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1. Nous avons beaucoup appris en travaillant sur les quartiers d habitat social l o la valeur d usage est la plus forte La valeur d usage autrement dit la qualit gt sociale culturelle symbolique apport e aux espaces par l accumulation des pratiques de ceux qui les fr quentent 3 Instrumentaliser les savoirs et cumuler les points de vue Ce qui s est appris dans le cadre de ce que l on appelait alors la Politique de D veloppement Social des Quartiers DSQ c est notamment la fa on de tirer parti des connaissances disponibles sur un territoire Quand je suis arriv aux Minguettes que j ai vu la somme des tudes d j r alis es j tais int ress et en m me temps a m a effray compl tement se souvient Jean Pierre Charbonneau Tout a pour quoi Il y en a si peu qui sont utilis es Depuis j ai appris que dans notre m tier certes on avait besoin des sociologues 3 Entretien avec Catherine Foret 20 novembre 2006 t Sur le lancement de cette politique voir la note La cr ation d un service Espace Public au sein de la communaut urbaine de Lyon 1990 une initiative pionni re en France Catherine Foret 2008 www millenaire3 com Entretien du 20 novembre 2006 Diagonal revue bimestrielle des quipes d urbanisme n 112 avril 1995 6 mais qu il fallait leur poser des questions pr cises Comme quand on passe une comman2. a pas l ambition d tre objective mais sur laquelle on s appuie pour transformer un lieu En lien avec Bruno Voisin sociologue l Agence d urbanisme de l agglom ration lyonnaise et avec Pierre Suchet responsable du Service D veloppement Social Urbain du Grand Lyon Jean Pierre Charbonneau va porter aupr s des lus cette id e selon laquelle on ne peut pas am nager la ville sans prendre en compte la complexit de ses usages les tensions sociales dont elle est le th tre et plus g n ralement ce qui fait la culture des lieux 7 Entretien du 20 novembre 2006 8 II intervient aujourd hui pour les villes de Saint Etienne Saint Denis La Courneuve Copenhague ainsi que sur des programmes de coop ration entre la France l Am rique latine et les Cara bes Entretien du 20 novembre 2006 10 Qui travailla lui aussi V nissieux au d but des ann es 80 en tant que charg d op ration du Dossier d agglom ration des Minguettes puis responsable d une quipe op rationnelle lQui avait t auparavant chef de projet de la Politique de la Ville Vaulx en Velin 4 Une monographie qui tombe point la Rue de la R publique la loupe Avoir recours aux sciences humaines et aux approches sensibles des lieux dans un processus d am nagement voil qui semble une bonne id e Mais comment faire reconna tre ces dimensions immat rielles de l espace public dans des mondes professionnels
3. des mani res de creuser la singularit subjective de chacun des lieux Certains auteurs se sont inscrits dans le pr sent d autre dans le futur d autres encore ont interrog l histoire Cette d marche a t con ue un peu l image des r sidences d artiste Chaque auteur sa fa on a cherch dire ce qui d un lieu faisait sens pour lui 8 7 De enqu te sociologique au projet d am nagement r soudre les contradictions d usage Comment tirer parti des connaissances produites par les chercheurs en sciences sociales ou les crivains pour laborer un programme d am nagement En la mati re il y a loin de la th orie la pratique et il a fallu de nombreuses ann es pour caler une d marche qui n tait pas si simple mettre en uvre Rares sont en effet les chercheurs en sciences humaines qui veulent bien se pr ter au jeu de l instrumentalisation de leurs travaux par la collectivit Mis part des sociologues de l INSA de Lyon une cole qui a d ailleurs form plusieurs des chefs de projet recrut s par le Service Espace Public ce sont plut t de jeunes professionnels install s en bureaux d tudes qui ont t mobilis s Ce qui a constitu un petit milieu explique Jean Pierre Charbonneau Cela a aid des jeunes entrer dans la vie professionnelle sur ce sujet Encore fallait il savoir passer commande ces prestataires d un genre nouveau En ce domaine comme en d
4. communes p riph riques ou les quartiers sociaux en DSU II y a eu sur cet axe un travail norme fait tout au long des ann es 90 sous l impulsion de Jean Pierre Charbonneau La seconde piste concernait la singularit des lieux Une des intuitions de Jean Pierre Charbonneau a t de penser qu il fallait cr er un vocabulaire de l am nagement propre l agglom ration ne pas accepter d am nagement au rabais dans les p riph ries affirmer la primaut de l usager et du citoyen dans les logiques d am nagement mais en m me temps affirmer la singularit de chacun des lieux Ce qui renvoie aux identit s et m moires urbaines et donc aux dimensions sociales et culturelles constitutives de toute intervention dans la ville Toujours dans le souci de creuser la singularit du lieu nous avons demand des crivains d crire librement sur l espace avant son r am nagement Le choix des crivains s est fait partir d un seul crit re la place de la ville dans leur uvre Parmi eux Azouz Begag Fran ois Bon Sylvie Doiselet Malika Durif Jean Echenoz Patrick Laupin Guy Walter Cette commande publique s accompagnait pour l crivain d une totale libert de cr ation et du choix de son angle d attaque et l action a t coordonn e par une urbaniste amoureuse des livres et de la litt rature V ronique Giorgutti Le livre Lyon ville crite des lieux et des crivains rend bien compte de cette diversit
5. de stages d tudiants en cursus professionnalisant venus des diff rentes disciplines concourant l am nagement architecture ing nierie am nagement g ographie sociologie ou anthropologie soit par le biais de missions confi es des bureaux d tudes Elles portent sur les attentes des habitants les usages et la ritualit des lieux Elles rendent compte des pratiques quotidiennes de la diversit des publics accueillis des diff rentes repr sentations ou attentes Elles mettent en relief les moments f d rateurs qui constituent le lieu au pr sent march hebdomadaire march forain f te votive ou vogue annuelle manifestation civique ou culturelle et au pass positionnement successif du lieu dans l espace de la commune v nements marquants ayant laiss une trace dans l histoire officielle ou dans les m moires des habitants C est en fournissant des clairages fins sur tous ces aspects que les analyses sociologiques peuvent contribuer la multiplicit des points de vue que la collectivit cherche recueillir pour produire un am nagement de qualit On se donne les moyens de travailler la complexit explique ainsi Jean Louis Az ma L espace public c est la complexit c est le conflit c est la contradiction Tout le Entretien du 20 novembre 2006 Jean Pierre Charbonneau Diagonal n 112 31 El ments extraits du Cadre pour une d marche sciences humaines int gr e
6. des espaces de proximit autrement dit selon Christophe B tin des espaces pour tous et d autres qui le sont moins les uns et les autres se distinguant parfois davantage par la puissance de certains groupes de pression riverains commer ants que par l analyse des usages de l histoire et de la g ographie sp cifiques des lieux Ainsi allait on pr server au c ur m me de la Presqu le des espaces plus intimes dans lesquels une partie de la population pourrait retrouver les plaisirs de l entre soi C t Cour C t Jardin qui pr sente le Plan Presqu le en mars 1993 distingue ainsi la Rue de la R publique la rue la plus populaire de Lyon ou la place des Terreaux qui joue un r le de carrefour politique civique conomique et culturel symbolisant l me de Lyon de la place de la Bourse o sera r alis un espace paysager de d tente et de repos pour le public au dessus d un parking plusieurs niveaux La composition du paysage sera un des l ments importants de calme dans lequel les habitants usagers employ s de bureaux lyc ens pourront venir faire une halte prendre un repas rapide l heure du d jeuner ou venir fl ner quelques instants avant de reprendre leurs diverses activit s Aujourd hui encore cette tension paradoxale entre la dimension publique des espaces qui sous entend leur accessibilit tous et la notion de proximit est au c ur
7. la Communaut Urbaine s attache capitaliser les savoir faire de programmation et valuer de fa on pragmatique chaque r alisation en fonction du v cu des espaces am nag s des volont s initiales et des objectifs interm diaires retenus Cette d marche exigeante induit donc de pr voir d s la phase de programmation les conditions de mise en place d un dispositif d valuation et de penser l association sa mise en uvre des habitants usagers citoyens dans leur diversit Figure 1 Extrait d un appel d offres de consultation de bureaux d tudes sociologiques Service Espace Public du Grand Lyon mars 2002 2 Les Minguettes creuset de la r flexion sur la valeur d usage des espaces publics C est sans conteste parce qu elle est n e en lien avec la crise des banlieues et les politiques publiques qui en ont d coul dans les ann es 80 que la d marche lyonnaise d am nagement des espaces publics a ce point pr t attention aux enjeux sociaux de la conception urbaine Les personnages clefs qui l ont initi e se sont en effet rencontr s sur le terrain des Minguettes V nissieux peu apr s les premiers rod os qui secouant le pays tout entier ont marqu le d but de deux d cennies d meutes et d interventions sociales et urbanistiques en faveur des grands ensembles Un lu communautaire Henry Chabert et un chef de projet Jean Pierre Charbonneau auparavant conseiller artistique de
