du milieu du XIV si cle 1477 1961 282 p 3 hors texte XXIV Andr ARMENGAUD L opinion publique en France et la crise nationale allemande en 1866 1962 148 p 1 hors texte XXV Francis PRUNER Antoine Lettres Pauline 1962 348 p XXVI Andr LEGUAI Les ducs de Bourbon pendant la crise monarchique du XV si cle Contribution l tude des apanages 1962 XVII 219 p XXVII Hommage Maurice Blondel 1962 58 p XXVII Pierre de SAINT JACOB Documents relatifs la communaut villageoise en Bourgogne 1962 160 p XXIX Henri TINTANT Les Kosmocr ratid s du Callovien inf rieur et moyen d Europe occidentale 1963 texte 504 p Atlas 120 p en d p t Paris Presses Universitaires XXX Etudes sur le Contrat social de Jean Jacques Rousseau Actes des Journ es d tude tenues Dijon les 3 4 5 et 6 mai 1962 1964 535 p XXXI Hommage au Professeur Pierre Etienne Martin 1964 32 p en d p t l Universit de Bourgogne XXXII E de SAINT DENIS Essai sur le rire et le sourire des Latins 1965 304 p XXXIII Fran ois GERMAIN Edition critique de l enfant maudit d Honor de Balzac 1965 360 p XXXIV Norb
240. e ces rapports n s alors entre Trotsky que ses amis anglo saxons appelaient The Old Man Le Vieux et Chen Duxiu que lui appelait avec respect et affection The Great Old Man Le Grand Vieux POUR CONCLURE Je voudrais dire pour terminer que j ai t soulev d enthousiasme quand j ai re u la salle de lecture du centre de la rue Pouchkinskaia mes premiers dossiers et que le travail dans les archives de Moscou m a transport d enthousiasme Mais comment cela me ferait il oublier les richesses des Papiers Trotsky Harvard l existence de ces archives qui m ont permis d entrer de plain pied par des archives dans le parti bolchevique et l Internationale communiste des ann es auparavant Ceux qui oublient l existence des archives de Trotsky et de Jules Humbert Droz ne seraient ils pas des chercheurs aveugl s par leurs pr suppos s politiques qui ne croyaient pas l ouverture des archives Moscou ne se sont pas d rang s pour ces deux centres puis comprenant enfin qu ils prenaient un retard catastrophique se sont ru s sur Moscou pour y d couvrir ce qui tait pour eux le premier et le seul centre d archives Ne soyons pas m chants Laissons leur le temps de comprendre leur erreur Pierre BROUE GRENOBLE 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon
241. e cette ligne Devant la gravit de la situation Dimitrov demande conseil sic Staline De fait le 11 avril un t l gramme de Citrine Dimitrov Adler Jos Diaz conseillait que Spaak Caballero ne conserve que l direction du gouvernement Le 17 Dimitrov s adresse nouveau Staline sur cette question et rapporte les pressions de la direction du PCE contre Caballero Vos conseils sont indispensables Nous ne connaissons pas la r ponse mais il est clair que la confrontation avec Caballero vient d Espagne et non du Kremlin ou des bureaux de l IC En tout cas l acc l ration des v nements et la guerre rendaient tr s difficile l application des directives et des consignes de la maison Les voyages Moscou moments d laboration de la strat gie devaient tre espac s et la communication par t l phone tait soumise aux hasards du d chiffrement de cl s complexes et aux risques d interf rence de la part de l ennemi Le recours la m diation des dirigeants du PCF ne fut pas tr s probant Bien des d cisions furent donc adopt es sans que Moscou ait pu intervenir temps qu il s agisse de la formation du PSUC ou de l entr e du trotskyste Nin dans le gouvernement de la Generalitat lors de la formation de celui de Largo Caballero Le manque de maturit du groupe dirigeant du PCE soumis Ia tutelle d acier de Codovilla ne permettait pas de modifier sa mani re d appliquer la poli
242. e contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Bernhard H Bayerlein 103 Biblioth que des archives des partis est sans doute la plus importante d Allemagne pour la recherche historique sur le communisme Il ny a pas moins de 32 catalogues la disposition du public dont un sp cial par exemple pour les th ses de doctorat Aujourd hui encore 40 50 des journaux et revues ne sont pas inventori s 1 Les ouvrages sur les pays de l Est et ceux de l ex socialisme r el continuent de former l essentiel des collections en accord avec la Biblioth que de la Fondation Friedrich Ebert Bonn Alors que dans certains de ces pays que l on songe seulement aux tats successeurs de l ex Yougoslavie ou la situation de nombreuses biblioth ques dans les tats issus de l ancienne Union sovi tique la conservation de ce type d ouvrages n est pas assur e la biblioth que berlinoise a d importantes obligations Sous peu tous les titres provenant des divers fonds devront tre enregistr s sur informatique l aide du programme Allegro l avenir ils figureront dans un catalogue commun avec ceux de la Biblioth que de la Fondation Friedrich Ebert et on pourra les consulter au niveau central Bernhard H BAYERLEIN TRADUCTION DE MAURICE CARREZ 1 Informations facilit es par Mme Dolatowski directrice de la biblioth que en nov 1994 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR C
243. e de parler des archives de Paris L expression recouvre en fait les d p ts d archives de nature tout fait diff rente o j ai pu travailler l ancien Institut du marxisme l ninisme rebaptis Centre russe de conservation et d tudes des documents en histoire contemporaine les archives des minist res des Affaires trang res et de la D fense celles de la F d ration de Russie et enfin du Comit central du Parti communiste de l Union sovi tique 1 Le dernier lieu fr quent est celui des Archives sp ciales ou Centre de conservation des collections historiques et documentaires 2 Ces pr alables pos s on peut la lecture des archives de l ex Komintern ou de ses inventaires distinguer nettement deux p riodes chronologiques avant et apr s 1934 Avant cette date les documents concernant le radicalisme dans les archives du Komintern sont peu nombreux Communistes internationaux et communistes fran ais sont d abord int ress s par les fr res ennemis socialistes par les anarcho syndicalistes et tous ceux qui sont suspect s de propager le trotskysme Les radicaux font figure d ennemis de second rang Ils apparaissent seulement de fa on ponctuelle ainsi dans les directives du Bureau politique du Parti communiste fran ais du 11 janvier 1932 Elles d finissent la tactique lectorale pour les lections l gislatives du printemps pr cisant qu il faut absolument enlever les derniers ouvriers au Parti radical sociali
244. e des avanc es importantes dans la connaissance factuelle se doublent d une r gression dans l appr hension et l intellection du communisme fran ais Je ne doute pas que cette Situation soit provisoire Denis PESCHANSKI INSTITUT D HISTOIRE DU TEMPS PRESENT CNRS PARIS 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon IHI PARTIE PROLONGER LES CHANTIERS DEJA OUVERTS DE L HISTOIRE DU COMMUNISME 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Cette troisi me partie se propose de mettre en perspective l ouverture des archives de Moscou avec l historiographie du communisme Une premi re r flexion globale tout fait stimulante sous la plume d Aldo Agosti propos du Komintern envisage tous les aspects de la question Il s agit la fois de revisiter les travaux anciens qui faute de sources restaient le plus souvent au stade de l hypoth se mais aussi de prolonger ces travaux par une approche plus fine plus pr cise pour tablir ponctuellement des pisodes contest s voire d clairer des points obscurs de certaines biographies importantes 1 Cette approche historiographique est reprise par Claude Pennetier et Jean Vigreux C Pennetier propos du dictionnaire biographique des
245. e du Komintern Le Secr tariat politique r partit parmi les secr taires la direction des travaux des secr tariats de pays des d partements du CE de l IC de m me que la direction des activit s des fractions communistes dans les organisations de masse internationales 2 A Losovski par exemple repr senta pendant toute la p riode de 1926 1935 l Internationale syndicale rouge Selon une note de proc s verbal les s ances avaient lieu en r gle g n rale dans le bureau du Cam Piatnitski qui appartint sans interruption au Secr tariat politique les 1 M morandum sans date 495 465 CRCEDHC Voir aussi les propositions de B Kun qui vont dans le m me sens An die Reorganisationskhommission Moskau sans date 495 46 5 CRCEDHC 2 D cision du Pr sidium du 20 d c 1926 CRCEDHC 495 19 398a propos du nombre des secr taires lus voir V Kahan 1976 art cit 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Peter Huber 217 r unions dites ouvertes du Secr tariat politique auxquelles participaient jusqu trente cadres du Komintern devaient tre tenues dans la salle de r union du CE de l IC 1 Le Secr tariat politique discutait et ratifiait les d cisions des secr tariats r gionaux qui lui paraissaient importantes Par exemple en mai 1933 un projet de lettre du secr tariat des pays d Europe centrale au PC Suisse d f
246. e en fait une journ e marquant le triomphe des communistes le Rassemblement populaire devant dans sa phase ultime devenir un mouvement r volutionnaire 5 Certes les radicaux n adh rent pas tous au RUP Mais ils y sont relativement nombreux sensibles au th me apolitique pour un pays d anciens combattants de la d fense de la paix Ils y occupent du moins en apparence des fonctions importantes Le premier d entre eux est Pierre Cot un des Jeunes Turcs les plus en vue du Parti valoisien fervent partisan du Rassemblement populaire lu co pr sident du RUP la fin de l ann e 1936 il a ses c t s des amis radicaux dont la pr sence n est pas tout fait surprenante compte tenu de leurs convictions ancr es gauche Parmi eux citons L on Archimbaud Raoul Aubaud Jacques Kayser Albert Bayet Henri Guernut ou encore Robert Lange 4 Plus significatives encore sont les participations d douard Herriot d mile Roche l influent directeur de Za R publique ou encore du s nateur de l Aube et ancien ministre de l Int rieur Albert Sarraut peu suspect de sympathies pour la gauche Au total on peut compter plus d une quinzaine de noms connus 5 1 Ibid 2 Sur les conditions de participation des radicaux la journ e du 14 juillet 1935 sur sa perception et sur ses cons quences cf Serge BERSTEIN Histoire du parti radical t 2 Crise du radicalisme Presses de la Fondation nationale des sciences polit
247. e en particulier au del de la typologie classique calqu e sur l exemple du F brungsproblematik in der Arbeiterbewegung Francfort sur le Main Cologne Europ ische Verlagsanstalt Otto Brenner Stiftung 1976 p 195 217 1 Paris Grasset 1967 355 p 2 Le stalinisme Origines histoire cons quences Paris Seuil 1972 637 p 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Claudie Weill 71 parti h g monique dans la II Internationale le SPD qui d partageait la gauche r volutionnaire le centre orthodoxe et la droite r formiste ou r visionniste Avec d autres en particulier pour l Histoire du marxisme Storia del Marxismo mise en chantier avec E Hobsbawm F Marek et E Ragioneri il s est interrog sur la diffusion effective du marxisme parmi les militants des partis qui s en r clamaient dans le mouvement ouvrier r el il a dessin les contours d une g ographie du socialisme l poque de la I Internationale pour d passer l eurocentrisme de l institution dans son fonctionnement L tude des canaux de propagation du socialisme l a conduit s int resser plus particuli rement ces protagonistes essentiels du mouvement ouvrier international que sont les exil s et migr s il en tait un lui m me ce qui fut le terrain principal de notre rencontre Bref il tenta de mesurer selon la formule d Otto Bauer l aperception
248. e fois l affirmation de L nine que les soviets sont d sormais une conqu te universelle de la r volution prol tarienne la forme d organisation de la r volution prol tarienne dans le monde entier 1 Il relativise aussi le r le de l IC D abord dans le d but de l appel que sous pr texte d urgence c est la justification donn e Manouilsky il attribue aux principaux partis de FIC ceux d Italie de France et d Espagne et non au CE de l IC C tait une ouverture vers des voies politiques nationales puisque l IC disparaissait de l un des paragraphes du projet qui la pr sentait avec Staline comme la seule capable de conduire le prol tariat espagnol la prise du pouvoir Togliatti au contraire posait le probl me sur le terrain national avec un sujet le parti unique de la classe ouvri re but supr me qui devait r pondre au mod le bolchevique puisque l insurrection arm e tait la seule issue r volutionnaire La dictature du prol tariat restait le but final mais une place centrale tait d sormais occup e par les cons quences de la menace fasciste dans la phase d mocratique bourgeoise de la r volution propos de laquelle Togliatti reprochait au PCE son incompr hension accentu e par son sectarisme et la mise en uvre tardive de la politique de front unique Deux processus s affrontent celui de la contre r volution dont la formule est le fascisme et celui mis en mouvement par les travailleur
249. e la RDA pr sentent de l int r t pour l historien du mouvement syndical de m me que la partie des legs consacr e la politique syndicale du KPD environ 600 classeurs 1 Apr s des n gociations avec l Institut de recherche contemporaine sur la jeunesse Institut f r zeitgeschichtliche Jugend forschung les archives du FdJ Freie deutsche Jugend organisation de jeunesse du SED ont t r cemment int gr es la Fondation des archives des partis D autres centres d archives pour la recherche historique sur le communisme t moignent en outre de la vari t du nouveau paysage archivistique de Berlin Que soient cit es ici les archives d histoire politique archives de l ex Minist re des Affaires trang res de la RDA les archives du Land de Berlin les archives du charg d affaires pour les documents de la Stasi BREVE DESCRIPTION DE QUELQUES CENTRES D ARCHIVES ET FONDS Les fonds des ex Archives centrales du SED Les Archives centrales du parti virent le jour en 1949 avec la fondation par la direction du SED de l Institut Marx Engels L nine aupr s du Comit central du parti 2 En 1948 un Institut de recherche sur le socialisme scientifique aupr s de la direction du Parti avait d j fonctionn sous la houlette de Kurt Hager et Joseph Winternitz Klein Machnow 5 L IML fut fond sur la base des directives envoy es de Moscou par Bruno Kaiser qui les avait tablies en concertation avec le Directeur de lIM
250. e le journal de guerre d Angelo Tasca d une part et les carnets de Marcel Cachin 1906 1947 d autre part Il fallait de la passion ce dont t moignent les dix ann es qui s parent la d cision de publication prise pour les carnets Cachin et la parution des deux premiers volumes sur les quatre pr vus ainsi que la coordination d une quipe d une dizaine de r dacteurs 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 122 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs C est partir de cette exp rience que j analyserai trois cas symptomatiques avant de m interroger sur les richesses et les pi ges qui accompagnent l ouverture des archives du Komintern puis sur les probl mes pos s par la diffusion de la recherche ETUDES DE CAS L tude de la r pression anticommuniste dans la Seine sous l Occupation devait l origine tre grandement handicap e par le blocage connu des archives de la Pr fecture de police Chacun sait que la loi de 1979 sur l acc s aux archives pr voit un d lai trentenaire port 60 ans ou plus pour certaines cat gories de documents avec la possibilit cependant de solliciter une d rogation aupr s du directeur g n ral des archives de France Mais la cl le plus souvent n est ni ce niveau ni celui des archivistes d partementaux mais celui des autorit s versantes dont l avis vaut d ci
251. e n cessaire pour qu ils soient d fendus devant les masses les socialistes tant d masqu s devant les ouvriers s ils refusaient de les appuyer Le meilleur alli reste selon le crit re stalinien un adversaire absorber ou d truire Le choix des mots demeure illustratif et Manouilsky parle de ce bloc que l on appelle front populaire en Espagne Dans la r solution du secr tariat il insiste m me sur l ind pendance des communistes qui doivent d fendre leurs positions propres les candidats communistes r sume tl devront expliquer pendant la campagne qu ils lutteront non seulement pour le programme limit du bloc populaire sic mais pour tout le programme de la r volution d mocratique bourgeoise 1 La victoire du 16 f vrier suscite d abord un r flexe de prudence face aux premi res nouvelles de conspiration militaire Ouvrant le chemin qui sera suivi jusqu la fin de la Guerre civile le Front populaire devient en tant que tel le protagoniste d fensif des directives que le secr tariat toujours dirig par Manouilsky r dige pour le PCE lors de sa r union du 21 f vrier Tant que le fascisme ne sera pas totalement battu il s efforcera d organiser la guerre civile dans le but de saboter l application du programme du front populaire et de discr diter ce dernier aux yeux des masses Il organisera des complots contre la r publique avec l aide de ses agents dans l appareil de l tat notamment
252. e pouvoir de saisir sans mandat tout bien appartenant ou est pr sum appartenir une association ill gale 1 Tout au long des ann es vingt l article 98 sert de justification aux forces polici res pour interrompre des r unions politiques et syndicales pour en disperser les auditoires et proc der des arrestations Avec la crise conomique de 1930 ces interventions vont s intensifier 2 Le 11 ao t 1931 Tim Buck 3 et huit autres dirigeants communistes sont arr t s Toronto en vertu de l article 98 du code criminel Ils sont accus s d tre membres d une association ill gale le Parti communiste du Canada Sept des accus s sont condamn s une peine de prison de cinq ann es 4 Seul Tom Cacic re ut une condamnation de deux ann es mais il sera ensuite d port dans son pays d origine la Yougoslavie 5 1 Thomas R BERGER Libert fragile Droits de la personne et dissidence au Canada Montr al Hurtubise HMH Cahiers du Qu bec n 83 1985 Voir notamment le chapitre V Le Parti communiste et les limites de la dissidence p 135 167 2 J PETRYSHIN R B Bennett and the Communists 1930 1935 Revue d tudes canadiennes Journal of Canadian Studies vol 9 n 4 1974 p 43 55 3 Tim Buck 1871 1976 Apr s avoir uvr dans le mouvement syndical Tim Buck devient secr taire g n ral du PCC en 1928 lorsque le parti expulse de ses rangs les militants trotskystes Jack Macdonald et Maurice Sp
253. e pr sente comme un d fenseur de la paix et sugg re de traiter avec les partis bourgeois pour sauver le mouvement ouvrier 5 Y aurait il ici un Kuusinen plus authentique qui abandonne une fois n est pas coutume son masque de dirigeant aux nerfs d acier Ou n est ce qu une illusion La question m rite d tre pos e d autant qu elle met en cause une image survaloris e par les sources organisationnelles ou para organisationnelles Les documents hors parti abordent toutefois d autres domaines que celui des activit s publiques Ils montrent en effet l int r t que Kuusinen porte la litt rature et aux 1 Ils sont conserv s dans quatre gros cartons num rot s FI 1 4 du Valtiorikosoikeuksien Syytt jistn Arkisto qui sont entrepos s aux Archives d tat de Helsinki Il est probable que les archives de l ancien Institut du Marxisme L ninisme de Moscou en contiennent aussi dans le fonds personnel de Kuusinen n 520 Mais je ne les ai pas pour l instant d pouill es 2 Le carton Fk 1 du Valtiorikosoikeuksien Syytt jist n Arkisto avec les papiers saisis chez Yrj Sirola et Oskari Tokoi offre quelque int r t bien qu il y soit assez peu question de Kuusinen 3 Archives d tat de Helsinki Karl Harald Wiikin kokoelma 1a p iv kirja 1917 Cette source crite en su dois a t utilis e abondamment par Hannu SOIKKANEN op cit 4 Valtion Arkisto T division archives de la gendarmerie russe et rappor
254. e qui nous renseigne tout aussi bien sur le fonctionnement de l police ou sur les repr sentations qui pr valent dans le corps Le niveau de l information importe galement L exp rience des travaux men s en province montre que plus on monte dans la hi rarchie plus le rapport prend en compte les int r ts propres de la fonction mettrice ou du fonctionnaire qui tient la plume Nous avons eu l occasion d exploiter ces sources et de rencontrer ces probl mes pour le livre que St phane Courtois Adam Rayski et moi m me avons consacr la r sistance communiste immigr e Paris sous le titre Le Sang de l tranger Rappelons en un mot l enjeu du d bat qui occupa tous les m dias au milieu des ann es 1980 un t l film consacr aux combattants FTP MOI de la R gion parisienne Mosco Des 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Denis Peschanski 123 terroristes la retraite fut un temps d programm avant d tre finalement projet apr s une longue campagne de presse Une des th ses principales du film par ailleurs bien fait expliquait la chute du groupe Manouchian par la volont d lib r e de la direction du PCF L expression a sembl courte et rapide aux quelques chercheurs qui travaillaient sur le sujet depuis quelque temps et dans la foul e nous avons d cid d crire un livre remettant en perspective l itin raire de ce groupe de r sist
255. e r v lation Mais m me men e s rieusement ou se voulant du moins comme telle cette perspective n est pas sans comporter quelques angles morts si elle reste centr e uniquement sur le c ur du syst me Une histoire fix e sur l appareil central et la vie interne risque dans certains cas de ne voir qu une grande machine tournant vide Une telle interpr tation qui peut effectivement se d gager ne ferait pas que passer c t de la r alit historique elle n gligerait aussi les plus l mentaires principes de la m thode historique ou des acquis de l histoire comme science sociale L histoire religieuse longtemps pr occup e par le dogme et par l institution s est depuis un certain temps d j largie l examen de la pratique religieuse et de la croyance populaire l histoire politique s est ouverte aux motifs des acteurs aux images et l imaginaire la culture politique Il serait regrettable que l historiographie du Komintern n glige ces approches S il est justifi de poser des questions comme Quelle force contraignait donc ces gens qui n taient ni juridiquement ni moralement soumis Moscou travailler de fa on si servile pour un r gime tranger et se transformer en laquais du dictateur du Kremlin remarquons qu on e t tout de m me pr f r des formulations moins douteuses il importe surtout d y r pondre Et cela non par des affirmations p remptoires et des a priori t
256. e si la d marche historienne n tait pas dans le constant aller retour entre les hypoth ses de travail et les sources documentaires L imp rialisme de la source La d couverte des sources de l appareil central semble se traduire par une sensible inflexion des probl matiques Il y a d j quelques ann es St phane Courtois et moi m me avions propos un mod le d interpr tation du communisme fran ais en distinguant les dimensions t l ologique et soci tale du ph nom ne des dimensions certes hi rarchis es mais troitement imbriqu es Il nous semblait tous deux impossible de comprendre le PCF et son histoire si l on ne pensait pas cette imbrication Il est clair que le type de source d sormais accessible privil gie la dimension t l ologique Encore qu il ne faille pas n gliger l apport des milliers de biographies individuelles dans une approche sociale du politique L imp rialisme de la nouveaut Enfin il faut se demander apr s d autres si le champ des recherches sur le communisme peut tre compl tement transform par l acc s aux sources russes Quelles approches doivent tre revisit es un peu ou beaucoup compl tement ou pas du tout La r ponse est d vidence affirmative pour tout ce qui concerne les trois strates du syst me communiste l Union sovi tique le Komintern et les partis nationaux Elle l est beaucoup moins dans d autres secteurs o il peut s agir d un utile compl ment La soutenance d
257. e suis convaincu et je l ai r p t maintes fois que le mouvement vers le front unique en France au cours de l t 1934 et plus encore celui vers le front populaire en octobre de la m me ann e correspondent au m me m canisme d interaction pour ainsi dire entre centre et section et non pas de d rivation unilat rale du centre Un autre domaine qui pourra tre enrichi par l ouverture des archives est celui de l histoire par le bas du communisme Les biographies de milliers de militants crites par eux m mes et qui se trouvent dans les dossiers de la section des cadres repr sentent un mat riau extraordinaire que les chercheurs fran ais ont t les premiers exploiter Mais d autres documents jettent aussi une lumi re plus compl te sur cet aspect pour citer seulement le cas du Parti communiste italien que je connais mieux les proc s verbaux de la section italienne du Club des migr s Moscou qui couvrent une p riode de dix ans ou les mat riaux sur l activit des soi disant groupes de langue dans le PCF nous aident beaucoup reconstruire la dimension de la vie quotidienne des militants D autres objets de recherche int ressants peuvent tre mentionn s le r le jou par les diff rentes coles du Komintern les curricula vitae l origine des l ves les crit res de leur s lection leur devenir ou encore la politique culturelle du mouvement communiste l activit des organ
258. e toute proche de mise en uvre des Assurances sociales des projets sont en chantier depuis 1919 1920 et la loi sera d finitivement vot e et mise en application en 1930 des responsables de la CGTU s interrogent sur l attitude adopter vis vis de la l gislation nouvelle La CGTU va t elle pers v rer dans son opposition la l gislation future en reprenant des arguments assez proches par leur philosophie de ceux employ s par la CGT vingt ans plus t t l occasion de la mise en uvre des Retraites ouvri res et paysannes ROP En d finitive la suite du congr s il est d cid en janvier 1928 la cr ation d une Caisse nationale syndicale de solidarit ouvri re CNSSO destin e largir les bases de l intervention syndicale classique D s octobre 1927 A Vassart rend compte de ces discussions devant les instances dirigeantes de l ISR et d crit avec minutie le fonctionnement de la future caisse tel qu il est pr vu dans ses moindres d tails 1 Mais peu apr s ces initiatives sont sinon compl tement abandonn es du moins tr s largement mises sous le boisseau durant la p riode d orientation classe contre classe le syndicalisme bases multiples risque par trop de succomber aux tentations du r formisme Aussi lors du congr s national suivant de la CGTU en 1929 la CNSSO qui a t formellement constitu e regroupe tout au plus 1 800 adh rents 2 Il semble bien qu en r alit elle m ait exis
259. ector Tim Buck conservera son poste jusqu en 1960 lorsque les communistes canadiens cr ent le poste de Pr sident national du Parti 4 Outre Tim Buck les autres dirigeants condamn s sont Tom McEwen John Boychuck Matthew Popovich Malcolm Bruce A T Hill Sam Carr et Tom Cacic Seul Mike Golinsky fut rel ch cause d un vice de forme 5 Ron ADAMS The 1931 Arrest and Trial of the Leaders of the Communist Party of Canada Canadian Historical Association 1977 et Lita Rose BETCHERMAN The Little Band Ottawa 1983 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 110 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Le proc s fut une parodie de justice Tous les t moins de la Couronne l exception d un seul taient des membres des forces polici res canadiennes appartenant soit la GRC soit la Police provinciale de l Ontario ou encore la Police municipale de Toronto Le principal t moin John Leopold avait infiltr sous le pseudonyme de Jack Esselwein la OBU le Parti ouvrier du Canada et le Parti communiste du Canada Les documents pr sent s au proc s sont une source exceptionnelle de documentation sur le PCC et la r pression Lors des arrestations les policiers ont perquisitionn les locaux du Parti et les r sidences de nombreux dirigeants Ces documents ont t d pos s aux Archives publiques de l Ontario
260. ellement cr celui du charg d affaires pour les documents de l ancien Minist re de la S curit d tat Bundesbeaufiragter f r die Unterlagen des ehemaligen Ministeriums f r Staatssicherheit appel Administration Gauck C est dans le secteur d tat qu taient rassembl s l poque de la RDA quelques uns des fonds les plus importants pour la recherche sur le communisme Seraient citer id les fonds des administrations de l Int rieur et de la Police en premier lieu ceux des appareils de r pression du Reich allemand qui avaient t alors incorpor s soit aux Archives d tat de Potsdam soit aux Archives centrales du Parti Zentrales Parteiarchiv ZPA c t des Archives d tat celles des partis et organisations de masse de l ex RDA forment en effet la partie la plus importante du legs est allemand Ces derni res sont fondamentales pour la recherche historique sur le communisme Les plus remarquables sont sans conteste les fonds du ZPA vers s l Institut du marxisme l ninisme aupr s du CC du SED Institut f r Marxismus Leninismus beim ZK der SED IML Les Archives historiques du KPD Historisches Archiv der KPD qui appartenaient l ancien ZPA ont une grande importance pour l histoire du communisme allemand et europ en Phistoire sociale et celle du mouvement ouvrier A PROPOS DU TRANSFERT DES ARCHIVES Au cours de la p riode de transition on d battit de diff rents mod les de structures futures pour
261. els que parlant des subsides allou s aux partis communistes occidentaux les tr sors nationaux russes furent consacr s au financement du brigandage international 1 Sans prendre en compte les aspirations politiques et sociales des protagonistes de l poque la conjoncture particuli re de l imm diat apr s Premi re Guerre mondiale o ne se jouait rien de moins qu une radicale redistribution des cartes au niveau international ou l implantation r elle des communistes dans le terreau national on risque fort de ne parvenir qu une interpr tation r ductrice du pass La vision polici re de l histoire est du reste encourag e par le caract re interne secret de ces archives 2 Une approche que renforcent encore les d rives s curitaires de la v ritable chasse aux sorci res d clench e dans les ann es trente Ce qui soit dit en passant n est pas sans favoriser une certaine instrumentalisation politique des r sultats de la recherche en ce domaine M me si les dimensions atteintes par les mesures de criminalisation ont de quoi surprendre il faudrait n anmoins se garder d anachronismes 1 Arkadi VAKSBERG H tel Lux Les partis fr res au service de l Internationale communiste Paris Fayard 1993 p 8 et 18 C est moi qui met en exergue 2 Pierre BROUE Claude PENNETIER et Serge WOLIKOW font galement cette remarque dans leur article Archives de Moscou les enjeux Politis La Revue avril juin 1994 n
262. emaligen MfS Les archives des Actes nazis de l ex MfS Berlin janvier 1993 2 D sormais Fondation des archives des partis Stiftung Archiv der Parteien 3 Renseignement de Mme Ulrich Fondation des archives des partis Berlin 4 Les demandes sont adresser au Service Int rieur Finances Certains fonds d archives de la RDA sur la justice nationale socialiste sont aussi revenus aux Archives d tat de Potsdam 5 Voir en outre l ouvrage suivant dactylographi Bestandstibersicht der Stiftung Archiv der Parteien Les indications entre parenth ses signalent le service comp tent des Archives f d rales 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Bernhard H Bayerlein 97 Solidarit tskomitee der DDR A4 l Union des Journalistes Verband der Journalisten A4 L association Urania A4 la Ligue pour l amiti entre les peuples Liga f r V lkerfreundschafi A4 l Union des interpr tes Vereinigung der Sprachmittler A4 le Conseil de la Paix Friedensrat A4 le DTSB Potsdam le VKSK A4 la F d ration des Architectes Bund der Architekten A4 le NDPD A4 la F d ration des sourds et des malentendants Geh rlosen und Schwerh rigenverband A4 et le VdgB A4 Les actes de lADGB Allgemeiner Deutscher Gewerkschafisbund la Conf d ration syndicale d avant guerre qui se trouvent dans les archives du FDGB Freier Deutscher Gerwerkschafibund d
263. ement Pass s recompos s Champs et chantiers de l histoire n 150 151 janv 1995 p 145 151 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 18 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs L histoire du mouvement ouvrier peut tre renouvel e comme le d montrent les diff rentes contributions cet ouvrage La mise en route de ces recherches r clame cependant des outils sp cifiques et des moyens adapt s pour dominer la masse documentaire d sormais accessible Parmi ces outils on distinguera les inventaires et les recueils documentaires Les premiers sommaires ou analytiques s imposent pour surmonter la fragmentation des archives de l IC r parties entre de multiples sous cat gories qui correspondent la multiplicit de ses instances et organismes L informatisation des catalogues russes existants et la constitution d inventaires d taill s pour des fonds sp cifiques devraient permettre de r soudre au moins partiellement les probl mes de consultation La constitution de corpus documentaires possibles pour les archives des instances dirigeantes des sections nationales comme de PIC est souhaitable pour g n rer des tudes comparatives et diversifi es Une des ambitions de cet ouvrage est de pr senter au lecteur un panorama des recherches comme des r flexions dans un domaine de l histoire contemporaine dont le renouveau est in
264. ement ouvrier international et donc de l humanit c est pourquoi l UNESCO suit de pr s ce dossier de m me que le Conseil international des archives aupr s du Conseil de l Europe Pour viter le pillage il faut des r gles afin d emp cher le sensationnalisme journalistique et mercantile voquer le pillage possible c est mentionner la richesse de ces fonds des centaines de milliers de documents des kilom tres de rayonnages d une vari t extr me 1 L IML poss dait depuis sa fondation les documentations de Marx Engels L nine puis Staline Parall lement les sovi tiques achet rent durant les ann es 20 des fonds d archives priv es concernant le mouvement ouvrier international renouant ainsi avec une tradition russe d achat de collections culturelles C est ainsi que les archives de Babeuf c toient celles de Blanqui de Barb s etc Le fonds principal pour les chercheurs de tous les pays est 1 Sabine JANSEN La bo te de Pandore des archives sovi tiques Vingti me si cle n 42 avril juin 1994 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Introduction 17 celui immense du Komintern qui comprend la documentation des organismes centraux tels ceux de son Comit Ex cutif de ses secr tariats mais aussi de ses sections nationales et de ses filiales syndicales sportives humanitaires paysannes culturelles etc Cette masse de documents pe
265. ement interdit d s le d but de la Seconde Guerre mondiale en vertu de la Loi des Mesures de guerre 5 Bien que le PCC partir de juin 1941 ait poursuivi les m mes buts que le gouvernement canadien il restera l une des principales cibles des services de renseignements et ses militants feront l objet d attentions particuli res La r pression qui s abat alors sur le Parti communiste touche aussi plusieurs syndicats parmi les plus combatifs 6 1 Andr e LEVESQUE Virage gauche interdit op cit 2 Loi concernant certaines assembl es publiques dangereuses pour l ordre public social ou religieux Statuts du Qu bec 24 George V Chap 51 3 Sur le r le de Jacques Perrault qui avec Frank Scott obtiendra l invalidation de la loi en 1957 voir Suzanne CIAVETTE et Robert COMEAU Grandeur et mis re d un antiduplessiste de 1947 1959 in Robert LAHAISE dir Le Devoir reflet du Qu bec au vingti me si cle Montr al HMH 1994 p 345 366 4 Voir la correspondance du P re Joseph Papin Archambault s j au Premier ministre du Qu bec Maurice Duplessis Ce leader de la chasse anticommuniste recevait des fonds du gouvernement pour organiser des expositions anticommunistes Montr al au cours des ann es trente 5 Gazette du Canada juin 1940 p 4010 6 Reg WHITAKER Official Repression of Communism During World War Il Labour Le Travail vol 17 printemps 1986 p 135 166 Reg WHITAKER Gary MARCUSE Cold War
266. emps manifestement plus long que la normale On peut s apercevoir apr s coup que l IML de Berlin re ut encore de 1958 1966 de nouveaux documents venus des archives principales du KPD Moscou et destin s la r daction d une histoire ulbrichtienne du mouvement ouvrier allemand 4 Les crits originaux des archives principales du KPD furent finalement rendus Berlin de 1968 1970 par l interm diaire du ZPA de Moscou environ 70 m tres lin aires 5 Les phases de r pression du mouvement communiste ont par la force des choses laiss des lacunes visibles dans les fonds par exemple pour les ann es 1919 1920 et 1941 1945 Ce sont les papiers des rayons du parti qui furent le plus touch s mais on a pu en partie les reconstituer avec les fonds du Secr tariat d j mentionn s L enregistrement et le relev de ces fonds a d tre relativement compliqu comme condition n cessaire ce travail il fallait d couvrir les canaux d cisionnels et les diff rents niveaux structurels Moscou ainsi qu entre Moscou Berlin et 1 H VOSSKE avant propos cit 2 IML ZPA Historisches Archiv der KPD Findbuch Archives historiques du KPD Guide 1 vol introduction g n rale Berlin 1976 006 028 3 H VOSSKE avant propos cit 4 Walter ULBRICHT Horst BARTEL Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung Histoire du mouvement ouvrier allemand 8 vol publi par lInstitut f r Marxismus Leninismus beim ZK der
267. en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs enfin d une gamme tendue d instruments d analyse au moment o le sujet ne fait plus recette Peut tre faut il d s lors contre courant reprendre le programme formul par G Haupt refourbir les instruments qu il avait forg s pour acc der la connaissance d un mouvement social qui fut paradigmatique l aune duquel se sont mesur s tous les autres mouvements sociaux des XIX et xx si cles le mouvement ouvrier D crire sa d marche peut alors contribuer la recherche d l ments d orientation dans la nouvelle conjoncture Forger des instruments de travail G Haupt a en effet publi des r pertoires de sources d ment localis es des bibliographies des recueils de documents Ce choix trouve assur ment une explication partielle dans sa biographie Ses origines balkaniques fournissent la clef de son int r t pour le Sud est europ en tudiant Leningrad l poque du jdanovisme il avait observ de pr s les effets du dogmatisme De m me le refus de la Roumanie de d staliniser fut per u par lui comme une atteinte ses convictions qui motiva sa d cision d migrer C est en marxiste critique qu il a abord son champ d tude en vitant soigneusement et sciemment l acharnement des ren gats Son engouement pour les documents remonte sans doute pour une part l historiographie o il fit ses premi res armes dans le domaine m
268. endu cette r union par le Hongrois Sandor Nogradi Kellermann le rapporteur responsable pour la Suisse au sein du secr tariat d Europe centrale Apr s des interventions de Piatnitski et Kuusinen il fut d cid d exp dier la lettre en Suisse avec les am liorations sugg r es et au nom du Secr tariat politique 2 Lors d une r union tenue en f vrier 1935 un rapport st nographi de V Codovilla traitant du PC espagnol et pr sent au Secr tariat des pays latins fut distribu aux secr taires politiques lors de la m me s ance Togliatti pr senta un projet de r solution du Secr tariat latin au sujet du PC belge projet discut et approuv Outre le contr le du travail des secr tariats de pays le Secr tariat politique se consacrait l appr ciation g n rale de la situation politique ainsi en septembre 1933 deux s ances enti res furent consacr es l change d opinion sur le caract re de la r volution espagnole et la situation conomique mondiale Une analyse approfondie de ces proc s verbaux nous permettra de voir comment se formaient les avis la direction du CE de l IC et si des divergences politiques se faisaient jour 5 Depuis septembre 1929 un deuxi me organe existait c t du Secr tariat politique traitant en partie des m mes questions la Commission politique du Secr tariat politique Des projets provenant des secr tariats de pays et critiqu s au Secr tariat politique d
269. enne On imagine la lecture de ces simples chiffres combien les ressources syndicales s en trouvent en cons quence augment es Aussi cette f d ration cr e t elle son propre r seau d uvres sociales en achetant un ch teau Vouzeron 2 ainsi qu un parc de loisirs proximit de Paris pour permettre aux travailleurs d y passer leurs loisirs et leurs week ends Elle dispose galement des moyens n cessaires pour mettre sur pied une polyclinique des m tallurgistes la clinique des Bleuets Paris Un centre de r ducation professionnelle pour les ch meurs et la cr ation de la Mutuelle des m tallurgiste viennent compl ter ce panorama des activit s sociales de cette f d ration 5 Ce sont certainement les m tallurgistes qui sous l impulsion des militants communistes de la CGT r unifi e sont alors la pointe du d veloppement des activit s sociales mais d autres f d rations ont sans doute suivi cet exemple Au m me moment quelques syndicalistes communistes commencent cr er des soci t s de secours mutuels comme le fait L Molino avec la Caisse de pr voyance syndicale des deux sexes de Marseille et des Bouches du Rh ne qui fonctionnant sur le b n volat conna t un succ s non n gligeable jusqu la Seconde Guerre Comme on peut l imaginer cette derni re interrompt avec brutalit toutes ces exp riences Pourtant elles ont eu le temps de jeter les germes de ce qui au cours d une 1 M DREYFU
270. ennes et lui permirent de concentrer ses efforts sur les questions politiques Une fois d barrass des probl mes organisationnels et techniques il ne se r unit partir de 1926 que toutes les deux semaines 4 Le fonds Pr sidium aux archives Moscou est compos de 413 dossiers qui ne sont pas accessibles tous C est l archiviste Elena N Sachnasarova qui en d cide en fonction de crit res difficilement rep rables peine lus deux des trois secr taires du CE en 1921 furent d p ch s d urgence l tranger et remplac s par Souvarine et Kobeski Cet pisode est r v lateur de l instabilit du petit appareil du CE et de sa confiance dans l clatement de nouvelles r volutions en Occident Ce n est qu apr s la d faite allemande en 1923 que le Komintern fut pris par une sorte de folie organisationnelle qui voulait faire croire que la perc e dans les pays d velopp s avait chou par manque d une machine de parti bien huil e La construction de cet appareil c est dire l embauche des collaborateurs et la formation des partis fr res aux m thodes victorieuses du Parti russe incomba 1 Cf V KAHAN A Contribution to the Identification of the Pseudonyms used in the Minutes and Reports of the Communist International International Review of Social History vol XXII 1978 p 177 192 2 Cf Die T tigkeit der Exekutive und des Pr sidiums des EK der Komintern 13 Juli 1921 bis 1 Feb 1922
271. ent du camp imp rialiste o Jdanov souligna les changements radicaux de la situation internationale en se r f rant ouvertement un changement des rapports de force la diff rence de Malenkov Jdanov insista sur l affaiblissement de l imp rialisme britannique en soutenant que ses positions taient compromises Autrement dit par rapport la lecture de Malenkov Jdanov accentua sensiblement les l ments de discontinuit de la situation internationale de l apr s guerre De quelque fa on qu on lise cette diff rence celle ci renvoie une fois de plus une sp cificit du r le de Jdanov Le probl me ne me para t pas tre celui du dualisme entre deux personnages que l historiographie occidentale a voqu en plusieurs occasions Ce dualisme fut vraisemblablement li la tendance de Staline non seulement partager les responsabilit s entre ses subordonn s dans le but d affirmer sa propre domination mais aussi laisser ouvertes des options politiques diff rentes Le point essentiel nous para t plut t ce dernier savoir l existence d une seconde ligne de politique trang re et d une analyse plus prudente et traditionnelle de la Situation internationale dans les m mes d clarations publiques des sovi tiques 1 CRCEDHC 77 op 3 d 89 1 7 2 CRCEDHC 77 op 3 d 89 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Di
272. er D apr s Hernandez le BP du PCE s opposa la cessation de la collaboration minist rielle Le fait est que Aurore Togliatti transmit ce refus la maison et qu il y fut appuy par des t l grammes du 20 et du 28 mars Situation internationale est chang e justifiait le premier montrant le poids de la politique ext rieure sovi tique sur les affaires d Espagne 1 CRCEDHC 495 184 10 isch original en fran ais 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 272 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs d fense nationale doit tre construit sur la base de front populaire mais des l ments qui sont des partisans de la r sistance jusqu la fin 1 La contrepartie de cette insistance poursuivre la guerre dans un pays puis par plus de deux ann es de lutte tait l isolement croissant du PCE C est un th me central des rapports de Ercoli pendant la p riode et on le trouve galement chez Geroe En g n ral pour moi c tait une surprise assez grande l isolement dans lequel se trouve le parti dans une s rie de provinces et non seulement Madrid 2 rapporte d j le Hongrois dans un rapport du 7 mai 1938 Ainsi lorsque se dessine le spectre d une action qui veut chasser Negrin par la force et chercher un compromis avec Franco le PCE isol va se trouver devant un dilemme se ma
273. er Sverma Dochdzachvili Werner Delling 5 Agence t l graphique 12 Secteur information B Secteur photo Secteur radio Wehner Bamatter Hexmann Abeles Sch licke 5 8 Secteur Traduction 50 en tout divis en Direction 10 Section russe 10 Section allemande B 1 Mitarbeiter des Apparates des EKKI 18 mars 1941 495 18 1330 CRCEDHC Voir aussi Peter HUBER Der Moskaner Apparat der Komintern Gesch ftsabeilung Personalentscheide und Mitarbeiterbestand in Jahrbuch f r Historische Kommunismusforschung 1995 p 140 150 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 226 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Section anglaise Gavurina Perel man Taft Feinstein Karasik 5 Section fran aise Krengauz Sapoan Fortin Prestes Barrio Asimova Zilo 7 Section espagnole Rosen Ibarruri Sendin Prestes Rappoport 5 9 D partement pour la propagande 23 en tout divis en Direction Iovtchouk F rnberg Ackermann Keller Jankova 5 Secteur ditions 4 Secteur formation 3 Biblioth que 11 10 R daction L Internationale communiste dition internationale Fischer Schilling Lode Winter 4 11 D partement administratif en tout 191 divis en Direction 7 Administration 9 Buchhaltung 9 Culture 3 Construction 2 Fourniture 5 Commandant surveillants 84 Service technique 72 Total 429
274. er que le ph nom ne a mobilis les nergies de nos meilleurs historiens fortement sollicit s Comme on ne peut pas tout faire la demande sociale d bouche en l occurrence sur des choix D autres acteurs sont cependant plus difficiles maitriser Les longs d veloppements sont inutiles sur le r le des m dias mais pour faire vite la t l vision la radio ou la presse pr f rent le t l ologique au soci tal le scoop document unique la s rie longue Mais de quel pouvoir d attraction ils disposent Faisons encore un peu d go histoire puisque le sujet y appelle il y a une dizaine d ann es dans une tourmente m diatique comme il en arrive quelquefois quand il s agit la fois de la Seconde Guerre mondiale et du PCF j tais sp cialit oblige parmi les trois ou quatre historiens qui pouvaient intervenir sur le sujet en d bat Les sollicitations ont t nombreuses et les r ponses galement Inutile de dire que dans ces circonstances il ne reste gu re de temps pour la recherche On se sent rapidement indispensable et la mission p dagogique peut dissimuler quelquefois des sentiments moins avouables et moins glorieux J en ai pris conscience le jour o pr c d par un coll gue je cherchai toutes raisons d expliquer moi m me que j aurais t le mieux plac pour avoir la plage enti re concern e efficacit et comp tence obligent J ai alors pris conscience qu il fallait retirer la main de l engrenage
275. er et des sessions officielles qui se sont r v l s avoir t pr par s par Jdanov lui m me Prenons comme exemple l appareil critique de la premi re conf rence Nous avons constat que comme il tait pr voir les omissions et censures de nature politique taient nombreuses dans les documents publi s et les t moignages approximatifs et partiels tel celui d Eugenio Reale En outre le protocole de la premi re conf rence fut soumis de nombreuses r visions et de nouvelles laborations jusqu subir des corrections de la main de Staline En d finitive nombreux sont les l ments qui nous portent conclure que le protocole que nous venons de publier a subi non seulement des censures dans les parties qui furent rendues publiques en particulier dans le rapport Jdanov et dans les rapports d information des leaders communistes mais a fait aussi l objet d une composition laborieuse en plusieurs phases Il en r sulte une version pleine de lacunes du compte rendu qui fut effectivement produit l poque des travaux de la premi re conf rence Les auteurs de l appareil critique ont donc t ch de combler les lacunes en comparant les documents publi s et les documents disponibles dans la collection du Kominform et dans la collection personnelle de Jdanov Nous esp rons pouvoir fournir ainsi un instrument de r f rence pour les chercheurs Francesca GORI FONDATION FELTRINELLI MILAN 1996 EUD Institut d his
276. er les arcanes de sa gen se permet de mieux saisir sa signification d ensemble D s lors l historien n est plus l esclave de ses sources mais tient le r le de leur metteur en sc ne L tude de Francesca Gori sur la structure du fonds n 575 du CRCEDHC en est un bon exemple La mise en place des archives du Kominform ob it en effet des crit res d administration interne ce titre elle nous renseigne d abord sur la conception que l organisme se faisait de son r le ainsi que sur ses m thodes d investigation et de fonctionnement La responsabilit des historiens n est donc pas seulement de comprendre quelle influence le Kominform a exerc sur la politique internationale mais aussi de mettre jour les motivations profondes de son 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 76 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs action Une fois enregistr e par l organisation la pi ce n est d ailleurs pas l abri d un d tournement ou d une destruction volontaires On peut l utiliser d autres fins que sa destination initiale L interf rence des enqu tes du NKVD dans les processus d archivage de l IC en constitue une preuve Elle entra ne des discontinuit s dans les fonds et limine certains indices tout en embrouillant consciencieusement les pistes Gare ainsi l illusion facile d une v rit tablie par le doc
277. ern pour comprendre le m canisme de la s lection des cadres et pour conna tre avec pr cision les missions Le Dictionnaire des Kominterniens se doit en effet d apporter les d veloppements document s sur la place dans les diverses instances internationales d veloppements qui taient impossibles faute de sources dans les dictionnaires nationaux Nous pourrions ainsi mieux cerner les logiques g n rationnelles nationales et politiques de la repr sentation politique du Komintern et du recrutement des diff rents services l image unique fig e du Kominternien homme ou femme de l ombre commis voyageur de la R volution se substituera une typologie plus riche et plus complexe Les cr ateurs de lIC ne doivent pas tre n glig s pas plus que ne peuvent l tre ceux qui ont t choisis comme les porte drapeau dans chaque pays le monde moins bien connu des responsables techniques de ceux qui assurent les liaisons entre le Komintern et les partis nationaux b n ficieront d un clairage nouveau enfin les r f rents les communistes sovi tiques ou de diverses nationalit s qui ont suivi les questions de l ouest europ en feront l objet d une attention approfondie Claude PENNETIER CNRS 1 Idem Une biographie sans date 1931 a t r dig e sous le nom de Lambert lorsqu il tait l cole l niniste internationale mais elle ne semble pas se confondre avec celle qu il a r dig son entr e au se
278. ert JONARD Po sies in dites ou rares de Giuseppe Baretti 1965 208 p XXXV Andr MALFT Le Trait th ologico politique de Spinoza et la pens e biblique 1966 319 p XXXVI Jean BART Recherches sur l histoire des successions ab intestat dans le Droit du duch de Bourgogne du XHf la fin du XVF si cle 1966 349 p XXXVII Claude TREYER Sahara 1956 1962 1966 344 p 2 cartes h XXXVIII Ren TERNOIS Zola et ses amis italiens 1967 170 p XXXIX Rolande GADILLE Le vignoble de la C te bourguignonne 1967 686 p 49 cartes et graphiques 1 carte hors texte XL Hanifa KAPIDZIC OSMANAGI Le Surr alisme serbe et ses rapports avec le Surr alisme fran ais 1968 281 p XLI Jacques FROMENTAL La r forme en Bourgogne au XVT si cle 1968 223 p XLII Norbert JONARD Italo Svevo et la crise de la bourgeoisie europ enne 1969 230 p 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon XLII Jean Ren SURATTEAU Les lections de lAn VI et le Coup d Etat du 2 Flor al 11 mai 1798 1971 459 p XLIV Ana GOLDIS POALELUNGI L influence du fran ais sur le roumain Vocabulaire et syntaxe 1973 472 p XLV Al sia Textes litt raires antiques et textes m di vaux 1973 177 p XLVI Colloque de Dijon 1972 L id ologie de l imp rialisme romain 1974 157 p XLVII Yves BATICLE L levage ovin dans les pays e
279. es externes l organisation Ce qui revient du m me coup dire que ce ne sont pas n cessairement et en tout cas pas uniquement les archives de l organisation ou leur non existence qui d finissent en derni re analyse le degr de pertinence des questions que l on peut tre amen se poser En somme il m appara t que le cas de PAIT peut dans notre r flexion collective faire d une certaine mani re figure de cas d cole La collecte syst matique des archives internes l organisation le travail d exploitation qui en a t fait depuis longtemps d j mais aussi le constat des carences d une historiographie pourtant tr s riche montrent bien que l exploitation des archives ne peut aucun moment faire l conomie d une r flexion sur la probl matique d analyse parce qu elle en reste largement tributaire et qu l inverse l laboration d une probl matique peut aider inventer au sens tymologique du terme de nouveaux types de sources et d archives et en d finir un mode d emploi voire aider d passer l obs dante question des limites des archives disponibles Pour ce qui nous concerne aujourd hui il me semble que c est le principal enseignement tirer d un bilan critique des travaux consacr s l histoire de PAIT Michel CORDILLOT UNIVERSITE PARIS VIII 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon A PROPOS D
280. es au sujet de l existence de diff rents courants au sein de l association pr c dant la section Bruxelles Correspondance 1865 1872 op cit doc 56 58 61 64 65 l organe central pour la Belgique refuse sans quivoque son soutien l Alliance de la d mocratie socialiste de Bakounine ibidem doc 55 la correspondance de Glaser de Willebrord rend possible d expliquer le changement de position par rapport l organe central de l AIT entre la conf rence de Londres 1871 et le congr s g n ral La Haye 1872 cf ibidem doc 191 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 38 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs condition d tre bien fait l appareil de notes r quilibre et revalorise le sujet Puisqu il s agit d accorder la m me attention toutes les personnes tous les faits ou tous les imprim s mentionn s l on annule les cons quences des tris op r s par l historiographie Cette derni re fut d s ses d buts partisane et s est concentr e de plus en plus sur l argumentation d velopp e par les personnages embl matiques de deux des grandes tendances au sein de PAIT la tendance centralisatrice repr sent e par Marx et la tendance d centralisatrice repr sent e par Bakounine Une semblable argumentation n a cure des personnages dits de deuxi me plan alors que ce sont pourtant eux qui
