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mieux comprendre les situations de non

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1. CAIRN A Chercher rep rer avancer MIEUX COMPRENDRE LES SITUATIONS DE NON USAGES DES TIC LE CAS D INTERNET ET DE L INFORMATIQUE R flexions m thodologiques sur les indicateurs de l exclusion dite num rique Annabelle Boutet et Jocelyne Tr menbert Lavoisier Les Cahiers du num rique 2009 1 Vol 5 pages 69 100 ISSN 1622 1494 Article disponible en ligne l adresse Boutet Annabelle et Tr menbert Jocelyne Mieux comprendre les situations de non usages des TIC Le cas d internet et de l informatique R flexions m thodologiques sur les indicateurs de l exclusion dite num rique Les Cahiers du num rique 2009 1 Vol 5 p 69 100 Distribution lectronique Cairn info pour Lavoisier Lavoisier Tous droits r serv s pour tous pays La reproduction ou repr sentation de cet article notamment par photocopie n est autoris e que dans les limites des conditions g n rales d utilisation du site ou le cas ch ant des conditions g n rales de la licence souscrite par votre tablissement Toute autre reproduction ou repr sentation en tout ou partie sous quelque forme et de quelque mani re que ce soit est interdite sauf accord pr alable et crit de l diteur en dehors des cas pr vus par la l gislation en vigueur en France Il est pr cis que son stockage dans une base de donn es est galement interdit MIEUX COMPRENDRE LES SITUATIONS DE NON USAGES DES TIC LE CAS D INTERNET ET DE L INFORMAT
2. construire un questionnement partir des usages Mais nous constatons que cette approche postule un d terminisme implicite du mod le des usages et implique une ad quation entre les syst mes de pens e et d action des usagers et des non usagers voire des non usagers entre eux Pour sortir de cette approche nous proposons de choisir non pas une entr e technologique mais une entr e par le quotidien comme le sugg re d j la sociologie des usages Ce qui ouvre plusieurs axes de r flexions notamment sur la d finition et l organisation des activit s quotidiennes la perception du temps et de l espace la d finition et la r partition sexu e des r les Si nous souhaitons tudier les non usages une large part pour ne pas dire la totalit reposera sur l coute de ce que les non usagers ont dire de leur non pratique savoir les syst mes de repr sentations les mod les les r f rences construits et mobilis s qui sous tendent les d cisions et les actions C est pourquoi la sociologie des non usages comme la sociologie des usages 98 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale Simonin ef al 2007 constitue avant tout une sociologie du quotidien Le chercheur qui s interroge sur les non usages doit poursuivre un travail de d voilement qui repose sur lobservation et l coute des activit s quotidiennes des individus replac es dans leur environnement social c est dire familial profession
3. observer d autres lieux o s inscrivent les routines des habitants du quartier c est dire les endroits qu ils fr quentent r guli rement et qui forment leur territorialit relais accueil parents enfants du centre social permanence de la Conf d ration syndicale des familles local de la pr vention Don Bosco et rencontres et animations ponctuelles organis es par le centre social go ter de No l pr sentation du projet de film Couleur quartier En d autres termes nous avons d pass la cat gorie d usager pour investir les identit s plurielles des personnes fr quentant l EPM Parall lement douze personnes non usagers d internet ont t interrog es de mani re informelle et huit entretiens semi directifs ont t r alis s aupr s de deux habitantes de K rourien non usagers de deux usagers de lespace public multim dia d un ducateur de association Don Bosco du ptincipal de coll ge du quartier de l aide ducateur en charge de l atelier informatique de ce coll ge et un dernier avec trois salari s du GPAS Cette tude a pu apporter des premi res pistes de r flexion sur le r le de PEPM dans la dynamique du quartier dans les situations d approches et d usages la fois de PEPM et des TIC Enfin nous avons pu d voiler des l ments de compr hension des non usages C est pourquoi nous avons d cid de mettre en uvre une nouvelle tude en partenariat avec le Cent
4. Soubiale N Rapport de recherche Non internautes aquitains GREC O Univ Bordeaux 3 2008 http www non internautes aquitains com pdf rapport_final pdf Le Coadic Y F Usages et usagers de l information Paris ADBS 2004 Lenhart A Horrigan G Rainee L Allen K Boyce A Madden M O Grady E The ever shifting internet population A new look at internet access and the digital divide Washington The Pew internet and American life project april 16 2003 100 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale Mallein P Privat G dir Ces objets qui communiquent Les cahiers du num rique Paris Lavoisier vol 3 n 4 2002 Marqui J C e al Do older adults underestimate their actual computer knowledge in Behaviour and Information Technology vol 21 n 4 2002 p 273 280 Massit Foll a F Usages des technologies de l Information et de la communication acquis et perspectives de la recherche Le Fran ais dans le Monde Apprentissage des langues et technologies des usages en mergences janvier 2002 M diam trie Observatoire des usages d internet septembre 2008 P rriault J La logique de l usage essai sur les machines communiquer Paris Flammarion 1989 Princeton Survey Research Associates Daily internet Tracking Survey Washington Pew internet and American Life Project 24 may 2002 http www pewinternet org pdfs PIP_Shifting Net_Topline pdf Pr
5. importance de l entourage et de lPenvironnement dans la configuration des non usages Enfin d un point de vue m thodologique le recueil de donn es mis en uvre dans ces diff rentes tudes a mobilis de mani re quasi syst matique des outils quantitatifs questionnaires et des outils qualitatifs pour la plupart des entretiens semi directifs soulignant ainsi la difficult qu il y a atteindre et cerner ces populations par le recours une m thode unique Le mod le de la r sistance l innovation Le mod le de R sistance l innovation propos par Sudha Ram en 1987 vise identifier les facteurs d terminants de la r sistance l innovation Reprenant les travaux de Zaltman et Wallendorf 1983 il d finit la r sistance au changement comme toute conduite qui sert maintenir le s quo associ au degr avec lequel les individus se sentent menac s par le changement la r sistance 80 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale Pinnovation mest autre qu une version sp ciale de la r sistance au changement Ram 1987 208 Le mod le explore trois axes principaux 1 les caract ristiques per ues de linnovation 2 les caract ristiques du consommateur et 3 les caract ristiques des m canismes de propagation Par ailleurs Ram insiste sur le fait que le mod le doit tre d ploy en tenant compte du contexte culturel professionnel et social Ram 1987 209
6. internet peut repr senter un co t non n gligeable mais il est aussi reconduit tous les mois Il serait donc pertinent d interroger les m nages sur les crit res d valuation de ce co t La question qui se pose est de savoir comment les non usagers construisent la valeur d internet et en d finissent le co t 8 Pour obtenir la moyenne d une opinion qui permettra de classer les diff rentes opinions on associe chaque interview une note en fonction du niveau d ad quation avec lavis Ainsi une personne tant tout fait de cet avis a une note de 5 sur une chelle de 5 Le Nsp ou ne sait pas est la position neutre avec une note de 3 86 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale Tableau 1 Les opinions des non usagers propos d internet Boutet et al 2008 OPINIONS De NU Re Pas du tout SUR INTERNET Moyenne de cet avis lPavis G nee HO avis 6 4 2 0 Cela co te cher de 3 46 33 25 6 29 8 s quiper Quand a tombe en panne on ne sait pas 3 39 41 14 6 A 16 quoi faire C est trop compliqu comprendre 2 86 14 27 6 35 18 On s en sert surtout au travail ou pour les 2 77 21 6 6 33 24 tudes internet fonctionne 2 59 12 8 6 45 19 mal internet d truit les liens familiaux ou les 2 37 11 4 7 37 31 liens avec les autres Ils trouvent qu il y a de 2 2 30 10 6 7 30 38 un c t myst
7. Concernant les caract ristiques per ues de innovation Ram red finit celles propos es par Rogers du point de vue de la r sistance Ram 1987 209 210 l avantage relatif la compatibilit de l innovation avec les valeurs Pexp rience et les besoins du consommateur les risques per us physiques fonctionnels psychologiques ou sociaux le degr de possibilit de tester l innovation et la flexibilit la communicabilit autrement dit les potentialit s de diss mination la complexit tant du point de vue du concept que de la mise en uvre Par ailleurs il ajoute des caract ristiques identifi es par Zaltman ef al en 1973 la r versibilit c est dire des possibilit s offertes pour stopper l adoption tout moment la r alisation soit la vitesse laquelle le consommateur recueille des b n fices de cette innovation et enfin la facilit avec laquelle innovation peut s adapter aux besoins du consommateur Ram 1987 210 Ce sont autant de crit res pouvant tre d terminants pour la r sistance l innovation comme ils avaient t jug s d terminants pour l adoption Le deuxi me axe du mod le de Ram porte sur la personnalit du consommateur Selon lui la r sistance linnovation d pend de ses traits psychologiques sa personnalit ses attitudes ses valeurs ses exp riences ant rieures en mati re d innovation sa perception des choses ses motivations et
8. m diation etc des attitudes et des repr sentations Pour reprendre les termes de Perriault les non usagers laboreraient leur propre logique de non usage en proposant des d viances des variantes des d tournements et des arp ges P rriault 1989 ce titre le premier objet d attention doit tre la d cision qui est prise et la mani re dont elle est prise Notre troisi me hypoth se est celle selon laquelle les non usagers inscriraient leur absence d utilisation dans des patterns autrement dit des mod les et des repr sentations Depuis les travaux de Lenhart et de son quipe nous savons qu il est n cessaire de distinguer les non usagers absolus qui n ont aucun contact avec les technologies en question et ceux qui ont eu ont par intermittence ou par procuration un ou des contacts avec ces technologies D o l importance d investiguer l environnement social ou ce que d aucuns Comprendre les situations de non usages 97 appellent le capital social ce titre il convient de d placer le curseur de la compr hension de la diffusion des technologies vers les non usagers et leur environnement en faisant abstraction de la culture num rique qui nous entoure et nous influence Autrement dit de d construire les approches connues de Pusage Cela suppose d admettre que l environnement social des non usagers n est pas marqu de la m me mani re par les artefacts technologiques voire qu il
