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1. 170 La d cadence de Rome ou les signes du d clin et de la chute de l Empire romain d Occident 171 ChHSUQNISME E 5215 dures dre ne autre and Ron EE pren due pA E te ee Eine RUES avi ri de 171 Les probl mes de recrutement 173 Les difficult s CONOMIQUES as des ae nan pans un as ban eee done n s ue 6e 174 La pouss e des peuples germaniques 176 Faire ses preuves R sum du chapitre 7 178 Figure 2 Table des mati res du chapitre 7 de M2 Enjeux et d couvertes l inverse la table des mati res de M2 Figure 2 ne permet pas la cr ation d un tel sch ma mental puisqu elle ne pr sente aucune structuration interne des contenus rien n tant mis en relief En effet les 23 parties du chapitre sont pr sent es sous la forme d une liste sans tre num rot es ni hi rarchis es Bien qu ils existent les liens entre les titres ne sont pas marqu s Prenons par exemple les cinq titres suivants 1 La d cadence de Rome ou les signes du d clin et de la chute de l Empire romain d Occident 2 Le christianisme 3 Les probl mes de recrutement 4 Les difficult s conomiques et 5 La pouss e des peuples germaniques Ces titres sont au m me niveau donc ils semblent de m me importance Pourtant dans le texte didactique de base2. enfin le troisi me vise tudier les particularit s phrastiques et lexicales structures syntaxiques privil gi es r le s mantique de la ponctuation deux points tiret parenth se particularit s du vocabulaire sp cialis ou courant Ces trois niveaux d analyse sont n cessaires compte tenu que la compr hension et l interpr tation du manuel discours hybride et complexe se construisent sur ces diff rents niveaux Cependant pour des raisons d espace nous ne rendrons compte ici que de l analyse exhaustive du premier niveau nous limitant faire des remarques ponctuelles sur les deux autres Le premier niveau concerne la structure des chapitres leurs diff rentes com posantes leurs fonctions et leurs liens explicites ou implicites car pour conna tre quelles formes prend la mise en discours dans un manuel il faut appr hender ensemble toutes ses composantes telles que les marques typographiques les modes de mise en discours du texte didactique de base TDB les documents didactiques questions auto valuations pr sentation des objectifs d apprentissage historiques Chartrand S G 43 reproduction d un texte de source premi re et iconographiques car elles parti cipent toutes la construction du sens lors de la lecture et de l tude Ginsburger Vogel 1988 4 R sultats 41 Les l ments communs aux chapitres la table des mati res le glossaire et l index Pour analyser les d fis li
3. poque ce qui n est pas pr cis dont le dessin na f aux proportions mal calcul es repr sente une barque munie de deux grandes rames et sur laquelle se tiennent cinq personnes dont on peut peine deviner l ge ou le sexe dont deux tiennent un sac d une c r ale quelconque et dont une est assise Pavant Il est accompagn de la l gende suivante Des d bardeurs chargent un bateau dans le port d Ostie plaque tournante du commerce de l Empire l poque un bateau moyen long de 20 m tres et large de 6 m tres peut contenir de 500 1 000 tonnes de marchandises Entre le port d Ostie et la ville de Rome les marchandises sont transport es par chariot ou par petit bateau Dauphinais 1994 p 133 Il est fort difficile de faire le lien entre le document et sa l gende les petits personnages n ont rien voir avec la repr sentation que les l ves peuvent se faire de d bardeurs la barque peut difficilement tre vue comme un bateau servant une importante activit commerciale et rien n indique qu on est en train de la charger De plus le texte didactique de base ne donne aucune indication sur le port d Ostie sur son emplacement par rapport Rome et sur la n cessit de faire transiter par petits bateaux les marchandises de Rome Ostie quoi sert donc cette illustration quel lien de sens l associe au texte didactique de base comment l l ve peut il la comprendre et interpr ter L
4. qu est ce que l interpr ter S agit il de deux processus distincts Le d bat est ouvert depuis longtemps m me si on s entend pour dire que les lecteurs comp tents m nent les deux processus de fa on concomitante Falardeau 2003 Pour comprendre l on doit s carter de la microstructure lexicale et syntaxique pour r organiser les informations dans une structure globalisante qui rende intelligibles les informations essentielles du contenu du texte Cette g n ralisation cherche d gager un sens mot qui se d finit tymologiquement comme une perception une repr sentation d ensemble qu actualise le lecteur l aide de ses connaissances dans un discours essentiel lement paraphrastique Le sens per u participe un certain consensus et s il est conditionn socialement n exige pas n cessairement une mise en discours une confrontation sociale pour tre reconnu Pour interpr ter le lecteur ausculte le texte de mani re attentive pour explorer les r currences et d ployer un des possibles signifiants Ce west plus le sens qu il poursuivra mais une signification dont l tymologie renvoie directement l action d indiquer La lecture devient ainsi actualisation sociale d un signe cr elle n est plus seulement repr sentation personnelle puisqu elle doit n cessairement passer par la confrontation sociale pour acqu rir une certaine l gitimit Le texte polys mique se tra
5. 1995a Soussi 1995 Autre caract ristique du texte didactique de base le syst me nonciatif utilis On privil gie un contrat de communication o l auteur entre directement en relation avec le lecteur par diverses marques d interpellation fu te toi et de complicit nonciative nous toi et moi pour r duire la distance entre celui qui sait et celui qui doit apprendre ainsi le texte didactique de base se pr sente comme le produit de la grande voix de l Histoire et non comme une nonciation parmi d autres Ici l histoire se pr sente comme un pur nonc Le discours historien de l cole comme tout discours p dagogique est un discours injonctif qui dicte au nom du r el ce qu il faut dire ou croire Ren 1991 p 71 Nulle marque de mod lisation du discours qui pourrait signaler une opinion un jugement ou une inci tation prendre position Cela renforce l impression que ce qu il y a d important dans le texte ce sont les informations factuelles que c est de cela qu est faite lhis toire 4 2 5 Les documents historiques et iconographiques M1 et M2 contiennent chacun cinq documents historiques des citations d environ 60 mots d auteurs romains d historiens ou de dirigeants politiques S n que Tacite Pline le Jeune C sar Aucun n est comment trois sont tr s bri vement introduits et contextualis s S ils ne pr sentent pas de difficult s de compr hension litt rale on
6. M2 Figure 2 Chapitre 7 La soci t de l Empire romain La soci t de l Empire romain de 27 av J C 476 150 Des id es creuser Qu est ce qu un empire 152 Sur les traces de Caius Julius C sar dit Jules C sar 101 44 av J C 153 La puissance de Rome ou les bases de l expansion et du maintien de l Empire romain 154 Pas d empie SANS AIMEE ice des aa nat erte tenia den a e E DE EN GE 155 la loupe Le l gionnaire 4 155 Zone de fouille Les empereurs romains 156 Les pouvoirs de l Empereur ss use van ed ae dt acbule derniere t pas DE EEUE 159 Sur les traces de Livia Drusilla dite Livie 58 av J C 29 161 L s routes TOMANES e 228 2 vous 6 haie HUM 2 8 a ie de AA ed nm Run HU LR RU 161 La Monnae TOMAINE iae ereere gap rieka a sue papes ns E E A E E E 164 Les charges des peuples conquis 165 tave ROME ae ne ae dan de E ED dd E SR ae dre inde 166 d pop lation OMAN septer ane res nu Ah EEN ur fan EDE ne FOR rad 167 Panem et CIIGONSES 2 2208 ed nee in den de Mare a dan DEN Pa A deb RE RE EE EL 168 Zone de fouille Du pain et des jeux 169 la loupe La famille romaine