8. pondre aux besoins li s aux usages de la rue par les jeunes Chaque fois que nous avons concert on a eu des r ponses diff rentes C est dire qu on a l impression que c est presque au cas par cas ou alors que cela volue extr mement rapidement On croit r pondre la demande mais souvent on r pond c t de la plaque peut tre parce qu ils repr sentent une mosa que de sensibilit s tellement diff rentes qu on n arrive pas r pondre de mani re collective Par exemple on a fait des bowls de skate sur les berges du Rh ne on a travaill avec des gens qui taient capables de nous dire voil ce dont on a envie voil ce qu il faut faire etc eh bien les jeunes ne sont pas contents parce qu il manque ci il manque a le bowl n est pas assez profond 4 II faut donc sans cesse remettre l ouvrage sur le tapis sans cesse observer actualiser les connaissances s adapter de nouveaux contextes sociaux culturels spatio temporels II faudrait aussi pouvoir valuer les am nagements r alis s du point de vue des pratiques ce qui se fait encore peu au Grand Lyon Tout cela en sachant 7 Diagonal op cit Diagonal op cit 3 Parmi les travaux r cents citons entre autres la th se de Sophie Vareilles Les dispositifs de concertation des espaces publics lyonnais El ments pour une analyse du r le de la concertation des publics urbains dans la fabrication de la ville sous la
9. ration du Grand Lyon a engag en lien avec le Service des archives et le Service de la communication interne un travail de fond visant crire une premi re histoire de l institution L id e est de rassembler et d organiser les nombreux l ments de cette histoire qui existent d j de mani re parse afin de les rendre appr hendables par un large public travers une mise en r cit partir des documents d archives disponibles dans et hors de l institution d bats et d lib rations de l assembl e communautaires journaux internes archives de la presse locale et nationale dossiers techniques produits par les diff rents services fonds photographiques et filmographiques de th ses et travaux d tudiants sur l histoire urbanistique ou politique de l institution et enfin de recueils de t moignages rendant compte de la m moire encore vivante du Grand Lyon interviews d agents et de retrait s de la Communaut urbaine d lus ou ex lus de professionnels ayant travaill sur les grands projets d agglom ration une chronologie g n rale des mandatures des r alisations et des v nements marquants a t tablie Des axes th matiques ont t d finis qui sont autant de fils conducteurs pour analyser le pass et ouvrir sur l avenir Ont ainsi t rep r s des questions et des points de fragilit dans cette histoire une certaine lourdeur administrative une complexit des rouages internes et des p
10. sident de la Communaut urbaine en m me temps qu adjoint de la Ville de Lyon dans l quipe de Michel Noir En charge de l urbanisme l lu entreprend avec son conseiller de lancer une politique ambitieuse en faveur des espaces publics l chelle de l agglom ration Le passage des deux hommes par la case banlieues n est certainement pas tranger la naissance de cette politique ils ont tous deux une conscience claire des risques de dislocation de la soci t locale induits par un urbanisme qui a repouss la marge les populations les plus modestes Et le nouveau Maire de Lyon et Pr sident de la Communaut Urbaine est lui aussi sensible cette question comme le rappelle aujourd hui Jean Pierre Charbonneau Michel Noir avait t tr s impliqu dans le 9 arrondissement La Duch re avant d tre Maire il tait D put de Lyon donc il savait de quoi il parlait Quand il a t Maire il a tr s fortement d fendu une politique en direction des banlieues et on a mis autant d argent et d nergie dans les banlieues qu on a en a mis sur le reste du territoire Le conseiller technique d Henry Chabert a toujours insist sur ce point Interrog en 1995 par la revue Diagonal il expliquait ainsi combien l exp rience acquise dans les ann es 80 sur le terrain des banlieues avait t utile dans le travail ult rieur sur la m thodologie d am nagement des espaces publics de l agglom ration
11. travail sur l usage Bruno Voisin a expliqu en 2003 comment s tait mise en place cette d marche qu il coordonne depuis les ann es 1995 96 pour le compte du Grand Lyon avec Jean Claude Barthez sociologue chercheur et ancien chef de projet DSU L action intitul e dimension sociale de l am nagement a port depuis l origine conjointement sur les am nagements dans le centre de Lyon et dans les communes p riph riques Cette action a consist syst matiser les enqu tes sociologiques avant ou apr s chaque am nagement d espaces publics chercher enrichir le contenu et porter un regard transversal sur leurs apports sur ce qu elles nous apprenaient du fonctionnement des lieux de la ville du v cu de leurs usagers de la transformation des modes de vie et des enjeux soci taux qui s y laissent lire Au sein de la Communaut urbaine ces enqu tes ont t pour la plupart commandit es par le service DSU D veloppement Social urbain mais aussi par les Espaces Publics l Urbanisme Territorial et les Op rations d Urbanisme Elles ont d abord permis de r pondre une commande des lus de l poque porteurs d une ambitieuse politique d espaces publics Les questions que les lus posaient taient Comment donner plus de contenu la politique d espaces publics de la Communaut urbaine Comment mieux prendre en compte les attentes et les pratiques des habitants dans les am nagements projet
12. HILLAIRET C Universit Lyon 3 Communaut Urbaine de Lyon 07 2002 46 p annexes l Evaluation du quartier de la Place des Pavillons Gerland Lyon 7 BERRY R Universit Lyon 3 Communaut Urbaine de Lyon 05 2002 28 p Diagnostic des usages sociaux du quartier Monmousseau Edouard Herriot Ville de Venissieux REY SENDON T Communaut urbaine de Lyon 02 2002 71 p Le Quartier un miroir du lien social Quartier des Etats Unis Lyon 8 OTHMAN J Universit Lyon 2 Ville de Lyon 2002 96 p annexes Evaluation du projet urbain en DSU sur le quartier du Ch teau Lyon 9 r am nagement de l esplanade centrale NALTCHAYAN D Universit Lyon 3 Communaut urbaine de Lyon 2002 49 p annexes 2003 2004 2005 2006 25 Le Parc oubli la m moire d un quartier sensible l preuve de la politique de la ville Saint Fons BEZIER J H Universit Lyon 2 Communaut urbaine de Lyon 10 2003 112 p annexes Etude sociologique sur les usages sociaux des espaces publics ext rieurs quartiers M nival et S ur Janin entre perceptions et actions GOUDJO A Communaut urbaine de Lyon 10 2003 106 p Enqu te sur le fonctionnement et les usages sociaux et spatiaux de la place des Palabres Saint Fons la difficile reconversion d un lieu vocation centrale MEBTOUCHE 1 Communaut urbaine de Lyon 09 2003 95 p Diagnostic sur les usages et les probl mes d ins curit sur l espace d
13. assistance la ma trise d ouvrage apporte une approche sociologique et ethnographique Elle voque galement la dimension culturelle apport e par la collaboration d crivains d historiens et de po tes comme Charles Juliet qui produisent des textes fondateurs de doctrines sur la ville 24 2 Lyon ville crite Des lieux et des crivains Pr face Henry Chabert Editions Stock 1997 Extrait de l entretien du 20 novembre 2006 Extrait de Espaces publics le Grand Lyon fait peau neuve Evelyne Bossart in Projet Urbain revue du Minist re de l Am nagement du Territoire de l Equipement et des Transports n 5 septembre 1995 11 Plan d ensemble des espaces publics r en noir les travaux r alis s depuis 1990 1 H tel de vie 2 Op ra 3 Mus e St Pierre A Il Key plan of redeveloped public spaces in black the spaces developed since 1990 1 Town hail 2 Opera house 3 St Pierre museum ls lis T 9 ae D STi nes 4 Figure 2 Source Techniques amp Architecture n 419 mai 1995 12 La revue Diagonal qui se penche la m me ann e sur les r alisations du Grand Lyon en mati re d espaces publics cite pour sa part Henry Chabert Notre programme s est beaucoup enrichi au fur et mesure que notre culture s affirmait Nous multiplions les approches et nous nous appuyons sur des tudes effectu es par des sociologues avant de d tailler
