Consulter l`analyse linguistique du discours du 22 janvier 2009 de N
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1. avec une forme typique de d doublement nonciatif o c est g nial fait entendre deux locuteurs superpos s C est un syst me assez g nial d ailleurs celui qui agit est en m me temps celui qui s value Si l on ajoute cela la moquerie pr sente quelques lignes plus bas dans un passage de discours indirect qui pr tend retransmettre non pas les propos tenus mais leur valeur implicite On a r fl chi en 1945 on a encore un peu r fl chi dans les ann es 60 et on a annonc que l on arr tait de r fl chir dans les ann es 80 on voit que la pol mique tend l emporter sur l argumentation par le logos Les modalisateurs Un certain nombre d nonc s sont accompagn s d l ments qui constituent un modus explicite ajout l nonc principal et qui en fournissent le mode d emploi J ai relev honn tement il faut bien reconna tre que videmment 2 occ franchement 3 occ vraiment 2 occ quand m me 4 occ c est consternant c est amusant est ce raisonnable je sais nous savons parfaitement que je vois que je crois que J ai parl plus haut des verbes la P1 Si l on observe pr sent les autres expressions on constate d une part qu elles sont famili res fr quemment utilis es dans le langage oral ce qui confirme la volont d un parler simple ordinaire d j soulign2. occ ind cision absence de vision de l avenir La lecture du tableau montre que N Sarkozy s appuie sur le lieu commun du changement qui vaut mieux que l immobilisme topos propre aux soci t s qui valorisent le progr s par rapport au pass de la simplicit qui vaut mieux que la complication topos populiste de l action qui vaut mieux que l ind cision et la frilosit Il construit ainsi un thos d homme politique d termin volontariste qui n a pas peur des difficult s mais aussi d un homme soucieux de r alisme et d efficacit qui ne s enferme pas dans l id ologie tient m me les promesses qu il n a pas faites et sait parler vrai Dans un bref passage il substitue cette image celle d un p re qui pose des conditions 3 occ avant de distribuer des largesses ses enfants et qui est capable de les punir s ils ne s en servent pas bon escient paradigme de la r compense Par ailleurs on note son insistance sur le cot novateur de son action et une dramatisation pathos sensible au d but dans l vocation de la crise et par la suite lorsqu il pr sente l tat de la recherche comme tr s mauvais au m pris des chiffres r els et insiste sur l urgence et le retard qui menace Sa r forme est inaugurale premi re fois revient plusieurs fois et aurait d tre faite depuis longtemps enfin est souvent utilis on rel ve aussi il est temps L
3. Mich le MONTE Universit du Sud Toulon Var EA 2649 Babel et UMR 6039 Bases Corpus Langage 13 f vrier 2009 Analyse linguistique du discours du 22 janvier 2009 de Nicolas Sarkozy J ai effectu l analyse partir de la version disponible sur le site de l Elys e et correspondant la vid o diffus e sur ce m me site Il est probable que le discours crit pr alablement ne comportait pas certains des traits ajout s pendant l allocution et conserv s dans la version diffus e sur le site Les pronoms 40 PI essentiellement des je 11 avec des verbes de dire renforcement modal je l affirme je dois vous dire j ose le dire je le dis je veux le dire je vous garantis indiquant un engagement fort du locuteur ce moment de son discours et anticipant sur le fait qu il s agit de points controvers s 3 je sais r f rant aux inqui tudes suscit es par son discours 1 j entends dire mettant en sc ne une objection des performatifs je salue je remercie 3 occ je soutiens je souhaite des verbes d opinion assez inattendus dans ce genre de discours qui apparaissent sur des points particuli rement pol miques Moi je vois dans l valuation je crois que nous l avons engag e je souhaite que nous allions plus vite je crois que c est m me li 2 occurrences de je vois Ces verbes construisent l image d une personne clairv
4. a subjectivation o le p le du je et du fu ne sont pas distingu s clairement On observe un ph nom ne similaire dans le fameux passage Evidemment si l on ne veut pas voir cela je vous remercie d tre venu 1l y a de la lumi re c est chauff On peut continuer on peut crire o hormis le videmment qui rel ve du locuteur nonciateur premier il est difficile d identifier avec pr cision la situation d nonciation les interlocuteurs et les fronti res du DR On trouve aussi du DR plus classique mieux d marqu ceux qui me disent cela va trop vite 1l faut arr ter ne contestent pas qu il y ait des probl mes Mais le locuteur du discours second reste vague Les nonc s n gatifs Ils sont nombreux et font entendre en creux l opinion laquelle Sarkozy s oppose sans lui donner une consistance pr cise il n y a pas un seul exemple travers le monde de grandes universit s qui ne soient autonomes nulle part dans les grands pays sauf chez nous on n observe que des organismes de recherche sont la fois op rateurs et agences de moyens il ne s agit pas de copier des mod les trangers etc La sur nonciation est tr s marqu e dans ces nonc s L ironie On l attendrait dans un discours de campagne lectorale on est plus surpris de la trouver dans un discours pr sidentiel de v ux Elle apparait dans le passage sur la pr tendue non valuation
5. e plus haut Franchement est utilis pour sonder les intentions de son interlocuteur quand on le soup onne de mauvaise foi quand m me montre que l on persiste et signe apr s avoir cout les objections et indique souvent que l interlocuteur est vu comme peu raisonnable videmment donne l id e que ce que l on dit est constatable par tous L abondance de ces adverbes dans des phrases sans P5 montre que le locuteur est bien en train de dialoguer avec un adversaire non nomm distinct de l auditoire explicite et qu il revendique dans ce dialogue pol mique la position du bon sens face un adversaire de mauvaise foi ou peu raisonnable La sch matisation J emploie le mot au sens de J B Grize qui d signe par l la fois un processus et un r sultat Le processus de sch matisation construit dans le texte une s rie de repr sentations qui touchent l objet de discours mais aussi aux partenaires de l change et qui sont labor es sur un fond de pr construits culturels ou lieux communs Les actes de langage les modalisations les lex mes axiologiques jouent un r le important dans la sch matisation Ayant parl plus haut des modalisations et des verbes accompagnant la P1 je me centrerai ici sur les axiologiques et les lieux communs Les chiffres convoqu s servent de caution ces jugements subjectifs en donnant une impression de v rit dont d autres tudes que la mienne se sont attac