7. Sans doute le discours historique lorsqu il est destin aux jeunes lecteurs est il per u comme peu sp cifique Nous verrons qu il pr sente pourtant de nombreux traits sp cifiques et que contrairement aux id es re ues ce n est pas parce qu un l ve arrive comprendre sans trop de mal les textes impos s en fran ais qu il peut lire avec aisance les textes des autres disciplines Voir les choses autrement serait se m prendre sur les connaissances et les habilet s en jeu dans la compr hension en lecture en particulier sur le r le du contexte 2 2 Lire comprendre et interpr ter Cependant avant d aller plus loin il est n cessaire de pr ciser ce qu on entend par lecture compr hension interpr tation et comp tence en lecture Comme le soulignent Morais Pierre et Kolinsky 2003 p 52 il appara t qu on doit distinguer lecture compr hension et interpr tation de textes car faute de faire cette distinction fon damentale on fonde des approches d enseignement de la lecture sur des mod les de lecteurs adultes comp tents Selon ces chercheurs en sciences cognitives les processus sp cifiques de la lecture sont les processus perceptifs et cognitifs qui permet tent de faire en sorte que la forme physique du signal graphique ne constitue plus un obstacle la compr hension du message crit Morais Pierre et Kolinsky 2003 p 53 Mais si lire c est cela qu est ce que comprendre un texte Et encore
8. de document iconographique Delcambre 1988 Minist re de l ducation nationale 1997 Moniot 1993 La distanciation ainsi cr e permettra l l ve d viter les contresens et les mauvaises interpr tations Chartrand S G 53 5 Conclusion Il ressort de cette analyse faite dans une perspective pr cise et limit e que m me si les auteurs s adressent directement l l ve ou feignent de le faire celui ci n a g n ralement pas les comp tences de compr hension et d interpr tation ad quates pour atteindre les objectifs d apprentissage expos s dans les manuels Paradoxale ment alors que les questions des auto valuations g n ralement litt rales ne pr sentent pas de d fis interpr tatifs le texte didactique de base lui ne permet pas la majorit des l ves de comprendre les contenus essentiels du chapitre ni d en reconstituer la macrostructure faute de liens explicites entre les parties et plus globalement cause d une mise en discours essentiellement descriptive Compte tenu des finalit s officielles de l enseignement de l histoire entre autres celle de d velopper l esprit critique il est tonnant que le texte didactique de base par son absence de modalisation ne permette pas l l ve de se distancier par rapport aux contenus qui sont pr sent s comme allant de soi et non comme une lecture particuli re de l histoire ainsi jamais l expansion et la domination de l Empire romain
9. informations 4 2 4 Le texte didactique de base Dans les deux manuels le texte didactique de base bien qu il repr sente une por tion modeste du chapitre en constitue le fil conducteur Il s agit d un texte essen tiellement descriptif dont le plan est fortement structur les titres et les sous titres qui sont des marques de cette structuration tout comme les blancs et les para graphes agissent comme des indicateurs th matiques importants En effet ils refl tent l essentiel de l information ou l id e directrice d une s quence et permettent ainsi au lecteur de saisir la logique existant entre les diff rentes parties du chapitre Bouchard et Tessier 1994 p 45 En plus d envisager les titres comme des indi cateurs th matiques l l ve doit percevoir et interpr ter les diff rents indices typographiques qui marquent une hi rarchie entre les titres et sous titres les variations typographiques les plus fr quemment utilis es tant le caract re gras la taille des polices les majuscules etc et saisir la relation de sens entre les diff rentes parties et leurs sous parties Selon Giasson 1995a la compr hension de la structure de l expos didactique d un manuel l aide des titres et des sous titres demande un savoir faire complexe qui semble peu ma tris par la majorit des l ves de 2 secondaire Aeby 2004 Giasson 1995a Minist re de l ducation nationale 1997 Soussi 1995 Ces
10. ne sont pr sent es de fa on critique ce qui ne permet pas non plus l l ve de d ployer une interpr tation critique de Phistoire Cons quemment l enseignant qui d sire que ses l ves utilisent leur manuel doit leur enseigner explicitement comment s en servir en tant que source de don n es mais aussi comme outil d apprentissage L enseignement explicite de strat gies et de proc dures de lecture est n cessaire autant pour savoir exploiter les outils g n raux que sont la table des mati res l index et le glossaire que pour faire une lecture ad quate du texte didactique de base et des tr s nombreux documents iconographiques de nature fort vari e qui demandent chacun des cl s sp cifiques de lecture Mais est ce r aliste de consid rer que les enseignants d histoire ont les comp tences n cessaires en didactique de la lecture pour enseigner leurs l ves quelles strat gies et proc dures de lecture sont n cessaires pour bien comprendre et interpr ter tel ou tel document de leur manuel Il est donc urgent d int grer la formation initiale et continue des enseignants d histoire comme de chaque discipline scolaire des connaissances sur les processus de lecture et sur la fonction pist mique de l crit autrement dit sur la fonction de l crit dans les apprentis sages de savoirs Certes les manuels analys s dispara tront bient t des classes remplac s par ceux adopt s dans le cadre de la r form
11. par l criture des textes historiques vis e didactique Pratiques 69 97 124 Lebrun J 2006 Le manuel scolaire r form quelle place pour la m diation de l enseignant et les apprentissages des l ves Dans J Lebrun J B dard A Hasni et V Grenon Dir Le mat riel didactique et p dagogique soutien l appropriation ou d terminant de Pin tervention ducative Qu bec Qu bec Presses de l Universit Laval Minist re de ducation nationale 1997 La ma trise de la langue au coll ge Paris France Centre national de documentation p dagogique CNDP et Savoir lire Minist re de l ducation du Qu bec M Q 1982 Histoire g n rale formation g n rale Programme d tudes 2 secondaire Qu bec Qu bec Gouvernement du Qu bec Moniot H 1993 Didactique de l histoire Paris France Nathan Morais J 1994 L art de lire Paris France Odile Jacob Morais J Pierre R et Kolinsky R 2003 Du lecteur comp tent au lecteur d butant implication des recherches en psycholinguistique cognitive et en neuropsychologie pour l enseignement de la lecture Revue des sciences de l ducation 29 1 51 100 Paret M Chr 1991 La syntaxe crite des l ves du secondaire Montr al Qu bec Universit de Montr al Facult des sciences de l ducation Pierre R 2003a 11 novembre Pour grimper dans le palmar s des coles Avant tout la lecture et l criture Le Devoir P
12. qui sont de v ritable s motivation s internels pour apprendre G rard et Roegiers 1993 p 52 Elle favorise la cr ation d une intention de lecture et la recherche des informations les plus importantes au cours de la lecture Cependant bien qu utile la pr sence d objectifs d apprentissage ne suffit pas pour que l l ve se dote d une intention de lecture l enseignant doit intervenir pour en montrer l importance et pr senter diff rentes strat gies de planification de la lecture survoler le texte faire des pr dictions consulter la table des mati res du chapitre etc Ainsi l l ve pourra concevoir un projet de lecture se cr er une repr sentation initiale des attentes et du sujet en faisant des pr dic tions l aide des titres des sous titres des illustrations etc et activer ses connais sances sur celui ci Dans M1 les objectifs d apprentissage sont moins visibles et moins explicites que dans M2 Au lieu d appara tre en bloc ceux ci sont pr sent s un un au d but du chapitre ainsi qu au d but de chacune des trois sections principales En outre il faut 48 Revue des sciences de l ducation volume 35 n 2 2009 inf rer que ces nonc s l infinitif sont des objectifs d apprentissage ce qui ne va pas n cessairement de soi Ce choix si l on suppose que l l ve a compris le sens de ces nonc s a lui aussi ses avantages il permet l l ve de se fixer des objectifs prog