14. cette politique mis en place c est dire les premiers l ments de programme les modes de d cision l appel des concepteurs la concertation nous avons complexifi l approche J ai demand Bruno Voisin qui tait l Agence d urbanisme de monter un syst me de commandes d tudes sociologiques pr alables tout projet pour nourrir le programme Qu est ce qu on va faire comment les lieux vivent qu est ce qui est attendu etc On a fait appel de jeunes quipes de sociologues et puis cela s est syst matis sur le Grand Lyon sous la houlette de Jean Louis Az ma directeur du Service Espace Public C tait dans le programme c t de dimensions plus techniques plus politiques a constituait une part du programme Et dans le m me esprit avec cette fois une dimension plus culturelle nous avons demand plusieurs reprises des crivains d crire sur des lieux ce qui a entre autres donn l ouvrage Lyon ville crite J ai aussi fait dessiner des dessinateurs de BD sur des lieux avant de les am nager En 1995 la revue Projet Urbain soulignait le caract re original de ce type de d marche Citant Jean Louis Az ma le directeur du Service Espace Public qui estime alors que les checs ceux de l apprentissage am nent voluer d s l amont vers une Voisi meilleure appr hension des usages elle d crit le r le du sociologue Bruno n qui au sein de l Agence d urbanisme en
15. ceux qui s occupent de voirie d am nagement d urbanisme plut t domin s par la culture technique Au d but des ann es 90 des travaux de sociologie et d anthropologie urbaine d velopp s l Universit Lyon 2 vont tomber point nomm pour aider le conseiller d Henry Chabert faire passer ses id es Parmi ces travaux largement motiv s eux aussi par les v nements des Minguettes figure notamment une recherche sur le fonctionnement social et symbolique de la Rue de la R publique principale art re pi tonne de l hyper centre lyonnais En 1990 alors que de grands d bats ont lieu entre la nouvelle municipalit les commer ants et les associations de riverains propos du Plan Presqu le et du r am nagement de cette rue apr s le creusement du m tro faut il ou non remettre en cause son caract re pi ton sachant que les commer ants et riverains se plaignent de l envahissement de cet espace de centre ville par les jeunes des banlieues la publication d un petit ouvrage issu de cette recherche va avoir un certain retentissement dans les milieux locaux et nationaux de l urbanisme Analysant tr s pr cis ment les usages de la rue par les diff rents groupes sociaux qui l investissent ou qui s y croisent l ouvrage met en vidence l importance de ce genre d espace public dans la ville souligne la multiplicit des fonctions et des usages dont il est le support le r le d apprentissage de l urbanit
16. de la politique d am nagement des espaces publics de l agglom ration de m me que l on continue utiliser au Grand Lyon les cat gories d appartenance d appropriation et d intimit propos de l espace public en totale contradiction avec ce que l cole lyonnaise de sociologie et d anthropologie urbaines avait tent de montrer dans les ann es 80 90 partir de travaux anglo saxons sur les conditions de la vie publique 6 Vers la syst matisation d une m thode des commandes d tudes sociologiques pr alables chaque projet Quoi qu il en soit l ouvrage rendant compte de l approche anthropologique de la Rue de la R publique fut joint l poque au cahier des charges du concours pour le r am nagement de cette rue concours remport en 1991 par l architecte urbaniste Alain Sarfati Et l id e d int grer des connaissances de type sociologique ou sensible aux programmes des am nagements a ensuite fait son chemin au sein de la Communaut urbaine au point d tre syst matis e sous la forme d un volet sciences humaines int gr chaque tude de programmation En 1992 un article de C t Cour C t Jardin rend compte de la d marche en train de se formaliser au sein du Service Espace Public 9 Voir ci dessous sur la concertation 2 Voir ce sujet sur www millenaire3 com la fiche de synth se L intimit dans l espace public ternelle dialectique D
17. du contenu mais si vous ne r pondez pas aux attentes des usagers si vous n avez pas r solu d j les contradictions en amont si vous n avez pas fait prendre de d cisions sur les conflits entre les attentes vous n arrivez pas travailler sur l espace public le projet capote 3 Entretien du 7 ao t 2007 Jean Louis Az ma entretien du 7 ao t 2007 35 Idem note pr c dente Faire prendre des d cisions aux lus sur ces contradictions d usage analyser les r sultats d un concours de concepteurs savoir lire les projets piloter les ma tres d uvre de telle sorte qu ils continuent int grer les questions sociales et culturelles tout au long du processus de conception sur ces diff rents aspects de son m tier Jean Louis Az ma explique qu il n existe pas de mode d emploi pas d ing nierie On est dans le sensible C est l exp rience acquise au fil des ans et le travail collectif permanent au sein du Service Espace Public et en lien avec les partenaires concern s qui permet d avancer 8 La concertation avant pendant apr s mais valuation encore en devenir La question de la prise en compte des usages n est pas close une fois l tude sociologique r alis e Elle se pose tout au long de la conduite des projets puis dans la gestion courante des espaces am nag s Les diff rents services du Grand Lyon sont tr s clairs sur ce point et ce depuis longtemps D s 1992 par exemple
18. la Ville de Rennes ville pionni re en France pour l intervention d artistes dans l espace public travaillent l poque sur la requalification des espaces ext rieurs du quartier de La Darnaise D j conscients de l importance de ces espaces o se jouent en partie la vie sociale et l image des quartiers ils interviennent alors comme l explique aujourd hui Jean Pierre Charbonneau de mani re tr s empirique en s appuyant sur le travail de concepteurs paysagistes architectes artistes 5 J ai commenc aux Minguettes avec Chabert C est l qu on a commenc de travailler sur les espaces publics de La Darnaise notamment Nous avons fait venir Alexandre Chemetov suite un concours et nous avons lanc un processus de revalorisation des espaces publics Je travaillais l dessus auparavant Rennes et j avais mont beaucoup d op rations d am nagement d espaces publics en collaboration avec des architectes et des artistes J ai une formation d ing nieur arts et m tiers et une formation artistique Mais on travaillait de mani re empirique en disant l espace public c est int ressant c est un lieu de repr sentation C tait l poque o les villes nouvelles avaient beaucoup travaill l espace public dans les ann es 70 Le courant passe entre les deux hommes tel point qu Henry Chabert appellera J ean Pierre Charbonneau comme conseiller technique lorsqu en 1989 il sera lu vice pr
19. la programmation du r am nagement de la dalle Leynaud Lyon 1 Service Espaces Publics du Grand Lyon document de travail 13 mars 2002 32 Extrait d une intervention au s minaire M moires urbaines et pr sent des villes Programme interminist riel de recherche Culture et Ville s ance du 24 novembre 2003 ARIESE DRAC Rh ne Alpes IUP M tiers des Arts et de la Culture Universit Lumi re Lyon 2 Texte consultable sur le site www socio univ lyon2 fr 15 monde veut s approprier l espace public des fins qui un certain moment d passent la limite de l int r t collectif qui vont plus vers l int r t priv ou corporatif ou communautariste II y a galement les contradictions entre les usages eux m mes par exemple si vous devez faire une pelouse et que tous les jours des camions passent dessus cela pose probl me Ceci dit les connaissances d gag es par l enqu te sociologique ne sont pas suppos es fournir les solutions aux probl mes rep r s Elles sont plut t appel es nourrir le projet des concepteurs que la ma trise d ouvrage autrement dit la collectivit locale va solliciter par le biais de son programme C est le projet lui m me qui va essayer de r soudre ces contradictions C est la cr ation la qualit de conception des ma tres d uvre qui va permettre d apporter des r ponses intelligentes avec des projets qui gardent leur sens et qui arrivent r soudre les cont
20. partenaires de la Communaut urbaine II sera troitement associ la cr ation du Service Espace Public de la Communaut urbaine et participera aux diff rents groupes de travail et jurys organis s dans les ann es 90 sur les multiples op rations lanc es dans l agglom ration Et il poursuivra ses missions bien au del du mandat d Henry Chabert sous les pr sidences successives de Raymond Barre puis de G rard Collomb exer ant des fonctions de conseil jusqu aujourd hui pour la Ville de Lyon ou le Grand Lyon Au fil de toutes ces ann es il va plaider sans rel che pour que soient prises en compte dans les projets d am nagement les multiples dimensions qui permettent d approcher le fonctionnement des lieux et des territoires urbains Pour avoir une politique sur un territoire il faut le conna tre y compris quand c est son propre territoire Et pour cela on a besoin d en approcher la connaissance II faut savoir l habitat c est quoi les d placements c est quoi le paysage c est quoi l histoire c est quoi la culture les forces vives les difficult s les atouts Pour mieux agir il faut mieux conna tre En fait je crois assez au fait qu on ne d crit pas de mani re scientifique une question mais qu on l aborde par une cumulation de points de vue le point de vue technique le point de vue sociologique le point de vue politique culturel et tout cela dessine une certaine forme de r alit qui n