281. es d cisions au sein du mouvement communiste The Komintern collections were built up gradually after 1930 Transferred in 1943 to the MELI they bave been boused at the RTSKbIDNI since 1991 They include 237 000 files concerning the life of the Communist International and its satellite organizations the life of the Communist Party in many countries and such specific episodes as the Spanish Civil War and the burning of the Reichstag in Berlin Some documents bave been lost in purges or during various transfers In spite of their evident richness theses files have thus far failed to fully expose the decision making process within the Communist movement 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 296 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Francesca GORI propos de la publication des archives du Kominform Les archives du Kominform sont en voie d inventoriage Le fonds 575 qui comprend entre autres les minutes des r unions du Secr tariat est particuli rement riche Il nous donne une id e des mat riaux recueillis par l organisation aupr s des partis affili s Il fait depuis peu l objet d une dition critique de l Institut Feltrinelli en langue originale et en anglais permettant de suivre dans le d tail la pr paration des conf rences d octobre 47 et janvier 48 et comparant les documents du Kominform ceux de Jdanov
282. es enqu tes orales Sans autoriser une criture d finitive de l pop e des Brigades internationales l ouverture des archives de Moscou nous permet de pr ciser les m canismes de prises de d cision en leur sein ou au niveau du Komintern de quantifier plusieurs variables par l analyse prosopographique avec un haut degr de fiabilit et de resituer la dimension sociale des combattants itin raire milieu familial situation matrimoniale m tier etc Tout en nous rappelant utilement que l histoire est travers e de contradictions et faite par 1 Je wai d ailleurs trouv aucun cas o dans un formulaire rempli par lui m me un volontaire indique cela Or il existe de tels cas de figure 2 Les archives des camps du sud de la France 545 4 ne concernent pas les volontaires fran ais 3 Carlos SERRANO L enjeu espagnol PCF et guerre d Espagne Messidor ditions sociales 1987 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 248 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs des hommes qui n en sont pas loin s en faut eux m mes exempts ce gisement documentaire permet donc de d gager des lignes claires R mi SKOUTELSKY UNIVERSITE DE PARIS I 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon LE FRONT POPULAIRE ESPAGNOL A TRAVERS LES ARCHIVES DU KOMIN
283. es strictement sovi tiques du Komintern et des directions nationales l exp rience cependant il faudrait consulter d autres fonds ou ailleurs pour circonscrire exactement la strate sup rieure L historiographie du nazisme devrait nous inspirer non pour nous engluer dans des comparaisons taxinomiques d pass es mais pour mieux comprendre comment peut se prendre une d cision dans un syst me dictatorial le mod le polycratique cher Martin Broszat se retrouve t il ici 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Denis Peschanski 125 On devrait s en inspirer galement pour tudier le comportement des d cideurs aux diverses strates comme d autres le font pour des situations qui nous sont plus proches Ainsi tudiant les rapports entre Justice et Politique aux niveaux sup rieurs de la hi rarchie judiciaire fran aise un sociologue du droit Alain Bancaud a montr comment le partage d une culture de valeurs d une conception de l tat et du monde entre les sph res dirigeantes judiciaires et politiques l int riorisation du devoir d ob issance au c ur de l identit du juge g n rent une pr disposition naturelle de ces derniers anticiper la volont du pouvoir politique ou ce qu elle pourrait tre On peut se demander si dans la hi rarchie communiste les m canismes ne sont pas assez proches Faut il mettre part les temps de c
284. espondance interne de la F d ration R gionale Espagnole de PAIT chos souvent directs des affrontements entre le Conseil G n ral et les antiautoritaires majoritaires en Espagne l histoire de la formation du Parti ouvrier permettait de sentir le contact direct avec les choix fondamentaux qui auraient construit le courant socialiste n cessit de l organisation et de la discipline d mocratique conqu te du pouvoir politique etc Que Marx ou Engels aient eu un moment donn une relation on sait qu elle fut superficielle avec des militants espagnols tait comme une preuve du lien entre le PSOE et le courant marxiste et donc de son inscription dans la continuit qui allait de la Premi re la Deuxi me Internationale et laquelle il appartenait de ce fait pleinement Cette identification avait commenc se construire tr s t t bien avant que le PSOE n occupe une place significative dans le d bat politique espagnol Ainsi plus que chez les anarchistes le r cit de son histoire d faut d une analyse de son r le dans celle ci avait nettement pr c d sa pr sence dans les affrontements car la justification de ses choix passait par l vocation historique de la rupture du mouvement ouvrier espagnol 1 On comprend que cela ait pes sur ceux qui en crivaient l histoire Le pouvoir de conviction de ces anecdotes fondatrices n pargne pas quelques ouvrages crits dans les ann es 1970 au po
285. este valable appuient cette position malgr les am nagements tactiques impos s par le contexte De ce point de vue le poids de l exp rience politique propre du PCE est beaucoup plus faible que celle du PCF Ses dirigeants bien que leur choix ait t contr l de pr s par PIC manifestent une propension beaucoup plus forte la prise d initiatives allant dans le sens d un front populaire dont les r f rences sont tr s diff rentes du mod le bolchevik Le poids du syst me politique fran ais l enjeu que repr sente en France l existence d une majorit parlementaire favorable l alliance avec l URSS sont autant de facteurs qui permettent de mieux comprendre la marge de man uvre dont jouit le PCF 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Archives de Moscou pistes nouvelles et usages diversifi s 191 pour mettre en uvre une politique dont cependant les initiatives les plus importantes sont troitement d pendantes des d cisions de lIC comme en t moigne la non participation gouvernementale La diversit de ces contributions exprime bien au total l ventail des recherches que l ouverture des archives de Moscou a contribu relancer 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Di
286. et avec l explosion lectorale de la CEDA coalition conservatrice contre r volutionnaire accompagn e en contrepoint par la radicalisation des organisations socialistes engag es jusqu alors dans une coalition gouvernementale ce qui permettait de les accuser de social fascisme Mais depuis la fin 1933 non seulement le parti socialiste PSOE commen ait utiliser un langage r volutionnaire cr dible pour les travailleurs mais encore les premi res actions antifascistes effa aient la ligne de d marcation entre socialistes et communistes L exemple ext rieur avec les v nements d Autriche et la possibilit d tablir un parall le entre la CEDA et Dollfuss fit surgir les premiers doutes chez les dirigeants du PCE que leur situation de d pendance fit taire Ils furent exprim s par une recrue r cente Jos Antonio Balbontin leader jusqu en 1933 d un petit groupe de r publicains de gauche qui se permit de combattre en pr sence de Codovilla la politique d isolement r volutionnaire d antisocialisme et de refus de la d mocratie Il fut exclu mais son d saccord tait le signe 1 CRCEDHC 495 74 209 original en fran ais 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 251 que la coh sion interne commen ait tre branl e Elle le fut plus encore par les lections parlementaires de la fin 1933 quand le parti ayant d sob i
287. et dans quelle mesure les conclusions relatives l histoire du Komintern ant rieures 1990 ont conserv leur pertinence par suite de l ouverture des archives de Moscou Il montre que certaines d entre elles ont t valid es par les documents nouvellement accessibles tandis que d autres ont fait l objet d une remise en question Il met en garde contre la tentation de rechercher le scoop ou le sensationnel et rappelle l importance qu il y a ne pas traiter l histoire du communisme en y voyant seulement l instrument de la politique trang re de Moscou mais en prenant au contraire en compte les diff rents contextes nationaux Aldo Agosti tries to discuss whether and how the conclusions of Comintern bistoriography previous to 1990 are still valuable after the opening of the archives in Moscow He argues that some of these conclusions have been confirmed by new documents whereas others are put in question He warns against the temptation of scoops and sensationalism and reminds the importance of dealing with the bistory of communism not only as a tool of Moscow s foreign policy but also in its relations with every single national background 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon R sum s Abstracts 299 Claude PENNETIER propos du dictionnaire biographique des Kominterniens Pr sentant le Dictionnaire biographique des Kominterniens
288. et le congr s de La Haye septembre 1872 Les tenants du premier point de vue n ont pas t tent s d y voir une sp cificit Les avanc es les reculs les tensions dont m me la maigre histoire d un isolement de quarante ans n est pas d pourvue sont l occasion de d crire un progr s lent mais malgr tout continu qui ne ferait pas exception l avanc e qui se produit dans d autres pays La place occup e partir de 1910 appara t alors comme une cons quence logique due la fois la modernisation de l Espagne et la coh rence des choix faits depuis les ann es 1870 Les travaux de jeunes universitaires publi s partir de 1970 ayant souvent t des histoires internes l interpr tation la plus commun ment admise a t celle d une lin arit rassurante d crite sans beaucoup d allusions aux divers aspects du mouvement social Quant aux approches critiques si elles ont dessin vers 1980 une c sure visible dans la rar faction des publications elles n ont pas renouvel les interrogations sur la trajectoire du Parti ouvrier espagnol Au total si le territoire encore tout nouveau dans les ann es 1970 a t ainsi rapidement d sert avant m me d avoir t r ellement explor c est certainement parce que l orientation politique du premier PSOE semblait poser peu de probl mes Ces circonstances qui favorisaient l absence de r flexion sur les sources concernant l histoire du PSOE s ajoutaient de
289. etagne la Chine et l Allemagne D autres projets sont en cours le Maghreb 5 ou en panne pour des raisons soit ditoriales soit r dactionnelles 4 M me si le bilan est tr s positif au regard de l historiographie internationale il est peu de choses c t de ambitions plan taires des deux initiateurs Les dossiers laiss s par Jean Maitron t moignent d une activit pistolaire et de projets pour la Hongrie la Tch coslovaquie la Pologne le Portugal Indochine l Afrique l Am rique latine Mais le m rite de l entreprise aura t de servir d aiguilon sinon de mod le pour des initiatives nationales comme le Dictionnary of labour history de J M Bellamy et J Savile le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier polonais de Feliks Tych le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier italien le Biografish woordenboek van bet socialisme en de arbeidersheweging in Nederland ou encore le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier en Belgique sous la 1 Voir Michel DREYFUS Claude PENNETIER Nathalie VIET DEPAULE sous la dir de La part des militants Paris ditions de l Atelier 1996 2 Sur Georges HAUPT 1928 1978 voir Georges Haupt parmi nous t moignages tudes textes in dits Le Mouvement social avril juin 1980 n 111 3 Sous la direction de Ren GAILLISSOT Le volume consacr au Maroc dont l auteur principal est Albert AYACHE devrait para tre rapidement 4 Robert PARIS Les
290. eunification One of the concrete results of these debates bas been the Foundation for the Archives of the Parties and Mass Organizations of the GDR placed under the direction of the Federal Archives But many other deposits are open to scholars The KPD archives begun in 1924 are very important despite some visible silences and some dubious classification criteria One must also mention the SED collections and the FAPOM GDR library with boldings that are much better preserved than those in the institutions of Central and Eastern Europe 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon R sum s Abstracts 297 Robert COMEAU et Bernard DANSEREAU les archives sur la r pression anticommuniste au Qu bec et au Canada 1919 1956 Les communistes canadiens ont subi d s l origine une r pression tr s dure des autorit s f d rales Assimil s des ennemis de l tat ils ont fait l objet de multiples lois d exception et de proc s retentissants Le z le de l tat canadien a galement touch le mouvement syndical Les archives sont donc essentiellement d origine polici re Consultables aux Archives nationales d Ottawa elles permettent de bien conna tre les circuits de r pression et une partie des activit s communistes From its origins the Canadian Communist Party was constantly harassed by federal agencies Considered enemies of the state the Communists were targete
291. eur CONCLUSION Pour conclure on peut dire que dans l tat actuel des investigations l apport des archives actuellement Moscou l histoire du radicalisme reste limit ponctuel et in gal On trouve des informations parses sur tel ou tel personnage plut t connu d ailleurs pour ses sympathies sovi tiques Pierre Cot offre un bel exemple de ces personnalit s radicales rendues une c l brit depuis longtemps perdue par la gr ce des archives russes La rumeur ancienne selon laquelle le ministre de l Air du Front populaire aurait t un agent du KGB s est exprim e nouveau par l interm diaire des travaux de Thierry Wolton 1 men s partir de documents trouv s en Russie 2 La pol mique soulev e autour d une ventuelle appartenance de Pierre Cot aux services secrets sovi tiques a certes permis de mettre au jour une nouvelle documentation confirmant la profondeur des liens unissant Pierre Cot la Russie sovi tique mais elle n a apport aucune preuve permettant de faire du c l bre avocat un agent sovi tique 5 De fa on g n rale si l on n glige les marges et les lectrons libres il n y a pas eu concernant l histoire du radicalisme de r v lations mais plut t des confirmations et des concr tisations qui nourrissent des interrogations autorisent des mises en perpective et des constructions de parall les f condes 1 Cf Le grand recrutement Grasset 1993 2 Malheureusement l auteur
292. evaient une fois revus et corrig s selon ses indications tre approuv s par la Commission politique En guise d exemple citons un Projet sur la question nationale en Chine pr sent par G L Safarov au Secr tariat politique et mentionn ainsi au proc s verbal Accept comme base Le Secr tariat de pays est mandat pour compl ter le projet selon les propositions mises au cours de la discussion de le remanier et de le pr senter pour confirmation la Commission politique 4 On ne peut que supposer quelle tait la r partition pr cise des comp tences entre ces deux instances dirigeantes qui tenaient chacune trois r unions par mois en 1934 Du point de vue des personnes elles se recoupaient la Commission politique comptant toutefois moiti moins de participants aux r unions Les deux Russes Piatnitski et Manouilsky faisaient partie des deux organes La Commission politique s occupait plut t de questions techniques ce qui explique l participation aux s ances du Finlandais M Heimo 1 PV du 29 janv 1933 CRCEDHC 495 3 355 PV du 9 f vr 1933 CRCEDHC 495 3 359 2 PV du 9 mai 1933 CRCEDHC 495 3 374 3 PV du 9 sept 1933 CRCEDHC 495 3 389 PV du 21 sept 1933 CRCEDHC 495 3 390 PV du 11 f vr 1935 CRCEDHC 495 3 432 4 PV du 29 mars 1933 CRCEDHC 495 3 368 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 218 Une histoire en r v
293. exte espagnol il donne un signe d identit qui att nue une faible pr sence et la poursuite d une activit politique r duite deux ou trois attitudes simples le refus du contact avec l tat et avec le courant r publicain et le repli sur l association Cela suffira pendant longtemps diff rer la prise en compte de la situation politique espagnole Le fait que cette diversion ait pu durer rappelons que d s 1873 Engels demandait au petit groupe de partisans du Conseil G n ral de se pr senter aux lections et de d fendre explicitement la R publique ce que les socialistes ne firent que beaucoup plus tard et avec r ticence 1 sugg re bien l existence d une autre r f rence dont une analyse diachronique de la presse ouvri re espagnole permet de percevoir l mergence d s les ann es 1860 durant une p riode o les organisations ouvri res sont coup es d ventuelles perspectives politiques par le pouvoir d Isabelle I Ce n est pas tant l existence compr hensible de cette double r f rence qui fait probl me que le fait que comme le PSOE l historiographie sp cialis e ait tard y pr ter attention Cela renvoie bien s r aux aspects approximatifs des expos s inspir s par la vulgate marxiste ou aux modalit s de la r ception de celle ci dans le cas du PSOE le fait de rejoindre ce courant fournit surtout un signe d identit par rapport d autres r publicanisme f d ral et anarchisme en particul
294. faiblies par des clivages nationaux La probl matique relative l internationalisme et je fais r f rence au pr c dent colloque organis par le CDIO 1 n est donc pas close par l ouverture des archives de Moscou mais en ressort enrichie Le fichier g n ral nominatif d crit par Roger Ossart et Andr Marty n est pas conserv au CRCEDHC A t il t gar lors du transfert de l IML Oufa en 1941 A t il t volontairement d truit ult rieurement Compte tenu du fonctionnement de la civilisation du rapport selon l image de Nicolas Werth je serai plut t endin penser qu il a t d pos dans un autre centre On ne peut donc pas constituer une base de donn es exploitable pour une enqu te prosopographique partir d un fichier homog ne 1 L Internationalisme l preuve Dijon 22 et 23 mai 1992 cf Serge WOLKOW et Michel CORDILLOT dir Prol taires de tous les pays unissez vous Les difficiles chemins de l Internationalisme Dijon EUD 1993 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon R mi Skoutelsky 245 mais de dossiers individuels Soigneusement class s par nationalit et par ordre alphab tique 1 ils sont constitu s essentiellement de formulaires remplis partir d informations fournies par le volontaire lui m me Il s agit en ce qui concerne les Fran ais de bios remplies dans le cadre d
295. fait pour sa femme son fils ses secr taires individuellement mais aussi des documents tr s vari s certains r v l s par la chaleur car crits l encre chimique comme la lettre apport e par Holzman Lev Sedov de la part d IN Smirnov en 1932 ou les proc s verbaux des discussions entre II et HI Internationales en 1935 1936 envoy s Trotsky par la secr taire de Victor Adler J ai d j signal l importance extraordinaire pour l histoire de l Union sovi tique de la correspondance entre Trotsky et son fils Lev Sedov que ce soit sur le Bloc des Oppositions avec Zinoviev Lominadze Safarov ou sur l affaire du groupe Rioutine et de fa on g n rale sur l opposition et la r pression en URSS La correspondance allemande est galement tr s riche mais on retient particuli rement les lettres de demandes de conseils envoi de v ritables dossiers d information description de sc nes de rues dans les entreprises les facult s l apparition brutale des agents nazis infiltr s dans le PC etc pour la p riode qui va de l entr e de Hitler la Chancellerie l incendie du Reichstag il y aurait un livre magnifique crire sur ce mois tragique avec ces t moignages spontan s de militants de tous bords du mouvement ouvrier qui esp raient un miracle puisqu ils crivaient l exil sans le conna tre Les dossier sur la Chine enfin sont fabuleux du fait des rapports documents lettres etc et surtout d
296. forme d une lettre ouverte aux membres du parti pour leur remettre en m moire le sens v ritable de la discipline et les inviter la faire strictement respecter en s opposant nergiquement tout cart et toute politique personnelle d o qu elle vienne Correspondance Internationale n 64 10 sept 1924 p 690 Sur les d bats de la commission archives CRCEDHC 492 1 335 7 9 amp 343 2 Commission sur la question fran aise 2 3 et 6 mars 1926 CRCEDHC 495 164 308 310 312 3 Cf correspondance en 1930 entre le PCF et son repr sentant l IC Ferrat CRCEDHC 517 1 925 Commission fran aise du Pr sidium 15 juill 1930 s ance du secr tariat romain 30 ao t 1930 CRCEDHC 495 32 56 Commissions du secr tariat du CE de FIC en avril et juin 1931 CRCEDHC 495 4 91 et 495 32 78 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 284 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs ces occasions des modifications de direction sont annonc es ainsi la promotion de Thorez en juillet 1930 ou l ann e suivante l envoi d Eug ne Fried et d une quipe d instructeurs demeure en France En ao t 1932 lors du XI pl num les dirigeants fran ais doivent s expliquer plusieurs jours durant avant tout remodelage du secr tariat 1 En mai et juillet 1933 le Pr sidium les auditionne avant de les critiquer fortement 2 Un an
297. fran ais Enfin les sources crites celles de Russie comme les autres ne sauraient se suffire elles m mes Prenons un exemple On conna t gr ce aux recherches de Carlos Serrano aux Archives de la pr fecture de Police et l Institut de recherches marxistes le dispositif de recrutement des Interbrigadistes 5 Les documents consult s Moscou confirment ce qu il a crit On est donc fond penser que les consignes relatives l envoi de volontaires furent r percut es dans l ensemble des cellules Or interrog ce sujet un ancien d Espagne membre du Conseil r gional du PC de Somme Picardie sous le Front populaire parti fin novembre 1936 fut formel cette date aucun travail de recrutement tant interne qu externe au parti n avait t effectu dans sa r gion Plus g n ralement si les documents biographiques crits indiquent qui a fait quoi l histoire orale qu il est de bon ton de brocarder ces derniers temps aide comprendre par une approche plus qualitative que quantitative comment et pourquoi L on ne doit donc pas opposer mais consid rer comme compl mentaire l apport des sources crites et celui des t moignages m me si l on n insistera jamais assez sur les pr cautions prendre pour les appr hender tant au niveau de l interview que de son analyse suscit s ou non par l historien Les archives de Moscou ne saurait rendre superflues quand elles sont possibles l
298. gard d une situation politique qui oscille entre moments de r pression aigu menaces d ex cution des condamn s de l insurrection et rumeurs de crise gouvernementale et d lections Au d but on tire de l impact des v nements r volutionnaires une confiance presque illimit e dans la capacit du PCE prendre la t te de la lutte pour le pouvoir Codovilla prend des premiers contacts avec des personnalit s de la gauche socialiste Julio Alvarez del Vayo et Margarita Nelken dans le but de forcer la scission d un PSOE qui avec les anarchistes devient selon les enseignements de FIC le bouc missaire de l chec de l insurrection Vers la fin janvier 1935 Moscou il pr sente devant le RLS un long rapport triomphaliste sur le r le jou par le PCE o il fait des alliances ouvri res que le parti vient peine de rejoindre des embryons de soviets Eh bien je dois dire avec orgueil pour PIC que le Parti a su tenir haut le drapeau de la r volution Il n y a pas eu de d fections en g n ral tant dans la direction que dans les rangs de la base Dans tous les endroits nos camarades ont occup les premiers postes de combat en s effor ant de faire jouer au parti un r le d cisif dans les v nements 1 Le seul p ch communiste tait d avoir accept dans certaines zones l h g monie d autres forces politiques et en premier lieu du PSOE L image noircie des socialistes annonce la strat gie de destruc
299. git donc pas de traiter de l ensemble des cadres nationaux qui relaient avec efficacit les th ses de la II Internationale il ne s agit pas non plus de limiter l appellation Kominternienne ce qu Annie Kriegel qualifie de noyau dur du personnel Kominternien compos de ceux qui travaillent Moscou dans les bureaux du Komintern ou dont les fonctions m me quand elles se d roulent de mani re permanente ou pisodique loin de Moscou rel vent de missions licites ou clandestines sur lesquelles s exerce le contr le exclusif du Komintern Et elle ajoute Ce qui compte c est qu ils aient t embauch s enregistr s affect s et r tribu s par le service du Komintern 4 C est un point de vue 1 Voir ses tonnantes autobiographies de 1933 et 1934 dans son dossier personnel CRCEDHC 495 270 8372 2 Cr en 1923 le Krestintern structure paysanne de l IC dispara t en 1939 mais il n tait plus actif depuis 1929 Voir Annie KRIEGEL Note sur le Krestintern Le Mouvement social n 67 avril juin 1969 3 Cr e en juillet 1921 sous le nom d union internationale des organisations rouges de la culture physique qui ne fut gu re employ On lui pr f ra celui d IRS Cf Andr GOUNOT Sport r formiste ou sport r volutionnaire Les d buts des Internationales sportives ouvri res in Les origines du sport ouvrier en Europe sous la direction de Pierre ARNAUD Paris L Harmattan 1994 4
300. gne Si beaucoup de documents emprisonnent Kuusinen dans le carcan des enjeux partisans leur comparaison avec d autres sources permet d tablir des questionnements nouveaux Les contradictions constat es deviennent un moyen de d passer les apparences pour entrer de plain pied dans l enchev trement des facteurs explicatifs Ceux ci mettent en jeu des structures pluri s culaires la transition d un type de soci t un autre des d terminants de moyenne dur e les conditions de la formation intellectuelle de Kuusinen 1 ou les d bats politiques et moraux du premier vingti me si cle en Finlande 2 et des l ments plus court terme les al as de la vie politique l histoire du personnage en relation avec l volution de sa personnalit voire la subjectivit des t moins et des historiens Cet espace multidimensionnel offre des possibilit s tr s larges d interpr tation Il s agit d explorer les passerelles d une instance l autre de cr er des connexions bref d allier la cr ativit la curiosit C est l int r t majeur de l histoire qui ne conquiert sa scientificit ventuelle que par la confrontation des points de vue Ce d bat permanent exclut la connaissance d finitive La part d inconnaissable dans Kuusinen demeure non seulement parce que les mat riaux dont nous faisons usage restent imparfaits mais parce que notre mani re de reconstruire les faits se veut interrogative Nos murs ont des trous
301. graphie locale comme G Haupt le soulignait propos du volume Autriche dont il fut le principal artisan ou des volumes Japon qui durent tre r vis s Ses tentatives pour mettre en chantier le volume Allemagne avec des historiens de RFA n ont cependant pas abouti avant que J Droz et J Maitron ne r activent le projet Mais J Jemnitz par exemple tait et est charg en collaboration avec M Dufournaud de la r daction du volume Hongrie Ces entreprises ont la plupart du temps d bouch conform ment son programme sur des tudes monographiques J en citerai deux plus particuli rement en rapport avec les ditions de documents ci dessus mentionn es Parti guide le rayonnement de la social d mocratie allemande dans le Sud est europ en qui rend compte d un aspect important de l internationalisme et Les groupes dirigeants internationaux du mouvement ouvrier qui constitue un essai de prosopographie 4 1 Programm und Wirklichkeit Die internationale Sozialdemokratie vor 1914 Neuwied Luchterhand 1970 2 Correspondance L nine Huysmans 1905 1914 Paris La Haye Mouton 1963 164 p sous la direction de G HAUPT par C WEILL G BADIA I PETIT Rosa Luxemburg Vive la lutte Correspondance 1891 1914 J tais je suis je serai Correspondance 1914 1919 Paris Maspero 1976 et 1977 422 et 430 p avec J JEMNITZ et L VAN ROSSUM Karl Kautsky und die Sozialdemokratie S dosteuropas Korrespondenz 1
302. hangements strat giques majeurs M me l on le devine d j l adaptation peut se faire car chacun dispose ce niveau de registres d analyse diff rents adapt s la m me situation de m me qu on a pu rep rer plusieurs registres de vocabulaire qui forment une sorte de r servoir collectif dans lequel on puise diff remment en fonction des Situations Enfin il me semble indispensable de creuser le poids des repr sentations mentales dans le processus d cisionnel Comme l a montr Pierre Laborie dans ses tudes pilotes sur l opinion fran aise dans les ann es 1930 et 1940 au del de l v nement tel que l historien l a isol et d crypt c est sa repr sentation par les contemporains qui est essentielle pour comprendre ce qui a pes sur la d cision Ce sont l deux formes de reconstruction qui n ont ni les m mes objectifs ni les m mes cons quences Cependant il faut souligner les risques encourus par les historiens devant une telle profusion archivistique dont les effets pervers se sont d j fait sentir me semble t il Sous r serve d inventaire je vois quatre principaux cueils limm diatet le n opositivisme d voy l imp rialisme de la source et l imp rialisme de la nouveaut L imm diatet Dans un compte rendu remarquable consacr un mauvais ouvrage Alain G rard Slama crivait dans le Figaro du 8 d cembre 1994 Ignorant apparemment qu une pi ce d archive est un mat riau brut souve
303. histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 271 signature de Jos Diaz l article Unit et d mocratie en soulignait en f vrier 1938 la perspective strat gique dans le sens du document mis par Moscou en septembre Il ne s agissait pas d apr s lui de renforcer le r le politique du PCE mais de donner forme au type de participation demand par les masses dans la lutte antifasciste en rempla ant les accords entre de nombreux partis et syndicats par une liste unique d cid e au pr alable La cause de la d mocratie et la cause de l unit ne peuvent tre s par es Ses ennemis sont la suspicion due l esprit de parti et les restes de la vieille m thode politique qui consistait gouverner en cr ant des divisions parmi le peuple sic C est ainsi que s exprimerait le caract re d mocratique et populaire de la r volution espagnole L id e tait lanc e Seules manquaient les conditions pour la mettre en pratique EPILOGUE LES VARIANTES DE LA DEFAITE La minceur de la documentation sur l Espagne de 1938 dans les archives de PIC surprend Des questions comme la possibilit du retrait du gouvernement ou les discussions avec Negrin la tia la tante selon la cl des t l grammes restent pratiquement dans l ombre L axe de la politique communiste consiste renforcer la r sistance et viter une paix de compromis qui ne
304. i des archives pertinentes Amsterdam d tient la plus grande partie des papiers Marx Engels et les mat riaux sur l AIT y sont dispers s dans un certain nombre de fonds d archives Moscou d tient la majorit de la documentation concernant l AIT rassembl e dans le fonds 21 Le recensement effectu lex IML est sans doute le plus d taill puisqu il existe plusieurs fiches par document Jusqu tr s r cemment il n tait pas possible pour les chercheurs trangers l Institut de consulter directement les fichiers Actuellement on est en train de r diger des inventaires dont celui du fonds 21 Aussi bien Amsterdam qu Moscou l acc s aux documents n tait pas facile quoique pour des raisons diff rentes LE TRAITEMENT DES DOCUMENTS Il s agit presque exclusivement de textes manuscrits souvent crits sur du mauvais papier probablement avec de l encre de mauvaise qualit En plus les documents n ont pas t conserv s dans des conditions id ales sauf partir du moment o ils ont t recueillis par des institutions de conservation L introduction de la photocopie du microfilm et de la microfiche a permis de confectionner dans la plupart des cas des copies relativement faciles lire En maniant ces copies l on vite de d t riorer davantage l original et Pon dispose du texte tel qu il appara t dans sa forme premi re sans passer par l interm diaire d une copie la main ou dactylographi e un stade
305. i menac s d enlisement Il est donc urgent pour eux de mener une r flexion approfondie sur la nature de cette documentation et sur l usage raisonn qui peut en tre fait Or les sp cialistes des Premi re et Deuxi me Internationales ont d j une exp rience suffisamment ancienne pour pouvoir faire l objet d une r flexion g n rale y compris prospective De toutes les Internationales ouvri res l Association Internationale des Travailleurs 1864 1876 est celle qui a t la plus tudi e celle aussi pour laquelle il y a eu le plus gros effort de collationnement archivistique et de publication des sources Aussi est il possible de dresser d sormais un bilan historiographique d ensemble Michel Cordillot montre comment d une approche institutionnelle puis d une approche de bas en haut relevant 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 22 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs toutes deux des degr s divers de l histoire l gitimation on est en train de passer une histoire analytique et explicative qui devra largement s appuyer sur des archives autres que celles des diff rentes instances de l AIT afin d crire une histoire sociale de la Premi re Internationale Les archives internes aux diff rents niveaux de l organisation constituent certes un point de d part oblig Mais une fois surmont s tous les ob
306. iae faisait partie int grante de la pratique du pouvoir Se pose ainsi le probl me de l objectivit de ces sources Il semble presque que cette masse in dite d archives peu pur es ait favoris une attitude de foi na ve dans 1 J Arch GETTY Origins of the Great Purges Cambridge Mass Cambridge University Press 1985 G bor Tam s RITTERSPORN Simplifications staliniennes et complications sovi tiques Tensions sociales et conflits politiques en URSS 1933 1953 Paris ditions des Archives contemporaines 1988 2 Pierre BROUE Rolle und Funktion von S uberungen im Rahmen des kommunistischen Herrschaftssystem in H WEBER et al Kommunisten verfolgen Kommunisten op cit p 538 546 3 Berthold UNFRIED fait cette remarque in Rituale von Konfession und Selbstkritik article cit p 149 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Brigitte Studer 209 l nonc brut des mat riaux Or comme tout corpus de textes constitu les archives du Komintern ont leur histoire leurs conditions de production Sont elles seulement compl tes N oublions pas qu elles ont d abord servi comme archives de travail et qu elles ont d tre d m nag es en catastrophe durant la guerre En outre le syst me de provenance selon lequel ces archives sont organis es a ses incontestables avantages quoiqu il risque aussi d emprisonner le chercheu
307. iatnitski Kuusinen Humbert Droz L Orgbureau comptait entre 7 et 14 membres avec parmi eux tous les secr taires du CE Leurs noms sont connus depuis longtemps la presse du Komintern les avait publi s d s leur lection par le CE Les proc s verbaux toujours sign s par Piatnitski nous permettent aujourd hui de cerner leur comp tence L orgbureau se r unit environ deux fois par mois pour discuter les rapports et les plans de travail que les chefs des d partements et des organisations de masse lui pr sentaient 2 L orgbureau fut le moteur et l organe de contr le de la construction de l appareil pendant la phase qu on pourrait appeler d accumulation primitive Il fut dissout sur proposition du pr sidium lors du VIT pl num largi la fin de l ann e 1926 dans le cadre d une vaste r organisation de l appareil moscovite 3 LA REORGANISATION DE 1926 1927 Nous connaissons le d but de cette r organisation notre avis la plus importante jusqu en 1935 par un rapport de l ex cutif Ce rapport de l ann e 1926 est peut tre le dernier qui nous ait donn jusqu louverture des archives un aper u sur une r organisation en cours Le nombre des secr taires passe de 5 13 chaque secr taire tant responsable d un groupe de pays Secr tariats de pays avril 1926 r partition g ographique 4 a Allemagne b France Italie Belgique Suisse c Grande Bretagne Irlande Pays Bas Australie Afrique du
308. ich FIRSOV Die S uberungen im Apparat der Komintern in Hermann WEBER et al Kommunisten verfolgen Kommunisten Slalinistischer Terror und S uberungen in den kommunistischen Parteien Europas seit den dreissiger Jahren Berlin Akademie Verlag 1993 p 37 51 Mikha l PANTELEIEV Les purges staliniennes au sein du Komintern en 1937 1938 quelques rep res sociologiques Mat riaux pour l histoire de notre temps n 34 janv juin 1994 p 24 25 2 Elemente und Urspr nge totaler Herrschaft M nchen Z rich Serie Piper 1986 p 524 3 ce propos les observations de Michel Foucault sur le fonctionnement du pouvoir dans des institutions disciplinaires me semblent tout fait pertinentes cf Surveiller et punir Naissance de la prison Paris Gallimard 1975 en particulier p 197 sq 4 Reinhard M LLER Die S uberung Moskau 1936 Stenogramm einer geschlossenen Parteiversammlung Reinbek bei Hamburg rororo aktuell 1991 591 p Berthold UNFRIED Rituale von Konfession und Selbstkritik Bilder vom stalinistischen Kader in Jabrbuch f r historische 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Brigitte Studer 205 l Internationale comme un syst me d ensemble total il appara t que les finalit s politiques communes ne formaient que la partie merg e des attaches entre les partis communistes d Europe de l Ouest et le cen
309. ience politique des travailleurs Il mentionne Malaga le caract re erron de la campagne antisocialiste bref les attitudes globalement sectaires La nouvelle strat gie doit s adapter la combativit ouvri re contre le fascisme 1 CRCEDHC 495 32 142 original en fran ais 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 252 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs comme dans la politique de front unique du PCF Diaz a assist le 26 juin la conf rence d Ivry o Thorez a propos le pacte antifasciste la SFIO et il r clame l autorisation de r aliser un virage semblable Au fur et mesure que se d roulait cette conf rence j en suis arriv la conclusion suivante si l on tient compte de la situation de la France et de celle de l Espagne o nous nous trouvons dans les conditions d une r volution et si l on tient compte du danger mena ant que constituent le fascisme la r action j en suis arriv la conclusion que la politique de front unique du PCF est tout fait correcte et que notre politique de front unique est absolument ferm e troite et incompr hensible pour les ouvriers 1 En avouant leur chec les dirigeants du PCE ouvrent donc la voie du Front populaire En m me temps la CP repousse le projet de th ses du 27 juillet sur la r volution espagnole uvre du RLS Ste
310. ier Il faut y ajouter les interpr tations qui pr sentaient l histoire du PSOE comme s encha nant avec une apparente vidence On y a fait allusion Si elles ont eu une telle fortune c est qu un autre aspect du PSOE incitait l tudier de mani re acritique savoir son discours car dans sa premi re p riode il fonctionne totalement sur le mode de l vidence Certes les exigences de la propagande y poussent toute organisation politique Mais on sait que la simplification voire la trivialisation laquelle on a recours usage externe peut coexister avec des d bats internes ou avec des formes plus labor es plus intellectualis es de l expos id ologique Groupe peu nombreux et repli sur lui m me nettement centralis tant du point de vue organisationnel c est une pr occupation fondamentale que du point de vue g ographique soup onneux l gard des mouvements qui se produisent dans la soci t le PSOE des premi res ann es r unit presque toutes les conditions pour s cr ter un discours destin r pondre au mod le abstrait de l ouvrier conscient et qui de fait reprend bien des traits de l ouvrier de m tier inspirateur de cette fiction L organe madril ne du PSOE bien contr l par le pr sident et fondateur Pablo Iglesias dont la 1 IISG Amsterdam L 4942 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Michel Ralle
311. ieurs intervenants Il faudra cependant pour que cette r flexion puisse tre men e son terme avoir acc s parall lement aux archives du Parti et de l tat russe o il reste plus d licat pour l instant de p n trer La troisi me concerne les recherches de type prosopographique dont on entrevoit d sormais tout ce qu elles pourraient apporter en d pit du caract re souvent limit sinon biais des informations figurant dans les biographies officielles Or rien ne s oppose plus ce que de telles recherches soient d sormais men es sur une tr s grande chelle La quatri me concernerait la publication avec toutes les pr cautions scientifiques requises d ensembles documentaires l image de ce qui a d j t r alis pour les deux premi res Internationales ou encore les archives du Kominform Un certain nombre de recueils de sources ont certes d j t publi s sur tel ou tel aspect de l activit de l Internationale communiste Mais il devient possible d sormais de pousser beaucoup plus avant cette dimension de la recherche historique qui permettrait de mettre la disposition de la communaut historienne internationale des instruments de travail aussi utiles qu indispensables On pourrait dire en somme que tout en r fl chissant des probl matiques nouvelles les historiens du mouvement ouvrier se trouvent confront s un largissement de leurs horizons En ce sens le chemin risque de s av rer
312. if des rapports de force en faveur du socialisme et de l tat sovi tique Mais fut tout aussi vidente la discordance entre les critiques qu il adressa aux partis occidentaux et celles beaucoup plus radicales adress es par les Yougoslaves 5 Toutefois la plus importante des oppositions porta probablement sur la question grecque propos de laquelle la r serve de la d l gation sovi tique contrastait avec l appui enthousiaste des Yougoslaves opposant leurs pressions un refus ferme d admettre le parti communiste grec au Kominform 4 On peut penser que sur ce point le mandat confi par Staline la d l gation fut pressant Mais Jdanov en personne quelques mois avant en mai 1947 s exprima tr s prudemment au sujet du r le de l URSS dans un entretien avec le leader communiste grec Zakariadis bien qu il affirm t que la lutte arm e en Gr ce a cass les dents aux Anglais et a soulev le monde contre Truman et tout en d clarant sa compr hension pour les demandes d aide active de l URSS le dirigeant sovi tique avait fait remarquer son interlocuteur que tout le monde ne comprend pas que pour engager l URSS avec toutes ses forces il faut choisir le moment 5 l gard 1 Ibid chap 6 2 Cf McCAGG Stalin Embattled op cit chap 12 3 Cf S PONS La politica estera dell Urss il Cominform e il Pci 1947 1948 Studi storici 1994 n 4 4 Cf L J GIBJANSKY Kak voznik Kominform art c
313. ifs donnent une image st r otyp e de l organisation et des courants qui la traversent Plus un personnage a de notori t plus il est enferm dans des clivages d finis a priori Kuusinen n chappe pas la r gle Kenen joukoissa seisot 1 Dans quel camp es tu Telle semble tre d j au sein du parti social d mocrate finlandais la question fondamentale Les fonds de l ancien SSDP conserv s pour la plupart au Ty v en Arkisto Archives ouvri res d pendantes de l actuel parti social d mocrate 2 traitent de sujets limit s Ils se composent pour l essentiel de publications d poque 5 donc d un mat riel destin la propagande et de comptes rendus de discussions au sein des diverses instances du parti 4 dont la formalisation a posteriori appara t vidente 1 Titre d un ouvrage de Kimmo RENTOIA sur le parti communiste finlandais entre 1937 et 1945 WSOY Porvoo Helsinki 1994 2 Les Archives d tat Valtion Arkisto les Archives du Parlement Eduskunnan Arkisto les Archives du Peuple Kansan Arkisto fond es par les D mocrates Populaires o militaient les communistes ont aussi des fonds int ressants Les premi res contiennent en particulier les documents concernant la guerre civile de 1918 avec les d lib rations du Commissariat du Peuple organe ex cutif de la Finlande rouge Kansanvaltuuskunta 3 Parmi celles ci des centaines de brochures consacr es des probl mes particuliers ou destin es
314. igines familiales et g ographiques des mobilit s de la formation des activit s professionnelles de l engagement des lectures Certes tout n est pas dit et pour ce qui est des rapports avec l Internationale les Kominterniens se contentent de formules sibyllines Ainsi Maurice Tr and crit il dans son autobiographie r dig e Paris le 17 mars 1933 Depuis 2 ans aucune fonction que je puis d finir 4 Dans une autre bio r dig e Moscou le 16 octobre 1934 il pr cise J ai fais une auto bio lorsque je suis entr au service une 1 Voir sa biographie par Serge COSSERON dans Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier Allemagne sous la direction de Jacques DROZ Paris Les ditions ouvri res et son dossier personnel au CRCEDHC 495 205 6339 2 CRCEDHC 495 270 81 3 M moires d Albert Vassart 4 CRCEDHC 495 270 8372 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 150 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs autre pour la commission des cadres en France et celle ci 1 La consigne est de livrer le maximum d informations sur la vie personnelle et politique dans le pays et de rester discret sur les liens internationaux Quelle que soit la richesse de cette documentation elle doit tre compl t e par d autres dossiers d archives en particulier ceux de la commission des cadres du Komint
315. ignale ainsi de mani re tr s pr cise comment combiner les apports des archives diplomatiques avec les informations fournies par celles 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 190 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs de FIC Ces diff rentes archives apparaissent ainsi utiles des recherches d histoire politique qui d bordent largement l histoire du communisme Bien que la contribution de ces archives reste limit e pour l histoire du radicalisme fran ais elles permettent des clairages nouveaux sur des questions souvent mal connues touchant l activit internationale et gouvernementale La masse documentaire et l importance des dossiers biographiques conserv s dans les archives de PIC autorisent des recherches d histoire sociale comme l expose R mi Skoutelsky Les dossiers des volontaires fran ais partis combattre en Espagne dans les rangs des Brigades Internationales constituent un mat riau partir duquel des tudes quantitatives deviennent possibles ainsi qu une investigation de caract re prosopographique Tout en d mystifiant cette source qui demande de nombreuses pr cautions critiques il montre leur caract re irrempla able explorant ainsi une orientation de recherche d autant plus prometteuse que des donn es biographiques se retrouvent dans de nombreux fonds L exploitation des fonds des instances
316. igreux Les archives du Krestintern sssri 151 Michel Dreyfus Le d bat sur le syndicalisme bases multiples travers les archives du Profintern et quelques autres 159 Monty Johnstone Le parti communiste britannique vu de Moscou ou de Londres au temps du KOMINHETR nn 169 Silvio Pons La direction stalinienne et le Kominform quelques r flexions sur l c nf rencede T94 vinien e Re nn Ne 177 IV partie Archives de Moscou pistes nouvelles et usages E I iT REA TEI EE A A 187 Brigitte Studer Secrets d organisation et acc s au savoir ce que les archives russes nous apprennent sur les pratiques du pouvoir dans le Komintern 193 Peter Huber Les organes dirigeants du Komintern un chantier peErmanenliisiesiici oriin iain ei E e A ENE E 211 Sabine Jansen L apport des archives de Moscou l histoire du radicalisme 227 R mi Skoutelsky Les archives des Brigades internationales et l analyse DrOSODOSRUDADRS QE us Anne use VAR Un A A en A au 241 Antonio Elorza Le Front populaire espagnol travers les archives du ROME RER SAR ns TS SR a 249 Serge Wolikow L histoire du PCF comme section nationale l preuve des archives de Css Red iont E eE a en nn 275 Conclusion Vers un renouveau de l histoire du mouvement ouvrier 287 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon AIT AVER BI BP BSI CC
317. il m a t permis d acc der cette th se n e t jamais t qu hypoth se 3 Voir l article de Nicolas WERTH De la sovi tologie en g n ral et des archives russes en particulier Le d bat n 77 nov d c 1993 4 Voir par exemple la biographie remplie par Marthe Potosniak Moscou le 30 ao t 1930 CRCEDHC 495 270 4926 Les questions restent peu nombreuses mais les r ponses sont d velopp es D j le processus de remise de soi est en uvre 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Claude Pennetier 149 bolcheviques au biographique pour comprendre la mise en place pendant la p riode stalinienne de ces enqu tes portant la fois sur les origines sociales et sur l itin raire Les premi re traces apparaissent en France en 1925 dans le cadre de l cole l niniste de Bobigny o Alfred Kurella Kominternien d origine allemande sollicita le t moignage biographique des l ves et en fit la mati re d un livre publi en russe La G n ration l niniste du prol tariat fran ais 1 Notons que Jacques Duclos fut de ceux qui firent cet exercice avec une satisfaction visible de parler la premi re personne et de se livrer une introspection pour clairer les raisons de son engagement Le document fut d ailleurs conserv et figure dans son dossier personnel c t de son autobiographie r dig e le 26 d cembre 1931 et de celle du 22
318. il s agit d une erreur politique tr s grave que nous ne devrions pas avoir commise Vous avez compl tement raison nous ne devions pas participer dans un gouvernement avec le provocateur trotskyste et encore moins avec le tra tre Nin agent de Trotsky en Espagne aussi criminel et assassin que lui 1 Oublis et erreurs bien s r mais aussi plus grande autonomie de la d l gation de l IC qui selon le t moignage de Marty g re de mani re autocratique l activit politique prenant les mesures qu elle juge opportunes conduisant les conversations de haut niveau recevant les principales informations et r digeant m me les ditoriaux de Mundo Obrero Il n est donc pas tonnant que derri re discours et communiqu s dans l application de la politique de Front populaire men e entre juillet 1936 et juillet 1937 arriv e de Togliatti la priorit m ait pas t le front mais le bloc qui veut donner une h g monie politique et militaire de plus en plus grande au PCE L intervention de Codovilla lors du BP du 30 juillet 1937 la veille de sa disgr ce mais il a d j r ussi faire tomber le gouvernement de Largo Caballero et le pouvoir est occup par un homme ouvert l gard du PCE Juan Negrin 2 pourrait servir d exemple on peut gagner la guerre mais condition que ce soit le PCE qui la dirige car c est en lui que les masses ont confiance parce qu elles voient en lui le seul qui soit capable d orga
319. iliser avec profit les mat riaux du Komintern en liaison avec les autres fonds documentaires les archives historiques du KPD et les divers legs De plus le fonds Internationale communiste Comit ex cutif repr sentation du KPD contient entre autres choses des proc s verbaux des prises de d cision des r solutions et une correspondance avec les diff rents rouages du Komintern Il concerne la p riode 1919 1945 et comprend 481 dossiers sur 7 65 m lin aires Par contre les fonds du Bureau central de la section allemande aupr s du CC du PCR b et ceux des repr sentants allemands aupr s de la KJI de l IRH et de l IAH sont moins volumineux La biblioth que de la fondation des archives des partis et des organisations de masse de la RDA Environ 1 400 000 titres ont pu tre sauvegard s dans le cadre de la Biblioth que de la Fondation des archives des partis L essentiel provient de l ancienne Biblioth que de l IML On y a int gr d autres fonds issus de biblioth ques que l on a ferm es comme celle de l Acad mie des sciences ou celle de l union des syndicats libres allemands 2 De plus trois biblioth ques de parti y ont t imm diatement incorpor es Gr ce cela la 1 Les fonds inaccessibles taient r pertori s dans un inventaire sp cial l inventaire 8 2 La Biblioth que du FdGB a t relog e dans une annexe de la Fondation des archives des partis rue D nhoff 1996 EUD Institut d histoir
320. illet l occasion des conversations prochaines avec l IOS que dans la situation actuelle ni parti communiste Espagne ni Komintern ne veulent tablissement dictature prol tarienne en Espagne que nous ne quittons pas position de d fense r publique et d mocratie et qu en Espagne maintenant se d cide largement le sort de la d mocratie europ enne D o la n cessit urgente d aider le peuple espagnol 2 C tait une politique formellement tr s coh rente dont le contenu sera maintenu gr ce au contr le direct de Dimitrov Les initiatives se multiplient au second semestre 1936 On pourrait souligner la proposition du secr tariat le 31 juillet par laquelle il demande Codovilla et Diaz d obtenir du gouvernement Giral une d claration qui insiste sur le fait que la lutte n a pas d autre objectif que la d fense de la r publique d mocratique et que les confiscations ne constituent pas une menace pour la propri t priv e puisqu elles punissent les propri taires complices des rebelles Le gouvernement devrait aussi d clarer que le peuple espagnol et son gouvernement appr cient les sentiments religieux de k population l occupation des monast res sic n ayant lieu que parce qu il s agit de foyers de la r bellion Le signe le plus net est l insistance au d but septembre 1936 pour garder le gouvernement Giral M me le 4 alors que la constitution du gouvernement Largo Caballero est imminente le secr tariat s
321. illeurs et travailleuses de cette industrie Les autres tant presque exclusivement des ouvriers canadiens fran ais et italiens Tr s peu de Canadiens d origine britannique travaillent dans cette industrie cette poque les militants radicaux sont nombreux dans la communaut ouvri re juive Beaucoup d entre eux ont quitt soit l Allemagne cause des lois antisocialistes soit la Russie ou la Pologne cause du climat politique hostile L UIOVD et le TAVA incluent au d part un fort courant socialiste Plusieurs de ces militants vont adh rer au Parti communiste par la suite Apr s des d buts tr s combatifs ces deux syndicats vont rapidement modifier leurs strat gies Ils s orientent vers une participation accrue au sein des entreprises Cette nouvelle orientation sera vivement combattue par les militants communistes Entre les deux groupes une bataille d envergure va se d rouler Finalement les r formistes vont la gagner et les communistes seront expuls s des rangs syndicaux de la confection la fin des ann es vingt Ils formeront un nouveau syndicat l ndustrial Needle Trades Union l poque de la ligne classe contre classe Si la bataille a t vive dans le TAVA elle n en a pas t moins importante dans d autres secteurs Au congr s des m tiers et du travail du Canada CMTC la lutte fut f roce L anticommunisme tait le lot de nombreux syndicalistes qui rivalisaient avec le patronat dans leurs a
322. imande adress e aux partis qui ne d cid rent qu avec retard et de mani re insuffisamment s rieuse de chercher un accord avec la social d mocratie Avec d autres le PCE tait clairement d sign Codovilla avait beaucoup d l ments pour pr voir un changement de cap que rien ne l emp chait de suivre D o la nouveaut de son intervention le 15 juillet devant la commission Dimitrov Il voque le danger fasciste en Espagne et la forte r ponse unitaire de la classe ouvri re Les lections de Malaga n taient plus une h r sie mais un exemple de la mani re dont le PCE c est dire lui m me avait per u les exigences de la nouvelle situation Les masses exigeaient la fin de l affrontement entre communistes et socialistes Dans le discours de Codovilla pointait d j l id e d un bloc populaire La r alisation du front unique n tait pas seulement le r sultat de notre propagande ce fut surtout l tat d esprit qui se cr a dans les masses apr s l av nement du fascisme en Allemagne Apr s ledit av nement les masses travailleuses s empar rent de cette id e il faut r unir dans un seul bloc toutes les forces ouvri res qui existent tous les partis qui luttent contre le fascisme 1 Un peu plus tard Jos Diaz Moscou avec une d l gation espagnole renouvelle l attaque Il souligne le divorce entre les masses et la politique du PCE alors que l antifascisme est devenu central dans la consc
323. in du dogmatisme qu on avait pu parfois lui reprocher Or ces positions originales ne sont pas imm diatement lisibles dans les archives du parti 6 preuve que ces derni res n enregistrent que ce qui correspond un certain rituel des attitudes Kuusinen soucieux de discipline n explique pas les raisons de son volution sans doute parce qu il ne souhaite pas donner le spectacle de la division ses adversaires Tout au plus peut on tablir des hypoth ses partir de faits r v l s par certains documents il n appara t plus par exemple dans les comptes du Ty mies et modifie certaines de ses prises de position officielles 1 Voir ses critiques d ouvrages et ses interventions en Commission Ex cutive 2 Antti KUJALA Suomalaiset vallankumousj rjest t ja poliittinen rikollisuus in Historiallinen Aikakauskirja 1981 2 Suomen sosialidemokraattinsen puolueen 5 edustajakokouksen p yt kirja p 161 166 Anarkia ja vallankumous article th orique de Kuusinen in Sosialistinen Aikakauslehti n 17 18 oct 1906 3 Erkki SALOMAA Viaporin kapina Kansankulttuuri Oy Helsinki 1965 4 Hannu SOIKKANEN Kobti kansanvaltaa t 1 1899 1937 Vaasa 1975 Cet auteur a utilis principalement les d lib rations de la Commission Ex cutive et du Conseil du Parti pour l ann e 1917 On en trouve confirmation aussi dans les archives personnelles de Kuusinen saisies par la police en 1918 et conserv es aux Archives d