13. s la compr hension d un chapitre on doit consid rer les outils tels que la table des mati res le glossaire et l index car ce sont des rep res qui permettent l l ve de tirer profit de son manuel G rard et Roegiers 1993 Bien qu ind pendants des chapitres ces outils facilitent ou entravent diff rents moments la compr hension du texte 411 La table des mati res La table des mati res d un manuel a trois fonctions principales elle permet au lecteur 1 d avoir un aper u du contenu th matique de l ouvrage ce qu on appelle la macrostructure s mantique 2 de saisir son organisation interne celle des chapitres ainsi que la place du chapitre tudi dans l ensemble de l ouvrage et 3 d aider sa consultation Cependant pour jouer pleinement son r le d aide la compr hension elle doit pr senter certaines caract ristiques pr cision des entr es s mantiques et pr sentation de l organisation s quentielle et hi rarchique des contenus par la mise en page et les choix typographiques notamment Dans ces conditions elle constitue un outil qui facilite l int gration des contenus prin cipaux du manuel dans une repr sentation globale du texte Bourbeau 1988 Comparons la fa on dont sont pr sent es les tables des mati res des chapitres analys s Chapitre 6 Grandeur et d clin de la cit de Rome 124 Section A L expansion finale et le maintien de l Empire de Rome 128 1 La puissanc
14. un lecteur aguerri comprend que le premier titre La Chartrand S G 45 d cadence domine les quatre autres qui sont des illustrations ou des explications de la d cadence de l Empire Un tel exemple d une caract ristique de la mise en discours dans ces manuels permet de constater que jamais les relations de cause effet et plus globalement les explications des ph nom nes ne sont mises en vi dence c est au lecteur de d celer les explications l int rieur des s quences des criptives Cette caract ristique des textes dans les manuels d histoire a t aussi observ e par Laparra 1991 Force est de constater que cette disposition n aide pas le jeune lecteur se faire une repr sentation ad quate de ces contenus et ne lui permet ni d anticiper les contenus ni de comprendre leur articulation Il devra faire ce travail lui m me Cependant cette table des mati res comporte des particularit s int ressantes par exemple l utilisation de lettres color es qui fait ressortir la pr sence des diff rentes rubriques Des id es creuser Zone de fouilles Ces rubriques qui se d marquent du texte didactique de base abordent l histoire sous diff rents aspects elles pr sentent des concepts essentiels des documents historiques des personnages mar quants etc En diff renciant les rubriques des diff rentes parties du texte didactique de base le lecteur est amen prendre connaissance de l obj
15. I eruUua wWww erudit org Article Comp tences mobiliser pour la compr hension et l interpr tation de manuels d histoire du secondaire au Qu bec Suzanne G Chartrand Revue des sciences de l ducation vol 35 n 2 2009 p 37 58 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 038728ar DOI 10 7202 038728ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al II a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 48 Comp tences mobiliser pour la compr hension et l interpr tation de manuels d histoire du secondaire au Qu bec Suzanne G Chartrand didacticienne du fran ais Universit Laval R SUM Une analyse de la mise en discours de deux cha
16. L index L index a pour fonction de faciliter l acc s au texte lors de la recherche d un contenu ou d un concept et de mettre en lumi re la richesse informative d un ouvrage Par contre une consultation efficace n cessite elle aussi un savoir m thodologique que la majorit des l ves n ont pas acquis Ginsburger Vogel 1987 p 55 et qu il convient d enseigner L index de M1 est int gr au glossaire les auteurs ayant sans doute mis sur la compl mentarit des deux outils afin d en simplifier utilisation Lorsqu il consulte le glossaire index du manuel l l ve a acc s la d finition du mot en m me temps qu un renvoi vers le texte Cette combinaison facilite la compr hension des notions du glossaire en r duisant les tapes lors de la recherche car M1 ne donne qu un renvoi par mot Cependant elle limite de beaucoup la richesse informative Chartrand S G 47 de loutil En effet si l on compare les deux manuels on constate que le glossaire index de M1 contient 147 entr es alors que l index de M2 ind pendant du glos saire en contient 631 De plus M2 donne jusqu cinq renvois par mot N anmoins en regard des besoins et des comp tences lexicales et disciplinaires des l ves de 2 secondaire on peut douter que ceux ci soient en mesure d exploiter pleinement la richesse informative d un index comme celui de M2 Il ressort de ce qui pr c de que plusieurs conditions doivent tre re
17. attitudes qui peut tre mobilis pour r aliser efficacement une t che Comment d velopper ces comp tences lectoriales 2 3 Acquis des recherches sur la lecture Les recherches sur les comp tences en lecture des novices comme des experts montrent la tr s grande complexit des processus de compr hension et d inter pr tation en lecture On s entend pour dire que lire est une activit langagi re et cognitive qui fait intervenir des processus mentaux de bas et de haut niveau Sommairement la lecture est une activit dynamique qui met en jeu trois com posantes interreli es le lecteur ses capacit s cognitives son affectivit son enga gement et ses dispositions devant un projet ou une t che de lecture ses exp riences de lecture son milieu socioculturel sa connaissance du monde de la langue et des mod les de textes le texte th me particularit s du genre textuel caract ristiques linguistiques rh toriques graphiques et le contexte de lecture cadre spatiotem porel de l activit projet ou t che de lecture lieu social de r ception Plus linter action entre les trois composantes est forte plus la compr hension est bonne Giasson 2000 Premi re cons quence didactique de ce mod le il n y a pas dans Pabstrait de bons ou de mauvais lecteurs il n y a que des lecteurs plus ou moins comp tents selon le genre de texte le contexte et la t che ou le projet de lecture Deuxi me cons quence tout indivi
18. d infor mations qui ont le statut de savoirs institutionnalis s Blaser 2007 Si Pinteraction orale occupe un espace important dans la dynamique de la classe la part d volue l crit la lecture et l criture est elle aussi appr ciable selon les observations r alis es dans le cadre de la recherche Scriptura dans les classes de sciences et d histoire L enseignant et le manuel sur lequel il appuie une partie significative de son enseignement sont les principaux m diateurs des connaissances discipli naires scolaires Principaux agents de linstitutionnalisation du savoir scolaire ils concourent sa l gitimit 2 1 Relations entre langage crit conceptualisation et apprentissage Depuis une d cennie dans la perspective ouverte par les travaux de Vygotski 1997 et de Goody 1979 la didactique du fran ais tudie les relations entre langage crit conceptualisation et construction des connaissances disciplinaires scolaires postulant qu l instar des champs de recherche chaque discipline scolaire produit 40 Revue des sciences de l ducation volume 35 n 2 2009 ses propres genres textuels Berni 2006 Chabanne et Bucheton 2002 Schneuwly 1995 Cela a amen les didacticiens des sciences tudier les traits particuliers ou les caract ristiques des crits scolaires en sciences Astolfi 1986 1987 Fillon et V rin 2001 mais curieusement le travail a peu t fait en histoire Moniot 1993