21. qualifi e de passionn e jalonn e de plusieurs tudes techniques d une exposition de multiples r unions d une synth se des avis mis par les associations tra ait les grandes lignes du plan adopt en insistant notamment sur la n cessit de pr server la diversit des usages qui constituent une richesse fondamentale du centre Presqu le Ce qui avait avanc entretemps c est l id e que ce centre devait tre con u comme un v ritable centre d agglom ration ouvert donc des populations dont les usages taient jusqu alors consid r s comme ind sirables les jeunes des banlieues Ce dont t moigne mots couverts un discours de Michel Noir cit par C t Cour C t Jardin Le magazine du personnel de la Communaut urbaine de Lyon en mars 1993 lorsque le Plan Presqu le commence se concr tiser La Presqu le plus souvent appel e Le Centre a su rester un lieu o se c toient ceux qui y habitent ceux qui y travaillent et ceux qui viennent s y distraire Le Plan Presqu le vise accro tre l accessibilit du centre par une politique globale des d placements urbains extension de l offre TCL et cr ation de parkings et augmenter son attractivit par une politique de requalification am liorer la qualit et le confort des espaces publics Le Plan Presqu le est ainsi le point de d part de la mise en uvre d une nouvelle politique urbaine g n ralisable l
22. 00 2002 22 Am nagement des espaces publics des grands ensembles et quotidien des usagers exemple du centre de la Sauvegarde la Duch re BENATOUIL D Institut d urbanisme de Grenoble 06 1999 67 p annexes Evaluation de l impact des am nagements phoniques sur l utilisation des espaces publics Projet urbain de Parilly Sud Bron 69 SIMONIN C Universit Lyon 3 Ville de Bron 08 1999 62p annexes Usages des espaces publics dans trois quartiers en DSU le r le particulier d une classe d ge la pr adolescence AUBRY C ENTPE Communaut Urbaine de Lyon 07 2000 130 p Le Projet d espace public concertation et prise en compte des usages tude bas e sur l exp rience lyonnaise articles BELGENIO G BRUN S COUDENE B GUENIN S INSA 06 2000 pp 53 71 Les Usages sur les berges de l Yzeron Oullins LACROIX S IUL Communaut urbaine de Lyon 06 2000 101 p Place Jean Monnet Ville de Meyzieu Bureau d tudes TRAJECTOIRES Communaut urbaine de Lyon 05 2000 22 p annexes Diagnostic des usages sociaux du quartier Max Barel V nissieux BRUNAUX S Universit Lyon 2 Communaut Urbaine de Lyon 05 2000 77 p Diagnostic des usages sociaux et des flux sur le parc des Minguettes V nissieux GUILLARD C ENTPE Communaut urbaine de Lyon 11 2001 95 p grand format Quartier de l Echo Neuville tude des usages sociaux et spatiaux enqu te pr alable la requa
23. A a _ AR Mill naire le Centre Ressources Prospectives du Grand Lyon Am nager les espaces publics en int grant les contraintes d usage le recours aux enqu tes sociologiques et la concertation sur les projets 1990 2008 Contribution une histoire du Grand Lyon La politique d am nagement des espaces publics conduite par le Grand Lyon depuis le d but des ann es 1990 repose notamment sur une exceptionnelle attention port e aux usages de l espace ainsi qu aux dimensions sociales culturelles et patrimoniales des lieux et des quartiers consid r s Les contraintes d usage sont rep r es et int gr es dans la programmation au m me titre que les contraintes techniques au travers d enqu tes sociologiques et de proc dures de concertation qui alimentent en continu les processus de conception Cette pratique est le fruit d une histoire dont on retrace ici les grandes lignes Sommaire 1 La programmation clef de la qualit des am nagements 2 Les Minguettes creuset de la r flexion sur la valeur d usage des espaces publics 3 Instrumentaliser les savoirs et cumuler les points de vue 4 Une monographie qui tombe point la Rue de la R publique la loupe 5 Espaces d agglom ration espaces de proximit des paradoxes non r solus 6 Vers la syst matisation d une m thode des commandes d tudes sociologiques pr alables chaque projet 7 De l enqu te sociolo
24. C t Cour C t Jardin expliquait au travers d une interview de Gabriel Feug re qui quittait l administration de la Communaut urbaine pour prendre la direction de la Division du Cadre de Vie la Ville de Lyon que pour assurer une meilleure coh rence des usages des espaces publics il importe de coordonner les interventions des diff rents services qui concourent leur gestion quotidienne Et Gabriel Feug re d expliquer La rue est un espace public qui appartient tous mais l usage qu en font les uns et les autres est diff rent et souvent contradictoire on y circule pied ou en voiture on y travaille on s y d tend on l occupe de fa on permanente ou temporaire Il faut trouver 17 un quilibre entre ces diff rents types d usage Cet espace public c est le sol mais aussi les fa ades et le ciel Ceux qui souhaitent l habiller publicit enseignes couleurs doivent le faire en respectant l esth tique l quilibre entre la m moire et la modernit Notre r le est de proposer une r gle du jeu d appliquer cette r gle et de contr ler son application La division Cadre de vie aura une fonction de guichet unique pour informer lus et usagers r pondre leurs demandes et prendre en compte leurs souhaits et leurs suggestions La r flexion s est affin e dans les ann es suivantes au fil des op rations d am nagement qui allaient se succ der dans toute l agglom ration En 1995 la
25. ances sur les usages au fur et mesure de l avanc e du projet L enqu te sociologique c est pour moi le point d entr e de la concertation explique ainsi Jean Louis Az ma C est dire qu on a des professionnels de l observation ind pendants avec du recul parce qu on a toujours des pr jug s quand on va travailler sur un espace qui examinent le lieu identifient des usages et des acteurs Ils observent en fonction d un cahier des charges que nous leur donnons Lorsqu on travaille sur un espace on a des objectifs qui se raccrochent diff rentes chelles L urbain c est plusieurs chelles et ces chelles sont en lien les unes avec les autres On fait donc travailler les sociologues sur un cahier des charges en fonction des objectifs vis s en resituant toujours l espace dans son environnement dans son grand environnement Et la sociologie va travailler ces chelles l Je prends un exemple on n a pas le m me cahier des charges sociologique quand on travaille sur la place Bellecour ou sur la petite place Voltaire qui est au c ur du quartier Sur Bellecour vous allez retrouver toutes les grandes chelles urbaines y compris l chelle de grande agglom ration il y a la centralit d agglom ration la centralit communale la centralit de quartier puis la proximit On travaille souvent ces quatre chelles l Mais sur la petite place de quartier il n y aura plus que deux chelles la ce
26. autres le Service Espace Public a t tonn exp riment pour mettre au point des cahiers des charges pr cis l intention des bureaux d tudes en sciences humaines En partant de l id e qu il ne suffit pas d enregistrer les demandes des usagers pour parvenir un bon projet Extrait d une intervention au s minaire M moires urbaines et pr sent des villes Programme interminist riel de recherche Culture et Ville s ance du 24 novembre 2003 ARIESE DRAC Rh ne Alpes IUP M tiers des Arts et de la Culture Universit Lumi re Lyon 2 Texte consultable sur le site www socio univ lyon2 fr 14 Trop suivre la demande sociale est une erreur explique ainsi Jean Pierre Charbonneau Parce que celle ci est l image de la soci t elle est complexe et contradictoire II faut produire des lieux qui assument ces contradictions mais qui ne r pondent pas de mani re directe chacune des demandes parce que sinon c est n importe quoi En revanche les lieux doivent accepter les contradictions les conflits sans en g n rer trop Un lieu ce n est pas la somme des demandes de chacun gt 29 Autrement dit le r le d un am nagement d espace public n est pas d liminer les conflits mais de les rendre vivables Ce qui est attendu des sociologues ne rel ve donc pas d une simple enqu te de besoins II s agit plut t d appr hender la multitude des param tres qui sont en jeu dans le fonctionnement de chaque es