324. ination entre les partis communistes avant m me que ne se pose le probl me de r pondre au plan Marshall Quelques lettres de Molotov inform rent d autres leaders communistes de la lettre de Jdanov Thorez Dimitrov Rakosi Georgju Dej Pollitt Gottwald Tito Gomulka le fait que dans cette liste manque Togliatti pourrait tre symptomatique 2 Tout cela contribue nous restituer une image plus r aliste du r le de Jdanov dans la politique trang re sovi tique D un autre c t si on doute de l hypoth se de sa liaison organique avec les Yougoslaves la question reste ouverte sur les diff rences bien connues soit lexicales soit de fond entre son rapport et le rapport pr sent par Malenkov trois jours avant en sa qualit de repr sentant du parti sovi tique la conf rence Il ne s agit pas du fait que Malenkov ne fit aucune allusion la th orie des deux camps il n en pr senta pas m me une vision dichotomique de la politique internationale et son silence propos de la formule pouvait tre justifi par l exigence de ne pas d couvrir trop l avance le dessous des cartes de la d l gation sovi tique Le point principal est que Malenkov pr senta une interpr tation beaucoup plus ti de et prudente que celle de Jdanov sur les changements caus s par la Seconde Guerre mondiale Il parla d une mani re g n rale d un renforcement des positions du socialisme et de la d mocratie et d un affaiblissem
325. inemment id ologique celui d une science de l gitimation qu tait l histoire du mouvement ouvrier dans les pays du socialisme r el la publication des sources m me tronqu es tait un moyen de biaiser par rapport au diktat de l interpr tation officielle son arriv e en Occident en 1958 deux rencontres ont t d terminantes dans l itin raire scientifique de G Haupt celle avec J Maitron qui lui donna acc s la mouvance du Mouvement social et celle avec l ancien secr taire du BSI C Huysmans qui mit les archives de l Internationale sa disposition Pourquoi le vieil homme choisit il pr cis ment ce jeune historien venu de l Est alors que les demandes d un militant et historien chevronn comme J Braunthal s taient heurt es une fin de non recevoir Ce dernier s en est plaint aupr s de moi lors de notre unique rencontre Amsterdam Cette faveur est due sans nul doute la germanophobie tenace qu avait inspir e C Huysmans la p riode du nazisme 1 L acc s ce fonds documentaire fut en tout cas essentiel dans l orientation prise par les recherches de G Haupt partir de sa th se Za IF Internationale tude critique des sources essai bibliographique 2 il a suivi deux pistes la publication des documents du BSI 5 dont la deuxi me partie couvrant la p riode de 1907 1914 a t perdue entreprise compl t e la fin de sa vie par l dition critique des documents
326. initiative n avait plus aucune chance de succ s Elle fut d finitivement annul e par la d gradation de la situation militaire apr s la bataille de Teruel 2 Mais peu avant le d sastre sous l 1 CRCEDHC 495 74 209 original en fran ais 2 Dans son rapport du 28 1 1938 Togliatti jugeait que cette question tait celle que le parti avait la moins comprise De fait dans la r union du BP du 4 octobre 1937 les critiques furent vives d apr s les notes conserv es dans le fonds Togliatti de l Istitut Gramsci Personne ne va accepter notre solution car on craint notre force note Jes s Hernandez Dolores craint que socialistes et anarchistes ne s unissent face au PCE danger de bloc contre le parti souligne Anton Pour Uribe l id e des lections heurtait l orientation du front populaire Malgr cela on dut appliquer la consigne de Moscou m me sans succ s On ne re ut pas non plus passivement l instruction qui enjoignait aux ministres communistes d abandonner le gouvernement r publicain en mars 1938 Nous n avons pas retrouv le texte du t l gramme envoy par la maison et au contenu duquel fait r f rence Jes s Hernandez dans le chapitre VI de Yo fui un ministro de Stalin Madrid 1974 La situation internationale conseille un virage dans la politique espagnole Les ministres communistes devront cesser leur collaboration minist rielle Ce fut peut tre un conseil transmis 1996 EUD Institut d
327. int qu il n y a pas toujours solution de continuit entre les histoires crites par des militants et des travaux nettement post rieurs qui int grant apparemment l id e de la sch matisation du marxisme par la IF Internationale que l historiographie sp cialis e diffuse alors semblent nettement moins acritiques Ainsi certains auteurs reprennent l affirmation invraisemblable au vu des textes d une correction par Marx du premier programme du Parti en 1879 2 On pourrait consid rer qu il ne s agit que d un d tail peu significatif ou expliquer l absence d une franche rupture entre deux tats de l historiographie par les particularit s du contexte espagnol avec ses difficult s d acc s la documentation la nouveaut du th me voire l enthousiasme des chercheurs et la forte tendance l id ologisation Mais ce type d interpr tation lin aire a tout autant voir avec la repr sentation que les fondateurs du PSOE se faisaient de la politique et qui les a conduit tr s t t donner une vision de Phistoire du parti On se trouve de fait face une s rie d apparentes vidences qui se croisent et se cumulent passant des textes du parti ses premi res histoires et vice versa La premi re encore vivace est peut tre celle du caract re fortement guesdiste du PSOE qui pourrait expliquer son fonctionnement centralis son caract re ouvri riste le sch matisme de son discours etc Les apparences semblent en effet a
328. intenir tout prix dans le cadre du Front populaire ou assumer l isolement en essayant de r sister outrance par ses moyens militaires La recommandation de Dimitrov en ao t 1938 pour qui le PCE ne devait jamais appara tre comme le parti de la guerre allait dans la premi re direction tandis que l insistance sur la poursuite tout prix de la guerre menait la seconde Au moment o Casado tait sur le point de se soulever les deux d l gu s Togliatti et Stepanov avaient d cid de consulter Moscou Le 27 f vrier Aurore Togliatti prenait les devants en donnant dans sa question la seule r ponse raisonnable selon lui Devant le danger imminent d un soul vement militaire pouvait on conseiller que le parti David Gros prenne le pouvoir par la force avec perspective isolement politique presque complet possibilit s r sistance r duites et risque perte direction et cadres 3 Une nouvelle consultation informelle le 4 mars r p tait la question mais cette fois sans sugg rer la r ponse Celle ci n arriva pas puisque le soul vement avait eu lieu le 5 David isol attaqu par tous avait d j annonc Aurore comme un mauvais pr sage lorsqu il revint de France vers la zone centrale le 17 f vrier Derri re cette ind cision visible dans le comportement du PCE face au soul vement les prises de position de f vrier mettaient encore en relief la distance entre les deux conceptions du Fron
329. ion tant pr serv e non seulement par la preuve de la fr quence effective des contacts mais presque par la ressemblance anecdotique des situations Cette mise en relief conjoncturelle du guesdisme n est pas seulement l occasion de souligner son cho dans le socialisme espagnol qu il n est d ailleurs pas question de nier Il r duit surtout celui ci son rapport avec cette source privil gi e Il ne restait au chercheur qu essayer de reconstituer la filiation formelle de la th matique du PSOE en insistant sur les contacts personnels l change de correspondance entre Fran ais et Espagnols la traduction d articles ou de brochures etc Une partie de la production historiographique consacr e au PSOE s y est employ e quelque temps et il s y exprime souvent la d ception de n avoir pas davantage de t moignages plus directs et plus pr cis La raret d j soulign e de la documentation directe rend ces regrets compr hensibles Ce genre de travaux n accorde en g n ral qu une place fort modeste la connaissance des sp cificit s du monde ouvrier espagnol ses transformations sa culture La m me observation pourrait tre faite propos des travaux concernant l anarchisme qui il est souvent arriv aussi de tomber dans la tentation de l vidence Une analyse du discours et des attitudes du socialisme espagnol telle qu il les diffuse publiquement partir de 1886 en particulier peut certes y rep rer
330. ion Les proc s verbaux tablis pour fournir des arguments d nonciateurs induisent une vision d form e du mouvement ouvrier Les textes produits par l organisation constituent une autre ressource pour faire cette histoire du mouvement ouvrier ils permettent notamment d crire une histoire du discours explicite mais pas celle de l organisation en elle m me Gr ce louverture des fonds des archives russes il est aujourd hui possible pour la p riode allant jusqu la 1 Sonia COMBE Archives interdites les peurs fran aises face l Histoire contemporaine Paris Albin Michel 1994 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 16 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs deuxi me guerre mondiale d manciper l histoire ouvri re des archives polici res mais aussi de ces documents officiels DU BON USAGE DES ARCHIVES L ouverture des archives du Komintern conserv es au CRCEDHC Centre Russe de Conservation et d tude de la documentation en Histoire Contemporaine anciennement l Institut du marxisme l ninisme IML ainsi que d autres fonds conserv s l ancien si ge du PCUS est consid r e juste titre comme un v nement tr s important pour les chercheurs Ces fonds longtemps gard s jalousement en grand secret entrouverts parfois pour quelques dignitaires du r gime sovi tique ont suscit de nomb
331. ion exprim e dans le Trait d unification de rassembler les archives de tous les partis et organisations de masse dans une fondation sous contr le des Archives f d rales n a pas t enti rement r alis e Jusqu aujourd hui les archives de certains anciens partis du Bloc de la RDA comme le Parti lib ral d mocrate LDPD ou la CDU de l est n ont pas t transf r es par leurs nouveaux administrateurs occidentaux les directions de la CDU et du FDP Ces derni res se refusent jusqu pr sent honorer les clauses du Trait d unification Pour la recherche historique sur le communisme il n y a cependant pas de cons quences n gatives Car c t des papiers du SED et de ceux du KPD rassembl s par ce dernier les archives de l union des syndicats libres allemands FdGB qui taient all es provisoirement la Fondation Sassenbach font partie int grante de la Fondation des archives des partis Certaines difficult s qui se dressaient d autre part sur la voie d une fondation sous contr le ont pu tre surmont es par un compromis Elles concernaient la protection des donn es eu gard au grand nombre de d p ts et de documents personnels et la conservation de la biblioth que de l IML ou plus exactement la pr servation des liens entre les archives et 1 Gesetz zur nderung des Bundesarchivgesetzes Loi modificative de la loi sur les Archives f d rales Bundesgesetzblatt 1992 1 partie et Bundesrats D
332. ionnaire 2 Cette approche fut galement celle qui pr valut apr s la r volution bolchevique de 1917 et la fondation de la IF Internationale Apr s que sa cr ation Moscou eut t d cid e au plus haut niveau du parti tat bolchevique l Institut Marx Engels se mit en devoir sous l impulsion initiale de Riazanov de se consacrer l dition des crits de Marx et Engels afin encore de justifier la revendication d un h ritage id ologique en ligne directe Durant toute cette premi re phase priorit fut largement donn e l tude de l organisation centrale des congr s du r le des dirigeants de premier plan le tout dans des formes souvent pol miques Vint ensuite une deuxi me phase caract ris e par une plus grande sophistication scientifique du fait de l entr e en lice des historiens professionnels Cette phase a correspondu pour l essentiel la p riode de c l bration du centenaire de AIT du d but des ann es 1960 au milieu des ann es 1970 Le grand colloque organis Paris en 1964 sous l gide du CNRS 5 a fourni l occasion de dresser un premier bilan d ensemble tout en pr cisant les nouvelles approches m thodologiques Au del de l inventaire m thodique des mat riaux disponibles et de la publication de sources et de documents il s agissait alors 1 Max NETTIAU The Life of Michael Bakunin Michael Bakunin eine Biographie 3 vol Londres 1896 1898 Gustav JAECKH Die Internationale Eine Den
333. ionnement tait nimb de secret la structure de l organisation son personnel son financement ses prises de d cision Si les modifications dues la bolchevisation avaient t discut es au grand jour dans les ann es vingt les d tails de la restructuration de l appareil en 1935 en revanche n taient connus que des fonctionnaires centraux Ils ne furent r v l s ni aux militants ni au public 1 En effet la pratique du secret en mati re d information tait double Vers l ext rieur elle op rait par un filtrage des renseignements l int rieur par le cloisonnement des donn es Enfreindre les r gles de la clandestinit faire courir le risque que soient divulgu s des secrets de parti l ext rieur entra nait dans les cas graves une sanction de la commission internationale de contr le 2 Les employ s et m me les hauts fonctionnaires du Komintern taient soumis des consignes restreignant fortement leur libert d expression et de mouvement et cela en particulier dans les ann es trente L entr e du b timent du Komintern la Mokhovaja tait gard e et seules les personnes autoris es et d ment munies d un laissez passer pouvaient y p n trer aucune visite priv e n y tait admise 5 Et l exception des membres de la commission politique du secr tariat il tait d fendu d emporter des papiers Le contact des uns et des autres avec l ext rieur tait lui aussi r gi centralement Depuis 1936 i
334. ique et de ses oscillations tactiques tait d j largement complet sur la base des sources officielles presse actes des congr s etc Il n est pas destin changer beaucoup la lumi re des archives Ces derni res aident plut t comme j essayerai de l expliquer nuancer ce tableau et dessiner plus clairement certains d tails Dans d autres cas les archives de Moscou nous laissent entrevoir une norme quantit de donn es nouvelles Bien entendu il ne faudrait jamais oublier qu on ne parle pour le moment que des archives du Komintern et qu une partie seulement de celles ci sont vraiment accessibles tandis que des fonds importants sont en train de se fermer nouveau Quelques uns d importance vitale tels ceux du Pr sidium des Secr tariats de Dimitrov Manouilsky et Piatnitski ont t reclass s et personne ne sait quand ils seront rouverts De plus des collections comme les archives personnelles de Staline et les proc s verbaux du Politburo russe sont encore verrouill es au Kremlin aux archives pr sidentielles Les archives du KGB commencent seulement maintenant s entrouvrir selon des crit res assez n buleux La seule source pour laquelle il para t y avoir des progr s consid rables est celle des Archives du Narkomindel Mais part ces probl mes d accessibilit et m me s il n est pas tr s r aliste de s attendre des d couvertes renversantes susceptibles de bouleverser les grandes lig
335. iques 1982 p 365 373 3 Rapport d Henri Barbusse la direction de l Internationale communiste 2 ao t 1935 CRCEDHC 495 10a 384 4 Raoul Aubaud Jacques Kayser Robert Lange et Paul Anxionnaz avaient t d sign s par le Bureau du parti pour pr parer la journ e du 14 juillet 1935 et se sont montr s de fervents partisans du Rassemblement populaire cf Serge BERSTEIN op cit p 367 On peut ajouter ces noms ceux de Gabriel Delattre d put des Ardennes de Pierre Meunier ou encore de Robert Chambeiron tous trois membres de l entourage de Pierre Cot 5 Rachel MAZUY en d nombre au total une vingtaine dans Le Rassemblement universel pour la paix 1935 1939 m moire pour le DEA du Cycle sup rieur d histoire du XX si cle IEP 1991 p 148 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Sabine Jansen 233 Des rapports sur le RUP parviennent tr s r guli rement Moscou au si ge du Komintern 1 Bien que relativement peu nombreux dans les instances dirigeantes du RUP les internationalistes y occupent des postes clefs mais peu voyants et parviennent y nouer des relations de confiance avec les non communistes La teneur des comptes rendus faits l Internationale communiste s inscrit dans la ligne trac e par Henri Barbusse elle vise toujours montrer que l on recrute large et que l on contr le sans appara tre Louis Dolivet sec
336. isation de masse proche du Komintern m me si partir de 1930 le Profintern voit peu peu son r le s tioler pour dispara tre de fa on d finitive dans la plus grande discr tion en 1937 travers la lecture du Bulletin publi en quatre langues avec une grande fr quence deux trois fois par mois par son Comit ex cutif ainsi que des documents r dig s l occasion des 2 et 3 sessions de ce m me Comit ex cutif il est possible de suivre avec toute la minutie n cessaire les d bats internes qui se d roul rent au plus haut niveau de cette organisation et qui concernent le mouvement syndical du monde entier de l Afrique du Sud en passant par les pays Baltes le Canada l Am rique Latine sans oublier l Extr me Orient Il y a un mat riau d une richesse consid rable qui permettra de prendre la mesure exacte de ce que fut le syndicalisme anim par des militants communistes Non pas l image n cessairement embellie et passablement fallacieuse sans doute vis vis de la r alit que ce mouvement s effor ait de donner de lui m me au monde ext rieur mais ce qu il fut vraiment quelles 1 Comme le dit R TOSSTORF dans son article The Red International of Labour Unions o il recense notamment les travaux portant sur l histoire de cette organisation contribution in The Communist International and its National Sections 1919 1943 sous la dir de J ROJAHN Berne P Lang 1996 1996 EU
337. isations de front y compris les moins connues comme le Sportintern ou l Internationale du Th tre On a l impression que les informations qui pourraient surgir de ces pistes de recherche ont t pour le moment sous estim es Sans doute la p riode chronologique de l histoire du Komintern la plus int ressante pour le chercheur et qu il faudra tudier plus attentivement afin d en saisir les multiples nuances est celle qui suit le VIT congr s de FIC Je crois que la caract risation de cette p riode par le terme de d nomination g n rique de p riode des fronts populaires est insuffisante et qu il faudra tudier la politique de PIC en entrecroisant plusieurs d marches ce qui renvoie l accessibilit de toutes les archives et pas seulement celles du Komintern On doit videmment examiner de pr s les rapports entre la ligne de l IC et la politique ext rieure de l URSS ce qui correspond d ailleurs une d marche d j utilis e avec succ s mais il faudrait dans la mesure du possible s interroger sur les rapports entre les options dont disposait l Union sovi tique au niveau international et ce qui survivait encore du moins jusqu la fin de 1936 d une dialectique int rieure du parti De m me les ann es de la guerre tr s souvent oubli es dans les travaux sur le Komintern commencent d j appara tre sous une lumi re tout fait nouvelle la p riodisation traditionnelle en sort sinon boulevers e
338. it ex cutif ne lui font parvenir que ce que bon leur semble Si dans les ann es vingt le PCS s en plaint encore rechigne se prononcer sur l exclusion de Trotsky du parti bolchevique tant qu il ne dispose pas des textes relatifs au conflit proteste contre l envoi de kilos de mat riaux inutilisables au lieu de r ponses aux demandes il acceptera cette politique d information s lective et unilat rale par la force des choses dans les ann es trente 2 1 Il va de soi que je ne postule pas qu il y aurait en dessous une r alit vraie C est le processus d obscurcissement et en m me temps ce qui est obscurci qui forment la r alit historique du Komintern 2 A propos du conflit entre le PCS et PIC la fin des ann es vingt cf Peter STETTLER Die Kommunistische Partei der Schweiz 1921 1931 Bern Francke 1980 p 170 232 Willi GERSTER Die Basler Arbeiterbewegung zur Zeit der Totalkonfrontation zwischen Sozialdemokraten und Kommunisten 1927 1932 Von der Einbeitsfrontpolitik zur Sozialfaschismustheorie Basel 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Brigitte Studer 201 Un des moyens de pression disposition des instances dirigeantes de PIC pour obtenir la normalisation d une de leurs sections avait d ailleurs trait pr cis ment aux pr rogatives que leur conf raient les statuts du Komintern en mati re d information El
339. it central du PCF 11 juin 1934 CRCEDHC 495 20 570 2 Ibidem 3 Lettre du Comit central du PCF l IC 21 ao t 1934 CRCEDHC 495 20 570 4 Rapport sur diverses questions non dat CRCEDHC 495 10a 20 5 Sur le r le de Georges Cogniot cf ses m moires Parti pris cinquante cinq ans au service de l Humanisme r el t 1 D une guerre mondiale l autre ditions sociales 1976 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 230 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Gabriel P ri cherchent y attirer des hommes politiques de tous bords et plus particuli rement des radicaux On envisage ainsi la collaboration d douard Herriot auquel Georges Cogniot Jacques Duclos et Marcel Cachin sont charg s de rendre visite afin de le convaincre On a d j recrut comme membre du Secr tariat le s nateur centriste ancien radical mile Borel et une liste des adh rents ventuels est tablie qui comprend le journaliste Jacques Kayser vice pr sident du parti radical le s nateur de l Aube et ancien ministre Albert Sarraut Albert Bayet et L on Archimbaud 1 Le comit international pour la d fense du peuple thiopien et de la paix n officiellement le 3 septembre 1935 2 sert galement de structure attrape tout et plus particuli rement d attrape radicaux la veille de la r union du Conseil de la Soci
340. it historique Mais cet nonc ne se suffit pas en lui m me Les sources se rapportant aux purges demandent une r flexion approfondie sur leur caract re intrins que et une mise en contexte pr cise Ne serait ce que parce que l objet historique ainsi d fini reprend implicitement les normes de l poque Mais aussi parce que la vigilance avait sa dynamique propre et reposait sur un syst me de r gles informelles qu une lecture au premier degr ne saurait prendre en compte Une approche lin aire entra ne le risque d une simple reproduction de la logique inh rente ces documents de la recherche de d viations pass es qui expliqueraient la condamnation un proc d qui rel ve de ce qu on pourrait qualifier de mim tisme historique 3 Ainsi les dossiers de cadres nous en apprennent plus long sur les structures mentales des dirigeants du Komintern ou du Parti communiste sovi tique et sur la forme que prennent les ennemis dans leur imaginaire que sur la position politique r elle voire l attitude oppositionnelle d un individu condition d tre lus de mani re critique ces documents laissent entrevoir la pression l adaptation laquelle les collaborateurs du Komintern taient soumis les r gles de perception de soi et d autorepr sentation en vigueur ainsi que le processus de construction et de reconstruction permanente de la m moire dans un syst me dans lequel la damnatio memor
341. it le champ d analyse 1 Classe contre classe La question fran aise au IX ex cutif et au VI congr s de l IC Paris 1929 2 La question de la participation gouvernementale du PCF en 1936 Cahiers de PIMT n 32 1980 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 278 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Depuis 1991 l acc s aux archives des instances dirigeantes de l IC permet enfin de saisir leurs relations avec les sections nationales Cela modifie consid rablement le travail de l historien qui travaille sur une section nationale donn e Il a d sormais la possibilit d tudier le regard de l IC et son laboration ce qui lui permet d clairer ses prises de position l gard de tel ou tel PC national 1 cet gard les archives les plus riches sont certainement celles du secr tariat romain ou celles des commissions sp cialement constitu es pour examiner la situation du PCF Gr ce aux proc s verbaux de la commission politique ou du Pr sidium l historien peut mesurer concr tement les relations directes ou indirectes nou es par les dirigeants de PIC et ceux des sections nationales Les interm diaires d l gu s envoy s instructeurs prennent une consistance concr te lorsqu ils pr sentent des rapports circonstanci s sur leur activit et sur la situation politique du parti dont ils ont la cha
342. it p 143 5 CRCEDHC f 17 op 128 d 1019 1 36 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 182 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs d un autre parti qui ne fut pas admis au Kominform le parti finlandais Jdanov se conduisit prudemment au cours d un colloque qui eut lieu le 30 juin 1947 avec les leaders finlandais il conseilla d abandonner la strat gie des alliances qu il avait soutenue dans les ann es pr c dentes mais il resta dans le vague propos des modalit s et des finalit s de ce changement 1 Pour revenir sur les rapports avec les Yougoslaves le point le plus important est naturellement celui de la critique qui leur tait adress e dans une version pr paratoire du rapport la conf rence et qui fut supprim e dans le texte d finitif savoir l accusation d avoir fait des erreurs de gauche en politique trang re tout en ignorant le r le et les int r ts de l URSS avec une allusion vidente la politique yougoslave dans les Balkans aussi bien qu aux revendications territoriales sur Trieste et sur la Carinthie 2 Nous ne connaissons pas les processus d cisionnels qui men rent supprimer la critique contre les Yougoslaves dans le rapport de Jdanov on peut vraisemblablement y voir la d cision plus g n rale d viter les critiques contre les partis d Europe orientale la conf rence
343. itant resta limit souvent cause du manque d information concernant par exemple la p riode de sa vie o le futur militant n tait pas encore actif en tant que tel Les d buts de la vie professionnelle par exemple ne sont que rarement document s En Belgique les crits autobiographiques n taient pas de mise les ouvriers aussi se sont conform s cette habitude La recherche syst matique de documents personnels de lettres en premier lieu est une cons quence de cette approche qui se concentre sur la plus petite unit possible savoir l individu Une fois le crit re de d part tabli il s agit de rassembler les documents concern s Notre projet fut lanc dans le prolongement de la comm moration du centenaire de PAIT La pr paration de cette comm moration avait entra n des recherches syst matiques dans le but de rep rer et de localiser les sources manant de PAIT elle m me Cette recherche avait abouti une constatation double d une part quoique relativement r cente l histoire de l AIT tait mal connue et d autre part il en restait bien davantage de traces qu on ne le croyait ce qui rendait du m me coup injustifi e la carence relative de la 1 Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier en Belgique t 1 A B Bruxelles 1995 2 D E DEVREESE Militanten rond de Eerste Internationale in Belgi Militants autour de la Premi re Internationale en Belgique m moire de licence n
344. itiqua ses positions incorrectes Surtout insistait il demander dans la situation actuelle le remplacement du gouvernement Churchill par un Gouvernement Populaire am ne de l eau au moulin des l ments pro hitl riens et anti sovi tiques en Angleterre 4 Une rectification fut faite qui correspondait la position de la minorit au BP emmen e par Harry Pollitt 5 lequel se vit 1 F KING G MATTHEWS About Turn The British Communist Party and the Second World War The Verbatim Record of the Central Committee Meetings of 25 September and 2 3 October 1939 Introd de M Johnstone Londres Lawrence amp Wishart 1990 318 p 2 Voir ma communication The CPGB the Comintern and the War 1939 1941 What We Know and What We still Need to Know la conf rence Opening the Books Manchester 1994 para tre dans Science and Society New York v 61 n 1 printemps 1997 3 CRCEDHC 495 184 4 Ib 495 18 1335 5 Notes personnelles de Harry Pollitt 5 ao t 1959 sur 1939 1941 dans l archive du PCGB 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Monty Johnstone 175 r lire par son Comit Central au poste de secr taire g n ral dont il avait t destitu en octobre 1939 cause de son d saccord avec PIC Quoique le Komintern continuait jusqu sa dissolution en juin 1943 envoyer des messages au PCGB c tait la derni re fois q
345. ives among the leaders of the communist movement in charge of the Spanish revolution Serge WOLIKOW L histoire du PCF comme section nationale l preuve des archives de l IC L ouverture progressive des archives de l IC n a pas t sans effet sur la mani re d crire l histoire de ses sections nationales En mettant la disposition des chercheurs des donn es sur les modes de fonctionnement les relations entre le centre de l IC et sa p riph rie elle rend possible une vision plus complexe des relations avec les sections nationales Elle claire l imbrication entre une culture communiste internationale de plus en plus marqu e par le stalinisme et celle du parti communiste d un pays donn en l occurrence celui de la France avec son syst me politique et son histoire sp cifique Cette approche restitue mieux la complexit de ces rapports The progressive opening of the Communist Internationals archives bas indeed affected the way the history of its national sections is being written By providing scholars with data clarifying the manner in which the organization operated and the relationship between center and periphery it enables them to gain a more complex insight into the relationship between the International and its national sections It helps throw a new light on the overlap between an international communist culture more deeply influenced by Stalinism and that of a given country in this case France with its particular
346. ives nationales du Canada 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Robert Comeau et Bernard Dansereau 115 R cemment Gregory S Kealey et Reg Whitaker ont entrepris la publication des Bulletins de la GRC 1 disponibles aux archives du Service canadien du renseignement de s curit SCRS Les Security Bulletins contiennent des rapports sur les organisations r volutionnaires et les agitateurs au Canada Ces rapports hebdomadaires ont cependant largement t censur s avant que Kealey et Whitaker ne puissent les reproduire Les deux auteurs ont indiqu dans le texte chacune des coupures effectu es par le service de police Ces documents sont une des sources les plus pr cieuses sur la question de la r pression anticommuniste Ils apportent des renseignements tr s pr cis sur le travail de la principale force antisubversive canadienne ainsi que sur l volution de la compr hension qu elle se fait du communisme au Canada En suivant son travail on est aussi en mesure d aborder concr tement le travail des communistes Les archives de la Ville de Montr al ne poss dent pas les documents de travail de l escouade des communistes comme les fiches individuelles rapports d enqu te etc Le chercheur a toutefois acc s au rapport annuel de cette escouade compris dans le rapport annuel du Service de la police On y trouvera des donn es sur le nombre d interventions l
347. jon SECRETS D ORGANISATION ET ACCES AU SAVOIR CE QUE LES ARCHIVES RUSSES NOUS APPRENNENT SUR LES PRATIQUES DU POUVOIR DANS LE KOMINTERN Il y avait ce continent mythique dont tout le monde avait entendu parler et qui durant des d cennies avait hant l imaginaire politique de l Occident Des voyageurs en avaient rapport des t moignages certains enthousiastes d autres d sillusionn s ou d pr ciatifs Et gr ce aux al as de l histoire quelques sources documentaires les Archives de Smolensk avaient t transport es de l autre bord On en connaissait les vagues contours et grossi rement la topographie Des chercheurs en avaient explor les abords analys minutieusement les signaux d cod le langage observ la lorgnette le mode de vie de ses babitants leurs structures sociales Par recoubemenis des cartes avaient m me t dessin es Ma s on ne pouvait pas aller les v rifier sur place l acc s tant interdit Puis rapidement tout a chang On put d abord visiter les les alentour et peu de temps apr s accoster enfin sur le continent En 1992 il s est ouvert aux explorateurs Quelle autre g n ration d historiens a b n fici d une telle aubaine voir s ouvrir d normes fonds d archives on parle de 55 millions de pages se rapportant l histoire du Komintern maintenues jusqu ici presque herm tiquement closes Ferm es au public jusqu en 1987 elles se sont entrouvertes par la suite
348. jon 184 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs On arrive ainsi r sumer et reformuler les questions qu on s est pos es jusqu ici On doit se demander si les oscillations apparues dans la conduite de direction sovi tique ne furent pas l effet d une incertitude r elle qui ouvrit probablement Jdanov la marge d autonomie dont il fit montre Szklarska Poreba mais qui d boucha sur un choix partiel une s rie d apories mises en vidence soit par les discordances entre Jdanov et Malenkov soit par les limites du rapport de Jdanov En effet ce dernier ne se pr sentait pas comme un document d pourvu d incoh rences et de grosses lacunes D abord il laissait place une lecture moins bipolaire de la situation internationale avec la r affirmation d une contradiction entre tats Unis et Grande Bretagne une concession ind niable a conception traditionnelle des contradictions inter imp rialistes qui pendant toute l avant guerre avait constitu un l ment stable dans les conceptions sovi tiques de la s curit Le rapport ignorait une question aussi centrale de la politique d apr s guerre que l tait celle de l Allemagne Il vitait toute prise de position trop compromettante sur la question des Balkans et sur la guerre en Gr ce M me si on pouvait lire le rapport de Jdanov comme une d claration de guerre froide permanente 1 il ne repr sentait pas toutefois u
349. kschrifi zur vierzigj brigen Gr ndung der Internationalen Arbeiter Association Leipzig 1904 Franz MEHRING Karl Marx Geschichte seines Leben Leipzig 1918 2 James GUILLAUME L Internationale Documents et souvenirs 4 vol Paris 1905 1910 3 La Premi re Internationale L institution l implantation le rayonnement Paris d du CNRS 1968 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Michel Cordillot 27 de saisir essence de LAIT travers une approche de bas en haut de retrouver la base militante de pr senter la vie interne de l organisation dans sa dynamique et ses contradictions de ne n gliger aucun des diff rents niveaux de l organisation qu il soit local r gional ou national L encore pourtant bien que secondaire et le plus souvent seulement implicite la dimension l gitimatrice n tait pas totalement absente et s inscrivait dans le contexte politique du moment marqu par une remise en cause des organisations et institutions du mouvement ouvrier d alors critique du stalinisme mont e de l extr me gauche en Europe v nements de mai 1968 etc P riode extr mement f conde et novatrice si l on songe par exemple aux travaux de Jacques Rougerie pour la France de Marc Vuilleumier pour la Suisse et de tant d autres on peut dire que d une certaine fa on la c l bration du centenaire de la Commune en signala la fin en forme d a
350. l les r ponses sovi tiques au plan se superpos rent ainsi cette pr paration influant videmment sur les d cisions au sujet du caract re de la rencontre et 1 Cf K RENTOLA The Soviet Leadership and Finnish Communism in J NEVAKIVI ed Finnish Soviet Relations 1944 1948 Helsinki 1994 p 233 2 Cf S PONS The Twilight of the Cominform in The Cominform op cit p 483 503 3 Cf G F KENNAN The Sources of Soviet Conduct juill 1947 maintenant in F J FLERON Jr E P HOFFMANN R F LAIRD ed Classic Issues in Soviet Foreign Policy From Lenin to Brezhnev New York 1991 p 313 26 4 D SASSOON Espansione e declino del comunismo in Europa occidentale 1939 1948 Italia contemporanea marzo 1993 n 190 p 20 sgg 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Silvio Pons 183 des fonctions de la nouvelle institution Dans ce cas aussi nous pouvons conclure archives l appui un r le important de Jdanov le 2 juin 1947 il envoya une lettre Thorez par laquelle il manifesta la pr occupation de la direction sovi tique devant les v nements qui avaient pouss les communistes fran ais dans l opposition et il d clara que ceux ci avaient soulev Moscou un tonnement total 1 Autrement dit Jdanov se chargea d une des man uvres principales qui pr figuraient la n cessit d une coord
351. l tait strictement interdit aux 1 A propos des r organisations successives de l appareil du Komintern cf Bernhard H BAYERLEIN Die Central Bodies und der internationale Apparat der Kommunistischen Internationale als Problem der Forschung communication au colloque sur l Internationale communiste Amsterdam septembre 1992 Grant ADIBEKOV Eleonara SHAKHNASAROVA Reconstructions of the Comintern Organizational Structure in Centre and Periphery The History of the Comintern in the Ligbt of New Documents Ed by M NARINSKY and J ROJAHN Amsterdam International Institute of Social History 1996 p 65 73 Peter HUBER Struktur und Kompetenzverteilung im EKKI Apparat 1919 1943 ibid Brigitte STUDER Un parti sous influence Le Parti communiste suisse une section du Komintern 1931 1939 Lausanne ditions l ge d Homme 1994 p 153 172 plus particuli rement sur la restructuration de 1935 cf Brigitte STUDER More Autonomy for the National Sections The Reorganization of the ECCI after the 7 World Congress in Centre and Periphery op cit p 102 113 et idem Die Kominternstruktur nach dem 7 Weltkongress Dokument Das Protokoll des Sekretariats des EKKI ber die Reorganisierung des Apparates des EKKI 2 Oktober 1935 Internationale Wissenschafiliche Korrespondenz zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung 1995 n 1 p 25 53 2 Ainsi pour citer un exemple au printemps 193
352. l historiographie consacr e au PSOE Les premiers pas de celui ci qui se confondent avec les pol miques fondatrices contre l anarchisme semblent donner de l paisseur au r le d un groupe encore marginal sur le terrain je veux parler de la mention des liens entre quelques uns des membres fondateurs et la t te du mouvement marxiste c est dire les personnes de Marx et de Engels Parmi ces t moignages d un contact direct on connaissait depuis longtemps les souvenirs de Lorenzo sur sa rencontre avec Marx lors de la conf rence de Londres de PAIT Une partie de la correspondance de Mesa avec Engels avait t assez vite r v l e gr ce Max Nettlau 2 La publication de celle que les Lafargue changent avec Engels lors de leur s jour en Espagne au lendemain de la Commune 1 Cf divers travaux de T JIMENEZ ARAYA et surtout de A ELORZA qui commencent avec l dition comment e de nombreux textes classiques dans la Revista de Trabajo partir de 1970 2 Max NETTIAU Documentos in ditos sobre la Alianza y la Internacional en Espa a ed La Protesta Buenos Aires 1930 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 60 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs appara t ainsi comme une confirmation suppl mentaire Si on ajoute cela la conservation Barcelone autre lot notable des proc s verbaux et de la corr
353. l occasion de la comm moration du centenaire de l AIT qu elles pr sent rent publiquement leurs tr sors le catalogue de l exposition de septembre 1964 Bruxelles en t moigne 3 L historique des institutions Amsterdam et Moscou est suffisamment connu pour que je ne m y arr te pas en d tail L on sait que celui de Moscou fut fond fin 1920 sous la d nomination d Institut Marx Engels avec pour directeur David B Riazanov 4 L on sait aussi quelle fut la base premi re des collections savoir les mat riaux rassembl s par Riazanov avant la Premi re Guerre mondiale dans le cadre d une dition de documents manant de lAIT sous l gide de la II Internationale et d une dition Marx pour le trenti me anniversaire de sa mort sous l gide du Parti social d mocrate autrichien 5 L institut d Amsterdam fut fond fin 1935 probablement dans l id e d offrir un lieu o les archives du Parti social d mocrate allemand alors en exil seraient en s curit et pour viter qu elles ne soient vendues Moscou Du fait des circonstances politiques en Europe l institut d Amsterdam se retrouva de plus en plus amen jouer le r le de brigade de 1 J DHONDT Rapport de synth se in La Premi re Internationale l institution l implantation le rayonnement Paris CNRS 1968 p 463 2 R pertoire international des sources pour l tude des mouvements sociaux aux XIX et XIX si cles La Premi re Internationale Paris
354. la chute du groupe On vitera cependant un double cueil il s agit bien d une s rie mais elle est d origine judiciaire et non polici re Ces pi ces ont t s lectionn es pour des instructions et cette s lection et donc la mise en s rie a r pondu aux incriminations arr t es par la loi S y ajoute en outre second cueil le m me risque de voir surestim e la dimension polici re de par l origine m me des pi ces C est pour l tude des camps d internement en France entre 1939 et 1946 que j ai t amen travailler pour la premi re fois dans les archives du Komintern Moscou On y trouve en effet un fonds exceptionnel qui concerne cependant pour l essentiel la premi re phase de l internement apr s la d faite de la r publique espagnole la retirada et l ouverture de la fronti re en f vrier 1939 Le fonds du PCE stricto sensu est assez d cevant en la mati re l inverse de tout ce qui concerne les interbrigadistes et l appareil fran ais qui servit d interm diaire avec Moscou La tr s riche production militante y est conserv e qu elle concerne les groupes roumain ou allemand autrichien ou hongrois etc L int r t du fonds est donc majeur mais dans le travail que je consacre aux camps durant tout le temps de leur existence il est indispensable de le situer pr cis ment la masse des archives se trouve ailleurs en particulier aux Archives nationales et d partementales en France y com
355. la crise de la conscription 1916 1918 m moire de ma trise pr sent l Universit du Qu bec Montr al juin 1994 126 p Bernard DANSEREAU Le Mouvement ouvrier montr alais et la Premi re Guerre mondiale Cahiers d histoire politique n 2 AQHP hiver 1996 p 13 41 2 David JAY BERCUSON Fools and Wisemen the Rise and Fall of the One Big Union Montr al Mcgraw Hill Ryerson 1978 300 p et Peter WARRIAN The Challenge of the One Big Union Movement 1919 1921 MA thesis University of Waterloo 1971 137 p 3 Sur le Parti communiste canadien on pourra consulter Robert COMEAU et Bernard DIONNE Le Droit de se taire Histoire des communistes au Qu bec de la Premi re Guerre mondiale la R volution tranquille Montr al VLB diteur 1989 545 p Andr e LEVESQUE Virage gauche interdit Les communistes les socialistes et leurs ennemis au Qu bec 1929 1939 Montr al Bor al Express 1984 et Marcel FOURNIER Communisme et anticommunisme au Qu bec 1920 1950 Montr al Les d Albert Saint Martin 1979 167 p Le PCC a publi sa propre histoire sous le titre Le parti du socialisme au Canada L histoire du Parti communiste du Canada 1921 1976 Montr al ditions Nouvelles Fronti res 1985 358 p 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Robert Comeau et Bernard Dansereau 107 syndicats s av re une t che de grande importance pour
356. la guerre froide tant il est vrai que l espionnite ou une certaine vision polici re de l histoire ne sauraient tenir lieu de viatique au chercheur Sans doute alors faut il se r jouir de constater que se dessinent d autres centres d int r ts qui semblent indiquer que l avenir se situe tout autant dans l invention au sens tymologique du terme de probl matiques novatrices que dans le d frichement syst matique des fonds d sormais disponibles Le colloque de Dijon n aura pas t inutile s il a permis de mettre en vidence quelques pistes de recherche nouvelles notamment pour ce qui concerne l histoire du mouvement communiste international 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Conclusion 291 Sous r serve d un inventaire plus exhaustif on pourrait en mentionner au moins quatre La premi re consisterait privil gier une approche de bas en haut de l histoire du Komintern Il deviendrait de la sorte possible de mieux appr cier le r le des acteurs dits subalternes ainsi que le mode de relations qu ils entretenaient avec l ensemble de l organisation La deuxi me touche l tude des processus de prise de d cision dont il faut bien avouer que nous ne saisissons pas toujours les raisons et les modalit s Or c est une question d cisive pour l interpr tation du mouvement communiste et du r le de l Internationale comme l ont soulign plus
357. la th matique des publications guesdistes Pour ne prendre que quelques exemples on y retrouve fortement affirm e l id e du caract re n cessaire des changements historiques La r volution est inscrite dans l exp rience quotidienne de l exploitation et de la concentration continue de la propri t sans que les sp cificit s des situations nationales respectives soient prises en compte Comme le POF le PSOE insiste sur la nature exclusivement bourgeoise de l tat m me pourvu d un r gime parlementaire dont on ne peut attendre qu il puisse garantir les mesures sociales qui pourraient lui tre formellement arrach es par 1 Sur son r le non n gligeable en France voir Claude WILLARD La Naissance du Parti ouvrier fran ais Paris d Sociales 1981 2 Les Guesdistes Paris d sociales 1965 3 Cf TUNON DE LARA El movimiento op cit 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 62 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs les luttes ouvri res Toutefois s il est vrai que le PSOE finit par consid rer que la forme du gouvernement n est pas secondaire et par se joindre la d fense de la d mocratie on a vu qu il ne le fait que bien plus tard que le POF 1 Nous reviendrons sur cette nuance En tout cas l un et l autre insistent dans des termes semblables sur la priorit de la conqu te du pouvoir politique pa
358. laire les divergences entre radicaux prennent un tour aigu Pour la grande majorit des dirigeants du parti la logique id ologique prime l URSS est avant tout leurs yeux un tat r volutionnaire dont il faut se m fier C est le cas par exemple pour Yvon Delbos Georges Bonnet ou douard Daladier Pour les autres tel 1 3 d partement occidental du Commissaire du peuple aux Affaires trang res Minist re des Affaires trang res russe 0136 28 725 154 2 Un exemple de cette surveillance une fiche de renseignement intitul e Activit de l ambassade sovi tique Paris 9 novembre 1939 fonds du 2 Bureau de l tat Major de l Arm e Fran aise Centre de Conservation des collections historiques et documentaires 7 1 2063 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Sabine Jansen 237 Pierre Cot l URSS est d abord un tat europ en situ l Est de l Allemagne nazie qui se cherche des Alli s contre ce puissant voisin Si de fa on somme toute logique les archives des minist res sovi tiques sont particuli rement riches concernant le radicalisme de gouvernement celles de l ex Komintern fournissent des apports ponctuels souvent inattendus Ainsi en est il du compte rendu manuscrit tabli par le communiste Florimond Bonte de la conversation de la d l gation du Comit national de Rassemblement populaire avec douard Daladier pr sident du
359. lars appear to bave forgotten to consult them 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 298 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Denis PESCHANSKI Pour une utilisation raisonn e des archives partir d une double exp rience personnelle de chercheur et d diteur de textes il s agit de souligner la richesse incontestable des archives du Komintern en pr cisant les pistes qui apparaissent d j comme les plus prometteuses mais galement de s interroger sur les effets pervers pour la recherche et les chercheurs ce qui impose de rappeler quelques vidences sur les sources et leur traitement puis sur les modalit s de leur diffusion n cessaire et en France insuffisante Relying on my twofold personal experience as a scholar and documentary editor 1 would like to underscore the absolute richness of the Kominterns archives and to bighlight the most promising research areas underway I would also like to raise the possibility of counterbroductive effects that might threaten historical research and the work of scholar This leads me to insist on certain observations concerning the sources and the proper way to deal with them and how they could be edited and published which is necessary but too often neglected in France Aldo AGOSTI L historiographie du Komintern et ses sources jusqu en 1990 Aldo Agosti examine si
360. le internationale en de tr s rares cas elle exigea des modifications mineures 2 Elle consacrait beaucoup de temps l engagement de nouveaux collaborateurs du CE de l IC et aux demandes p cuniaires En octobre 1930 elle ratifia l embauche de Michel Marty fr re d Andr Marty en tant que rapporteur au Secr tariat des pays latins Elle refusa par contre d allouer 100 roubles la Suissesse Lydia D bi qui souhaitait acheter des habits occidentaux cette derni re se rendit en 1932 de Moscou Paris pour y diriger l appareil OMS Andr Marty put envoyer en 1932 20 roubles sa belle m re il en avait demand 45 V Codovilla re ut un suppl ment de salaire puisqu il devait aider sa femme vivant l tranger 5 Mais la Commission permanente d cidait galement quel collaborateur du CE de PIC pouvait b n ficier de privil ges En l ann e de crise 1932 elle tablit une liste des collaborateurs autoris s b n ficier de la table de midi En 1933 elle demanda que le budget pour 1934 pr voie la construction de trois datchas individuelles pour les membres du CE de PIC Un ternel sujet parmi les cadres dirigeants du Komintern taient les plaintes des habitants du Lux au sujet de rats puanteur bruit et expulsions injustes Apr s un incendie l h tel Lux la Commission permanente engagea le D partement administratif licencier le commandant du Lux Tcherbinine 4 Au printemps 1934 plus d une ann
361. le me para t tre celle de la place de PAIT par rapport au mouvement ouvrier de son temps et ce que Marx appelait le mouvement r el de l classe ouvri re et qu elle n incarna d ailleurs que tr s partiellement On s est trop longtemps content de poser comme postulat que PAIT avait t l origine du 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Michel Cordillot 29 mouvement ouvrier de type moderne Il s agit d sormais de reprendre cette question sous la forme d une hypoth se d montrer en analysant comment PAIT a pris appui sur le mouvement r el de la classe ouvri re comment et dans quelle mesure elle est intervenue pour structurer et en partie unifier le mouvement ouvrier de son temps comment elle lui donn conscience de lui m me comment elle a cr les conditions qui lui ont permis de mener des exp riences nouvelles et d en tirer certaines cons quences comment aussi elle a conditionn certains d veloppements ult rieurs 1 Cela impliquera n cessairement de replacer le probl me dans un contexte largi en passant de l histoire du mouvement ouvrier en soi l histoire sociale du mouvement ouvrier et d en examiner certaines dimensions encore peu tudi es Il conviendra ainsi d explorer des champs de recherche nouveaux tels que le contr le du march du travail AIT ayant t d une certaine fa on la premi re tentative effecti
362. le souligner puisque PAIT a aussi sinon surtout surv cu en tant que mythe La masse d informations tr s concr tes et contr lables que l on trouve dans la correspondance des militants contribue donner au mythe une r elle consistance 5 Par cons quent ces documents sont difficiles annoter septembre 1869 in Guillaume I 188 189 et dans une lettre de Perret Jung le 4 janvier 1870 in Correspondance 1865 1872 op cit doc 115 p 227 229 1 L ouvrage de C OUKHOW Documents relatifs l histoire de la Premi re Internationale en Wallonie Louvain Paris 1967 376 p reproduit une collection de documents publi s dans la presse internationaliste 2 H WOUTERS Documenten 1866 1880 op cit p 194 262 3 Les trangers n taient pas inqui t s condition de ne pas s occuper ouvertement de politique Bruxelles tait un refuge de pr dilection pour les exil s fran ais se trouvant petite distance de leur patrie de plus on y parlait une sorte de fran ais 4 Bien que la libert de la presse f t tr s grande en Belgique la presse de PAIT pratiquait l autocensure pour ne pas fournir pr texte des poursuites judiciaires pour ne pas affaiblir l image du mouvement en portant des conflits et des exclusions au grand jour ou encore pour prot ger des militants r fugi s en Belgique comme Eug ne Varlin en 1870 par exemple 5 Quelques exemples la correspondance Vandenhouten Bernard apporte des preuv
363. les Montr al Montr al Universit de Montr al Facult des arts et des sciences D partement d histoire juin 1987 349 pages 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon LES ARCHIVES DE TROTSKY Pendant longtemps avant que ne s ouvrent La Chaux de Fonds les archives de Jules Humbert Droz les archives de Trotsky furent les seules accessibles aux chercheurs Mais ceux d Europe ne se sont gu re d plac s pour elles J avoue qu y tant entr le premier lors de l ouverture en 1980 de ce qu on appela longtemps la partie ferm e je m attendais au vu de leur contenu un rush Il n en fut rien Y avait il de la part des chercheurs et des sp cialistes confirm s une pr vention contre des archives qui les obligeraient ventuellement revoir leurs sch mas Il n en tait rien non plus C tait plut t semble t il l odeur de soufre que d gagent Trotsky et ceux qui crivent sur lui et qui n incommode pas seulement staliniens et ex staliniens La preuve bien des chercheurs qui n ont que moue m prisante pour les archives de Trotsky sont partis ventre terre pour Moscou d s qu ils ont compris ce qu ils avaient y gagner tous points de vue Ils pers v rent d ailleurs et j avoue que celui qui conna t les archives de Trot
364. les disposaient en effet de la possibilit de faire parvenir aux partis communistes soit des lettres ouvertes que ces derniers taient oblig s de publier soit des lettres ferm es L Internationale pouvait ainsi imposer une grande ouverture ou alors circonscrire l information un petit cercle Dans Pun et l autre cas les directions nationales ne d cidaient ni de l usage ni des destinataires de ces directives Dans le cas des lettres ouvertes le proc d tait m me particuli rement humiliant pour les directions nationales puisqu il exposait non seulement aux membres mais encore au public les critiques auxquelles elles avaient t soumises par l Internationale D autre part le centre pouvait ventiler les informations sa guise Les destinataires des envois du Komintern taient en g n ral troitement circonscrits partir de 1932 chaque parti communiste devait m me nommer un responsable aux documents class s secrets charg de veiller ce que ceux ci ne parviennent pas entre les mains de personnes non autoris es 1 D une mani re g n rale les archives russes montrent qu au sein du Komintern l acc s l information fonctionne selon des r gles de centralisation et de s lectivit qui d favorisent nettement les sections Le PCS publiait bien en 1937 1938 une revue intitul e Wissen ist Macht mais dans l appareil de l Internationale ce n est pas lui qui d tenait ce pouvoir l Les archives de
365. les communistes Ces derniers croient en la n cessit de travailler l int rieur des grands syndicats majoritairement internationaux Le am ricains Ils veulent viter l cueil rencontr par la OBU qui avait tent de former des syndicats distincts proprement canadiens industriels et militants Les communistes croient au d part qu il faut radicaliser le mouvement syndical C est ainsi qu ils tentent d initier des luttes pour des objectifs imm diats en s appuyant sur la base et cherchant unir les militants d origine trang re foreign born workers aux travailleurs canadiens native born workers Les communistes participent activement l riposte aux agressions capitalistes qui marquent la premi re moiti de la d cennie 1920 Ces attaques anti ouvri res se manifestent principalement par des baisses de salaires du ch mage des ren gociations des contrats de travail etc Ils seront tr s actifs dans nouvelle phase d offensive caract ristique de la deuxi me moiti de la d cennie Dans les syndicats de fa on constante de 1921 1928 le PCC d nonce l bureaucratie syndicale Avec la mont e de l anticommunisme surtout partir de 1925 il met en avant la n cessit d appliquer la d mocratie syndicale Le PCC s oppose d s le d but la neutralit politique des syndicats et partir de 1922 il demande l adh sion au Parti ouvrier du Canada Canadian Labour Party 1 dont il est exclu au Qu bec en 1925