19. didactique du fran ais C d rom Lille Qu bec France Qu bec Association internationale de la recherche en didactique du fran ais AIRDF Universit Laval Blaser C 2007 Fonction pist mique de l crit pratiques et conceptions d enseignants de sciences et d histoire du secondaire Th se de doctorat in dite Universit Laval Sainte Foy Bouchard C et Tessier G 1994 L crit didactique mode d emploi Sainte Foy Qu bec T l universit Bourbeau N 1988 C est pas lisable sic La lisibilit des textes didactiques Bruxelles Belgique De Boeck Wesmael Bronckart J P et Revaz F 1988 Mesurer la lisibilit Une approche typologique Revue fran aise de p dagogie 85 37 46 Castellani G A 1995 Bien lire dans toutes les disciplines au coll ge Paris France Albin Michel Chabanne J C et Bucheton D 2002 Parler et crire pour penser apprendre et se construire Paris France Presses universitaires de France Chartrand S G et Blaser C 2006 Fonction pist mique des genres disciplinaires sco laires prol gom nes un champ de recherches Dans B Schneuwly et T Th venaz Christen Dir Le travail de l enseignant et l objet enseign Le cas du fran ais langue premi re Bruxelles Belgique De Boeck 56 Revue des sciences de l ducation volume 35 n 2 2009 Chartrand S G Blaser C et Gagnon M 2006 Fonction pist mique de l crit et gen
20. doxe car comme nous le verrons la compr hension et l interpr tation du texte didactique de base et des documents exigent des comp tences de lecture complexes de la part des l ves alors que les questions Chartrand S G 49 d auto valuation qui doivent mesurer l atteinte des objectifs d apprentissage elles font majoritairement appel des comp tences de bas niveau 4 2 3 Le r sum Le r sum de trois pages de M1 prend la forme d une liste sch matique qui int gre tous les titres et sous titres du chapitre ce qui permet l l ve qui le consulte de renforcer sa connaissance de la macrostructure s mantique du chapitre Cependant comme dans le texte didactique de base les liens entre les parties sont g n ralement implicites quel est le sens des fl ches entre deux items causalit temporalit inclusion Il y a un seul endroit o on indique que des facteurs interreli s expli quent l expansion et le maintien de l empire de Rome Dauphinais 1994 p 156 Dans M2 dans la page R sum Roby et Paradis 1995 p 178 on ne trouve pas de r sum proprement dit mais une liste de mots ins rer dans un organigramme Cela constitue une t che exigeante mais elle facilite apprentissage car les relations d inclusion sont manifestes On peut cependant douter que la majorit des l ves parviennent seuls la r aliser mais elle peut tre l occasion d une explicitation collective des liens entre les
21. du peut d velopper ses comp tences en lecture tout au long de sa vie Bref on ne sait pas lire une fois pour toutes la fin de la scolarit obligatoire Troisi me cons quence le fait que la capacit comprendre d pend du contexte et du genre de texte entra ne que le seul cours de fran ais ne permet pas tous les l ves de se familiariser avec les textes qu ils devront lire dans toutes les disciplines scolaires et donc ne les am ne pas acqu rir les outils s miotiques sp cifiques pour comprendre les diff rents genres disciplinaires Castellani 1995 D s lors si l on juge important que les l ves aient acc s une 42 Revue des sciences de l ducation volume 35 n 2 2009 compr hension fine des contenus des manuels disciplinaires ils doivent y tre initi s par l enseignant de chaque discipline C est ce que reconnaissait Moniot 1993 qui soutenait qu il faut entra ner les l ves lire les divers textes vis e didactique en histoire pour qu ils reconnaissent et appr cient les ingr dients et les mises en relation constitutives du discours didactique p 192 Les sciences cognitives ont labor un mod le g n ral qui rend compte du processus de compr hension de textes chez les lecteurs comp tents fournissant ainsi des pistes pour l enseignement de la compr hension des textes Il y aurait trois composantes interreli es dynamiquement et soumises un contr le cognitif la planificat
22. e de l arm e et le pouvoir imp rial 128 2 Un r seau de communication 131 3 Des imp ts consid rables vers s en monnaie m tallique 134 4 Le travail des populations soumises 136 5 Les femmes dans la Rome imp riale des 1 et 2 si cles 138 Section B La vie Rome apr s les conqu tes 140 1 Une masse de citoyens entretenus et oisifs 141 2 Des jeux pour occuper les loisirs 142 Section C Le d clin de l Empire en Occident 145 1 La mont e du christianisme 145 2 L affaiblissement du pouvoir imp rial 151 3 La pouss e finale des tribus germaniques 153 En r sum 156 Figure 1 Table des mati res du chapitre 6 de M1 De la pr histoire au si cle actuel 44 Revue des sciences de l ducation volume 35 n 2 2009 La table des mati res de M1 Figure 1 donne facilement acc s la macrostruc ture du chapitre Le lecteur gr ce la pr sence de marques typographiques espaces identification des sections par un titre et une lettre num rotation des sous sections peut se rendre compte que le chapitre comporte trois parties divi s es elles m mes en sous parties Cette mise en relief de l organisation interne facilite la lecture et l tude voire la m morisation des contenus du chapitre puisqu elle permet la fois la cr ation d une repr sentation globale et hi rarchique des contenus du texte et d gage les id es principales deux conditions essentielles toute compr hension Dumortier 1999 Qu en est il de
23. e du texte d couvrir l implicite discursif en faisant appel ses connaissances du sujet et des textes et tablir des liens entre les diff rentes composantes informatives du texte Pour r pondre la question pos e le lecteur doit par son raisonnement saisir un rap port implicite dans le texte Or c est une habilet de haut niveau par cons quent peu ma tris e chez des l ves de cet ge Soussi 1995 l aide du mod le de Cunningham Giasson 1995a nous avons effectu une analyse syst matique des questions des auto valuations La majorit des questions font appel une compr hension litt rale visant donc le rep rage de l information sans que celle ci soit n cessairement comprise et encore moins interpr t e La plupart des questions restent tellement coll es au texte qu elles ram nent pas l l ve saisir le motif central qui s en d gage Seulement 41 des 43 questions dans M2 et 35 des 80 questions dans M1 sont inf rentielles et impliquent un processus de traitement et d interpr tation de l information Enfin soulignons que dans M2 un nombre non n gligeable de questions 5 sur 43 appelant des r ponses factuelles ne peuvent trouver de r ponses l aide du manuel Par exemple dans M2 p 153 on pose une question en termes d ann es et il n est possible avec les informations disponibles dans le texte de r pondre qu en termes de si cles Ici nous faisons face un para
24. e lecteur Notons que ces concepts seront d finis plus loin Pr cisons d embl e qu une tude interne de manuels de ce type ne porte pas sur les contenus disciplinaires trait s il ne s agit ni d une analyse de contenus ni d une analyse de discours ce qui ne rel ve pas de nos comp tences mais uni quement d une tude sur la lisibilit des manuels pour leur destinataire Bourbeau 1988 Bronckart et Revaz 1988 Dery et Vidal 1994 En effet bien que les auteurs s adressent directement aux l ves et qu ils con oivent les manuels comme des substituts du travail enseignant Lebrun 2006 on ne peut ignorer le fait qu ils comptent sur l intervention des enseignants pour lesquels ils produisent d ailleurs de volumineux guides 2 Les fondements de l tude l cole aujourd hui comme hier les manuels sont des m diateurs essentiels des savoirs et savoir faire disciplinaires Lebrun 2006 Aussi est il important d valuer quelles comp tences leur compr hension et l interpr tation mobilisent et dans quelles conditions ils peuvent jouer efficacement le r le que l institution pro grammes diteur scolaire corps enseignant leur attribue et ce m me si selon Vargas 2006 ils sont par nature porteurs d imperfections inh rentes et contin gentes Les pratiques d enseignement apprentissage au secondaire l ves de 12 17 ans sont en grande partie constitu es par la transmission r ception