9. utiliser et Ils ont du mal se rep rer dans tout ce qui est propos ont re u des moyennes assez faibles respectivement 2 67 2 22 2 44 et 2 85 sur 5 En d autres termes selon les d clarations des personnes les capacit s de lecture et d criture ne repr sentent pas un frein l usage condition d avoir une motivation Par contre les interactions avec l objet technique posent probl mes comme le souligne la fois les opinions face la technique et les attentes ce titre les femmes sont peu nombreuses trouver internet compliqu elles sont aussi moins nombreuses d clarer avoir du mal se rep rer dans tout ce qui est propos La gestion du temps et des priorit s la question Je vais maintenant vous lire des phrases que les gens disent lorsqu ils n utilisent pas internet Et pouvez vous me dire si c est votre cas ou pas Est ce que vous ne l utilisez pas pour ces raisons la proposition ils ont autre chose faire a recueilli une moyenne de 3 38 Ce qui la place dans les 3 r ponses les plus pl biscit es Cela rejoint un l ment mis en avant dans P tude de 2004 savoir le fait que les personnes qui font la d marche de Comprendre les situations de non usages 93 s initier internet ont un projet Autrement dit elles ont une vision utilitariste d internet que cette utilisation soit li e des activit s ludiques professionnelles scolaire administrative
10. 5 sont les plus sollicit s mais les femmes y sont moins favorables que les hommes autrement dit les personnes recherchent un environnement familier pour s y mettre Boutet e al 2006 En mati re de m thode d apprentissage les deux solutions qui arrivent en t te sont relativement oppos es la plus forte moyenne 3 95 sur 5 est attribu e une personne r pond vos besoins au coup par coup alors que vient tout de suite apr s la formule du cours hebdomadaire 3 88 sur 5 Enfin en termes de contenus les personnes sont en attente de pr sentation et d initiation sur des fondamentaux pr sentation g n rale d internet 3 82 sur 5 initiation la prise en main d un ordinateur 3 74 sur 5 et initiation aux questions de protection et de s curit 3 70 sur 5 Bilan des tudes men es K rourien Nous retenons de ces tudes plusieurs pistes de r flexions quant aux r sultats et quant la d marche 94 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale Concernant les r sultats Si cette tude n a pas permis de construire une typologie satisfaisante elle a pu gr ce aux observations de 2004 aux travaux pr paratoires et l enqu te de 2008 confirmer que les non usagers poss dent diff rents visages et apporter de nouveaux traits ces visages Nous avons pu mettre en avant de nouveaux l ments explorer sur les processus de construction des syst mes de repr sentations et
11. d une question sur la fr quence d usage ou de la date de derni re connexion ou de plusieurs questions selon les lieux d usage domicile lieu d tude acc s publics Il est donc n cessaire d aller plus loin la fois dans le contenu des questionnements et sur les questions m thodologiques Reprenant les fondements de la sociologie des usages une premi re hypoth se serait que le postulat de Pactivit de l usager induit qu un non usager est un individu qui n a pas d activit s en lien avec les TIC Vu d une autre mani re le non usager aurait une position passive face aux TIC Cependant du travail de Selwyn nous retiendrons la posture adopt e selon laquelle les gens sont plus que de simples utilisateurs finaux sans r le jouer si ce n est d accepter des artefacts technologiques pr ts l emploi et qu il est pr f rable de chercher explorer les processus sociaux soulignant comment les technologies sont consomm es et utilis es Il faut donc consid rer que les non usagers peuvent avoir des comportements des attitudes et des repr sentations qui se rapportent directement ou indirectement loutil Jou t 1993 371 D o limportance d investiguer sur les exp riences des personnes avec les objets techniques Notre seconde hypoth se est que de m me que l usager construit sa pratique le non usager construit sa non pratique travers des comportements rejet contournement
12. dans la classe d ge des 30 59 ans 32 chez les 15 29 ans et 22 chez les 60 ans et plus 7 Concernant la structure des foyers deux indicateurs sont retenus la composition personne isol e famille monoparentale vie en couple et la pr sence d enfants Selon nos hypoth ses la pr sence ou non d enfant peut tre d terminante dans une d marche vers internet 59 des personnes interview es d clarent vivre en couple 28 sont des personnes isol es et 13 des familles monoparentales 56 des interview s affirment la pr sence d enfants dans le foyer Trois indicateurs socio conomiques ont t interrog s le statut face Pemploi le niveau d tude et la perception du niveau de vie Pour ce dernier la question pos e Que diriez vous de votre vie E est confortable Vous vous en sortez Elle est difficile Elle est tr s difficile Vous ne savez pas permet d valuer les choix et les priorit s Le niveau de vie est dans l ensemble per u comme confortable pour 45 30 d clarent s en sortir et 25 voquent des difficult s La situation face l emploi est pr caire le taux de ch mage est de 24 4 dans cette zone et le taux de b n ficiaires du RMI est sup rieur 7 34 des personnes interview es d clarent avoir une activit professionnelle 29 tre la retraite 25 sans emploi au ch mage ou sans profession et 13 sont scolaris s ou tudiants 58 des personn
13. des exp riences de non usage Nous avons une meilleure connaissance des usagers par procuration interm diaires et sur les interactions entre eux et leur proxies Nous avons montr que les abandonnistes sont plus nombreux Alors que la question des ressources face la panne ou au probl me technique peut constituer une raison d abandon le questionnaire ne permet pas d explorer la question des trajectoires de vie des v nements des changements ou des ruptures qui peuvent amener une personne abandonner pour une p riode plus ou moins longue Lenhart ef al 2003 L enqu te r v le galement que les situations de non usages sont rarement le r sultat d un seul ph nom ne la non utilit mais de la convergence de plusieurs l ments personnels sociaux cognitifs qui contribuent au processus de construction des exp riences face la technique Ce qui renvoie la question de Pacc s la connaissance et l information et du rapport au non usage puisque nous trouvons la fois des non usagers inform s mais qui ne font pas des non usagers inform s mais qui ne veulent pas et des non usagers non inform s C est un r sultat en soi nous avons constat la difficult que les non usagers ont se projeter Une question ouverte en fin de questionnaire leur permettait de s exprimer librement apr s un ensemble de questions plut t ferm es Nous avons recueilli peu d expressions libres et le plus souvent pour
14. fait toute la proc dure d installation L autre m re de famille qui est capable de d crire la proc dure exacte pour t l charger films et musiques et qui n a jamais touch un ordinateur 74 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale parce que son mari le lui interdit Autant de situations d usage ou de non usage L est toute la question qui demande un travail de d construction des notions d usage s et d usager s pour toucher la sp cificit des parcours de chacun Un registre statistique d indicateurs et de mesures Derni re source d inspiration pour la construction d une probl matique des non usages sont les dispositifs d indicateurs mis en uvre par les instituts de sondage et de recherches Ces enqu tes nous apprennent peu sur les non usagers si ce n est en lisant quelques unes de leurs donn es en n gatif Ainsi si M diam trie publie qu en juin 2008 58 3 de la population fran aise g e de 11 ans et plus s tait connect e au cours du dernier mois sommes nous en mesure de d duire que 41 7 de la population n avait pas t connect e Le mode de passation des enqu tes peut constituer un biais dans les r sultats en laissant peu de place aux non usagers Ainsi les taux d utilisateurs ou de connect s sont s rement sur valu s car les modes d administration des enqu tes sont en g n ral peu adapt s pour atteindre des non utilisateurs potentiels ex Lorsque l e
15. non usage Ram 1987 Un acc s l information conduirait d mystifier l objet technique et rendre confiance dans la personne Ainsi en 2004 les personnes qui n utilisaient pas les outils multim dias disaient ne pas savoir quoi cela pouvait servir D s lors que l objet reste abstrait les personnes n en ressentent pas le besoin elles s imaginent qu il est difficile d acc s et qu il n cessite des comp tences particuli res sans identifier pr cis ment ces comp tences et tre en mesure de s valuer vis vis d elles Boutet e a 2006a 23 En 2007 2008 la question Si vous deviez d couvrir internet quels sont les contenus qui vous int resseraient la proposition la plus pl biscit e a t Une Comprendre les situations de non usages 91 pr sentation g n rale de ce que repr sente internet avec une moyenne de 3 82 sur 5 et la seconde proposition a t Une initiation la prise en main d un ordinateur clavier souris vocabulaire marche arri re etc 2 2 d 2 Comme dans les autres tudes les non usagers interrog s n voluent pas tous dans un environnement o la technologie est absente certains jouissent m me d un certain niveau d information mais cela ne les dispose pas tre usagers En outre la cat gorie des non usagers absolus est tr s partiellement repr sentative des situations de non usage Enfin la construction de l exp rience du non usa