27. baine de Lyon 09 1998 65 p Evaluation des usages du quartier Voltaire et hypoth ses d am nagement de la place Voltaire et du square Vaudrey Edison COMBIER M L Universit Lyon 2 Communaut urbaine de Lyon 08 1998 83 p annexes Etude action sur le sentiment d ins curit dans les usages et pratiques des espaces publics du quartier des Basses Barolles de Saint Genis Laval BERTAUD R Universit Lyon 2 Ville de Saint Genis Laval Communaut urbaine De Lyon 06 1998 67 p Diagnostic socio urbain vers une requalification des rues Emile Zola et Robert Reynier POMI F Ville de Saint Fons Communaut urbaine de Lyon 06 1998 56 p Evaluation des am nagements du quartier Saint Jean Villeurbanne NDIAYE A Universit Lyon 2 Communaut urbaine de Lyon 1998 Evaluation des besoins autour du coll ge Edouard Herriot et de l UC6A Bron Parilly VAREILLES S INSA Communaut Urbaine de Lyon 11 1999 77 p Diagnostic des usages sur le c ur d ilot SLPH OPAC du Grand Lyon quartier L o Lagrange Minguettes V nissieux CHABERT N Communaut Urbaine de Lyon 10 1999 63 p Etude des usages sociaux et spatiaux valuation de la requalification de l espace central de la copropri t des r sidences enqu te sur le fonctionnement des espaces ext rieurs du groupe de la Socfons Ville de Saint Fons quartier des Clochettes WEST G Universit Lyon 3 Communaut urbaine de Lyon 09 1999 72 p annexes 20
28. de un architecte on lui donne un programme on lui dit voil ce qu on voudrait et apr s on discute avec lui quand on travaille avec des sociologues ou des chercheurs nous devons de m me poser des questions pr cises dans un cadre pr cis Du coup on instrumentalise ce qui veut dire que le r sultat on l utilisera Apr s chacun est libre de faire sa recherche en tant que chercheur mais nous on a besoin de choses et si on n instrumentalise pas les tudes continuent remplir les placards Huit ans apr s les premi res meutes des Minguettes et deux ans avant celles de Vaulx en Velin les lus de Lyon et du Grand Lyon vont donc lancer une politique qui l image de ce qui s est d j fait Barcelone ambitionne de renforcer la solidarit d agglom ration par l am nagement des espaces publics espaces consid r s comme susceptibles de faire lien entre les territoires et les populations de la cinquantaine de communes qui composent la Communaut urbaine Jean Pierre Charbonneau install en tant que consultant ind pendant va jouer un r le tr s important dans cette dynamique en m me temps qu il acquiert un statut de sp cialiste de l espace public l chelle nationale et bient t internationale Missionn pour assister la Communaut urbaine et ses services dans la mise en uvre de cette politique il va encha ner les missions d tudes de conseil de formation des personnels et des
29. direction de J Y Toussaint et M Zimmermann INSA de Lyon 2006 Entretien du 7 ao t 2007 19 comme le notait Martine Allaman en 1995 que tout nouvel am nagement induit une modification des comportements des usagers Est il possible de les pr voir est il souhaitable de les influencer Sans doute pas Pour peu qu elles veuillent bien se pencher sur la ville en acte les sciences humaines ont encore de beaux jours devant elles 4 Diagonal op cit 20 ANNEXE Etudes sociologiques conduites entre 1990 et 2006 sur les espaces publics de l agglom ration lyonnaise Liste tablie par Bruno Voisin Agence d urbanisme de la r gion lyonnaise Cette liste d tude rassemble l essentiel des tudes sociologiques men es depuis une dizaine d ann e sur les diff rents espaces publics de l agglom ration lyonnaise places de l hyper centre places des centres bourgs p riph riques espaces ext rieurs des grands ensembles et des quartiers sociaux II s agit aussi bien de rapport d tudes command es par les collectivit s locales le plus souvent par la Grand Lyon mais aussi de rapports de stages et de travaux de fins d tudes des coles d architecture ou d ing nieur Cette liste rassemble aussi bien des travaux de programmation que d valuation Elle montre la diversit des angles d attaques qui a pr valu dans la commande 1990 e En passant par le centre La Rue de la R publique Lyon Ant
30. e tude de programmation THEVENIN A Ecole d Architecture de Lyon Communaut urbaine de Lyon 07 1996 75 p e Etude de l usage des espaces ext rieurs du quartier du Ch teau programmation TALLOBRE S Universit Lyon 3 1996 84 p e Evaluation des espaces publics de Parilly centre Bron TRON S Universit Lyon 2 Communaut Urbaine de Lyon 1996 e Evaluation de la restructuration des espaces ext rieurs du quartier des Noirettes Vaulx en Velin ERROT N Universit Lyon 2 Communaut Urbaine de Lyon 1996 1997 21 Evaluation des am nagements du quartier du Pra net D cines 69 BAUREGARD S ENTPE DDE du Rh ne 1996 Les berges du Rh ne tude sociologique pr alable l am nagement GROHENS C Trajectoires Reflex Communaut urbaine de Lyon 06 1997 110p Evaluation des espaces publics en DSU tude des espaces ext rieurs du quartier des Sauveteurs Cerveli res apr s requalification Vaulx en Velin ROUMIGUIE R Universit toulouse Le Mirail Communaut urbaine de Lyon 09 1997 84 p grand format La Cr ation d espaces publics dans les quartiers sociaux le cas de Bel air 1 Saint Priest BRUYERE F Universit Lyon 2 09 1997 78 p annexes Pratiques usages et repr sentations des espaces ext rieurs quartier du Champlong Saint Genis Laval tude de programmation des espaces Contrat de ville VERDIER R Ville de Saint Genis Laval 03 1997 59 p annexes grand fo
31. e l esplanade de la Part Dieu dans le cadre d un futur r am nagement TESSIEUX Y Universit Lyon 2 Communaut urbaine de Lyon 07 2003 139 p Cadre pour une d marche sciences humaines int gr e la programmation du r am nagement des espaces publics du centre bourg de Jonage 69 URBANIS Conseil 05 2003 D marche sciences humaines int gr e la programmation du r am nagement de la place de la Mairie Charly 69 URBANIS Conseil 07 2003 35 p cartes Le Quartier Anatole France Vaulx en Velin entre logique de retirement r sidentiel et enjeux d int gration urbaine FEMINIER R Universit Lyon 2 Communaut urbaine de Lyon 07 2004 96 p Usages sur le secteur Fosse aux Ours et sur les principaux espaces publics de la Guilloti re un quartier en recomposition Lyon 3 et 7 ardt COMBE L IUL Communaut urbaine de Lyon 06 2004 108 p Regards et positions des diff rents acteurs face un r am nagement urbain au sein du Grand Lyon L entr e nord de Saint Fons MACHTELINCK B R f rence Universit Lyon 2Communaut urbaine de Lyon 2004 179 p Etude des usages de la Darnaise Quartier des Minguettes V nissieux LORAND J ENTPE 6 Grand Projet de Ville de V nissieux 07 2005 105 p Des Divisions fonctionnelles et sociales au sein d un espace public la place Carnot Lyon CHORVOT C ENTPE 06 2005 96 p La Prise en compte des riverains et des usagers dans un proj
32. ensemble de l agglom ration Avec le recul on peut pourtant analyser ce qui s est pass de mani re plus critique comme l a fait en 2001 Christophe B tin chercheur l ENTPE Selon cet auteur s il Entretien du 20 novembre 2006 5 Quel projet pour le Centre Presqu le El ments de d bat Agence d urbanisme Communaut urbaine de Lyon Ville de Lyon mars 1990 Le plan du centre Presqu le de l agglom ration lyonnaise Agence d urbanisme Communaut urbaine de Lyon Ville de Lyon mars 1991 7 Quel projet pour le Centre Presqu le exposition du 23 avril au 23 mai 1990 la Maison de Lyon 3000 visiteurs 500 r ponses au questionnaire remis l entr e 8 Ecole Nationale des Travaux Publics de l Etat Voir ce sujet Christophe B tin La construction de l espace public le cas de Lyon op cit 9 est bien apparu en 1990 qu travers l am nagement des espaces publics de la Presqu le il ne s agissait pas tant de r guler des usages fonctionnels de l espace que des usages socio spatiaux et socio conomiques de groupes sociaux diff rents la question tant comment g rer dans l espace de centralit des groupes sociaux diff rentes ou issus de territoires diff rents la r ponse politique adopt e n a pas conduit am nager partout des espaces communs tous D s cette poque est en effet n e l id e qu il y aurait des espaces d agglom ration et
33. et d am nagement la mont e de la Grande C te Lyon 1er arrondissement HAGI MONT Y ENTPE Institut d urbanisme de Lyon 06 2005 117 p Approche sociologique du parc de Miribel J onage BERTHET J M Communaut urbaine de Lyon 05 2005 44 p Un espace public en tension entre enjeux de quartier et d agglom ration jeux d acteurs et enjeux autour de la place D Bahadourian Lyon 3 me OLIVIER L ENTPE 06 2005 130p Analyse des espaces ext rieurs du quartier de la Duch re NUGUET S Grand Projet de Ville de la Duch re 07 2005 48p Etude sociologique des usages de la place des Jacobins Lyon 2 RAPPILLARD C Etudes et Actions Communaut urbaine de Lyon 05 2006