25. e qu b coise des curriculums Leurs diteurs et concepteurs ont ils profit des avanc es importantes de la didactique du fran ais en particulier dans le domaine de la compr hension et de l interpr tation des textes pour corriger quelques unes des lacunes constat es Une lecture superficielle de nouveaux manuels montre qu ils sont diff rents En effet le texte didactique de base tend dispara tre au profit de tr s courts textes relativement ind pendants les chapitres sont morcel s en diff rentes rubriques et l iconographie gagne du terrain Cependant on ne semble toujours pas avoir tenu compte des recherches sur les difficult s de compr hension et d interpr tation des l ves de 13 14 ans 54 Revue des sciences de l ducation volume 35 n 2 2009 On a tendance confondre textes courts et textes faciles comprendre commettant ainsi la grave erreur d ignorer l importance de la macrostructure discursive et des liens explicites entre diff rentes composantes d un chapitre et sous estimant les difficult s propres une lecture hybride et clat e Des recherches Paret 1991 montrent en effet que des phrases courtes juxtapos es ne sont pas plus faciles comprendre que des phrases longues contenant des phrases ench ss es il en est de m me pour une accumulation de petits paragraphes plut t que la construction de paragraphes plus longs mais pr sentant une r elle unit s mantique Les diteurs veulent
26. ectif pr cis de chacune d elles ce qui lui permet de circonscrire son horizon d attente et de pr ciser ses intentions de lecture pour chacune En ce sens la mise en relief du titre des diff rentes rubriques constitue une aide la lecture en d pit des difficult s que peut repr senter le vocabulaire dans ces tables des mati res pour des l ves de 2 secon daire pouvoir imp rial tribus germaniques charges des peuples conquis etc Ajoutons qu une table des mati res ne peut servir d outil la compr hension que si elle est consult e Or la majorit des l ves de 2 secondaire n ont pas Pha bitude de consulter une table des mati res n en voyant pas la n cessit Il impor terait donc de leur montrer par un enseignement explicite la pertinence de cet outil et de leur faire acqu rir les habilet s m thodologiques pour rendre son uti lisation efficace 41 2 Le glossaire Le glossaire a deux fonctions L une est explicite donner le sens du mot compte tenu du cotexte l autre implicite souligner la sp cificit des mots du texte didac tique de base marquant leur appartenance la discipline ce qui peut amener les l ves d velopper une conscience disciplinaire et notamment saisir que chaque discipline poss de son vocabulaire Comme cette prise de conscience n est pas automatique elle demande toutefois un tayage de la part de l enseignant Par nature un manuel contient des contenus des n
27. ences humaines du Canada CRSH de 2004 2007 la recherche Scriptura porte sur les activit s de lecture et d criture comme m diations de l apprentissage en classes de sciences et d histoire En outre une partie de cette tude a b n fici du soutien financier de la Facult des sciences de ducation de l Universit Laval subvention BDR FS Volume 35 n 2 2009 37 58 38 Revue des sciences de l ducation volume 35 n 2 2009 cois Cette recherche comprenait une enqu te dans 50 coles secondaires de la grande r gion de Qu bec dont la population est repr sentative de celle de Pen semble du Qu bec Des quelque 360 enseignants d histoire et de sciences sollicit s 100 ont r pondu un questionnaire portant entre autres sur les activit s de lec ture et d criture qu ils font en classe Un autre questionnaire a t administr 1 150 l ves de classes mixtes de 2 et de 4 secondaire 617 filles et 533 gar ons d coles de diff rents milieux et offrant des programmes d tudes vari s Blaser 2007 Chartrand et Blaser 2006 Chartrand Blaser et Gagnon 2006 Nous pr senterons ici les r sultats qui concernent les cours d histoire ce propos nous voulions savoir si le manuel d histoire principal support utilis dans les classes est con u et r dig de mani re ce que les l ves puissent le comprendre avec une relative autonomie Autrement dit les modes de mise en discours da
28. er sustitutos del docente Se destaca que si los docentes no proporcionan sistem ticamente m s informaci n a los alumnos para asegurarse de su comprensi n y de su interpretaci n estos libros de texto no pueden cumplir con las expectativas dado que presentan demasiados obst culos para los j venes lectores PALABRAS CLAVES libro de texto ense anza de la historia comprensi n lectura competencia en lectura R f rences Aeby S 2004 R CR ATURE valuation d un programme intensif d enseignement appren tissage de la lecture destin des l ves de 8 ann e en grande difficult Neuch tel Suisse Institut de recherche et de documentation p dagogique IRDP Astolfi J P 1986 Les langages et l laboration de la pens e scientifique Le fran ais aujourd hui 74 51 57 Astolfi J P 1987 Lire dans un manuel pas si facile pour les l ves Cahiers p dagogiques 254 255 47 50 Barr de Miniac C 1997 La famille l cole et l criture Paris France Institut national de recherche p dagogique INRP Baudelot C Cartier M et Detrez C 1999 Et pourtant ils lisent Paris France Seuil Berni J P 2006 Quand les didactiques disciplinaires interpellent la didactique du fran ais quel traitement du langagier Quelle coh rence pour la classe de fran ais Dans Falardeau C Fisher C Simard et N Sorin Dir Actes du 9 colloque de PAssociation internationale pour la
29. eu de production auteur etc Or les documents d objets historiques ne sont g n ralement pas accompagn s d une mention de la source originale sauf bien entendu la liste des cr dits photographiques en fin de manuel qui ma pas on en conviendra d objectif didactique l appartenance des objets leur poque et m me leur fonction sont la plupart du temps implicites il n y a pas de l gende qui donnerait une piste d interpr tation Comment dans ces conditions un l ve de 2 secondaire peut il interpr ter la valeur informative voire explicative de ces documents avec tout ce que cela comporte mise en relief des motivations de son ou de ses auteurs des enjeux de sa production tablissement du lien entre une uvre artistique et le courant dont elle fait partie analyse des repr sentations et conceptions mentales qu elle r v le etc Sans ces indications le document est d sincarn il perd sa sp cificit sa valeur testimoniale son int r t esth tique et sa valeur historique en sont par cons quent diminu s M1 contient aussi des documents vari s num rot s et toujours accompagn s de commentaires dont la qualit ou le nombre insuffisants ne garantissent pas la valeur didactique Prenons un exemple parmi plusieurs le Document 3 35 dont le titre est Le chargement d un bateau Il s agit de la reproduction partielle d une 52 Revue des sciences de l ducation volume 35 n 2 2009 mosa que d
30. ierre R 2003b Introduction L enseignement de la lecture au Qu bec de 1980 2000 fondements historiques pist mologiques et scientifiques Revue des sciences de l du cation 291 3 36 Pr fontaine C Godard L et Fortier G 1998 Pour mieux comprendre la lecture et l cri ture Montr al Qu bec Les ditions Logiques Ren D 1991 Apprendre crire un devoir d histoire Pratiques 69 71 95 Roby J et Paradis C 1995 Enjeux et d couvertes Tome 1 Laval Qu bec ditions HRW Schneuwly B 1995 Apprendre crire Une approche socio historique Dans J Y Boyer J P Dionne et P Raymond Dir La production de textes Montr al Qu bec Les ditions Logiques Soussi 1995 Comment lisent ils en sixi me Une observation des comp tences et des strat gies en compr hension de l crit chez des l ves romands de sixi me Neuch tel Suisse Institut de recherche et de documentation p dagogique IRDP Sylvanise S 1993 Le rapport la lecture chez des mauvais l ves de sixi me Dans G Chaveau M Remond et E Rogavgas Chaveau Dir L enfant apprenti lecteur Paris France L Harmattan Vargas C 2006 Les manuels scolaires Imperfections n cessaires imperfections inh rentes et imperfections contingentes Dans M Lebrun Dir Le manuel scolaire Un outil multiples facettes Montr al Qu bec Presses de l Universit du Qu bec Vygotski L 1997 Pe