16. peut tre d nu de ces artefacts Nos investigations permettent de rediriger la r flexion sur le non usage vers des champs de recherches qui visent comprendre comment une personne se retrouve dans la situation de ne pas utiliser tel ou tel objet technique Le processus peut tre compr hensible travers deux axes d investigation qui ne sont pas n cessairement exclusifs l un de l autre Le premier axe d investigation postule que les situations de non usage sont le r sultat d une ou plusieurs d cisions de la part des personnes Inspir de la th orie de la r sistance ce processus de d cision peut tre expliqu par la structure de l environnement technique et social la construction de la confiance ou de la non confiance l exp rience l gard des objets techniques la personnalit des individus Cela induit de tenir compte de la distinction primordiale entre les non usagers absolus et ceux qui ont d j eu une exp rience avec les objets techniques concern s hypoth se est que la d cision ne peut tre de m me nature entre ces deux grandes cat gories C est donc la nature de la d cision et la mani re dont elle a t construite qui d termineront des cat gories de non usagers et non l tat d tre ou de ne pas tre usagers Le second axe de r flexion vise investiguer dans la perception et la d finition du quotidien des personnes Pour analyser les situations de non usages la d marche consiste
17. proxy AWT 2008 Dans cette typologie ce sont essentiellement des d terminants sociaux conomiques ou d mographiques qui d terminent la cat gorisation des non internautes l exception de la premi re cat gorie qui est d termin e par le positionnement face la technologie Une posture plus ancienne chez les chercheurs anglo saxons Dans une enqu te r currente d but e en 2003 sur les usages d internet aux tats Unis Lenhart et son quipe ont tabli une typologie proposant quatre types de non usagers Lenhart ef al 2003 des evaders que nous traduirons par ceux qui se d robent les dropouts ceux qui renoncent autrement dit les abandonnistes les nzermittent users intermittents de l usage et les truly unconnected pour nous non usagers absolus Les net evaders vivent dans un environnement o internet est pr sent et utilis par des proches de mani re r guli re mais ont choisi de ne pas avoir faire cette technique Les net dropout ont t des usagers et ont arr t sans reprendre Les rfermittent users ont arr t durant une p ride plus ou moins longue et avaient repris au moment de lenqu te Les 1 unconnected n ont jamais utilis internet avant et ne disposent pas d un entourage familiaris aux usages d internet Lenhart et al 2003 p 19 Cette enqu te met en exergue le fait que les situations de non usages sont la fois h t rog n
18. reformuler des r ponses intervenues pr c demment Concernant la d marche Le principe de l enqu te participative a permis d ouvrir le questionnement aux habitants du quartier deux niveaux au sein du groupe des enqu teurs nous avons constat une mont e en comp tences des personnes une facilitation de la prise de parole et de lexpression individuelle sur des th matiques auxquelles elles taient confront es quotidiennement mais pour lesquelles on ne leur demandait pas n cessairement leur avis 10 Les chercheurs 10 En outre les membres du groupe ont men la phase d enqu te par bin me ce qui a pu faciliter la d marche de rencontre et d change avec les habitants enqu t s notamment pour une personne d origine trang re qui n osait pas s adresser des inconnus Comprendre les situations de non usages 95 ont t rapidement confront s aux r alit s individuelles et ont pu en tenir compte au fur et mesure des rencontres De plus la passation de l enqu te a t l occasion pour les habitants de dialoguer avec les enqu teurs et d exprimer une opinion jusque l peu sollicit e Cette ouverture a t une des raisons pour laquelle il y a eu seulement un refus de r ponse La seconde raison est celle de la proximit ou de la familiarit entre les enqu teurs et les enqu t s Cette proximit a permis par exemple de p n trer dans les foyers des populations immigr es o le fran ais n est
19. rieux Ce sont surtout les gens seuls qui 1 94 6 7 6 37 44 Vo Putilisent Cela ne durera pas c est une mode qui va 1 91 6 4 6 41 42 Vo passer La situation dont les personnes interrog es se sentent la plus proche et qui justifie leur non usage est celle o les gens pr f rent avoir les gens en face ou se d placer qui recueille une moyenne de 3 95 sur 5 vient ensuite la question des comp tences techniques 3 47 et en troisi me le fait qu ils ont autre chose faire 3 38 Cependant la liste qui tait donn e sans tre exhaustive permettait un panachage des justifications afin d affiner les positions individuelles mais non d tablir des profils types Comprendre les situations de non usages 87 Situations de non usage moyennes selon l adaptation la personne interview e En 2 04 EN 2 13 2 15 D 2 22 T 2 25 2 28 EE 2 29 50 lis trouvent qu ils sont trop vieux pour cela Ils ont peur de devenir d pendants On leur trop souvent dit qu ils ne sauraient pas Ils trouvent que c 8lP difficile parce qu ils ne savent pas bien crire lire lis trouvent la souris compliqu e utiliser Ils ont des difficult s de vue de mobilit etc Ils ont peur du c t virtuel on ne peut pas toucher ce que l on voit Ils ont peur du c t infini Ils trouvent le clavier compliqu utiliser lls n aiment pas la technologie Ils pensent ne pas ma triser assez bien l cr
20. sont plus enclins utiliser internet Nous retenons de ce travail le r le d terminant de l exp rience dans la typographie des non usagers Ainsi Les plus novices des usagers sont les plus susceptibles de devenir des intermittents de l usage contrairement aux usagers les plus exp riment s Lenhart e al 2003 23 24 La cat gorie des nermittents des usages est int ressante et en m me temps difficile cerner puisqu elle se trouve la fronti re des usagers et sa construction repose essentiellement sur la question de la mesure de la fr quence Nous retenons galement que la question de lintention et celle de la perception du cadre de vie sont des l ments d terminants dans l adoption ou le rejet d internet En 2006 N Selwyn a publi les r sultats d une enqu te men e en Angleterre et au pays de Galles L objectif tait d identifier les individus pouvant tre exclus des usages du num rique et d tablir des degr s de cette exclusion L autre question pos e tait de savoir pourquoi ces individus n utilisaient pas l informatique dans leur vie quotidienne Il s agissait d tablir une hi rarchie dans les non usagers d identifier les facteurs socio conomiques associ s aux diff rents profils et de d tailler les circonstances les raisonnements et les motivations individuels Selwyn 2006 Selwyn s attache d crire trois cat gories de non usagers Il y a les absolute non users qu il rapproc
21. sur l importance du contexte social dans la compr hension des non usages Parents enfants proches coll gues de travail et amis sont tous cit s par les non pratiquants comme des usagers de substitution mais aussi par les rare users Selwyn 2006 p 286 Cependant le travail trouve ses limites en ce qu il ne met pas les d clarations des individus en perspective de leurs activit s de leurs syst mes de repr sentation et de lentourage Ce qui diff rencie le travail de Lenhart de celui de Selwyn c est la libert de choix que Lenhart accorde aux non usagers pour ceux qui ont ou ont eu une certaine relation de proximit avec la technique concern e Pour Selwyn il y aurait deux types de trajectoires ceux qui font un choix raisonn et ceux qui subissent De ces diff rents travaux francophones et anglo saxons nous retenons plusieurs points La premi re chose est que tous convergent vers l id e d une pluralit de situations de non usages prenant le contre pied de la cat gorie fourre tout des non usagers Ensuite il y a la difficult de construire une typologie qui tienne compte la fois des d terminants sociologiques d mographiques mais aussi des registres personnels des pratiques des exp riences et des intentions Selon les tudes on retrouve ainsi les exp riences ant rieures avec la technologie l intention la perception et le rapport au monde proche et loign Ils r v lent galement l
22. 2003 sur les portables qui pointe la question du droit la d connexion N anmoins les travaux s int ressant au monde du travail et des organisations sont plus enclins faire une place aux non usagers m me s ils demeurent orient s vers une compr hension des usages Boutet e al 2008 de Saint Laurent Kogan ef al 2007 Craipeau 2001 on trouve r guli rement des interrogations sur les freins l usage La plupart du temps ces tudes s en tiennent recenser ce qui n est pas utilis parfois iront elles jusqu questionner les raisons invoqu es mais peu iront au del L entr e par l usage laisse peu de place aux non usages Dans ce cas les mani res d appr hender les non usagers restent construites sur les mod les d appr hension des usagers En effet elles pr supposent une connaissance par les personnes interview es des objets techniques ou des services ce qui peut tre le cas Mais cette posture permet mal de toucher les personnes qui en ignorent m me l existence En outre elles postulent que les non usagers d veloppent des exp riences et des syst mes de repr sentation sym triques aux usagers Ce qui laisse de grands pans investiguer comment expliquer et prendre en compte la m re de famille qui communique avec sa famille rest e au pays par le biais d un ordinateur quip d une webcam et de Skype mais d clare ne pas se servir d un ordinateur ni d internet car c est sa fille qui
23. 7 293 D une part cette dimension sociale donne la question des usages une dimension autre que fonctionnelle en l ancrant dans un contexte social historique D autre part elle Comprendre les situations de non usages 73 postule la prise en compte de syst mes de r f rence ou de syst mes de repr sentation La sociologie des usages revendique galement une posture m thodologique forte en privil giant les m thodes qualitatives Par cette posture il para t difficile de mettre en uvre des campagnes d observation de ce qui n existe pas alors qu il peut tre int ressant de s interroger sur comment et surtout pourquoi font ils sans C est pourquoi la sociologie des non usages comme la sociologie des usages doit tre une sociologie du quotidien Simonin ef al 2007 Le registre monographique de description et de compr hension des usages Le second registre de la recherche sur les TIC s appuie sur des enqu tes visant mieux comprendre les pratiques de certains groupes sociaux les adolescents les seniors les femmes les travailleurs sociaux les m decins etc ou mieux comprendre les pratiques li es des objets techniques sp cifiques le t l phone portable les crans les jeux etc Ces travaux sont souvent discriminants l encontre des non usagers on trouve rarement de travaux sur les non usagers du t l phone portable ou du chat l instar du travail de Jaur guiberry