34. gique au projet r soudre les contradictions d usage 8 La concertation avant pendant apr s mais l valuation encore en devenir ANNEXE tudes sociologiques conduites entre 1990 et 2006 sur les espaces publics de l agglom ration lyonnaise Mai 2008 GRANDLYON Catherine Foret 40 ans du Grand Lyon un r cit partager Apr s avoir cr une communaut de moyens il y a 40 ans de cela sous l impulsion de l tat le Grand Lyon constitue aujourd hui une communaut de projets autonome reconnue pour son efficacit dans la gestion d un territoire qui regroupe 57 communes et plus de 1 3 millions d habitants Mais l histoire ne s arr te jamais cette collectivit reste en devenir et l enjeu est d sormais de constituer une v ritable communaut de destin inscrite dans le grand bassin de vie de l agglom ration savoir le territoire qui de Saint Etienne Amb rieu de Vienne Villefranche sur Sa ne regroupe plus de 2 millions d habitants 2 millions d habitants rapproch s par les r alit s de la vie quotidienne mais aussi par la n cessit de former une masse critique capable de maintenir la capacit d innovation et le rang du Grand Lyon dans le contexte de la concurrence internationale du 21e si cle Pour y parvenir il s agit non seulement de partager collectivement des projets mais aussi de se doter de racines communes C est pour nourrir cette ambition que la Direction Prospective et Strat gie d Agglom
35. hropologie d un espace public FORET C BAVOUX P Trajectoires Editions du CERFISE 1990 95 p annexes 1991 e La place du 8 mai 1945 quartier des Etats Unis pratiques sociales d une place d agglom ration et de quartier FORET C DOS SANTOS L DELPAL C Agence d urbanisme pour le d veloppement de l agglom ration lyonnaise 07 1991 1994 e Les Espaces ext rieurs du quartier des Allagniers secteur Ronsard Len tre Rillieux la Pape ville nouvelle BOURGEOIS F DIEPPEDALLE D Economie et humanisme Communaut urbaine de Lyon 11 1994 54 p 1995 e Enjeux sociaux de la restructuration de l espace dans le contexte de la requalification des espaces ext rieurs du secteur Barbusse Bel Air Saint Priest CHABERT F Universit Lyon 2 09 1995 e Etude de l usage des espaces ext rieurs du quartier de la Darnaise apr s requalification Minguettes V nissieux PIPARD 0 Communaut urbaine de Lyon 09 1995 40 p grand format 1996 e La Place Jean Jaur s Pierre B nite fonctionnement urbain pratiques sociales et valeurs symboliques d une place communale DOS SANTOS L Poly gones consultants 11 1996 41 p annexes e La Programmation des espaces publics enjeux sociaux de la restructuration de l espace dans le quartier du Plateau la Duch re Lyon 9 LAIB J Universit Lyon 2 09 1996 94 p annexes e Analyse des usages des espaces ext rieurs du quartier Mont Blanc Rillieux la Pap
36. i cle il a t d cid de garder exactement le m me type de lieu le m me type d usages de faire un grand plateau qui accepterait tout le monde 5 Espaces d agglom ration gt espaces de proximit des paradoxes non r solus C est sans nul doute parce que cette recherche arrivait au c ur d une phase intense de n gociation sur les grands enjeux d am nagement de la Presqu le avec les repr sentants des activit s commerciales et les associations de r sidents qu elle a eu un tel impact Elle fournissait en effet des l ments de r flexion qui en insistant sur les enjeux sociaux et symboliques de l espace public en milieu urbain allaient fournir aux lus et aux techniciens des arguments pour traiter certains conflits mis en vidence lors de cette n gociation et finalement pour trancher On peut le mesurer la lecture des deux documents r alis s par l Agence d urbanisme qui ont jalonn cette phase de consultation des acteurs locaux le premier paru en mars 1990 qui posait les l ments du d bat Pour on contre la voiture Quel type de stationnement dans la Presqu le Quelle desserte par les transports en commun Quelle place pour les commerces de proximit Quelles liaisons entre les diff rents espaces places rues squares Quelle place pour les touristes pour les personnes g es pour les enfants Et le second f qui un an plus tard au terme d une phase de concertation
37. irection Prospective et Strat gie d Agglom ration du Grand Lyon mars 2005 2 Voir sur ce point les travaux de UIf Hannerz pr sent s par Isaac Joseph in Explorer la ville Editions de Minuit 1983 les ouvrages d Erving Goffman ou encore Le passant consid rable Essai sur la dispersion de l espace public Isaac Joseph Librairie des M ridiens 1984 La 10 II existe aujourd hui une nouvelle culture dans la ville la requalification de l espace public crit Josseline Duc dans le num ro de f vrier 1992 Les espaces publics urbains d signent des zones publiques telles que les rues les trottoirs les cheminements pi tons les squares les places lieux de passage ou de rencontre L am nagement de ces espaces se pr pare m thodiquement et est pr c d d une importante phase de r flexion Leur traitement est diff rent selon le site dans lequel ils s ins rent Le style d habitat les attentes des riverains voire m me de la population avoisinante ou de l usager sont pris en compte durant cette phase de r flexion L identit propre de la ville ou d un quartier pr server la qualit du site sans remettre en cause son unit et son harmonie est une volont politique clairement affirm e commande syst matique d tudes sociologiques en amont des projets d am nagement ne va pas tarder se concr tiser comme l explique aujourd hui Jean Pierre Charbonneau Une fois le processus de base de
38. journaliste Martine Allaman expliquait dans la revue Diagonal comment au Grand Lyon les projets d am nagement des espaces publics sont r tudi s chaque tape et donnent lieu de longues discussions comment le processus de conception est maintenu ouvert le plus longtemps possible afin d int grer en cours de route des l ments suppl mentaires de connaissance que ce soit en mati re technique concernant l entretien la gestion des sites par exemple ou sociologique Et le paysagiste Alain Marguerit intervenu sur plusieurs sites de l agglom ration confirmait de son c t dans le m me journal Nous proc dons en permanence des modifications m me en cours de travaux m me s il faut pour cela comme dans le quartier Mermoz reprendre le march des entreprises C est notamment parce que la concertation se poursuit tout au long du processus de r alisation que ces modifications sont possibles Concertation avec les services techniques du Grand Lyon ou des communes avec les diff rents op rateurs de r seau avec les agents d entretien ceux en charge des plantations du nettoyage etc et bien s r avec les riverains les commer ants les usagers L enqu te sociologique n est que le point de d part de ce processus elle doit permettre de jeter les bases d un dialogue au long cours avec l ensemble des acteurs concern s par l espace en question dialogue qui va permettre d affiner les connaiss
39. les proc dures mises en uvre dans l agglom ration et d insister De toutes les donn es prendre en compte dans la conception la pratique des habitants est sans doute la plus importante ce qui est moins vident qu il n y para t 26 L approche sciences humaines gt est aujourd hui consid r e comme un incontournable de la politique d am nagement des espaces publics au Grand Lyon L enqu te sociologique est le point de d part le fondement de nos travaux confirme Jean Louis Az ma directeur du Service Espace public Cela avait d j t fait sur la Rue de la R publique mais aujourd hui on sait beaucoup mieux tirer parti de ces choses l et on y attache beaucoup plus d importance Sur ce point nous sommes assez rapidement mont s en puissance et c est le travail en Politique de la Ville qui nous a servi Parce que les chefs de projet sur les quartiers sensibles avaient l habitude de faire des enqu tes sociologiques de proximit et donc il y avait un savoir faire notamment l Agence d urbanisme de gens qui connaissaient les bureaux d tudes en sciences humaines C est Bruno Voisin l agence d urbanisme qui a t notre point d appui essentiel pour travailler la fois un savoir faire en d finition de contenu de mission en consultation en choix en suivi des enqu tes C est devenu quelque chose d assez syst matique parce que nous tions convaincus que le travail sur l espace public c est le
40. lification des espaces ext rieurs GOMEZ F Universit Lyon 3 Communaut urbaine de Lyon 11 2001 74 p annexes Espaces ext rieurs et usages des habitants dans les ensembles d habitat social de l agglom ration lyonnaise valuation du projet urbain du quartier des Marronniers ESPEISSE A IUL Communaut Urbaine de Lyon 09 2001 105 p Les Modalit s de traduction des observations sociologiques le cas des espaces publics des p rim tres DSU du Grand Lyon r flexions et entretiens GOMEZ F INSA 2001 101 p Les pratiques ludiques des enfants pr adolescents et adolescents 4 exemples dans les quartiers prioritaires de l agglom ration lyonnaise BEAULIEU C ENTPE Communaut urbaine de Lyon 11 2002 121 p Etude sociologique espace Vieille Monnaie Dalle Leynaud Lyon 1 BENOIT JANIN A et alii Composite Communaut Urbaine de Lyon 11 2002 83p annexes D marche sciences humaines int gr e la programmation du r am nagement de la place Lazare Goujon Villeurbanne CROZET N et ali URBANIS Communaut urbaine de Lyon 08 2002 45 p annexes Le Quartier de la Grappini re Vaulx en Velin entre territorialisation et d territorialisation une tude sur les usages et les pratiques des espaces ext rieurs FUSCO L Universit Lyon 2 Communaut urbaine de Lyon 09 2002 179 p Etude sur les flux pi tonniers des espaces ext rieurs du centre commercial V nissy V nissieux Les Minguettes