31. imagine mal comment les l ves peuvent les interpr ter vu le manque de contextualisation des sources et des auteurs Les documents iconographiques eux sont fort vari s et pr sentent des marques typographiques particuli res trame ou caract res de couleur ce qui permet de bien les distinguer du texte didactique de base Il s agit de photos d objets ou de monuments historiques sculptures mosa ques routes murailles arches pi ce de monnaie etc de dessins originaux et de repr sentations graphiques sch mas tableaux diagrammes cartes g ographiques ligne du temps histogramme etc Ils occupent l essentiel de l espace dans M1 ils occupent les deux tiers de Pes pace et dans M2 les trois quarts du chapitre ce qui occasionne une mise en page surcharg e o les informations crites et iconographiques ne sont ni hi rarchis es ni organis es Dans M2 23 documents num rot s sont pr sent s l l ve un peu Chartrand S G 51 plus de la moiti sont accompagn s de questions et les deux tiers d un court texte qui commente ou explique le texte didactique de base Les documents assument ou assurent plusieurs fonctions 1 une fonction cognitive aider se b tir une image mentale ou activer la m moire visuelle pour apprendre 2 une fonction informative authentifier une information du texte didactique de base ajouter de l information ou l exemplifier 3 une fonction incitative piquer la curiosi
32. imbrication des crits texte didactique de base l gendes questions et des documents iconographiques ne permet pas une lecture analogue celle que l on fait d un r cit ou d un article de magazine genres qui sont davantage familiers aux l ves La lecture d un manuel d histoire qui implique un va et vient permanent entre le texte et ces documents pr sente bien des obstacles sa compr hension par l l ve encore l ge d apprendre lire Astolfi 1987 Castellani 1995 Darras et Delcambre 1986 Derry et Vidal 1994 Le Bouffant 1986 Minist re de l du cation nationale 1997 L l ve peut se concentrer sur le texte et l image est alors consid r e comme une simple d coration ou l inverse principalement sur le contenu de l illustration en ne faisant qu une lecture partielle du texte didactique de base et des l gendes De plus lecteur peu exp riment et aux connaissances historiques embryonnaires il est sujet faire une interpr tation personnelle des documents qui laisse beaucoup de place sa subjectivit cette image ci me plait celle l non etc Par cons quent leur int r t didactique provient de l explicitation de leurs rapports avec le texte didactique de base Comme les manuels ne le font g n ralement pas il revient enseignant de les contextualiser de souligner leurs diverses interpr tations possibles et de fournir une m thode sp cifique d analyse pour chaque type
33. ion de la lecture se donner une intention de lecture survoler le texte faire merger ses connaissances sur le th me le genre lu faire des pr dictions etc la re construction du sens et de la signification activer des connaissances sur le monde les genres et la langue crite mettre en relation des l ments produire des inf rences etc et la r action motive et intellectuelle valuer critiquer laborer etc Aussi la compr hension et l interpr tation des textes mettent en branle des activit s mentales tout au long du processus de lecture c est pourquoi selon un mod le didactique r pandu on propose d intervenir avant pendant et apr s la lecture afin de soutenir la compr hension des textes chez les apprentis lecteurs que sont les l ves du secondaire Giasson 1995a 3 M thodologie une analyse interne trois niveaux L analyse du corpus a t men e trois niveaux le premier se rapporte la struc ture des chapitres leurs composantes la hi rarchisation des contenus et les inte ractions des diverses composantes avec les outils g n raux du manuel la table des mati res le glossaire et l index le deuxi me appr hende les ph nom nes textuels proprement dits les s quences textuelles description narration explication argumentation les proc d s discursifs d finition exemplification langage figur etc ainsi que la coh rence textuelle syst me anaphorique et nonciatif
34. les recherches dans le domaine de la psycholinguistique Morais 1994 de la psychologie cognitive Escalle et Magnan 2003 Golder et Goanac h 1998 Pierre 2003b et de la didactique de la lecture Giasson 1995a 2000 Grossmann 1999 Pr fontaine Godard et Fortier 1998 nous avons tent de r pondre la question suivante Pour comprendre et interpr ter ad quatement le texte didactique de base TDB et le paratexte documents historiques et iconographiques questionnaires d auto valuation glossaire etc quelles comp tences particuli res les l ves doivent ils mobiliser Dans ce but nous avons tudi le chapitre consacr l Empire romain dans les deux manuels d histoire les plus utilis s au Qu bec de 1994 1995 2004 2005 dans les classes d histoire de 2 secondaire 8 ann e de scolarit l ves de 13 et 14 ans Il s agit des manuels suivants 1 De la pr histoire au si cle actuel Dauphinais Chartrand S G 39 1994 p 124 158 appel M1 et 2 Enjeux et d couvertes Roby et Paradis 1995 p 150 179 appel M2 Apr s avoir pr sent les assises th oriques de l tude nous analyserons les l ments communs tous les chapitres la table des mati res le glossaire et l index puis les composantes de chaque chapitre et leur structure Nous tenterons de cerner l effet des choix op r s par les concepteurs des manuels sur la compr hension et l interpr tation du chapitre par l l v
35. mplies pour que la table des mati res l index et le glossaire deviennent de puissants outils non seulement pour la consultation du manuel mais aussi pour la compr hension de ses contenus Cependant la comp tence utiliser ces outils mest pas d velopp e d embl e chez de jeunes lecteurs et elle ne saurait l tre pour la majorit d entre eux sans un enseignement explicite et un accompagnement p riodique de Pensei gnant Aeby 2004 Soussi 1995 4 2 Les composantes d un chapitre et leurs fonctions Les chapitres analys s ont chacun six composantes dont trois sont des auxiliaires apprentissage les objectifs d apprentissage les questions et les auto valuations et un r sum du chapitre et trois concernent les contenus disciplinaires le texte didactique de base les documents historiques et iconographiques et leur l gende l occasion 4 21 Les objectifs d apprentissage Chaque chapitre de M2 commence avec la pr sentation d une liste d objectifs d apprentissage tir s du Programme d tudes Minist re de l ducation du Qu bec 1982 De fa on explicite l aide d une interpellation la fin de ce chapitre tu devrais tre en mesure l auteur s adresse directement l l ve en lui faisant part des connaissances qu il devra d velopper par la lecture du chapitre Cette compo sante agit comme une aide la compr hension en lecture elle permet au lecteur de cr er des expectatives
36. ns e et langage Paris France La Dispute 58 Revue des sciences de l ducation volume 35 n 2 2009 Madame Suzanne Chartrand est membre du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante CRIFPE Correspondance Suzanne Chartrand fse ulaval ca Ce texte a t r vis par Christelle Lison Texte re u le 8 mars 2007 Version finale re ue le 7 janvier 2008 Accept le 22 janvier 2008