24. IQUE R flexions m thodologiques sur les indicateurs de l exclusion dite num rique ANNABELLE BOUTET JOCELYNE TR MENBERT DOI 10 3166 LCN 5 1 69 100 2009 Lavoisier Paris 70 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale Introduction On ne peut plus consid rer aujourd hui la fracture num rique par une double approche en termes d acc s l ordinateur et internet qui niera it la question des usages et des comp tences et en termes de poss der ou de ne pas poss der la technologie ad quate ce titre les r cents mais encore rares travaux men s sur la question du non usage mettent en lumi re la diversit des situations et montrent que la description des situations de non usages ne peut tre bas e sur une dichotomie entre usagers non usagers L objectif de notre travail est de participer au d veloppement de la compr hension de cette part de la population qui d clare ne pas utiliser internet ou est class e par les enqu tes comme non internaute Cette compr hension passe par un travail de d finition des notions cl s un rep rage des cadres th oriques et les outils m thodologiques mobilisables Mais avant cela suppose de poser plusieurs questions La premi re est celle de savoir pourquoi est il n cessaire d investiguer plus avant sur la question des non usages Tout d abord parce que les non usagers repr sentent encore aujourd hui 40 de la population fran aise Ce qu
25. ants et de professionnels autour de PEPM et d un projet appel internet de quartier il a sembl opportun de nous appuyer sur cette dynamique pour questionner ce groupe d habitants et limpliquer dans la d marche de compr hension des situations de non usages La m thode de l enqu te participative s appuie sur 4 principes 1 la concertation o les habitants apportent leur perception de la probl matique et proposent des pistes de travail 2 la co r flexion o les habitants participent l laboration de lPenqu te 3 la co d cision o les habitants participent aux choix et 4 la co mise en uvre o les habitants participent la mise en uvre de l enqu te ce titre un groupe de 9 14 personnes comprenant 7 12 habitants et deux animatrices a t associ chaque tape de l enqu te 4 laboration du questionnaire plan de sondage terrain d enqu tes retranscription des enqu tes via un tableur d pouillement et analyse des informations 5 Le travail a t men au cours de 10 r unions de travail qui se sont tenues sur une p riode de 12 mois entre mai 2007 1 r union et mai 2008 restitution 8 r unions ont permis de travailler sur la construction de l enqu te et l laboration du questionnaire Entre chaque r union les chercheurs travaillaient partir des changes sur les diff rents aspects du questionnaire contenu et forme 4 En accord avec l animatrice de PEPM nous avons pris le par
26. bjets techniques dans leurs usages mais aussi dans la confiance en soi Enfin les ph nom nes domestiques participent la construction des syst mes de repr sentation des non usagers qui peuvent consid rer qu internet n est pas fait pour eux qu ils ne seront pas capables de ou qu ils risquent de d r gler ou de casser quelque chose Un autre ph nom ne li l entourage est ce que nous appelons les m diations d usages ou le r le des proxies Les proxies sont ces personnes qui apportent une aide ou agissent en lieu et place d une autre pour accomplir des actions sur internet La question des proxies interroge deux ph nom nes D une part le r le de Paccompagnement dans les processus d appropriation ou Comprendre les situations de non usages 89 de non appropriation D autre part la fronti re entre usager et non usager lorsque l on ne fait pas soi m me mais que l on fait faire En effet le fait de faire faire signifie qu il existe une connaissance de ce qu il est possible de faire contrairement aux personnes qui ne poss dent pas cette connaissance l 53 des personnes interrog es d clarent avoir t aid es par un utilisateur d internet pour mener bien certaines actions mais 52 d clarent qu on ne leur a pas montr comment faire Lorsque nous avons demand aux personnes de se projeter dans lavenir et d exprimer les conditions qu elles jugeaient n cessaires la prise en mai
27. croyances Ram 1987 210 Ainsi la motivation du consommateur est elle associ e l id e de routine et de confort de routine Ram 1987 210 Enfin concernant les m canismes de propagation de linnovation Ram identifie quatre caract ristiques pouvant g n rer de la r sistance la clart la cr dibilit la capacit informative et l attractivit des sources Ram 1987 211 Ce mod le a t repris par des chercheurs en marketing s int ressant aux freins et aux motivations des non utilisateurs d internet face au contenu commercial Boulaire ef al 1999 Partant de l hypoth se que les non initi s 3 Leur seul point commun est en fait de ne jamais avoir t directement confront s une exp rience concr te de navigation sur les autoroutes de linformation Boulaire ef al 1999 29 Comprendre les situations de non usages 81 imaginent d internet les freins et les motivations qu ils peuvent ressentir son gard d pendent en partie de leurs exp riences et de leurs attitudes vis vis de lordinateur et de la technologie en g n ral Boulaire e al 1999 22 Ce mod le vise essentiellement appr hender les points de vue des consommateurs r sistants l gard de linnovation Cela ouvre un pan d investigation quant la compr hension du processus de d cision qui conduit au rejet l abandon des proc dures d vitement ou de contournement Etude de cas Enqu te partici
28. e que les mensualit s des abonnements lorsque la situation du foyer est pr caire Enfin la question du changement de statut ou de place de l objet technique dans la vie et dans l environnement des personnes peut tre un l ment d investigation comme Pont montr les recherches anglo saxonnes Sur le reste des quipements multim dia t l phonie mobile d codeur TNT lecteur MP3 etc l enqu te a r v l un taux d quipement qui situe les habitants de K rourien dans les moyennes nationales Les non usagers n voluent donc pas tous dans un environnement d nu de technologies L acc s l information sur les technologies num riques Les deux points qui pr c dent r v lent l importance qu occupent les ressources sociales conomiques et cognitives dont disposent les personnes en mati re d acc s l information et la connaissance dans le domaine des TIC et de leurs usages Dans le cas de K rourien nous avons interrog la connaissance des lieux o les habitants pouvaient s initier et s adonner aux usages L tude de 2004 avait r v l que des personnes non usagers ne connaissaient pas l espace public multim dia ou en avaient une vision erron e l enqu te de 2008 a montr que 72 des personnes interrog es avaient connaissance des lieux d acc s publics dans le quartier et 54 tre d j all s dans un EPN L acc s l information et l exp rimentation est un d terminant fort du
29. es dans la compr hension des ph nom nes r els arbitraires parce qu elles sont le fait du chercheur qui les con oit dans la d marche scientifique qui lui est propre et qui peut tout aussi bien les abandonner lorsqu il juge qu elles ne lui sont plus utiles utopiques parce qu on les obtient en en accentuant par la pens e des l ments d termin s de la r alit Weber 1909 180 et qu elles sont absolument id ales Weber 1921 17 18 C est pourquoi les travaux que nous avons consult s propos des non usages ambitionnent de trouver la typologie id ale repr sentative de l ensemble des situations Or la plupart propose des typologies a posteriori qui repr sentent plus un classement des r sultats obtenus qu une compr hension des situations 96 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale L analyse qui suit une typologie m me si elle met en place des techniques statistiques de plus en plus sophistiqu es s appuie sur des regroupements qui r sultent des choix arbitraires des chercheurs et non des acteurs Conein 2005 et conduit la construction d une moyenne ou d une norme Les individus s loignant sont vus comme anormaux alors que cette marginalit ne provient que de la cat gorie construite Degenne e al 1994 Ainsi la notion m me de non usager est pr sent e comme une anomalie et peut tre v cue comme telle L information est souvent formalis e partir
30. es et fluctuantes dans le temps m me dans le cas d un seul individu Tout en explorant les leviers socio d mographiques du non usage Lenhart et son quipe envisagent d autres leviers comme l intention et soulignent que plus de la moiti des non usagers d internet d clarent qu ils nutiliseront jamais internet Lenhart ef al 2003 p 16 Ils mettent galement en corr lation des diff rentes situations de non usages le point de vue des individus face la soci t en g n ral et leur place dans cette soci t Ils posent lhypoth se selon laquelle la perception positive ou n gative que les gens ont de leur environnement a une influence sur l usage ou non d internet Soulignant ainsi 78 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale que ceux qui sont socialement satisfaits c est dire ceux qui font confiance aux autres qui connaissent du monde pouvant les aider et qui pensent que les autres sont g n ralement justes ont une plus grande probabilit tre connect s que ceux qui sont moins satisfaits Lenhart e al 2003 4 Princeton survey research associates 2002 4 De m me ils mettent en vidence que ceux qui d clarent contr ler leur vie ont plus de probabilit tre connect s que ceux qui ont l impression que leur vie leur chappe Enfin ceux qui d clarent s int resser ce qui se passe dans le monde et utilisent d autres m dias ou d autres artefacts technologiques