6. er un on inclusif qui d signe le gouvernement rempla able par nous et qui indique le d sir d adopter une mani re de parler commune dans le fran ais parl indice mon avis de populisme Les moyens suppl mentaires ch re Val rie on les a engag s avec le Premier Ministre et on va continuer le faire Dans la relance on a pris une partie de l enveloppe et on la met dans IES Ces on se trouvent majoritairement dans le premier tiers du discours Un on inclusif d signant la nation plut t rare il r f re des attitudes contest es par le chef de l Etat Faut il attendre que l on prenne davantage de retard Un on anonyme on des proverbes observateur des syst mes de recherche 4 occurrences Et surtout le plus fr quent en nombre d occurrences un on d signant des adversaires des gens qui ne se comportent pas comme ils devraient Ce dernier emploi de on permet d amalgamer toute une s rie de comportements d crits de fa on caricaturale en un ensemble d opposants pass istes et bureaucrates souvent on a recul devant la n cessit de r former nos universit s on commence vous dire plus d argent on a multipli les instituts on met un peu de poussi re sous le tapis et on la laisse aux autres on entretient le malaise En cr ant de toutes pi ces ce repoussoir Sarkozy appara t a contrario com
7. es verbes devoir et il faut sont utilis s 13 fois et ach vent de construire un thos de la d cision et de la responsabilit
8. h es montrer qu elle tait contredite par les faits On constate qu les axiologiques s opposent tr s simplement car ils portent pour l essentiel sur trois objets de discours deux objets pr dominants qui sont d une part le syst me existant et ses partisans d autre part le syst me que le gouvernement veut instaurer et un objet secondaire les chercheurs et universitaires d abord valoris s tr s grande comp tence d vouement admirable engagement mais ensuite scind s en deux groupes les admirables chercheurs d un c t et les autres auxquels ils servent d alibi d arbre qui cache la for t de l autre Le syst me actuel est accus de prot ger les seconds et d touffer les premiers le syst me existant le syst me instaurer immobilisme 4 occ modernisation frilosit exceptionnel structures obsol tes cercle vertueux absence de strat gie claire moteur extraordinaire pour la syst me inadapt croissance et l emploi conservatisme pragmatique universit s faibles simplifier 3 occ administration tatillonne changement majeur complet et syst me infantilisant coh rent syst me paralysant r formes coh rentes confortable mouvement confort illusoire action archa smes d cision rigidit s volont d avancer r sultats m diocres d mocratie opposition absurde partisan id ologie organisation d sastreuse qui gaspille syst me atomis retard 2
9. me l homme du mouvement de la d cision de l action positive Par ailleurs l emploi de on vite d avoir donner une identit plus pr cise ces adversaires Il correspond une strat gie de connivence avec le public de fonctionnement demi mots que l on retrouve aussi dans les formes tonnantes de discours rapport Le discours rapport Le DR est employ de fa on tr s bizarre dans ce discours il est peu fr quent mais sans contours nets non attribu Il institue l auditoire en t moin d une conversation dont les interlocuteurs sont flous Sur le site de l Elys e aucun guillemet d marcatif n isole ce DR Il n y a aucun domaine o l on vous dit on a trop de moyens On commence discuter vous payez d abord on discute ensuite Il y a plus d abord mieux apr s La seule chose claire est que le vous ne d signe pas l auditoire du discours premier mais plus vraisemblablement le gouvernement auquel on demande de payer C est une affaire qui n est pas vidente en France on commence vous dire plus plus d argent Et pour tout le monde m me ceux qui n avaient pas d id e d utilisation L on a fait dix projets je respecte l aussi le degr z ro typographique de la version officielle L utilisation de on de l le flou de la r f rence correspond la textualisation en m me de la prax matique c est dire une tape de l
10. oyante engag e d termin e qui personnalise le discours 75 P4 avec pr dominance du nous sujet Ce nous d signe tant t les Fran ais le plus souvent avec des verbes d tat d crivant des dispositions ou des syntagmes comme nos mentalit s nos chercheurs la plupart connotation n gative tant t Sarkozy et ses ministres avec des verbes d action au futur ou plus rarement au pass compos Le je assume les r les d organisateur du discours et d valuation de la situation le nous est dans l action 15PS R f rent l auditoire ou une sous partie les chefs d entreprise une fois Val rie P cresse une fois aux chercheurs L auditoire est aussi pris t moin par 4 apostrophes La faiblesse des occurrences indique que l auditoire n est pas vraiment l enjeu de ce discours qui vise au del une communaut de chercheurs et d universitaires laquelle il ne s adresse jamais En revanche les questions rh toriques sont assez nombreuses Elles interviennent toujours sur des points cl s de la politique critique du syst me la fran aise n cessit d agir sans retard mise en question des demandes concernant les moyens n cessit de l valuation Ces questions orient es permettent d afficher un consensus sur des points en r alit tr s discut s 6 on nombre tr s lev et emplois tr s diversifi s On peut distingu
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