366. libi de la conspiration et de l espionnage l avantage de lennemi est qu il a beaucoup d espions dans le camp du gouvernement Mieux inform le secr tariat de l IC fut sans doute perplexe devant ce qu on lui racontait depuis l Espagne partir du 19 juillet se succ dent presque angoiss es les questions de Dimitrov et Manouilsky sur la situation militaire et politique sur le fonctionnement du Front populaire On ne devait former un gouvernement de salut national avec la participation des socialistes et des communistes qu en cas de situation d sesp r e videmment pas question de remplacer l arm e par des milices populaires mais n cessit au contraire d attirer les officiers loyaux de ne penser qu la lutte pour la victoire en se gardant des exc s d viter tout ce qui pouvait affaiblir le Front populaire de ne pas abandonner les positions du r gime d mocratique et de ne pas quitter le terrain de la d fense de la R publique Et bien s r informer s rieusement sur ce qui se passait Lorsque la guerre arrive le d veloppement logique d une politique fix e depuis des mois prend des contours pr cis avec la premi re longue note d instructions adress es par le secr tariat de IC le 23 juillet 1936 Vous ne devez pas vous laisser griser par les premiers succ s L adversaire est capable de faire durer la guerre civile Essayez d obtenir le d veloppement de l offensive la plus d cisive 1 CRCEDHC
367. lin 1992 Outre les Archives d tat et celles des partis il faut mentionner d autant qu elle est compl te une troisi me cat gorie d archives les fonds documentaires de l opposition est allemande ind pendante et critique vis vis du r gime Leur avenir est pourtant incertain Sur la biblioth que de la Fondation des archives des partis voir infra 2 Vue d ensemble sur les archives f d rales Das Bundesarchiv und seine Best nde Les Archives f d rales et leurs fonds 3 par Gerhard GRANIER Josef HENKE Klaus OLDENHAGE Boppard 1977 Schriften des Bundesarchives 10 bersicht ber die Best nde des deutschen Zentralarchivs Potsdam Regard d ensemble sur les Archives centrales allemandes de Potsdam Berlin 1957 Schrifienreibe des Deutschen Zentralarchivs 1 Ernst RITTER Tilman KOOPS Das Bundesarchiv Geschichte und Organisation Aufgaben Best nde Les Archives f d rales histoire et organisation t ches fonds Koblenz 1988 3 Pour les Archives d tat c est la Section II des Archives f d rales Reich allemand qui est depuis peu comp tente et dans ce cas pr cis le Service III 2 Int rieur Justice 4 Voir Das Bundesarchiv Kurzinformation Stand 25 8 1994 Pour le Service d tach de Berlin Centre annexe des Archives f d rales Aussenstelle Berlin Bundesarchiv Zwischenarchiv il n y a pas d information plus r cente 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNR
368. liste et qui devait bient t tre d nonc comme social fasciste Pollitt revient d une visite Moscou et raconte au Comit Central de son parti comment sous la pression surtout de Staline et de Boukharine il en est arriv adh rer la nouvelle ligne dite de classe contre classe Mais la majorit du Comit Central s y oppose par 16 votes 6 La bataille continue dans la Commission anglaise au IX pl num du CE de lIC o Campbell et Gallacher d fendent la ligne de leur Comit Central Ils sont finalement contraints de s incliner Il serait int ressant de comparer l exp rience de la Commission anglaise avec celle de la Commission fran aise au m me pl num o un tournant analogue fut impos Deux ann es 1928 et 1929 et deux congr s en 1929 durant une campagne virulente est men e contre un pr tendu danger droitier dans le parti tandis que la nouvelle ligne de la troisi me p riode est mise en place Elle am ne une perte d adh rents d sastreuse Mais d j fin 1931 et d but 1932 Pollitt r ussit faire accepter FIC et son parti une inflexion de sa politique surtout l gard des syndicats quoiqu en restant toujours dans le cadre de la ligne g n rale de la troisi me p riode La transition d cid e par le Komintern de la strat gie de la troisi me p riode celle des fronts unique et populaire effectu e entre 1933 et 1935 a t tr s bien accueillie
369. lization in the Comintern in Centenaire Jules Humbert Droz Actes du Colloque sur l Internationale communiste La Chaux de Fonds Fondation Jules Humbert Droz 1992 p 449 466 On trouvera galement des indications ce propos dans Brigitte STUDER Un parti sous influence op cit en particulier p 155 172 2 Serge WOLIKOW fait cette observation Le regard de l autre Le Komintern et le PCF in Centre and Periphery op cit p 189 202 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 198 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs est pas moins fondamentale puisqu partir de l interrogation premi re sur le mode de fonctionnement d une organisation politique internationale s ouvre une multitude de domaines de recherche Ils concernent autant l histoire du politique et des organisations que du culturel la sociologie ou l anthropologie historique voire l histoire des relations internationales Toute histoire du Komintern m me si elle focalise les ph nom nes internes n cessite une r flexion d ensemble Ainsi le contexte sovi tique l volution de l tat parti unique tendanciellement monopoliste et h g monique qui d cide de la vie publique du pays et tente de contr ler la vie priv e des citoyens conditionne aussi dans une large mesure l volution de l Internationale Quoique de mani re indirecte puisque cet
370. llaborateurs et des liaisons avec l tranger Aux secr taires occidentaux incombait la t che de pr parer pour les partis fr res les campagnes de justification des proc s En janvier 1937 c est Togliatti qui pr senta le rapport sur la campagne contre le centre antisovi tique trotskyste lors d une r union commun du secr tariat du CE du pr sidium et des repr sentants de parti 5 Le r le primordial du secr tariat et celui apparemment moins important du pr sidium du CE restent d terminer 1 Cette r organisation de l ann e 1939 fut pr c d e en juillet 1936 par un changement de nom L ancien D partement pour la propagande et les organisations de masse fut appel D partement pour la presse et la propagande Son chef devint Togliatti Cf Vorschl ge der seitens des Sekretariats eingesetzten Kommission 9 juill 1936 495 18 1099 CRCEDHC 2 Citons comme exemple le point 3 de la r union du secr tariat du 31 juill 1937 Folgende Streichungen aus der Mitarbeiterliste des Apparates des Sekretariats des EKKI zu best tigen Remmele Kraevski Alichanov Dobrovolska a Ortega Cernomordik Cernin Bronkovski Walecki Gerisch Mehring E M ller Eberlein Smoljanskij Wolk Le proc s verbal est sign par Dimitrov Marty Florin Gottwald Kuusinen Moskwin et Pieck PV 31 juill 1937 495 18 1213 CRCEDHC 3 Cf PV 31 janv 1937 495 18 1163 CRCEDHC 1996 EUD Institut d histoire contemporai
371. ller dans ce sens les sources trang res les plus couramment cit es par le discours central du socialisme espagnol sont les publications du courant guesdiste Marx bien s r est fort rare et Engels se r sume 1 C est le cas des Apuntes falsos d j cit s 2 TUNON DE LARA El movimiento obrero en la historia de Espa a Madrid d Taurus 1972 p 274 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Michel Ralle 61 l utilisation pol mique des deux brochures Socialisme scientifique et socialisme utopique et Les Bakouninistes au travail Un des pionniers du guesdisme a d ailleurs t un des fondateurs du socialisme espagnol Jos Mesa interlocuteur de Engels lorsque celui ci avait la responsabilit de l Espagne au Conseil g n ral de l AIT 1 L historiographie sp cialis e proche du point de vue interne du Parti ouvrier espagnol pouvait donc l interpr ter celle venue du courant communiste le r p tera comme une simple copie de cette variante du socialisme fran ais partir de 1965 elle trouvait m me une explication plus articul e avec la th se de Claude Willard 2 La reconstruction de la logique interne du POF sugg re sans que l historien fran ais y soit bien s r pour quoi que ce soit que ce sont les m mes sch mas qui animent le socialisme espagnol ou que l on peut assimiler Iglesias Guesde 3 Ia lin arit de l interpr tat
372. lusivit des droits d exploitation de certains fonds documentaires Il faudra peut tre encore quelques temps pour refroidir l objet de recherche communisme et surmonter ces probl mes pour que l excitation suscit e par ces sources nouvelles laisse place une d marche qui nous aide vraiment avancer dans la compr hension d un des ph nom nes qui a le plus profond ment marqu l histoire de notre si cle Aldo AGOSTI UNIVERSITE DE TURIN 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon A PROPOS DU DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE DES KOMINTERNIENS L ouverture partielle des archives de Moscou a tr s vite livr un flot d informations biographiques sur les militants communistes de diff rents pays comme sur les cadres de l Internationale communiste ceux qu on appelle couramment les Kominterniens Ce nom veille des images multiples les myst res de l action discr te et sans fronti re l exaltation de l action communiste internationale dans des pays hostiles ou les heures sombres du stalinisme avec ses agents disciplin s acteurs et victimes d une politique d puration 1 L image du Kominternien occupe une place particuli re dans le mouvement ouvrier Jamais la dimension internationale du militantisme n est apparue aussi forte Certes les
373. m me formation d esprit convaincus que nous sommes de leur honn tet et de leur bonne foi CRCEDHC 495 1 34 Un tiers au moins des membres du Comit central doivent tre des militants professionnels du Parti appoint s par lui et enti rement sa disposition c t d eux il faut placer des membres militants principalement dans les syndicats en qualit de fonctionnaires syndicaux tant donn e l importance exceptionnelle de la question syndicale il faut viser ce qu environ un tiers du Comit central soit compos de ces militants Lettre du Comit Ex cutif de Internationale au Comit Directeur du Parti communiste Fran ais 26 juillet 1921 in L Internationale Communiste et sa section fran aise Paris Librairie de L Humanit 1922 p 13 2 Il y a encore actuellement en dehors des rangs du Parti communiste fran ais beaucoup d l ments r volutionnaires pr cieux qui se consid rent syndicalistes Nous devons nous entendre avec eux t t ou tard nous unir dans les rangs d un Parti communiste unique in L Internationale Communiste et sa section fran aise p 4 3 Compte rendu st nographique CRCEDHC 517 1 119 D cisions du Conseil National 1 R solution sur le IV congr s Apr s avoir entendu le compte rendu du IV congr s mondial et 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Serge Wolikow 283 pr s par la direction de PIC
374. m ne fut pas fond sur la base d un plan pr tabli depuis longtemps et que dans une certaine mesure son profil politique fut improvis en moins d un mois Cela ne signifie pas comme nous l avons vu que le sc nario de la conf rence de Szklarska Poreba n ait pas t pr par l avance par les sovi tiques afin d luder et de surmonter les r sistances pr voir de la part des autres partis qui en effet surgirent et qui furent particuli rement fortes du c t polonais 2 Ce sc nario ne correspondait pratiquement pas celui que Staline lui m me avait concoct avec Gomulka au moment de lancer la conf rence 5 et qui pr voyait d attribuer ses travaux un sens beaucoup plus comminatoire pour tous les participants Toutefois m me dans la r alisation du tour de vis pr par l avance les man uvres des sovi tiques n apparaissent pas compl tement limpides Le 23 septembre avant que Malenkov formul t officiellement la proposition sur la seconde phase de la conf rence la d l gation sovi tique envoyait un message Staline comportant l affirmation que il est vident que tous les d l gu s soutiennent notre proposition sur la n cessit d inclure dans le programme des travaux de la conf rence le rapport sur la situation internationale et le rapport sur la coordination des activit s des partis communistes 4 Le 25 septembre Jdanov eut une conversation t l phonique avec Molotov en marge de laquelle il fit ce
375. mande souvent instrumentalisatrice Le nationalisme le communisme le socialisme ou encore le syndicalisme et l internationalisme sont par exemple des ph nom nes socio politiques qui conservent une r sonance actuelle laquelle le travail historique ne peut enti rement chapper Encore convient d viter une sorte de retour une histoire t l ologique l heure o les id ologies politiques du mouvement ouvrier sont remises en question L histoire lin aire longtemps domin e par un volutionnisme optimiste ne revient elle pas en force sous la forme d une histoire domin e par la recherche des sources originelles de ce qui serait l chec final du mouvement ouvrier contemporain Ces interrogations g n rales nous semblent n cessaires mais insuffisantes pour aborder les probl mes pos s par les archives Leur exploitation scientifique appelle une r flexion critique sur leur nature sp cifique C est ce quoi ce livre souhaite contribuer Les remarques qui suivent clairent le propos des instigateurs de cet ouvrage comme la d marche des diff rents auteurs qui ont accept de bonne gr ce les pistes de r flexion qui leur taient propos es Si les Archives sont au service de l historien selon la formule de Jean Favier 1 il est toujours utile de conna tre l origine des fonds consult s Qui a constitu ces archives Dans quels buts Quel tait le fonctionnement de l organisme qui a constitu ces fonds
376. marques g n rales concernent tout autant l histoire ouvri re que celle des mouvements sociaux et des organisations qui se revendiquent du mouvement ouvrier Pendant longtemps celui ci n a pas gard ses archives par prudence face la r pression et en raison d une certaine sous estimation de leur int r t intrins que Lorsque les organisations ouvri res comprirent l int r t d une m moire des v nements et de leur activit comme facteurs d identit pour l ducation des futurs militants ces archives sont devenues des enjeux de m moire officielle et parfois objets de querelles entre les diff rentes organisations Elles ont souvent t instrumentalis es au service d une histoire partisane par laquelle chaque force s effor ait d tablir sa l gitimit comme parti ou organisation du mouvement ouvrier Il est utile de conna tre cette histoire multiple avant de d pouiller de tels fonds pour comprendre leur organisation Pendant tr s longtemps malgr tout l histoire des mouvements ouvriers s est faite partir des fonds des archives publiques ceux de la surveillance polici re ceux des renseignements g n raux et des agents de l tat De tels fonds sont pr cieux mais ils ne concernent bien souvent que la partie visible de l activit du mouvement ouvrier savoir un meeting une manifestation voire une gr ve ou une meute Ils sont donc partiels et constitu s en fonction de la surveillance et de la r press
377. me un miroir d formant qui tend gommer la v ritable personnalit des hommes en la dissimulant derri re la logique collective de l organisation D o la n cessit d un recours des sources externes pour restituer la complexit du r le jou par chacun De m me Michel Ralle montre partir de l examen du cas du Parti socialiste ouvrier espagnol PSOE comment des options id ologiques pr con ues largement tributaires d une histoire instrumentalis e pour en faire une histoire l gitimation peuvent obscurcir les enjeux m thodologiques et donc brouiller l usage fait des sources comment aussi la prise en compte du contexte plus large et de la culture politique du pays consid r peut permettre d chapper ce pi ge travers ces quatre contributions se dessinent donc clairement une s rie de dangers propres l histoire des organisations ouvri res Le grand d fricheur que fut George Haupt en avait bien conscience sans doute parce que son itin raire personnel l avait amen avant beaucoup d autres r fl chir de mani re plus globale aux v ritables enjeux de l histoire sociale C est pour cette raison nous explique Claudie Weill qu il s est efforc durant toute sa vie de chercheur de conjuguer la recherche documentaire et l lucidation des probl mes historiographiques payant de sa personne pour aider ses 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 2100
378. ment ses amis sont beaucoup plus discrets Moins puissants au sein de l appareil ils ont aussi d autres pr occupations que de souligner ses m rites Il existe pourtant des t moignages favorables provenant parfois d adversaires 5 dans les sources partisanes Ici on loue sa modestie et sa puissance de travail sa sagacit ou ses facult s d adaptation Au total les sources manant du parti fonctionnent comme une sorte de filtre ou de miroir d formant Leur utilisation suppose donc un travail critique Kuusinen semble tre Potage des enjeux internes l organisation En tant qu individu il n appara t que par clipses malgr une forte personnalit En somme les archives du SSDP tracent de lui un portrait trop statique et manquant de relief Les autres types de sources permettent ils de retoucher ce portrait bien imparfait KUUSINEN DANS LES ARCHIVES HORS PARTI LE MIROIR ECLATE T moignages crits ou oraux livres de souvenir carnets de notes papiers personnels lettres intimes po mes crits pour des journaux tudiants les sources que j appellerai hors parti sont implicitement consid r es comme l expression de points de vue plus directs plus intimes que ceux des archives d organisations Encore faut il prendre en compte leur extr me h t rog n it Soulignons tout d abord qu il n ya pas d imperm abilit totale entre sources hors parti et archives des organisations Beaucoup de papiers
379. ment rapatri s de Prague soit seulement une partie de ces derniers avaient t transf r s dans le bureau de Slansky Dans les deux cas il est possible et plusieurs historiens le pensent qu une partie des Archives Marty se trouvent encore dans la capitale tch que 2 Dont la plupart des documents sont consultables par ailleurs la Biblioth que marxiste de Paris 3 Dans lequel figurent peu de documents sur la guerre d Espagne 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 244 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs du Comit d Aide l Espagne du 8 de l avenue Mathurin Moreau plaque tournante de l ensemble du dispositif aient t perdues On peut sch matiquement classer le gisement documentaire conserv Moscou en deux cat gories d une part les textes informant sur la gen se les structures le fonctionnement des Brigades internationales D autre part les dizaines de milliers de documents biographiques permettant d tablir une sociologie des volontaires La premi re cat gorie rapports circulaires correspondances nous permet de visiter de l int rieur les Brigades internationales Si l historien est agr ablement surpris par la relative absence de langue de bois comme l a soulign Daisy Devreese au sujet de la correspondance de l AIT on note sans fard dans ces documents i
380. mmunication souterraine des missaires et des instructeurs du Komintern sont pr cis es ou d cel es leur histoire se d gage des mythes qui l entourent l image de l tat major de la r volution internationale recouvre en fait la r alit d une intendance La fausse identification entre le mythe du militant international et la r alit d un appareil international de direction et de contr le perd tout fondement C est pr cis ment ce processus de transformation de la nature de l encadrement international entre la cr ation du Komintern en 1919 et sa dissolution en 1943 que nous voulons suivre dans le cadre de cet essai de biographie collective qu est le Dictionnaire des Kominterniens L IDEE DES DICTIONNAIRES INTERNATIONAUX L id e du Dictionnaire biographique des Kominterniens est n e de la rencontre entre l apport des archives du Centre russe de conservation et d tudes de k documentation en histoire contemporaine ancien Institut du marxisme l ninisme et le vaste chantier biographique entrepris par Jean Maitron c t des 43 volumes du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier fran ais qu il n est plus n cessaire de pr senter 1 Jean Maitron avait engag avec Georges Haupt 2 la publication d une s rie de dictionnaires internationaux ou plut t de dictionnaires nationaux concernant des pays trangers La s rie couvre cinq pays dans l ordre chronologique de publication l Autriche le Japon la Grande Br
381. mpr hension du mouvement ouvrier suppose une prise en compte plus approfondie des conditions d existence des mentalit s et de la pratique quotidienne de ses acteurs 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 290 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs eux m mes immerg s dans une soci t ayant ses propres caract res et imprimant sa marque sur l ensemble de ses membres Les fonds des organisations ouvri res privil gient d autre part chaque niveau l instance ou les instances qui arr te nt les d cisions par rapport aux organes subordonn s Ils incitent de ce fait les historiens s int resser davantage au centre qu aux p riph ries aux dirigeants plut t qu aux simples militants et surtout qu aux masses auxquelles ils s adressent Il est donc n cessaire de se d fier du syndrome hi rarchico centraliste et d aborder les probl mes sous des angles vari s en utilisant des sources de natures diverses ou en croisant des champs d tudes diff rents S agissant plus particuli rement de Phistoire du mouvement communiste international on peut certes comprendre qu apr s plusieurs d cennies durant lesquelles myst res dissimulations mensonges et intoxications ont pu avoir libre cours du fait du verrouillage des archives internes la tentation ait pu exister de c der au sensationnalisme ou au d sir de r ussir un scoop
382. n ber die innere Arbeitsorganisation der Kaderabteilung und die Beziehung mit der Spezialabteilung und den L ndersekretariaten f vr 1932 CRCEDHC 495 18 945 Cf galement B STUDER Un parti sous influence op cit p 155 156 3 De L nine Staline 1921 1931 Neuch tel A La Baconni re 1971 p 16 17 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 200 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs accroire que c est de l que tombaient les d cisions Mais en m me temps ce terme appartenait galement aux aspects de la r alit du monde communiste et on s effor ait de le confiner un emploi interne puisqu il refl tait la vision des communistes occidentaux L utiliser aujourd hui dans l historiographie met ainsi en lumi re l orientation fondamentale des partis communistes vers Moscou condition de ne pas perdre de vue que derri re les instances officielles du centre se profilaient des instances occultes par lesquelles passait le pouvoir de l tat parti russe il poss de donc parfaitement une fonction heuristique m me si elle reste partielle Si j insiste sur ce point c est qu mon avis le travail de l historien ou de l historienne du Komintern consiste pr cis ment d monter une r alit construite factice Ou autrement dit percer la surface lisse pr sent e aux contemporains pour
383. n consid re que ce collaborateur du CE de l IC soumis une surveillance ne se distinguait de ses coll gues ni par le caract re de son travail ni par ses capacit s personnelles on peut supposer que les agents du NKVD faisaient figurer de tels renseignements dans tous les dossiers Vu ce qui a t dit plus haut une question se pose qu est ce qui a t d terminant dans la d cision d arr ter tel ou tel collaborateur du CE de IIC les renseignements confidentiels des agents du NKVD ou bien les d nonciations explicites de ses coll gues qu on peut trouver en grand nombre dans certains dossiers personnels Pourquoi par exemple Boris Ponomarev le futur chef du D partement de politique internationale du CC du PCUS la diff rence de nombre de ses coll gues n a t il pas t arr t bien que son dossier contint des d nonciations l accusant d avoir des liens avec l ennemi du peuple Wilhelm Knorin membre du CC du PCR b entre 1927 et 1937 Le probl me est que l on ne sait pas exactement o a pu tre entrepos ce genre de sources Un document trouv dans les archives de PIML en donne une id e pour les chefs de l opposition au sein du PCR b qui furent pass s par les armes A Platonova responsable des archives a crit en effet au directeur de l Institut les lignes suivantes La commission du CC du PCR b qui avait inspect en 1939 le travail des archives de l IML avait propos que tous les mat riaux des en
384. n crit res d valuation valeurs transmises tout concourrait fa onner le cadre stalinien orthodoxe fid le la ligne 1 Conform ment la manie du secret dans le Komintern l identit des participants devait rester confidentielle le futur l ve avait l interdiction d bruiter la nouvelle dans son pays et en Union sovi tique il n tait connu des autres que sous un pseudonyme Plus qu une simple mesure de s curit il s agissait d une mise en condition de l l ve Par la radiation de sa propre histoire on faisait ainsi de son pass table rase et on le rendait perm able aux r f rents et aux codes de la culture sovi tique Cependant on ne saurait comprendre le fonctionnement du monde communiste en le r duisant son aspect coercitif m me dans ses formes b nignes L encadrement total dont le militant tait l objet lui apportait aussi des satisfactions Il l int grait dans un r seau de solidarit s lui procurait une grille d interpr tation de la r alit et le d chargeait jusqu un certain point des choix moraux que les non communistes taient astreints r soudre seuls De ce point de vue le microcosme communiste semble Kommunismusforschung 1994 p 148 164 et idem Die Konstituierung des stalinistichen kadets in Kritik und Sellostkritik Traverses Entich 1995 n 3 p 71 88 1 propos de la formation des cadres suisses Moscou cf B STUDER Un parti sous influence op
385. n dits Le Mouvement social n 111 avril juin 1980 Pour la citation cf p 75 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon II PARTIE ARCHIVES DU COMMUNISME RENOUVELLEMENT DES OUTILS ET PROBLEMES 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon La collecte et la conservation des archives sont une affaire tr s politique C est ce que nous indiquent les diff rentes contributions de cette deuxi me partie Une organisation aussi puissante que l Internationale communiste avec un centre commandant de nombreuses sections r parties travers le monde ne pouvait l vidence chapper ce type d enjeux tant pour son propre fonctionnement que pour d jouer la surveillance tenace voire brutale de ses ennemis Il fallait d abord d terminer ce qui tait enregistrer par crit ou pas Les pi ces t moins devaient servir en priorit la m moire officielle du Komintern et pas forc ment refl ter une mythique v rit des d bats Mikha l Panteleiev nous le dit de fa on implicite lorsqu il souligne la n cessit de conna tre le v ritable cheminement des prises de d cision Car autant que le contenu de tel ou tel document c est la mani re dont il a t labor qui importe dair
386. n de la CGT dans les ann es 1909 1910 par des militants guesdistes qui y sont alors minoritaires citons parmi eux V Renard qui lors du congr s d Amiens de cette organisation tenu en 1906 avait d fendu mais sans succ s la th se guesdiste de subordination du syndicat au parti Dans une tude publi e en 1913 1 M PIGENET Prestations et services dans le mouvement syndical fran ais 1860 1914 Cahiers d histoire de l Institut de recherches marxistes n 51 sp cial Syndicat et services 1993 p 7 28 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Michel Dreyfus 161 Paul Louis affirme que le r gime des bases multiples s est acclimat par toute l Europe 1 mais aucun moment il ne d montre une telle affirmation Si la notion du syndicalisme bases multiples a t certainement mise en pratique notamment en Belgique il ne semble pourtant pas que ce terme y ait t alors employ 2 pas plus qu il ne l a t en Grande Bretagne Par contre il a rencontr un certain cho en Espagne o on en trouve trace dans l organisation syndicale de certaines professions ainsi que dans un article publi par ce m me V Renard dans socialista le journal du PSOE 5 Il s agit donc d une notion qui de fa on diffuse a t pr sente dans des secteurs assez larges du syndicalisme europ en avant la Premi re Guerre mondiale m me si la r alit fut
387. n mati re documentaire ou le fait 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Archives du communisme renouvellement des outils et probl mes 77 d accorder une place excessive la dimension t l ologique des appareils communistes Il pr conise par contre de privil gier les approches prosopographiques ainsi que l tude des diff rents niveaux d cisionnels des comportements des acteurs de leurs rapports r ciproques et de leurs repr sentations mentales Cet optimisme quant lavenir des recherches repose sur un constat largement partag par les intervenants les archives sur le communisme sont d une grande richesse et on aurait tort de les sous estimer Cela est vrai pour les centres nouvellement ouverts au public Moscou mais aussi pour ceux de Berlin de Harvard ou de Milan Plus que d un d faut d information cest de l imperfection des m thodes d investigation qu ont longtemps souffert les historiens sp cialistes Le d fi qui leur est pos par la possibilit d utiliser des mat riaux in dits est donc de nature pist mologique Voil qui peut rassurer mais aussi inqui ter Tout d pendra de la capacit des chercheurs adopter des d marches plus ad quates leur objet et d passer les navrants d bats h rit s de la Guerre froide 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1
388. n monopole du pouvoir exerc par le parti communiste L esprit de l action de Codovilla et de Stepanov pendant la premi re ann e de la guerre tel que le refl tent leurs rapports confirme cette interpr tation La premi re critique de Codovila l gard de Negrin en tant que pr sident du conseil est l h t rog n it de son gouvernement Pour gagner la guerre lui comme Stepanov pense un bloc populaire de travailleurs et de soldats qui avec l aide des sovi tiques r aliserait l unit absorption des organisations socialistes vacuerait les scories de la bourgeoisie et ferait du PCE le centre de toute prise de d cision La proposition de tenir des lections tait la traduction politique de ce dessein strat gique Il est s r que l initiative ne vint pas de Togliatti Son premier rapport le 30 ao t 1937 pr cisait qu tant donn e la situation politique une consultation lectorale d boucherait sur des affrontements arm s C est Moscou qui l envisage en septembre lors de la visite de Codovilla il y sera retenu un certain temps et de Checa charg de poser son retour la question au BP du PCE L intervention de Manouilsky devant le pr sidium le 20 septembre montre la faveur dont l id e jouissait Moscou les lections taient un moyen de relever le moral de consolider le Front populaire et bien s r d craser les adversaires en l occurrence Largo Caballero et son groupe trotskyste
389. n ob it des r gles particuli res Les prises de position font l objet d une relation orient e voire ritualis e Chaque partie prenante chaque d cideur pratique l autocensure relative y compris en cas de d saccords graves avec ses camarades Il est donc d licat de juger du r le d un individu pris isol ment Quant aux archives ext rieures l organisation souvent d ordre plus intime elles sont par nature tr s h t rog nes ce qui suppose une explicitation de leur nature et une confrontation permanente entre elles Sans cet effort l interpr tation glisse vers le psychologisme la d connexion artificielle entre sph re publique et sph re priv e ou au contraire leur confusion syst matique Ce risque peut tre un stimulant efficace car nous sommes tenus d clairer les enjeux de questionner le pass en faisant jouer les articulations d une connaissance imparfaite mais riche d engagement et d humilit En proc dant de la sorte la trajectoire ult rieure de Kuusinen prend de la signification D pendant des structures dans laquelle sa vie militante s est initialement forg e elle pr sente apr s 1918 une relative continuit Sa formation intellectuelle a donn Kuusinen des cadres de pens e durables Son exp rience de la lutte de classe dans une soci t originale a marqu aussi pour longtemps son appr hension des r alit s Sa mani re de concevoir l engagement militant a t en outre stimul e par se
390. n voie de devenir historique Il a ouvert de nouvelles pistes de recherche qu il s agit maintenant d explorer Mais l euphorie des premi res heures n est pas rest e sans risques pour l historiographie amenant certains surestimer la port e des d couvertes condition d utiliser ces archives de mani re critique et de ne pas n gliger d autres sources telles que les fonds priv s les correspondances personnelles les archives de police des pays occidentaux voire la litt rature et le cin ma ainsi que d autres sources li es l imaginaire et aux repr sentations elles constituent cependant n en pas douter un instrument de travail formidable et inesp r pour les historiens du Komintern Brigitte STUDER LAUSANNE 1 C est d ailleurs une des raisons pour laquelle la direction de l Internationale consciente du fait multipliait autant que possible ses sources d informations 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon LES ORGANES DIRIGEANTS DU KOMINTERN UN CHANTIER PERMANENT En 1977 l historien tch que Frantisek Svatek finissait sa contribution sur les organes dirigeants du Komintern par la phrase suivante Jusqu l ouverture des archives du Komintern la seule m thode consiste dans l analyse syst matique des m moires et
391. nd pendance qui existait encore durant les ann es vingt parmi les cadres des PC La nouvelle r organisation loin de permettre l mergence d un nouvel quilibre des forces entre les partis fr res signifiait la r ussite totale de la normalisation et donc la possibilit de se passer des anciennes structures de contr le La r organisation de 1935 ma pas t suivi par d autres restructurations Seule exception le d partement pour la propagande et les organisations de masse fut r duit en 1937 et partag plus tard en d partement presse et agitation sous le Tch que Geminder et en d partement pour la propagande sous le Russe lovtchouk 1 L ancien d partement pour les liaisons OMS pass en 1935 sous la responsabilit de Trilisser s appela partir de 1936 service des liaisons ses deux chefs successifs J Abramov et B N M ller furent arr t s d s 1937 Des listes d exclus du parti et de l appareil du CE furent soumises r guli rement aux secr taires du CE qui les approuv rent 2 Nous pensons que le secr tariat devint avec la r organisation de 1935 le v ritable centre de gravit du Komintern Le secr tariat s tait dot d un appareil et se penchait lors de ses r unions sur toutes les questions politiques et d embauche Les deux Russes Manouilsky et Trilisser s occupaient des ressort d licats de l appareil Manouilsky de la surveillance des cadres Trilisser du choix des co
392. nd du d but du si cle jusqu la guerre civile mais encore au discours officiel du parti d s que ses premi res apparitions publiques dans les ann es 1880 lui donnent une identit 1 Cette continuit dans la repr sentation sur laquelle nous reviendrons permet d interroger le lien que son historiographie entretient avec les images qu il a construites de lui m me Ceci suppose un r examen de ce qui semblait admis dans l histoire du mouvement socialiste en Espagne en m me temps que le refus de consid rer comme une vidence une vision fig e du socialisme espagnol estompant des traits qui le distinguent des formes prises en Europe autour de la II Internationale Puisqu ils sont perceptibles dans les aspects ext rieurs de ses pratiques et de son discours o une analyse un peu attach e aux textes fait appara tre d autres r f rences que les influences g n ralement mentionn es ils incitent ne pas consid rer comme un obstacle d finitif le caract re lacunaire de l documentation disponible sur le PSOE Soulignons nouveau que le th me choisi n est pas sous les feux de l actualit Le relatif oubli o il est tomb ne sera pas corrig par l ouverture des archives de l ex URSS qui n apporteront ce n est pas une surprise que quelques compl ments sur la p riode 2 c est dire la longue phase qui pr c de avant 1910 l insertion du Parti combin e avec son accession la repr sentation parlementaire dans
393. ne UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Peter Huber 225 L APPAREIL EN MARS 1941 1 La structure de l appareil peu avant l attaque de la Wehrmacht tait la suivante On notera en comparaison avec 1935 une l g re diminution des effectifs l exception de ceux du d partement administratif qui passe 191 contre 97 en 1926 1 Membres du secr tariat Dimitrov Manouilsky Pieck Florin Marty Diaz Ibarruri Gottwald Togliatti 9 2 Appareil du secr tariat 35 en tout divis en Bureau du secr tariat Sergeev Belke Genina Udalova 4 Aides 16 Rapporteurs politiques 15 3 Archives centrales 12 4 Repr sentants de parti 10 5 Commission de contr le international Maggi Tchaka a Smeral Dengel 4 collaborateurs Scheinmann Lukanov Bucharova 3 6 D partement des cadres 48 en tout divis en Bureau 8 Europe centrale Th lmann Privorotska a Dzerzinski Motina Novik Zamek Kiseleva 7 Pays latins Blagoeva Bogomolova Vorobev Jankelevic 4 Pays balkaniques Vladimirov Inzov Soloveva 3 Pays anglo am ricains Volkov 1 Pays sud am ricains Badaljan Obtchinikova 2 Scandinavie Moltke Kazmertchouk 2 Pays orientaux 4 Colonies Kozlov 1 Groupe collaborateurs Ivanova Guscina 2 Archives du d partement 6 Groupe cadres jeunes 6 Archives Brigades internationales Fimmen Vicente 2 7 D partement presse et agitation 39 en tout divis en Direction Gemind
394. ne activit de premi re importance L Espagne fut au bout du compte un terrain d exp rimentation pour pr parer les op rations ult rieures de nos services de renseignement a r cemment crit un sp cialiste en affaires sp ciales Pavel Soudoplatov Il y avait trop de contraintes pour construire une alliance plurielle et une d mocratie politique telles que les revendiquaient les documents officiels de l IC DU FRONT POPUIAIRE A LA DEMOCRATIE POPULAIRE La nervosit de Stepanov et de Codovilla a pu aussi tre accentu e par la menace pour les positions du parti que constitua l affaire Nin au sujet de laquelle tout indique que les ministres Zugazagoitia et Irujo voulaient en savoir plus ainsi que sur quelques autres alors que Negrin voulait tout enterrer sous la pression communiste il d met Irujo de ses fonctions minist rielles Entre temps des d faites d cisives survenaient sur le front nord 1 CRCEDHC 495 74 204 original en fran ais 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 268 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs L IC avait des raisons d tre inqui te et cela poussa sans doute envoyer Togliatti comme nouveau repr sentant en principe pour les Ediciones Blasco aupr s des Brigades internationales Il inaugure une nouvelle m thode de direction rempla ant les ordres de Co
395. ne d claration globale Selon ces consid rations le positionnement de Jdanov et l influence de son r le pour une compr hension des orientations de la politique sovi tique dans la phase initiale de la guerre froide ne peuvent pas tre vus dans l optique d une v ritable alternative mais plut t de potentialit s l int rieur des r f rences politiques staliniennes Il para t peu cr dible qu il fut le porte parole d une simple strat gie d expansion de l tat apr s les pr cautions des deux premi res ann es d apr s guerre Une v ritable solution alternative se serait du reste uniquement constitu e dans l optique d une int gration dans le syst me international et dans le cadre d une conception diff rente des sph res d influence mais une hypoth se pareille n tait m me pas envisag e par la direction stalinienne de l apr s guerre et les propositions au sujet de la r organisation de l Europe formul es par Litvinov avant la fin de la guerre 2 n taient plus l ordre du jour en 1947 si tant est que celles ci aient jamais t prises en consid ration par les v ritables policy makers de l URSS Cependant l option limit e que Jdanov avait repr sent e de fa on contradictoire n est pas d pourvue d importance car elle concernait le probl me de la s curit dans les conceptions sovi tiques de politique trang re La s paration et l antagonisme avec le monde capitaliste n taient pas en discussion
396. ne d ottobre alla crisi del 29 Torino Giulio Finaudi Editore 1980 p 487 513 4 D ailleurs ces sources furent toutes inventori es par Thomas T HAMMOND qui publia les r f rences dans son ouvrage sur le monde communiste intitul Soviet Foreign Relations and World Communism Princeton Princeton University Press 1965 en particulier p 978 981 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Jean Vigreux 155 Le premier travail serait de revisiter les travaux de Jackson sur le fonctionnement du Krestintern et les liens IC PC nationaux Ce qui ouvre la piste d une histoire du Krestintern par aire g ographique dans laquelle les pays d Am rique latine d Europe et d Asie souligneraient des diff rences profondes en fonction des r alit s sociales mais aussi des cultures politiques Une telle approche mettrait en perspective les tactiques nationales entre r forme agraire collectivisation des terres et d fense de la petite propri t En second lieu on peut envisager l histoire du discours communiste pour les paysans Jusqu ce jour l historien connaissait seulement la partie haute de l iceberg gr ce aux diff rentes publications mais maintenant on peut appr hender l laboration du discours la mise en place des r solutions avec les pr rapports les discussions et l uvre finale ce qui permet de mesurer les carts C est donc le discours global qui peut
397. ne large mesure la fid lit des communistes occidentaux l autoritarisme stalinien La coh sion du syst me de l Internationale communiste dont la r action disciplin e des communistes occidentaux aux proc s de Moscou ou la signature du pacte germano sovi tique appara t comme la d monstration la plus flagrante est le r sultat d un double ph nom ne convergent la multiplication et l affinement du contr le par le centre s ajoute l adoption grandissante du syst me de valeurs sovi tiques puis plus sp cifiquement staliniennes par les communistes occidentaux M me si le transfert culturel entre l Est et l Ouest se fait de mani re de plus en plus unidirectionnelle si l homog n isation est obtenue aux d pens des valeurs sp cifiques des communistes le processus n est pas simplement impos par le haut il rencontre aussi l approbation par le bas Le regard historique peut d s lors gagner en pr cision en permettant de distinguer les donn es factuelles d une histoire positive longtemps voil es dans les secrets d organisation Il peut aussi largir sa perspective en percevant que le Komintern formait un ensemble et qu il faut pour le comprendre l appr hender aussi bien par le centre que par la p riph rie Enfin i peut gagner en profondeur en conceptualisant l Internationale comme un syst me total qui ne s arr tait pas au niveau des liens politiques entre les partis communistes occidentaux
398. nemis du peuple Zinoviev Kamenev que l IML avait en sa possession soient remis aux autorit s comp tentes dans un d lai de trois mois La commission d sign e par vous pour les tudier et pr parer ce transfert compos e du repr sentant du NKVD et des camarades Svetlov et Platonova avait pr sent 1 CRCEDHC f 495 73 217 p 44 2 CRCEDHC f 495 21 9 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Mikha l Panteleiev 83 le bilan de son travail Le repr sentant du NKVD le camarade Fokine ayant pris connaissance du choix des mat riaux s tait d marqu du travail effectu en commission en d clarant que selon le commissaire du Peuple autrement dit L B ria il serait n cessaire de mettre lesdits mat riaux la disposition du NKVD et qu on vous avait d ailleurs transmis ses propositions ce sujet 1 Mais si le d p t de certains documents du Komintern au NKVD n engendre gu re de doutes on n est pas certain qu ils y soient conserv s intacts ma connaissance certains mat riaux de caract re op rationnel concernant surtout des personnes condamn es ont t br l s en 1939 par une commission sp ciale sur ordre de L B ria 2 Nous connaissons aussi des cas o l on a br l des documents sans pr m ditation C est ce qui est arriv par m prise au dossier d Eugene Dennis le secr taire g n ral du comit national d
399. nes des reconstructions et des interpr tations les plus s rieuses d j existantes il est ind niable que toute une s rie de d tails et pas n cessairement d importance secondaire pourront tre claircis revus repens s et que de nombreuses hypoth ses avanc es jusqu maintenant de fa on dubitative pourront tre confirm es ou d menties par ces documents Que l on prenne par exemple les congr s et les r unions des pl nums chacun des sept congr s mondiaux et des treize pl nums a son inventaire dans les archives de Pouchkinska a et ceux ci contiennent des comptes rendus st nographiques beaucoup plus complets que les versions publi es Il est maintenant possible de les comparer et d identifier lacunes omissions distorsions que l on peut supposer plus fr quentes dans la p riode stalinienne On est maintenant en condition de v rifier les positions prises huis clos par les dirigeants du Komintern et des diff rents partis sur des questions importantes et d analyser leurs d saccords et leurs arguments Je me bornerai deux exemples la consultation des proc s verbaux des commissions pr paratoires du VIT congr s en partie d j connus gr ce la reconstitution faite par les historiens sovi tiques Lejbzon et Sirinja en 1974 montre une discussion serr e un v ritable affrontement politique dont les historiens ont toujours connu l existence sans toutefois pouvoir l attester On peut dire la m me chose pou
400. niser toutes les nergies qui existent dans notre peuple Le gouvernement qui dispara t ne repr sente rien car il faut qu il se d barrasse du lest bourgeois Quand le parti occupe une position de pouvoir il ne doit pas la partager De m me il faudrait que l unit avec les socialistes se fasse en sautant par dessus les comit s de liaison qui ont t mis en place Ces propos font douter de la sinc rit de l application des consignes de front populaire c est une autre logique politique On peut dire la m me chose des rapports de Stepanov o le Front populaire sert justifier des d cisions politiques conformes aux int r ts communistes Dans l tape finale de Largo Caballero il pr sente le PCE comme le porte parole des int r ts politiques et militaires des masses et des soldats de la R publique Mais le cadre rappelle celui des proc s de Moscou tous ceux qui s agitent autour sont des tra tres qui m nent la R publique sa perte Au premier plan les anarcho 1 CRCEDHC 495 10a 213 Id 2 Dans les notes que les ministres communistes remettent Togliatti conserv es dans les notes de l Institut Gramsci cette coordination est vidente avec des r unions qui pr c dent ou qui suivent les Conseils des ministres Dans le compte rendu concernant le Conseil du 15 mars 1938 on consigne il reprend nos propositions l une apr s l autre et il dit qu il est d accord De m me dans l affaire Nin l attitude
401. nne permet de renouveler l historiographie des ann es 1960 Certes les informations apport es ne remettent pas en cause les conclusions des travaux pionniers mais permettent de pr ciser certains aspects Cette profusion d archives confirme les travaux scientifiques en apportant plus d informations portant parfois sur des d tails importants la d marche historienne s en trouve renforc e car les affirmations anciennes se v rifient En ce sens l historien doit toujours donner une place relative l archive d autant plus qu il construit lui m me son corpus en aucun cas l archive ne se suffit elle m me il faut croiser ses sources ses regards sinon l histoire se r sumerait une dition d archives Les fonds du Krestintern et de l IAI conduisent revisiter les apports anciens tout en offrant de nouvelles pistes comme par exemple celle de la place originale tenue par les paysans en fait cette place part n est elle pas le r v lateur d une attitude plus complexe de l ambigu t qu ont les communistes concevoir la paysannerie Est ce une simple force d appoint la r volution prol tarienne Est ce l acceptation de son poids du rapport de force qu elle peut exercer D o le malaise qu exprime la question sur la propri t entre le centre et la p riph rie d fense de la petite propri t ou collectivisation tel est le dilemme de l IC en mati re paysanne Les archives du Krestintern permettent aussi d abor
402. nt ambigu parfois sans lien avec l intention de son propre r dacteur n cessitant toujours la confrontation avec d autres sources l auteur en fait un en soi un tabou un article de foi L analyse et la le on d passent largement le cas d esp ce et appellent une double exigence l intelligence du statut de la source qui quoi comment le poids et l importance la mise en s rie Le n opositivisme On croyait bien que les travaux des historiens fran ais en particulier nous mettaient l abri de r surgences n opositivistes y compris et peut tre surtout dans l historiographie du communisme marqu e par un effort constant pour comprendre le fonctionnement du syst me et sa complexit Tel ou tel pense donc qu il y a des faits bruts des unit s minimales de v rit r v ler gr ce aux documents renvoyant plus tard implicitement ou explicitement le temps de l interpr tation Il est malheureux qu on soit oblig de rappeler quelques acquis pist mologiques comme celui qui veut que 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 126 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs tout fait historique est une construction que l absence d interpr tation sous jacente n est toujours qu apparente qu une source ne parle pas d elle m me et que sa connaissance et sa production ne sont pas des gages de scientificit Comm
403. nt le parti Il faut dire enfin que cette campagne anticommuniste concentr e li e la politique de sabotage de l industrie de guerre de r serves de ravitaillement et li e la protection des fascistes embusqu s constitue la manifestation d une ligne politique bien d termin e d une ligne de capitulation et de compromis avec l ennemi 1 I n y a pas de place pour le pluralisme L autre est un subordonn ou un tra tre et pour consolider la pr sence politique du PCE on ne peut que poursuivre les tra tres Le classe contre classe devient l acte d accusation contre les dirigeants de toutes les forces politiques et syndicales qui n appuient pas le PCE Ainsi Stepanov ne baisse pas la garde face au gouvernement Negrin et d veloppe son penchant pour la chasse aux sorci res C est chez les plus fid les partisans de sa politique que les int r ts strat giques d finis par Staline l occasion de la guerre d Espagne trouvaient leur principal obstacle Pour le dire comme une v rit de La Palisse il n tait pas n cessaire que Staline intervint dans les d cisions du PCE pour d former la politique de front populaire les cadres staliniens y pourvoyaient largement De plus la transmission de la politique sovi tique ne passe pas seulement par PIC Il ya les circuits tatiques et militaires et aussi les services secrets dont le r le grandit partir du mois de d cembre 1936 lorsque la chasse aux trotskystes devient u
404. ntemps 1932 1 Pierre Cot Yon Delbos Edouard Pfeiffer ou encore Suzanne Schreiber rendent visite Rosenberg et s entretiennent avec lui des questions de politique int rieure et de la Situation internationale L histoire de ces contacts qui reste crire dessine n anmoins les contours d un groupe d amiti s franco sovi tiques peut on aller jusqu parler de lobby Les fonds fran ais conserv s aux ex Archives sp ciales s en font aussi l cho le 2 Bureau de l tat major de l Arm e fran aise surveille avec un soin particulier ceux qui fr quentent la d l gation sovi tique Paris 2 La logique du MID est une logique d tat l gard de laquelle les radicaux de gouvernement se sentent l aise m me quand ils n appartiennent pas la gauche du parti Toutefois au moment de la n gociation du pacte franco sovi tique logique partisane et logique tatique interf rent cr ant une confusion parmi les radicaux qui prouvent quelques difficult s percevoir les deux et encore plus imaginer une combinaison coh rente des deux Ces deux logiques leur paraissent peu compatibles La droite comme la gauche du parti inclinent y voir des principes exclusifs et non les deux brins d une savante pissure r alis e par Staline Au cours des n gociations qui entourent en 1936 1937 la mise en uvre du pacte sign en 1935 dans le climat favorable selon toute apparence du gouvernement de Front popu
405. nternes les ventuels probl mes rencontr s il ne doit pas pour autant prendre au pied de l lettre les diff rentes remarques ou plaintes qu il y trouve Tel militant rouage de la formidable machinerie que repr sentent les Brigades internationales et en amont le recrutement et l acheminement des volontaires soulignera voire exag rera les carences de tel autre maillon de la cha ne pour amoindrir ses propres responsabilit s On dispose d un parfait exemple de la non neutralit du document crit Ces divers documents nuancent approfondissent mais ne contredisent pas des informations qui nous taient d j connues notamment par les travaux de Carlos Serrano par ceux contestables d Andreu Castells et surtout par la publication du rapport Gayman Leur principal int r t outre des confirmations et des pr cisions utiles est de restituer les difficult s de recrutement les probl mes relationnels entre diff rents partis communistes au sein des Brigades la diversit de conceptions au sein de la sph re communiste du r le qu elles devaient remplir en Espagne Bon nombre des d cisions prises par leurs dirigeants notamment les nominations de cadres ne sont pas t l guid es depuis Moscou mais plus prosa quement rel vent de l empirisme Les BI cr ation de l Internationale communiste loin d tre une machine bien huil e nous apparaissent travers es de contradictions internes parfois af
406. o se commettent presque toujours des erreurs dans la transcription Les copies m caniques ne sont que rarement susceptibles d tre imprim es telles quelles il faut transcrire quand m me et donc collationner Cette op ration consiste en une comparaison du manuscrit et de la copie en guise de contr le elle peut servir en m me temps pr ciser les remarques concernant le texte lui m me comme par exemple la mention d une perte due une d chirure dans le papier etc La derni re nouveaut en mati re de reproduction la num risation semble id ale pour des textes parfaitement dactylographi s ou imprim s ce jour toutefois ce proc d ne permet pas encore d ins rer dans le texte les rajouts n cessaires pour indiquer les appels de notes etc 1 Annie Adama Van SCHELTEMA KLEEFSTRA Herinneringen van de bibliothecaresse van het IISG in Tijdschrift voor Sociale Geschiedenis juni 1978 p 141 176 M HUNINK De papieren van de revolutie Amsterdam 1986 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 36 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Faire une copie la main ou dactylographi e a l avantage de constituer une premi re phase de d chiffrement du manuscrit Car parfois ces documents sont difficiles d chiffrer Marx tant pour ne prendre qu un seul exemple un champion du manuscrit illisible
407. od ration dans la politique sovi tique 4 Mais les th ses contraires aussi bien que plus sens es et fond es exigent d tre pr cis es Jdanov a t vu comme un protagoniste de l instauration du mod le sovi tique dans l Europe orientale 5 comme un radical du parti en politique int rieure port transf rer son radicalisme m me dans la politique trang re 6 comme une minence grise de l id ologie r volutionnaire pr t pousser les partis communistes sur le chemin de l insurrection donc un alli des Yougoslaves 7 1 CRCEDHC f 77 op 3 d 96 1 2 2 CRCEDHC f 575 op 1 d 3 1 2 3 CRCEDHC f 77 0p 3 d 90 1 15 4 Cf W G HAHN Postwar Soviet Politics the Fall of Jdanov and the Defeat of Moderation 1946 1953 Ithaca and London 1982 5 Z K BRZEZINSKI The Soviet Bloc Unity and Conflict Cambridge Mass 1967 p 59 60 6 McCAGG Stalin Embattled op cit 7 Cf RA ANAN International Policy Formation in the Ussr op cit chap 10 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Silvio Pons 181 L implication de Jdanov dans l instauration d un mod le sovi tique para t ind niable ce propos est significative l influence probable qu il eut dans les critiques adress es en mai 1947 Varga qui s tait avanc dans une analyse un peu trop hardie des caract ristiques des d mocraties populaires