31. es sont sans dipl me titulaires d un CAP et d un BEP ce qui est proche des donn es que nous avons du quartier 32 des personnes de 15 ans et plus ont un CAP BEP et 26 des personnes d clarent n avoir aucun dipl me 6 Il est difficile de rapporter cet effectif au nombre total de non utilisateurs g s de 15 ans ou plus sur le quartier Nous pouvons juste pr ciser que selon le recensement de 1999 la ZUS de K rourien comptait 1 373 r sidences principales et 3 486 personnes qu elles soient utilisatrices ou non g es de 15 ans et plus ou non 7 La zone regroupe pr s de 2 000 personnes g es de 20 ans et plus dont les plus de 60 ans repr sentent 23 de la population totale Comprendre les situations de non usages 85 Les principaux r sultats Apr s avoir fait un panorama global sur les principales justifications du non usage voqu es par les personnes interview es nous reviendrons sur plusieurs l ments que nous consid rons comme structurants de la compr hension des situations de non usage le poids de l entourage l environnement technologique lPacc s l information sur les technologies num riques les exp riences devant la technologie et l valuation des comp tences la gestion du temps et des priorit s et enfin les attentes des non usagers en mati re d accompagnement Opinions et points de vue des non usagers Le principe adopt dans l enqu te tait de recueillir des l ments po
32. ge s inscrit dans un environnement porteur d informations et de repr sentations qui contribuent l laboration de leurs points de vue Exp riences et comp tences face aux TIC Dans un environnement satur d informations et de messages positifs ou n gatifs sur internet il tait important d valuer le degr de connaissance et exp rience que les non usagers avaient de ces techniques La premi re question qui leur a t pos e tait leur estimation du nombre de foyers ayant un acc s internet en France La moyenne des r ponses est de 56 ce qui tait l poque de l enqu te l g rement sur valu par rapport aux chiffres de M diam trie Ensuite nous nous sommes attach s valuer l exp rience des personnes face aux objets num riques Ainsi 30 des personnes interrog es ont d clar n avoir jamais utilis internet 38 Pont utilis mais pas au cours du dernier mois et 32 ont d clar Putiliser au moins une fois par mois Le taux d utilisateurs d clar s est important Nous interpr tons ces r sultats par le fait qu une partie des r pondants taient de nouveaux utilisateurs fr quentant PEPM depuis peu Mais cela renouvelle la question de la fronti re entre les usagers et les non usagers au regard de la fr quence des usages ou de la p riode consid r e un mois trois mois les 12 derniers mois etc soit il s agit usagers r cents soit d usagers non r guliers intermittents Par con
33. he des ly unconnected de Lenhart Selwyn 2006 282 Il propose ensuite la cat gorie des apsed users que nous traduisons par non pratiquants Il s agit des individus qui ont d j utilis un ordinateur mais pas au cours des douze derniers mois pr c dents l enqu te Selwyn 2006 285 2 La troisi me cat gorie retenue est celle des rare users c est dire ceux qui utilisent un ordinateur ou internet de mani re sporadique et pour un ventail limit d applications 2 L arr t de la pratique peut tre li un changement de statut de l individu il peut galement tre li au changement de statut de l outil informatique le transfert de lPordinateur du salon la chambre d un des membres du foyer le rendant moins accessible aux autres qui s en d sint ressent Comprendre les situations de non usages 79 Selwyn accorde beaucoup d importance aux d terminants socio conomiques au m me titre que le statut marital la formation et l tat de sant Selon lui quatre types de raisons sont g n ralement mis en avant pour justifier le non usage labsence d int r t ou de besoin l absence de connaissances les barri res manque de temps ge avanc mauvaise sant et enfin l absence d acc s Ainsi si les apsed users font tat d une absence d acc s ou d un manque d int r t les absoluted non users parlent de barri res ou du manque de connaissances Il insiste galement
34. i entra ne plusieurs cons quences d un point de vue social D une part le non usage des TIC est consid r la fois comme un facteur et comme un r sultat d exclusion et de marginalit D autre part d un point de vue philosophique et politique cela signifie que 40 de la population peut tre cart e des d bats soci taux que g n re la mise en uvre dudit mod le de la soci t de la connaissance Enfin d un point de vue scientifique la question du non usage ne peut tre r solue par un simple renversement des probl matiques li es l usage Ainsi m me le travail de cat gorisation pose probl me puisque nous nous trouvons face trois d marches soit les travaux ignorent les non usagers ou les r duisent une non cat gorie ce qui conduit d une certaine mani re reconna tre la domination d une super cat gorie des usagers sur la construction et la mise en uvre d un mod le social et sur sa compr hension soit le non usage devient une cat gorie fourre tout qui conduit rassembler dans un tout consid r comme homog ne des situations et des exp riences tr s h t rog nes soit on construit des typologies qui tentent de rendre objectives des intentions d clar es par les acteurs eux m mes propos de leurs exp riences et de leurs situations personnelles par le truchement de la vision des chercheurs D s lors comme le souligne Conein il convient de s interroger non pas seulement
35. ires de revenus sup rieurs 3 100 soit 13 de non connect s La profession et la cat gorie sociale parce qu elles traduisent des effets d ge de dipl me et de revenus aboutissent aux carts les plus importants 22 seulement des retrait s se connectent soit 78 de non connect s et la quasi totalit des cadres sup rieurs d clarent en faire autant 96 La relation entre caract ristiques socio d mographiques socio conomiques et usage est donc bien tablie pour les internautes mais pour obtenir le profil des non usagers il faut inverser les chiffres 7 chez les 12 17 ans 91 chez les 70 ans et plus 4 personnes sur 5 non dipl m es etc Ce qui est loin d tre satisfaisant D un point de vue des outils les enqu tes par questionnaire qui permettent de toucher une portion importante de la population vis e demeurent insatisfaisantes pour d voiler les syst mes de repr sentations et de perception des interview s Ainsi il peut se r v ler d terminant de savoir quelles images les non usagers ont des artefacts techniques Lors d une r union de travail K rourien au cours de l enqu te participative de 2007 2008 une personne a confondu cran d un ordinateur avec un minitel Ce qui pose la question de la pertinence des enqu tes par questionnaire men e par t l phone au d triment du face face Ce que nous retiendrons des travaux sur les non usages Dire qu il n exi
36. istratifs 51 et quelques activit s de bureautique saisie et mise en forme de documents 54 gestion du m nage 53 Ce qui ne distingue pas les non usagers des usagers En compl ment de cette valuation de l exp rience nous avons interrog les personnes sur la mani re dont elles per oivent leurs capacit s utiliser les technologies num riques et sur la mani re dont elles per oivent leurs difficult s cognitives Nous leur avons pos la question suivante Je vais maintenant vous lire des phrases que les gens disent lorsqu ils nutilisent pas internet Et pouvez vous me dire si c est votre cas ou pas Est ce que vous ne l utilisez pas pour ces raisons Pour 16 propositions les personnes devaient choisir de r pondre entre C est tout fait votre cas C est un peu votre cas Ce n est pas vraiment votre cas Ce n est pas du tout votre cas Si la proposition Les gens pr f rent avoir les gens en face ou se d placer a re u la meilleure moyenne des r ponses la seconde proposition pl biscit e a t Ils pensent qu ils n ont pas les comp tences techniques avec 3 47 sur 5 Cependant les autres propositions qui faisaient appel ce que Ram appelle Pauto valuation des comp tences telles que Ils pensent ne pas ma triser assez bien l crit Ils trouvent que c est difficile parce qu ils ne savent pas bien crire Ils trouvent le clavier compliqu
37. it Ils n en ont pas besoin lls ont du mal se rep rer dans tout ce qui est propos Ils ont autre chose faire Ils pensent qu ils n ont pas les comp tences E 2 44 m 2 53 DEN 2 57 a 52 D 2 55 E 5 D 47 Le techniques Les gens pr f rent ETES gens en face ou se d placer ES 5 95 Figure 2 Points de vue sur les situations de non usages Boutet et al 2008 Le poids de l entourage Les travaux r cents men s sur la diffusion et l appropriation des usages montrent l importance de l environnement social Jullien e 44 2005 Suire 2008 Ainsi lors de l tude men e en 2004 nous avons mis en avant le fait que la plupart des personnes qui franchissaient le pas vers les techniques et vers lPespace public multim dia taient accompagn es d un proche parents amis voisins Boutet ef al 2006a Par contre parmi les non usagers plusieurs d claraient ne conna tre personne de leur entourage qui utilisait un ordinateur En 2007 2008 pour mieux comprendre les profils des non usagers d internet nous avons souhait tablir une repr sentation de leur entourage et des usages d internet de celui ci L absence d usages d internet dans entourage est d cisive pour les non usagers 49 des non usagers interview s d clarent que peu ou pas de personnes utilisent internet dans leur famille 50 parmi leurs coll gues de bureau et 53 parmi leurs amis Cependant l instar des conclusions des en
38. n des objets num riques elles ont pl biscit des proches membres de leur famille avec une moyenne de 4 29 sur 5 ou des amis avec 4 26 sur 5 La question de l entourage dans la compr hension des non usages intervient donc dans trois principaux registres la pr sence ou non d un environnement social propice la d couverte des objets techniques par leur pr sence et leur pratique la pr sence d un environnement social pouvant servir de ressources cette d couverte ou aidant l identification de ces ressources et enfin la pr sence d un environnement social qui par ses comportements et ses interactions participe la construction des exp riences des non usagers lP gard des objets techniques L environnement technologique des non usagers L environnement technologique des personnes est souvent montr comme d terminant dans l adoption des usages d internet plus l environnement est technophile plus les probabilit s d tre utilisateurs seraient importantes C est pourquoi nous avons consacr plusieurs questions l quipement 59 des personnes interview es d clarent que le foyer est quip d au moins un ordinateur et 49 des personnes d clarent qu il y a un acc s internet Deux chiffres ont cependant retenu notre attention 9 des personnes interview es d clarent qu il y a d j eu un ordinateur au sein du foyer mais qu il n y en a plus et 13 d clarent la m me chose po