41. lus les habitants hurlaient Le concepteur n a pas voulu modifier son projet Nous avons tout recommenc et le nouvel am nagement leur a donn satisfaction Nous n avions pas fait une concertation suffisante et nous ne pouvons pas faire la ville contre les habitants Bruno Voisin le rappelle aujourd hui le rat de la Place de Trion a jou un r le fondateur puisque c est la suite de cette exp rience qu Henry Chabert a sollicit l agence d urbanisme pour mettre en place des enqu tes sociologiques en pr alable aux am nagements Analyses sociologiques observations sensibles concertation tous azimuts la d marche mise en uvre au Grand Lyon semble particuli rement ambitieuse et fait l objet d une r elle reconnaissance dans les milieux de l urbanisme Elle fait r guli rement l objet d analyses de la part de journalistes sp cialis s et d tudiants en sciences sociales ou en urbanisme Pourtant elle se heurte r guli rement de nouveaux d fis tant il est vrai que la question sociale ne se laisse enfermer dans aucun syst me rationnel de gestion de calcul ou de pr vision Le probl me de l exclusion par exemple celui de la place accorder aux personnes sans abri dans l espace public reste probl matique au Grand Lyon comme ailleurs Et Jean Louis Az ma note par ailleurs combien les pratiques de certains groupes d usagers sont en constante volution Aujourd hui nous avons des difficult s pour r
42. ntexte des politiques urbaines nationales Rappel des enjeux qualit de la d marche Espaces publics du Grand Lyon Dans le cadre de sa politique d espaces publics la Communaut Urbaine promeut une approche int gr e de la programmation et de l am nagement des lieux de la ville sur lesquels elle intervient Au del des qualit s formelles fonctionnelles et techniques des am nagements elle cherche r aliser des espaces publics originaux clairement identifi s pleinement int gr s la ville et qui participent la dynamique sociale de l agglom ration Cette approche repose entre autres sur un volet sciences humaines qui se traduit par une enqu te de terrain L enqu te permet d incorporer dans le programme de chaque op ration des objectifs fond s sur les besoins les attentes les repr sentations des publics concern s prenant en compte les pratiques constitu es et l environnement social et urbain du site Cette approche sociale de l am nagement place au centre de la d marche de programmation les habitants usagers et citadins mais aussi les acteurs conomiques et intervenants locaux qui seront collectivement les b n ficiaires finaux des am nagements r alis s Elle permet d aider la ma trise d ouvrage et la ma trise d uvre d velopper des dispositifs de concertation et de participation mieux adapt s aux publics au contexte et aux diff rentes phases du projet Du point de vue de la m thode
43. ntralit de quartier et la proximit A chaque chelle des usages et des acteurs diff rents La sociologie va donc travailler de mani re diff rente pour essayer de rechercher les attentes avec des outils diff rents Sur Bellecour on est pass de l observation pour la proximit qui vient l quelle heure etc tout un syst me de sondage par t l phone pour savoir comment les Grands Lyonnais voyaient la place Et c est partir de l que l on b tit une politique de concertation qui est fonction de ces acteurs l et surtout des structures de 36 Entretien du 7 ao t 2007 18 repr sentation qui peuvent servir de relais ces usagers Donc chaque espace une m thode adapt e II n y a pas de r gles c est aussi pour a qu il n y a pas d ing nierie M me si on parle d ing nierie de la concertation aujourd hui parce qu on a mont des chartes des outils A titre d exemple de ce processus de concertation tout au long du projet l architecte Alain Sarfati expliquait en 1995 propos du r am nagement de la Rue de la R publique avoir comptabilis 120 r unions avant le projet 253 ensuite et 75 interlocuteurs Et Henry Chabert donnait l exemple d un am nagement compl tement revu en cours de route suite un d ficit de concertation II nous est arriv de faire des erreurs Ainsi sur la Place de Trion une de nos premi res interventions Plus les travaux avan aient p
44. pace consid r mettre en vidence la diversit des usages dont le lieu est porteur les diff rentes fonctions attach es ce lieu habitat commerce jeux d enfants circulation rencontres informelles faire ressortir les parcours principaux les moments d affluence la logique des regroupements selon les diff rents rythmes de la journ e et de la semaine en lien avec les principales fonctions proc der une analyse sensible des ambiances diff rents moments du jour et de la nuit micro climat ensoleillement clairage ambiances sonores cerner les repr sentations et les pratiques des diff rents groupes d usagers les enjeux communautaires ethniques ou de classe d ge soulev s par l espace consid r les conflits ou tensions entre d sir d appropriation et ouverture de l espace public les probl matiques de tranquillit et de s curit d entretien et de maintenance des espaces etc Tout cela au travers de m thodologies adapt es observations pouvant s appuyer sur des moyens audio visuels photographie video fixe ou mobile s quenc e ou non comptages de fr quentation en diff rents points pr cis interviews plus ou moins spontan s d usagers entretiens plus approfondis aupr s d un panel de r sidents du secteur de commer ants d agents d entretien de responsables associatifs etc Les enqu tes sociologiques explique Bruno Voisin s effectuent soit dans le cadre
45. paysagistes designers clairagistes Mais elles se sont toutes vues appliquer une m me m thode d intervention qui n a finalement gu re vari au fil du temps m me si elle s est enrichie des savoirs acquis sur chaque op ration Mise au point au d but des ann es 90 cette m thode repose en premier lieu sur une ma trise d ouvrage forte qui en d signant un chef de projet par op ration s est donn les moyens de fournir un cadre coh rent la multiplicit des acteurs qui contribuent produire l espace public lus du Grand Lyon et des diff rentes communes membres services de l tat services techniques municipaux ou communautaires espaces verts d placements clairage police eau assainissement voirie nettoiement concessionnaires de r seaux EDF France Telecom habitants et usagers de la ville Revendiquant le pragmatisme et l exp rimentation comme modes d accroissement des savoirs inventer en marchant mener de front actions et r flexions tirer les le ons de l exp rience la m thode lyonnaise se caract rise en second lieu par le soin apport la programmation phase pr alable aux projets L intervention des concepteurs ext rieurs est ainsi soigneusement pr par e par la ma trise d ouvrage interne en l occurrence le Service Espace Public et les lus concern s qui fournit des dossiers de consultation et des cahiers des charges tr s riches sur les espaces consid
46. qu il joue aupr s des jeunes la copr sence qu il assure entre des publics que la ville s pare par ailleurs insiste sur les enjeux de d senclavement des banlieues et de coh sion urbaine auxquels il r pond en partie Ces analyses vont trouver un cho favorable aupr s des professionnels et lus locaux qui ont entrepris de r fl chir l am nagement des espaces publics de l agglom ration Jean Pierre Charbonneau raconte ainsi le cheminement de ce travail au sein de l appareil de d cision local Cette tude sur la Rue de la R publique qui est souvent cit e nous a fait faire un pas d cisif en nous montrant l importance de l approche sociologique pour d crypter ce qui tait en question Je l ai souvent cit e parce qu en fait elle a fait prendre une d cision par les lus sur l am nagement de la Rue de la R publique avec l assistance des techniciens et de moi m me qui tait de garder le fonctionnement de la rue telle qu elle tait comme lieu de m tissage et d accueil de tous les citadins aussi bien de Lyon que des banlieues II y a donc eu une d cision politique qui s est appuy e sur cette tude Je l affirme comme a je l ai crit plusieurs reprises J ai eu connaissance du bouquin c tait au moment o l on tait en train de construire le programme sur la Rue de la R publique et donc je l ai diffus notamment aupr s d Henry Chabert qui a t convaincu enfin nous avons tou
47. r s C est au niveau de cette phase de programmation que les contraintes sociales et culturelles relatives chaque espace sont rep r es et pr cis es au m me titre que les contraintes techniques stationnement circulation r seaux d entretien ou de maintenance des espaces am nager Enfin la concertation sur les projets est syst matiquement pr n e par la ma trise d ouvrage qui prend en charge l animation de cette concertation aux c t s des concepteurs Autant d l ments qui participent des enjeux qualit de la d marche revendiqu e par la collectivit comme le pr cise le texte ci dessous Nom donn l ensemble des interventions fonctionnelles et urbanistiques sur l hypercentre de Lyon de 1989 1995 Voir ce sujet La construction de l espace public le cas de Lyon Christophe B tin in G ocarrefour vol 76 1 2001 Voir Figure 1 Extrait de l appel d offres de consultation de bureaux d tudes sociologiques am nagement de la dalle Leynaud Lyon 1 arrondissement Document de travail Service des espaces publics du Grand Lyon 13 mars 2002 4 Cette qualit de programmation et le fait que celle ci int gre des questions d ordre social et culturel est l une des clefs souvent soulign e par les observateurs ext rieurs qui louent la d marche lyonnaise Elle est le fruit d une histoire qui m rite d tre retrac e tant elle appara t aujourd hui encore comme atypique dans le co