37. ns les manuels sont ils adapt s de jeunes lecteurs dont plus du quart ont des retards en lecture la fin du primaire Baudelot Cartier et Detrez 1999 Garon 2004 Pierre 2003a 2003b D apr s l enqu te Scriptura selon les l ves de 2 et de 4 secondaire en 2004 2005 dans le cours d histoire les textes souvent tr s souvent lus sont dans l ordre d croissant 1 des notes de cours 78 2 des textes du manuel 66 3 des textes trouv s sur Internet 24 4 des articles de revues ou de journaux 22 Selon 73 des l ves leur enseignant trouve important ou plut t important de les faire lire en classe Quant 47 d entre eux ils disent ne jamais ou parfois trouver int ressant ce qu ils lisent en histoire Notons que de tous les supports de textes utilis s en classe d histoire le manuel est celui qui est le moins appr ci des l ves participant l enqu te bien qu il soit le plus utilis selon eux et leurs enseignants La recherche Scriptura a galement permis d observer quatre s quences d ensei gnement de l histoire de 5 12 p riodes dans deux classes de 2 secondaire et dans deux de 4 Blaser 2007 Il en est ressorti que les enseignants ont peu de pratiques d tayage pour permettre la compr hension des manuels par leurs l ves et sous estiment les difficult s de ces outils Pour la partie de la recherche tudi e dans le pr sent article en nous appuyant sur
38. nsforme alors en mat riau d un nouveau texte l interpr tant peircien fruit de la cr ation du lecteur qui d borde du texte original Falardeau 2003 p 675 Chartrand S G 41 Dans un mouvement it ratif le lecteur s loigne du texte compr hension et s en rapproche interpr tation pour constamment changer sa perspective et l adapter la fois ses connaissances et aux signes tir s du texte p 675 Ainsi il ny aurait pas de diff rence de degr ou d ant riorit oblig e de l un par rapport l autre il s agirait plut t d une tension dynamique et oblig e entre d une part la vision macroscopique qui part du texte pour s en loigner et d autre part la vision microscopique qui part de l ext rieur du texte pour sy plonger et y explorer des microstructures r currentes microstructures qui peuvent irradier sur l ensemble du texte Falardeau 2003 p 678 Cependant ajoute Falardeau 2003 s appuyant sur des didacticiens du texte litt raire il serait na f de croire que les l ves du secondaire et du coll gial poss dent toutes les comp tences de compr hension et d interpr tation des textes qu ils doivent lire Ils sont encore en apprentissage et le r le de l cole pas seulement de l enseignant de fran ais est de d velopper leurs comp tences lectoriales Par com p tence nous entendons un ensemble dynamique de connaissances d habilet s et d
39. otions et des concepts nou veaux inconnus des l ves L appropriation de nouveaux contenus disciplinaires peut difficilement se faire sans l utilisation d un vocabulaire sp cialis Minist re de l ducation nationale 1997 Le glossaire plac la fin du manuel constitue pour l l ve un moyen d acc der au sens des mots nouveaux monoth isme empire centurie ou des mots dont le sens est particulier au domaine d tudes domination 46 Revue des sciences de l ducation volume 35 n 2 2009 r volte hi rarchie La compr hension du texte didactique de base d pend donc des comp tences lexicales des l ves et de l utilisation qu ils font de strat gies ad quates pour la compr hension de mots et de sens nouveaux utilisation du cotexte d indices grammaticaux et lexicaux la d rivation par exemple et le recours des ouvrages terminologiques Dans un manuel un des avantages du glossaire si on compare celui ci au dictionnaire de langue est qu il comporte des d finitions relevant du domaine d tudes dont la formulation est adapt e aux l ves Il s agit d un outil essentiel la compr hension d un texte disciplinaire car de l avis des enseignants sond s dans l enqu te Scriptura les principaux probl mes de com pr hension des textes lire en histoire sont d ordre lexical d finition champs s mantiques et lexicaux ce qu a aussi constat Laparra 1991 Mais le glossaire aide t il v
40. pitres de deux manuels d histoire g n rale con us pour des l ves qu b cois de 13 14 ans a t men e afin de conna tre quelles comp tences ces l ves doivent mobiliser en lecture pour que ces manuels constituent un r el outil d apprentissage a fortiori lorsqu ils se pr sentent comme des substituts de l enseignant Il en ressort que sans un tayage syst matique de la part des enseignants pour assurer la compr hension et l inter pr tation des l ves ces manuels ne peuvent jouer leur r le car ils pr sentent de trop nombreux obstacles pour de jeunes lecteurs MOTS CL S manuel enseignement de l histoire compr hension lecture comp tence en lecture 1 Introduction et probl matique D une discipline l autre la mise en discours des objets de savoir prend des formes diff rentes puisque chacune poss de son langage et ses codes Ginsburger Vogel 1988 Les textes tudi s dans les cours de sciences d histoire de math matiques et de fran ais pr sentent une grande vari t de statuts de structures de styles et d enjeux pour la compr hension des l ves Didacticienne du fran ais nous avons men une recherche sur les activit s de lecture et d criture dans les classes d histoire et de sciences du secondaire qu b _ Subventionn e par le Fonds qu b cois de recherche sur la soci t et la culture FQRSC et le minist re de l ducation du Qu bec M Q et le Conseil de recherches en sci
41. raiment La consultation efficace du glossaire demande des habilet s qui requi rent un entra nement Une fois identifi le mot faisant l objet d un renvoi au glossaire dans les deux manuels le renvoi se fait par l criture du mot en gras l l ve doit arr ter sa lecture chercher le glossaire puis le mot l int rieur de ce dernier lire la d fi nition et la comprendre puis retourner au texte actualiser et v rifier sa compr hension Toutefois la lenteur de la manipulation et de l investigation ainsi que tous les oublis qu elle occasionne oubli du mot de sa d finition du contexte risquent d entraver la compr hension par le morc lement et le fractionnement qu elle induit Ginsburger Vogel 1988 p 14 La compr hension n est pas n cessairement assur e par ce parcours L l ve doit donc disposer de strat gies lorsqu il rencontre un mot dans le glossaire et savoir laquelle utiliser pour chaque cas soit arr ter la lecture et aller consulter le glossaire avec les risques que cela comporte soit en se servant d indices du contexte tenter de se faire une id e du mot quitte aller consulter le glossaire la fin de la phrase ou du paragraphe dans le but de confirmer son hypoth se ou de la pr ciser Faut il souligner que la compr hension de mots nouveaux gr ce au glossaire n entra ne pas n cessairement leur r tention et la possibilit de leur utilisation en contexte 41 3
42. rand nombre de genres de textes les textes d histoire vis e didactique taient ceux qui posaient le plus de probl mes aux coll giens fran ais de 12 14 ans et qu ils n en retenaient que des informations anecdotiques ENGLISH TITLE Competencies needed to understand and interpret Quebec secondary level history textbooks SUMMARY This article presents an analysis of the writing in two chapters in two general history textbooks for Quebec students aged 13 14 years old The objective was to determine the reading competencies required to use these texts as a real learning tool when presented as a teacher substitute The results show that without a systematic presentation by teachers for ensuring student comprehension and interpretation these textbooks cannot serve their role since there are too many obstacles for young readers KEY WORDS textbooks history teaching comprehension reading reading competencies T TULO EN ESPA OL Competencias a movilizar para la comprensi n y la interpretaci n de los libros de historia en la secundaria en Quebec Chartrand S G 55 RESUMEN Se llev a cabo un an lisis del discurso de dos cap tulos de dos libros de texto en historia general concebidos para alumnos quebequenses de 13 14 anos para conocer las competencias que estos alumnos deben de movilizar en lectura para que estos libros de texto constituyan una verdadera herramienta de aprendizaje con m s raz n cuando pretenden s