39. nel amical etc Ce travail de d voilement peut l entra ner loin des questions d usages en adoptant une d marche anthropographique c est dire une description du quotidien tel qu il est augment ou pas par les artefacts Bibliographie Akrich M Les objets techniques et leurs utilisateurs De la conception laction Raisons pratiques 4 Les objets dans l action 1993 p 35 57 AWT Usages TIC 2007 des citoyens wallons juillet 2008 http www awt be web dem index aspx page dem fr cit 000 000 Bigot R Croutte P Enqu tes sur les conditions de vie et les aspirations des fran ais La diffusion des technologies de l information dans la soci t fran aise Paris CREDOC 2007 Boudokhane F Comprendre le non usage technique r flexions th oriques 2006 http w3 u grenoble3 fr les_enjeux 2006 Boudokhane boudokhane0G pdf Boulaire C Balloffet P Freins et motivations lutilisation d internet une exploration par le biais de m taphores Recherche et applications en marketing vol 14 n 1 99 1999 p 21 39 Boutet A Chauvin C Analyser l usage des TIC dans un r seau professionnel Proposition d une d marche pluri disciplinaire appliqu e au cas de la p che maritime in Benedetto Meyer M et R Chevallet Analyser les usages des syst mes d information et des TIC Quelles d marches quelles m thodes Paris Anact 2008 p 172 203 Boutet A Trellu H Le
40. nqu te se fait par t l phone elle exclut automatiquement tous les foyers qui ne disposent plus ou pas de ligne fixe si Penqu te se fait en face face ce sont les foyers install s dans des zones difficiles interroger telles que les les la haute montagne les zones dites sensibles ou les personnes r sidant dans des habitations mobiles terrestres sans abris qui sont cart s En outre ces enqu tes et donc leurs r sultats sont li es lacceptation de r pondre et les personnes int ress es par les technologies ont davantage tendance y r pondre Malheureusement nous disposons g n ralement de peu d informations sur les non r pondants Soulignons galement que la d termination des indicateurs propres caract riser les usagers varie d un institut un autre Ainsi le Centre de recherche pour l tude et l observation des conditions de vie CREDOC d finit les internautes selon tous modes de connexion confondus domicile l cole ou sur le lieu de travail dans les lieux publics en Wi Fi et laide de son t l phone portable Il n y a pas de notion de fr quence d usage est internaute la personne qui a r pondu utiliser tous les jours ou 1 2 fois par semaine ou plus rarement Bigot ef al 2007 108 Selon M diam trie les internautes sont tous les individus de 11 ans et plus s tant connect s internet au cours des 30 derniers jours quel que soit leu
41. nts Dans le cadre d un travail men entre 2006 et 2008 sur les non internautes aquitains Aur lie Laborde et Nad ge Soubiale proposent une classification des non internautes partir de 5 types de relations internet les utilisateurs indirects les totalement d connect s les distanci s les abandonnistes et les utilisateurs occasionnels qu elles ont corr l e trois Comprendre les situations de non usages 77 profils d intention de se mettre internet les utilisateurs potentiels distants qui ne s int ressent pas internet pour le moment mais ne refusent pas l id e d tre connect s un jour les non utilisateurs radicaux qui d clarent ne jamais vouloir utiliser internet et les quasi utilisateurs qui annoncent vouloir se mettre internet dans un avenir proche Ce qui donne quatre cat gories de non internautes les non utilisateurs radicaux les indiff rents jeunes les indiff rents vivant avec un internaute et les quasi utilisateurs Laborde et Soubiale 2008 72 La derni re typologie propos e est celle de PAWT qui a identifi 6 profils de la fracture num rique partir des 31 de Wallons qui d clarent ne pas utiliser internet 1 r sistants la nouveaut et r fractaires 2 non usag res actives ou inactives avec proxys 3 fractur s sociaux actifs avec proxys 4 fractur s sociaux inactifs et sans proxy 5 seniors en couple sans proxy 6 seniors seuls sans
42. oulx S Mod les d analyse des usages des TIC Upfing 2008 Aix en Provence 05 juin 2008 http www fing org ref recherusa ppt PROULX FING 050608 pdf Proulx S Trajectoire d usages des technologies de communication les formes d appropriation d une culture num rique comme enjeu d une soci t de savoir Annales des t l communications 57 n 3 4 2002 p 180 189 Paris Qu r L La structure cognitive et normative de la confiance R seaux n 108 2001 p 125 152 Ram S A model of innovation resistance In Advances in Consumer Research n 14 1987 p 208 212 Rogers E Diffusion of innovations New York Free Press 2003 de Saint Laurent Kogan A F Metzger J L dir O va le travail num rique Paris Mines Paris Les presses ParisTech 2007 Selwyn N Digital division of digital decision A study of non users and low users of computers Poetics n 34 2006 p 273 292 Simonin J Wolff E Approcher les usages des TIC Quand le terrain questionne les m thodes Travaux et documents Usages et pratiques des TIC M thodes et terrain en questions N 31 mars 2007 Suire R Encastrement social et usages de l internet une analyse jointe du commerce et de l administration lectronique Economie et Pr vision n 180 181 2007 4 5
43. our r pondre notre probl matique le cadre d enqu te labor au d part s appuyait sur des entretiens mener aupr s des habitants et des acteurs cl s En amont il avait t d cid de mener une session d observation d une semaine au sein de l espace public multim dia du quartier afin de collecter ce qui s y passait et de prendre contact avec les habitants et les professionnels du quartier animateurs ducateurs assistants sociaux Au final nous avons mis en place une campagne d observation participante dont la polarit tait lEPM L observation avait pour but de conna tre le fonctionnement ordinaire de 82 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale Pespace public multim dia et plus largement du quartier Nous souhaitions saisir les relations des habitants et tre t moins des comportements sociaux des individus dans les lieux m mes de leurs activit s sans en modifier le d roulement ordinaire autour des nouvelles technologies L observation ne s est pas limit e aux actes et comportements des personnes vis vis des technologies et aux interactions entre les usagers entre usagers et animatrice et entre usagers et acteurs institutionnels cette observation s est galement int ress e aux paroles chang es au sein du local Elle a t men e autour de trois th mes principaux le lieu les interactions et les usages Pour tre compl te l tude a aussi amen le sociologue
44. pas toujours bien ma tris Le travail de porte porte a galement fait sauter les biais des enqu tes par t l phone Le travail pr paratoire a particip un enrichissement du questionnaire P coute des dialogues et des points de vue les chercheurs ont essay d int grer les l ments dans les questions ou d crire les questions pour quelles prennent de la pertinence Le travail le plus important a bien t de d construire Papproche du non usage partir de usage M me si la question de Comment appr hender le non usage sans passer par l usage demeure Perspectives pour une compr hension des situations de non usages La recherche sur les non usages progresse et permet aujourd hui de remettre en question un certain nombre d id es pr con ues telles que le caract re monopolistique d une seule cat gorie Les travaux pr sent s convergent vers une typologie relativement partag e des non usagers m me si les terminologies ne sont pas toujours strictement quivalentes les non usagers absolus les abandonnistes les intermittents de l usage et les usagers par procuration Mais s il semble pertinent de nous appuyer sur ces typologies pour aller plus loin c est en gardant Pesprit la fragilit de l outil et son caract re ph m re En effet comme le reconnait Max Weber lui m me les typologies sont des outils empiriques arbitraires et utopiques Empiriques parce qu elles sont labor
45. pative sur les non usages K rourien Poursuivant nos r flexions sur la probl matique des non usages nous pr sentons maintenant une enqu te participative que nous avons men e dans un quartier de Brest Le cadre de l tude sur les non usages K rourien Brest Le travail de recherche men dans le quartier de K rourien de Brest a d but en 2004 pour tudier les attentes et les pratiques en mati re d internet des habitants d un quartier constitu majoritairement d habitat social en mesurant leur loignement et en essayant de comprendre leur rapport aux outils et aux usages L objectif tait de faire merger les freins les repr sentations et les attentes la fois de ceux qui avaient une pratique d j ancienne des n ophytes et des non usagers Boutet e al 2006a Pour mener bien ce projet le parti pris a t de d limiter l objet de l tude sur la base socio territoriale des quartiers avec la volont de s int resser des quartiers dits populaires ou dont les caract ristiques socio conomiques permettaient d envisager la pr sence plus importante d une population a priori loign e des innovations de la technologie num rique Brest le quartier de K rourien a t retenu en tenant compte de deux crit res d une part ses indicateurs socio conomiques et d autre part la pr sence d un espace public multim dia EPM au c ur de ce quartier Boutet ef al 2006 P
46. qu tes anglo saxonnes si cela permet d expliquer les situations de non usage absolu cela ne suffit pas expliquer toutes les situations de non usages 88 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale Usage d Internet de l entourage Enqu te M rsouin 2006 dans l entourage Parmi les amis les 34 13 voisins Parmi les coll gues de il ou travail ou les camarades 28 22 de classe base actifs lyc ens ou tudiants m Personne n utilise m Tr s peu de personnes OUn bon nombre de personnes O La plupart Figure 3 La perception des usages d internet par l entourage Boutet et al 2008 Dans les foyers avec conjoint 58 des non usagers ont r pondu que le conjoint nutilisait pas internet Par contre le rapport est 50 50 concernant lPusage d internet par les enfants lorsqu il y en a sachant que l ge de ceux ci aura galement un effet Le r le des proches parents conjoint et enfants dans la non adoption d usages d internet reste questionner En effet ces ph nom nes s inscrivent dans la r partition des r les au sein du foyer ou de la famille soit d un point de vue interg n rationnel entre parents et enfants soit d un point de vue du genre entre homme et femme soit du point de vue domestique entre conjoints Nous pouvons interroger la place de lentourage dans l auto valuation des comp tences de chacun et dans la construction de la confiance la fois dans les o