48. radictions les conflits d usages Et c est ce passage de l analyse des usages au projet qui est particuli rement d licat II suppose un vrai travail de la part de la ma trise d ouvrage comme le note Jean Louis Az ma La grande responsabilit du ma tre d ouvrage c est de commencer par faire un cahier des charges un programme d am nagement qu il va donner au concepteur au moment de la consultation ce cahier des charges s appuie sur l enqu te sociologique II d finit les grands objectifs de ce qu on vise et les grands contenus il va m me jusqu d finir les ambiances On va dire par exemple que l on veut une plage jardin ou tel quilibre entre min ral et v g tal Des choses relativement pr cises sont dites sinon on obtient des r ponses au concours qui ne sont pas fond es et qui ne vont pas tre utilisables Par exemple si vous avez un cahier des charges qui dit Sur cet espace public l je veux un espace de convivialit vert avec un environnement tr s agr able mais il me faut quand m me un parking de 80 places et puis il faut qu il y ait un march on n a pas r solu en amont les contradictions du programme faut arriver faire prendre politiquement un certain nombre de d cisions avant sinon on n y arrive pas Or c est tr s difficile Notre objectif aujourd hui est vraiment d avoir la meilleure ad quation possible entre l usage et la forme La forme donne du sens la forme donne
49. rmat Anthropologie urbaine espaces publics les enfants de la Darnaise et leur quartier V nissieux Les Minguettes GAUBICHER S LAUNAY D MERCIER L PEREL M RICCIARELLI V Institut d urbanisme de Lyon 1997 28 p annexes Diagnostic socio urbain du quartier de la Norenchal Fontaines sur Sa ne GRANE J PIPARD 0O DIALOGIE 01 1997 78 p Evaluation de l am nagement de la place Jean Mermoz Lyon 8 GREGOIRE F Universit Lyon 2 Communaut urbaine de Lyon 1997 Evaluation de l am nagement de la place Salvador Allende Saint Fons OGIER M Universit Lyon 2 Communaut urbaine de Lyon 1997 D marche sociologique int gr e la programmation de l am nagement de la place Roger Salengro Oullins Communaut Urbaine de Lyon Ville d Oullins CROZET N FAURE C Urbanis Partenaires 10 1998 50 p Pratiques usages et repr sentation des espaces ext rieurs quartier des Vignettes Figui res tude de programmation des espaces BETTON R Universit Lyon 26 Communaut urbaine de Lyon 09 1998 72 p Quartier des Razes Feyzin analyse des usages et des pratiques sur les espaces ext rieurs pr alable la programmation des espaces publics EYNARD 1 Institut d urbanisme de Lyon Communaut urbaine de Lyon 09 1998 123 p D marche sociologique int gr e la programmation de l am nagement de la future place Moncey Saint Jacques CROZET N et alii Urbanis Partenaires Communaut ur
50. rocessus de d cision une difficile lisibilit de l institution et de ses champs d intervention pour les citoyens et les partenaires de la Communaut urbaine des permanences heureuses la culture du pragmatisme et de l exp rimentation une forte propension l innovation technique en m me temps qu l adaptation ing nieuse de techniques venues d ailleurs une capacit porter de grands projets et agir malgr le risque le sens de la conciliation qui permet de d passer les conflits entre int r ts politiques territoriaux et institutionnels la continuit des politiques publiques condition pour agir sur le long terme des dynamiques de changement d une appr hension m caniste et technicienne de l urbain une approche plus sensible prenant en compte la complexit notamment au travers de la concertation avec la population de la tutelle de l tat l affirmation d un pouvoir d agglom ration autonome l extension des comp tences et l affirmation de nouvelles vocations de la Communaut urbaine au fil des ans l internationalisations du Grand Lyon Ces permanences et dynamiques de changement qui peuvent tre consid r es comme fondatrices d un projet et d une vision du futur se manifestent de mille mani res dans les moments clefs de l histoire de l institution et plus g n ralement de l agglom ration La pr sente note claire l une de ces tapes Articul e de nombreux autres
51. s Comment viter les r actions de rejet devant ce qui pouvait appara tre parfois comme un bouleversement de leur cadre de vie Comment justifier l argent public d pens en am nagement dans les grands ensembles Comment s assurer que les am nagements op r s dans les quartiers contribuent l am lioration de la situation des habitants participent la r solution des conflits ou des dysfonctionnements tendent la r int gration de ces quartiers dans le fonctionnement g n ral de la ville 25 Revue bimestrielle des quipes d urbanisme publication nationale Diagonal n 112 avril 1995 7 Extrait d un entretien avec Catherine Foret 7 ao t 2007 13 Une premi re piste de travail cherchait qualifier la ma trise d ouvrage Il s agissait au lieu de laisser la bride sur le cou aux paysagistes ou aux services techniques pour intervenir sur l espace public de distinguer clairement ce qui relevait du programme le rassemblement et l explicitation des volont s publiques pr sidant aux am nagements envisag s et du projet la r ponse globale propos e par un concepteur architecte ou paysagiste partir de ses savoir faire et de sa cr ativit propre Il s agissait d enrichir le contenu des programmes de hausser le niveau des exigences de la collectivit de monter progressivement en qualit et en coh rence pour des am nagements qui concernaient aussi bien l hypercentre que les centres des
52. s t convaincus qu il fallait garder ce r le la rue On ne pouvait pas d un c t avoir une politique tr s importante en direction des banlieues ce qui tait le cas et est toujours le cas et d un autre c t ne pas entendre ce qui tait crit dans cette tude Je l ai cit e des centaines de fois j ai fait pas mal de conf rences A chaque fois que je cite la Rue de la R publique ou la dimension sociale je rappelle que l am nagement de la Rue de la R publique est n d une d cision elle m me n e d une tude sociologique qui montrait que la Rue de la 2 Sur l cole lyonnaise de sociologie urbaine qui s est d velopp e cette poque en lien avec les professionnels de l urbanisme voir la note La cr ation d un service Espace Public au sein de la communaut urbaine de Lyon 1990 une initiative pionni re en France Catherine Foret 2008 www millenaire3 com 5 Intitul e En passant par le centre la Rue de la R publique Lyon Anthropologie d un espace public Pascale Bavoux Catherine Foret Editions du Cerfise 1990 8 R publique tait le lieu de socialisation des jeunes des banlieues C tait donc un endroit o les jeunes de banlieues et les gens du centre se voyaient se touchaient etc De ce fait au lieu de r pondre une demande qui tait celle des lus d avant 1989 remettre les bus et les voitures dans la rue pour retrouver l avenue commer ante du d but du XX me s
53. textes elle est l un des l ments qui doivent permettre de constituer la trame de ce grand r cit partager Abondamment salu e par les professionnels de l urbanisme et la presse sp cialis e en France comme l tranger la politique d am nagement des espaces publics conduite par la Communaut urbaine de Lyon depuis pr s de vingt ans repose entre autres sur une attention exceptionnelle accord e aux usages de l espace aux dimensions sociales culturelles et patrimoniales des lieux et des quartiers consid r s Entam e en 1989 avec le Plan Presqu le poursuivie avec assiduit sur les diff rents quartiers de Lyon les grands ensembles et les centres des communes p riph riques et enfin sur les grands espaces de flux que repr sentent les lignes de tramway ou plus r cemment les quais du Rh ne cette politique s est en effet appuy e depuis l origine sur l int gration de connaissances issues des sciences humaines ainsi que sur la concertation avec les riverains et les usagers des espaces consid r s 1 La programmation clef de la qualit des am nagements Conduites sous la responsabilit d un service sp cialis du Grand Lyon le Service Espace Public les centaines d op rations d am nagement qui ont jalonn cette politique se caract risent par des chelles et des contextes urbains tr s diff rents les uns des autres elles ont mobilis une grande diversit de concepteurs architectes
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