43. relations peuvent tre de type temporel ou causal ou encore inclusif du tout la partie et leur interpr tation rel ve de l implicite textuel ce qui est tr s exigeant sur le plan cognitif et implique des comp tences de lecture de haut niveau Minist re de l ducation nationale 1997 Sylvanise 1993 Par exemple dans M1 il n y a aucune s quence explicative les relations causales entre deux ph nom nes expos s doivent tre d duites car aucun indice linguistique ne les r v le 50 Revue des sciences de l ducation volume 35 n 2 2009 Pourtant la compr hension de ces relations est n cessaire une repr sentation articul e et logique des diff rentes informations principales du texte didactique de base donc de la macrostructure du texte Cependant elle est rendue difficile cause de l importance des illustrations qui fait que le texte didactique de base est pr sent par petits segments De page en page le lecteur n a acc s qu une mince part du texte didactique La vue d ensemble d une grande partie de chapitre lors d une premi re lecture n est donc pas possible Ainsi la macrostructure du texte qui donne acc s au sens et l orientation globale du texte Dumortier 1999 est difficile d gager l anticipation est par cons quent ardue L organisation des informations en une repr sentation coh rente ainsi que leur ventuelle m mori sation s en voient donc entrav es Giasson
44. res disciplinaires Enqu te dans les classes d histoire et de sciences au secondaire qu b cois Revue suisse de l ducation 2 3 275 293 Darras F et Delcambre I 1986 Savoir textes et discours comment a se joue dans les manuels biologie g ologie g ographie Le fran ais aujourd hui 74 69 88 Dauphinais G 1994 De la pr histoire au si cle actuel 2 dition Saint Laurent Qu bec ERPI Delcambre I 1988 La relation texte image Dans Y Ginsburger Vogel Dir Des manuels pour apprendre Paris France Institut national de recherche p dagogique INRP Derry M et Vidal S 1994 La lisibilit des manuels Traces 32 3 12 18 Dumortier J L 1999 Pour composer des questionnaires de compr hension qui favori sent autonomie du lecteur Vie p dagogique 118 51 54 Escalle J et Magnan A 2003 L apprentissage de la lecture Fonctionnement et d veloppe ment cognitifs Paris France Armand Colin Falardeau 2003 Compr hension et interpr tation deux composantes de la lecture litt raire Revue des sciences de l ducation 29 3 673 694 Fijalkow J 1996 Mauvais lecteurs Pourquoi 3 dition Paris France Presses univer sitaires de France Fillon P et V rin A 2001 crire pour comprendre les sciences Num ro th matique Aster 33 Garon R 2004 20 ans de lecture de livres au Qu bec Dans B Dallaire Dir tats des lieux du livre et des biblio
45. ressivement au commencement de chacune des grandes parties du chapitre 4 2 2 Les questions des auto valuations Les questions pos es dans la section auto valuation et dans l ensemble du chapitre sont un indicateur du niveau de compr hension attendu des l ves et des comp tences interpr tatives qu ils doivent d ployer D apr s le mod le de Cunningham Giasson 1995a p 60 pour susciter la compr hension ou pour l valuer deux types de questions peuvent tre pos es les premi res sont litt rales les secondes inf rentielles Comp tence de bas niveau sur le plan cognitif la compr hension litt rale est celle qui est sollicit e lorsque les questions portent sur la microstructure du texte un segment de phrase une phrase ou deux et que les r ponses se trou vent directement dans le texte qu elles sont explicites et s nmantiquement quiva lentes ou synonymes d une partie de texte Giasson 1995a p 61 Pour r pondre une question implicite l l ve n a qu comprendre la question et rep rer gr ce des indices linguistiques g n ralement lexicaux la r ponse dans le texte Sa capacit comprendre les liens explicites et ses connaissances lexicales vont d ter miner la qualit de sa compr hension litt rale du texte La compr hension inf rentielle par contre m ne le lecteur une compr hension de haut niveau l obli geant aller plus loin que ce qui est pr sent la surfac
46. sans doute s duire les l ves en leur proposant les modes de lecture de la toile que ces derniers affectionnent mais ont ils mesur s rieuse ment la qualit de la compr hension et la capacit de r tention de ce que les l ves lisent sur le web On peut en douter car on ne dispose pas encore de suffisamment de donn es de recherche ce sujet D s lors dans ce domaine comme dans d autres on devrait faire preuve de plus de prudence Afin d valuer le r le des manuels dans lappropriation des connaissances et habilet s disciplinaires il faudrait compl ter la pr sente tude par une analyse externe portant sur les formes de m diation de l enseignant entre le manuel et les l ves et sur l tayage qu il leur offre pour assurer leur compr hension et l inter pr tation et une tude quasi exp rimentale sur les difficult s pr cises des l ves comprendre et interpr ter leur contenus et leurs usages Des analyses de ce type seraient n cessaires en raison de l h t rog n it des l ves dans les classes de leur in galit face l crit Barr de Miniac 1997 et de leurs difficult s importantes en lecture Fijalkow 1996 Giasson 1995b Soussi 1995 Sylvanise 1993 Pourtant en 1993 d j Moniot soulignait que les l ves ne saisissaient que superficiellement le contenu des manuels d histoire pr tendument faciles pour les sp cialistes du domaine et Laparra 1991 montrait que parmi un g
47. t susciter l int r t et la motivation pour la lecture 4 une fonction esth tique et d ducation culturelle faire d couvrir des uvres d art et 5 une fonction pragmatique conomiser de l espace Notons que ces fonctions ne sont pas exclusives une m me illustration peut en avoir plus d une Dans les manuels analys s la majorit des illustrations ont des fins informatives bien que la pertinence de l information fournie ne soit pas toujours vidente en regard du texte didactique de base surtout quand le document n est pas comment ce qui est souvent le cas pour les dessins notamment ou quand le commentaire semble peu ad quat pour l interpr tation du document ce qui n est pas rare Par exemple propos du Document 3 35 comment plus loin deux questions laissent pantois car il est impossible d y r pondre sans avoir des connaissances en construc tion navale et encore Or la compr hension et l interpr tation des documents ne peuvent tre ind pendantes du texte didactique de base le texte limite la polys mie de l image en privil giant une lecture parmi plusieurs possibles Gingsburger Vogel 1987 p 47 C est donc essentiellement partir du texte didactique de base que l l ve peut organiser la lecture des documents La compr hension et l interpr tation d un document historique que celui ci soit crit ou visuel sont plus ais es lorsque le lecteur en conna t l origine date li
48. th ques Observatoire de la culture et des communications du Qu bec Qu bec Qu bec Institut de la statistique du Qu bec G rard F M et Roegiers X 1993 Concevoir et valuer des manuels scolaires Bruxelles Belgique De Boeck Wesmael Giasson J 1995a La lecture de la th orie la pratique Boucherville Qu bec Ga tan Morin diteur Giasson J 1995b Strat gies de lecture Programme d intervention aupr s des l ves risque une nouvelle option ducative Boucherville Qu bec Ga tan Morin diteur Giasson J 2000 La compr hension en lecture Boucherville Qu bec Ga tan Morin diteur Ginsburger Vogel Y 1987 Apprentissages scientifiques au coll ge et pratiques documentaires Paris France Institut national de recherche p dagogique INRP Ginsburger Vogel Y 1988 Des manuels pour apprendre Paris France Institut national de recherche p dagogique INRP Golder C et Goanac h D 1998 Lire et comprendre Psychologie de la lecture Paris France Hachette Goody J 1979 La raison graphique La domestication de la pens e sauvage Paris France ditions de Minuit Grossmann F 1999 Litt ratie compr hension et interpr tation des textes Num ro th matique Rep res 19 Chartrand S G 57 Le Bouffant M 1986 Lire pour apprendre utiliser les textes documentaires Le fran ais aujourd hui 74 89 99 Laparra M 1991 Probl mes de lecture pos s
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