408. oi ne contient pas de d finition pr cise du communisme ni du bolchevisme le Procureur g n ral permet ses policiers d interdire une foule d activit s sous pr texte qu elles propagent le communisme La loi peut tre appliqu e sans passer par les tribunaux L accus a la charge de prouver son innocence et n a pas le droit d appel Il est passible d emprisonnement et non pas d amende 1 Cette loi faisait suite d autres mesures visant contrer le travail des communistes En 1931 la Loi concernant certaines assembl es publiques dangereuses pour l ordre public social ou religieux 2 interdit l affichage et la distribution de circulaires sans l approbation du chef de police Cette approbation ne peut tre accord e si imprimeur ou le r dacteur ou l auteur n est pas domicili au Qu bec Officiellement le Parti communiste n tait pas ill gal mais personne ne pouvait diffuser le programme ni les id es communistes La police qu b coise entreprit une vaste campagne de perquisitions et de cadenassages Les librairies et les imprimeries ayant fait montre de sympathie envers les communistes furent ferm es Cette loi visant explicitement restreindre la libert de parole et d association sera finalement d clar e ultra vires par la Cour supr me du Canada en 1957 5 Le gouvernement pouvait compter sur la collaboration active des autorit s religieuses en particulier des p res j suites 4 Par ailleurs le PCC sera final
409. oire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs envoy s par le Komintern lui m me que l on songe par exemple Eugen Fried arriv en France en 1930 ou au hongrois Berei alors que dans d autres cas ces militants manaient des partis nationaux Il s agit alors de personnes aux profils fort diff rents tant par les responsabilit s qui leur taient confi es que par la notori t qui tait la leur Ainsi pour la France Jacques Duclos homme public militant populaire aux qualit s reconnues et Maurice Tr and homme de service d ordre puis de services de s curit 1 On ne doit pas enfin oublier les militants de l Internationale communiste qui ont agi au sein des organisations syndicales et de masse impuls es par elle de 1919 1943 Internationale communiste des Jeunes Internationale syndicale rouge Profintern Krestintern 2 Sportintern Internationale rouge sportive 5 Secours ouvrier international Secr tariat f minin international Ligue contre l imp rialisme Rassemblement universel pour la paix Les personnages retenus seront donc des responsables nationaux ayant eu une fonction politique au sein des appareils du Komintern les d l gu s des appareils du Komintern ayant rempli une mission aupr s des pays concern s et enfin les membres des appareils centraux du Komintern et des responsables qui sont intervenus au sein des Organisations de masse proches du Komintern Il ne s a
410. oise s est mu e en une contre r volution fasciste En cons quence de quoi les ouvriers ont pu passer l action d s que les fascistes ont pris le contr le du gouvernement en s inspirant sans aucun doute des r cents v nements en Allemagne et en Autriche La r volte tant une r volte dirig e contre le fascisme elle prenait du m me coup une signification internationale 1 En plein d veloppement de l insurrection et de la gr ve g n rale la commission politique de PIC peut ainsi s adresser au CC du PCE pour qu il accompagne la lutte d un appel au parti de la gauche r publicaine de Aza a et l Esquerra de Catalunya et propose un vaste rassemblement antifasciste compos de l alliance ouvri re et de ces partis Toujours pr t ex cuter le premier les instructions Codovilla r pond le 11 au t l gramme du 8 octobre et se d clare compl tement d accord avec votre proposition de cr er un rassemblement antifasciste Il est d j en train de travailler dans cette voie avec le parti radical le parti socialiste la gauche r publicaine Dans le manifeste tous les ouvriers et paysans d Espagne de Catalogne du Pays basque et de Galice du 27 octobre 1934 trois jours apr s le discours de Thorez Nantes et qui correspond une circulaire interne du m me jour le CC du PCE d finit l objectif de former un seul bloc antifasciste 2 Notre parti pr cisait la circulaire
411. oit sa richesse le gisement qui vient depuis peu de s ouvrir aux chercheurs est un gisement parmi d autres fonds dont il est galement tributaire et dont il ne peut tre dissoci Il faut aller Moscou mais aussi Paris Amsterdam et en bien d autres lieux L archipel des archives qui forme un tout ne saurait tre fractionn Michel DREYFUS CNRS URA 1738 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon LE PARTI COMMUNISTE BRITANNIQUE VU DE MOSCOU OU DE LONDRES AU TEMPS DU KOMINTERN Comme les autres partis communistes le PC britannique se constitua sous l inspiration de la r volution russe d octobre 1917 en pr conisant aussi une r volution de type sovi tique Mais contrairement aux principaux PC de l Europe continentale il est n non d une scission dans le parti ouvrier de masse mais de la fusion de plusieurs petites organisations marxistes ou quasi marxistes L intervention politique et financi re de Moscou a jou un r le sans doute d cisif dans la constitution en 1920 21 du nouveau parti et allait continuer exercer une influence tr s importante sur lui dans les ann es venir cause de la situation mondiale actuelle d clara le V congr s du Komintern en 1924 l Angleterre avec ses possessions joue en g n ral le premier r le dan
412. olloque La richesse le caract re incontournable des archives du Profintern ont t suffisamment soulign s ici pour qu il soit permis d ajouter que les recherches futures y compris sur cette question ne sauraient se limiter Moscou Pour reconstituer la gen se du syndicalisme bases multiples il a fallu interroger les mouvements syndicaux de plusieurs pays europ ens avant la Premi re Guerre mondiale s int resser l histoire du Parti ouvrier belge comme de la CGT avant 1914 et de l UGT espagnole dans les ann es 1900 1920 Pour voir quelle a t ult rieurement la destin e du syndicalisme bases multiples i a fallu ensuite reconstituer l histoire de plusieurs f d rations de la CGTU et de la CGT r unifi e apr s 1936 et la Lib ration La recherche dans les archives du Profintern e t t in vitablement incompl te voire mutil e si elle ne s tait accompagn e d une d marche analogue et compl mentaire au Mus e social Paris dans les archives de la CGTU notamment sa F d ration des services publics et de la CGT ainsi que dans celles de la Caisse centrale d activit s sociales et de plusieurs comit s d entreprise C est dire que si toutes les recherches futures sur l histoire du syndicalisme bases multiples ainsi que de bien d autres aspects de l histoire du mouvement syndical devront un moment ou un autre se faire Moscou elles ne devront pourtant en aucun cas s y limiter quelle que s
413. olution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs du D partement administratif et de l Am ricain G M Gerisch du Bureau du Secr tariat 1 La Commission politique avait aussi le dernier mot au moins depuis septembre 1931 lors de l engagement ou du licenciement d une cat gorie de collaborateur du CE de PIC collaborateurs dirigeants du CE de IC repr sentants du parti chef et adjoint des d partements et des secr tariats de pays r dacteurs responsables etc Ce transfert de comp tences fut d cid par la Commission permanente en septembre 1931 ce qui nous montre une troisi me instance dirigeante d j dissoute au printemps 1934 2 La Commission permanente fut cr e en mars 1926 par le Secr tariat du CE de TIC Ses proc s verbaux sont une mine d or pour les recherches sur la dotation en personnel du Komintern les salaires les missaires l administration des immeubles h tel Lux etc les privil ges sociaux et beaucoup d autres aspects Les proc s verbaux de la Commission permanente ressemblent ceux d une Commission restreinte qui s occupait du m me domaine confidentiel entre 1926 et 1935 Ses membres ne diff raient pas non plus significativement de ceux de la Commission restreinte Les deux organes tenaient des s ances tous les sept dix jours Citons comme participants r guliers quelques personnages expos s repr sentant les secteurs les plus divers de l appareil du Komintern impli
414. olutionnaire au Canada indisposaient profond ment plusieurs dirigeants politiques canadiens Ces politiciens taient convaincus que des hordes bolcheviques taient en train de conqu rir l Ouest canadien 4 Ils r form rent la Gendarmerie cheval du Nord Ouest pour en faire la Gendarmerie royale du Canada GRC 5 De nombreux membres de la GRC re urent comme mission d infiltrer les mouvement jug s subversifs 6 Au m me moment le Canada envoya des troupes pour appuyer les puissances occidentales lors de l invasion de la Russie en 1919 7 Au m me moment durant la gr ve g n rale de Winnipeg le ministre de la Justice du Canada Arthur Meighen 8 fait modifier le Code criminel canadien en faisant promulguer l article 98 9 qui prohibe les associations ill gales Le libell de Particle 1 Gazette du Canada 5 octobre 1918 p 1333 2 Gazette du Canada 5 octobre 1918 p 1336 3 Sur les d portations voir notamment Donald AVERY Dangerous Foreigner European Immigrant Workers and Labour Radialism in Canada Toronto 1979 Barbara ROBERTS Shovelling Out the Unemployment Winnipeg City Council and Deportation 1930 1935 Manitoba History 5 1983 p 12 24 Barbara ROBERTS Shovelling Out the Mutinous Political Deportation from Canada Before 1926 Labour Le Travail 18 printemps 1986 p 77 110 et Henry DRYSTEK The Simplest and Cheapest Mode of Dealing with Them Deportation from Canada bef
415. ombre de bobines utilis es en priorit par les historiens communistes puis partiellement accessibles Comptes rendus des Comit s centraux des Bureaux politiques dossiers sur la vie interne mise en place d une politique d encadrement 2 ils taient tr s utiles m me si l ouverture des dossiers originaux int graux car les dossiers n taient pas microfilm s int gralement et l acc s aux archives des secr taires de PIC ainsi qu celles des bureaux sp cialis s largit le champ des investigations S agissant de biographies il faut attirer particuli rement l attention sur l apport des dossiers personnels Il en existe au CRCEDHC des milliers 8 000 pour la seule France d un int r t vari Certains peuvent se limiter quelques notes d autres comportent plusieurs centaines de pages dont plusieurs autobiographies de dates diverses Encore faut il qu elles soient communiqu es int gralement ce qui n est pas toujours le cas car les archivistes ont consigne de ne pas laisser consulter les informations qui maneraient de services de s curit sovi tiques ou qui rec leraient des secrets d tat Aussi la num rotation des pages des dossiers signalent elles des lacunes parfois importantes lorsqu il s agit de personnages de premier plan De plus les dossiers des responsables encore actifs dans les ann es 70 ne sont pas pr sents vraisemblablement confi s au service de politique ext rieure du Parti communiste d Union so
416. onales et PIC Nous renvoyons ici aux travaux de Serge Wolikow pour la France ou de Jos Gotovitch pour la Belgique 2 qui s appuyaient sur des sources diverses dont les microfilms r alis s l Institut du marxisme l ninisme de Moscou sur les fonds des sections nationales En France par exemple d s la fin des ann es 70 l Institut Maurice Thorez devenu l Institut de recherche marxiste de bons techniciens et sp cialistes dans leur partie Dans le DBK ce personnel sera dans la mesure du possible signal identifi mais sans faire l objet de notices d velopp es 1 Sur la sociobiographie et la prosopographie dans la r flexion sur les Dictionnaires voir Claude PENNETIER Singulier pluriel la biographie se cherche L exemple de l histoire ouvri re in crire des vies Biographie et mouvement ouvrier XIX XX si cles sous la direction de Serge WOLIKOW Dijon ditions universitaires de Dijon 1994 p 31 43 2 Serge WOLIKOW Le Parti communiste fran ais et l Internationale communiste 1925 1933 th se d tat Universit de Paris VII 1990 Jos GOTOVITCH Du Rouge au Tricolore Les communistes belges de 1939 1944 Un aspect de la R sistance en Belgique Bruxelles Labor 1991 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 148 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs IRM 1 disposait d un grand n
417. ons de masse cr es et contr l es par les communistes que de servir la conqu te d une lite habituellement peu sensible la th matique r volutionnaire et la culture ouvri re communiste Sabine JANSEN CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon LES ARCHIVES DES BRIGADES INTERNATIONALES ET L ANALYSE PROSOPOGRAPHIQUE Lorsque fut entam e il y a quelques ann es une enqu te prosopographique 1 sur les volontaires fran ais en Espagne r publicaine la pr sence Moscou des archives des Brigades internationales tait connue mais l espoir de leur ouverture court terme paraissait utopique Le corpus exploit tait constitu des notices du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier fran ais toff es et compl t es par de riches fonds documentaires consultables tant en France archives d partementales BDIC Nanterre mus e de la R sistance nationale Champigny qu en Espagne Archivo del Servicio Hist rico militar Madrid Archivo hist rico nacional secci n Guerra civil Salamanque Dans la pr sentation en 1987 des extraits d un rapport du commandant de la base d Albacete Vital Gayman sur les premiers mois des BI Carlos Serrano crivait Ce M moire est l un
418. ont conformes aux copies dactylographi es et reli es conserv es dans la Collection Kominform fonds 575 opis 1 delo 1 46 73 Les textes sont en langue originale les fautes de frappe videntes ont t corrig es avec texte anglais en regard Les copies des minutes conserv es au CRCEDHC ont t compar es aux originaux qui avaient t sign s par les participants aux conf rences et qui sont conserv s dans les archives du Pr sident de la F d ration Russe Cette comparaison nous a permis d authentifier les copies des minutes que nous publions et de remarquer plusieurs diff rences en particulier pour les minutes de la conf rence de septembre 1947 1 Les textes des minutes sont accompagn s d tudes fond es sur les archives ainsi que d appareils critiques qui permettent de disposer des r f rences bibliographiques d clairer le contexte de pr senter les personnages cit s et de restituer les diff rentes versions des textes utilis s pour la pr paration des minutes 1 Voir Grant ADIBEKOV Something About the Sources Annali Fondazione Feltrinelli vol XXX p 1029 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Francesca Gori 89 Les sources utilis es sont de types diff rents preuves des rapports sur des articles sp cifiques l ordre du jour preuves des r solutions sur des articles sp cifiques l ordre du jour
419. ontemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 86 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs fin d ao t 1948 lorsque le Secr tariat en tant qu appareil permanent du Kominform avait t dot d un bureau Jusqu cette date les documents relatifs la formation du Kominform et au d but de son activit c est dire les conf rences du Bureau d Information de septembre 1947 et juin 1948 les r unions des repr sentants des Partis communistes membres du Kominform d octobre 1947 et janvier 1948 la r union du Secr tariat de l Information Bureau de juillet 1948 avaient t conserv s par le PCUS et en partie aussi par les r dacteurs du p riodique Pour une paix durable pour une d mocratie populaire Ces mat riaux d archives peuvent tre regroup s en trois ensembles 1 Le premier groupe comprend les conf rences du Bureau d Information les r unions du Secr tariat les mat riaux divers venant de son bureau tels que sommaires d information et d analyse rapports sur l activit des partis communistes et d autres questions le tout r dig par l appareil du Bureau d Information et par le bureau de r daction de Pour une paix durable pour une d mocratie populaire 2 Le deuxi me groupe comprend les documents des partis communistes membres et non membres du Kominform qui avaient t envoy s Bucarest o cet organe international communiste
420. opos de financer l inventoriage de ce dernier D s que nous avons eu l occasion d examiner ces documents nous nous sommes imm diatement rendus compte de leur importance surtout quand on a eu les comparer avec les sources exploit es jusque l dans ce domaine Nous avons consid r comme prioritaire de publier d abord les textes int graux des trois conf rences qui constituent la source de base pour l tude du Kominform c est maintenant chose faite en russe avec traduction en anglais 1 Je me limiterai ici une description sommaire de ce fonds 2 Le gros des mat riaux du Kominform qui taient arriv s aux archives centrales du parti en 1964 1970 provenait du bureau du Secr tariat du Bureau d Information des Partis communistes install Bucarest Le stockage de documents avait comment la 1 Voir Fondazione Giangiacomo Feltrinelli Russian Centre of Conservation and Study of Records for Modern History CRCEDHC Annali Fondazione Feltrinelli Vol XXX 1994 The Cominform Minutes of the Three Conferences 1947 1948 1949 edited by Giuliano PROCACCI co editors Grant ADIBEKOV Anna DI BIAGIO Leonid GIBJANSKII Francesca GORI Silvio PONS 2 Pour une description plus d taill e voir Grant ADIBEKOV Leonid GIBJANSKII Rozaliia YERMOLAEVA The Information Bureau of the Communist Parties a Brief Survey of Collection 575 at CRCEDHC Annali Fondazione Feltrinelli vol XXX 1996 EUD Institut d histoire c
421. orateurs des secr tariats de pays ne cessa d augmenter du fait des fonctions de surveillance croissantes Le budget pr voyait pour 1931 pour les sept secr tariat de pays le polono baltique ayant fusionn avec le secr tariat scandinave 70 postes En t te se trouvaient le secr tariat d Europe centrale avec 13 postes et les secr tariats latin et anglo am ricain avec chacun 10 postes Le secr tariat latin se composait comme suit en 1932 S Miniev responsable E Fried adjoint K Rossi A Berei K Massi V Codovilla A Picard M Marty V P Lebedeva tous rapporteurs M Mart E V Golubeva T P Sidkova 2 En 1932 on adjoignit encore chaque secr tariat de pays un cadre responsable qui assurait le lien entre les secr tariats et le secteur cadre du D partement d organisation et avec un D partement sp cial On se trouve ici dans un domaine o les zones d influences de l OGPU et du Komintern se recoupent Le responsable des cadres au sein du D partement d organisation devait entre autres assister les partis fr res dans la question de la connaissance par les cadres dirigeants de nos ennemis en particulier des sociaux d mocrates et autres partis de travailleurs Mais il devait galement veiller au grain dans les rangs m mes des partis fr res Participation l appr ciation de mesures et l laboration de propositions pour lutter contre la provocation pour assainir les rangs du parti d l ment
422. ore World War II Histoire sociale 14 1982 p 407 441 4 Richard CLEROUX Plein feux sur les Services secrets canadiens R v lations sur l espionnage au pays Montr al Les d de l homme 1993 495 p 5 Voir Lorne et Caroline BROWN An Unauthorized History of the RCMP the first book that separates fact from myth on the RCMP and its 100 year history Toronto James Lewis amp Samuel 1973 195 p 6 Certaines archives de la GRC regroup es dans l difice du SCRS Ottawa ne sont que tr s partiellement accessibles au public Nous y avons cependant trouv des milliers de pages de documents sur les cat gories suivantes fasciste communiste terroriste s paratiste espion et homosexuel Tous ces groupes ont t l objet d intenses surveillances comme en t moignent les multiples rapports Les communistes furent sans conteste le groupe le plus surveill par les agents 7 John Alexander SWETTENHAM Allied Intervention in Russia 1918 1919 and the Part Played by Canada Toronto Ryerson Press 1967 315 p 8 Arthur Meighen 1874 1960 Avocat conservateur il occupe de nombreux portefeuilles de 1913 1926 Il sera Premier ministre du Canada deux occasions du 10 juillet 1920 au 29 d cembre 1921 et du 26 juin au 25 septembre 1926 9 Loi modifiant le Code criminel 9 10 George V Chap 46 sanctionn e le 7 juillet 1919 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56
423. ors de manifestations sur le nombre d arrestations etc L importance de la lutte anticommuniste dans le mouvement syndical oblige regarder de plus pr s les archives syndicales Des nombreuses archives syndicales sont accessibles aux chercheurs Elles sont g n ralement dispers es dans plusieurs d p ts d archives L historienne Denyse Baillargeon a r dig un guide des principales archives syndicales d tenues aux Archives nationales du Canada 2 Nous y retrouvons les principaux syndicats qui ont d pos leurs archives aux Archives nationales du Canada Y figure titre d exemple un fonds concernant le TAVA 3 Sur le syndicalisme montr alais Jean Fran ois Cardin et Jacques Rouillard ont publi un guide des archives des unions internationales 4 Robert COMEAU Bernard DANSEREAU UNIVERSITE DU QUEBEC A MONTREAL UNIVERSITE DE MONTREAL 1 Gregory S KEALEY and Reg WHITAKER RCMP Security Bulletins St John s Newfoundland Committee on Canadian Labour History La s rie comprendra plusieurs recueils dont cinq sont actuellement parus 2 Denyse BAILLARGEON Guide des sources disponibles en histoire des travailleurs qu b cois aux Archives publiques du Canada 1980 Bulletin du Regroupement des chercheurs en histoire des travailleurs qu b cois vol 7 n 2 3 p 7 60 3 Travailleurs amalgam s du v tement d Am rique MG 28 I 228 4 Jean Fran ois CARDIN et Jacques ROUILLARD Guide des archives des Unions internationa
424. os s conserv s dans les archives de la H m l isosakunta 2 Risto ALAPURO Suomen synty paikallisena ilmi n 1890 1933 Helsinki 1994 a d gag certains traits de cette id ologie chez les artisans ruraux Jari EHRNROOTH Sana vallassa viban voimalla Sosialistiset vallankumousopit ja niiden vaikutus Suomen ty v enliikkeess 1905 1914 Helsinki 1992 a not cependant des d calages entre les th ses d fendues par Kuusinen et la volont r volutionnaire de certains groupes ouvriers 3 Voir Maurice CARREZ Prol taires du bout du monde en particulier le chapitre 3 L mergence d un nouveau syst me social para tre 4 Les traces les plus explicites figurent dans les lettres Helmer Diktonius dont j ai consult les photocopies au Kansan Arkisto dans le carton A 1 du fonds O W Kuusinen O W Kuusisen Arkisto Ces lettres datent de l poque de la premi re guerre mondiale et chose rare depuis le temps de son amour avec Saima Kuusinen s y laisse aller des confidences plus ou moins feutr es 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Maurice Carrez 51 cause p riodiques et une volution de ses convictions morales Or celles ci contribuent en partie fonder son engagement politique du moins cette p riode de sa vie En somme la m thode heuristique et l intime conviction de l historien vitent de consid rer l histoire d un poin
425. ose y gagner Daisy Eveline DEVREESE IISG AMSTERDAM 1 Cf Correspondance 1865 1872 op cit doc 23 p 47 49 2 Le peintre Jules L onard expose Londres Marx est trop malade pour s y rendre Cf Correspondance 1865 1872 op cit doc 175 p 347 3 Cette tendance tait d j apparente avant les v nements de 1989 Pour certains elle est la r sultante d une s rie de demandes l id ologie marxiste ou passant pour telle menant la sursaturation puis l effondrement du march Ce qui ne pouvait que mener au d constructivisme Cf J KLOOSTERMAN Een eigen aardig mens in Dertig jaar tussem stofmappen en kaartenbakken Amsterdam 1994 p 49 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon OTTO VILLE KUUSINEN AVANT 1918 LES ARCHIVES ET LEUR INTERPRETATION Otto Wilhelm en finnois Ville Kuusinen 1881 1964 secr taire de l Internationale communiste et homme d tat sovi tique fut avant 1918 un dirigeant important de la social d mocratie finlandaise Journaliste mordant th oricien subtil et d batteur redoutable il s tait d j taill une solide r putation lorsqu il devint l un des chefs du soul vement de 1918 L activit qu il d ploya cette poque a donc suscit l int r t de nombreux historiens 1
426. ous pouvons en avoir reste donc fragmentaire et superficielle apr s 1906 Cela rejoint un probl me plus g n ral qui est l occultation progressive du personnage priv par le personnage public La part des sources hors parti diminue partir de l engagement de Kuusinen dans la vie politique Les indications sur sa vie priv e deviennent discontinues D s 1906 la correspondance avec sa femme se fait rare Nous perdons un moyen d information privil gi pour conna tre son intimit ses centres d int r t intellectuels ses changements d humeur ses fr quentations son travail 5 l exception des lettres Diktonius nous n avons donc plus qu une image assez abstraite d un Kuusinen r duit ses interventions publiques et ses prises de position officielles c est dire mutil et simplifi l extr me Or les recherches que j ai pu mener jusqu pr sent me laissent penser que chez lui l action est le plus souvent mue par la tension existant entre sa personnalit fort complexe voire contradictoire et sa pratique politique sous tendue par le sentiment du devoir et de la n cessit Il me semble que son extr me sensibilit aux al as de l existence en particulier ceux de sa vie sentimentale d termine en partie ou accompagne pour le moins ses volutions politiques en d pit de sa volont manifeste et presque obstin e de s parer les deux domaines Il est donc dommageable d en tre r duit des
427. oute l historiographie du communisme Est ce que le questionnement et le d pouillement des archives du Krestintern changent ou bouleversent les r sultats de ces travaux pionniers On ne peut pas parler de remise en question ni de bouleversement mais tout simplement de compl ments Ainsi la vision peut tre chang e seulement dans un souci de pr cision comme par exemple la chronologie du Krestintern longtemps confondue avec celle de PIAI qui il est vrai se substitua la filiale paysanne de PIC Un tel corpus offre de nouveaux champs de recherche 1 The Green International and the Red Peasant International A Study of Comintern Policy towards the Peasant Political Movement in Eastern Europe 1919 1930 PhD dissertation Columbia 1961 427 p ainsi que sa version abr g e Comintern and Peasant in East Europe 1919 1930 Columbia UP 1966 339 p Annie KRIEGEL Note sur le Krestintern Le Mouvement Social n 67 avril juin 1969 p 163 167 2 Annie KRIEGEL Les Internationales ouvri res Paris PUF 1964 QSJ n 1129 p 119 Pierre BARRAL Note sur le Centre agraire international Le Mouvement Social n 67 avril juin 1969 p 169 171 Pierre BARRAL Les agrariens fran ais de M line Pisani Paris A Colin 1968 3 Franco RIZZI L Internazionale comunista e la questione contadina in HOBSBAWM EJ dir Storia del Marxismo 3 Il marxismo nel eta della terza internazionale 1 Dalla rivoluzio
428. ouvement ouvrier communiste allemand et international Section Il Mouvement ouvrier social d mocrate allemand Section III Coop ration KPD SPD en 1945 1946 Section IV Parti de l Unit socialiste allemand SED Section V Collections Sous cette rubrique on trouve la collection centrale de tracts la collection d affiches la collection d autographes les collections sp ciales sur les communistes allemands en exil les communistes allemands en Espagne le Comit national Allemagne libre NKFD L nine en Allemagne les Conseils d ouvriers et de soldats pendant la R volution de novembre les s jours de communistes allemands en Tch coslovaquie la coop ration entre Bulgares et Allemands entre Polonais et Allemands ainsi qu avec le mouvement ouvrier autrichien l migration dans les diff rents pays Section V Archives Marx Engels Legs complets ou partiels Entre autres August Bebel Rosa Luxemburg Karl Liebknecht Wilhelm Liebknecht Anton Ackermann Paul Merker Ernst Th lmann Walter Ulbricht Wilhelm Pieck Kurt Eisner Wilhelm Florin Souvenirs Sous cette rubrique on trouve les actes du Tribunal du Peuple et de la Haute administration de la s curit du Reich 4 Bureau Police secr te Gestapo du Minist re de la Justice du Reich du Minist re de 1 Heinz VOSSKE Avant propos in Institut f r Marxismus Leninismus beim ZK der SED Zentrales Parteiarchiv Bestandsnachwe s f r das Zentrale Parteiarchiv p 5 9
429. ouvement syndical des pays anglo saxons de l Europe du Nord qui a su mettre sur pied un v ritable syndicalisme de masse celui des pays latins France Espagne Italie Am rique Latine o les organisations se caract risent au contraire par leur fragilit leur instabilit et de fa on g n rale leur incapacit retenir 1 P LOUIS L tat pr sent du syndicalisme mondial M moires et documents du Mus e social 1913 p 167 2 Ainsi est il absent de l tude de M VERMOTE Sant 75 ans d union nationale des mutualit s socialistes 1913 1988 Gand AMSAB 1988 118 p 3 V RENARD Los sindicatos a bases multiples EI Socialista n 1121 30 ao t 1907 p 7 4 Nous avons approfondi cette recherche dans le rapport que nous avons pr sent avec S KOTT et N WHITESIDE sur Le syndicalisme bases multiples en Europe avant la Premi re Guerre mondiale au colloque sur L invention des syndicalismes Paris octobre 1995 para tre 5 NIN Le syndicalisme de masse dans les pays Latins Archives du Profintern CRCEDHC Moscou fonds 534 2 24 9 15 mars 1926 p 10 13 notamment 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 162 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs leurs adh rents en dehors des p riode de luttes Nin part de la constatation selon laquelle les communistes n ont
430. panov Le 11 ao t 1934 apr s le rapport de Diaz le secr tariat politique labore une lettre au PCE sur cette base et sur la discussion laquelle il donne lieu mais la r alisation prend du retard cause du RLS charg de l crire Pendant ce temps le 9 septembre avec le retour de Diaz et de Codovilla en Espagne la rectification fait un premier pas sur la question des alliances ouvri res encore diabolis es car elles n taient pas des organes de front unique la base Cela permet la participation communiste dans le processus r volutionnaire du mois suivant aux c t s des socialistes des anarcho syndicalistes et des communistes h t rodoxes et la rupture de l isolement ant rieur Le texte de la lettre au CC du PCE de la mi septembre 1934 prolongeait m me ce virage sur le plan lectoral en donnant la priorit l alliance avec le parti socialiste tout en envisageant de voter pour des candidats radicaux socialistes ind pendants et autres groupes petits bourgeois pour viter la victoire des candidats ouvertement r actionnaires fascistes 2 l origine le front populaire voulait tre une alliance lectorale impos e par l urgence et pour renforcer cette tonalit le document faisait une r f rence positive la petite bourgeoisie un alli que le front unique du prol tariat devait attirer pour emp cher sa d rive vers le fascisme comme en Italie et en Allemagne LE BALLET DES MOTS FRONT BLOC O
431. par les r f rents de diff rentes sections dans l appareil du Komintern Les notices d passeront le simple cadre d articles clairant un personnage elles apporteront galement beaucoup sur son environnement et seront tout autre chose qu un catalogue de renseignements ponctuels elles garderont le fil conducteur d une pr sentation analytique Elles seront r dig es en vitant la valorisation excessive de leur r le mais aussi sa contestation syst matique Hagiographie et d nigrement sont les deux volets d une d marche qui peut s expliquer par le caract re encore br lant du domaine tudi mais qui n a rien voir avec une approche scientifique Il ne s agit pas d difier ou d indigner le lecteur mais de lui fournir des connaissances reposant sur des sources nouvelles maintenant accessibles DES SOURCES NOUVELLES POUR DES APPROCHES RENOUVELEES La nature de cette nouvelle documentation nous permet de passer d une histoire purement politique de l encadrement une histoire sociale d un type sp cifique de personnel politique La sociobiographie historique des militants se situe pr cis ment l intersection du personnel et du collectif et donc l intersection du social et du politique 1 La recherche disposait d j d une solide documentation de presse et d archives qui lui permettait avant m me l ouverture des archives de Moscou d tablir la chronologie les formes et les enjeux des relations entre les sections nati
432. parfois plus souvent mise en uvre que le mot ne fut lui m me utilis 4 LES DEBATS DANS L ISR Cette appropriation espagnole de l notion de syndicalisme bases multiples avant 1914 explique tr s certainement pourquoi cette notion a pu influencer un responsable politique et syndical n dans la P ninsule et qui a jou un r le fort important encore qu assez mal connu l heure actuelle dans l histoire de l ISR Andr s Nin Cet enseignant catalan qui a adh r au Parti socialiste espagnol en 1913 apr s avoir subi l influence du syndicalisme r volutionnaire devient en 1918 1919 un des dirigeants de la CNT Barcelone Injustement accus d avoir particip l assassinat du Premier Ministre Eduardo Dato il est alors contraint de rester en Union sovi tique adh re alors au Parti bolchevik et devient secr taire adjoint de l ISR aux c t s de D Lozovsky Il occupera cette responsabilit jusqu la fin 1927 ou le d but de 1928 et a tr s certainement pes d un poids non n gligeable dans l histoire de cette organisation Lors de la III session du Comit ex cutif de l ISR tenu en mars 1926 5 Nin s attaque un grave probl me auquel est confront la CGTU et qu elle est loin d avoir r solu comment faire pour que cette conf d ration ainsi qu un certain nombre d autres organisations existant dans l Europe du Sud et en Am rique Latine ne soient plus des Organisations passoires Nin oppose le m
433. particulier pour les ann es 1948 1950 On trouve ainsi le rapport pr sent en septembre 1948 par Georges Cogniot propos de la r action fran aise la r solution sur la situation du Parti communiste yougoslave 2 Le deuxi me groupe comprend des mat riaux qui n avaient pas t pr par s par les Fran ais mais par les Russes ou bien par des membres de l appareil qui pratiquaient ainsi un contr le crois 3 Dans le dernier groupe enfin on trouve les interventions des Fran ais aux conf rences et aux r unions du Secr tariat comme l intervention de Fajon d avril 1950 sur la d fense de la paix ou celle de novembre 1950 sur l largissement des fonctions du Kominform La Fondation Feltrinelli dispose d une liste d taill e de tous ces documents La richesse des mat riaux disponibles dont je n ai pu donner qu une id e limit e nous a amen s la conclusion qu il tait possible et n cessaire de proc der non simplement la reproduction des conf rences mais la r alisation d une v ritable dition critique Je terminerai donc en pr sentant les crit res qui ont guid la r alisation de cette dition critique Ce volume des Annali est divis en trois sections chacune tant consacr e une conf rence du Kominform Une quatri me vise en outre d crire les sources et en particulier la Collection Kominform fonds 575 du CRCEDHC Les textes des minutes des trois conf rences publi s dans ce volume s
434. personnels de Kuusinen proviennent de ses activit s la direction du SSDP au Ty mies ou au Parlement Il s agit pour l essentiel de brouilons d interventions et d articles permettant d ailleurs d authentifier leur auteur quand ils ne sont pas sign s On y trouve aussi de la 1 Taavi Tainio l affirme au congr s de Kotka en 1909 2 Accusation famili re chez Eetu Salin dirigeant d origine ouvri re qui est tr s attach au recrutement prol tarien du Parti 3 Cette invective qui fait flor s dans l aile nationaliste du SSDP s adresse en fait d autres intellectuels de la gauche comme Sirola ou Manner Elle vise d consid rer le courant qui s oppose une alliance avec la bourgeoisie contre le tsarisme 4 T moignage r trospectif d E LOUHIVUORI Teimme Vallankumousta Helsinki 1943 5 Par exemple Nils Af Ursin Yrj M kelin ou Karl Wiik lors de r unions mouvement es de la direction du Parti et du groupe parlementaire 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 46 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs documentation sp cialis e des notes pour des comptes rendus d ouvrages ou des pr parations de cours pour l cole du parti Puolueen Opisto Beaucoup de ces archives proviennent des saisies effectu es en 1918 apr s la fuite du gouvernement rouge vers la Russie 1 On a conserv galement une pa
435. political system and history Such an approach gives a more faithful account of the complexity of this relationship 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon PUBLICATIONS DE L UNIVERSITE DE BOURGOGNE NOUVELLE SERIE Collection de volumes in 8 fond e en 1928 I A BOLTARIC G CONNES P PETOT et L STOUFF M langes 1928 135 p Il A la m moire d Emile Roy Recueil in memoriam contenant notamment le Dit du Prunier po me du XV si cle dition et glossaire par E Roy prof de litt fran aise la Fac des Lettres de Dijon 1929 XXIII 75 p IT Louis STOUFF Essai sur M lusine roman du XIV s par Jean d Arras 1930 175 p 9 pl IV Simone FIZAINE La vie politique dans la C te d Or sous Louis XVIII 1931 XV 272 p V M lusine roman du XIV si cle par Jean d Arras publi par L STOUFF 1932 XII 337 p 1 planche VI Marcel BOUCHARD L Acad mie de Dijon et le premier discours de J J Rousseau 1950 109 p VII Robert FOLZ Le souvenir et la l gende de Charlemagne dans l Empire germanique m di val 1950 XXIV 624 p I carte puis VIII Genevi ve BIANQUIS Etude sur G the 1951 172 p IX Travaux de la Facult des Sciences Sciences naturelles en d p t Paris Presses Universitaires
436. portant dirigeant du parti social d mocrate finlandais La plupart des documents d archives donnent de lui une image assez st r otyp e sauf si l on prend garde en faire une critique attentive Le r le de l historien est ici irrempla able pour tablir une vision probl matis e du personnage Before 1918 O V Kuusinen was an important leader of the Finnish social democratic party The documentary evidence available lends him a rather stereotyped image and thus great care must be taken to adopt a critical approach The historian must be particularly attentive to his sources in order to construct a more subtle portrait of the man Michel RALLE propos de la formation du PSOE 1872 1910 archives sources de presse et culture ouvri re Le caract re apparemment vident de l influence des sch mas guesdistes a masqu le poids de l exp rience sociale et politique du monde ouvrier espagnol dans les repr sentations politiques du PSOE Ce fait peut faire appara tre l utilit des sources souvent n glig es The seemingly obvious influence of Guesdist ideological bases bas obscured the historical relevance of the social and political experience of Spanish labor in political represeniations of the Spanish Socialist Labor Party This may serve to underscore the usefulness of exploring often neglected alternative sources 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon R
437. possible et l on ne peut en appr cier la valeur Ces fonds correspondent des archives saisies directement par la Gestapo au si ge du Parti radical en 1940 ces papiers il faut ajouter les dossiers du fonds de la S ret nationale qui contiennent des informations du minist re de l Int rieur de la Pr fecture de police et des commissariats sp ciaux de police de diff rentes villes 1 Ils comprennent des rapports de police sur des manifestations radicales et sur les personnalit s du radicalisme Ainsi celui de Pierre Cot rec le comptes rendus de filatures et coupures de presse dont l int r t reste limit Mais d autres dossiers de cette nature sont susceptibles dans l avenir d clairer certains points biographiques rest s obscurs Il faut distinguer les documents voqu s plus haut des fonds priv s de personnalit s Les archives de Camille Chautemps saisies son domicile pendant la guerre sans doute apr s son d part pour les tats Unis pourront constituer une source non d pourvue d int r t pour les historiens du radicalisme Enfin et je mettrai un point find cette num ration les fonds priv s d associations ou de groupements tels que le Comit national du Front populaire de 1935 la Ligue des droits de l homme les loges ma onniques ou encore les syndicats devraient eux aussi enrichir notre connaissance du radicalisme et pas seulement pour la p riode de l entre deux guerres S il ny a pas
438. poth ose Une troisi me phase qui a commenc s esquisser vers la fin des ann es 1970 entre autres partir des r flexions critiques et m thodologiques de Georges Haupt et qui est caract ris e la fois par une faible dynamique de recherche le sujet n est plus gu re la mode et les imp ratifs universitaires sont aussi fonction du calendrier des c l brations des centenaires et par la volont de se d gager de toute fonction l gitimatrice pour avancer dans la voie d une analyse explicative globale en approfondissant des pistes de recherche nouvelles 1 Or il peut para tre int ressant de mettre en parall le le type de production historique avec le type d archives prioritairement utilis es En effet si l on se place dans la probl matique g n rale du colloque la sp cificit du cas de l AIT est de permettre une r flexion r trospective susceptible d apporter un clairage int ressant sur la r flexion prospective laquelle l ouverture r cente des archives de l Est convie plus particuli rement les chercheurs s int ressant l histoire des II et IV Internationales Si l on consid re les deux premi res phases mentionn es plus haut on constate en effet l existence d un rapport ind niable entre le type d histoire produite et le type d archives utilis es et mises en valeur notamment par le biais de leur publication 2 dans un premier temps l histoire de l organisation a repos largement s
439. pour en am liorer le style et la forme litt raire Vous ne pouvez pas en modifier le contenu et les jugements politiques 2 Il concluait Vous devez organiser la publication et la diffusion la plus vaste possible de la lettre Mais de Moscou il n tait pas facile de contr ler l application des instructions sous un r gime de censure Lorsqu au d but juin un dirigeant du PCE Ramirez sans doute Manuel Hurtado s journe Moscou Ercoli l interroge sur la diffusion de la lettre Ramirez affirme qu il ne la conna t pas Rendant coup pour coup Togliatti cartera Codovila de la d l gation espagnole au VI congr s malgr les r clamations insistantes de l Argentin La consigne n avait plus qu devenir publique La question de k tactique lectorale tait sur la table de la CP de PIC depuis le 3 f vrier 1935 la demande de Madrid et la tro ka charg e de superviser la question comprenait d j Ercoli aux c t s de Manouilsky et Piatnitski apr s l habituel processus d laboration dont le RLS avait la charge Le 29 avril le RLS pr senta son projet de r solution devant la CP Il fut accept avec quelques modifications apr s un rapport de Manouilsky galement charg de la r ponse l Espagne avec l accord de Dimitrov Les directives re ues le 10 mai signifiaient l entr e du Front populaire antifasciste dans la strat gie lectorale du PCE La pr sentation publique eut lieu le 2 juin lors d un meeting au
440. pr s la Seconde Guerre mondiale de nombreux syndicats industriels que les communistes avaient contribu mettre sur pied expuls rent les communistes Ce fut le cas notamment des International Woodworkers of America des United Auto Workers Dans certains cas lorsqu ils ne r ussissent pas expulser les communistes les bureaucrates se regroupent dans des structures syndicales qu ils contr lent Par exemple lorsque les travailleurs ne quitt rent pas les Mine Mill and Smelter Workers Union et les United Electrical Workers des sections syndicales des United Steel Workers of America M tallos ou de l International Union of Electricians furent cr es Un exemple patent de cette collaboration patronale syndicale est bien s r le cas des marins canadiens 1 Pour se d barrasser de ce syndicat o les communistes sont tr s influents le gouvernement canadien non content de voir l union des marins canadiens Canadian Seamen Union UMC CSU expuls e des rangs du CMTC ni de voir le Conseil canadien des relations de travail lui retirer son accr ditation fit venir un gangster am ricain notoire Hal Banks pour organiser un nouveau syndicat chez les marins des Grands Lacs la suite de la c l bre gr ve de 1949 LES ARCHIVES Nous avons abord bri vement les archives du proc s de 1931 La richesse de ces archives est incontestable et fait int ressant elles sont facilement accessibles puisqu elles existent sous forme microfilm e aux
441. pris pour appr hender la vie interne des camps m me 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 124 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs si par d finition il est toujours plus compliqu de rep rer le fonctionnement de l appareil clandestin En outre comme chaque fonds il porte en lui un risque de distorsion Si l on en fait sa seule source on exag rera le poids des politiques et l on privil giera les rapports entre centre et p riph rie du syst me communiste Il ne faut pas simplement croiser les sources il faut aussi les hi rarchiser et strictement les circonscrire travers trois exemples personnels j ai donc essay d illustrer les al as du recours aux sources un recours indispensable passionnant mais p rilleux L tape me semblait indispensable avant de resserrer le propos sur les archives du Komintern puis de l largir en tirant des conclusions plus g n rales DES RICHESSES ET DES PIEGES LES ARCHIVES DU KOMINTERN M appuyant sur mon exp rience limit e des archives du Komintern mais aussi sur des discussions avec les coll gues et la publication des premiers r sultats je rel ve une vidence et quelques risques Il serait pour le moins ubuesque de ne pas saluer l arriv e sur le march de tous ces nouveaux fonds Dans l imm diat deux directions au moins me semblent les plus fructueuses
442. pulaire et qui accessoirement disposerait de beaucoup de temps pour saisir informatiquement les dossiers Moscou consid rerait juste titre la prise en consid ration de telles informations comme indispensable Je ne lai pas fait car mon optique est diff rente il s agit d appr hender dans une dimension de masse l ensemble des volontaires fran ais Ayant s lectionn des renseignements j ai donc si ce n est invent en partie transform l archive Les dossiers individuels peuvent tre compl t s par d autres mat riaux essentiellement des registres parfois tr s pr cis et des listes consultables dans les archives des Brigades internationales L ensemble de cette documentation a t soumise un examen critique savoir le croisement avec d autres sources dont je disposais d j notamment un ensemble de 400 dossiers de demandes de r gularisation d tat civil constitu s apr s la Lib ration par des familles de d c d s et conserv s dans les archives de AVER Paris Cette confrontation a montr la fiabilit des pi ces d pos es Moscou 1 Fonds 545 6 2 cette date la majorit des Fran ais avaient en fait d j t rapatri s comme l avait d ailleurs not la Commission de la SDN charg e de surveiller le retrait des volontaires 3 D marche que les volontaires communistes trangers devaient effectuer partir de 1938 et qui concerne donc plusieurs milliers
443. qu s dans le travail conspirateur l tranger ou dans le contr le des collaborateurs du Komintern Piatnitski OMS B A Vasiliev D partement d organisation J Abramov OMS Angaretis Commission de contr le internationale J J Cirul Section cadres du D partement d organisation Les domaines d activit de la Commission permanente et de la Commission restreinte taient tellement proches que les proc s verbaux ont m me t confondus lors du classement dans les archives 3 Quelques exemples typiques extraits des proc s verbaux des deux commissions suffiront cerner leurs comp tences La Commission permanente exprima en juin 1927 un bl me pour conservation illicite de copies de t l grammes cod s F rsterling collaborateur OMS En janvier 1933 le point 3 de l ordre du jour disait Infraction contre la conspiration au Secr tariat anglo am ricain pour avoir gard de la documentation strictement confidentielle pendant la journ e de cong dans un simple bureau 4 La Commission permanente approuvait galement l engagement la mutation dans un autre d partement et les d parts de collaborateurs du Komintern Richard Sorge le futur ma tre espion Tokyo fut encore confirm dans sa fonction de secr taire de D Manouilsky en 1 PV du 4 sept 1929 CRCEDHC 495 4 1 PV du 11 mai 1935 CRCEDHC 495 4 388 2 Verordnung ber Anstellung und Entlassung 7 oct 1931 CRCEDHC 495 20 764 3 Les document
444. que du secr tariat de l IC en ao t 1931 CRCEDHC 495 4131 ajustent progressivement l argumentation 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Serge Wolikow 285 section nationale telle que le PCF est le r sultat d une combinaison de facteurs D un c t les fluctuations et les h sitations de la direction de FIC se nourrissent des diff rences de Situation des sections nationales dans un contexte diplomatique mouvant pour l URSS D un autre c t le manque d initiative des sections nationales cons quence de l centralisation des d cisions Moscou paralyse leur capacit d action et surtout leur efficacit Lorsque l URSS r int gre activement le syst me diplomatique europ en tout en s inqui tant de la mont e fasciste il devient n cessaire d all ger le syst me en laissant davantage d initiatives aux sections pour qu elles puissent renforcer leur ancrage national C est tout le d bat qui traverse les diff rentes instances de FIC au printemps 1935 1 La modification des structures du Komintern apr s 1935 n affaiblit pas le contr le exerc sur les dirigeants nationaux mais leur conf re plus de responsabilit s Dans la mesure o ils obtiennent une influence politique de masse dans leur pays et acqui rent une exp rience in dite comme c est le cas pour le PCF leur stature augmente ce qui va de pair avec l habitude d une certaine autonomie de j
445. r R56 21000 Dijon Denis Peschanski 127 revenir sur l histoire d j longue de la demande sociale on peut relever combien entre les ann es 1950 et les ann es 1970 l histoire du mouvement ouvrier tait h g monique en histoire contemporaine Si la demande sociale tait diffuse elle men tait pas moins efficace Depuis les entreprises et les administrations ont compris qu une histoire bien faite pouvait tre un facteur important de reconstruction identitaire consulter nombre de travaux publi s les r sultats sont loin d avoir t n gatifs avant comme apr s Faut il r cuser les premiers pour avoir n glig souvent le poids des strat gies industrielles et des imp ratifs techniques et les secondes pour faire en g n ral l impasse sur l histoire sociale stricto sensu Quoiqu il en soit il faut tre vigilant L existence de structures tampons entre le chercheur et le commanditaire est la seule garantie donn e aux premiers et ses exigences d ind pendance Et plus g n ralement on ne doit pas n gliger le risque de pilotage de la recherche par l acteur social Mais dans une certaine mesure l diteur peut jouer un r le comparable La multiplication des biographies tout sp cialement dans les ann es 1970 et 1980 conduit d j s interroger sur la validit d un tel genre historique pour appr hender la r alit dans sa complexit et le d bat est ouvert Pour le propos qui nous occupe il suffit de constat
446. r l appui que de nombreux archivistes ont apport notre travail en particulier Charles Kecskem ti secr taire g n ral du Conseil international des Archives Georges Mouradian directeur des Archives du Monde du Travail Roubaix Fran oise Vignier directrice des Archives d partementales de la C te d Or Le soutien financier du Conseil r gional de Bourgogne et de l Universit de Bourgogne nous a t d un grand secours nous remercions vivement tous ces organismes et plus particuli rement Madame Jocelyne P rard pr sident de l Universit et le directeur des EUD Monsieur Jean Bart qui a accept d accueillir ce livre dans la collection des publications de l universit de Bourgogne La r alisation de cet ouvrage sa maquette sa mise en page et son indexation ont t prises en charge par Rosine Fry assist e de Thierry Mansot et Lilian Vincendeau Serge WOLIKOW 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon SOMMAIRE Principaux sigles Introd UCHO naaa aN mue I partie Retour sur l historiographie et les archives des I et II Internationales une 19 Michel Cordillot Archives et bistoriographie de PAIT un bilan et quelques l ments ARC IENOR manner anne 25 Daisy E Devreese propos de la correspondance des militants
447. r taire du RUP et cheville ouvri re de son organisation et ses correspondants hi rarchiques Willy M nzenberg puis Karl Smeral insistent sur l activit des non communistes et notamment des radicaux Un rapport de synth se labor par Schwernik le 16 juillet 1936 et destin Staline est cet gard r v lateur Il raconte comment gr ce l aide active 2 du Comit national fran ais et plus particuli rement des radicaux Pierre Cot et Robert Lange les communistes ont pu construire une direction o les l ments qui leur taient hostiles ont t neutralis s Il met en avant galement l attitude de Robert Lange qui a permis de d jouer l action des droitiers emmen s par Lord Robert Cecil conservateur britannique et vice pr sident du Rassemblement 3 Ces derniers font fonction de pierre de touche de l efficacit des actions communistes m me si pr cis ment dans le cas du RUP la r alit est complexe 4 Mais dans tous les cas le Front populaire qui contribue l panouissement du mouvement pacifiste marque une tape dans l histoire des relations entre radicaux et communistes Il constitue pour les communistes une preuve politique voire un rite initiatique aux valeurs r publicaines dont les radicaux sont en quelque sorte les parrains Ces derniers sont alors 1 La p riodicit varie d une fois par semaine deux voire trois fois par mois les auteurs galement 2 Rapport
448. r dans les m mes structures de cloisonnement qui avaient r gi leur origine Mais surtout il importe de r fl chir aux conditions dans lesquelles elles ont t produites et donc leurs limites et leurs lacunes Ainsi il convient de tenir compte du degr d information souvent lacunaire des fonctionnaires qui confectionnaient les rapports Et il est probable qu ils taient souvent guid s dans leur r daction par leurs propres int r ts en vue d un avancement par exemple De m me il faut s interroger sur la qualit des informations transmises par les partis communistes Moscou N essayaient ils pas d arranger les faits en leur faveur 1 Plus particuli rement concernant les dossiers de cadre il importe de les lire en sachant que ceux qui remplissaient les formulaires ou crivaient les autobiographies anticipaient sur les r ponses attendues par ceux qui allaient les juger et les archiver et qu ils ordonnaient sans doute leur vie selon une mise en sc ne ritualis e Ou encore il faut se demander sur quels services les d lateurs attendaient des instances de contr le de l Internationale quelles strat gies propres ils poursuivaient N en usaient ils pas aussi d une certaine mani re pour des vis es personnelles En d finitive il appara t que l acc s m me s il reste incomplet aux archives du Komintern a d ores et d j permis d importants progr s notamment dans la connaissance factuelle de ce pass e
449. r le PC britannique durant toute son existence resta comment se conduire l gard du Parti Travailliste appuy sur des syndicats ayant des millions de membres dont le r formisme correspondait au niveau de conscience de la classe ouvri re britannique Tous les dirigeants du Komintern ont surestim les possibilit s r volutionnaires en Occident et surtout en Grande Bretagne M me Staline d habitude plus circonspect sur ces questions a parl en 1925 de la croissance d une disposition r volutionnaire parmi les ouvriers en Grande Bretagne 2 La gr ve g n rale qui dura neuf jours l ann e suivante a en effet montr la diff rence entre un militantisme ouvrier industriel conscience trade unioniste qui se manifesta un haut degr et une disposition r volutionnaire qui faisait d faut en d pit de l acceptation de la part d un Trotsky critique du fait que l activit r volutionnaire du parti fut dans son ensemble un niveau raisonnablement lev e 3 La profondeur des racines du r formisme et des soi disant illusions constitutionnelles de la grande masse des ouvriers britanniques et pas seulement d une aristocratie ouvri re tait mal appr ci e L IC faisait preuve de volontarisme en affirmant constamment que la situation tait favorable au d veloppement d un parti r volutionnaire de masse et en expliquant son absence par une mise en application d fectueuse de la ligne du Komintern par le PCG