47. r lieu de connexion domicile travail autres lieux M diam trie 2008 2 1 Or dans enqu te du CREDOC de 2007 54 des personnes d clarant avoir un revenu inf rieur ou gal 1 500 n avait pas de ligne fixe et 51 avait un t l phone portable CREDOC 2007 72 Comprendre les situations de non usages 75 N anmoins nous pouvons extraire des caract ristiques d internautes et induire des tendances concernant les non internautes Ainsi consid rant le barom tre de la diffusion des nouvelles technologies du CREDOC de juin 2007 la tranche d ge le niveau de dipl me la tranche de revenus du foyer le type de profession ou la cat gorie sociale sont des d terminants S il y a 93 d internautes chez les 12 17 ans soit 7 de non internautes la tendance s inverse dans le grand ge avec seulement 9 d internautes chez les personnes de 70 ans et plus Le dipl me g n re des diff rences au moins aussi sensibles une personne non dipl m e sur cinq peut tre qualifi e d internaute alors que 90 des dipl m s de l enseignement sup rieur surfent sur internet Les revenus sont extr mement corr l s avec la probabilit d tre internaute Plus les revenus du foyer sont lev s et plus les possibilit s d tre connect augmentent On passe ainsi de 42 de connexion pour ceux qui per oivent moins de 900 par mois soit 58 de non connect s 87 chez les titula
48. re social du quartier et l animatrice de PEPM sur la question des non usages En 2007 2008 nous avons mis en uvre une enqu te de type participative c est dire impliquant des habitants et des professionnels du quartier usagers et non usagers destination exclusive des non usagers Le projet avait deux objectifs r colter des informations sur les non usages et les limites la diffusion des technologies de l information et de la communication TIC et d mocratiser les outils m thodologiques et statistiques en donnant aux habitants les moyens de mener une enqu te dans leur quartier Concernant le premier objectif savoir r colter des informations sur les non usages et les limites la diffusion des TIC les questionnements tournaient autour de Comprendre les situations de non usages 83 mieux conna tre les raisons qui font qu une partie de la population n a pas acc s aujourd hui ou n utilise pas les outils d internet trouver des indicateurs explicatifs du non usage d crire les attentes des personnes qui n utilisent pas internet et aider pour ceux qui le souhaitent r duire les obstacles Du point de vue des acteurs locaux il s agissait de faire merger une dynamique autour de la diffusion des TIC dans le cadre du quartier Concernant le deuxi me objectif il touche la m thodologie que nous avons adopt e Depuis 2004 nous avions observ une mobilisation d habit
49. rmation et de la communication TIC et comprendre les situations de non usages la premi re impression qui se pose est de savoir comment tudier quelque chose qui n existe pas D s lors le r flexe premier consiste se reporter sur ce qui existe savoir les usages et les usagers Ce que nous disent les travaux sur les usages des TIC Il existe plusieurs mod les pour aborder la question des usages comme le soulignent Simonin et Wolf 2007 on peut s int resser la place des concepteurs et des utilisateurs Flichy 2001 Akrich 1993 on peut galement potter attention aux dispositions d adoption mises en uvre par des usagers consommateurs Rogers 1983 les th ories de l activit orienteront les recherches vers les relations de Phomme et des artefacts techniques travers le contexte historique culturel et social mais aussi la structure et la dynamique de son activit Engestr m 1999 enfin les m canismes d appropriation regarderont la ma trise technique et cognitive mais aussi les comportements les attitudes les repr sentations des individus se rapportant directement ou indirectement l objet technique Simonin ef al 2007 Les r flexions que nous suivrons empruntent aux diff rents courants mais pour traiter de la question qui nous occupe nous avons adopt une lecture critique des ressources bibliographiques sur les usages en suivant trois registres principaux 1 le registre conceptuel de
50. s ou domestiques comme l accompagnement de la scolarit des enfants A contrario les personnes non usagers d claraient ne pas en avoir l utilit Enfin dans l enqu te de 2004 les m res de famille ont souvent mis en avant le manque de temps Au cours des entretiens l une des raisons qu elles invoquaient pour ne pas aller PEPM tait un sentiment de culpabilit d abandonner leur s enfant s la garderie pour pratiquer une activit ludique et personnelle cette culpabilit s accompagnait de la crainte du contr le social du quartier Il y a encore une tr s forte empreinte des normes sociales o les r les sexu s dans la famille sont encore tr s pr sents l image de la bonne m re reste celle qui s occupe de son foyer et de ses enfants Quel accompagnement proposer Le dernier volet de l enqu te visait identifier les conditions jug es par les non usagers les plus adapt es leur apprentissage le lieu la ou les personnes la formule et le contenu qu il conviendrait d adopter Ce questionnement est r v lateur des capacit s se projeter de la mani re dont elles valuent leurs comp tences mais aussi de la mani re dont elles per oivent leur environnement et les ressources dont elles disposent pour faire face leurs difficult s Le domicile avec une moyenne de 3 91 sur 5 et le centre social 3 90 sur 5 sont jug s les mieux adapt s La famille 4 29 sur 5 et les amis 4 26 sur
51. s modalit s d usage des technologies num riques dans le cadre du quartier de K rourien Brest Mrsouin MNRT janvier 2006 http psaume infini fr Boutet A Tremenbert J Methodological Reflections about the So Called e Exclusion Indicators M rsouin November 28 2008 http www marsouin org article php3 id_article 232 amp var_recherche Boutet Boutet A Tremenbert J Du mariage des d marches quantitatives et des m thodes qualitatives vers la construction d indicateurs du non usage Les t s TIC de Bretagne 4 6 juillet 2007 Rennes Cerfio et Communautique NetGouv 2007 Favoriser l inclusion num rique au Qu bec avril 2008 Chambat P Usages des technologies de l information et de la communication TIC volution des probl matiques TIS vol 6 n 3 1994 p 249 270 Comprendre les situations de non usages 99 Chatman E The impoverished life world of outsiders Journal of the American Society for Information Science vol 47 n 3 1996 p 193 206 Conein B Les sens sociaux Trois essais de sociologie cognitive Paris Economica Etudes sociologiques 2005 Craipeau S L entreprise commutante Travailler ensemble s par ment Paris Herm s Sciences publications 2001 Degenne A Fors M R seaux sociaux une analyse structurale en sociologie Paris Armand Colin 1994 Engestr m Y Activity theory and individual and social transformation Y R Enges
52. s usages et des usagers 2 le registre 72 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale monographique de description et de compr hension des usages et 3 le registre statistique d indicateurs et de mesures des usages et des usagers Le registre conceptuel des usages et des usagers Dans le registre conceptuel la difficult est d obtenir une d finition stabilis e des usagers et des usages Cependant nous retiendrons plusieurs l ments qui nous semblent pertinents dans la mani re dont est appr hend e la question des non usages aujourd hui Concernant notion d usagers la litt rature scientifique s attache d fendre le postulat selon lequel l usager est actif dans sa relation avec la technique Ainsi L usager dicte ses ordres la machine qui en retour lui impose la logique technique de son mode d emploi Jou t 1993 5 Ce postulat se retrouve dans les analyses de l appropriation o l usager construit ses usages selon ses sources d int r t Proulx 2002 De ces points de vue les TIC ont une double sp cificit la prescription de l interactivit et la polyvalence Jou t 1993a En effet les technologies num riques exigent des usagers des actions des choix et des prises de positions En outre les outils pr sentent une diversit de potentialit s telle que les usagers ont la possibilit de construire leurs propres usages condition d assurer une pr sence continue e
53. ste pas d tude sur les non usages et les non usagers serait une erreur Nous avons retenu quatre tudes francophones dont l objectif est le plus souvent d identifier des indicateurs et de proposer des typologies de non usagers Par ailleurs une tude de la litt rature anglo saxone a permis 76 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale d identifier plusieurs travaux men s au Royaume Uni et aux tats Unis Enfin nous terminerons par le mod le de la r sistance l innovation d velopp e par Ram en 1987 et repris dans des travaux portant sur les TIC Le point sur les travaux francophones En 2005 les chercheurs du GIS M rsouin proposaient des profils de non internautes partir des 47 de Bretons d clarant ne pas avoir utilis internet au cours de lPann e pr c dente Jullien ef al 2005 Cette typologie tait essentiellement construite partir de leur intention future d utilisation et de leur environnement technologique On y notait que l app tence vis vis d une future utilisation d internet tait croissante avec le niveau de capital social Trois grandes classes se d gageaient 1 Ceux qui allaient s y mettre 2 Ceux qui devaient s y mettre avec des r sistants et des volontaires et 3 ceux qui taient loin de s y mettre 81 avec les exclus socio conomiques les exclus de g n ration et les indiff rents L organisme statistique national du Canada a galement labor une