450. r le contraste entre interpr tation restrictive et extensive des d cisions du VIT congr s qui se d veloppe apr s 1935 les comptes rendus des r unions du Pr sidium et du Secr tariat d montrent 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Aldo Agosti 135 que ce contraste ressemble un r seau karstique tant t souterrain tant t mergeant la surface mais ne cessant pratiquement jamais jusqu au pacte de Munich s entrecroisant avec les choix de politique ext rieure de l URSS En g n ral je crois qu on pourra crire d une fa on beaucoup plus pr cise l histoire non pas de la ligne politique du Komintern mais de ses organes centraux de leur structure et de leur composition et qu on pourra reconstruire beaucoup plus clairement le processus d laboration interne de la d cision qu on pourra voir plus en d tail le m canisme d intervention du Komintern dans l vie int rieure des partis communistes et en m me temps constater que la dynamique des rapports centre sections n tait pas si unilin aire que l on a parfois tendance le croire Je m arr te bri vement sur ce dernier point bien s r l analyse des archives montre l existence d un lien de d pendance tr s troit m me plus troit qu on ne le soup onnait mais la cat gorie des ordres de Moscou appara t vraiment trop restrictive et n explique pas la v ritable nature de la d
451. r un parti disciplin et organis condamnant avec force les illusions de la gr ve g n rale et se m fiant de l autonomie des mouvements sociaux Au del de th mes communs l ensemble des partis de la II Internationale les militants semblent respirer une m me atmosph re o ils retrouvent notamment de nombreuses exhortations renforcer l organisation Il y a pourtant des diff rences d accents Que penser lorsque le PSOE pr sente une Espagne o la bourgeoisie est d j en train de r duire la prol tarisation tous les secteurs de la soci t y compris la noblesse terrienne Ce grossissement tient il seulement la situation d un parti qui pour se faire entendre notamment face la concurrence anarchiste doit forcer le trait Le surcro t de sch matisation n est il pas plut t d un discours o le maniement simplifi des cat gories de la vulgate marxiste se confond avec la vision moralisante de l opinion ouvri re dont les repr sentations s taient construites avant tout contact avec le courant marxisant qui ne les a pas beaucoup marqu es au contraire des propositions libertaires qu elles ont cependant pr c d es On peut rep rer cette double r f rence dans d autres th mes clefs du premier PSOE Ainsi le souci de l organisation Il appara t d une part comme l cho auquel a pr sence du courant anarchiste donne une grande actualit de la volont des guesdistes d occuper de mani re articul e
452. r une nature sensible complexe en perp tuelle volution Cet homme discret parfois effac en public est tr s diff rent dans l intimit La politique n occupe alors qu un r le secondaire dans ses pr occupations comme sl cherchait tablir une s paration entre sa vie priv e et ses activit s ext rieures Les t moignages sur Otto Ville Kuusinen avant 1918 forment enfin un corpus aussi consid rable qu h t roclite Beaucoup concernent sa vie de lyc en 6 ou d tudiant 7 Mais 1 Le journal est conserv la biblioth que du lyc e de Jyv skyl Sont aussi consulter aux Archives r gionales de Jyv skyl Jyv skyl n Maakunnan Arkisto Lauri Kuusanm en kokoelma collection Lauri Kuusanm ki Jyv skyl n Lyseon Arkisto Archives du lyc e de Jyv skyl ainsi que deux ouvrages parus lors du cinquantenaire et du centenaire de l tablissement Jyv skyl n Lyseo 1858 1908 Jyv skyl 1908 et Jyv skyl n lyseon satavuotishistoria Jyv skyl 1958 2 Helsingin Yliopiston Kirjasto Biblioth que de l Universit de Helsinki H m l isosakunnan Arkisto Kb 10 Les tudiants finlandais se regroupent en associations selon leur origine g ographique d o le nom m di val de nation attribu ces organismes Originaire de Jyv skyl Kuusinen a choisi d appartenir celle du H me ou Tavastland 3 Thomas HENRIKSON Estetik och marxism op cit 4 Kansan Arkisto Archives du peuple Otto Ville Kuusisen Arki
453. rassembl es dans le pr sent ouvrage et l int r t qu elles offrent peut tre faudrait il dire qu elles laissent entrevoir une mani re nouvelle d aborder l histoire du mouvement ouvrier Ce n est pas l augmentation en tant que telle de la masse documentaire cons cutive l ouverture des archives qui permet de r soudre des nigmes ou d avancer dans l tude de questions d j soulev es par le pass mais elle incite les chercheurs reconsid rer leurs responsabilit s pist mologiques Ce serait l vidence se fourvoyer dans une impasse que d en rester une conception n o positiviste du document Les contributions qui pr c dent le montrent clairement toutefois elles vont aussi plus loin en indiquant comment il est possible d appr hender sur la base d une probl matique renouvel e les archives d sormais accessibles Presque tous les intervenants se sont accord s reconna tre que les fonds d organisations r duits eux m mes ne donnent qu une vision r ductrice des r alit s et que si l on n y prend garde ils peuvent fausser les approches en limitant le regard aux enjeux internes Beaucoup ont galement mis en vidence l insuffisance de leur dimension soci tale Loin de nous renseigner sur les motivations profondes des engagements ou leur mise en uvre ces documents pr sentent les enjeux comme allant de soi et qui plus est comme troitement circonscrits aux int r ts organisationnels Or une juste co
454. rassembl s de documents et de t moignages divers Selon Niels Erik Rosenfeldt le mouvement de concentration aurait t doubl par un second mouvement de d placement du lieu de prise de d cision vers des instances parall les g n ralement occultes L historien danois parle d un secteur sp cial reli selon lui au secr tariat de Staline par le biais du GPU respectivement du NKVD et des services de renseignements militaires Une division particuli re au sein des services secrets ainsi que des connexions personnelles rappelons que Meer Moskvine Mikhail A Trilisser de son vrai nom et haut responsable de OGPU entre au secr tariat du CE de l IC en 1935 et y exerce d importantes fonctions auraient assur le lien 1 Si cette hypoth se exige d autres recherches pour lesquelles les archives pr sidentielles encore inaccessibles pourraient tre forts utiles condition toutefois que ce genre de pratique ait t consign avant de recevoir confirmation elle ne manque pas de plausibilit De plus il est effectivement fait mention d un secteur sp cial dans certains documents des archives du Komintern 2 On peut galement rappeler que Jules Humbert Droz qui en savait long sur les coulisses du Komintern fait tat d un tel secteur dans ses M moires 5 Il mentionne en outre l utilisation par Staline d une autre pratique fondamentale pour imposer et garantir son pouvoir le contr le sur l information gr
455. ratif Comme Moscou les documents sont dans toutes les langues l allemand venant au deuxi me rang derri re le russe LE CLASSEMENT On n a pas touch Harvard au classement strictement chronologique de l ex partie ouverte On y trouve les proc s verbaux de r unions ou relev s de d cisions des organismes dirigeants du parti et de l IC leur place la date o ils se sont tenus entrecoup s de textes de r solutions mais aussi d abondantes correspondances dont pour le VE congr s les comptes rendus de l obpositsionner Bolotnikov sur ses entretiens avec les d l gu s Togliatti et Maurice Thorez Il y a aussi la correspondance avec L nine entre 1919 et 1921 qui a t publi e Amsterdam des lettres chang es avec Boukharine La correspondance entre d port s de 1927 est une documentation absolument exceptionnelle tr s difficile d chiffrer cause de la m diocre qualit du papier qui boit l encre mais riche d informations Les textes politiques notamment ceux qui ont t re us de l tranger et qui n ont pas une date pr cise sont class s part constituant un fonds d une grande richesse 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Pierre Brou 119 L ex partie ferm e a regroup les lettres par correspondant d autres 1 112 correspondants Trotsky Trotsky d autres mais le m me classement a t
456. ravaux de doctorat Sabine DULLIN Les diplomates sovi tiques la Soci t des Nations Relations Internationales n 75 automne 1993 p 329 343 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 236 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs diplomates au moins jusqu aux grandes purges de 1937 1938 a avoir t au service de l administration tsariste ou au moins form s par elle Le jeune r gime bolchevique a besoin de cadres et il doit dans un premier temps travailler avec une partie de l ancien personnel toujours en poste L int r t des diplomates sovi tiques pour les radicaux ne r side pas dans la r alit conomique et sociale qu ils incarnent mais dans la vocation du Parti radical diriger la France C est le radicalisme de gouvernement qu clairent partiellement les archives du MID Les rapports que l on peut y lire manent de fa on g n rale d hommes tr s au fait de la r alit politique fran aise Les carnets du conseiller d ambassade puis charg d affaires sovi tique Rosenberg en poste Paris jusqu en 1935 en sont un bon exemple Les salons de la repr sentation sovi tique accueillent de nombreuses personnalit s fran aises et parmi celles ci outre le d put mod r Anatole de Monzie fid le des diners l ambassade les radicaux figurent en tr s bonne place Par exemple au pri
457. re de la S curit d tat Sont signaler les fonds dits Z qui avaient t attribu s la Section IX 11 charg e d claircir les crimes de guerre et ceux des nazis 5 Ces fonds qui taient l origine aux mains de l Arm e rouge avaient t l poque de la RDA transmis diff rents tablissements Une partie importante put ainsi tre mise en s ret en 1990 aux Archives centrales d tat de Potsdam De elle passa directement aux Archives f d rales 4 Il s agit de mat riaux du Minist re de la Justice du Reich et de la Gestapo ainsi que de documents des administrations centrales de la r pression et de la police qui concernent sp cialement le mouvement communiste Ils devraient tre d un grand int r t surtout pour l tude de la r sistance communiste au National socialisme Les fonds des partis et des organisations de masse des annexes de Dahlwitz Hoppengarten et Berlin ont trait d autres organisations de RDA comme le Conseil national Nationalrat A1 5 le Comit de la RDA pour les Droits de l homme DDR Komitee f r Menschenrechte A4 le Comit de solidarit de la RDA 1 De m me pour le Service d tach de Coswig il n y a pas de plus ample information C est le cas galement pour le Service d tach de Dahlwitz Hoppengarten qui en tant qu annexe des Archives f d rales accueille les archives de travail de la Stasi Voir ce propos Matthias WAGNER Das Archiv der NS Akten des eh
458. re de proph te lorsqu il ajoute Si nous ne faisons pas de grand effort prenons garde que dans un an nous n ayons le loisir de discuter de nos fautes dans un camp de concentration L analyse que fait Daladier de la position de la France sur l chiquier international est dune grande lucidit Elle se conjugue avec une certaine ambigu t laquelle l identit politique de ses interlocuteurs n est pas trang re Ainsi propos de l URSS il loue la qualit de ses forces arm es mais refuse implicitement toute alliance se retranchant derri re l opinion exprim e par les Anglais selon laquelle en cas de guerre les Russes n interviendraient jamais Sur la question espagnole une fois encore il affiche des intentions favorables l Espagne r publicaine proclamant la n cessit de rendre l Espagne aux Espagnols en organisant le retrait du mat riel militaire allemand et italien mais il lie toute initiative l accord anglais s abrite derri re les accords sign s par ses pr d cesseurs au Conseil et insiste sur les exigences de la d fense du territoire national pour justifier son action ou plut t sa non action Dans cette conversation avec la d l gation du Comit de Rassemblement populaire Daladier en appelle la solidarit gauche exhortant ses interlocuteurs l aider mais esquisse une ligne politique qui ne peut satisfaire aucune de leurs revendications tant sur le plan int rieur que sur le plan ext ri
459. re et les militants des r actions de ceux ci et d une foule d autres choses encore Les annonces de conf rences sur des sujets qui ne sont pas directement en rapport avec l AIT mais ils sont rares tant donn le caract re du mouvement permet de mieux saisir l aspect dit culturel du mouvement ouvrier Ce dernier incluait des associations de libre pens e dont la vari t et la concurrence constituent des l ments d cisifs dans la diversification de la conscience de classe au sein du monde ouvrier Il y eut des cours d orthographe et de math matiques qui sont d ordre culturel si lon veut mais qui sont surtout d ordre pratique Les annonces de livres et de brochures de biblioth ques de pr t 1 Cf Correspondance 1865 1872 op cit doc 65 p 135 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Daisy Eveline Devreese 39 permettent aussi de cerner l aspect culturel ducatif du mouvement l aspect pratique tant repr sent par l l ment de propagande en proposant tel auteur ou tel sujet Les limites les plus s rieuses de cette correspondance comme de toute autre source apparaissent quand il s agit de mettre ce qu elle offre en relation avec les circonstances d ordre g n ral avec le milieu dans lequel PAIT s est implant e Elle fournit ce propos des indications souvent nombreuses l on per oit alors jusqu quel point le mouvemen
460. re les travaux de tel ou tel pl num J ai ainsi d reconstituer la discussion les d cisions mais aussi les affrontements qui ont pr sid la recomposition de la direction du PCF en f vrier mars 1926 lors du VI pl num en partant exclusivement de l vocation a posteriori de l v nement lorsque le comit central se r unit France pour entendre le rapport de la d l gation qui revient de Moscou De m me tudiant au milieu des ann es 80 la gen se de l orientation classe contre classe je devais me contenter d une partie de la correspondance chang e entre le secr tariat du PCF et ses envoy s Moscou Treint ou Thorez Faute d avoir acc s aux documents concernant la commission sp cialement constitu e par le secr tariat de IC pour statuer sur la politique du PCF j ai reconstitu ses travaux en croisant les informations tir es des lettres avec les m moires et les archives Humbert Droz Si j ai pu alors tablir la chronologie et le r le de FIC dans la d cision du tournant classe contre classe l automne 27 impos au PCF avec la participation de Thorez il tait tr s difficile de v rifier si l argumentation et les d bats au sein de l quipe dirigeante de lIC taient d terminants pour comprendre le sort r serv sa section fran aise ce qui aujourd hui peut tre clairement valu Cette m thode d investigation tait compliqu e pour la p riode post rieure car partir de 1928 les documents imprim
461. re stalinienne Mais il est important d tablir un quilibre entre le contr le exerc par Moscou et l espace de libert existant pour l adaptation de ces directives au niveau national Il peut tre int ressant de donner un exemple tir justement de documents d couverts r cemment il est vrai que cet exemple se r f re une p riode ou le Komintern n existe formellement plus ayant t dissous en juin 1943 mais justement les documents sortant des archives nous montrent que du moins jusqu en 1944 les rapports entre Moscou et les partis communistes restent r gis exactement par les m mes r gles et les m mes dynamiques qu auparavant Donc si imm diatement apr s la chute de Mussolini en juillet 1943 Togliatti crit Dimitrov et lui expose les lignes directrices de la 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 136 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs nouvelle politique du PCI en demandant conseil et approbation pour chaque aspect Mais et c est l le point important c est lui qui a labor le noyau de la politique italienne de Moscou aux dirigeants sovi tiques il demande simplement une confirmation un accord Naturellement en cela et plus forte raison dans d autres cas cette approbation de FIC est d terminante sans elle une ligne donn e ou une direction donn e ne serait pas r alisable J
462. rection au titre de ces quatre pays russes et originaires d autres pays charg s de suivre les questions fran aises belges suisses et luxembourgeoises Les autres tapes ne pourront tre envisag es vraisemblablement par des quipes diff rentes et dans des langues diff rentes 1 que lorsque le premier tome sera r alis Elles concerneront ventuellement l Allemagne l Europe du Nord l Europe centrale l Europe du Sud l Asie les Am riques Le choix de l ensemble francophone n cessite quelques explications Les quatre pays ne correspondent pas aux structures du Komintern qui se mettent en place en septembre 1928 autour de huit secr tariats 2 Europe centrale Allemagne Tch coslovaquie Autriche Hongrie Suisse Hollande Balkans Bulgarie Yougoslavie Roumanie Gr ce Albanie Chypre Grande Bretagne Am rique Grande Bretagne Irlande Afrique du Sud Scandinavie Su de Norv ge Danemark Islande secr tariat romain France Italie Belgique Espagne Portugal Luxembourg Am rique latine Pologne Baltique Pologne Lituanie Lettonie Estonie Finlande Orient Afrique du Nord Proche Orient Moyen Orient Asie Fallait il s en tenir aux limites des secr tariats et se consacrer en premier lieu au secr tariat romain Nous aurions dans ce cas n glig la premi re d cennie du Komintern et le r le consid rable de la Suisse comme plaque tournante de l Internationale Aucune d limitation n est
463. regard de ce nouveau dispositif le Parti radical se r v le particuli rement attractif Plus qu aucun autre parti il symbolise les petites classes moyennes hant es par la peur des gros et m fiantes l gard de l tat il repr sente aussi le vivier de cette lite intellectuelle et politique du pays attach e la libert la paix et la d mocratie et sensible la progression du fascisme per u comme un nouvel obscurantisme Bref la client le tout comme les cadres du radicalisme servent de cibles une op ration de s duction qui rev t des formes diverses notamment celles d organisations dont le r le consiste mobiliser l opinion publique sur des th mes porteurs susceptibles de transcender les limites partisanes L Association des Amis du peuple chinois en est un des premiers exemples Cr e en 1932 la suite de l affaire de Mandchourie elle est r activ e partir de 1935 Deux ans plus tard alors qu elle est fortement concurrenc e par des organisations plus r centes et que l on envisage de la liquider un rapport souligne sa vitalit ajoutant qu il appara t plus opportun et plus pratique en tenant compte du fait que l direction de l Association est enti rement entre nos mains d largir et de pr ciser ses t ches 4 En 1937 ceux qui dirigent de fa on effective son travail c est dire les communistes Georges Cogniot 5 et 1 Lettre du Comit ex cutif de PIC au Com
464. res aussi bien que la correspondance directe de Pollitt avec Dimitrov et les notes de leurs discussions montrent l existence d une communication dans les deux sens entre Moscou et Londres bien que ce f t certainement entre partenaires in gaux En septembre et octobre 1939 il y eut de dramatiques d bats au Comit Central du PCGB Trois des quatre membres britanniques du Comit Ex cutif du Komintern Pollitt Gallacher et Campbell s oppos rent au renversement stalinien de la ligne de soutien critique pour la guerre contre l Allemagne nazie L exception fut Palme Dutt qui se voulait toujours le grand pr tre de l orthodoxie Kominternienne Pendant un demi si cle les circonstances de ce revirement politique furent tenues secr tes Dans un article de mai 1940 Palme Dutt a crit que le st nogramme de ces d bats pourrait tre publi apr s que la classe ouvri re aura gagn le pouvoir et que les archives pourront tre ouvertes 4 C tait un peu excessif et heureusement on n a pas d attendre si longtemps Au nom de la direction du PCGB j ai rendu visite en 1987 au temps de la glasnost naissante Smirnov alors directeur de l Institut du marxisme l ninisme Moscou Il m a autoris voir les archives des instances dirigeantes du Komintern pour la p riode du d but de la guerre En plus le PCGB re ut sur microfilm le st nogramme des d bats de son comit central qu il avait envoy Moscou 50 ann es avant et
465. reuses frustrations chez les historiens du communisme Durant les ann es soixante avec la publication de documents du Komintern et du PCUS dans certaines revues historiques sovi tiques un premier pas avait t franchi Tr s vite les dossiers de IML se referm rent Certains partis communistes purent recevoir sous forme de microfilms les copies de leurs propres archives mais sans les cotes de conservation utilis es par les archivistes sovi tiques au nom d un secret qu il fallait garder sur l ensemble des fonds La s lection des archives reproduites restait opaque pour les destinataires Ce n est qu la fin des ann es quatre vingt avec la perestroika et partir de 1991 avec la chute du r gime sovi tique que ces archives sont devenues dans leur plus grande partie accessibles aux chercheurs ainsi que les inventaires g n raux Au d part la lib ralisation g n rale voire la d sorganisation aidant tout tait consultable sans aucune v ritable r gle de consultation De nombreux historiens firent le voyage Moscou l assaut du ciel du Komintern largement m diatis e cette qu te d archives a parfois pris des formes que la longue frustration d information ne pouvait justifier Ainsi certains historiens ont cru pouvoir acheter des archives et s en r server des droits d exclusifs Ce patrimoine comme l a rappel Charles Keskemeti pr sident du Conseil international des Archives est celui de la Russie du mouv
466. rge I devient ainsi possible d individualiser leurs activit s ainsi que celles de leurs interlocuteurs gr ce la correspondance qu ils entretiennent et aux rapports qu ils transmettent aux instances dirigeantes de FIC Leur r le tel celui d Eug ne Fried appara t ambigu puisqu il repr sente le Komintern mais en m me temps s int gre la direction nationale du PCF dont il partage l exp rience sur le terrain politique fran ais diverses reprises en 1933 et en 1934 notamment il semble bien avoir jou un r le d impulsion dans les initiatives prises par le PCF en direction de la SFIO ce qui lui vaut des bl mes de l direction de PIC laquelle lui impute la principale responsabilit des erreurs opportunistes du PCF Enfin la correspondance chiffr e dans les ann es trente atteste la permanence des liens entre la direction de FIC et ses sections m me apr s 1935 D acc s encore difficile pour tous les historiens l tude syst matique de l ensemble de cette documentation devrait mettre en vidence le r le des directives de PIC dans les d cisions des sections nationales et relativiser leur marge d initiative Pour autant ces m mes archives contribuent modifier l image ant rieure souvent simplificatrice que l on avait du fonctionnement des instances dirigeantes du Komintern Gr ce elles on per oit les probl mes de fonctionnement les diff rences d approches qui l affectent derri re le st r otype du monolithism
467. riat de l IC ou du parti russe Ult rieurement des r ticences ou des divergences d appr ciation s expriment encore lors des r unions ou des rencontres suscit es Moscou par la direction de PIC pour statuer sur le cas du PCF Mais d sormais les relations sont fortement hi rarchis es les dirigeants fran ais doivent rendre des comptes et couter les remarques ou les conseils des dirigeants de PIC En juillet 1930 ou au printemps 1931 ils sont invit s s expliquer devant une commission sp cialement constitu e pour examiner la situation du PCF 5 En tudi le texte des r solutions dont l application est destin e mettre fin la crise du Parti fran ais Le Conseil National du Parti renouvelle sa ferme volont de discipline au sein de la II Internationale D cid d appliquer imm diatement et loyalement toutes le d cisions du IV congr s mondial Fait confiance au nouveau Comit Directeur pour assurer la r alisation du programme d action pr vu pour le Parti fran ais 1 Les d bats et les travaux de la Commission Souvarine 3 s ances du 1 au 8 juill 1936 sont centr es sur les questions de discipline qu on retrouve comme principale justification de la d cision d exclusion La commission a pu constater au cours de ses travaux que la discipline communiste dans le PCF est encore loin d tre observ e compl tement et absolument Elle estime n cessaire une nergique intervention du CE largi sous la
468. rie est clairement visible D s le Il congr s en 1920 la primaut du centre est affirm e et ne cessera d tre renforc e Les diff rentes r formes de 1921 1924 instituent l int rieur de la direction centrale la pr minence d un syst me bureaucratique et concentr autour du Pr sidium et du Secr tariat ce qui facilite les liaisons organiques avec le parti bolchevique et l tat sovi tique Ces r formes qui ont lieu surtout dans le deuxi me semestre 1921 et en 1922 sont sanctionn es par le IV congr s 1 Les fluctuations strat giques induites par la NEP les ouvertures diplomatiques vers l Europe occidentale les contacts avec les organisations socialistes internationales mais aussi les probl mes nouveaux pos s par l activit des diff rents partis communistes sont autant de raisons qui expliquent les volutions structurelles au niveau central de PIC Ainsi la cr ation en octobre 1921 de la Correspondance internationale illustre le souci de transmettre aux diff rents partis communistes des textes d orientation mais aussi des articles argument s susceptibles d alimenter leur propagande 2 LIC par le biais de cette publication bihebdomadaire en diff rentes langues prend donc en charge tous les grands th mes de la politique communiste En fournissant aux partis communistes non seulement des documents mais aussi les l ments d analyse et de pol mique l IC les aide tout en les d poss dant de leur capacit s
469. riens et archivistes est non seulement pr cieuse mais indispensable Le travail des archivistes en ce qui concerne notamment les archives contemporaines conditionne la qualit de la recherche historique La communication et la consultation des documents publiques s am liorent m me si des progr s sont encore souhaitables dans ce domaine Les difficult s sont bien davantage le fait de certaines autorit s versantes que des archivistes Aujourd hui plus que jamais les archivistes et les historiens ont le m me int r t r fl chir en commun sur des fonds d archives dont il faut conna tre l histoire sp cifique pour ensuite engager leur exploitation scientifique De ce point de vue participation au colloque de Dijon l origine de cet ouvrage d archivistes aussi comp tents dans leur domaine que Charles Kecskem ti Georges Mouradian Fran oise Vignier et Denis Grisel t moigne d une coop ration dont nous souhaitons qu elle se d veloppe encore Partie prenante de l histoire contemporaine l histoire des organisations ouvri res en partage les forces et les faiblesses elle est particuli rement sensible aux conjonctures id ologiques et culturelles M me si elle concerne en partie des poques pour lesquelles il n existe plus d acteurs ou de t moins vivants les r alit s qu elle tudie sont encore directement associ es des enjeux actuels L interpellation du pr sent tr s forte alimente la curiosit mais induit une de
470. ris des recherches sur le communisme dans leurs diff rents pays ont commenc depuis 1991 d pouiller tudier ces archives Pour eux comme pour de nouveaux chercheurs il s agit de relire les travaux ant rieurs la lumi re de cette documentation nouvelle confirmer infirmer nuancer et pr ciser leurs hypoth ses et leurs conclusions Toute l historiographie du communisme doit tre ainsi r valu e les approches pionni res fond es g n ralement sur les publications officielles du Komintern r solutions tracts presse etc donc sur le discours politique produit par le Komintern ne sont pas des chantiers refermer et jeter aux oubliettes de l histoire mais des chantiers revisiter et envisager sous d autres angles Plut t que de faire table rase du pass historiographique dans l urgence m diatique il convient d inventorier de r pertorier et finalement de r valuer l image des arch ologues qui tudient et visitent nouveau des sites d j fouill s au xIX si cle ou au premier xx si cle nous devons reconsid rer les travaux anciens la lumi re de ces archives tout en cherchant r ponse de nouveaux questionnements Ces fonds offrent la possibilit de poursuivre des travaux d j bien avanc s ils ouvrent des nouveaux champs et rendent possible l laboration de projets plus ambitieux 1 tienne FRAN OIS Les tr sors de la Stasi ou le mirage des archives Autr
471. rois phases assez distinctes aussi bien d un point de vue chronologique que d un point de vue scientifique encore que l on doive bien videmment prendre en compte les diff rences perceptibles existant d un pays l autre Une premi re phase couvrant plus d un demi si cle en gros de 1890 la fin des ann es 1950 durant laquelle l tude de l AIT a eu pour fonction premi re une fonction de l gitimation politique Il s agissait en fait pour la quasi totalit des courants se r clamant des mouvements socialistes et ouvriers qui se consid raient comme des h ritiers de l AIT de faire valoir leur bien fond se pr senter comme tels Ce fut d abord vrai au temps de la H Internationale pour les h ritiers des deux tendances issues de l affrontement entre marxistes et anarchistes au sein de l AIT Pour ne prendre que les ouvrages les plus marquants et qui ont gard jusqu aujourd hui un r el int r t ce n est pas faire injure leurs auteurs que de constater que la biographie de Bakounine r dig e par Max Nettlau fut ind pendamment de ses qualit s intrins ques crite pour d fendre le point de vue anarchiste tandis que les travaux des socialistes allemands Gustav Jaeckh sur PAIT ou Franz Mehring sur Marx valorisaient le point de vue des sociaux d mocrates allemands 1 Quant au monumental travail de James Guillaume il se proposait in fine de d montrer la filiation entre l AIT et le syndicalisme r volut
472. roisi me internationale son troite imbrication avec la R volution russe et l volution stalinienne du mouvement communiste en URSS produisent des itin raires diff renci s caract ris s par des continuit s ou des ruptures des itin raires intenses marqu s par de grandes mobilit s g ographiques Nul doute que l encadrement mis en place par PIC ait laiss des traces dans les archives encore faut il se doter d une m thode critique de d pouillement et de lecture de ces archives 1 Jean Maitron avait pressenti l int r t des dossiers de l Institut du marxisme l ninisme l actuel Centre russe de conservation et d tudes des documents en histoire contemporaine au d but des ann es 80 l occasion d un voyage touristique il sollicita sans succ s l autorisation de consulter les inventaires Si ce sondage fut un coup d p e dans l eau on commen a imaginer la richesse des archives gr ce l exp rience de Jean Charles qui fut le premier d pouiller les documents de l Internationale syndicale rouge Quand s ouvrirent au d but des ann es 90 les dossiers du CRCEDHC l ampleur de la documentation biographique ne manqua pas d attirer l attention Les dossiers personnels ont aussit t permis d enrichir les travaux des chercheurs suisses comme Peter Huber et Brigitte Studer des chercheurs belges des travaux de compl ments correctifs pour le Maitron et d engager une r flexion sur les autobiographies sollicit
473. ront Unique la base Ainsi Miglioli intervient il plusieurs reprises dans les d bats sur la paysannerie en Europe occidentale et en France comme en 1928 o il d fend les m tayers en prenant appui sur les baux italiens Une telle documentation permet de retrouver derri re le prol tariat urbain qui a t l objet de nombreuses tudes h ritage d une culture politique communiste le paysan communiste tout en soulignant les sp cificit s nationales L EXEMPLE FRAN AIS La F d ration des paysans travailleurs pr parait m thodiquement la cr ation du CPF en France lorsqu la suite du V congr s de l IC le PCF arriva constituer une association agricole nationale d sign e sous le nom de CPF qui n adh re pas encore pour des raisons d opportunistes que nous ne comprenons pas PIP Dans tout cela il r sulte en France une certaine confusion I faut que le Pr sidium d finisse nettement pour la France si le CPF doit tre une section paysanne du PC soit en principe soit en fait par sa confusion avec la commission agraire du parti ou s il doit tre une organisation paysanne travailleuse comme la FPT et que le parti aura animer comme c est le cas pour la CGT 2 C tait ainsi que Marius V zeilles s insurgeait contre a m thode employ e par le PCF lors de la cr ation du Centre Paysan Fran ais rattach au Krestintern Il fallut toute l habilet des dirigeants de
474. rtie de ses changes pistolaires avec d autres responsables social d mocrates propos de questions courantes 2 Les fameux carnets personnels de Karl Wiik pour l ann e 1917 relatent quant eux les d bats de l Commission Ex cutive 3 Kuusinen y tient une place de choix en raison de son rayonnement au sein de cette instance Ses interventions y sont plus personnalis es que dans les rapports officiels mais l auteur en fait une relation impr gn e par les luttes de tendances Les rapports de police 4 enfin reprennent les poncifs sur les durs et les mod r s Il ny a pas grand chose d original en attendre car ils caricaturent les positions individuelles L int r t de tous ces documents est au demeurant tr s variable La plupart du temps ils ne r servent gu re de surprise par rapport aux archives du SDDP Nous y retrouvons en gros la teneur des publications et des d bats officiels Certains nous clairent cependant sur les capacit s de travail de Kuusinen sa facilit de plume les orientations de ses lectures et sa curiosit intellectuelle Ils contiennent en outre quelques in dits assez d routants comme ce brouillon de lettre apparemment peu coh rent fatigue bri t qui ne cadre pas avec ce que nous savons du personnage et de ses opinions sur l alcool message en partie cod adress Messieurs Tokoi Manner et Sirola pourquoi cette ironie au printemps 1918 Kuusinen y d plore la guerre civile s
475. rucksache 41 91 Cit par I PARDON Von zentralen Parteiarchiv op cit p 23 Au cours de ce processus le Groupe de recherche Archives et biblioth ques a jou un r le important d accompagnement de consultation et d int gration Y appartenaient entre autres H Skzrypczack G Benser et H Weber comme conseillers du Comit directeur du PDS il y avait entre autres W Leonhard E Engelberg J Kuczynski et H Hurwitz Le Conseil d administration et le Conseil scientifique de la Fondation ont t entre temps lus 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Bernhard H Bayerlein 95 l ancienne biblioth que de cet institut fort bien pourvue pour la recherche sur le communisme 1 Les conditions formelles et juridiques de la recherche historique sur le communisme se sont aussi d velopp es de mani re relativement favorable La nouvelle loi sur les Archives f d rales a pr vu un d lai de communication de 30 ans l exception des fondations soumises des l gislations particuli res Pour les papiers touchant la s curit de l tat le d lai de communication en vigueur est de 80 ans Cela signifie de facto que plus grosse partie des anciennes archives de RDA est ouverte un usage scientifique Les archives du KPD avant 1945 sont aussi enti rement consultables En 1990 les Archives f d rales ont t fusionn es avec les Archives cen
476. rvice du Komintern Toutes les autobiographies n ont pas t conserv es ainsi dans son document r dig Paris le 17 mars 1933 Tr and crit Cette Bio est faites sans quel me soit demand s mais voulant pass comme tout le monde a la CDC Commission de contr le et ayant demand apr s ma Bio que j avais faites en entrant au services on a pas pu la retrouv certainement envoy la haut orthographe de Tr and non modifi e 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon LES ARCHIVES DU KRESTINTERN En 1989 Taline Ter Minassian pouvait encore crire que les archives sovi tiques sont toujours aussi peu accessibles et c est travers le miroir d formant de la presse officielle qu il faut envisager l essentiel de la recherche 1 Except le fameux fonds de Smolensk tudi par Merle Fainsod puis Nicolas Werth 2 aucune recherche sur archive n tait possible jusqu l effondrement du syst me sovi tique qui a conduit l ouverture partielle des fonds conserv s Moscou Ainsi depuis 1991 on assiste un engouement pour le voyage dans la capitale russe la recherche d un v ritable Eldorado archivistique Est ce le mythe du secret du silence la soif d information qui engendre une telle attitude Quoiqu il en soit cet essor est l origine de nombreuses publications dont les m dia ont largement t l cho comme si
477. s L APPORT AU RADICALISME LUI MEME DE NOUVELLES SOURCES Compte tenu de la relative pauvret des sources concernant le Parti radical dans la premi re moiti du xx si cle 2 l ouverture des archives Moscou ne pouvait manquer de susciter de fa on l gitime quelques espoirs tons toutefois toute illusion ceux qui 1 partir de 1936 apparaissent dans les archives du Komintern des coupures de presse fran aises ayant trait des manifestations radicales cf un article du Temps propos du congr s radical socialiste dat du 16 oct 1936 Tout au long de l ann e 1938 les d cisions du Bureau politique du PCF vont dans le sens de celle du 20 janvier qui pr conise de donner des directives aux cadres du Parti et aux r gions pour multiplier les contacts avec les socialistes et les radicaux CRCEDHC 495 10a 18 2 Sur les sources de l histoire du radicalisme avant 1939 cf Serge BERSTEIN op cit p 601 603 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Sabine Jansen 235 pourraient encore en avoir il n y a pas d archives du Parti radical dans les archives russes proprement dites En revanche il en existe dans les archives fran aises conserv es au Centre de conservation des collections historiques et documentaires Elles regroupent 271 fonds tr s divers L un d eux concerne le Parti radical mais pour l heure la consultation en est im
478. s Les Cahiers du Bolchevisme mars 1935 p 266 276 Waldeck ROCHET Le travail des communistes la campagne Les Cabiers du Bolchevisme n 20 15 oct 1934 p 1223 1229 Waldeck ROCHET crits politiques 1956 1969 Paris d Sociales 1976 En collaboration avec Renaud JEAN L union des paysans de France brochure dit e par le PCF en 1936 discours prononc s par R Jean et W Rochet lors du VIII congr s du PCF tenu en janvier 1936 Villeurbanne La prosp rit pour nos campagnes discours prononc s au Comit Central du PCF en juillet 1937 Paris Bureau d d 1937 Les Devoirs du Front populaire envers les paysans de France discours prononc s par R Jean Andr Parsal et W Rochet lors du IX congr s du PCF tenu en d cembre 1937 Arles Maurice THOREZ D fense paysanne Paris d Sociales 1939 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Jean Vigreux 153 Cet inventaire rapide passage oblig pour cerner l importance archivistique d un tel fonds am ne pr senter les premiers r sultats du d pouillement Une premi re lecture permet de reconstruire ou plut t de suivre la chronologie de ces deux organismes Commen ons par le Krestintern o les deux dates butoirs sont 1923 et 1930 En octobre 1923 le premier congr s du CPI a lieu Cette cr ation correspond l orientation d finie par l IC en reprenant le mot d ordre de
479. s trangers ou hostiles d agents de la bourgeoisie l int rieur du parti 5 Fin 1933 le Secr tariat politique transmit encore d autres comp tences aux secr tariats de pays au d triment des deux d partements centraux d organisation et d Agit prop Le Secr tariat politique d cida que les secr tariats de pays devraient l avenir tre les organes principaux du CE de FIC par lesquels s tablit le lien avec les partis leur instruction et le soutien n cessaire L Agit prop et le d partement d organisation furent dissous au nom de l limination du parall lisme et du d placement du poids dans les secr tariats de pays le d partement de l organisation n tait plus qu un D partement pour la construction du parti comptant seulement six collaborateurs Le D partement de l Agit prop se d sagr gea en deux commissions une Commission pour la lutte contre la guerre le fascisme et la social d mocratie et une Commission pour la popularisation de la construction socialiste en Union sovi tique comprenant chacune six collaborateurs 4 En janvier 1935 quelques mois avant la dissolution suite au VIT congr s mondial les secr tariats d Europe centrale 19 postes et des pays latins 16 postes avaient atteint leur z nith 1 Cf P HUBER Stalins Schatten op cit p 148 151 ainsi que Brigitte STUDER Un parti sous influence Le Parti communiste suisse une section du Komin
480. s parable d archives qui repr sentent sans doute une chance pour son d veloppement 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon I PARTIE RETOUR SUR L HISTORIOGRAPHIE ET LES ARCHIVES DES ET II INTERNATIONALES 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Les contributions rassembl es dans cette premi re partie ont pour point commun d aborder chacune sa mani re l histoire des deux premi res Internationales ouvri res Les questions trait es sont multiples Elles couvrent en fait toutes les facettes de l activit du chercheur depuis le moment o celui ci est confront au document brut jusqu celui de l laboration th orique et m thodologique qui aboutira finalement son interpr tation et son utilisation dans une analyse globale coh rente Ces textes ont donc une ambition double fournir aux lecteur des l ments pour un bilan historiographique et m thodologique et nourrir une r flexion susceptible d apporter un clairage pertinent sur les probl mes auxquels sont d sormais confront s les historiens de la II Internationale avec louverture des archives du Komintern Apr s avoir longtemps souffert de l absence de sources internes ces derniers sont aujourd hu
481. s sous la direction du parti communiste et dans le cadre d alliances exig es par le passage par une phase d mocratique avant d atteindre le socialisme Il s agit de la conception l niniste des stades qui va plus loin cependant que la p riode lectorale laquelle se borne Codovilla Une fois assur e l h g monie du PCE le chemin sera libre vers la victoire vers le pouvoir des soviets ce qui prolonge la ligne d finie par Stepanov au d but 1932 Ce qu ajoute Togliatti sans briser l id e de k continuit de la r volution ouvre un espace vident pour le d veloppement d une alliance plurielle et antifasciste Les communistes d clarent que le front de la r volution doit embrasser aussi tous les l ments qui tout en ne se posant encore sur le terrain de l alliance ouvri re et paysanne sont pr ts lutter pour barrer la route la contre r volution fasciste Il est n cessaire de cr er avec tous ces l ments un large front populaire antifasciste dont le but principal doit tre celui de lutter non seulement pour la restauration de toutes les libert s d mocratiques mais en premier lieu pour donner la terre aux paysans pour l instauration d un gouvernement r volutionnaire provisoire qui en s appuyant et en d veloppant les alliances 1 Original en fran ais 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 257 ouvri res e
482. s archives du Komintern B STUDER Un parti sous influence op cit p 43 64 1 Extrait du proc s verbal de la commission politique du secr tariat politique du CE de PIC 3 janv 1932 CRCEDHC 495 18 945 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 202 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs de cette mesure est mis en exergue par le quotidien communiste b lois o il est pr cis que seuls les camarades qui d fendent de fa on convaincante la ligne du comit central peuvent tre s lectionn s comme orateurs cette occasion C est le d s quilibre grandissant entre un centre tout puissant qui canalise retient et ventile l information sa guise tout en d multipliant ses sources et des sections de plus en plus d pendantes de ce qu on veut bien leur transmettre qu a r v l louverture des archives du Komintern Mais les sources russes ne permettent pas seulement de retracer ce premier aspect constamment ni des rapports entre un parti communiste et les instances dirigeantes de l Internationale elles en d voilent encore un second la modification des formes de contr le au fil des ans Gr ce aux fonds du bureau pour l Europe occidentale le WEB et des secr tariats de pays puis dans le seconde moiti des ann es trente celui du secr tariat du CE de PIC on constate que les m canismes de contr le
483. s archives du NKVD qui ne sont pratiquement pas accessibles actuellement aux chercheurs l exception des dossiers personnels des personnes arr t es Mais ces derniers souvent falsifi s d forment plut t qu ils n dairent les causes r elles de la r pression J ai personnellement le sentiment que l r sistance la politique de Staline dans la soci t sovi tique a t plus grande qu on ne l imaginait pr c demment Les m canismes r els de l Internationale communiste restent encore d couvrir Mikha l PANTELEIEV CRCEDHC MOSCOU 1 CRCEDHC f 71 5 22 p 50 2 CRCEDHC f 589 3 7029 p 83 164 3 Voir le fonds n 508 de la d l gation du PCR b aupr s du CE de FIC qui a exist de 1920 1935 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon A PROPOS DE LA PUBLICATION DES ARCHIVES DU KOMINFORM Depuis 1950 la Fondation Feltrinelli coordonne des tudes sur le mouvement ouvrier et ses organisations l chelle internationale en particulier sur l Internationale Communiste Or au d but de 1992 l ouverture des archives en Russie a cr de nouvelles possibilit s On a pu le constater dans le cas des archives du CRCEDHC le c l bre fonds du Kominform La Fondation Feltrinelli avec l Institut d Histoire Sociale d Amsterdam a donc pr
484. s conceptions th oriques initiales Mais son existence subit les brisures intimes d une personnalit hypersensible ce qui rend sinueux son itin raire Sa vie n est donc pas lin aire et pose aux chercheurs des probl mes qu ils ne sont pas forc ment capables de r soudre Mais n est ce pas l finalement le gage de leur plaisir Maurice CARREZ IHC UMR 5605 UNIVERSITE DE BOURGOGNE 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon A PROPOS DE LA FORMATION DU PSOE 1872 1910 ARCHIVES SOURCES DE PRESSE ET CULTURE OUVRIERE Il est banal de dire que les mutations m thodologiques qui ont affect l historiographie du mouvement ouvrier dans les ann es 1960 1970 ne sont pas dues la d couverte de nouveaux fonds d archives mais la crise des syst mes d explication en particulier de ceux qui privil giaient l existence des organisations au d triment d une vision globale du monde ouvrier ou du mouvement social On sait que parall lement l int r t s est port sur des sources qui ne relevaient pas de l histoire interne Mais cette description sch matique de la production des pays les plus connus ne rend pas compte de l itin raire plus chaotique de la recherche concernant l Espagne Longtemps apr s la guerre civile les ruptures qu elle a provoqu es on
485. s concernant le PCF transmis entre 1972 et 1983 soit plus de 80 bobines c est dire environ 75 000 clich s Jusqu au d but des ann es 80 les documents accessibles concernant les relations avec le centre du Komintern taient disparates et comportaient certaines lacunes essentielles que leur diversit et leur multiplicit ne pouvaient masquer Les rapports des envoy s de l IC la correspondance partie de Paris vers Moscou la relation des r unions p riodiques ou des sessions extraordinaires qui s y d roulaient constituaient une documentation discontinue et h t rog ne n cessitant un travail consid rable de reconstruction hypoth tique pour les inscrire dans la continuit du fonctionnement du Komintern Le manque d archives sur l activit de ses organismes dirigeants et leurs directives handicapait le travail de recherche en risquant malgr les pr cautions prises de d s quilibrer l analyse qui par la force des choses tait plus fine quand elle portait sur la 1 Paolo SPRIANO Storia del Partito communista italiano 5 vol Torino 1967 2 Ernesto RAGIONERI La terza internatiozionale e il partito communista italiano saggi e discussioni Einaudi 1978 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Serge Wolikow 277 section nationale et restait n cessairement approximative quand elle s effor ait de reconstituer sinon deviner ce qu avaient pu t
486. s enregistr s au CRCEDHC sous Commission restreinte 495 6 contiennent galement des proc s verbaux de la Commission permanente n anmoins class s sous 495 7 4 PV du 13 janv 1933 CRCEDHC 495 7 25 PV 24 juin 1927 CRCEDHC 495 7 3 F rsterling est Edgar Th lmann qui se suicida en 1947 l h tel Lux cf R M LLER Die Akte Webner Moskau 1937 bis 1941 Rowohlt Berlin 1993 p 399 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Peter Huber 219 avril 1929 en ao t 1929 il fut lib r de son travail au CE de PIC et mis disposition du CC du PCUS ce qui marqua donc le d but de sa carri re au service du contre espionnage militaire sovi tique GRU Henri Robinson pr senta avec succ s en avril 1926 une demande la Commission restreinte concernant sa lib ration du travail dans le D partement d organisation afin de pouvoir militer au PCF et il disparut du secteur du Komintern et finit via l OMS au GRU 1 La Commission permanente jouait galement et ce assez t t un r le dans l orientation id ologique et dans l limination des ennemis du parti En ao t 1929 elle constitua une Commission pour l puration de l appareil du CE de FIC compos e de Piatnitski Ulbricht et du membre du bureau des cellules J Mirov La Commission permanente approuvait r guli rement les proc s verbaux de la Commission de contr
487. s le carcan des conjonctures courtes et permet de les rattacher aux structures de temps interm diaire Cette approche s av re f conde pour rep rer la permanence de logiques organisationnelles de r f rents culturels ou d enracinements sociaux Ainsi des courants 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 50 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs intellectuels du xIx si cle comme le national romantisme ou l volutionnisme 1 ont influenc l approche que fit Kuusinen du marxisme De m me ses positions th oriques avant 1918 correspondent aux pr occupations id ologiques des militants d origine ouvri re ancr es dans une histoire longue des mouvements sociaux 2 En fait sa vie priv e comme sa carri re politique ne peuvent tre comprises sans faire r f rence au vaste mouvement de transition qu a connu la Finlande entre la fin du Xvi si cle et les ann es 1920 5 Mais les continuit s telles qu elles transparaissent dans les sources ne sont pas les seuls facteurs explicatifs Il faut prendre en compte les ruptures qu elles soient assum es Kuusinen crit en 1918 un livre autocritique sur l exp rience de l r volution finlandaise ou partiellement inavou es par exemple la s paration avec Edvard Valpas plusieurs reprises Kuusinen s est r solu des changements dict s par les circonstances ou par l
488. s les soi disant d mocraties populaires La r f rence un contexte pluriel antifasciste sert simplement de facteur de l gitimation pour d finir de mani re imm diate un cadre d oppositions en termes strictement manich ens destin liminer tout ennemi int rieur L irritante pine qu est devenu le POUM alimente l intense r action communiste contre ses anciens alli s La r publique d mocratique de type nouveau laquelle le document fait r f rence exclut le pluralisme Les propositions concr tes sur le caract re et le contenu des lections r pondent ce dessein La clef en est une candidature unique d o son sens de bloc des communistes et des socialistes laquelle s ajouteraient comme simple appendice d autres forces d mocratiques et cerise sur le g teau les ind pendants sans parti paysans soldats C est cette recette qui s imposera en Europe orientale partir de 1945 Pour obtenir le succ s dans la r alisation de ces t ches il est n cessaire d assurer l unit des forces des partis communistes et socialistes dans le bloc unique qui entra ne derri re lui sic tous les autres partis et organisations antifascistes Les communistes et les socialistes en pr sentant ensemble la proposition de convoquer de nouvelles lections feront tous les efforts n cessaires pour que toutes les organisations et tous les partis antifascistes se pr sentent aux lections avec un programme
489. s ou de leurs copies 3 La seconde source indiquant l existence de ce fonds est une note qu Andr Marty remit en juillet 1955 Jean Maitron qui il avait l gu ses archives personnelles intitul e Documentation sur les Brigades internationales et la guerre d Espagne 1936 1939 Elle stipulait que les archives des BI compl tes jusques et y compris les relev s individuels de soldes de chaque combattant 4 comprenant en particulier celles du commissariat d Albacete constituaient un premier grand ensemble Marty sp cifiait dans cette note Ces Archives au complet sauv es par mes soins d Espagne en f vrier 1939 ont t envoy es par moi m me l Internationale Communiste en juin 1939 Elles ont t re ues au Secr tariat du Camarade Dimitrof par son secr taire Ce fonds contenait aussi les archives personnelles du dirigeant communiste Il crivait leur sujet class es avec catalogue dress par moi m me Moscou en 1939 1940 elles se trouvaient en ao t 1949 dans une armoire de l Institut Marx Engels place 1 Depuis avril 1938 si ge des Brigades internationales 2 Le nom officiel de ce centre entre 1956 et 1991 fut Institut du marxisme l ninisme devenu cette derni re date Centre russe de conservation et d tude de la documentation en histoire contemporaine CRCEDHC 3 Op ration que r ussirent par contre les Belges 4 Il s agit probablement de ce que R
490. s process In this case however Soviet foreign policy appears not to bave been exempt from doubts and hesitations apparent in the difference of tone in contributions by Malenkov and Zhdanov who personified the two fluctuating lines of Soviet foreign policy during the following years Brigitte STUDER Secrets d organisation et acc s au savoir ce que les archives russes nous apprennent sur les pratiques du pouvoir dans le Komintern L ouverture des archives sovi tiques en 1991 a permis aux chercheurs d acc der au c ur m me de l histoire du Komintern Pourtant cela n a pas t sans poser probl me provoquant une pouss e de positivisme savoir un certain retour vers l v nementiel et une focalisation souvent tr s troite sur l histoire politique au d triment d autres approches Cet article montre cependant que des champs de recherche in dits dans l histoire sociale culturelle mais aussi politique du communisme s ouvrent A condition toutefois d utiliser de mani re critique cette masse de sources et de r fl chir ses lacunes dont les causes sont instructives pour comprendre le ph nom ne du pouvoir et le fonctionnement de la pratique du secret au sein de l organisation internationale The opening of the Soviet archives in 1991 made it possible for scholars to get at the very heart of the history of the Komintern Yet this did not take place without difficulties leading to a resurgence of positivism
491. s raisons plus visibles et plus concr tes En effet les traces directes de l activit pendant les d cennies en cause des organisations ouvri res au demeurant peu denses sont rares En outre le courant socialiste n occupe encore qu un champ restreint du militantisme ouvrier et ses groupes comme les tirages de leurs publications demeurent r duits Quant aux autorit s elles ne portent la revendication ouvri re qu une attention pisodique l tat espagnol dont la fonction politique reste limit e n ayant que peu de moyens administratifs Il suffit de comparer les archives fran aises et celles des minist res espagnols ou des gouvernements des provinces pour constater la maigreur de l activit de surveillance ou d enqu te des secondes Cette double absence d une documentation accessible n incitait pas aller au del des histoires du Parti celles des organisations ou des leaders crites par des militants partir du tournant du si cle Morato d j cit on peut ajouter Mora Pun et l autre ayant t largement utilis s dans les ann es 1960 et 1970 1 Cette approche a t d autant moins mise en cause que si les historiens de la vieille universit l avaient ignor e elle comblait la fois la nostalgie de militants exil s ou r duits au silence et la soif d information des nouvelles g n rations Pourtant les sources n taient pas inexistantes Malgr la guerre civile d importants fonds de presse on
492. s toutes les questions internationales Il s ensuit que le Parti communiste britannique acquiert une plus grande importance 1 De cela d coulaient des conclusions aussi bien politiques que mat rielles Les innombrables d bats th ses et r solutions sur la question anglaise t moignent de l importance accord e au Parti communiste de la Grande Bretagne PCGB que le petit nombre de ses membres rendait selon Zinoviev le talon d Achille dans la politique internationale 2 C est en tenant compte de l importance de la situation politique en Grande Bretagne dans ses rapports avec les probl mes de l imp rialisme mondial et du travail de l Internationale Communiste que la Commission britannique du Comit ex cutif de PIC de la fin de 1924 recommanda la Commission budg taire de reconsid rer l allocation financi re au Parti communiste britannique 3 Et en effet 1 J DEGRAS dir The Communist International 1919 1943 t 2 Documents London 1971 p 154 2 CRCEDHC en russe RTSKhIDND 495 38 1 3 Ib 495 385 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 170 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs l allocation financi re fut augment e de 5 000 en 1924 16 000 en 1925 dont 4 000 pour subventionner l hebdomadaire de gauche le Sunday Worker 1 Politiquement le probl me principal pou
493. sage d une analyse interne une position officielle et une action unilat rale de l URSS Cependant comme nous l avons vu on peut douter que l orientation de confrontation de la d claration de Jdanov f t la source coh rente d inspiration de la politique trang re sovi tique et que celle ci ne coexist t pas avec une orientation plus prudente plus en continuit avec la politique suivie les deux ann es pr c dentes une ligne de retraite fond e sur la vision du nouveau bipolarisme incomplet et imparfait L volution du Kominform devait voir triompher cette deuxi me ligne tandis que d dinait l toile de Jdanov Silvio PONS FONDATION FELTRINELLI MILAN 1 Cf Mezdunarodnaja Zizn 1990 n 11 p 148 54 N V NOVIKOV Vospominanija diplomata Zapiski 1938 1947 Moskva 1989 p 352 53 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon IV PARTIE ARCHIVES DE MOSCOU PISTES NOUVELLES ET USAGES DIVERSIFIES 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon L histoire du communisme s est durablement heurt e la p nurie d information sur l organisation interne et l activit
494. se Communist Organization in the Needle Trades The Dressmakers Campaign 1928 to 1937 Labour Le Travail printemps 1994 p 37 73 3 Voir Gregory S KEALEY State Repression of Labour and the Left in Canada 1914 20 The Impact of the First World War Canadian Historical Review LXXIII 3 1992 281 314 The Surveillance State The Origins of Domestic Intelligence and Counter Subversion in Canada 1914 1920 Intelligence and National Security 7 3 1992 179 210 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 108 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Par exemple en septembre 1918 le gouvernement impose l arr t en conseil CP 2381 1 prohibant les publications en langues trang res les associant des publications ennemies Il sera suivi par le CP 2384 2 interdisant treize organisations jug es r volutionnaires Parmi ces organisations notons le Parti social d mocratique le Parti d mocratique social russe le Groupe r volutionnaire ukrainien la Ligue nationaliste chinoise etc Notons que la grande majorit de ces organisations politiques sont des organisations caract re ethnique Ces d cisions gouvernementales furent s v rement appliqu es entra nant de nombreuses arrestations et d portations 3 Ce n tait qu un d but La r volution russe le r le de l IC et la mont e du mouvement r v
495. sent l essentiel des information les concernant mais au contraire les autorit s qui les combattent Or ces derni res ne sont pas dispos es laisser un droit de regard trop important aux curieux Elles cadenassent les sources qui pourraient jeter une lueur trop crue ou trop indiscr te sur leurs pratiques Comme la machine r pressive d tat est con ue pour agir sans tats d me il convient de ne pas d voiler ses ventuels exc s Mais si la censure vient souvent des autorit s tablies pour qui l archive fait partie des secrets conserver elle n en est pas l apanage Les chercheurs peuvent parfois s autocensurer en devenant les victimes de leurs pr jug s id ologiques Pierre Brou met justement l accent sur ce fait propos des archives Trotsky de Harvard longtemps consid r es comme d un int r t secondaire en d pit de leur importance Attitude contre nature pour une profession dont la fonction est de traquer les id es toutes faites au nom de la curiosit intellectuelle sinon de l impartialit Conscient des nombreux obstacles qui s opposent une vision sereine des archives Denis Peschanski se sert donc de son exp rience de chercheur pour r fl chir aux dangers d une vision n opositiviste du document Il essaie aussi de d finir une d marche raisonn e pour saisir la substantifique moelle des mat riaux notre disposition Elle consiste viter les gros cueils que sont l imp rialisme de la nouveaut e
496. ser l histoire de PAIT des fins l gitimatrices les diff rents fonds d archives et pas seulement ceux de Moscou ne furent pas toujours ouverts tous les chercheurs sans discriminations ou restrictions Il pourrait para tre tentant de d duire de ce constat que les archives surd terminent en quelque sorte la d marche de l historien puisque des archives diff rentes paraissent avoir t m me d apporter des r ponses explicites des questions diff rentes Ce qui reviendrait dire que l historien est peu ou prou tributaire des archives qui sont sa disposition ou encore qu un historien ne vaut que ce que valent ses sources Or il me semble plut t qu un bilan critique de l historiographie de PAIT des deux premi res phases mentionn es ci dessus tendrait montrer qu ind pendamment de la qualit des travaux produits qui vont du meilleur au pire on a assist la superposition de deux subjectivit s celle de la d marche historique fortement conditionn e par les enjeux politiques dans un premier temps principalement d termin e par un renouveau m thodologique dans un deuxi me temps celle aussi des archives qui doit galement faire l objet d une r flexion Il s agit en l occurrence de mettre en rapport le type d organisation et le type d archives produites et de r fl chir sur leurs limites li es aux conditions de leur production la fonction qui leur tait assign e voire aux circonstan
497. serait qu une reddition En mars le Front populaire a toujours son caract re de leitmotiv m me dans les amples contours de 1936 Nous sommes davis que dans toutes les circonstances il faut donner l imprimerie gouvernement caract re du front populaire par participation des r publicains loyaux 1 tandis qu en d cembre m me si on juge inacceptables les tendances de l tia Negrin exercer une dictature personnelle le renforcement de l glise le Front populaire passe par l crasement des vieilles camarillas politiques pour touffer les tentations de capitulation partir de Munich l int r t des sovi tiques consiste avant tout maintenir le plus longtemps possible la r sistance militaire des r publicains Tel est le sens du dernier t l gramme d taill d instructions envoy de Moscou la veille de l insurrection pacifiste de Casado en mars 1939 Pour pouvoir compter sur aide il est n cessaire donner garantie que gouvernement ne capitulera que les mat riaux ne tomberont pas dans les mains des ennemis et que vous pouvez assurer la transmission par la France Pour a il faut des actions qui peuvent montrer que le gouvernement espagnol est r ellement pr t lutter le gouvernement de par la d l gation de Delicado et Bauer Stepanov son retour de Moscou et qui correspondait aux int r ts de la politique ext rieure sovi tique apr s l invasion de l Autriche par Hitl
498. server l avenir des partis communistes dans les zones occup es par les Allemands 2 Ces remarques nous conduisent examiner comment apr s l ouverture des principaux fonds d archives de PIC et gr ce une connaissance plus pr cise du fonctionnement de l IC on peut d sormais concevoir l histoire des sections nationales notamment le PCF en d passant d anciennes antinomies qui dominaient l historiographie Dans un premier temps et premi re vue les archives de PIC font ressortir l importance des liaisons permanentes et troites que les sections nationales entretenaient avec le centre de l Internationale Peut on pour autant en d duire qu il n y a qu une histoire g n rale de l IC dont les sections ne seraient que de simples prolongements Je ne pense pas davantage qu il soit juste de concevoir l histoire d une section nationale ind pendamment de celle de l IC Ext riorit ou int riorit des sections nationales tel est le faux dilemme auquel ces deux approches inverses mais compl mentaires pr tendent r pondre Du point de vue historiographique elles ont longtemps t corr l es avec des 1 S WOLIKOW Le Front populaire en France Bruxelles 1996 2 S WOLIKOW Le PCF et les d buts de la R sistance in M moire et Histoire la R sistance sous la dir de J M GUILLON et P LABORIE Toulouse 1995 p 183 198 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel
499. seurs socialistes trangers le plus souvent les marxistes allemands et austro hongrois servent couvrir des man uvres visant conqu rir ou conserver le pouvoir sur l appareil Membre de la direction du Parti depuis 1906 et l ment influent de l une de ses tendances journaliste dans le grand quotidien de la gauche du SDP r dacteur de la principale revue marxiste du pays la Sosialistinen Aikakauslehti de tonalit kautskyenne O W Kuusinen n intervient pas titre individuel Il est l manation d un double collectif celui du Parti arche sainte de la r volution et celui de son groupe de r f rence les Siltasaarelaiset gardiens d une certaine orthodoxie et repr sentants du prol tariat avanc de Helsinki 1 Quel que soit l enjeu de la discussion il est donc class dans un camp ce qui influe sur ses d clarations comme sur la mani re dont elles sont transcrites En somme sa parole est calibr e Dans les sources partisanes Kuusinen n est donc pas consid r pour lui m me Il a une r putation d fendre que ses adversaires utilisent pour attaquer les id es de sa faction Ses interventions ne r servent gu re de surprises Ses prises de position officielles marquent sa volont de ne pas tre confondu avec les courants plus conciliateurs du parti Il critique les rapprochements avec la bourgeoisie sur la question nationale 2 Il met en garde contre les illusions du parlementarisme 5 tout en tant lui m me un d
500. sible de reconstituer l volution de ce personnel oscillant en moyenne autour de 400 employ s et d observer sa russification grandissante 1 Surtout d tre au fait de leurs fonctions permet de retracer la grille de r partition des responsabilit s propres chacun au sein de l appareil et de suivre le cheminement d une d cision La perspective historique peut ainsi s approfondir s ouvrir depuis la p riph rie vers le centre des sections nationales au c ur de l appareil Elle se d double aussi et autorise le croisement entre le regard port par les partis communistes vers Moscou et celui port par Moscou sur ses sections 2 Ce qui n tait que partiellement r alisable avant l ouverture des archives russes devient par l possible rendre leur r ciproque aux changes entre un parti communiste et l organisation internationale autrement dit restituer leur dimension r elle aux rapports entre les deux p les d une m me entit L enjeu est de taille car avec ce th me on touche au probl me cl de l histoire du Komintern celui qui a divis les esprits depuis toujours savoir la question du degr d autonomie des partis communistes de leur marge de man uvre Si le sujet a soulev tant de pol miques c est cause de sa signification politique L ouverture des archives du Komintern permet aujourd hui de l aborder dans sa dimension historique La question n en 1 Cf Fridrich FIRSOV Mechanism of Power Rea
501. sion en cas de refus Or la pr fecture de police de Paris n a ouvert r cemment qu une petite partie de ses dossiers Toujours est il qu au d but des ann es 1980 il m a t impossible d acc der aux rapports hebdomadaires que le pr fet de police consacrait aux activit s communistes dans la capitale Cependant le travail de l historien et une partie de son int r t sont aussi de savoir rechercher l ce qui lui manque ici Or les responsabilit s qu avait eues Tasca dans l appareil de l tat fran ais ses contacts au sein de l Int rieur son obsession de l archive et son rapport l histoire qui se fait et celle qui s crit font qu on trouve la s rie compl te de ces rapports hebdomadaires Milan Plus original et plus comique je trouvai une partie de ces m mes documents dans le fonds AJ40 des Archives nationales o sont regroup s les papiers du Commandement militaire allemand en France depuis longtemps librement accessibles aux chercheurs si ce n est qu il s agit le plus souvent de rapports traduits en allemand Nous avons donc acc s ce jour des s ries d origine polici re sur l activit du PCF dans la capitale et la r pression qui l a atteint On aura garde cependant d oublier les r gles l mentaires du m tier d historien Il s agit au premier chef de prendre en compte l metteur pour juger des informations qu il donne sur le PCF mais galement de mesurer tout l int r t d une sourc
502. sive restructuring in 1926 and 1935 A detailed analysis of the composition of its various organs provide the basis for a new interpretation of these reorganizations Sabine JANSEN L apport des archives de Moscou l histoire du radicalisme L apport au radicalisme partisan des fonds de nature tr s diverse consultables Moscou est in gal et ponctuel Il concerne des personnalit s des organisations et des strat gies politiques dont un certain nombre tait d j bien connu Plus riche en revanche est celui qui a trait au radicalisme de gouvernement et aux repr sentations qu il g n re dans la culture politique communiste Si lon n glige les p riph ries et les ions libres l ouverture des archives de l ex URSS n a provoqu ni r v lation ni r volution mais elle a permis de confirmer et d enrichir l historiographie existante The relevance of the diverse archival collections now available for consultation in Moscow for understanding the French Parti radical is uneven and often limited in scope They offer some new information about luminaries political organizations or political strategies many of which were already well known They are richer however concerning the governmental action of the radicaux and their representation in the political culture of communism With the exception of some peripheral points and a few maverick individuals the opening of the archives in the former USSR bas produced no revelation and
503. sky Harvard finit par s irriter entendre les p ans en l honneur des tr s riches archives de la rue Pouchkinskaia Moscou c l br es dans leur bouche et aupr s des m dia comme tant le premier acc s aux archives du Parti bolchevique et de l Internationale communiste Essayons de r parer les d g ts faits par cette malveillance partisane et de montrer ce que sont les archives de Trotsky Harvard L HISTOIRE DES ARCHIVES DE HARVARD Il ne s agit pas rappelons le de l ensemble des archives de Trotsky mais des archives personnelles qu il se constitua pendant son dernier s jour en Russie URSS de 1917 1927 puis en exil de 1928 sa mort violente en 1940 Trotsky fut autoris les emmener avec lui de Moscou son exil d Alma Ata au d but de 1927 puis d URSS en exil 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 118 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs en 1929 Ce sont autrement dit ses archives d homme au pouvoir puis d exil dans le pays puis d exil expatri pour une p riode de l histoire du Parti russe et de l Internationale dont on voudra bien reconna tre l importance Il y a 225 000 documents dans l ancienne partie ouverte et 17 500 dans l ancienne partie dite ferm e soit plus de 300 000 Ces archives taient objet de convoitise pour certains chercheurs et surtout de cr
504. ss exag rer l intention de cacher ou de d former certains passages de Phistoire du Komintern alors qu ils taient abord s avec un certain courage au moins au niveau de l utilisation des sources documentaires En m me temps je crois qu il faut admettre la lumi re des archives que certains des arguments de l historiographie chasse aux sorci res des ann es 50 nous apparaissent aujourd hui sous un aspect nouveau que nous ne pouvons pas les liquider de fa on d sinvolte comme simples produits de la propagande qu un l ment de duplicit de manipulation de man uvre a effectivement toujours exist dans l action des partis communistes galement dans les moments les plus glorieux de leur histoire et que les archives sont l pour le montrer L exemple le plus significatif de ce dernier point de vue est sans doute le ph nom ne des infiltr s communistes dans les rangs des partis socialistes surtout les clandestins ou les migr s mais il faut revoir galement avec plus de circonscription le chapitre de la lutte pour la paix Il faudra cependant se garder de la tentation d interpr ter l histoire des partis communistes comme un secteur de Phistoire de l espionnage et des complots internationaux Certes la carri re de quelques personnages de l appareil central de l IC peut tre un objet d tude fascinant condition que l on n oublie pas que le centre de gravit de l histoire du mouvement comm
505. st facilement accessible car il n y a pas d obstacles linguistiques un m me rapport peut tre reproduit en plusieurs langues dont le fran ais 1 Deux inventaires composent le fonds du Krestintern entre 1923 et 1930 ce sont les cotes 535 1 et 535 2 du fonds de l Internationale Communiste 2 Le premier contient 308 dossiers qui retracent l histoire g n rale de l organisation Il s agit des conf rences internationales paysannes des r unions internationales du Pr sidium et du Secr tariat g n ral Le second quant lui comprend les rapports avec les sections nationales regroup s en 196 dossiers D ailleurs la partie fran aise de ce fonds peut tre consult e la Biblioth que marxiste de Paris sous forme de microfilms puisque dans le cadre des accords entre le PCF et les archives de l IC ces fonds furent transf r s en France d s 1990 Quant au fonds 536 concernant PIAI il est compos de 325 dossiers Cette organisation fut cr e aupr s du Krestintern en janvier 1925 C tait un centre de ressources documentaires et de recherches en mati re de questions agraires et paysannes qui disparut en 1940 1 Par ailleurs nous tenons remercier pour le travail d interpr te et traducteur nos coll gues russes et en particulier Marina Arzakanian et Mikha l Panteleiev 2 Archives du Centre Russe de Conservation et d tude de la Documentation en Histoire Contemporaine ex Institut du marxisme l ninisme Inventaire 535 1
506. stacles mat riels et cela n est pas forc ment aussi simple qu on pourrait le croire il appara t que derri re l apparente objectivit du document se cache en fait une formidable subjectivit En r alit le document d archive n existe pas sans l historien ainsi que le souligne Daisy Devreese propos des correspondances chang es par les militants belges de l AIT C est ce dernier qui va s lectionner tel ou tel document l utiliser d cider ou non de sa pertinence bref qui va le faire vivre ou le renvoyer aux oubliettes poussi reuses du carton dont il l avait temporairement extrait Et de nouveau on entre de plain pied dans des questions touchant aux rapports entre archives et m thodologie La d cision que prendra l historien d utiliser ou pas ledit document et le cas ch ant de quelle mani re n est donc jamais totalement ind pendante de sa subjectivit c est dire des questions qu il a t amen se poser Seules en effet des questions pertinentes peuvent faire parler les archives Cela est particuli rement le cas lorsqu on a affaire des archives d organisation tant il est vrai que la logique qui a pr sid leur constitution est biais e On peut constater l usage comme le fait Maurice Carrez en se penchant sur le cas du dirigeant social d mocrate et plus tard communiste Otto Ville Kuusinen que ce type de fonds d archives fonctionne comme un v ritable filtre ou si l on pr f re com
507. ste 5 Mais en juin 1934 le Comit ex cutif de l Internationale communiste recommande au Comit central du PCF de passer la r alisation pratique sur la plus large base du recherches Conduits dans le cadre d un travail de th se ces travaux taient d abord gouvern s par la recherche d l ments biographiques qui favorise un certain pointillisme 1 Ces archives divis es en deux sections chronologiques sont conserv es dans deux endroits distincts Jusqu en 1948 grosso modo elles sont consultables au CRCEDHC Apr s cette date elles sont conserv es au si ge de l ancien PCUS Dans ce dernier lieu je n ai eu acc s qu des sources tr s p riph riques le fonds concernant le d partement international du Parti ayant t r cemment ferm la consultation 2 Ces archives connaissent actuellement un grand bouleversement en raison du rapatriement des archives fran aises entam en d cembre 1993 l heure o ces lignes sont crites l op ration est interrompue Une partie seulement des papiers de la S ret nationale du 2 Bureau de l tat Major de l Arm e fran aise et des fonds priv s aurait regagn le territoire national 3 Lettre du Comit ex cutif de l Internationale communiste au Bureau politique du PCF 11 janvier 1932 CRCEDHC 495 20 570 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Sabine Jansen 229 Front unique d ac
508. sto A 1 Il s agit de copies d originaux noter que le carton B 4 du m me fonds contient de nombreux manuscrits litt raires et des compositions musicales de Kuusinen 5 L essentiel de cette correspondance intime se trouve au Kansan Arkisto dans les archives de sa premi re femme Saima Kuusisen Henkil arkisto 4 cartons avec plusieurs dizaines de lettres et de nombreuses photographies et plus pisodiquement dans celles de sa fille a n e Hertta Kuusisen Arkisto cartons 5 Bd n 23 5 Ca n 24 5 Fa 1 n 33 6 Outre les sources cit es plus haut on peut citer les t moignages oraux recueillis par Vesa Salminen et Martti Pakkanen 7 Sulo WUOLJOKI Vaari muistelee Pori 1954 Hella WUOLIJOKI Yhopistovuodet Helsingiss Helsinki 1945 et Minusta tuli liikenainen Helsinki 1947 H m l isosakunnan Arkisto 1901 1904 en particulier les minutes des r unions hebdomadaires HO Cb 15 16 17 et les r cits de tourn es d animation culturelle Kansanvalistus Hd 1 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 48 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs certains voquent son activit politique 1 et l poque de sa maturit 2 Leur relative dispersion et leur subjectivit aggrav e par un certain nombre de pr jug s politiques ne permettent pas d avoir une id e claire du personnage La connaissance que n
509. sum s Abstracts 295 Claudie WEILL L h ritage scientifique de Georges Haupt Manxiste critique du stalinisme Georges Haupt a voulu faire de l histoire sociale du mouvement ouvrier international un instrument de la praxis menant de front l dition critique de sources et les tudes monographiques explorant la fois la piste prosopographique et celle des relations inter ethniques Autant que sa m thodologie c est sa personnalit qui a assur son rayonnement As a Marxist critical of Stalinism George Haupt aimed to turn the study of the international labor movement into an instrument of praxis by simultaneously working on the critical edition of sources and on monographs and by exploring such fields as prosopography or the study of inter ethnic relations His personality as well as bis methodology account for the deep influence he bas exerted on historians Mikha l PANTELEIEV Les archives du Komintern Moscou possibilit s et limites Les fonds du Komintern ont t constitu s par tapes depuis 1930 Transf r s en 1943 l IML ils reposent depuis 1991 au CRCEDHC Ils comprennent 237 000 dossiers sur la vie interne de PIC et de ses organisations satellites celles de nombreux PC ainsi que des pisodes comme la Guerre d Espagne ou l Incendie du Reichstag Des documents ont disparu lors des purges et des diff rents transferts De plus malgr leur richesse ces archives n clairent pas enti rement le m canisme d
510. sur la docilit des sections s affinent par le r tr cissement progressif de ce qui d une certaine mani re tait encore public au profit du d placement des d lib rations et des discussions vers des instances plus sp cialis es sinon ad hoc D s le d but de la d cennie la transmission des directives emprunte d j en partie les voies plus discr tes qui deviendront la r gle apr s la r organisation de l appareil du Komintern en 1935 S il faut tancer des directions nationales r calcitrantes on ne les confronte plus la critique publique mais lors de s ances en comit s restreints sp cialement convoqu es cet effet o elles seront travaill es de fa on ce qu elles se plient toutes les exigences et reconnaissent leurs erreurs Tant que se r unissent encore les pl nums du CE de FIC l admission de la faute en revanche reste publique La mani re dont Jules Humbert Droz est destitu en tant que secr taire politique du PCS durant l t 1932 illustre parfaitement ce proc d La cabale contre le dirigeant suisse auquel on reproche la r daction d une plate forme internationale de droite il s agit en fait d une r solution vot e l unanimit par le comit central et qui proposait une attitude plus conciliante envers les socialistes est lanc e non pas en s ance pl ni re mais dans une assembl e du secr tariat pour les pays d Europe centrale Ce n est que lorsqu on est d fini
511. surtout des t moignages oraux sans pr jug s La contribution pionni re de Svatek Les organes dirigeants du Komintern leurs d veloppement et leurs composition est rest e longtemps inconnue l Ouest Elle s appuie sur une analyse rigoureuse des publications officielles du Komintern et de celles d anciens collaborateurs 1 L ouverture inesp r e des archives russes ne remet pas le compteur de l historiographie z ro N anmoins elle permet de r valuer le fonctionnement d un appareil qui a produit tout au long de son existence des milliers de pages sur ses probl mes organisationnels Les recherches sur les organes dirigeants du Komintern vont reprendre sur une base nouvelle il faudra aux historiens des ann es pour d gager le mode de fonctionnement de l appareil et ses restructurations successives Nous nous limiterons r sumer ce que les historiens savaient d j avant l ouverture et essayerons ensuite d ajouter des l ments nouveaux provenant des archives moscovites Les fonds d une bonne douzaine d organes dirigeants du Komintern ne pourront tre tudi s que gr ce un travail collectif qui commence peine 1 Cf F SVATEK The Governing Organs of the Communist International their growth and composition 1919 1943 History of Socialism Yearbook 1968 Prague 1969 p 179 266 F SVATER Gli organi dirigenti dell Internazionale communista loro sviluppo e composizione 191
512. t de mener l action syndicale sur le plan revendicatif mais aussi au niveau de la prise en charge long terme des besoins sociaux du monde du travail On devrait en voir toutes les cons quences la CGT partir de la Lib ration The archives of the Komintern but also the sources available at the Mus e social in Paris at the IISG in Amsterdam and elsewhere make it possible to follow the debates concerning le syndicalisme bases multiples a discussion initiated in the CGT circa 1907 wbich was broached again in the the CGTU two decades later This original conception of syndicalism expressed a desire to fight for immediate demands but also the necessity to cater for the long term social needs of labor The logical outcome was to appear clearly within the approaches developped by the CGT after World War II Monty JOHNSTONE Le parti communiste britannique vu de Moscou ou de Londres au temps du Komintern Le CPGB fut fond en 1920 21 sous l influence de la R volution d Octobre par la fusion d un certain nombre de petites organisations marxistes Tout en soutenant l ligne du PCUS et du Komintern sur les questions russes les communistes britanniques eurent des d saccords avec ces organisations sur diverses questions concernant directement la Grande Bretagne en particulier au sujet de l application de la ligne classe contre classe la fin des ann es 1920 et lorsqu elles se d clar rent contre la guerre en 1939 The
513. t des Nations qui doit discuter le 4 septembre du conflit italo thiopien la conf rence internationale pour la d fense du peuple thiopien labore une r solution qui prend la forme d une d claration solennelle la SDN et l opinion mondiale Parmi les signataires qui proclament la n cessit d entreprendre une uvre de guerre la guerre il faut signaler Pierre Cot membre du Comit de patronage de la conf rence Ernest Perney pr sident de la F d ration de la Seine du Parti radical ou encore Gabriel Cudenet pr sident du Parti radical Camille Pelletan 5 Apr s l invasion de la Mandchourie en 1931 la question d Abyssinie produit une onde de choc tr s sensible Le plan Laval Hoare d cha ne la col re de tous ceux qui craignent de voir une fois encore les d mocraties c der devant la violence et intimidation Des d put s anglais et fran ais r unis au sein d un groupe interparlementaire r clament l application de sanctions l Italie fasciste D un c t de la Manche comme de l autre les interpellations la Chambre se succ dent Le 13 d cembre 1935 Pierre Cot prend la parole au Palais Bourbon au nom du groupe radical lan ant une formule appel e faire flor s craignons d tre un jour l thiopie de quelqu un 4 L ancien d put du KPD Willy M nzenberg chef d orchestre de la propagande du Komintern en Europe attache un int r t tout particulier cette opposition de forme parlemen
514. t Central du parti communiste sovi tique L Baranov 7 Mais la d cision de faire le rapport fut prise probablement la suite du m morandum envoy par Jdanov Staline d but septembre qui beaucoup plus affirmatif pr voyait d attribuer la d l gation sovi tique le th me de la Situation internationale et ventuellement un polonais celui de la coordination de l action des partis communistes 8 Dans ce texte on modifia aussi quelques points essentiels du rapport envisag s dans le m morandum de Baranov en particulier Jdanov 1 Parmi de nombreux historiens occidentaux voir par exemple M D SHULMAN Stalin s Foreign Policy Reappraised New York 1969 p 15 16 52 2 G D RA ANAN International Policy Formation in the USSR Factional Debates During the Jdanovshchina Hamden 1983 3 A ULAM Storia della politica estera sovietica Milano 1970 p 658 D VERGIN Shattered Peace The Origins of the Cold War and the National Security State London 1980 p 326 4 R CRAIG NATION History of Soviet Security Policy 1917 1991 Ithaca and London 1992 p 175 sq 5 La question du r le de Jdanov dans la politique trang re et dans la politique int rieure sovi tique de l apr s guerre a t abord e surtout par W O McCAGG Jr Stalin Embattled 1943 1948 Detroit 1978 6 Pour une reconstitution syst matique de la phase pr paratoire cf A DI BIAGIO The Establishment of the Cominform
515. t que sur le papier et qu elle n ait jamais fonctionn En d pit de ce changement d orientation de la CGTU le syndicalisme bases multiples trouve assez rapidement un terrain d application dans une de ses f d rations celle des Services publics Depuis 1933 au sein d un Comit intersyndical des services publics de la r gion parisienne sont regroup s 150 000 agents ouvriers et employ s des Services publics de l Assistance publique des Services communaux du M tropolitain ainsi que du gaz et de l lectricit 3 partir de 1934 sous l impulsion de syndicalistes communistes parmi lesquels Marcel Paul occupe d j un r le de premier plan ce Comit cr un premier r seau d uvres sociales dispensaire service juridique conseil de prud hommes coop rative etc Il pr figure tr s largement ce que seront apr s la Seconde Guerre mondiale le Conseil central des uvres sociales CCOS puis la Caisse d tat Universit de Paris VIII 1990 notamment les pages 605 611 le congr s du syndicalisme de masse 1 Rapport de A Vassart au Conseil ex cutif de l ISR apr s le IV congr s de la CGTU CRCEDHC 534 3 227 2 Bulletin d information r serv au rapport d activit pr sent au V congr s de la CGTU Paris 15 21 septembre 1929 p 62 3 Historique sur la cr ation des uvres sociales du personnel ouvrier employ et cadre des services publics lectricit et gaz de la r gion parisienne tex
516. t t conserv s qu il s agisse d organes nationaux comme ceux de la Premi re Internationale ou comme Socialista ou de publications locales la vaste collection de La Lucha de Clases de Bilbao par exemple ou encore syndicales Il existe ainsi de v ritables flots L un d entre eux est celui d Amsterdam IISG qui rassemble un 1 Par exemple pour F MORA Historia del socialismo espa ol Madrid 1902 et pour J J MORATO Pablo Iglesias educador de muchedumbres Madrid 1931 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Michel Ralle 59 remarquable fonds de publications anarchistes mais aussi quelques pi ces concernant le courant socialiste et notamment une petite correspondance entre les fondateurs et Engels La Guerre civile a cr pour sa part une base documentaire singuli re les archives r unies des fins polici res Salamanca devenues aujourd hui Archivo Hist rico Nacional Secci n Guerra Civil d pouilles saisies par les vainqueurs dans les locaux de nombre d entit s politiques ou syndicales et o l activit des organisations de base de Madrid et de Catalogne est assez largement repr sent e Il manque ces archives d institutions celles de militants ou leurs ventuelles m moires souvent d truites ou dispers es par des familles qui ne pouvaient les transporter dans leur exil ou qui craignaient les contr les policiers Quelq
517. t mes du socialisme r el il n a pas t seulement la galerie des horreurs et de la mis re morale et mat rielle laquelle on voudrait le r duire Le communisme a t un grand mouvement collectif ila concern la vie de millions de gens et il a pris dans le temps un caract re de plus en plus diff renci il a grav en profondeur l histoire des relations internationales et celle de diff rents pays s entrem lant dans ses formes les plus diverses aux sp cificit s de leur tradition nationale et de leur conformation sociale il a fa onn directement ou indirectement l organisation conomique les syst mes politiques les mod les culturels du monde contemporain En conclusion donc et pour r pondre la question pos e il ne s agit pas somme toute de r crire l histoire de l Internationale Communiste Certes il faudra en r crire quelques passages en approfondir d autres d monter quelques l gendes mais tout cela sans se laisser prendre par la psychose du scoop du sensationnalisme La grande r volution de l ouverture des archives consiste surtout mon avis dans la possibilit qu ont maintenant les historiens de conna tre les archives de F IC sinon dans leur totalit au moins dans l ensemble de leur structure et des liens organiques de ses diff rents fonds donc de l interroger rationnellement et syst matiquement De ce point de vue on ne peut pas se passer de quelques consid rations de m
518. t sans en alt rer les conceptions de fond ce que proposait un an avant le d l gu tuteur Codovilla le front populaire tait une exigence provisoire et de type lectoral qui ne modifiait pas le refus de fond de la d mocratie Le but supr me des communistes demeurait un pouvoir de type sovi tique Au moment de la constitution de la plate forme antifasciste le PCE selon les mots de Codovilla mettra en garde les masses contre les illusions d un nouveau 14 avril La pluralit de toute alliance politique c dait un processus d int gration dont le PCE devait tre le noyau Ainsi Codovilla de m me que Manouilsky pr f re l expression bloc populaire qui souligne l intention de rassembler des forces autour de la ligne politique du parti laquelle les alliances ouvri res et paysannes serviraient de point d appui Cette conception monolithique du front populaire va entrer de plus en plus en contradiction avec la d fense de la d mocratie d finie par la politique de lutte contre le fascisme du VI congr s de FIC Derri re un accord apparent des sympt mes de tension sont perceptibles dans les mois qui suivent l insurrection asturienne comme lors de la mise en uvre d une d cision de la Commission politique de PIC du 22 f vrier 1935 concernant la r daction d un manifeste aux travailleurs espagnols sorte de bilan politique de Octobre espagnol dont la base tait un projet du RLS La discussion du rapport d j mentionn
519. t ses succ s et ses d faites taient imbriqu es dans la soci t de l poque tout en voulant la changer Il s ensuit qu une connaissance approfondie de la soci t est n cessaire puisqu il peut tre question dans ces lettres aussi bien de l organisation des Conseils de Prud hommes 1 que de peinture 2 ou de la monarchie EN GUISE DE CONCLUSION Quel que soit le cadre que l on cherche recr er mieux vaudrait garder l esprit qu il reste fonction de son sujet en l occurrence l histoire du mouvement ouvrier Ce groupe social a ses particularit s comme tout autre groupe social c est le point de d part de l analyse Il serait donc pr f rable de s en souvenir au moment de formuler des conclusions C est je crois en n gligeant ce raccord que les historiens du mouvement ouvrier ont contribu cr er le malaise profond que conna t actuellement ce domaine de l historiographie 3 L histoire du mouvement ouvrier international et internationaliste fait partie de la m moire collective comme toute histoire Un individu amn sique est consid r comme malade la maladie n en semble que plus grave quand il s agit d un grand nombre d individus ou d une soci t toute enti re Que cela plaise ou non cette soci t une de ses composantes a eu besoin d un mouvement ouvrier de gauche et internationaliste Elle n a rien perdre en pr server le souvenir en le valorisant peut tre m me a t elle quelque ch
520. t R solutions adopt es au IE congr s de l Internationale Communiste Moscou 1921 p 77 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 282 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs nationales connaissent des probl mes d application Sans doute certaines soul vent elles de moins en moins de difficult s ce sont celles qui touchent l organisation et aux cadres pour lesquelles partir de 1929 il n y a plus de contestation ouverte possible Jusque l dans le PCF notamment les d cisions du Secr tariat de IC concernant la composition du BP ou du CC avaient r guli rement suscit discussions et oppositions En 1921 en juin et juillet dans le cadre de la pr paration et de la tenue du I congr s de PIC il est demand au PCF de restructurer sa direction et d accueillir en son sein des syndicalistes r volutionnaires 1 Cette demande r it r e dans la correspondance adress e au PCF la veille de son premier congr s Marseille fin 1921 reste non seulement sans r ponse mais est bafou e par la non lection de Souvarine et la d mission de la gauche 2 Durant l ann e 1922 la composition de la direction ne cesse d tre discut e par l IC en f vrier comme en juin l occasion des deux premiers pl nums du CE de FIC puis en octobre novembre lors du I congr s du PCF Paris et du IV congr s de FIC Le
521. t d ailleurs des attitudes suscitaient peu de questions ce qui faisait de leur analyse le parent pauvre de la discipline o survivaient souvent des visions qui dataient d avant la guerre civile ou qui s taient labor es sa lumi re Il ne faut pas mesurer chichement le m rite des auteurs qui tentaient avec des sentiments unitaires et ils y ont assez largement r ussi de faire revivre des th mes interdits pendant des d cennies Mais cette atmosph re g n rale que n att nuent pas quelques exceptions explique aussi les mouvements d humeur de certains historiens au d but des ann es 1980 1 Ceux ci reprenaient avec une certaine virulence les critiques contre le caract re traditionnel de l historiographie militante et les limites des points de vue essentiellement id ologiques L ensemble des historiens du mouvement ouvrier taient soup onn s de s identifier leur objet ce qui contribuait isoler leur aire de recherche sans que s ouvre un d bat sur les conditions d une production scientifique Le contexte m thodologique est demeur peu pr s le m me l heure o s ouvrent les fonds concernant les mouvements li s la IN Internationale Ils ont fait abondamment parler de quelques grandes affaires assassinat de Nin r le de Staline dans l abandon des gu rillas ou m me dans l strat gie syndicale du PCE sous le franquisme etc sur lesquelles des informations non n gligeables ont t apport es mais
522. t de vue exclusivement lin aire Elles contribuent donner du sens aux documents voire combler certaines de leurs lacunes Pourtant les insuffisances des archives font souvent penser que la connaissance scientifique d un personnage est une recherche vaine Trop de vides seraient combl s par la subjectivit du biographe et conduiraient introduire les l ments d une semi fiction de type litt raire appuy e sur la trame vraisemblable du r cit En somme la vie de Kuusinen avant la guerre civile ne pourrait tre retrac e qu avec des proc d s romanesques Une intrigue la marche d un fils de pauvre vers le pouvoir Un arri re plan la Finlande opprim e en pleine transformation conomique et sociale Une action la pr paration de l av nement d une soci t nouvelle En fait si la vie de Kuusinen peut tre racont e sur le mode dramatique elle ne peut tre r duite une simple histoire La d marche historique ne vise pas ici construire un r cit selon des canons pr tablis mais interroger des documents pour en tirer des hypoth ses Celles ci mettent en lumi re des interpr tations possibles des zones d ombre des contradictions dont la confrontation aboutit un mode d criture sp cifique Prenons l exemple de l adh sion de Kuusinen au SDDP Les archives n en donnent que des indications incompl tes Si l on s en tient la th se de l histoire r cit nous sommes donc condamn s retrouver un fil
523. t intitul commission pour la question de l r organisation de l appareil nous fournira l avenir les l ments n cessaires Un premier d pouillement nous donne les noms des collaborateurs suivants les chefs sont en italique Secr tariats de pays avril 1926 collaborateurs 1 a Kuusinen Remmele Geschke Neumann Manouilsky b Humbert Droz Jacob Treint Togliatti Manouilsky Walecki c Pogany Fergusson Bedacht Zetkin Sch ller Roy Sous groupe Roy Pogany Voitinski Fergusson Semaoen Sch ller d Geschke Smeral Kun Manouilsky e Dimitrov Bogouski Manner Manouilsky Piatnitski f Smeral Dimitrov Filipovic Boskovic Piatnitski Togliatti g Kornblum Remmele Pogany Sillen Kuusinen h Togliatti Humbert Droz Woog Stirner Treint Nin Roy Bedacht Kuusinen Fergusson Katayama k Raskolnikov Petrov Ferdi Walecki Jacob Fergusson Togliatti Vasilieva D Voitinski Bedacht Fergusson Semaoen Remmele Roy Cette r organisation fut le r sultat d un large processus de consultation que le secr tariat avait entam d s novembre 1925 Il avait mis sur pied une commission constitu e de Piatnitski et des deux finlandais Kuusinen et Mauno Heimo qui devait apr s avoir cout les responsables de tous les d partements formuler des propositions Lors de la premi re r union avec les cadres du d partement pour l information Heimo d finissait la t che de cette commission de l
524. t irr alisable Au comit national de liaison avec le PSOE le socialiste Bugeda dit que cela semblait avoir t invent par la Gestapo Les communistes durent reculer et pr ciser qu il ne s agissait que d une proposition destin e ouvrir un d bat et une r flexion Dans le PCE aussi les r ticences ne manquaient pas Togliatti en profita pour renverser le probl me soulignant que les r serves taient dues l absence d une politique cons quente de Front populaire et la crainte de mettre l preuve une pr sence dans les masses peut tre surestim e Les dirigeants du PCE concluait il ont un peu oubli les probl mes concernant la liaison du parti avec les masses et surtout ont un peu oubli que la voie d mocratique est la meilleure qu on puisse suivre pour renforcer d cisivement les positions du parti 1 Bouclant le cercle de son utilisation du projet pour en inverser les buts Togliatti remarquait que les lections ne pouvaient pas tre s par es d autres conseils que vous nous avez donn s comme le renforcement du lien avec les socialistes et la correction du sectarisme Avec ces pr misses il n est pas tonnant que l emphase avec laquelle la maison avait propos des lections ait t nettement temp r e sur ce point par Jos Diaz dans son rapport au comit central du PCE le 16 novembre 1937 le but tant seulement pour ce dernier de renforcer le soutien social au Front populaire L
525. t maintenu des s parations tanches entre les sp cialistes ceux de l universit officielle et ceux qui contraints toutes formes d exil s inscrivaient dans le courant militant Si les mobilisations d mocratiques de la fin du franquisme ont modifi l ambiance universitaire d j affect e par l arriv e d un nouveau type d tudiants et d enseignants la m thodologie de la recherche sur le mouvement ouvrier n en a pas pour autant fait l objet de beaucoup d changes La politisation poussait mettre l accent soit sur la vie interne des grands courants ouvriers au nom de la r cup ration d un pass occult et aussi quelque peu id alis soit plus rarement relier leur histoire une analyse essentiellement conomique consid r e comme la clef d cisive 1 Les interpr tations des id ologies et 1 Souvent leurs auteurs on pourrait citer MALUQUER DE MOTES El socialismo en Espa a 1833 1868 d Cr tica Barcelone 1977 ou M GONZALEZ PORTILLA La formaci n de la sociedad capitalista en el Pa s Vasco 1876 1913 San Sebasti n d Haranburu 1981 2 vol n ont pas fait de cet objet l essentiel de leur production qui constitue implicitement une critique de l historiographie traditionnelle sur le mouvement ouvrier 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 56 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou e
526. t paysannes r soudra cette t che fondamentale de la r volution espagnole et brisera les reins de la contre r volution fasciste mettra en prison les chefs fascistes dissoudra leurs organisations et ouvrira la voie au d veloppement ult rieur de la r volution 1 Derri re le m me but le front ou plus exactement le bloc populaire tait pour les uns un tremplin vers le pouvoir sovi tique et pour les autres l ouverture d une tape celle de la libert des grandes masses laborieuses Dans la conjoncture politique de 1935 cette diff rence encore invisible tait s rement pr sente dans la prudence d Ercoli qui multipliait les explications avec un significatif dans le sens des observations faites par le camarade Dimitrov lors de la r union de la CP en pr sentant le 3 avril son texte Manouilsky qui il proposait d tre le seul le relire apr s accord de Stepanov Codovilla ne l appr cia pas et il en bloqua la publication en Espagne Le 4 juin il envoyait un t l gramme Ercoli pour lui expliquer que la censure emp chait la diffusion et aussi qu cause d une mauvaise traduction il y a des paragraphes incoh rents et des concepts politiques d form s par rapport l original celui du projet dont il affirmait avoir assist la r daction Moscou La r ponse d Ercoli le 10 fut cinglante Vous ne pouvez faire de corrections au texte de la lettre aux ouvriers d Espagne que
527. t populaire incarn es par les personnes de Stepanov Moreno et de Togliatti Ercoli Dans les jours qui s coul rent entre la chute de Barcelone et le retour du second Madrid eut lieu une conf rence du parti o les th ses de Moreno favorables la r sistance tout prix lui donn rent l image de parti de la guerre en franche opposition avec l attitude de Togliatti Cela appara t dans les rapports respectifs des deux repr sentants de lIC une fois revenu Moscou apr s le d sastre Stepanov pr sente ainsi son attitude Dans ce cas l le parti sera oblig en gagnant ne serait ce que quelques l ments des autres secteurs du front populaire de prendre entre ses mains les leviers principaux du pouvoir et de s efforcer avec la derni re nergie et avec de grands sacrifices s entend de 1 CRCEDHC 495 184 12 isch original est en fran ais 2 L original est en fran ais 3 Id 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Antonio Elorza 273 diriger la r sistance de replier d une fa on organis e si l on est oblig de se replier afin que non seulement la finale de la guerre reste grav e dans la m moire de tous comme une pop e h ro que 1 Face cette recherche de l pop e h ro que Stepanov rapporte lui m me les critiques de Togliatti Ici Moscou en pr sence du camarade Manouilsky le camarade Ercoli
528. taire n e de la guerre italo thiopienne Il prend grand soin d informer les camarades Dimitrov Ercoli et Gottwald des interpellations prononc es par Cot devant la Chambre des d put s ainsi que par le d put travailliste Hugh Dalton devant la Chambre 1 Rapport sur diverses questions non dat CRCEDHC 495 10a 20 2 C est la date de la premi re conf rence pour la d fense du peuple thiopien et de la paix mais de nombreuses manifestations en faveur de l thiopie avaient eu lieu et il semblerait qu une premi re structure de d fense du peuple thiopien se soit constitu e en avril 1935 cf Yves SANTAMARIA Le Parti communiste fran ais dans la lutte pour la paix 1932 1936 th se de doctorat d histoire sous la direction d Annie Kriegel Universit de Paris X 1990 t 2 p 683 Son v ritable artisan en est l agent du Komintern l Italien Guido Miglioli d s f vrier 1935 rapport de Guiseppe CRCEDHC 536 1 266 3 R solution de la conf rence internationale pour la d fense du peuple thiopien et pour la paix Archives de la SDN R 3644 Jacket 3 1 15227 15227 4 Journal officiel d bats de la Chambre des D put s s ance du 13 d cembre 1935 Le 27 d cembre P Cot revient sur le sujet souhaitant une nouvelle interpellation du gouvernement 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Sabine Jansen 231 des Communes 1 C est le socialiste
529. te derni re constituait un monde part dans la soci t sovi tique ferm sur lui m me Une s paration que refl te d ailleurs la recherche scientifique la sovi tologie et l histoire du communisme sont rest es en g n ral des domaines s par s Et on ne dispose pas pour l heure d tudes retra ant la gen se de autocratie stalinienne au sein du Komintern en rapport avec l volution sociale et politique de l URSS m me l exception notable du volumineux travail d Edward H Carr mais ne touche que les ann es vingt 1 Gr ce aux recherches notamment de Fridrich Firsov les connaissances ont en revanche t am lior es dans le domaine de la d pendance de l organisation internationale du parti bolchevique et plus pr cis ment des ordres de Staline 2 L historien russe confirme ce que des travaux plus anciens avaient d j avanc l implacable mouvement de concentration du pouvoir au sommet et le r tr cissement du mode de d cision d mocratique 5 Un processus qui cela va sans dire se fait aux d pens de la participation des sections la direction des affaires de l Internationale mais qui est n anmoins approuv en g n ral par les partis communistes pour des raisons d efficacit Ce qui ne veut pas dire par ailleurs que les sections nationales soient r duites des marionnettes sans volont propre et que tout heurt que toute contestation soient compl tement bannis Il va de soi que comme tout acteur his
530. te dactylographi auquel ont collabor Marcel Paul Cl ment Baudoin et mile Loiseau 14 p Archives de la Caisse centrale d activit s sociales CCAS d EDF GDF Nous n avons pu v rifier ce chiffre de 150 000 adh rents 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Michel Dreyfus 165 centrale d activit s sociales CCAS des agents d EDF GDF 1 Ce qui est tout fait atypique ici c est que ce type d uvres sociales qui l vidence s inspire de la th orie du syndicalisme bases multiples est mis en place d s les ann es 1933 34 et donc nettement avant le Front populaire qui sur ce plan introduit une rupture En effet partir de 1936 sur la base des conqu tes sociales issues de la nouvelle l gislation ainsi qu avec des moyens financiers accrus pour les organisations syndicales r sultant de la hausse spectaculaire du nombre de leurs adh rents d autres f d rations de la CGT r unifi e dirig es par des communistes mettent sur pied des r alisations analogues celle de la F d ration des services publics de la CGTU sans se situer toujours de fa on explicite sur le terrain des bases multiples elles s y rattachent n anmoins Mentionnons tout particuli rement le cas de la F d ration alors embl matique des m tallurgistes qui passe de 50 000 adh rents d but 1936 750 000 quelques mois plus tard dont 225 000 pour la seule r gion parisi
531. tern 1931 1939 Lausanne 1994 2 Cf PV Commission permanente du 8 mai 1932 CRCEDHC 495 7 21 Etat pour 1931 CRCEDHC 495 18 869 3 Instruktion ber die T tigkeit der Kaderleiter in den L ndersekretariaten 17 avril 1932 CRCEDHC 495 20 764 4 Reorganisation des Apparats des EKKI 25 sept 1933 CRCEDHC 495 20 762 Protokoll der Sitzung der Personalkommission des EKKI 25 sept 1933 CRCEDHC 495 20 762 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Peter Huber 223 LA REORGANISATION DE 1935 C est Wilhelm Pieck dans son rapport d activit au VIF congr s qui fait allusion une prochaine r organisation de l appareil du CE de FIC Les PC auraient grandi et form des organismes dirigeants capables de d cider eux m mes s appuyant sur les sessions pl ni res du Komintern des questions politiques les plus complexes La r solution vot e par les congressistes appelait le CE viter normalement une intervention directe dans les affaires d organisation interne 1 Nombre d historiens surtout ceux du bloc sovi tique ont cru voir dans cette d claration le d but d une autonomie plus grande pour les PC 2 Aujourd hui le document qui fut la base de la r organisation est consultable aux archives de Moscou il a m me t publi in extenso Lors d un r cent colloque sur le Komintern aux archives de Moscou plusieurs contributions ont abord
532. tes envoyaient au bureau du Secr tariat de l Informburo ainsi que par d autres informations lettres conversations re ues par le bureau et les r dacteurs Tout ce mat riel tait tudi par les lecteurs appoint s qui tenaient des dossiers sp ciaux sur les divers pays et partis communistes Une part importante des archives du fonds n 575 est galement constitu e par le deuxi me groupe de documents savoir les mat riaux des partis communistes Le CC du PCUS qui en r alit conduisait le bureau du Secr tariat de l Informburo t cha de s assurer que le bureau et par le bureau Moscou re t toute information possible des partis communistes et qu il e t une connaissance d taill e non seulement des partis membres du Kominform mais aussi de ceux qui ne l taient pas 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 88 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Les documents du Parti communiste Fran ais constituent un bon exemple de ce que le Kominform recevait de ses repr sentants Cette documentation peut tre subdivis e en trois ensembles 1 Le premier comprend les mat riaux pr par s par les communistes fran ais plus exactement par les repr sentants fran ais aupr s de l Informburo sur l activit du PCF sur la politique envers les syndicats et les ouvriers et la politique d organisation en
533. thisme se renforce partir de 1928 la direction de IC s expose davantage Ayant en main le contr le du groupe dirigeant elle d l gue sur place les fonction de contr le de l activit mais refuse d assurer la responsabilit des erreurs et des difficult s Des changements dans le groupe dirigeant national accompagnent chaque rectification de la ligne car il s agit chaque fois au moins jusqu en 1934 d imputer aux dirigeants fran ais la responsabilit des erreurs ou des faiblesses De ce point de vue la d nonciation du groupe l automne 1931 est exemplaire puisque l affaiblissement du parti est expliqu par le sectarisme dont les jeunes dirigeants du PCF propuls s aux postes clefs depuis 1928 29 par la direction de FIC sont rendus exclusivement responsables ce qui permet non seulement de masquer le r le organisationnel de l IC mais aussi d ignorer l impact de l orientation classe contre classe sur toute l activit du PCF 4 La complexit des relations entre l appareil central de l IC et une 1 La discussion se d roule longuement devant le secr tariat romain CRCEDHC 495 32 113 avant que la commission politique du secr tariat ne statue 495 4 211 2 Commission politique s ance du 27 mai 1933 CRCEDHC 495 4 247 s ance du 9 juill 1933 CRCEDHC 495 4 253 3 S ances du 9 d c 1934 devant le Pr sidium et la commission politique CRCEDHC 495 4 321 et 495 2 192 4 Les s ances de la commission politi
534. tion contre le fascisme par la prise en charge des revendications des diverses organisations sans parti 1 Les organisations vis es d sormais par la propagande communiste recrutent parmi les classes moyennes c est le cas des organisations de contribuables ainsi que des associations de petits commer ants et d employ s La mission assign e aux communistes fran ais est claire En d fendant avec habilet celles de leurs revendications qui ne sont pas en contradiction avec les int r ts du prol tariat et ne rev tent pas un caract re r actionnaire vous r ussirez gagner de l influence dans ces organisations galement Nos orateurs doivent prendre la parole leurs r unions en vue de mobiliser les masses pour la lutte commune contre le capital et le fascisme 2 D s Ha fin du mois d ao t 1934 s bauche le Front unique en France tout en r affirmant l unit du Komintern sur les principes de 1920 rupture totale avec la bourgeoisie et utilisation de la violence pour la renforcer il fait un devoir aux communistes fran ais de prendre pour cible les classes moyennes en largissant les contacts avec les sections des Droits de l Homme en fondant certaines de leurs organisations dans des organisations uniques vocation large ainsi PARAC devrait adh rer la Conf d ration nationale des Anciens combattants et en S int ressant aux cat gories des intellectuels des professions lib rales et des techniciens 5 Au