54. sur l usage et le non usage mais sur les circonstances sociales et humaines qui participent mergence de ces cat gories Conein 2005 La question qui vient imm diatement apr s est celle de la mani re de d finir le non usage Autrement dit comment d terminer o commence et o finit le Comprendre les situations de non usages 71 non usage par rapport l usage Le comment implique de poser les d finitions pertinentes pour rendre compte des situations Il suppose galement de trouver les m thodes pour alimenter ces d finitions Nous verrons que la d marche la plus courante est celle de la typologie Ma s se pose la question de la mani re dont sont construites les cat gories de non usagers cherchant la repr sentativit dans la diversit des situations concr tes C est dire quels indicateurs sont pertinents pour discriminer les situations Comment rendre ces indicateurs op rationnels Dans cet article nous proposons de mener une analyse critique des travaux qui ont t conduits sur les usages et sur les non usages avec pour objectif d en extraire les points forts et les points faibles Nous poursuivrons avec la pr sentation d un travail exploratoire que nous avons men dans un quartier brestois sur ces probl matiques Enfin nous terminerons par les perspectives de recherche qui s offrent nous tat de Part Lorsque l on cherche mieux identifier les non usagers des technologies de Pinfo
55. t active devant leurs crans Simonin ef al 2007 Le second l ment que nous retiendrons d coule des d finitions qui sont donn es Zusage Selon Josiane Jou t l usage est restrictif et renvoie la simple utilisation tandis que la pratique est une notion plus labor e qui recouvre non seulement l emploi des techniques usage mais aussi les comportements les attitudes et les repr sentations des individus qui se rapportent directement ou indirectement l outil Jou t 1993 371 La notion d usage social d velopp en particulier par Serge Proulx inscrit lPusage dans une perspective sociale Il d finit ainsi les usages sociaux comme des patterns d usages d individus ou de collectifs d individus strates cat gories classes relativement stabilis s l chelle d ensembles sociaux plus larges groupes communaut s soci t s civilisation Proulx 2007 On retrouve un point de convergence avec la th orie de l activit telle qu Engestr m la d finit comme collective en ce qu elle fait appel au sujet lPobjet et aux artefacts mais galement la communaut aux r gles et la division du travail Boutet e al 2008 177 Enfin la m diation est la fois technique car l outil utilis structure la pratique mais la m diation est aussi sociale car les mobiles les formes de l usage et le sens accord la pratique se ressourcent dans le corps social Jou t 199
56. ti de faire appel des personnes volontaires usagers et non usagers d internet hommes et femmes appartenant diff rentes classes d ge et ayant des situations familiales diff rentes c libataires vivant chez leurs parents familles monoparentales ou familles Enfin il convient de souligner que les personnes ont t r tribu es avec une somme d argent et des bons d achat sans en conna tre le montant au d part 5 Ces personnes taient soit sans emploi soit en recherche nous avons d tenir compte de leur disponibilit Plusieurs r unions ont t n cessaires pour que le groupe soit stabilis autour de 7 personnes Les derni res phases savoir l administration et le traitement du questionnaire ont t men es avec 5 personnes car certaines avaient trouv un emploi 84 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale Donn es d mographiques conomiques et sociologiques de la population enqu t e en 2007 2008 Pour 169 questionnaires saisis nous d nombrons 1 refus 43 questionnaires interrompus les personnes ayant utilis internet au couts de la semaine ou du mois pr c dent l enqu te ou auxquels les personnes n avaient que partiellement r pondu Au total nous avons pu exploiter 125 questionnaires 6 62 des r pondants ont d clar habiter K rourien 19 K ranroux et 7 Valy Hir des quartiers proches 12 venaient d autres quartiers 46 des personnes se situent
57. tr m R Miettinen and R L Punam ki Eds Perspectives on Activity Theory Cambridge Cambridge University Press 1999 p 19 38 Flichy P L imaginaire d internet Paris La D couverte 2001 Frenette M Moisy M Plantard P internet Appropriation among University Students A Global and Contextual Approach Conference of the International Communication Association mai 2008 Montr al Gaglio G Pour un regard temp r sur les r fractaires aux biens massivement diffus s variations autour du cas de la t l phonie mobile en France R seaux n 133 vol 5 2005 p 167 198 Jaur guiberry F Les branch s du portable Sociologie des usages Paris PUF Sociologie d aujourd hui 2003 Jou t J Pratiques de communication et figures de la m diation Sociologie de la communication Reader R seaux CNET 1997 p 291 312 Jou t J Pratiques de communication figures de la m diation R seaux n 60 1993 p 99 120 Jou t J Usages et pratique des nouveaux outils de communication in Sfez L dir Dictionnaire critique de la communication Paris PUF vol 1 1993 p 371 376 Jou t J Pasquier D Les jeunes et l cran R seaux n 92 93 vol 17 Paris Herm s 1999 Jullien N Tremenbert J Enqu te usage des TIC par les Bretons Synth se de l enqu te 2005 aupr s des r sidentiels Opsis mai 2005 www Marsouin org article texte php3 id_article 50 Laborde A
58. tre cela ne nous en apprend gu re sur leurs pratiques et sur le degr d appropriation des usages qu ils ont Ce degr d utilisation pouvant tre mesur en termes d autonomie de fr quence de capacit agir avec l accompagnement d un tiers seul voire en tant soi m me accompagnant L exp rimentation est souvent li e au r le de l entourage Nous avons donc poursuivi l investigation dans ce sens 65 des personnes ont r pondu qu elles avaient d j demand quelqu un de faire quelque chose pour elles avec internet et 52 ont d j demand quelqu un de leur montrer comment faire quelque chose sur internet Les activit s les plus m diat es sont le t l chargement de musique et de films 19 la recherche d informations li es aux loisirs 18 les communications par messagerie instantan e 17 et les relations avec les administrations et services publics t l chargement de 92 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale formulaires 15 recherche d informations 14 et remplir des formulaires en ligne 14 Les trois principales familles d usages connues par les non usagers sont la communication communiquer par messagerie instantan e usage connu 54 et par email 52 le divertissement t l charger de la musique et des films 53 couter de la musique 52 lire la presse 50 Xs activit s en lien avec les services publics t l charger des formulaires admin
59. typologie dans le cadre de son enqu te sur l utilisation d internet en 2005 Cohendet ef al 2005 Trois groupes de non usagers ont t identifi s 1 Le groupe des non utilisateurs radicaux Il s agit de personnes g n ralement assez g es plus de 65 ans et ou aux revenus tr s modestes qui ne voient aucun int r t investir dans un acc s quelconque internet 2 Le groupe des utilisateurs potentiels distants Il s agit de personnes g n ralement g es de 55 65 ans qui n ont pas les comp tences pour utiliser internet et peu de motivations pour le faire 3 Le groupe des quasi utilisateurs qui pour des raisons de moyens ou de situation g ographique dans des zones rurales ou montagneuses n ont pas encore acc s internet mais sont d sireuses de trouver les moyens de se connecter Cette typologie pr sente deux caract ristiques la compr hension des situations de non usages D une part elle ne concerne que les usagers absolus d autre part elle construit des cat gories de non usagers partir d indicateurs extr mement diff rents ce qui limite les possibilit s de comparaison et de repr sentativit Ainsi la troisi me cat gorie regroupe des individus qui se d clarent non usagers pour des raisons conomiques et d autres pour des raisons g ographiques Or les situations et les processus qui conduisent ces situations font r f rence des registres de justification diff re
60. ur ce qui concerne la connexion internet Nous nous trouvons donc face une proportion d abandonnistes assez importante alors que dans l enqu te M rsouin de 2006 men e l chelle de la Bretagne les abandonnistes de l ordinateur repr sentaient 1 et ceux d internet 0 2 9 Au troisi me trimestre 2007 l enqu te M diam trie Gfk r v lait que 47 des foyers fran ais disposaient d une connexion au web France Les abonn s internet Le journal du Net 02 06 2008 http www journaldunet com cc 01_internautes inter_abonne_fr shtml 90 LCN n 1 2009 Fracture num rique et justice sociale Deux l ments du questionnaire peuvent aider comprendre ce ph nom ne D une part les personnes se d clarent d munies lorsque l ordinateur ou la connexion internet sont d faillants En outre si elles n ont personne dans leur entourage pour les d panner le recours des professionnels n est pas syst matique et l appareil est d laiss Boutet e al 2008 Ainsi la question Je vais maintenant vous lire des phrases que les gens disent lorsqu ils n utilisent pas internet Pouvez vous me dire si vous tes de cet avis ou pas Est ce que vous ne l utilisez pas pour ces raisons la proposition Quand a tombe en panne on ne sait pas quoi faire a re u une moyenne de 3 39 sur 5 Le second l ment est la dimension conomique la maintenance peut se r v ler co teuse la longue de m m
61. uvant clairer les opinions et points de vue des non usagers expliquer leurs situations et d voiler les syst mes de repr sentations mobilis s Pour cela nous les avons interrog partir d une liste d avis et une liste de situations issues des discussions du groupe de travail et des enqu tes ant rieures men es par le GIS M rsouin L avis qui domine comme frein l usage est le co t d quipement qui obtient une moyenne de 3 46 8 sur 5 par rapport l ensemble des opinions cit es En deuxi me place c est la question de la r paration et de la maintenance qui obtient une moyenne de 3 39 L enqu te ne permet pas de pousser plus loin Panalyse de cette r ponse consid rant que les m nages sont dans l ensemble assez bien quip s et d clarent avoir une vie confortable L argument conomique doit tre pris comme le reflet de plusieurs ph nom nes que seule une enqu te qualitative pourrait d voiler les m nages effectuent des arbitrages reflet de leur strat gie de consommation et de vie Le co t d quipement serait lev compte tenu d autres postes de d penses consid r s comme prioritaires logement transport habillement etc D autre part la capacit financi re d acc s la technologie ne se r duit pas au simple achat de l ordinateur Il faut galement prendre en compte l achat de logiciels le co t li la maintenance voire l acc s une formation De plus la connexion

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