535. tion de Palli mise en uvre pendant la Guerre civile La seule solution acceptable est l absorption et il faut profiter du fait que les secteurs de gauche viennent vers nous La formation d un front populaire d sign comme un bloc populaire sous la direction du prol tariat n est qu un moment n cessaire que les circonstances imposent pour poursuivre la marche vers la r volution apr s la phase lectorale qui rend sa formation in vitable autour de l axe des alliances ouvri res et paysannes lesquelles sous la direction des communistes peuvent tenir le r le des soviets Nous devons poser le probl me de la constitution d un bloc des Ouvriers et des Paysans qui r unira autour de lui toutes les forces antifascistes Il ne s agit pas seulement d un bloc en vue des lections mais d une concentration de forces pour continuer la lutte contre tout le r gime bourgeois f odal 2 Le 4 f vrier 1935 la CP de FIC autorisait la cr ation de plates formes lectorales fond es sur l alliance ouvri re et paysanne mais qui pouvaient tre tendues sur le plan local aux partis de gauche petits bourgeois apr s tude approfondie par le CC du PCE En m me temps le parti parvenait publier un journal intitul de mani re significative Pueblo mais son contenu politique n est pas facile appr cier en raison du petit nombre d exemplaires sauv s et des conditions tr s strictes impos es par la censure En revanche
536. tion ouvri re peut tre faite d initiatives autonomes puisque la section de m tier est la base partir de laquelle s difieront les alliances qui composeront la libre f d ration de libres producteurs le second y puise des raisons d insister sur le caract re prioritaire de la d fense de l organisation sur la n cessit de la discipline Par ce caract re presque exclusif l organisation devient sa propre fin ce qui peut rendre compte de divers paradoxes apparents de l action du PSOE Le premier est le refus de fait de la gr ve Si celle ci est le moyen par excellence d affirmer la pr sence ouvri re un chec peut mettre en danger l existence de l organisation syndicale qui le parti veut imposer le mod le de la caisse de r sistance image d cisive de la force de l association et qui est la fois un cho de certaines politiques syndicales trang res mais galement un th me fort ancien du mouvement ouvrier espagnol Ainsi l histoire du PSOE en mati re revendicative est celle du refus du mouvement au nom de l attente de lendemains plus s rs 4 Le second paradoxe est la crainte que les implications de l action politique fassent perdre de vue le but essentiel la consolidation de l organisation qui appara t d s lors comme un objectif de substitution continuant rattacher le parti aux visions utopiques ant rieures Seule la perspective que le parti soit un jour l outil de la prise du pouvoir politique
537. tique de front populaire L arriv e de Stepanov encore plus sectaire n arrangea pas les choses tant que Geroe Pedro restait Barcelone On trouve dans la documentation d abondantes traces de la difficult communiquer et appliquer les recommandations Ainsi le 26 octobre Geroe se plaint il Je suis ici presque compl tement isol m me de Madrid Je voudrais bien avoir avec vous un contact bilat ral car jusqu ici ce contact existe seulement unilat ralement Pourtant pour le travail il serait infiniment important conna tre vos opinions avoir vos conseils et vos directives 1 Le manque de communication affectait les deux sens Dans sa lettre du 30 juillet 1937 Stepanov r alise que depuis un mois et demi il n a rien communiqu Moscou mais le 7 mai il se plaint de ne recevoir aucune instruction de la maison Devant un v nement grave on ne pouvait que se lamenter comme Codovilla le 13 octobre 1936 lorsqu il re oit la condamnation par Moscou de la pr sence de Nin au gouvernement catalan 1 CRCEDHC 495 10a 209 original en fran ais 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 266 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Je m explique tr s bien l amertume de la lettre que vous m avez envoy e moi D Diaz P Pedro au sujet de ce qui s est produit en Catalogne Effectivement
538. tition interne au Secr tariat des responsabilit s on attribua au Russe M A Trilisser Moskvine les charges administratives En tout cas le D partement administratif passa de 57 collaborateurs en 1932 191 en 1941 1 L EPOQUE DES SECRETARIATS DE PAYS 1926 1935 Les secr tariats de pays existaient depuis mars 1926 et compl taient les trois plus importants d partements qui taient galement en contact direct avec les PC l tranger le D partement d organisation le D partement pour l agitation et la propagande le D partement d information La mise en place de secr tariats de pays avait pour but de d charger les 13 secr taires du CE de l IC 1926 et de les lib rer de la gestion personnelle de certains secr tariats nationaux Les secr tariats de pays avaient pour t che de suivre tous gards la vie politique de leurs pays et le travail des sections r guli rement et syst matiquement de pr parer les questions de ces sections pour les organes d cisionnels d ex cuter imm diatement les d cisions prises par ces organes et de rendre compte de l ex cution de ces d cisions 2 L existence de plusieurs organes du CE de PIC traitant des m mes aspects d une section nationale ne pouvait que mener des tensions et la paralysie de l appareil L Allemand Alfred Kurella qui avait dirig en 1925 l cole de cadres du PCF Bobigny et qui devint de retour Moscou dirigeant adjoint de l Agit prop
539. tivement assur de la soumission du Suisse que la question est port e devant le XIF pl num du CE de l IC 1 Ainsi le r le cl des secr tariats de pays ou du bureau pour l Europe occidentale le WEB au tournant des ann es vingt et trente se comprend mieux depuis l ouverture des archives russes davantage au courant que le pr sidium ou le secr tariat politique des affaires des partis dont ils ont la charge mais plus 1 On trouvera de nombreux documents sur cet pisode in Archives de Jules Humbert Droz II Les partis communistes des pays latins et l Internationale communiste dans les ann es 1928 1932 publi sous la direction de S BAHNE dit par Casto DEL AMO et Bernhard BAYERLEIN avec une introduction de Bernhard Bayerlein Dordrecht Boston London Kluwer Academic Publishers 1988 C 800 p et Sous l il de Moscou Archives de Jules Humbert Droz V publi sous la direction de A LASSERRE dit et introduit par Brigitte Studer Zurich Chronos Verlag 1996 Cf galement B STUDER Un parti sous influence op cit p 65 90 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Brigitte Studer 203 ferm es et discr tes que les congr s ou les pl nums ces instances interm diaires compos es de sp cialistes profitent tout de m me de l autorit de l Internationale Elles pr figurent en quelque sorte le mode de transmission des directives de la p riode ult
540. toire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon UN APER U DES ARCHIVES SUR LE COMMUNISME A BERLIN ET POTSDAM LES ANCIENNES ARCHIVES DE RDA Le paysage des archives berlinoises s est transform depuis la r unification allemande de 1989 1990 singuli rement pour ce qui concerne la recherche historique sur le communisme 1 la diff rence de l Allemagne de l Ouest la RDA disposait de fonds tr s importants pour cette branche de la recherche 2 fonds d tat archives de partis ou fonds priv s qui y avaient t d pos s Dans cette contribution nous traiterons plus pr cis ment des fonds les plus importants de l entre deux guerres nous n aborderons pas le d tail de ceux pourtant consid rables constituant les archives du SED et portant sur l apr s guerre Jetons d abord un coup d il sur les archives d tat L administration des archives d tat de RDA a t dissoute Les Archives centrales d tat de Potsdam Zentrales Staatsarchiv ZStA ont t transform es en Section de Potsdam des Archives f d rales Abteilung Potsdam des Bundesarchives Elles ont conserv n anmoins la gestion des papiers du Reich allemand et des organes d tat de l ex RDA en tant que successeur des 1 Ulrich GEYER Akten der staatlichen Organe der ehemaligen DDR Actes des organes d tat
541. torique les directions communistes jouent pleinement de leur marge d action dans le cadre qui leur est imparti Or leur pouvoir de d cision se rapporte au mieux au terrain national Et compar aux comp tences dont dispose le CE de PIC leurs moyens se r duisent souvent l emploi de tactiques d tourn es des ruses la force d inertie et la r sistance passive Surtout la culture politique du Komintern est de plus en plus marqu e par le monolithisme ce qui stigmatise d embl e toute divergence comme manifestation trang re sinon hostile 1 A History of Soviet Russia 14 vol London Macmillan Press 1953 1978 2 F FIRSOV Mechanism of Power Realization in the Comintern article cit 3 Cf par exemple Hermann WEBER Die Wandlung des deutschen Kommunismus Die Stalinisierung der KPD in der Weimarer Republik 2 t Frankfurt a M Europ ische Verlagsanstalt 1969 465 et 427 p Julius BRAUNTHAL Geschichte der Internationale 3 vol Berlin Bonn Bad Godesberg J H W Dietz Nachf 1974 2 d Franz BORKENAU Der europ ische Kommunismus Seine Geschichte von 1917 bis zur Gegenwart Bern Francke Verlag 1952 540 p 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Brigitte Studer 199 Une des th ses les plus novatrices reste sp culative pour le moment ayant t labor e non pas depuis les sources moscovites mais partir d indices patiemment
542. totalement satisfaisante pour l ensemble de la p riode La formule la moins artificielle nous a sembl tre de retenir la partie septentrionale et partiellement francophone du secr tariat latin et d y ajouter la Suisse Une quipe s est mise en place en 1993 sous la direction de Jos Gotovitch de l Universit libre de Bruxelles de Mikha l Narinski de l Institut d histoire universelle de Moscou avec Mikha l Panteleiev chercheur au CRCEDHC Henri Wehenkel pour le Luxembourg Michel Dreyfus Serge Wolikow et Claude Pennetier pour la France quipe 1 Pour chacune des accords nouveaux pourraient tre pass s avec des institutions nationales en particulier avec l Institut international d histoire sociale d Amsterdam Pays Bas la Fondation Feltrinelli Italie ou encore la Hoover Fondation USA 2 Grant ADIBECOV Eleonora SHAKHNASAROVA Reconstructions of the Comintern organisational structure International scientific conference The History of the Comintern in the light of new documents Moscou 20 23 octobre 1994 in Centre and periphery Amsterdam IISG 1996 p 68 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Claude Pennetier 145 de travail qui s entourera de nombreux auteurs 1 Le premier soin de l quipe du DBK fut de d limiter le champ et de fixer des crit res de s lection QUI ET COMMENT Branko Lazitch avait donn une premi re liste
543. tour des v nements li s la gr ve g n rale de Winnipeg 1919 et la mont e du mouvement de revendications ouvri res travers tout le pays se cristallise une nouvelle direction ouvri re issue de ces luttes 1 Du nom du s nateur am ricain Joseph McCarthy qui se servit de cet v nement canadien pour lancer la chasse aux communistes aux tats Unis Sur cette p riode on pourra consulter Merrily WEISBORD Le r ve d une g n ration les proc s d espionnage les communistes et la guerre froide Montr al VLB diteur 1988 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 106 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Pour de nombreux socialistes la politique r formiste men e par les directions syndicales notamment lors de la crise de la conscription 1 et face aux politiques de guerre ainsi que pendant la remont e des revendications ouvri res de l apr s guerre entra ne la classe ouvri re canadienne dans un cul de sac De nombreux militants ouvriers croient la n cessit d orienter le mouvement ouvrier canadien dans la voie r volutionnaire Un premier courant de type anarcho syndicaliste se situe aussi dans la mouvance cr e lors de la gr ve g n rale de Winnipeg Ce courant va s av rer un chec Apr s un d but fulgurant la One Big Union OBU 2 ne r ussit pas organiser massivement les ouvriers cana
544. trales de RDA Archives centrales d tat de Potsdam Archives militaires Archives film es d tat 2 Plusieurs sections des Archives f d rales ont t tablies Potsdam Celles ci comprennent les documents collect s et conserv s par les administrations civiles centrales de la Conf d ration de Allemagne du Nord du Reich allemand pour le SBZ et de la RDA s y ajoutent les fonds laiss s par des partis des associations et des institutions centrales ainsi que des collections sp ciales 3 En ce qui concerne les archives d tat les r partitions et les regroupements ne sont pas encore d cid s Les documents laiss s par le Tribunal du Peuple national socialiste se trouvent par exemple aussi bien dans l ancien Document Center que dans les ex Archives d tat de Potsdam l poque de la transition plusieurs services d tach s des Archives f d rales ont t cr s 4 L un d eux abrite Berlin Zehlendorf l ex Berlin Document Center fond par 1 Ulrich GEYER Zur Entwicklung und zur Situation einiger wichtiger ostdeutscher Archive Sur le d veloppement et la situation de quelques centres d archives importants en Allemagne de l est Hochschule Ost 1993 7 p 5 10 Pour la description des ZPA voir Inge PARDON Das zentrale Parteiarchiv der PDS Der Archivar XLV 1992 3 col 4 s Inge PARDON Der Verbund Archiv Bibliothek Technische Werkst tten beim Parteivorstand der PDS Berliner Archive Ber
545. trat gique La r union d assembl es largies du CE partir de 1922 la formation de commissions sp ciales charg es d examiner la situation de tel ou tel parti la r union lors des IV et V congr s de commissions qui remanient la direction des partis du PCF notamment marquent l affermissement du contr le de PIC L omnipotence apparente de la direction de l IC doit cependant tre nuanc e de deux mani res d une part ses d cisions les plus importantes sont inconcevables sans un avis voire un examen pr alable du parti russe d autre part ses d cisions quand elles concernent des sections 1 Frantisek SVATEK The Governing Organs of the Communist International Their Growth and Composition 1919 1983 in History of socialism yearbook 1968 Prague 1969 p 190 191 2 L Ex cutif doit provoquer la fusion n cessaire de toutes les sections nationales en un Parti international coh rent de propagande et d action prol tariennes communes et pour cela publier en Europe occidentale dans les langues les plus importantes une correspondance politique l aide de laquelle l id e communiste sera mise en valeur d une mani re de plus en plus claire et uniforme et qui par une information fid le et r guli re fournira aux diff rentes sections la base d une action nergique et simultan e R solution sur l organisation de l Internationale Communiste adopt e dans la 24 s ance 12 juill 1921 in Th ses e
546. tre Aux liens organiques rendus visibles par l ouverture des archives s additionnaient des attaches psychiques L adh sion au monde communiste signifiait aussi l adoption d un mode de vie et d une conception de la r alit dun ordre symbolique avec des r f rences des normes des codes des valeurs sp cifiques Cette micro soci t englobant l individu non seulement comme militant politique mais dans sa personnalit toute enti re dans sa vie priv e aussi bien que dans son engagement public une distinction par ailleurs difficilement applicable la capillarit sociale du monde communiste favorisait des dispositions mentales particuli res o le monde ext rieur repr sentait une menace permanente les autres faisant figure d ennemis Par cons quent le maintien de la coh sion du groupe n cessitait de constants efforts une vigilance toujours veill e et de p riodiques purations afin de se d barrasser de ceux par qui arrive la d sunion que repr sentent un savoir nouveau d autres notions et exp riences bref une interpr tation diff rente de la r alit Le contr le social horizontal r pondait au contr le vertical par le haut Au sens positif l unicit tait surtout obtenue gr ce la formation politique depuis les cours centraux au niveau national jusqu aux coles de cadres du Komintern o l on transmettait des connaissances et une culture sp cifiques Mesures de s lectio
547. ts des gouverneurs de provinces Voir aussi dans la 3 division les archives du G n ral gouverneur Seyn Hd 79 situation politique en Finlande et Hd 90 103 situation int rieure en particulier propagande r volutionnaire 5 Valtiorikosoikeuksien Syytt jist n Arkisto FI 4 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Maurice Carrez 47 arts Son go t pr coce pour la po sie appara t d s ses ann es de lyc e Entre 1897 et 1900 le journal manuscrit des lyc ens de Jyv skyl Oras Le bl en germe publie nombre de ses po mes o perce un r el talent d criture 1 Ses brillantes tudes de philosophie et d esth tique l Universit l incitent poursuivre cette exp rience Helsinki dans la revue litt raire de la Nation tavast enne H m l isosakunta H ll py r entre 1901 et 1904 2 Comme l a prouv Thomas Henrikson ce corpus po tique constitue une source de la plus haute importance pour comprendre le cheminement intellectuel du jeune Otto vers le socialisme 5 La correspondance chang e avec le po te Helmer Diktonius pr sente pour sa part un double int r t 4 Elle nous montre les comp tences de Kuusinen comme critique litt raire et po te d avant garde tout en nous r v lant des facettes plus intimes de sa personnalit La correspondance avec sa famille et ses proches constitue un autre apport original 5 Nous pouvons y d couvri
548. ttach s l tude de l organe central de direction de l AIT et de ses congr s g n raux puisque Marx et partir de 1870 Engels furent membres du Conseil g n ral Cette approche est dite de haut en bas Elle sous entend que dans l histoire de PAIT l importance premi re revient son organe central de direction et aux congr s g n raux Or si l importance de ces instances est incontestable une telle approche est trop restrictive La base le mouvement ouvrier lui m me ne sont pris en consid ration qu en fonction de cette importance Il n est pas difficile de voir dans cette approche le reflet de l id ologie et de l organisation de la soci t de l ex URSS une certaine poque En Belgique l approche de bas en haut a t appliqu e en premier lieu travers la r daction d un nombre de biographies de militants comme Nicolas Coulon D sir Brism e et C sar De Paepe Cette approche avait l avantage de figurer en m me temps comme premi re tape du Maitron belge 1 Elle s av ra co teuse en temps et en nergie en ce sens qu il fallait chaque fois reconsulter pratiquement les m mes sources pour pr parer une seule biographie D o le recours au syst me de la biographie collective puisqu en travaillant sur les m mes sources Pon pouvait tout aussi bien en extraire un nombre important d esquisses biographiques 2 Le nombre d esquisses biographiques qui couvraient la vie enti re d un mil
549. ttaques Les anticommunistes ne voulaient qu une chose l expulsion de tous les communistes des rangs syndicaux Bien que g n ralement ils aient r ussi dans leur man uvre ils ne s en content rent pas Par exemple dans le TAVA ils obtinrent le renvoi pur et simple des travailleurs communistes des lieux de travail Pour comprendre la situation il convient de rappeler la structure des relations de travail de cette poque Plusieurs syndicats notamment le TAVA avaient obtenu la signature de contrats de travail avec les associations patronales Ces contrats de travail fixaient tant la r mun ration que les horaires de travail Ils tablissaient aussi les rapports entre le syndicat et l employeur Plusieurs syndicats n goci rent ce que les Am ricains appellent le closed shop ou l atelier syndical Cette clause signifie que tout ouvrier pour pouvoir travailler dans lusine ou l atelier doit obligatoirement faire partie du syndicat Avec la clause de l atelier syndical l ouvrier qui est exclu du syndicat se retrouve 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 114 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs sans travail En expulsant les militants communistes des syndicats on les prive ainsi de leur travail Ici les int r ts des patrons et des directions syndicales se rejoignent Cette situation n est pas propre aux ann es vingt A
550. tte annotation l Informburo est n cessaire On ne peut proc der sans des fonctions de coordination 5 Mais deux jours apr s il envoya Staline un t l gramme formul comme suit nous avons re u votre directive sur l attribution l Informburo des fonctions de coordination Il faut remarquer que dans leurs 1 Cf L GIBJANSKY Kak voznik Kominform Po novym arkhivnym materialam Novaja i Noveisaja Istoriia 1993 p 131 52 2 Ibid p 149 50 3 Cf G M ADIBEKOV Kominform i poslevoennaja Evropa Moskva 1994 p 23 24 4 CRCEDHC f 77 op 3 d 92 1 11 5 CRCEDHC f 77 op 3 d 93 1 50 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 180 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs interventions et conversations toutes les d l gations se sont exprim es pour l coordination 1 On peut penser que ces fluctuations furent li es aussi aux contacts informels qui s taient tiss s dans les coulisses des travaux officiels Dans cette volution juger par la documentation en notre possession les d l gu s sovi tiques agirent tout en gardant un contact troit avec Moscou la fin il consid r rent comme d pass es les r sistances des autres partis et opt rent pour la plus importante des deux solutions envisag es au pr alable sur la base de consid rations que nous ne connaissons pas et avec la
551. u Komintern Ainsi on n y trouve pas les documents du Secr tariat de Meer Moskvine de son vrai nom Trilisser l poque pr sident adjoint des Organes de s curit de l tat OGPU Moskvine en qualit de membre du Pr sidium et de membre suppl ant du Secr tariat du CE de PIC supervisait l activit des partis communistes de Finlande de Lituanie de Lettonie d Estonie et de Pologne Il contr lait en outre le Service des relations ext rieures et tait responsable de la coop ration avec les organes du NKVD Il fut arr t le 23 novembre 1938 et condamn mort le 1 f vrier 1940 par le tribunal militaire de la Cour supr me de l URSS L id e selon laquelle apr s l arrestation de M Moskvine les papiers de son secr tariat auraient t transmis celui d Otto Kuusinen est fausse Ils ne s y trouvent pas Il est tr s probable que ces mat riaux furent confisqu s pour l ouverture du proc s contre Moskvine et ne furent pas rendus ensuite aux archives du Komintern D autres documents ont par ailleurs disparu Le 2 d cembre 1938 une collaboratrice des archives pour l OMS Fedocia Pivovarova envoya un m moire d information Dimitrov dans lequel elle d clarait avoir trouv par hasard parmi d autres dossiers un grand carton scell avec l inscription suivante oppositions 1928 1929 ne lever les scell s que sur 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56
552. u PC des tats Unis de 1946 1959 Enfin on a tout simplement perdu beaucoup de documents du Komintern On ignore ainsi quand ont disparu les st nogrammes des 12 14 15 et 16 r unions du I congr s de PIC Dans un inventaire fait par les collaborateurs de PIML le 14 juillet 1953 ces st nogrammes n existent d j plus Il est probable qu ils aient t perdus en septembre 1943 dans les d p ts du Conseil des Commissaires du Peuple o l on avait d cid de placer provisoirement tous les mat riaux des congr s pour leur conservation et leur traitement Quoi qu il en soit les archives du Komintern sont une source gigantesque d information Je n ai aucune envie de minimiser l importance de leur ouverture au public Mais comme chaque source elles demandent une approche critique Il faut se d barrasser de l id e que ces archives sont autosuffisantes pour r pondre n importe quelle question de l histoire de l Internationale communiste Les questions de strat gie du mouvement communiste comme la plupart des questions de cadres taient tranch es simplement discut es au d but 5 au Kremlin dont les archives en particulier les fameuses chemises sp ciales sont seulement en train de s ouvrir la recherche L absence de certains documents pour certains peut tre d cisifs est susceptible d engendrer une vision d form e des causes de telle ou telle d cision politique D importantes informations se trouvent dans le
553. u bon usage des archives de Moscou et d ailleurs tous les ans Le Pr sidium ou bureau fut dirig en premier par le communiste fran ais Marius Vazeilles Enfin le Secr tariat g n ral poste clef qui lui fut occup par Smirnov Teodorovitch puis Dombal Ces archives du Krestintern permettent par ailleurs de mesurer les liens entre le Centre et la p riph rie et peuvent ainsi participer une histoire plus g n rale du Komintern Cette pr sentation n cessaire pour restituer le Krestintern dans l IC am ne s interroger sur son historiographie Est ce que lon peut dire la suite d historiens fran ais des travaux anciens faisons table rase L APPORT DES ARCHIVES OU L HISTORIOGRAPHIE A L EPREUVE Les travaux les plus connus sont ceux de l historien am ricain George D Jackson 1 qui entreprit sa th se sur le Krestintern les synth ses fran aises de Pierre Barral et Annie Kriegel 2 ainsi que la participation de Franco Rizzi l uvre de E J Hobsbawm de l histoire du marxisme 3 George D Jackson appuyait sa recherche sur une lecture attentive des publications du Krestintern de PIC et des PC nationaux Ainsi un corpus important de r solutions de congr s d articles de journaux mais aussi des m moires des dirigeants tels Dombal ou Migloli formaient le seul mat riau pour la recherche 4 Cette historiographie tait principalement tributaire du discours que produisait l organisation comme d ailleurs t
554. u il intervenait pour effectuer un changement dans la ligne politique de ce dernier Monty JOHNSTONE LONDRES 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon LA DIRECTION STALINIENNE ET LE KOMINFORM QUELQUES REFLEXIONS SUR LA CONFERENCE DE 1947 Dans ma communication je voudrais m arr ter sur un des aspects les plus controvers s de la fondation du Kominform en septembre 1947 celui de la conduite et des objectifs sovi tiques la lumi re des nouveaux mat riaux d archives qui sont maintenant disposition des sp cialistes La documentation qui peut tre examin e dans les archives russes ne fait pas la pleine lumi re sur les processus d cisionnels de la direction sovi tique en mati re de politique trang re dans l apr s guerre En particulier nous ne sommes pas m me de conna tre la pens e et le point de vue de Staline Les papiers d archives que nous poss dons montrent uniquement avec clart que son r le tait pr minent dans les d cisions finales dans le cas du Kominform Jdanov soumit Staline les documents pr paratoires les plus importants de la premi re et de la deuxi me conf rences videmment dans l attente d indications et d approbations de plus Staline fut inform de mani re syst matique par les d l gu s sovi tiques s
555. ues unes ont surv cu et ont enrichi apr s beaucoup de p rip ties la Fundaci n Pablo Iglesias une partie des archives de la direction de l UGT l gu es par Amaro del Rosal avec de belles collections personnelles la Fundaci n Largo Caballero la Fundaci n de Investigaciones Marxistas etc S il n y a pas eu renouvellement de l histoire du PSOE ce n est donc pas cause d une disparition totale des sources Mais on devine quelle autre logique ob issaient les publications concernant le socialisme et galement l anarchisme et le communisme La politisation de la soci t dans les derni res ann es du franquisme et pendant la transition engendrait le souci de r cup rer une m moire dont les aspects unitaires ou exemplaires taient les plus demand s par le march du livre Dans ce contexte les premi res histoires des mouvements socialistes ou anarchistes Morato Lorenzo etc apparaissaient comme un gage de proximit qui contribuait renforcer les visions commun ment admises du pass ouvrier de l Espagne et laisser dans l ombre le d bat m thodologique Paradoxalement ce fut un objectif apparemment plus modeste la r dition comment e de textes classiques du Parti qui permit certains de proposer une interpr tation plus articul e et plus exigeante des choix politiques des socialistes ou des anarchistes 1 La conjoncture de l apr s franquisme n tait pas elle seule responsable du tour pris par
556. ugement d autant que la r pression qui frappe le sommet de l IC en 1937 affaiblit son r le id ologique Ce rep rage chronologique et ces hypoth ses sur les relations entre les sections nationales et l appareil central de l IC permettent d aller plus loin dans l analyse en tudiant notamment la mani re dont chaque protagoniste se repr sente l autre Des recherches sur les mentalit s et la culture politique des cadres comme des militants internationaux ou nationaux peuvent d sormais tre engag es C est le sens de travaux en cours dont on esp re le proche aboutissement Serge WOLIKOW IHC UMR 5605 UNIVERSITE DE BOURGOGNE 1 Projet de la commission politique th ses labor es par Ercoli sur La situation internationale et sur les t ches de l Internationale communiste en date du 4 janv 1935 CRCEDHC 494 1 7 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon CONCLUSION VERS UN RENOUVEAU DE L HISTOIRE DU MOUVEMENT OUVRIER 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon S il fallait r sumer en une phrase la fois le point commun existant entre les contributions
557. ultats ma communication Combattants et militants Prosopographie de 9 000 volontaires fran ais des Brigades internationales premiers r sultats d une enqu te au colloque Les Dictionnaires biographiques du mouvement ouvrier lectures exploitations apports l historiographie Paris 22 24 novembre 1993 publi dans Michel DREYFUS Claude PENNETIER Nathalie VIET DEPAULE La part des militants Les ditions de l Atelier 1996 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon R mi Skoutelsky 247 Apr s avoir esquiss une pr sentation de la richesse des archives des Brigades internationales il est n cessaire d en cerner aussi les limites Elles sont de plusieurs ordres D une part Pon dispose de plus d informations sur les combattants membres du parti communiste que sur les autres des registres sp cifiques leur tant consacr s D autre part le volontaire fournit lui m me les informations sur sa trajectoire politique il n est pas forc ment dans son int r t d indiquer par exemple qu il a quitt le PC plusieurs ann es avant de partir en Espagne 1 Mais surtout elles ne nous informent en rien sur son parcours ult rieur 2 Pour conna tre celui ci et plus pr cis ment son ventuel investissement dans la R sistance du point de vue statistique la seule documentation disponible ce jour reste le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier
558. ument Il convient de mesurer les risques d une fausse d monstration induite par le manque d clairage sur ce qui se passe en amont et en aval Nous savons depuis longtemps que les transferts sont source de pertes cruelles dans les archives Il faut y ajouter qu ils favorisent d ventuelles manipulations Bernhard H Bayerlein nous le sugg re quand il voque les fr quents changes de fonds du KPD entre Berlin et Moscou Mais sa contribution d montre surtout que la possession d archives est un r el enjeu de pouvoir La R publique f d rale d Allemagne tente de restructurer d s 1990 les centres d archives de l ex RDA non sans arri re pens es Cette pr tention provoque des conflits aigus avec le PDS h ritier partiel du SED mais aussi entre les diff rents partis et syndicats du pays Il faut alors n gocier de nouveaux quilibres et l gif rer s qualit s De quoi r alimenter l ternel d bat sur la neutralit de l archive L acc s aux documents est une question tout aussi politique que celle de leur laboration et de leur conservation Chaque auteur rappelle ici les obstacles que les r gimes communistes mettaient la consultation de leurs archives Plus surprenantes peut tre sont les formes de censure qu analysent Robert Comeau Bernard Dansereau ou Pierre Brou et auxquelles peuvent se heurter les chercheurs occidentaux Le cas du Canada est tr s int ressant Ce ne sont pas les organisations communistes qui produi
559. uniste demeure ailleurs En effet je crois qu il faudra bien maintenir sur le plan m thodologique le crit re qui est la base du mod le interpr tatif du ph nom ne communiste propos entre autres par St phane Courtois Denis Peschanski et Marc Lazar c est dire la distinction entre l ment t l ologique et l ment soci tal Je dis cela justement au moment o il me semble qu une partie de l cole de Communisme est tent e d insister sur le premier l ment et tend oublier un peu le second On a en effet l impression que r cemment une certaine convergence de vues soit apparue entre chercheurs russes et chercheurs 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 138 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs occidentaux tendant vers une valuation essentiellement n gative du Komintern percevant les racines de sa d g n rescence stalinienne dans les origines non d mocratiques du l ninisme Cette perspective semble repr senter une sorte de nouvelle orthodoxie Or il est plus que jamais n cessaire de souligner qu on ne peut pas appliquer le proc d de la reductio ad unum travers la lentille d formante de l id ologie un ph nom ne historique aussi complexe que le communisme Le communisme n a pas t seulement une illusion emport e par la faillite de l Union sovi tique et des sys
560. unistes Au del de la vision partisane l historien dispose de connaissances pr cises sur les techniques et structures paysannes gr ce aux nombreuses enqu tes minutieuses sur les aspects sociaux la g ographie r gionale les crises agricoles mais aussi sur les organisations de d fense paysanne dont les organisations rivales des agrariens Par ailleurs ce fonds permet de faire resurgir des moments oubli s ou qui sont pass s presque inaper us comme par exemple les Journ es Rurales de Dijon d avril 1927 2 qui sont connues gr ce un rapport envoy au Krestintern 1 CRCEDHC 535 1 10 d l gu s la premi re conf rence internationale 2 CRCEDHC 535 1 286 rapport de 4 pages de Miglioli compl t s par le fonds du PCF CRCEDHC 517 1 609 o il y a 80 pages de rapports sur les r gions les familles les structures les rapports 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 156 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs par Miglioli 1 La trace de ces journ es organis es par la Jeune R publique mouvement chr tien d inspiration sociale qui plus tard rejoindra le Front populaire souligne la sp cificit du Krestintern qui n est pas seulement un organisme de propagande communiste mais un organisme int ress par les revendications paysannes et qui bien avant le Front populaire avait pratiqu sous un autre angle le F
561. ur l exploitation des Minutes du Conseil g n ral et l analyse des comptes rendus de congr s ou encore sur les fonds d archives de quelques uns de dirigeants ou des grandes figures de PAIT en premier lieu Marx Engels et Bakounine dans un deuxi me temps les historiens ont largement largi la documentation employ e et se sont int ress s de tr s pr s aux circulaires et correspondances manant des f d rations et sections nationales et locales et aux fonds des militants ayant exerc des responsabilit s un chelon subalterne En outre au cours 1 On se reportera au num ro 37 des Cahiers d histoire de l IRM sp cialement consacr en 1989 L Association Internationale des Travailleurs et qui s efforce de faire le point en pr sentant les principales recherches en cours 2 Voir par exemple The General Council of the First International Minutes 1864 1872 Moscou d du Progr s 5 vol 1963 1968 Jacques FREYMOND dir La Premi re Internationale Recueil de documents Gen ve Droz 4 vol 1962 1971 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 28 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs des deux phases les archives de police et celles de la r pression ont t largement utilis es Encore conviendraitl d ajouter ici que pour des raisons diverses mais pas forc ment sans rapport avec la volont d utili
562. ur la base d estimations plus ou moins convaincantes La majorit des documents biographiques consult s Moscou non seulement la mentionne mais pr cise de surcro t la date d adh sion et les responsabilit s exerc es Il en est de m me pour l engagement syndical On peut donc appr hender non seulement les diff rentes g n rations politiques engag es en Espagne mais aussi rep rer quels types de cadres politiques et syndicaux partaient et quelles responsabilit s leur taient attribu es Cela n tait pas s rieusement envisageable avant louverture des archives du CRCEDHC Gr ce l enqu te prosopographique devenue rencontre entre une m thode et un fonds il est possible de d gager une typologie des volontaires fran ais Sans apporter ici de r sultats concrets ce n est pas l objet de la communication 1 je peux cependant faire conna tre que dans ce domaine aussi l exploitation des archives de Moscou apporte nuances et complexit on ne doit pas se repr senter la classification des Internationaux comme une succession lin aire de groupes r partis sur un spectre allant du cadre communiste disciplin et efficace P aventurier apolitique et port sur la boisson au demeurant tirer de la typologie des conclusions h tives quant au comportement au feu serait une grave erreur la peur n est ni une cat gorie sociale ni une cat gorie politique 1 Je renvoie pour les premiers r s
563. ur le cours des travaux des deux conf rences par l envoi journalier Moscou de t l grammes chiffr s enfin nous savons qu il pr sida les travaux de r daction de la D claration de la premi re conf rence laquelle il apporta des corrections de sa main 1 Nous ne connaissons ni les interventions de l autocrate sur les documents pr paratoires des conf rences ni ses directives et ses r ponses aux t l grammes Aujourd hui nous pouvons toutefois faire des observations pour confirmer ou d mentir les hypoth ses principales qui ont domin dans l historiographie occidentale L hypoth se que je voudrais discuter ici est celle qui voit dans 1 The Cominform Minutes of the Three Conferences 1947 1948 1949 ed by G PROCACCI co ed G ADIBEKOV A DI BIAGIO L GIBIANSKII F GORI S PONS Annali Fondazione Feltrinelli Anno XXX 1994 Milano 1994 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 178 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs la fondation du Kominform un d fi ouvert l Occident li la conviction sovi tique de l in vitable ouverture d une phase de conflictualit 1 Dans certains cas il est li une deuxi me hypoth se ce d fi servait en r alit la domination l int rieur du pouvoir sovi tique d une tendance militante et offensive encline seconder les orientations radicales des
564. urop ens de la M diterran e occidentale 1974 600 p XLVII Pierre MAGNARD Nature et histoire de l apolog tique de Pascal 1975 430 p XLIX Philippe JOBERT La notion de donation Convergences 630 750 1977 238 p L Norbert JONARD Giacomo Leopardi Essai de biographie intellectuelle 1977 402 p LI Actes du colloque tenu Dijon par l Association Interuniversitaire de l Est les 14 et 15 mars 1975 Transports et voies de communication 1977 368 p LII Jacques LANDRIN Jules Janin Conteur et romancier 1978 655 p LII Maurice COLIN Fables de Krylov Traduction et commentaire 1978 279 p LIV Jean Pierre MARQUE Institution municipale et groupes sociaux Gray petite ville de province 1690 1790 1979 420 p LV Norman H PAUL Bibliographies Jacques Copeau 1979 244 p LVI Maryvonne PERROT L homme et la m tamorphose 1979 385 p LVI Actes du IX congr s de la Soci t des Historiens M di vistes de l enseignement sup rieur public Dijon 2 4 juin 1978 Occident et Orient au X si cle 1979 288 p LVII Recherches sur les Artes Rome 1978 154 p LIX Maurice COLIN Pouchkine Eug ne Oni guine traduction et commentaire 1980 216 p LX Michel MANGIN Un quartier de commer ants et d artisans d Al sia 1981 Tome I texte 400 p Tome H planches 300 p LXI Jean Marie PAUL D F Strauss 1808 1874 et son poque 1982 553 p LXII Jean CH
565. us que les sections devaient transmettre au Comit ex cutif apr s que le IV congr s du Komintern l eut d cid Cela a permis de reconstituer les r unions tenues par les instances dirigeantes nationales Bureau Politique Comit central Commission syndicale Bureau d organisation etc ou par les instances r gionales bureaux et comit s r gionaux et locales comit s de rayons Cette documentation abondante coh rente et continue en ouvrant la voie des tudes approfondies sur l activit et le fonctionnement des organisations communistes a ind niablement encourag les recherches centr es sur l implantation et la sociabilit communistes Mais ces archives transmises aux diff rents partis communistes qui les mirent lentement la disposition des historiens taient s lectionn es selon une logique qui chappait aux chercheurs travaillant sur ces archives Non seulement les inventaires g n raux dont ces archives microfilm es taient issues restaient inaccessibles mais en plus les cotes sous lesquelles ces archives taient transmises ne correspondaient pas au classement et la num rotation des fonds d o elles taient tir s Ainsi ces documents extraits pour la France du fonds du PCF regroup s sous la cote g n rale 517 commencent seulement tre r pertori s correctement gr ce la mise au point d une table de correspondance qui doit permettre au prix d un long travail le reclassement de tous les document
566. ut tre pr f ra t on les d truire en Espagne Op ration qui ne fut alors pas totalement r alis e puisque les dossiers contenant des informations biographiques sur des Internationaux conserv s en Espagne que ce soit Salamanque ou aux archives de l Arm e Madrid en sont pr cis ment issus Les papiers personnels d Andr Marty mentionn s dans sa note notamment un volumineux rapport d tape sur les BI au Pr sidium de PIC de f vrier 1937 enrichi de nombreuses annexes et un second datant d ao t 1939 sont galement consultables Moscou 1 Les fonds suivants conservent aussi des documents relatifs aux Brigades internationales Parti communiste fran ais 2 Parti communiste espagnol 5 Secours rouge international secr tariat de Manouilsky secr tariat de Dimitrov secr tariat du Comit ex cutif de lIC secr tariat du Pr sidium de l IC Les deux derniers permettent d appr hender les d bats internes la direction du Komintern relatifs aux BL et informent donc sur les processus de prises de d cisions Enfin les dossiers personnels de plusieurs cadres fran ais des Brigades internationales class s parmi ceux des dirigeants du PCF sont communicables Bien que plusieurs documents relatifs au recrutement et au transit des volontaires soient conserv s dans les diff rents fonds cit s ci dessus il semble bien que les archives 1 L origine de ce fonds reste pr ciser Soit ses dossiers personnels furent finale
567. ut tenter ceux qui seraient la recherche de scoops Mais le travail de l historien est un tout autre travail il appr hende les logiques de ces archives leur composition et leur int r t et toutes les pistes offertes pour de futures recherches Comme le soulignait r cemment tienne Fran ois pour les archives de la Stasi 1 ces archives doivent tre soumises la critique des sources et il faut freiner son enthousiasme en se r f rant aux r gles l mentaires du m tier sur la constitution des fonds et sur leur apport Que disent elles que ne disent elles pas et l auteur d ajouter que les sources ne commencent parler qu partir du moment o on les interroge la qualit des r ponses qu elles peuvent apporter tant la mesure de la qualit des questions qu on leur pose L enjeu quand on consid re cette masse d archives est pour l historien d viter tout prix le travers n opositiviste o la source tient lieu de recherche Ainsi un travail rigoureux fond sur les principes m mes de notre discipline de notre d marche scientifique doit confronter ces archives aux nouveaux questionnements aux autres sources et aux anciens travaux Il impose l observation des r gles les plus g n rales de protection de la vie priv e quand il s agit des dossiers personnels Ces principes rappel s il faut souligner l int r t scientifique de ces archives pour les chercheurs De nombreux historiens qui avaient entrep
568. ution et la conservation des archives des Brigades internationales dont on peut gr ce des sources crites et orales retracer l histoire Il s agit l d un pr alable toute description laquelle m me rapide est indispensable pour proc der l analyse critique des textes exercice qui s il est d sormais d usage courant face aux t moignages oraux fait malheureusement parfois d faut en pr sence de documents crits et ne peut se limiter tablir si ceux ci sont authentiques ou se r v lent tre des faux L actuel secr taire de l Amicale des anciens volontaires en Espagne r publicaine AVER Roger Ossart travailla l tat major des Brigades internationales et y fut charg pr cis ment de l vacuation des archives dans les jours qui pr c d rent la chute de Barcelone 1 en janvier 1939 Il se souvient en particulier avoir supervis le d m nagement d un fichier g n ral nominatif dont il m a fait la description une fiche bristol par volontaire de grand format comportant de nombreux renseignements dont ses diverses affectations repr sentant plusieurs m tres cubes Supposant que l ensemble des documents avait t d pos l Institut Marx L nine de Moscou 2 les responsables de PAVER ont plusieurs reprises dans les ann es 1980 soit directement soit par l interm diaire du PCF tent en vain d obtenir le rapatriement en France des fiches concernant les volontaires fran ai
569. uvent ext rieures au Komintern 1 Pour le PC suisse cf Brigitte STUDER Ein Blick in das ehemalige Zentrale Parteiarchiv beim ZK der KPdSU in Moskau bzw das Russische Zentrum f r die Aufbewahrung und Erforschung der Dokumente der Neuzeit The International Newsletter of Historical Studies on Comintern Communism and Stalinism 1992 1993 n 1 2 p 13 Alors que le fonds du PCS comporte 215 dossiers celui du PC fran ais par exemple en compte 2164 celui du PC belge 278 ou celui du PC italien 1683 2 On trouvera des indications plus pr cises sur la politique archivistique russe dans Brigitte STUDER Bernhard H BAYERLEIN et Andr LASSERRE Des archives russes en tant que source de l histoire suisse contemporaine tudes et Sources n 20 1994 p 283 313 Nous y renvoyons galement pour d autres r f rences 3 On trouvera le nouveau texte l gal et la premi re composition de la commission de d classification dans le Bulletin on Cold War International History Project 1994 n 4 Cf galement Social History and Russia Amsterdam 1 1995 p 6 7 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon Brigitte Studer 195 Conna tre et donc comprendre le m canisme interne tait l poque un enjeu de pouvoir Celui qui poss dait le monopole de l information d tenait le pouvoir Par cons quent tout ce qui a trait l appareil et son fonct
570. uvrir deux pistes qui me semblent particuli rement fructueuses dans l historiographie fran aise du mouvement ouvrier international la prosopographie et les relations inter ethniques C est leur conjugaison qu a tent de mettre en uvre la section internationale du colloque marquant l ach vement du Maitron qui s est tenu fin 1993 5 Toutefois et sans sacrifier la nostalgie les mutations qui sont intervenues depuis la disparition de Georges Haupt en mars 1978 ont modifi en profondeur le rapport de l historien au mouvement social et pas seulement parce que s est r alis e la pr diction de Hans Josef Steinberg dans son article n crologique lorsqu il crivait Ce sera nouveau un peu plus monotone dans l historiographie 4 Car pour parler comme Anson Rabinbach il ne se contentait par d insuffler aux historiens du socialisme le sens de la communaut qu ils constituent il tait la personnalit qui en assurait la coh sion 5 Claudie WEILL EHESS 1 Voir n anmoins le n 16 de Mat riaux pour l histoire de notre temps juill sept 1989 2 Cf Serge WOLIKOW et Michel CORDILLOT dir Prol taires de tous les pays op cit 3 L Internationale des dictionnaires Mat riaux pour l histoire de notre temps n 34 janv juin 1994 4 Nachruf auf Georges Haupt 1928 1978 IWK XIV juin 1978 n 2 p 156 5 Pour un panorama plus exhaustif cf Georges Haupt parmi nous T moignages tudes textes i
571. ve des ouvriers de r pondre avec leurs moyens propres la globalisation de l conomie mondiale mais aussi les migrations internationales les r ponses que l organisation tait susceptible d apporter aux aspirations de ses adh rents le rapport de convergence conflit entre nationalisme et internationalisme ou encore l simultan it entre la naissance de lAIT et l apparition de grandes organisations humanitaires vocation mondiale Ligue de la Paix Croix rouge etc Tout cela de surcroit n infirmant en rien la n cessit d une relecture critique des enjeux et des courants id ologiques internes AIT 2 de la chronologie de certains v nements ou encore de mise en place de r seaux de militants et de correspondants travers par exemple une approche biographique de groupe 3 La question qui se pose d s lors est celle des archives Pour pouvoir tre crite cette histoire nouvelle requiert elle de nouvelles archives En ce cas ces archives existent elles Sont elles d couvrir ou cr er Il y a certes des sources internes AIT qui ont t insuffisamment exploit es je pense notamment aux correspondances priv es de militants et surtout la presse bien s r tout chercheur garde toujours l espoir de d couvrir des gisements nouveaux et les historiens de PAIT aussi attendent de l ouverture des archives de Moscou et de Berlin des d couvertes et des satisfactions Sans doute enfin la relecture d archives d
572. ves de Moscou En 1966 deux v ritables experts Branko Lazitch et Milorad Drachkovitch d ploraient le fait que l essentiel des sources pour l histoire du Komintern demeurait immerg comme un iceberg D s la fin des ann es 80 et surtout apr s 1991 de remarquables morceaux de cet iceberg si la m taphore est correcte ont commenc fondre et par la suite la base documentaire pour l tude du Komintern s est norm ment largie Les acquis de l historiographie pr c dente r sistent ils l preuve des nouveaux documents qui sortent de ces archives Est ce que toutes ou du moins certaines conclusions des historiens qui ont travaill sur le Komintern jusqu 1980 sont boulevers es et dans quel sens Ou en restent ils quelques unes de valables qui seraient confirm es voire m me affermies Il est vident qu une r ponse g n rale cette question est tr s difficile sinon impossible Cela d pend souvent du point de d part dans quelques cas nationaux par 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 134 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs exemple l Italie et le Parti communiste italien le degr de notre connaissance des archives tait d j remarquablement lev il y a vingt ans De m me le tableau que nous sommes parvenus dessiner de k ligne politique du Komintern de son horizon strat g
573. ves de PIC sur le travail historique avant d examiner concr tement en quoi l exploitation de ces sources permet d enrichir l analyse de la dimension nationale dans le cadre d une organisation internationale L histoire des sections nationales du Komintern s est trouv e renouvel e par la possibilit que les historiens ont eu la fin des ann es 60 et dans les ann es 70 d acc der aux archives de ces partis pour l entre deux guerres que ce soit Milos Hajek 1 Paolo 1 Milos HAJEK Storia dell Internazionale communista 1921 1935 Rome 1969 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 276 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Spriano 1 ou Ernesto Ragioneri 2 Elles ont permis l histoire des partis communistes d entrer dans l re scientifique et critique Mais ces archives peu peu devenues accessibles ne permettaient pas en tant que telles d apporter des r ponses la mesure des questions pos es m me si elles contribuaient modifier les termes du d bat L accessibilit progressive des archives a dans un premier temps renforc les conceptions attentives aux sp cificit s des sections nationales en effet les documents communiqu s par IML partir des ann es 70 concernaient essentiellement les fonds des sections nationales Ils rassemblaient principalement les st nogrammes et les comptes rend
574. vi tique ils doivent tre conserv s dans un autre centre d archives 5 Reste que ce qui est pr sent et communiqu est d un grand apport en particulier les autobiographies Il semblerait au conditionnel car il ne s agit que d une hypoth se les r pertoires nominatifs n tant pas ouverts aux chercheurs que les militants fran ais soient mieux lotis que d autres soit que la conservation des bios ait t plus efficace soit que la collecte biographique et donc l encadrement biographique ait t plus serr sur le territoire fran ais Il serait utile d tablir une chronologie de la mise en place des commissions de cadres pays par pays et de l application des m thodes de contr le biographique Le fait que le Komintern ne se dote d un service de cadres qu en 1932 ne signifie pas que les collectes d information n aient pas commenc bien avant D s 1930 les trangers qui entraient en URSS et se mettaient au service du Komintern remplissaient des notices biographiques beaucoup plus pouss es que les habituels questionnaires 4 Sans doute faudrait il approfondir le rapport des 1 Ces microfilms sont actuellement conserv s la Biblioth que marxiste de Paris Quant l IRM il a laiss place Espaces Marx 2 Particuli rement l ouvrage de Danielle TARTAKOWSKY Les premiers communistes fran ais Formation des cadres et bolchevisation Paris PENSP 1980 qui crit Sans les archives de la SFIC auxquelles
575. yant sur une Chambre issue des lections de 1936 qui avaient marqu le succ s du Front populaire Daladier h site encore sur ses alliances politiques Mais d j avant m me le mois d ao t 1938 date de la rupture affich e avec le Front populaire 5 le pr sident du Conseil radical se pr sente aux yeux de ses interlocuteurs comme l homme de l ordre La situation est grave l int rieur comme l ext rieur Or je suis ennuy par des gr ves comme celle du Havre o un ami de M Meyer un de ses lecteurs pour une question de veston d clenche la gr ve sur les navires fran ais et font sic fuir 700 Am ricains sur les bateaux allemands Il me faut de l ordre de la production 1 Compte rendu de Florimond Bonte sur la d l gation du Comit national du Rassemblement populaire chez Daladier 9 mai 1938 CRCEDHC 495 74 517 2 Les propos de Daladier sont pour la plupart repris en style direct avec le souci vident de reproduire de fa on exacte les termes utilis s par Daladier lui m me 3 Sur les ambigu t s du gouvernement Daladier puis la rupture avec le Front populaire amorc e avec le discours radiodiffus du chef du gouvernement le 21 ao t 1938 cf Serge BERSTEIN op cit p 535 543 1996 EUD Institut d histoire contemporaine UMR CNRS 5605 uB 2 bd Gabriel bur R56 21000 Dijon 238 Une histoire en r volution Du bon usage des archives de Moscou et d ailleurs Il fait presque figu
576. ynamique des rapports entre le centre et les sections Il me semble que la question cruciale des relations de pouvoir dans le Komintern doit tre consid r e sous trois angles le contr le du leadership sovi tique sur le Comit Ex cutif du Komintern Moscou le contr le du CE sur les groupes dirigeants nationaux et le contr le de ces derniers sur la base de leurs partis La tentation de l historien de trouver dans les archives ce qu il veut trouver est toujours forte et c est la nature m me des archives du Komintern qui peut d former notre compr hension du mouvement communiste international La plupart des sources d archives Moscou refl tent le fonctionnement des organes centraux du Komintern et de ses diff rents d partements Il y a d innombrables dossiers sur le Comit Ex cutif son Pr sidium son Secr tariat les nombreuses commissions qui furent tablies etc En se concentrant sur l organisation centrale et sur les m canismes de contr le du Komintern on risque de perdre de vue une question fondamentale comment taient appliqu es les directives de PIC par les sections nationales parfois de milliers de kilom tres de Moscou Les archives elles m mes montrent tr s clairement que les contacts entre le centre et la p riph rie taient souvent pr caires Bien s r on ne doit pas n gliger la discipline le conformisme le dogmatisme id ologique qui impr gnaient le mouvement communiste surtout durant l

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